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Chez Clarabel
31 mars 2017

Bilan du mois : Mars 2017 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪

spring coming

Avis de printemps !
Par ces belles journées fraîchement ensoleillées et aux températures doucereuses,
voici quelques heures de lectures fortement appréciées... 

 

Verte, de Marie Desplechin & Magali Le Huche #

Moi et les Aquaboys, de Nat Luurtsema #

Tout pour se déplaire, de Jen Klein #

Les crevettes ont le cœur dans la tête, de Marion Michau #

Jamais deux sans toi, de Jojo Moyes #

Pas celle que tu crois, de Mhairi McFarlane #

Meilleurs ennemis, de Sally Thorne #

Dernier meurtre avant la fin du monde, de Ben H. Winters #

Congo Requiem, de JC Grangé #

La Chair, de Rosa Montero # 

 

Ce mois-ci, j'ai également vu la saison 1 de The Catch, 
une série créée par Jennifer Schuur, Helen Gregory et Kate Atkinson, produite par Shonda Rhimes & diffusée sur ABC.

The Catch

Alice Vaughan (Mireille Enos) est détective privée, à la tête d'une agence dont la réputation est absolument irréprochable. Tout menace de s'écrouler quand elle réalise que son charmant fiancé (Brian Krause) n'est en fait qu'un escroc patenté. Refusant d'être humiliée publiquement, de perdre son amour-propre et son réseau relationnel, Alice remue ciel et terre pour le retrouver. Elle tombe des nues lorsqu'elle découvre qu'il fait partie d'un gang de cambrioleurs recherché par Interpol, mais accepte de faire équipe avec le FBI pour lui tendre un piège. Dans les faits, cela se complique, car la relation entre Alice et Ben est encore vénéneuse et le couple joue longtemps au chat et à la souris en brouillant les pistes. Les sentiments étant encore très forts, ni l'un ni l'autre ne se résout à duper son adversaire et cherche même à le tirer de mauvais pas, selon toute invraisemblance. THE CATCH n'est ni plus ni moins un thriller chic et glam, délassant mais assez convenu. 

 

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31 mars 2017

Il faut sauver John Lennon, de Mo Daviau

il faut sauver johnPropriétaire d'un bar underground à Chicago, Karl Bender a précieusement gardé son âme de rocker, tout en assumant de mener une vie tranquille et ordinaire. C'était vrai jusqu'à sa rencontre avec Wayne DeMint, la découverte d'un portail temporel dans un placard de son appartement et l'arrivée fracassante de Lena Geduldig, pour clairement certifier que son quotidien ne serait plus le même. « Un bar n'est pas une clinique psy mais, comme je n'avais jamais eu de chien à qui me confier quand j'étais petit, j'écoutais parler Wayne DeMint, ce gars du Midwest à l'allure saine, ingénieur en informatique, au sourire bienveillant et aux pourboires ô combien généreux. » En vrai, toute cette histoire de voyage dans le temps a débuté par hasard. Un dimanche, alors qu'il fouillait sa penderie à la recherche de ses rangers fétiches, Karl bascule les pieds en avant dans un trou, le ramenant trois mois plus tôt. Il capte rapidement qu'il détient là un précieux sésame dont il va tirer profit dans un but précis - revivre les concerts les plus mythiques, revoir des artistes disparus, s'inspirer du revival pour lancer un petit business, selon des conditions très strictes. Tout dérape quand Wayne choisit la date du 8 décembre 1980, à destination de Central Park, pour sauver John Lennon. En tapant les données, Karl se trompe et l'expédie en 980 ! Voilà son pote bloqué en plein no-man's land, sans moyen de retourner au présent. Sur ces entrefaites, débarque Lena Geduldig, une astrophysicienne potelée, teigneuse et futée, avec une moue à la Courtney Love, un tshirt des Melvins et des lunettes à la Buddy Holly. Séduit, Karl propose à cette petite nana de faire équipe pour extirper Wayne de son étrange destinée à laquelle il semble de plus en plus prendre goût. C'est donc riche de cette promesse d'une aventure insolite, en compagnie de personnages hautement barrés, que l'on parcourt ce roman aussi original que saugrenu. Le ton y est mordant, l'humour revêche, le propos éparpillé et improbable, faisant crânement l'impasse sur la moindre pertinence scientifique. De toute façon, on prend vite son parti de vivre une expérience qui échappe à tout contrôle, qui ne respecte aucune règle et qui bouscule nos attentes. En fait, le bouquin retrace davantage des parcours de vie, avec ses choix, ses regrets, ses loupés. Guérir son présent en soignant son passé, et blablabla. Je trouvais l'idée sympa, en plus d'avoir une énergie vivifiante, des références musicales aux petits oignons et une touche de nostalgie stimulante. Au final, le roman s'essouffle à mi-parcours et s'enlise dans un méli-mélo spatio-temporel (le schmilblick qui tue) qui rend la fin abstraite. Ne nous reste qu'une grande confusion et l'illusion d'un rendez-vous surprenant mais déroutant. 

Presses de la Cité, 2017 - Trad. Laurent Philibert-Caillat [Every Anxious Wave]

31 mars 2017

Le somnambule, de Sebastian Fitzek

Le somnambuleLeo découvre un matin son épouse Nathalie en train de plier bagage et lui annoncer sans ménagement qu'elle le quitte. L'homme est ahuri, mais effrayé en réalisant qu'elle a été récemment agressée. Refusant tout dialogue, Nathalie sort de l'appartement, sans un regard en arrière. Leo est tétanisé sur place, quand il comprend que ses crises de somnambulisme ont hélas repris. Il en a souffert durant toute son enfance, a suivi une thérapie auprès du docteur Volwarth et comprend aujourd'hui qu'il doit le recontacter pour se soigner. Leo, ensuite, s'enferme chez lui. À partir de là, il se met en tête d'explorer les moindres recoins de son habitat, de chercher les traces de ses errances nocturnes pour s'expliquer la défection de son épouse, laquelle semblait vraisemblablement protéger quelques facettes secrètes. Avec l'aide d'une caméra embarquée, il va filmer ses crises et plonger dans des abîmes d'une noirceur et d'une violence sidérantes.

Il revient alors au lecteur de bien s'accrocher pour suivre le mouvement ! Car l'histoire est particulièrement tortueuse et nous conduit dans un insupportable dédale d'informations, de révélations et de retentissements. À force d'en subir les répercussions, j'ai ressenti un vif malaise. Et plus j'avançais dans l'histoire, plus je me sentais dans un état cotonneux, usée par la tension psychologique et par le flou artistique trop poussé. Le contexte du huis clos accentue également cette impression. On ne sait plus ce qui est réel, imaginaire, subconscient ou rêvé. C'est certes volontaire, mais disons qu'avec 300 pages de lecture - soit 7 heures approximativement en livre audio - j'ai bizarrement éprouvé les limites de la saturation. Le rythme est dense, les événements s'enchevêtrant sans cesse pour troubler les perceptions, seulement ce schéma a fini par me lasser. En gros, je n'ai pas aimé errer à l'aveugle, perdue dans le brouillard, avec toutes mes convictions constamment remises à plat. Je n'en pouvais plus. Exception faite pour Thérapie, j'ai souvent été de déconvenue en déconvenue avec les romans de S. Fitzek. Ce sont des lectures calibrées au millimètre près pour embarquer le public (suspense, rebondissements, tension, etc.), mais elles aiment également flirter avec des psychoses ou des personnages sur la corde raide dans un jeu tendu, stressant et souvent dérangeant. Un procédé harassant, pour ma part.

L'Archipel, 2017 - Trad. Céline Maurice [Der Nachtwandler]

>> On retrouve François Montagut pour Audible Studios dans le registre du personnage borderline. Son interprétation hystérique prête toujours à confusion, d'un côté elle renforce la sensation d'angoisse et rend le suspense palpable, d'un autre elle renvoie l'intrigue et les personnages dans des confins vertigineux et dérangeants. Une expérience inconfortable mais saisissante.

>> Disponible en téléchargement ICI.

Le somnambule | Livre audio

©2017 L'Archipel. Traduit de l'allemand par Céline Maurice (P)2017 Audible Studios

 

30 mars 2017

Dôme #1, de Stephen King

Premier tome. Le Dôme : personne n'y entre, personne n'en sort.

Dome AudiolibLorsque la série tv a été diffusée pour la première fois, il y a quatre ans, un soir d'Halloween (pour l'anecdote, j'étais confinée dans ma chambre, tandis que mon adolescente de fille recevait ses amis pour faire la fête), ma curiosité a été naturellement piquée par cette adaptation du roman de Stephen King. Cela m'embêtait un peu de la regarder, car je préfère me plonger dans les livres d'abord. Finalement, j'ai suivi la saison 1, le temps a passé (ma fille a changé son cercle d'amis) et j'ai récemment sauté sur l'occasion du titre proposé en version audio, en exclusivité sur Audible - on ne change pas une équipe qui gagne. ^-^ C'était là aussi non sans crainte, car la perspective de me lancer dans un marathon de lecture qui dure pas moins de 21 heures ne m'emballait pas des masses. Gloups. En définitif, mon verdict est globalement positif. J'ai avant tout été rassurée de constater que les deux supports (roman / série tv) ne collaient pas pile poil, j'ai ainsi pu avancer à l'aveugle dans la lecture, appréciant de redécouvrir une histoire dont les principaux ressorts avaient certes inspiré Brian K. Vaughan pour le réseau CBS, mais sans proprement suivre la ligne conductrice. 

On a néanmoins le même point de départ. Un jour, la paroi invisible d'un dôme s'abat sur la petite ville de Chester's Mill, dans le Maine, pour l'isoler du reste du monde. L'armée et le gouvernement plaident non coupables, mais la situation est évidemment inquiétante. Les habitants sont livrés à eux-mêmes, mais ne doutent pas de l'efficacité des forces du pays pour les tirer de ce cauchemar. En attendant la solution-miracle, un nouvel ordre s'établit dans leur communauté, oscillant entre une foi aveugle en Big Jim Rennie, leur deuxième conseiller municipal, ou entre Dale Barbara, simple cuisinier du Sweetbriar Rose, mais accessoirement vétéran de l'armée. La cohabitation n'est cependant guère possible, Big Jim ayant tissé un réseau de petites combines mafieuses, il entend profiter de l'occasion pour grossir son influence et s'enrichir à titre personnel. Le type est donc prêt à tout pour atteindre ses objectifs et pousse la population à adopter sa logique, sous peine de sanctions radicales. C'est donc ce sur quoi s'appuie S. King pour nous embarquer dans son univers - flippant, écœurant, oppressant. L'histoire est beaucoup plus noire, plus vulgaire et plus sournoise que le scénario de la série tv. Aucune comparaison possible. La dimension fantastique est moins présente, au profit d'une psychose ambiante résolument palpable et redoutable. Ajoutez une interprétation par François Montagut qui frise souvent l'hystérie, mais qui participe à sa façon à nous mettre les nerfs en pelote, et vous obtenez une “vague idée” de la sensation ressentie à l'écoute de ce roman particulièrement vicieux et addictif ! La suite est déjà disponible. 

Série : Dôme, Livre 1 - Lu par : François Montagut (durée : 21 h 33) pour Audible Studios / Janv. 2017

>> Texte intégral disponible en exclusivité et en téléchargement sur Audible.

©2011 Albin Michel - Trad. William Olivier Desmond (P)2017 Audible FR

dome1

29 mars 2017

Un sale hiver, de Sam Millar

un sale hiver sixtrid

Il neige dru sur Belfast. Drapé dans le peignoir rose de sa compagne, entre bouteille de lait et journal du matin, Karl Kane découvre une main, soigneusement sectionnée, sur le seuil de sa porte. La deuxième en quelques semaines. La police trouve cette coïncidence douteuse, mais c'est aussi devenu un sport, du fait des rapports houleux qu'entretient notre détective avec les forces de l'ordre, la méfiance et l'arrogance se disputent la part du gâteau. Toutefois, Kane est interpellé par cette affaire, encore plus depuis qu'une grosse prime a été promise par un riche industriel si celui-ci obtient davantage d'informations. Un bonus non négligeable pour soulager les finances désastreuses de son agence.

Peu de temps après, Kane reçoit aussi la visite d'une nouvelle cliente, Jemma Doyle, qui recherche son oncle pour permettre à son père mourant de se réconcilier avant le grand saut. Naomi, sa tendre et chère, renifle bruyamment pour manifester son mécontentement. Kane est anormalement mielleux dès lors qu'il est en présence de demoiselle en détresse, oubliant que c'est l'archétype des problèmes en devenir. Karl n'en fait qu'à sa tête et s'embarque dans une enquête jusqu'à la sulfureuse petite ville de Ballymena, puis fait un crochet dans un quartier chaud de la ville, jusqu'à un abattoir aux odeurs nauséabondes et aux pratiques qui soulèvent sa sensibilité inavouée. Face aux individus louches et aux entrevues musclées, Kane ne se démonte pas et s'entête avec audace et un brin d'inconscience. Casse-cou, notre Karl Kane ? Complètement. Depuis deux livres déjà, preuve a été faite que ce détective privé aimait particulièrement enfoncer des portes ouvertes. De caractère revêche et pugnace, notre homme en a aussi sacrément bavé, d'abord le meurtre de sa mère sous ses yeux de môme qui ne cesse de le hanter, sans oublier ses dernières enquêtes qui ont plongé tout le monde (protagonistes et lecteur compris) dans la tourmente.

Roman noir par excellence, l'ambiance est aux petits oignons et nous sert un bon bouillon de cynisme, d'ironie et de sarcasme. Après Les chiens de Belfast, puis Le Cannibale de Crumlin Road, ce troisième tome de la série est un rendez-vous incontournable, pour qui apprécie les intrigues féroces et les personnages sur la corde raide. Karl Kane ne fait pas dans la dentelle, mais son rôle s'étoffe au fil des épisodes pour révéler une facette autrement plus humaine et attachante. Le prochain livre, Au scalpel, le propulse d'ailleurs dans une situation inconfortable, puisque Karl Kane renoue avec son passé pour affronter le meurtrier de sa mère. Aucune chance que je fasse faux bond au “poète des ténèbres” !

Sixtrid - Texte interprété par Lazare Herson-Macarel (durée : env. 7h) - ©2016 Éditions du Seuil pour la traduction par Patrick Raynal [Dead of Winter]

 Repris en format poche au POINTS, avril 2017

un sale hiver

 

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29 mars 2017

En vrille, de Deon Meyer

EN POCHE !

en vrilleErnst Richter, créateur d’un site qui fournit de faux alibis aux conjoints adultères, vient d'être assassiné. Ce génie de l'informatique avait néanmoins plus d'un tour dans son sac et multipliait les casquettes pour remettre à flot sa société aux comptes déficitaires. Tous les coups semblaient permis, aussi les forces spéciales ne s'étonneront plus de déterrer d'autres vérités cinglantes : activités illicites, lettres de menace et d'insulte. Les suspects ne vont pas manquer. Face à la séduisante Desiree Coetzee, la directrice opérationnelle d'Alibi.co.za, l'inspecteur Vaughn Cupido va également perdre toute consistance. Il procède à une interpellation expéditive, se fourvoie avec panache et finit par remonter les bretelles d'un Benny Griessel désespérément inefficace (ses vieux démons sont de retour). Contraint à se soigner une bonne fois pour toute, notre Hawk à la carapace fêlée prend douloureusement conscience de sa déchéance, mais fait enfin un grand pas dans sa vie ! Ouf.

En parallèle, on assiste à une autre histoire narrant la rencontre entre un viticulteur et son avocate. Au cours de leurs nombreuses entrevues, celui-ci va étrangement déployer l'arbre généalogique de sa famille. On découvrira fort tardivement les raisons d'un tel déballage, tout juste saisit-on que la police vient de débarquer sur ses terres afin de l'inculper, mais qu'il entend préparer sa défense en bonne et due forme.

J'aime beaucoup cette série sud-africaine pour son ambiance dépaysante et ses intrigues construites autour de personnages tenaces et imparfaits. Certes, les livres se suivent et ne se ressemblent pas. L'enquête ici est assez lente et pêche en révélations fracassantes, elle ne découle pas non plus sur un dénouement époustouflant, mais la lecture reste agréable et entraînante. On y découvre aussi un pays en butte à une ségrégation raciale et au taux de criminalité galopant. Une plongée vivifiante, malgré de nombreux états d'âme.

Points - Traduit de l’afrikaans par Georges Lory - 2017

28 mars 2017

Chanson douce, de Leïla Slimani & Lu par Clotilde Courau

Chanson douceLorsque Louise est engagée comme nounou pour soulager Myriam, mère de deux jeunes enfants, qui décide de relancer sa carrière d'avocate, ne supportant plus d'être confinée chez elle, engoncée dans son rôle de maman, c'est pour toute la famille une véritable aubaine. Louise est menue, fragile, discrète, efficace. Une véritable aubaine, vraiment. Leurs amis sont d'ailleurs admiratifs et leur envient cette perle rare, babillant sur leurs propres déconvenues ou autres tristes expériences en matière de “personnel” peu qualifié. Bref. Louise s'installe donc dans leur quotidien telle une petite fourmi ouvrière, rapide, utile, rassurante. Les enfants redécouvrent la présence affective d'une figure féminine, à défaut d'avoir leur mère, qui fuit, toujours, le foyer. Celle-ci ne s'y épanouit plus et panique rien qu'à l'idée de perdre leur nounou. En effet, son mari évoque une sensation de malaise en sa compagnie. Il n'a pas les mots pour l'exprimer, mais il incite sa femme à chercher d'autres alternatives. En attendant, le couple continue de s'appuyer sur Louise, femme secrète, silencieuse et troublante. Femme dangereuse. On le sait, le roman s'ouvre sur une scène dramatique, les deux enfants sont morts. Qui, comment, pourquoi. Le roman décrypte tous les signes, tous les signaux, et s'applique à recadrer un tableau sinistre et dérangeant d'une dépendance mutuelle et d'une psychose latente. Le ton est sec et glaçant, mais délivre un suspense envoûtant en nous confiant cette triste radiographie de notre société (ambition, apparence, pouvoir, soumission, autonomie, folie...). Aucun acteur du drame n'est épargné, seules les victimes nous touchent par leur innocence et l'injustice de leur tragédie, pour le reste la condamnation tombe, implacable et insoutenable. C'est avec la même intransigeance, le même sang-froid, que Clotilde Courau nous plonge dans l'histoire terrifiante de Louise. Son interprétation est remarquable, à la fois puissante, tranchante et sévère. Une mise en scène pertinente au service d'un roman fort, poignant, profondément marquant. 

Gallimard, coll. Ecoutez Lire, 2017 - Lu par Clotilde Courau (Durée d'écoute : env. 5 h 45)

28 mars 2017

Les Aventures inter-sidérantes de l'Ourson Biloute, ép. 1: La baraque à frites de l'espace, de Julien Delmaire & Reno Delmaire

ourson biloute

La native des “Hauts de France” que je suis exulte à la lecture de cette nouvelle série déjantée, qui se propose de mettre en scène l'Ourson Biloute, une peluche vraiment pas ordinaire, avec un fichu caractère et du courage à revendre, qui adore aussi les histoires de science-fiction. Mais ça, son jeune ami (humain) Kevin l'ignore totalement. Chaque soir, après le rituel du coucher, l'Ourson Biloute se faufile hors du lit pour suivre à la tv son feuilleton préféré : Les Envahisseurs de la Galaxie Fantôme. Au cours d'épisodes palpitants, Lemmy le motard et sa frangine Janis livrent une résistance farouche à l'ignoble Blast Ador et son infâme assistant, le docteur Veggaline, qui veulent conquérir la planète. En attendant de vivre à son tour son quota d'aventures rocambolesques, notre Ourson Biloute se console en rêve et s'imagine une vie autrement plus excitante que de devoir prendre un bain chaque semaine dans le tambour à linge. Aussi, lors de la sortie familiale à la ducasse, l'Ourson Biloute met au point son plan d'évasion. Dans sa ligne de mire : la baraque à frites, qui clignote, vibre et se déplace toute seule pour laisser apparaître, à la place du marchand, une créature couverte d'écailles violettes, avec une sale tronche d'iguane mal luné et des griffes à la place des mains. Nom d'une wassingue ! Qu'est-ce que c'est drôle. Et ce n'est pas seulement l'idée d'avoir un ourson grincheux qui prend son destin en main et qui va vivre une épopée inspirée de son feuilleton fétiche, c'est aussi l'ambiance générale, la culture chti mise à l'honneur, les allusions aux comics, au cinéma ou à la musique rock. L'ensemble est fabuleusement décalé et farfelu. C'est très agréable, en plus d'être original et amusant. Pour une fois, on implante une fiction dans les “Hauts de France” avec une vision beaucoup plus positive et attachante. Pour ça, je dis OUI ! Le délire est pleinement assumé et comblera autant petits et grands lecteurs. ;-)

Grasset Jeunesse, 2017 - Parution de l'épisode 2 (Les mutants de la mine noire) : fin avril 2017

28 mars 2017

Pas si simple, de Lucie Castel

pas si simpleCoincée à l'aéroport de Heathrow avec sa sœur Mélanie, Scarlett Archer se ronge les sangs d'annoncer la terrible nouvelle à leur mère impatiente de les retrouver pour fêter Noël. Furieuse, excédée, impatiente et angoissée, Scarlett se rue dans les premiers WC à sa portée, ignorant qu'il s'agit des toilettes pour hommes. Entre deux, trois réflexions cassantes sur les anglais et leur esprit guindé, Scarlett fait alors face à un individu mécontent, qui mouche son arrogance avec un flegme... britannique. Humiliée, Scarlett se réfugie auprès de sa sœur en quête de solutions désespérées. Pas un vol à l'horizon, pas de transport digne de confiance, pas un ferry disponible avant deux jours. L'enfer s'ouvre sous leurs pieds. Comble de tout, Mélanie et Scarlett retrouvent l'ignoble bellâtre dans l'aérogare et se résignent à pactiser du bout des lèvres. Constatant qu'aucune issue n'est envisageable dans l'immédiat, ce William Hill propose de les accueillir chez lui pour célébrer un réveillon à la fortune du pot. C'est là que tout bascule... Scarlett et Mélanie débarquent en plein psychodrame familial et se retrouvent au cœur d'un imbroglio de non-dits, de rancœurs et de rancunes particulièrement tenaces. Ajoutez une attirance physique entre notre héroïne au tempérament méfiant et belliqueux et son alter ego au charme dévastateur, et vous plongez dans une comédie à la fois comique et grinçante sur fond de repas de famille gratiné !

La lecture est engageante, elle possède du style et un joli coup de plume, tout en servant une histoire surprenante et néanmoins plaisante, avec pour décor féerique les rues enneigées de Londres. L'essentiel demeure cependant axé sur les personnages et leurs relations conflictuelles ayant impacté leurs rapports amoureux ou leur confiance en soi. La famille Hill est par exemple un pot-pourri de faux-semblants et de frustrations, mais les Archer détiennent aussi des failles et des fragilités qui ne facilitent pas non plus leurs élans affectifs. Scarlett n'a pas réglé son histoire de deuil, préférant se planquer sous une cloche pour empêcher la réalité de prendre le pas sur ses réserves, puis de submerger ses remparts. C'est dire combien le roman est avant tout affaire d'émotion et de remise à plat, et pas seulement une histoire trop légère autour d'une rencontre impromptue. Les dialogues souvent font mouche, c'est même l'un des points forts du livre, qui se découvre pour la forme, en plus de révéler une nouvelle plume prometteuse.  

Harlequin, coll. &H - 2017

« Mélie, arrête un peu avec le ton dramatique. Je sais qu'on est à Londres, mais ce n'est pas la peine de nous inventer un drame shakespearien. Je n'ai pas l'intention de donner suite. Je flirte, c'est tout. »

27 mars 2017

Les aventures improbables de Julie Dumont, de Cassandra O'Donnell

EN POCHE ! ☺ 

Les aventures improbables de Julie DumontJulie Dumont est journaliste, parisienne, célibataire, fonceuse et gaffeuse. Effrayée de se réveiller un matin avec un homme nu dans son lit, incapable de se souvenir de son identité, la belle brune file à l'anglaise en Normandie pour l'anniversaire de mariage de ses parents. En route, elle voit un type jeté d'une voiture et lui porte secours alors qu'il gise dans le fossé. Son détour par l'hôpital la met en retard et lui vaut les pires remontrances de sa mère. Mais les ennuis continuent, lorsqu'une convive tombe raide morte sous son nez. Trêve des réjouissances. Julie est persuadée d'avoir la scoumoune et revoit son séduisant rescapé, Benjamin Stein, qui lui confie en retour une nouvelle mission : enquêter sur le meurtre d'une épouse de notable. L'affaire a fait grand bruit dans la région (argent, liaison, amant roumain, disparition...) et a attiré un journal à scandale comme Le Nouvel Inquisiteur, pour lequel bosse Benjamin. Celui-ci soudoie alors Julie pour reprendre le flambeau, quitte à s'improviser détective avec pertes et fracas. Là où elle passe, les témoins trépassent. Et pour tout arranger, son inconnu abandonné dans son lit déboule dans sa verte campagne. 

Amateurs de comédies policières façon Janet Evanovich ou Sophie Henrionnet, vous allez vous régaler avec Julie Dumont et ses aventures improbables ! L'histoire est complètement folle, futile et légère. C'est donc avec un plaisir sincère que j'ai suivi Julie dans ses péripéties rocambolesques, tentant de résoudre une énigme crapuleuse, habilement troussée, riche en suspense et en rebondissements. La personnalité de l'héroïne donne aussi du pep's au récit : Julie est une jeune femme moderne et indépendante, spontanée et pleine d'ambition, elle collectionne les impairs et les cadavres, mais ne s'apitoie jamais sur son sort. Son retour sur les terres de son enfance lui donne également du fil à retordre, entre son éternel célibat, son choix de carrière et son départ pour la capitale, ses oreilles n'en finissent plus de siffler ! Il faut dire que son entourage est particulièrement gratiné - famille de croque-morts, vivant au Neubourg, une mère impatiente de la marier, un père au flegme admirable et un grand-père obsédé sexuel. Les tablées autour du rôti dominical ne manquent pas de saveur ! Tous les codes de la comédie ont ainsi été réunis pour combler la lectrice en quête de détente et de bonne humeur. Rien que pour ça, le roman a rempli son contrat et m'a fait passer un très bon moment. ☺

J'ai Lu - 2017 (7.60€)

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