Iron Widow (Iron Widow #1) de Xiran Jay Zhao
Entre ce roman et moi, ça n'a pas été l'amour fou au premier regard. Disons que je suis d'abord tombée amoureuse de cette splendide couverture. J'étais impatiente de découvrir le reste, d'autant plus que les avis débordaient d'enthousiasme. Je me suis donc lancée en toute confiance.
Et puis, patatras. Début complexe, univers difficile à cerner. J'étais perplexe. L'histoire se situe dans un semblant d'Empire du Soleil version futuriste. Avec invasion extraterrestre, guerre technologique. Des machines dites des Chrysalides mènent l'assaut, conduites par des pilotes qui fonctionnent par deux, le yin et le yang. Les garçons sont préservés, les filles sacrifiées après avoir été appariées en grandes pompes. C'est comme ça que tout commence.
Zetian Wu veut venger la mort de sa sœur et éliminer l'un des meilleurs pilotes de la compagnie. Aussitôt, elle impose son statut de concubine frondeuse et intraitable. Elle n'était qu'une petite villageoise, sans éducation, brimée par sa famille et convaincue d'être une moins-que-rien. Voilà qu'elle décroche sa place au plus près du tortionnaire de sa sœur.
La croisade de Zetian va cependant au-delà de la vengeance aveugle. Elle devient une arme de destruction massive. Un déferlement de rage. Mais entre la colère et la folie, il n'y a qu'un pas. Zetian flirte très souvent avec cette limite. Son sort est désormais lié à un garçon, lui aussi incontrôlable et dangereux. La rencontre entre ces deux êtres brisés ne peut donner qu'un couple explosif. Qui cristallise ferveur et passion.
La lecture est loin d'être de tout repos. La fougue de Zetian. La férocité du monde qui l'entoure. L'instinct de survie. Le sentiment d'injustice. Le destin implacable. Tout est perturbant. Je n'ai pas trop accroché au caractère de l'héroïne, irascible et morveuse. J'ai trouvé la construction malhabile, l'univers difficile à comprendre. Et malgré tout, j'ai été surprise par le rythme fiévreux et par les rebondissements inattendus. L'ensemble est vraiment prenant ! Pour un premier roman, en tout cas, l'intention est forte et pas prête d'être oubliée. À voir pour la suite...
La Martinière J. (2022) pour la traduction par Isabelle Troin
⭐⭐⭐