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Chez Clarabel
13 novembre 2009

Oscar Pill - La révélation des Médicus ~ Eli Anderson

Albin Michel, 2009 - 570 pages - 19€

oscar_pillVoilà un roman que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir !
Oscar Pill est un gamin de douze ans, aux cheveux roux et aux yeux bleus. Il n'a jamais connu son père, mort douze ans auparavant, et sa mère en parle rarement car cela lui cause encore beaucoup de chagrin. Sa vie est tout ce qu'il y a de plus ordinaire, au collège Oscar est un élève brillant mais dissipé, il se bagarre souvent avec une grosse brute, Ronan Moss. Du moins, Oscar n'est pas totalement commun puisqu'il a cette étrange faculté de soigner ses blessures rien qu'en passant la main dessus. Ceci est bien entendu un secret.
L'explication viendra peut-être de sa rencontre avec Berenice Whiters, une gentille mamie en apparence, contre laquelle la mère d'Oscar se heurte aussitôt. Hors de question, du balai, sortez de notre vie. Qui est cette femme ? Elle prétend avoir connu le père d'Oscar, et aujourd'hui elle souhaite inviter le garçon à Cumides Circle pour lui donner un apprentissage intensif de sa réelle condition... Oscar Pill est en fait un Médicus, soit quelqu'un capable de rentrer dans le corps de toutes espèces vivantes pour affronter et combattre les maladies infligées par les Pathologus. Ces derniers sont représentés par le Prince Noir et ses suivants qui veulent dominer le monde en mettant toute l'humanité en danger.
Berenice Withers a donc pour mission de rassembler tous les Médicus existants pour les préparer à la menace imminente. Le redoutable Laszlo Skarsdale s'est échappé du Mont-Noir, la prison où il avait été enfermé depuis treize ans, grâce à l'action héroïque de Vitali Pill.
C'est très tentant pour Oscar, qui brûle de mieux connaître son père, ou qu'on lui parle de lui. Quant à la charge d'être un Médicus lui-même, le garçon est encore trop naïf pour réaliser l'impact que cela représente dans sa vie.
Un roman d'aventure, où l'aventure se passe dans le corps humain ? C'est l'ambition de l'auteur, et c'est plutôt bien trouvé. J'ai beaucoup aimé, en embarquant sans relâche dans les 500 pages menées à un rythme passionnant. Même si j'ai retrouvé une ambiance chère à mon coeur (Harry Potter, pour ne pas le nommer), j'ai aussi savouré ce monde des Médicus, la promesse de l'exploration des cinq mondes (de l'univers digestif pour commencer, des poumons et du coeur, des chromosomes et des gènes, de la reproduction - ça promet ! - et l'univers du cerveau, pour les tomes prochains), les découvertes d'Oscar, les nôtres aussi, sa confrontation avec ses origines, sa famille, ses amis et ses ennemis. Un beau programme en perspective !
Cela fait également fortement penser à Il était une fois la vie, parce que sans être dans une vocation strictement éducative, l'exploration du corps humain est assez surprenante,  l'histoire est divertissante et drôle, mais promis j'arrête les références !
Ce premier roman s'inscrit dans une série de 5 livres au total. Et sous le pseudonyme d'Eli Anderson, on trouve l'auteur Thierry Serfaty ...

> vient d'être lu par Cuné !   

deux adresses, pour en savoir plus et pour s'amuser à attraper un petit canari : le blog de l'auteur et le site Oscar Pill

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12 novembre 2009

Night World 1 : Le secret du vampire ~ L.J. Smith

Michel Lafon, 2009 - 282 pages - 14,95€
traduit de l'anglais (USA) par Isabelle Saint-Martin

nightworldPremier jour des vacances d'été.
Poppy tombe malade et apprend qu'elle a un cancer incurable.
Assommée par la nouvelle, elle accepte que James lui vienne en aide.
Comment son meilleur ami, son ami d'enfance, peut-il réussir là où la médecine s'avoue impuissante ?
Alors, James va lui confier son secret et convier la jeune fille à le rejoindre dans son Monde... peuplé de créatures de la Nuit (vampires, sorcières, loups-garous).
Mais les choses se compliquent, à commencer par la transformation. Par ses conséquences. En agissant ainsi, James a enfreint les Lois de sa communauté - ne jamais révéler son existence et ne jamais tomber amoureux d'un Humain.
Là aussi, c'est un sujet sensible car, en dépit des sentiments éclatants de la jeune fille, James s'est toujours protégé en refusant d'admettre son attachement profond.
Phillip, le frère jumeau de Poppy, veut protéger sa soeur, et naturellement il veut la protéger de James. Jusqu'où est-il capable d'agir pour son bien ?

Après ma première tentative (pour rappel, Vampire Diaries a également été écrit par LJ Smith), je suis maintenant fixée : l'univers de cet auteur n'est pas ma tasse de thé.
La couverture de cette série, également remise au goût du jour alors qu'elle date des années 90, est pourtant jolie et peut suffire pour attirer le lecteur.
Personnellement je n'ai pas accroché. C'est mon point de vue. Je n'y ai pas trouvé de suspense, tout m'est apparu très prévisible, la maladie, la mort et l'issue de secours qui ouvre la porte vers d'autres dangers, ok il y a bien quelques sursauts ici et là pour ponctuer l'intrigue, mais ce n'était pas assez pour me captiver. J'ai trouvé les personnages simples, à l'image de leurs sentiments... chastes, sans saveur, sans surprise. C'est bien le problème, tout est incroyablement simpliste et mou.
Et puis le style de LJ Smith est assez caractéristique, les thèmes pas tellement novateurs, la fin évite tout danger, c'est dommage, mais ce bouquin va néanmoins plaire et trouver son public (cible visée : collège-lycée) parce que ce que je trouve basique va au contraire soulever émotion et palpitation dans le coeur d'autres lecteurs.
Chacun ses goûts, après tout... ;o)

Annoncée avec un total de 10 tomes au compteur, la série Night World est particulière car il n'est pas besoin de lire les livres les uns après les autres. Chaque volume correspond à une histoire différente, le seul point commun est d'y retrouver des créatures appartenant au Night World. Donc, sur les 10 livres, on peut tout lire ou en lire une partie. Ce 1er livre nous a fait connaître Poppy et James, le prochain livre est déjà annoncé : Les soeurs des ténèbres (l'histoire de trois soeurs vampires qui vivent parmi les humains jusqu'au jour où leur frère Ash vient les rechercher pour les ramener au sein de leur communauté, mais au même moment le garçon tombe amoureux d'une amie de ses soeurs).
La sortie française n'a pas encore été communiquée. 

 

> l'avis de Camille, plus enthousiaste   > Ankya et Virginie ont également beaucoup aimé !
(mode *seule au monde* on)

 

12 novembre 2009

Le Mont des Brumes - Livre 1 : Les Voyages de Théodore ~ Susan Schade & Jon Buller

Bayard jeunesse, 2009 - 248 pages - 14,50€
traduit de l'anglais (USA) par Sidonie Van Den Dries

Au départ, je me suis dit, c'est un trop grand format, il y a trop de pages, presque 250, ma fille n'est pas habituée, ça ne va pas coller. Et j'ai eu tort, car lorsque j'ai commencé à le lire toute seule, je me suis surprise à ne pas relever mon nez avant la dernière page tournée ! J'ai été emballée par cette réjouissante découverte. J'ai été aussitôt convaincue que ma jeune lectrice allait également craquer. Car c'est un livre imaginatif, joliment illustré et au rythme narratif tout simplement captivant.

les_voyages_de_theodore

(présentation de l'éditeur)
Théodore Chipmunk, un jeune écureuil amateur de légendes anciennes, vit heureux dans la Forêt sauvage. Il est convaincu qu'il y a bien longtemps les êtres humains régnaient sur Terre et que les animaux ne parlaient pas ! Un jour, emporté par une inondation, Théodore échoue dans la Cité des Ruines, une grande ville d'où les humains ont disparu depuis la catastrophe qu'ils ont provoquée. Là, vivent d'étranges animaux qui parlent, ainsi qu'une mystérieuse Dragonne servie par des esclaves et protégée par des rats-visons. A peine arrivé, Théodore échappe de justesse à l'un d'eux et se réfugie dans la librairie de Ferdinand, un porc-épic. Bien que fasciné par cet endroit, Théodore aimerait bien rentrer chez lui. L'occasion se présente lorsqu'il fait la connaissance d'Olive, l'ourse intrépide. Cette dernière travaille à la construction d'une machine volante, " un vélocicoptère ", afin de rejoindre les siens au Mont des Brumes...

L'histoire est simple mais admirablement menée.
On suit les personnages avec plaisir, le petit écureuil est un peureux de nature mais au fond de lui il est curieux et rêve d'aventures. Ses rencontres avec Ferdinand le porc-épic, Olive l'ourse ou Brun le lézard sont autant d'instants plaisants, qui relancent sans cesse l'intérêt de l'intrigue. Le tout est raconté de façon drôle, c'est ouvert à l'aventure et à l'imagination, on y trouve également une prise de conscience sur l'environnement car le roman est aussi une fable écologique (on rappelle le mauvais traitement infligé à la planète par les humains, qui ont mystérieusement disparu de la surface terrestre !).
Je m'attendais à davantage de complication lorsque nos joyeux compères décident de se rendre au Mont des Brumes, et finalement la résolution est simple et efficace. Trop facile, peut-être ? Pas tant que ça, car la dernière page est assez cruelle pour relancer le suspense. (Deux autres livres doivent paraître !) Et puis, c'est suffisamment riche en action, le vol en vélocicoptère est une idée facétieuse, puis le parcours du labyrinthe ne manque pas de rebondissements.
Le livre en lui-même est aussi une belle surprise, couverture cartonnée, grand format, jolie jaquette avec des dorures etc. A l'intérieur, l'histoire est un mélange entre la BD et le récit (c'est pratiquement du roman graphique) ; les illustrations sont très belles et complètent le charme rétro de ce livre.
Franchement, je me suis réjouie d'une telle découverte ! J'ai apprécié, ma fille est en train de le lire à son tour et elle est pour le moment ravie. 

dans le même registre, une autre idée de lecture : la trilogie du Royaume d'Outrebrume de M.I. McAllister.

11 novembre 2009

Lottie Biggs n'est presque pas cinglée ~ Hayley Long

Albin Michel, coll. Bliss, 2009 - 252 pages - 10€
traduit de l'anglais par Dorothée Zumstein
illustration de couverture : Pénélope Bagieu

lottie_biggsLottie Biggs est une adolescente de quatorze ans, bientôt quinze, qui vit à Cardiff, dans le quartier de Whitchurch, avec sa maman, commissaire de police. Lottie a une vie plutôt ordinaire : le lycée, son petit boulot de vendeuse de chaussures et sa meilleure amie Goose. Toutes les deux ont le béguin pour un type nommé Neil Adam, et lorsque celui-ci commence à sortir avec Goose, Lottie va carrément perdre la boule.
Le jour même de son anniversaire, les choses empirent. Entre fous rires et crises de larmes, Lottie Biggs n'est pas simplement jalouse ni atteinte par une crise d'ado aigüe. C'est plus fort et plus sérieux qu'on ne le pense.
Au départ on s'imagine lire un roman de filles, une petite bulle légère, à l'humour déjanté et délicieusement british. On se trompe, car au bout du compte, on pénètre avec sensibilité dans les affres de la maniaco-dépression, une maladie pas facile à gérer, traitée ici avec la délicatesse d'une jeune fille, paumée, de quinze ans. Mais non Lottie Biggs n'est pas cinglée.
Le roman s'organise autour d'un devoir à rendre à son professeur de français, un projet d'écriture personnel, qui ressemble davantage à un journal intime. On y trouve des petits dessins, des confessions pudiques et touchantes, un regard sur elle toujours drôle (les colorations pour les cheveux, par exemple), et même un passage où l'exercice est écrit à la main.
La couverture fraîche et ravissante, signée Pénélope Bagieu, peut induire en erreur. Ce n'est pas qu'un simple roman de poulettes, c'est aussi plus sincère et émouvant qu'en apparence.
Une jolie découverte, qui ouvre la toute nouvelle collection Bliss chez Albin Michel.
D'autres titres sont disponibles : Hollywood starlet de Lola Douglas et Une fille haute couture de Lucy Sweet (parution en janvier 2010).

10 novembre 2009

Paola ~ Vita Sackville-West

Autrement, 2009 - 80 pages - 12€
traduit de l'anglais par Micha Venaille

paolaPaola est une longue nouvelle, qui date de 1932, et qui nous raconte l'histoire de la famille Godavary à l'heure des funérailles de Noble, l'oncle du narrateur, Gervase. Celui-ci a plus de cinquante ans, il vit à Londres et, depuis trente ans, n'a plus jamais remis les pieds dans sa région natale en Ecosse, fuyant ses racines et plus particulièrement sa famille, une bande de dégénérés rustres et sauvages, incapables de franchise et de passion. Gervase lui-même n'est pas un type brillant, il le reconnaît. Son arrivée à la Grange, la demeure du défunt, ne se passe pas sans un certain souffle d'ennui et de lassitude. Son cousin Austen est agacé, il attend la venue de Rachel, sa maîtresse mariée à un autre cousin, en même temps qu'il trépigne d'en finir avec toute cette histoire. Il est le fils aîné, l'héritier en titre, du moins doit-il composer avec l'épouse en secondes noces de son père, une lady italienne qui n'était autre qu'une paysanne, selon le narrateur, et qui a donné naissance à une fille, Paola. Cette dernière apparaît à Gervase comme une flamme dans la nuit, elle est hautaine, directe, pleine de haine envers les Godavary. Un instant, l'homme se reconnaît en elle. Mais la jeune femme dérange, elle est trop explosive, trop spontanée. Son dédain horripile, comme celui de snober volontairement Michael, le frère de Gervase, qui est raide dingue d'elle. En totale admiration, mais muet, transi, crispé. Bref, un rien perturbe le bon ordre de la maisonnée, nous sommes sur le fil du rasoir et l'ouverture du testament, pense-t-on, sera le point d'orgue de l'intrigue. Que nenni. La suite révélera que cette histoire courte n'est en fait qu'un semblant de cocote minute prête à exploser, et ce de façon inattendue et un brin déconcertante.
Connaissant de nom, simplement, Vita Sackville-West, je la découvre donc à travers ce texte, à travers cette histoire de famille constipée qui fonce droit vers un véritable carnage, et c'est un style impeccable et un ton mordant qui se dévoile. J'ai naturellement aimé.
Le paysage de la vallée écossaise, si admirablement dépeinte, et pas forcément en des termes lyriques, participe également au charme de cette histoire... laquelle est peut-être un peu noire lorsque arrive la dernière page.
Belle tentation.
 

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9 novembre 2009

La promesse de Noël ~ Anne Perry

10-18, coll. grands détectives, 2009 - 185 pages - 10€
traduit de l'anglais par Pascale Haas

la_promesse_de_noelMine de rien, il s'agit du 5ème livre des Petits Crimes de Noël où se retrouvent pour la plupart des hors-série mettant en scène des personnages déjà croisés dans d'autres séries d'Anne Perry. Cette fois, il s'agit du commissaire Runcorn, le supérieur de William Monk. Les fêtes de fin d'année approchent et notre homme est en vacances sur l'île d'Anglesey lorsqu'un crime est commis. Le corps d'une jeune femme, Olivia Costain, est retrouvé sauvagement assassiné dans le cimetière. Elle était la soeur cadette du pasteur du village, c'était une demoiselle charmante et insouciante, qui refusait une par une toutes les demandes en mariage. Serait-ce la raison du crime ? Olivia connaissait son meurtrier, elle a été surprise par lui, ne s'est pas débattue et soudain l'enquête apparaît plus sombre et plus mortifiante pour tous les membres de cette communauté proprette, qui vit recluse sur elle-même. Selon Runcorn, ce n'est pas l'acte d'un fou mais bien la marque d'une haine farouche qu'aurait voué l'un ou l'autre des bons chrétiens d'Anglesey. Sir Alan Faraday est appelé pour résoudre l'affaire, hélas son manque d'expérience n'apaise pas la psychose ambiante. Runcorn, qu'on avait judicieusement mis de côté en le priant de ne pas se mêler des affaires privées de la communauté, est finalement sollicité pour apporter son aide. Et très vite, l'homme va flairer une piste, rencontrer les habitants et discuter tout de go avec eux. Ses questions dérangent et mettent à nu des secrets dont leurs auteurs auraient souhaité ne jamais déterrer. Runcorn n'appartient pas au même monde, celui de la gentry, une vieille connaissance le lui fait bien sentir, mais il a à coeur de boucler ce dossier épineux, surtout depuis qu'une jeune femme veuve, Melisande Ewart, lui a confié tous ses espoirs pour une issue heureuse et diligente.
En fait, je n'ai pas tellement aimé ce livre. A l'image du personnage central (Runcorn), l'ensemble m'est apparu fade, sans flamme et incroyablement mou. Je n'ai même pas frétillé de l'oeil pour suivre l'enquête criminelle, pas été étonnée non plus par l'identité du coupable. L'intrigue sentimentale entre Runcorn et Melisande est un vulgaire détail sans importance. Non, très franchement, je n'ai pas été renversée par cette lecture.
Le roman de l'an dernier, Le secret de Noël, était bien meilleur par exemple !
Néanmoins, c'est un rendez-vous agréable, incontournable pour les lecteurs qui, comme moi, apprécient cette jolie édition à la couverture cartonnée (même si je suis déçue par ce titre, car j'espérais mieux).

> Les autres livres des Petits Crimes de Noël.

 

9 novembre 2009

Une femme sans peur ~ Lee Jackson

10-18, coll. Grands Détectives, 2009 - 380 pages - 8,20€
traduit de l'anglais par Eric Moreau

une_femme_sans_peurSarah Tanner vient s'établir dans un quartier populaire de Londres, à Leather Lane, où elle ouvre son propre café sans faire état de son passé. Une femme célibataire, jolie, en bonne santé, voilà de quoi nourrir les conjonctures de la clique des mégères ! (Et c'est vrai que notre héroïne a bien roulé sa bosse, comme on va le découvrir petit à petit.) Ceci, on l'apprend après les retrouvailles par hasard avec George Phelps, une ancienne connaissance de Sarah, qui hélas est saigné à blanc quelques minutes après, dans une rue près du Dining & Coffee Rooms. Sarah n'est pas sûre d'elle, mais elle pense avoir vu le coupable. Un roussin à la carrure d'une brute épaisse, en clair il ne fait pas bon traîner dans les parages. Sarah se rend donc chez son ancienne protectrice, une tenancière qui répond au nom de Son Altesse, et qui a encore un certain courroux envers Sarah. L'entretien se passe mal, et les ennuis ne font que commencer pour Sarah.
La jeune femme se lance toute seule dans une enquête pour rendre justice à la disparition tragique de son ancien camarade. Ses pas l'entraînent dans les bas-fonds de Londres, dans des bouges répugnants, des maisons closes et des salles de jeux interdites, lesquelles sont fréquentées par le beau monde et la pègre, les ordures et les artistes maudits, des pauvres types désargentés, une noblesse parvenue et la gentry. Sarah Tanner est à l'aise partout, elle se drape dans les plus jolies toilettes ou préfère l'anonymat, elle change de patronyme comme de chemise, mais plus d'une fois elle flirte avec le diable et les dangers ne sont jamais très loin !
Heureusement, elle peut compter sur l'appui de son serveur, le vieux Ralph Grundy, et un ancien soupirant, Arthur DeSalle. Ensemble, ils vont découvrir un fabuleux traquenard dans lequel la cupidité et la duplicité font sacrément bon ménage.
C'est un excellent livre que j'ai pris plaisir à lire d'une traite, une plongée à donner des frissons dans un Londres victorien loin des fastes et du glamour, mais plutôt dans les ruelles sombres et nauséabondes. La crapule n'a pas de nom, et le crime n'a aucune limite. J'ai carrément dévoré les dernières pages tant j'étais abasourdie par ce que je découvrais.
Sarah Tanner est une nouvelle héroïne qui m'est apparue sympathique et attachante, je compte bien lire la suite de ses aventures dans L'Ange de Leather Lane (qui vient de paraître en septembre 09).

 

> le blog de l'auteur : http://catsmeatshop.blogspot.com/

Lee Jackson est un passionné du Londres victorien, décor de ses romans policiers historiques. Après Les secrets de Londres, sélectionné en 2003 pour l'Ellis Peters Historical Dagger Award, il a publié 5 romans dont Le Cadavre du métropolitain, premier tome d'une trilogie conduite par l'inspecteur Webb. Membre de la Crime Writers Association, il anime également un site consacré à l’histoire sociale et culturelle de l'Angleterre victorienne : www.victorianlondon.org

 

 

7 novembre 2009

Bargain with the Devil ~ Enid Wilson

*****

In Jane Austen's Pride and Prejudice, Fitzwilliam Darcy learns of the debacle involving Elizabeth Bennet's sister several months after he was rejected by Elizabeth, and volunteers to help find her sister, of his own accord. But what if Mr. Darcy demanded a reward to help her ?

*****

bargain_with_the_devilL'histoire commence juste après le couac de Hunsford. Lydia s'est enfuie avec Wickham, Elizabeth et son père sont à Londres pour les retrouver. En chemin pour Bond Street, Elizabeth rencontre Darcy à Hyde Park (on se rappelle avec émotion l'épisode de la lettre), malgré tout la demoiselle n'hésite pas à lui demander son aide. Darcy accepte, on croit relire le roman original, sauf que Darcy décide de négocier. Le monsieur est encore froissé du refus de la belle, il compte bien lui rappeler la sensation de gifle cinglante qu'elle lui a infligée précédemment et qui continue de le meurtrir. Pour l'heure, ses conditions sont encore vagues. Liz, qui n'a pas le temps de faire la fine bouche, se demande in petto s'il est temps pour elle de prier pour sa vertu ! ^-^
D'après la couverture, c'est fort probable !
Soyons fous, cette bluette écrite par l'australienne Enid Wilson est une petite chose coquine et insensée. Liz et Darcy sont beaucoup  plus entreprenants, leurs regards sont sous-jacents, les sourires démoniaques et leurs gestes tellement plus explicites. Amis puristes, passez votre chemin !
C'est simple, tout commence lorsque Liz et Darcy se retrouvent aux trousses du couple en fuite, quelque part dans une petite ville de pêcheurs. Liz s'est déguisée en garçon, elle a choisi, contre l'avis de Darcy, de se joindre à lui car elle craint sa colère d'avoir été dupé par deux fois par Wickham, elle souhaite éviter le duel. Ainsi, elle se présente à lui, la cheville foulée et les habits trempés (elle vient de glisser dans l'eau). Darcy est légèrement en pétard, de plus l'orage approche et il est temps de se mettre à l'abri. Le couple trouve rapidement refuge chez l'habitant.
Liz et Darcy vont alors passer toute une nuit dans la même chambre, ajoutez qu'ils sont nus (leurs vêtements sèchent près du feu) et Darcy va bien arroser sa soirée. Résultat, il est complètement ivre lorsqu'il se glisse sous la couette en prodiguant moults caresses et paroles interdites aux moins de 16 ans !!!
Hihihi. Ce n'est pourtant qu'une mise en bouche.
Las, le dossier Lydia-Wickham connaît une triste fin. Liz et Darcy ne vont plus se voir pendant six mois, jusqu'à l'invitation à Pemberley. Je passe à vive allure les atermoiements respectifs, notre couple est enfin nez à nez dans le labyrinthe du parc et s'avoue leurs sentiments (en s'échangeant quelques baisers hardis). Le soir même, la douce Elizabeth brise sa coquille et sussure, franco, "Fitzwilliam, make me yours" !!!
Les Janeites viennent de pousser leur dernier cri d'horreur.
Verdict, empreint d'une grande clémence : voilà un petit roman de 100 pages, polisson, pas bien méchant, avec du bon et du moins bon aussi (après tout, c'est à la base une fanfiction !). Ceux qui n'imaginent pas Liz et Darcy autrement que s'échangeant des billets doux, le regard énamouré, les courbettes respectueuses, et où seule
la scène du lac atteint son plus haut degré d'érotisme, oui effectivement passez votre chemin, ce roman n'est pas pour vous ! ;o)

> lire le 1er chapitre (en anglais) 

LireEnVo
challenge Lire en vo - 2 

7 novembre 2009

Orgueil et préjugés et zombies ~ Seth Grahame-Smith

 

 

 

 

 

 

Orgueil_et_pr_juges_et_zombies

Flammarion, 2009 - 317 pages - 17€
traduit de l'anglais par Laurent Bury

« - Elle est tolérable, mais pas assez jolie pour me tenter, et je ne suis pas d'humeur à accorder de l'intérêt aux demoiselles que les autres hommes dédaignent.
Alors que Mr Darcy s'éloignait, Elizabeth sentit son sang se glacer. Jamais de sa vie elle n'avait été insultée de la sorte. Le code des guerriers exigeait qu'elle vengeât son honneur. En veillant à ne pas attirer l'attention, Elizabeth baissa la main jusqu'à sa cheville, où elle trouva la dague qu'elle dissimulait sous sa robe. Elle avait l'intention de suivre cet orgueilleux Mr Darcy à l'extérieur et de lui trancher la gorge.
Cependant, à peine avait-elle saisi la poignée de son arme que la salle se remplit d'un choeur de hurlements, aussitôt accompagnés d'un bris de vitres. Des innommables se répandirent dans la pièce, avec des mouvements gauches mais rapides ; les habits dans lesquels ils avaient été inhumés illustraient toutes les formes de désordre possibles. Certains portaient des robes en lambeaux, si bien que leur nudité en était scandaleuse ; d'autres, des costumes si crasseux qu'on les aurait crus faits de terre et de sang séché. Leur chair présentait des degrés divers de putréfaction ; chez ceux qui venaient de trépasser, elle était souple et légèrement verdâtre, alors que chez ceux dont la mort remontait à plus longtemps, elle était grise et friable. Leurs yeux et leur langue étaient de longue date tombés en poussière, et leurs lèvres se retroussaient en un perpétuel sourire de squelette.
Quelques-uns des invités, qui avaient la malchance de se trouver près des fenêtres, furent aussitôt capturés pour être dévorés. Lorsque Elizabeth se redressa, elle vit Mrs Long tenter de se dégager alors que deux monstres femelles lui mordaient la tête. Le crâne craqua comme une noix et projeta des éclaboussures de sang noir jusqu'aux lustres.
Tandis que les invités fuyaient en tous sens, la voix de Mr Bennet retentit à travers le vacarme.
- Mesdemoiselles ! Pentagramme de la Mort !
Elizabeth rejoignit aussitôt ses quatre soeurs, Jane, Mary, Catherine et Lydia, au centre de la pièce. Chacune des filles détacha un poignard de sa cheville et elles se disposèrent de manière à former les cinq branches d'une étoile, puis s'avancèrent simultanément. Chacun brandissait d'une main un poignard tranchant comme un rasoir, l'autre main pudiquement rangée dans le dos.
D'un angle de la salle, Mr Darcy regarda Elizabeth et ses soeurs progresser vers les murs, décapitant zombie après zombie sur leur passage. Il ne connaissait qu'une seule autre femme dans toute l'Angleterre qui maniait le poignard avec autant d'habileté, avec autant de grâce et avec la même précision mortelle.
Lorsque les filles atteignirent les murs de la pièce, le dernier des innommables gisait au sol, inerte.
En dehors de cette attaque, la soirée se déroula agréablement pour toute la famille.
(...)
»

Orgueil_et_pr_juges_et_zombies_de_Seth_Grahame_Smith

Une farce, ce roman !
Pas le temps d'avoir une petite pensée pour Jane Austen, ou tout juste, qui doit se retourner dans sa tombe. Cette parodie est à prendre à la légère, l'intrigue de base est la même que l'oeuvre originale (Orgueil et Préjugés) mais cette fois le Hertfordshire est ravagé par un terrible fléau : des attaques de zombies. M. Bennet ne gamberge plus dans son bureau, parmi ses livres poussiéreux, il a le souci de veiller à la défense de sa maison et passe son temps à aiguiser son poignard, nettoyer son mousquet et entraîner sa progéniture. Les filles Bennet sont des fines mouches, elles constituent l'armée de faction (en jupons et dentelles) à Longbourn et ses environs (elles ont même suivi un entraînement intensif dans l'art du combat à mort !).
Netherfield Park accueille ses nouveaux locataires, soit M. Bingley et toute la clique londonienne, dont le très orgueilleux Darcy. Vous l'avez compris, 85 pour cent du texte original ont été préservés, Grahame-Smith s'est ensuite contenté de fondre son grabuge du zombie ultraviolent pour un roman au-delà de toute morale. Les puristes crieront au scandale, les autres lecteurs penseront juste que c'est à prendre au second degré !
Car c'est effectivement cocasse, absurde, grand-guignolesque, invraisemblable, terrifiant et ridicule. Et pourtant, ce n'est pas totalement mauvais non plus, sauf si vous n'aimez pas les zombies et ce qui s'apparente à de la comédie très gore ! 
Pour ma part, j'ai ricané. J'ai franchement passé un bon moment, en reconnaissant que c'était osé, maladroit, en perte de vitesse au fil des pages et proche du sacrilège.
Ce livre de Grahame-Smith n'a aucune prétention, l'auteur a d'ailleurs de l'humour puisqu'il se présente lui-même comme un écrivain et scénariste américain qui ne s'est jamais remis de la lecture de Jane Austen ! Bien sûr, son délire littéraire est voué à l'oubli, en attendant il est bon de rire...
Et c'est à souhaiter que les lecteurs qui trouveront ce livre, sans connaître l'original, auront l'envie de découvrir la véritable pépite sans attendre ! 

 

> l'avis d'Isil

D'autres facéties sont à craindre pour la suite :  Sense and Sensibility and Sea Monsters ;  Mansfield Park and Mummies ... Et  un prequel à Pride and Prejudice and Zombies va paraître en mars 2010 sous le titre de Dawn of the dreadfuls, où Liz Bennet devient cette stupéfiante tueuse de zombies qu'on connaît.
Les Janeites sont sous le choc !  :o)

 

6 novembre 2009

La jeune fille à la plume ~ Katherine Sturtevant

Bayard jeunesse, coll. MilléZime, 2009 - 320 pages - 11,90€
traduit de l'anglais (USA) par Maïca Sanconie
illustration de couverture : Aline Bureau

la_jeune_fille_plumeLondres, 1681. Meg a seize ans et passe son temps dans les livres. Elle lit beaucoup, elle vit dans la librairie de son père et elle rêve d'écrire. Or, nous sommes au XVII° siècle et il est strictement mal venu pour une demoiselle d'assouvir sa passion au lieu de s'accomplir dans le mariage. Et voici qu'un jeune prétendant, Edward Gosse, le frère de sa meilleure amie, vient lui présenter ses hommages. Embarrassée, la jeune fille l'éconduit proprement. Elle commet même la sottise de lui suggérer d'être kidnappé par des pirates mauresques alors que le chemin d'Edward le mène toutes voiles dehors vers la Toscane, dans la ville de Livourne, où il est appelé à suivre un apprentissage de plusieurs années.
Les mois passent. Un malheur frappe la famille Gosse et Edward doit rentrer au pays en toute urgence. Et c'est alors que la prophétie de Meg se réalise : Edward est aux mains des pirates, il va être vendu comme esclave en Afrique du Nord !
Parce qu'elle se sent responsable, Meg entreprend donc de rédiger des lettres de doléances auprès des vicaires pour apitoyer les ouailles et récolter la somme nécessaire pour payer la rançon qui délivrera Edward Gosse.
L'aventure ne s'arrêtera pas là ! Ce roman est absolument charmant. Il montre la difficulté pour une jeune anglaise de seize ans d'aller au bout de ses envies, de composer avec sa condition féminine et de revendiquer un droit à son goût de l'écriture, alors que c'était considéré comme une activité malsaine pour l'époque. Les femmes aux fourneaux ! Meg doit répondre à l'autorité de son père, elle se devra également obéissance à son futur époux, lequel devra être libraire, pour mieux comprendre ses ambitions secrètes. Ainsi s'imagine-t-elle vivre sa vie.
Or, la réalité n'est pas l'égale des nourritures romanesques et Meg risque fort de l'apprendre à ses dépens. Le coeur pris en étau, les émotions en ébullition, notre héroïne au tempérament frondeur et décidé fera la lourde expérience de la désillusion, du remords et du chagrin. Néanmoins, c'est avant tout un livre vif et intelligent, porté par une narratrice pleine d'esprit, qui ne s'avoue jamais vaincue, et qui suivra sa voie en même temps que la voix de la sagesse !
Très bonne lecture. Dès 12 ans.

NB : Meg Moore est également l'héroïne du premier roman de Katherine Sturtevant, At the Sign of the Star, qui n'a pas été traduit en français.

 

 

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