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Chez Clarabel
27 mars 2017

Entre ciel et Lou, de Lorraine Fouchet

EN POCHE ! 

entre ciel et lou

Lou vient de mourir. Sa santé vacillante et ses pertes de mémoire avaient finalement conduit son époux Jo à la placer dans une maison spécialisée, à seulement cinquante-huit ans. Trop jeune pour être écartée, trop jeune pour s'éclipser. Leurs enfants, Cyrian et Sarah, n'ont jamais compris le choix de leur père et continuent de lui en tenir rigueur. La lecture du testament va d'ailleurs consolider leurs reproches, alors que le notaire énonce à voix haute que Jo aurait “trahi” Lou. La suite du document est cependant confidentielle, les enfants sont priés de quitter l'office, non sans une certaine amertume. Très déçus par leur père, ils imaginent une tromperie impardonnable et repartent le cœur lourd. 

Seulement, Lou a confié à son mari la délicate tâche de rendre leurs enfants heureux. Elle a été une épouse comblée, une mère épanouie, mais hélas Cyrian et Sarah n'ont pas hérité leur droit au bonheur. C'est au tour de Jo de rectifier le tir, en toute discrétion. Cette mission n'enchante guère notre veuf éploré, depuis longtemps ses enfants et lui ont vécu des vies parallèles. Cyrian mène une existence bourgeoise, complètement éteinte, et se tient à distance de Groix, où il prétend ne pas y trouver sa place. Sarah est tétanisée par son handicap et sa maladie, au point de renoncer à l'amour en ne s'attachant à personne. 

Comment consoler cette famille cabossée par les aléas de la vie, la réconcilier avec la notion de famille, synonyme de valeur sûre et d'entraide, quand il n'y en a jamais été question, ou seulement pour sauver les apparences, et pour soutenir la mater familias ? J'ai finalement été agréablement surprise par cette belle histoire d'une famille qui va droit dans le mur, complètement paralysée par ses émotions, et qui a trop l'habitude de conserver pour elle ses vérités, en contenant aussi ses élans affectifs. Et puis il y a le cadre de l'île de Groix, véritable pivot de l'intrigue, et surtout un appel du pied pour y déposer ses bagages. C'est un cocon hors du temps, un refuge bienveillant, avec des personnages attachants (Maëlle, sa petite Pomme, les copains de banquet, où l'on se rappelle entre rires et larmes que Lou était une piètre cuisinière...). Soudain les chagrins et les peines vous semblent moins lourds, moins insurmontables. On guérit de tout, à Groix ! 

Cette lecture a eu l'effet d'une bulle et a su m'envelopper tout naturellement. Je m'y suis sentie tellement bien. Parfaitement à mon aise. J'étais prête pour suivre l'histoire de Jo, face au nouveau challenge de sa vie, un défi pour le forcer à ne pas couler à pic non plus, car notre homme est vraiment très, très triste d'avoir perdu son alter ego. Pour s'accrocher à la vie, il se tourne vers ses enfants qu'il ne comprend plus. Au départ, il est un peu pataud dans ses tentatives de “colmatage”, et puis au fil du temps ses stratagèmes vont prendre forme et approcher le rêve inaccessible. C'est vraiment une chouette lecture, qui envoie de bonnes ondes et qui fait se sentir #heureux. C'est simple, charmant et riche en émotions. Un beau et bon roman, à déguster! 

Le Livre de Poche - mars 2017

En bonus : une recette et une postface inédites.

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27 mars 2017

Meilleurs ennemis, de Sally Thorne

« Tout ce que nous faisons, Joshua et moi, obéit toujours à la loi du Talion. Œil pour œil, dent pour dent. Nous ne connaissons que ça. »

Meilleurs ennemis

Collègues dans la maison d'édition qui vient de fusionner, Lucinda Hutton et Joshua Templeton travaillent leurs antagonismes en se livrant une véritable guerre froide à force de regards impénétrables, de répliques piquantes et d'allusions sournoises. Mais la tension monte d'un cran depuis qu'ils se savent en compétition pour le même poste. Lucy et Joshua affûtent leurs armes, quand soudain celui-ci manifeste étrangement un certain penchant pour sa collègue. Baiser fougueux volé dans l'ascenseur, crise de jalousie, attitude possessive et/ou protectrice... Les signaux envoyés sont totalement perturbés, ET perturbants. Lucy perd ses repères, découvre la face soigneusement cachée de Josh, sent ses sens fondre comme beurre au soleil, devient complètement obsédée... sans perdre de vue qu'il s'agit peut-être d'une technique habile pour prendre le dessus et lui voler sa promotion. Jeux de dupe, attirance fatale et numéros de charme viennent donc troubler une relation largement placée sous le signe du “je t'aime moi non plus” !

Comment ne pas sourire béatement à la lecture de cette jolie comédie éclaboussée d'humour, de séduction et de tendresse ! J'ai totalement succombé. Le couple de Lucy et Josh est affolant de quiproquo, d'interdit et d'enchantement. Le combo parfait. Chaque interaction est explosive, mais laisse place à une subtile attirance qui rend l'alchimie éclatante. Les codes de la romance sont déclinés dans la plus pure tradition, tout en étant moderne, pétillante et enlevée. Il faut, par contre, fermer les yeux sur l'attitude déjantée et incohérente de Lucy, un minuscule bout de femme qui adore porter du rouge à lèvres couleur lance-flammes, qui souffre de solitude, qui est nostalgique de son enfance parmi les champs de fraises et qui refoule son ambition par peur de se lancer tout de go. Dès lors qu'elle est en présence de Josh, c'est plus fort qu'elle, elle pète les plombs et lui fait du rentre-dedans, tout en admettant in petto être franchement pathétique. Face à elle, Joshua est en mode “control freak”, stoïque et insondable, il réussit à attiser son désir en cultivant le mystère (“mais pourquoi s'impose-t-il la frustration de séances de préliminaires dignes d'adolescents avec sa collègue un peu bizarre ?”). Ce jeu du chat et de la souris peut friser l'absurde, mais génère de fabuleuses scènes qui m'ont fait honteusement glousser. J'avoue, ce roman a été un rendez-vous déculpabilisant, frais, drôle, décalé. Il réunit clairement tout ce que j'aime, de l'humour, de l'humour et encore de l'humour. C'est sans conteste une comédie pur jus, à déguster pour le plaisir de rire et s'évader. Et ça fait toujours du bien.

Harlequin, coll. & H - Trad. Charlotte Demanie [The Hating Game] - 2016 

24 mars 2017

Pas celle que tu crois, de Mhairi McFarlane

Pas celle que tu croisInvitée au mariage de ses collègues, Jack et Charlotte, Edie est surprise en train d'embrasser le marié par sa propre épouse. Le scandale ! N'osant pas se disculper, la jeune femme se carapate en douce jusqu'à sa chambre, avant de prendre un taxi aux aurores pour se réfugier chez son père, à Birmingham. Edie a décroché un nouveau contrat avec son agence et doit rencontrer une vedette locale pour rédiger ses mémoires. Loin du chaos, loin de la haine, notre héroïne pense avoir trouvé un bref sursis, mais c'est sans compter sur l'acrimonie vindicative de sa sœur Meg, ainsi que sur l'accueil peu amène de l'acteur Eliott Owen. Celui-ci n'a clairement pas envie de jouer le jeu des confidences et donne du fil à retordre à la jeune femme, exaspérée par cette accumulation de petites bassesses qui font déborder la coupe. Trop, c'est trop. Il est temps de remettre de l'ordre dans sa vie !

Cette lecture a été une douce et agréable surprise, un rendez-vous de gaieté, de tendresse et de lucidité. On y trouve évidemment tous les ingrédients pour réussir une bonne comédie romantique (personnages attachants et intrigue savoureuse), mais on partage aussi une belle aventure humaine, parsemée de chemins entortillés, avec des déceptions et désillusions en pagaille, ainsi que des petites perles salvatrices qui rappellent qu'aucun malheur n'est totalement invincible. Autre bon point, l'histoire ne se focalise pas sur la romance et propose une approche autrement plus subtile et raffinée. Alléluia. Edie a 35 ans et fonctionne moins à l'instinct et plus dans l'affect. Cela tient du miracle de rencontrer une héroïne qui ne grille pas ses neurones dès qu'entre en orbite un spécimen mâle affolant de sexytude. Pour ça, et pour la délicatesse, l'authenticité, l'humour et l'émotion, je dis OUI à ce roman, simple, distrayant, hyper touchant. La parfaite petite bulle de lecture, pétillante et légère. ♥

Harlequin, coll. & H - Trad. Nolwenn Guilloud [Who's That Girl?] - 2016 

23 mars 2017

Nos cœurs tordus, de Séverine Vidal & Manu Causse

nos coeurs tordus

Vlad fait sa rentrée dans un nouvel établissement scolaire qui ouvre, pour la première fois, une classe spéciale dédiée aux handicapés. D'humeur chagrine et méfiante, l'adolescent est en pétard contre l'adjoint du proviseur, François Flachard, qui tient un discours pompeux et dégoulinant d'hypocrisie, tout juste bon à le faire sortir de ses gonds. Vlad se la joue rebelle façon Cercle des poètes disparus et attire tous les regards... en se vautrant comme une crêpe alors qu'il tourne le dos à l'assistance médusée. Humilié, le garçon se réfugie dans le couloir où il rencontre la ravissante Lou.

Avec son corps disloqué, sa béquille à portée de main, Vlad a longtemps souffert de sa différence et du regard des autres, au point de se réfugier dans la provocation en guise de bouclier. À ce petit jeu, il découvre en Saïd un adversaire de choix. Lui n'a pas de handicap physique, mais une propension à semer la zizanie en classe, à être incapable de se concentrer, à collectionner les avertissements et à s'attirer une mauvaise réputation. Ces deux-là sont faits pour s'entendre et vont rapidement se constituer leur petite bande avec Mathilde, coincée dans son fauteuil, Lou et son copain Morgan (argh), Dylan, atteint de trisomie, Théa et Charlie, les jumelles au langage cosmique... C'est aussi ensemble qu'ils vont se lancer dans un projet de cinéma en tournant un court-métrage avec un simple téléphone pour gagner un voyage à New York ! 

Cette lecture est à la fois pleine d'énergie, pleine d'espoir, pleine de vie tout court. Elle met en scène des adolescents qui ont des rêves, des envies, des coups de cœur et des coups de gueule, mais qui ne veulent pas dicter leur choix selon leur handicap. C'est certes une réalité quotidienne, jalonnée de frustration et de contrainte, mais certainement pas l'excuse pour les priver de formidables opportunités sous des prétextes idiots (société enfermée dans ses préjugés, orgueil mal placé, disposition trop lente, angoisse puérile et imbroglio amoureux). En somme, l'histoire nous invite à partager sur une année scolaire le parcours assez commun d'adolescents extraordinaires. Ils n'ont pas fait de leur handicap un signe distinctif mais se comportent comme des mômes de leur âge. Ils ne manquent ni de force, ni d'insolence, ni de talent pour avancer dans la vie, sans compter l'amitié, véritable socle de leur projet insensé, qui montre aussi que le collectif a du bon pour dépasser les étiquettes et les clichés. C'est un chouette roman, qui inspire des sentiments profonds et qui dégage aussi de la sensibilité, de la sincérité, de la joie et de la bonne humeur. Excellent melting-pot ! 

Bayard Jeunesse, 2017

"Nos coeurs tordus" a d'abord été écrit par Séverine Vidal, et publié sous la forme d'un mini roman paru dans le magazine Je Bouquine. Plébiscité par les lecteurs, il a été enrichi par la plume de Manu Causse. Plein de poésie et d'humour , le roman aborde le thème du handicap , sans pathos, c'est aussi une très jolie histoire d'amour et d'amitiés profondes.

23 mars 2017

La Princesse de la Serpilliere, de Susie Morgenstern & Sébastien Mourrain

« Le problème n°1 de Pivoine est qu'elle est une princesse, une vraie, et que, à cause de ça, on lui interdit en permanence de faire ce qu'elle aime le plus au monde : le ménage. Ranger, ôter la poussière, nettoyer tout à fond, laver par terre, récurer les casseroles, briquer, lustrer, faire briller, telle est sa passion, que n'encouragent pas ses parents, loin de là. Son père se désole quand il la prend en flagrant délit de serpillière. (...)
Pivoine est fille unique, et princesse héritière du royaume. Elle sait bien qu'une princesse n'est pas censée mener la vie d'une femme de ménage. Seulement, c'est pour elle une vocation. Sa conviction profonde, concernant notre existence ici-bas, est que ranger nos affaires, nettoyer nos maisons, épousseter notre monde, ordonner notre planète, organiser notre intimité, repasser le tissu froissé de nos jours, évacuer les débris de nos vies, voilà ce qu'il  y a de plus important à faire. »

La Princesse de la Serpilliere

Dans quelle farce nous embarque Susie Morgenstern en brossant le portrait de cette jolie princesse des temps modernes ! Pivoine s'éclate en faisant du ménage, c'est un fait. Elle a coutume de négocier avec sa femme de chambre pour accomplir ses besognes en échange d'un bon bouquin qu'elle lui conseille de lire en toute tranquillité ! Forcément, ses parents trouvent cette lubie avilissante et n'encouragent nullement son ambition de rejoindre l'école nationale des arts ménagers. Ils veillent au grain en la traquant férocément, si bien que la fillette décide de prendre sur elle, de patienter encore huit ans pour obtenir gain de cause et être libre de ses choix. Mais quand la situation économique de ses parents vient bouleverser leur quotidien, avec des restrictions budgétaires et du personnel au rabais, Pivoine n'est pas loin de toucher son rêve et de laisser libre cours à  sa passion dévorante.

Cette histoire de ménage est franchement drôle (et saugrenue) ! L'idée de démontrer le bienfait de tâches souvent jugées rébarbatives ou dégradantes est assez judicieuse, car elle montre aussi l'impact sur notre vie, notre société, notre planète etc. Au centre, la princesse Pivoine est complètement toquée, mais sacrément obstinée. Et cette détermination est aussi la clef de la réussite, puisque la jeune fille parvient à contrer les obstacles pour atteindre son but et devient ainsi un modèle de persévérance avec succès, comme quoi... quand on veut, on peut ! ;-)

Les illustrations de Sébastien Mourrain apportent par leur simplicité et leur fraîcheur une touche d'humour et de légèreté à la lecture. Et souhaitons aussi que ce joli petit conte farfelu donne aux enfants la motivation nécessaire pour astiquer leur chambre en hommage au printemps et à la princesse Pivoine ! ^-^

Mouche de l'école des loisirs, 2017

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22 mars 2017

Verte, de Marie Desplechin & Magali Le Huche

VerteQui ne connaît pas Verte, cette adorable fillette, héritière malgré elle d'une longue lignée de sorcières ? C'est l'une des séries pour la jeunesse les plus drôles, les plus pertinentes et les plus originales. N'attendez plus. Cette fois, Magali Le Huche a allié son talent, sa fraîcheur et sa tendresse pour adapter l'histoire en une bande dessinée tout aussi réussie. J'ai été comblée en apprenant cette nouvelle association et le résultat m'a grandement enchantée. ☺

L'histoire, donc, raconte comment une fillette de 11 ans a choisi de refuser d'entendre parler de lignée, de patrimoine, de succession et de leçon. La sorcellerie ? Très peu pour elle, merci. Sa mère Ursule est dépitée et convoque la grand-mère Anastabotte pour prendre la relève. Chaque mercredi, Verte se rend chez elle pour s'initier aux douces subtilités des sortilèges et des incantations. La fillette fait la moue, à la place elle souhaiterait qu'on lui explique pourquoi toutes les filles de son école sont folles de Soufi et pourquoi ce garçon lui donne un peu le tournis dans le ventre... Qu'à cela ne tienne, sa grand-mère convie le garçon à la maison pour partager le goûter. Quel embarras pour Verte, qui est pourtant ravie de découvrir un nouveau copain, drôle, sympa et fiable. Il est néanmoins convaincu d'avoir déjà croisé la jeune fille quelque part, en vacances, en colo ou à Bure-les-Templiers... tant son visage lui est bizarrement familier ! Tout à son apprentissage de sorcellerie, Verte continue de révolutionner son monde en invoquant un sort inattendu... pour retrouver son père ! Ursule et ses petits secrets n'ont qu'à bien se tenir. 

Quelle lecture exquise, fabuleuse et drôle. L'univers de Marie Desplechin vu par Magali Le Huche est décidément en parfaite osmose ! J'ai beaucoup aimé son imaginaire, son trait d'humour, ses couleurs et son ambiance fantasque dans une bulle hors du temps. L'harmonie parfaite. ♥

Rue de Sèvres - mars 2017

« Alors, comment s'est passée ta semaine, ma chérie ?
- Comme il était inquiet, j'ai dû raconter à Soufi nos histoires de sorcières...
- Tu es inconsciente ! Maintenant il va aller raconter ton histoire partout. Et les ennuis vont commencer. Pendant des siècles, c'est à cause de bavardes comme toi qu les sorcières ont été brûlées sur la place publique.
- Il a juré qu'il ne dirait rien.
- La belle affaire ! C'est parce que les gens ne croient plus aux sorcières qu'ils ne les brûlent plus. S'ils veulent faire du mal à leurs voisins, ils tombent plutôt sur les étrangers !
- D'abord il est étranger, lui aussi.
Sa famille vient de Bretagne.»

22 mars 2017

Pêle-Mêle : Bonnes Vacances, Mousse ! de Claire Lebourg - Le loup en laisse, de Christian Oster

bonnes vacances mousse

En se réveillant par un matin pluvieux, Mousse se sent soudain seul et triste. Même après le passage de la tempête, la plage est désespérément vide. Pas un seul coquillage abandonné sur le sable. C'est inhabituel.

Il apprend alors que tout le monde est parti en vacances, dans le sud. Direction le soleil, les plages bondées, les glaces, les beignets huileux et les baignades. Mousse aussi suit le mouvement et invite son ami Bichon à le rejoindre. Celui-ci a justement envie de tester les bienfaits de la thalasso. Bain de boue, gommage et pierres chaudes. Nos deux compères sont aux anges.

Sur place, ils font connaissance avec Félix, qui ne manque vraiment pas de toupet et qui finit par s'accaparer la compagnie de Bichon. Mousse ressent une pointe de jalousie et en perd le goût de la glace au chocolat ! Quelle déconfiture. Pour se consoler, il erre seul sur la sable, quand il découvre la passion secrète du fameux Félix. Cette fois, Mousse efface toute rancœur et peut enfin pleinement apprécier les joies des vacances entre copains. 

Une histoire adorable, qui nous fait tourner la tête vers le calendrier en cochant les cases jusqu'aux vacances ! L'univers de Mousse, d'après Claire Lebourg, est infiniment coquet, simple et enfantin. La lecture inspire de doux sentiments de bien-être, de partage, de découverte et de bonne camaraderie. C'est sans chichis, avec un graphisme au ton pastel raffiné et douillet. On s'y sent merveilleusement à l'aise ! ☺

Bonnes vacances, Mousse ! de Claire Lebourg

Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2017

 

le loup en laisse

Chic, le retour de Christian Oster ! Il s'agit cette fois de l'histoire du Loup, celui du Petit Chaperon rouge, de la Chèvre de Monsieur Seguin ou des Trois Petits Cochons. On ne compte plus ses nombreux méfaits, aussi tous se gaussent de lui en le découvrant au bout d'une laisse, tenue par la fillette au chaperon écarlate.

En fait, l'animal est en convalescence. Après avoir été recousu pour extirper ses proies de ses entrailles, le loup porte désormais une grosse cicatrice sur le ventre, qui le fait souffrir. Le médecin a prononcé un long discours de prudence et de ménagement. Le bûcheron a confié la mission à la fillette, qui la prend très à cœur. Mais à force de tirer sur la corde... notre loup ne ronge-t-il pas son amère vengeance ? 

Une histoire cocasse, pleine de ruses et de rebondissements, idéalement servie par la plume comique de Christian Oster et les illustrations de Michel Van Zeveren toujours facétieuses. Le cocktail délectable pour relire ses contes classiques dans des versions détricotées pour inspirer les fous rires ! On adore. ♥

Le loup en laisse, de Christian Oster

Illu. Michel Van Zeveren / Mouche de L'école des Loisirs, 2017

 

21 mars 2017

J'étais là, de Gayle Forman

jetais laSous le choc du suicide de sa meilleure amie, Cody accepte de rendre service à ses parents en se rendant près de Seattle, où leur fille menait sa vie d'étudiante, pour y rassembler ses affaires et quelques indices. Rien n'indiquait que Meg était au bord du précipice. Pour Cody, pointe aussi la douleur de l'incompréhension et du rejet. Les deux amies avaient certes emprunté des chemins différents, mais avaient pour elles des années d'une complicité indiscutable. Le choix de Meg a pris tout le monde au dépourvu, en plus de renvoyer chacun à une prise de conscience.

Sur place, à Tacoma, Meg se glisse dans la vie de Meg, rencontre ses colocataires, découvre une facette de son amie qu'elle ne soupçonnait pas, croise aussi le garçon qui lui aurait brisé le cœur. Cody épingle ce Ben McAllister sans détour, il est responsable de la mort de Meg, il s'est servi d'elle, c'est un pauvre type, etc. Mais Ben se défend et rétorque qu'elle ignorait totalement qui était Meg. À force de fouiller sur une piste de plus en plus froide, Cody parvient à rassembler des faits nouveaux, mais glaçants et déstabilisants. En même temps, elle réalise combien sa propre vie est elle aussi insipide et gâchée par son manque d'ambition ou sa vieille trouille d'affronter l'inconnu.

Un roman solennel, qui aborde le suicide avec justesse et sans pathos, tout en s'attachant à tirer le portrait d'adolescentes secrètes et brisées. Gayle Forman réserve un traitement sensible et pudique au marasme émotionnel que vit l'entourage de la personne disparue, entre le traumatisme, le sentiment de trahison et l'éternelle incompréhension qui foudroie les parents, les amis... C'est une lecture hyper touchante, assez triste et obsédante. Car le chemin du deuil et du contrecoup est long, compliqué et pénible. Un livre à aborder dans les écoles, en famille, entre amis, pour ne plus diaboliser ce sujet préoccupant et pour mieux l'envisager sous toutes les coutures. 

Livre de Poche Jeunesse - Trad. Luc Rigoureau pour Hachette éditions - 2016

21 mars 2017

Les crevettes ont le cœur dans la tête : Journal sexy d'une trentenaire, de Marion Michau

les crevettes

C'est avec son indéfroissable optimisme, sa gourmandise et ses excès que Marion nous transporte dans son univers de drague et de “perdition”. Chaud devant, voici un journal sexy mais avant tout déjanté !

Célibataire de trente ans, parisienne bossant dans le cinéma, Marion multiplie les rencontres, les aventures et les espoirs fous de trouver le grand amour. Sous ses allures de croqueuse d'hommes, Marion est aussi une romantique éperdue. Sa peur de l'engagement, sa quête de la perfection ou son besoin insatiable de plaire la font néanmoins perdre pied, car Marion aime sans détour, puis hésite, et enfin se plante avec panache, de nouveau regrette et se morfond. Bref. Marion, c'est cette petite nana insatisfaite et indécise qui nous plaît aussi pour ses nombreux défauts, elle est drôle, attachante et pleine de dérision. C'est une Carrie Bradshaw, entourée de ses copines, qui écume les bars et les soirées alcoolisées, parle fringues et chaussures, fantasme sur un comédien inaccessible (Solal, alias Mr Big), rencontre le type craquant et honnête (Adrien, alias Aidan) et joue les girouettes pour x, y raisons. C'est futile, mais pas seulement, car Marion possède aussi les gènes d'une Bridget Jones, à se coltiner des tocards et vivre des situations grand-guignolesques, tout en noyant son chagrin ou son désespoir dans un pot de glace devant sa série tv.

Même si je ne me retrouve pas du tout dans son personnage, Marion me fait beaucoup rire ! Tantôt délurée, tantôt romantique, c'est une femme moderne, sensible et sincère. La lecture de son journal mérite qu'on s'y attarde, simplement pour le plaisir de déguster une histoire croustillante, décalée et décomplexée. J'ai passé un vrai bon moment, avec fous rires, mecs canons, champagne, vacances, soleil, famille, routine, St-Valentin... Un rendez-vous sexy mais jamais de mauvais goût. 

Interprétation mutine et facétieuse de Célia Charpentier pour Audible Studios. La pétillante révélation de la semaine ! 

>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

©2015 Albin Michel (P)2017 Audible Studios

Les crevettes ont le cœur dans la tête : Journal sexy d'une trentenaire | Livre audio

20 mars 2017

Happy ending, de Victoria Van Tiem

happy ending

Kenzi est accro aux comédies romantiques et rêve de faire de sa vie une réalisation aussi féerique et aboutie ! Pour l'heure, elle a décroché le prétendant idéal, Bradley, un bel avocat que sa famille adore, et qui comble Kenzi de bonheur.

Et puis, bim ! Au moment d'annoncer ses fiançailles, sa belle-sœur lui vole la vedette en révélant qu'elle est enceinte. Sa mère décide alors d'organiser une réception groupée pour fêter toutes ces bonnes nouvelles. Kenzi se sent spoliée, mais ne dit rien. Au boulot, son poste est également sur un siège éjectable, sauf si elle réussit à décrocher le gros contrat d'un nouveau client... Shane Bennett, accessoirement son ex petit copain. Leur histoire a cessé brutalement lorsque Kenzi a découvert qu'il l'avait trompée, puis le gars est parti en Angleterre et elle n'en a plus jamais entendu parler. Ce retour fracassant fait donc vaciller ses fragiles remparts, car Shane lui lance pour défi de rejouer les scènes mythiques de dix films romantiques (Pretty Woman, Dirty Dancing, Le Mariage de Mon Meilleur Ami, Bridget Jones, etc.). Kenzi panique rien qu'à l'idée de partager autant d'intimité avec ce spectre du passé, qui non seulement ravive de folles sensations, mais l'oblige aussi à faire le point dans sa vie et à revoir ses choix.

J'avais clairement fantasmé sur cette lecture, ayant aussi un gros penchant pour les mêmes comédies qui font battre le cœur de Kenzi. L'idée de départ est extra - extirper des scènes cultes pour les transplanter dans la vraie vie - qui n'a jamais rêvé d'une séance de shopping sur Rodeo Drive, d'être portée par Johnny Castle ou de recevoir un baiser de (Mark) Darcy ?! J'étais partante pour glousser comme une dinde, mais au final je me sens un peu flouée car je n'ai pas trouvé le déroulement de l'histoire follement mirifique. En vrai, les personnages manquent d'étoffe et perdent leur temps à gérer des situations de crise (mensonge, trahison, non-dit) éprouvantes pour nos nerfs. Kenzi est une chic fille, coincée entre sa copine sournoise et sa famille monolithique, mais qui s'écrase plus qu'il ne faut pour ne pas les décevoir. Shane resurgit dans son existence sans masquer ses intentions, mais c'est encore trop lisse, trop gentillet pour émoustiller la lectrice en alerte. Heureusement, il  y a de bonnes séquences farfelues (la soirée des homards ou la partie de paintball), qui font oublier les défauts d'une lecture aux attentes, peut-être, trop grandes ! 

Un roman au charme pétillant et dégoulinant de promesses, qui ne tiennent pas toujours la distance, mais qui font miroiter de douces espérances, toujours agréables à grappiller. Recommandé pour une soirée cocooning, avec pop-corn, chocolat chaud et guimauve. ☺

Harlequin - Coll. &H - Trad. Nolwenn Guilloud [Love Like the Movies] - 2017

« Peu importe que les comédies romantiques soient prévisibles, elles nous touchent, car elles sont ancrées dans la réalité et sa magie. »

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