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Chez Clarabel
3 juin 2011

The Lonely Hearts Club

Vu en librairie, ce roman plaira autant aux plus jeunes lectrices qu'aux autres... (je l'avais lu en VO l'année dernière, la couverture originale était plus jolie)

le club    the lonely hearts

Les garçons sont tous des mufles ! Penny Lane en a soupé des relations bidons, et depuis sa récente déconfiture avec Nate, le fils des meilleurs amis de ses parents, dont elle était follement amoureuse depuis des années, la jeune fille a choisi de tirer un trait sur les relations sans lendemain. Elle renonce aux garçons, ne veut plus sortir avec eux, elle crée alors the Lonely Hearts Club (en référence à la chanson des Beatles, un héritage de ses parents qui sont des fans invétérés, d'où son prénom). Très vite, le club gagne en popularité car la majorité des filles du lycée revendique le droit de ne plus être prise pour du bétail. Même le directeur va s'en mêler, tant le club va semer - malgré lui - la zizanie. Cela sent la révolution ! !

The Lonely Hearts Club est un roman sur la solidarité féminine, sur le choix d'être respecté sans pour autant renoncer à aimer et être aimé, il y a une limite à ne pas franchir (all you need is love, après tout !). Les filles du club ne sont pas des harpies, au contraire l'histoire montre qu'il est surtout question d'amitié et de bonne humeur. L'héroïne, Penny, va même être prise à son propre piège puisqu'elle va rencontrer un garçon charmant, délicieux et attentionné qui va lui faire battre le coeur, alors qu'elle a pour règle d'or de ne pas déroger aux principes du Club (stop dating boys !). Pas facile, pas facile... Et pourtant, c'est tellement simple ! Le club n'est pas une prison non plus, et les copines sont là pour le lui rappeler !

Un petit roman vraiment sympa, à conseiller pour les vacances.

Le Club des coeurs solitaires, par Elizabeth Eulberg (City éditions, 2011)
Lu en vo

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18 mai 2011

Un jour, ce sera ton bon vieux temps.

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Ce roman est une véritable énigme ! Quel climat ! Que de tours et détours à chaque coin de page ! Je ne suis toutefois pas sûre d'avoir cerné à qui il se destinait, dans l'idéal, partant du principe que Peter, le héros, avait dix ans... J'imaginais naïvement qu'il s'agissait d'un roman pour junior, maintenant je suis moins convaincue de mon fait, car un jeune lecteur risque d'être dérouté par cette histoire tantôt fascinante, captivante et avec une foule de rebondissements, mais où règne aussi une atmosphère sombre, pesante, avec un soupçon de mélancolie dans l'air.

Peter vit avec sa mère, son grand-père et son chat dans un musée. La nuit, il aime se balader dans la bibliothèque où il va faire la rencontre d'une très vieille femme. Celle-ci lui confie un livre, qu'elle lui interdit formellement d'ouvrir et de lire. Au lieu de ça, il faut qu'il remette l'ouvrage à l'Enfant Eternel. Peter n'obtiendra pas davantage d'explication, lui qui s'inquiétait de la santé de son grand-père, le voilà propulsé dans un univers inconnu, dans les coulisses de la bibliothèque. Son arrivée impromptue affole son Gardien, la jeune Festival, qui doit le guider dans sa mission, souvent à l'aveuglette, car les deux enfants vont de découverte en découverte. Et le lecteur aussi.

C'est un univers foisonnant, où tout n'est jamais tout rose et gai. Les rencontres sont bouleversantes, parfois violentes et c'est avec étonnement qu'on suit le garçonnet de dix ans affronter ces périples avec un grand courage (et aussi quelques larmes, c'est normal et rassurant). Plus on avance dans la lecture, et plus on s'interroge sur ce que l'aventure nous réserve. Certes, l'enthousiasme ne répond pas tout le temps à l'appel et certains passages peuvent paraître fastidieux. L'atmosphère est cependant troublante et séduisante, à la fois un cocon pour ce qui concerne le musée, et un monde magique, enchanteur et terrifiant pour la bibliothèque. "Là, il faisait chaud, et l'air, chargé d'histoire, exhalait une odeur douce et enveloppante, une odeur de temps très anciens, un parfum intemporel de vestiges et de ruines."

Un roman avec des bons et des mauvais points, donc.

Les 100 Portes Secrètes - Colin Thompson
Coll. Wiz chez Albin Michel jeunesse (2011) - 234 pages - 12€
traduit de l'anglais par Alice Seelow

How_to_live_forever  La couverture originale est magnifique !

17 mai 2011

"The world is full of monsters with friendly faces."

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Cette nouvelle série est parfaitement indiquée pour les juniors - ils y trouveront un héros fort sympathique, Vlad, un jeune vampire né de l'amour entre un vampire et une humaine, ses parents ayant disparu, il grandit auprès d'une Tante Nelly, infirmière de son état, qui n'hésite pas à se procurer des pochettes de sang pour alimenter l'adolescent. Car Vlad refuse de se nourrir de sang humain, le seul écart a eu lieu quand il avait huit ans avec son meilleur ami Henry. Depuis tous deux sont inséparables et le secret est bien gardé !

Vlad est collégien, connaît quelques problèmes avec des camarades qui le chahutent et en pince sérieusement pour une jolie fille alors qu'elle semble lui préférer Henry. Vlad est bougon, jaloux, maladroit et brouillon, vive l'adolescence ! De plus, le prof de littérature est porté absent et son remplaçant, M. Otis, un excentrique débarqué de nulle part, commence à leur enseigner des matières farfelues portant sur les créatures mythologiques, à commencer par les vampires ! Vlad doit rédiger un exposé sur ce sujet, et c'est la panique.

En contrepartie, l'histoire montre un type inquiétant qui sème la terreur dans la ville et recherche activement le père de Vlad. Ceci conduira le garçon à enquêter également sur la mystérieuse disparition de ses parents et à mieux cerner son héritage. Je ne vous le cache pas, j'ai lu ce roman avec ma fille et nous l'avons trouvé sympathique, divertissant, avec pas mal d'action à mi-parcours, plutôt drôle aussi. La série est surtout à conseiller à un lectorat jeune (niveau collège), parce qu'il n'est pas seulement question d'un vampire chez les humains, mais avant tout c'est l'histoire d'un adolescent en quête de repères, dont la vie n'est nullement centrée autour d'une relation amoureuse, et pour le coup c'est très bien vu et ça change un peu (un tout petit peu).

Les Chroniques de Vlad Tod, tome 1 : Un secret bien gardé - Heather Brewer
La Martinière jeunesse (2011) - 225 pages - 11,90€
traduit de l'anglais (USA) par Cyril Laumonier

Le tome 2 paraîtra en octobre 2011 et s'intitulera L'héritage du passé.

4 mai 2011

Gus vs. Greg

Ça sent les vacances d'été dans les librairies ! Voici deux romans pour les juniors qui mêlent l'humour et le divertissement et sonnent le rendez-vous avec leurs héros devenus des copains comme pour de vrai.

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Comment ça commence : C'est sérieux, les vacances. Faut qu'elles soient réussies assez pour qu'on ait bien les forces de repartir pour une année de merdouille. Faut faire un grand nettoyage du cerveau.

Le ton est donné, avec Gus. Les vacances sont et seront phénoménales, sinon ça ne vaudrait pas la peine d'en avoir. Toute la famille roule jusqu'en Bretagne chez le grand-père pour des vacances où la météo fait grise mine, où les algues vertes polluent les plages et interdisent qu'on y pose le petit orteil, mais c'est un rendez-vous imparable car Gus retrouve le cousin Elliot et ensemble ce sont les quatre cent coups assurés. Deux semaines pour s'éclater, rigoler, se moquer des grands ados qui glandouillent, se rincer l'oeil sur la plage et espérer un premier baiser. Puis, direction l'île de beauté. Cela ne ressemble pas à la Bretagne, c'est même très éloigné de ce que Gus a l'habitude de connaître et ça lui plaît aussi, même si son coeur reste à jamais breton...

Le petit Gus ne déçoit pas, il jure toujours comme un charretier, il a des avis sur tout mais confond pas mal les propos entendus dans la bouche des adultes, comme le cou long à la place du colon (!). Son impertinence de gamin intrépide permet aussi à l'auteur de pointer du doigt ce qui dérange (l'immobilier qui pousse comme des champignons et dénature le paysage, la pollution liée aux excréments des porcs dont l'élevage s'intensifie, l'utilisation des kalachnikovs contre les binious pour préserver son chez-soi, et le saucisson d'âne, les bonnes galettes, le vin blanc, le homard... bref c'est qu'on se régale pas mal aussi avec le petit Gus, même si les parties de pêche en Corse sont moins fructueuses.)

Le petit Gus en grandes vacances, par Claudine Desmarteau (Albin Michel, 2011)

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Comment ça commence : Pour moi, les vacances d'été, ce n'est rien de plus que trois mois d'entreprise de démoralisation.

Greg Heffley a une vision très différente des vacances, trois mois à ce régime, ça fait suer ! Cette année, la famille est un peu juste et doit annuler le départ à la mer, ce qui ne bouleverse point notre héros puisqu'il conçoit de rester chez lui, à dormir, jouer sur sa console et regarder la télévision. Or, sa mère ne l'entend pas de cette oreille et le force à sortir - virée à la piscine municipale, avec passage obligatoire devant la douche des hommes (eeerk), obligation de travailler pour rembourser le père de son meilleur copain (trop de smoothies avalés sur son compte !), petite fête d'anniversaire (en comité restreint, ça suffit les invitations loupées), grand projet d'envergure avec un club de lecture (à la durée de vie éphémère), etc. Ce qui est drôle avec Greg, c'est ce ton blasé qui l'accable dès qu'il est confronté à la moindre aventure dans sa petite vie. Ce garçon est paresseux, a un culot monstre et n'est pas très dégourdi. Malgré tout, on adhère à son humour et à sa philosophie de la vie - c'est impayable et on en redemande (le 5ème tome paraîtra en février 2012).

Journal d'un dégonflé : ça fait suer ! par Jeff Kinney (Seuil jeunesse, 2011)

La série a été adaptée au cinéma, voyez la bande-annonce du premier film :

20 avril 2011

Pensées de Manon D. : sur moi-même et quelques autres sujets

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Ce roman est une petite douceur de 200 pages qui font un bien fou (et qu'importe l'âge !). Les pensées de Manon D. sont en fait des observations, avec notes et dessins, d'une adolescente de quatorze ans, coincée entre une mère qu'elle juge collante et psychotique et un père qu'elle voit à mi-temps, en plus de sa nouvelle tribu qu'il faut supporter contre mauvaise fortune bon coeur.  
Tout y passe - les vacances en Normandie, le roman-photo avec Brandon et Pamela, la mamie Yolande et ses robes fleuries, le Minus qui se prend pour un Jedi, le mois d'août à Paris, la rencontre avec le neveu des voisins (le coeur qui bat, touloulou), la rentrée en troisième, et déjà le premier avertissement par la prof principal pour calmer les festivités, les parents qui voient rouge et promettent de faire vivre un enfer à leur adolescente de fille, laquelle se demande pourquoi tant de haine ! ?
Le ton est enlevé, mordant mais drôle. Manon est heureusement une adolescente normale, elle n'a pas de gros problèmes dans sa petite vie, juste des considérations existentielles, c'est très sympa, surtout que le livre a été graphiquement bien étudié et cela rend sa lecture encore plus originale. A suggérer pour l'été et pour les bonnes tranches de rigolade !

Pensées de Manon D. sur moi-même et sur quelques autres sujets - Sophie Dieuaide
Casterman (2011) - 236 pages - 15€
Et en exclusivité, les bonus de Brandon et Paméla, saison 1 !!!

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(les illustrations sont de l'auteur) (un clic sur l'image pour voir en grand)

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8 avril 2011

Lutter contre les frelons

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Je n'ai fait qu'une bouchée de ce petit roman, il était délicieux mais trop court, j'en voulais encore ! Fleur a quinze ans et une maman qui ne tourne pas rond. Celle-ci pousse sa fille à partir et se détacher, mais ce n'est pas facile. Jusqu'au jour où elle ne la reconnaît plus... et là c'est le drame. Fleur décide donc de partir avec ses potes sur leur bateau pour un demi tour du monde. Neuf mois d'errance et de navigation, de coeur qui bat et qui hésite, neuf mois pour grandir, loin de maman.
C'est tellement beau, bien écrit, doux, tendre, ça fait des galipettes et des boucles dans tous les sens, ça vous dresse un portrait de petite fille forcée de grandir trop vite, une ado impuissante et déboussolée, avec une enclume dans le ventre, parce que c'est douloureux, et frustrant, de voir sa maman pelotonnée sur son lit d'hôpital, sans énergie, sans ressource, sans étincelle. Et même le portrait de la maman est juste et touchant, elle est dingue et complètement allumée, c'est vrai, mais c'est une maman et moi je ne résiste pas. J'ai aimé leur tandem, j'ai souvent souri et même éclaté de rire en découvrant leurs petites philosophies de la vie (relever sa jupe et pisser, lutter contre les frelons, sentir le souffle du vent et alors fermer les yeux...).
Enfin bon, j'ai été attendrie par l'histoire de Fleur, pas facile et pas rigolote tous les jours, mais je n'ai jamais ressenti la moindre tristesse. Au contraire, tout est vif et éclatant, ça donne même des ailes. J'ai notamment relu plusieurs fois le dernier chapitre où Fleur apprend à faire du vélo avec sa mère, et c'est tellement ça : pousser son enfant à quitter le nid, lâcher la main de sa mère pour grandir. Même si ça fait peur. (Et moi je swoushe !)
Le livre nous fait également partager leur belle aventure sur la mer, et c'est comme si on faisait partie du lot. Fleur a trouvé sa nouvelle famille, Fredo le capitaine cordon-bleu, le couple modèle Marie et Matthieu (et leur bébé Lou), le Vampire doux comme un agneau et Tristan le phare solide - et au milieu, la petite Fleur en éclosion.
Je me sentais tellement bien parmi la bande, à voyager, rêver, manger des boulettes et du couscous, déprimer sous le ciel gris, jouer aux cartes, passer les écluses, scruter l'horizon. 110 pages, non vraiment, ce n'était pas assez. L'ambiance est délicieusement douillette qu'on ne voudrait jamais la quitter. 

Lâcher sa main - Séverine Vidal (Grasset jeunesse, coll. Lampe de poche, 2011 - 112 pages - 7,50€)
illustration de couverture : Sandrine Kao

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J'ai aussitôt mis la main sur un autre roman de Séverine Vidal, parce que j'étais encore totalement sous le charme de l'histoire de Fleur. (Et j'ai bien fait - j'adore !!! Je veux lire tous ses romans maintenant. Mode groupie off.) Cette fois, il est question d'une petite fille et de son papa dont elle découvre l'existence dix ans après. Et c'est sa tante qui lui raconte le secret de sa maman, comment elle s'est sentie trahie et malheureuse après son départ, comment elle a cru bien faire en protégeant son bébé et comment sa colère aujourd'hui l'étouffe et l'empêche d'ôter ses oeillères. Ce n'est cependant pas facile pour la fillette, car Ava a besoin de connaître son papa mais n'ose pas en parler avec sa mère. Alors, grâce à la complicité de sa tante, elle prend contact avec lui, écrit un petit mot maladroit, attend, reçoit sa réponse - une belle lettre dégoulinante d'amour et de tendresse.
Les retrouvailles auront lieu mais elles doivent rester secrètes. Ava ne veut pas décevoir sa mère, ni la blesser. D'un autre côté, cela lui permet de gérer seule cette parenthèse, de se familiariser avec la nouvelle vie de son père (rencontrer sa nouvelle femme et ses demi-frère et demi-soeur). Elle s'étonne elle-même de ne pas être jalouse, de ne pas en vouloir à ses parents, de ne pas trop regretter, non plus, le temps perdu. Elle sait qu'elle pourra désormais rattraper tout ça. Du moins, l'espère-t-elle.
Les vacances approchent et Ava a terriblement envie de partir trois semaines avec son père. Jusqu'à présent, elle avait jonglé entre les mensonges et les absences de sa mère (fatiguée, débordée par son travail). Elle sait que toute vérité n'est pas bonne à entendre - tant pis, elle se lance. Elle prépare alors une petite surprise pour sa maman, toujours aidée de sa tante et de son père.
Et je dois dire que j'avais la boule au ventre quand celle-ci est sortie de son boulot, s'est assise sur le trottoir, complètement choquée, avant de s'enfuir. Il y avait de quoi être bouleversée !!! Mais heureusement c'est un roman intelligent et sensible, qui offre une vision idyllique et conciliante de la séparation et du partage, c'est une vraie petite réussite - 70 pages de bonheur, de petites habitudes à prendre et de limites à dépasser parce que c'est beau l'amour !
Et une petite fille qui doit son prénom à Ava Gardner et qui raffole des quinze dernières minutes des films ne pouvait qu'être une héroïne attachante et exceptionnelle - vive la Méthode Ava !

Comment j'ai connu papa - Séverine Vidal (Rouergue, coll. Dacodac, 2010 - 74 pages - 6,50€)

le blog de l'auteur : http://severinevidal.blogspot.com/

30 mars 2011

Tabernoucle ! s'exclama Eugénia

IMG_3144Ce livre est complètement dingue ! Il vous embarque là où vous ne vous y attendiez pas : un imaginaire fantastique ! C'est d'abord l'histoire d'une gamine de 11 ans, de sa meilleure copine Melissandre et de son amoureux à la mèche rebelle, Didier. Cela commence par des jeux d'eau à la cascade, une opération de secours, puis un retour à la maison où maman n'est pas du tout contente, quand entre finalement en scène un étrange individu en costume vert et chaussures oranges qui va voler l'âme de sa maman ! Plouf, l'histoire plonge dans l'inconnu, fait vrombir son moteur, la suite est imprévisible, époustouflante, menée à un train d'enfer...

Eugenia fait connaissance avec son daemon caché dans la chatte Elianne, un certain Philémon qui rend compte de l'envers du décor - nous n'en sommes qu'au début de nos surprises ! Elle part aussitôt à la rencontre d'Oliver Fitzpatrick, la fée la plus puissante, se trouve face à un clône de Brigitte Bardot et se prend une biture dans un repaire de minotaures. Avant cela, elle a englouti une boulette magique qui lui donne l'apparence d'une jeune femme de 19 ans, avec des nénés et un popotin rebondi qu'elle est fière d'exhiber, mais le temps lui est compté, et dans sa tête elle est toujours la gamine gourde et nigaude. C'est frais, c'est drôle, on se marre autant des pitreries que des étourderies d'Eugenia !

Ceci ne nous écarte pas du droit chemin - il faut sauver la maman d'Eugenia, plongée dans le coma. Or, cet autre monde dans lequel la fillette pénètre est incroyable, avec deux clans ennemis, les Mangeurs et les Passeurs, des guerres, des enlèvements, des trésors volés, des ensorcellements et des tentatives d'assassinat. Au milieu, Eugenia se sent empruntée, comme débarquant de la planète Mars, et ne se doutant pas du rôle qu'elle doit jouer. Celui-ci sera effectivement plus qu'important, et c'est alors que le couperet tombe : il faut attendre une suite ! Argh, c'est terrible. Je n'avais rien vu venir. J'étais totalement installée dans cet univers loufoque et délirant, où l'imaginaire dans l'histoire et le langage est impressionnant. Cette lecture m'a prise à contre-pied, j'ai fait défiler les pages avec un sourire jusqu'aux oreilles, tant j'étais conquise, enthousiaste et passionnée ! En-co-reeee !!! Cloche à frites de cloche à frites de radis creux de fouine à bois ! dit-on là-bas.

Eugénia et la bouche de la vérité - Emmanuelle Caron
Medium de l'Ecole des Loisirs (2011) - 180 pages - 9,50€
illustration de couverture : Loren Capelli

28 mars 2011

Résister plus et obéir moins.

Nous galopions sur un sentier de sable et d'herbes mêlés. L'air me fouettait le visage. J'étais stupidement heureux. La nature me semblait n'avoir été créée que pour moi. Les branchages, qui de temps à autre me flagellaient le visage, activaient mon sang et ravivaient mon bonheur. La vie valait décidément d'être vécue - ici et pas ailleurs.

IMG_3119C'est bien trop court, mais c'était tout de même un récit entraînant, au nom d'une cause perdue d'avance, sauf qu'il faut le faire. C'est le combat du pot de fer contre le pot de terre. L'Arizona Oil Company fait main basse sur toutes les terres pour son exploitation pétrolière, seul Granpa résiste. Plus jamais on ne le délogera de ses terres. Pour son ranch, pour son petit-fils, pour la nature sauvage, pour la faune et la flore, il veut se battre.
L'adolescent et lui se livrent à des menus actes de terrorisme, ils sabotent les engins pour retarder les travaux. Granpa, chevauchant son fidèle destrier, portant crânement son Stetson sur sa chevelure blanche, la Winchester à l'épaule, foule le sol sans jamais baisser la garde. C'est un modèle, un homme fier et revêche, qui a pris sous son aile son petit-fils après la mort de ses parents. Et son héritage, ce n'est pas seulement un ranch, des chevaux, des hectares de plaines, mais un flambeau à brandir, qui consiste à préserver la nature, à se donner pour elle et la préserver, à refuser l'engrenage infernal, la civilisation et son désir d'expansion, de grandeur, de folie.
Et ce roman a d'autant plus d'impact qu'il est raconté comme s'il s'agissait d'un western, avec le charme et le dépaysement, en plus du message écologique et militant. Très, très bon !

Granpa' - roman de Christophe Léon
Editions Thierry Magnier (2010) - 60 pages - 7,20€
illustration de couverture : Mathis

24 mars 2011

(...) la vie est une fleur. C'est une rose qu'on nous offre. Avec ou sans pétales. Et des épines, qui piquent et font saigner.

IMG_3082Très émouvant ! Beaucoup de sensibilité à travers ce récit qui parle de maladie, mais ce n'est jamais - par miracle - triste ou larmoyant. La petite soeur de Romain est atteinte d'un cancer, elle est hospitalisée, toute la famille s'installe à la Maison des Parents pour être plus proche d'elle. Romain est un passionné d'astronomie et connaît tout des mystères de l'univers. Il rencontre Alexia, dont le frère est également très malade. Elle porte un regard froid, réaliste et amer sur ce qui l'entoure. Elle reproche au garçon de ne pas avoir les pieds sur Terre, à force de trop regarder les étoiles.
C'est ce qui fait la force et la beauté de ce livre - une histoire de rencontres, d'expériences, de partages. La vie est un mystère, d'où le parallèle avec l'univers, de quoi rendre les perspectives infinies, avec risques de trou noir, sauf si on continue d'y croire, comme Laurette, la Blouse Rose, qui collectionne les pétales avec confiance et optimisme.
Une lecture définitivement positive !
NB : "Mon vaisseur te mènera jeudi sur un nuage" est en fait le moyen mnémotechnique pour se souvenir des planètes du système solaire, de la plus proche du soleil, Mercure, à la plus éloignée, Neptune. Chaque chapitre nous présente, de façon amusante, cette planète.

Mon Vaisseau Te Mènera Jeudi Sur Un Nuage - Marcus Malte
Syros, coll. tempo (2011) - 115 pages - 5,95€

Sophie a également aimé.

22 mars 2011

Indiana Teller : Lune de Printemps

IMG_3051Les aventures d'Indiana Teller pourront séduire les plus jeunes lecteurs (dès 11 ans) mais satisferont difficilement un lectorat aux attentes plus exigeantes. Ce n'est pas que l'histoire soit mauvaise, elle n'est cependant pas très originale et semble surfer sur la tendance actuelle qui fait les beaux jours des intrigues avec des créatures fantastiques, comme les loups garous. (Toutefois, comme on le sait, il faut en prendre et en jeter !)

Indiana Teller, en hommage au célèbre aventurier de l'Arche perdue, est fils de loup garou, petit-fils de l'Alpha, orphelin depuis la mort de son géniteur, suite à un drame familial. La mère d'Indiana est folle, c'est elle qui s'est acharnée sur son époux, elle vit aujourd'hui dans un internat spécialisé. Ce n'est pas une louve, mais une rebrousse-temps. Une particularité qu'a également héritée le jeune garçon. (Sous le coup d'une émotion, le garçon s'éclipse et voyage brièvement dans le temps.)

Longtemps, il a grandi avec cette frustration d'être le plus petit, le plus frêle, celui qui ne se transforme pas, au sein d'une meute où les corps gras, lourds et costauds s'imposent. Malgré tout, l'enfant a souvent tenu tête, s'est même entraîné en cachette pour acquérir expérience et maîtrise du combat, et en devenant jeune homme, n'a pas hésité à affronter les siens pour aller à l'université. C'est un peu contre les règles du clan, comme le fait de ne jamais s'amouracher d'une humaine - sous peine de condamnation à mort. C'est sûr que ça ne semble pas la foire tous les jours, mais ce sont des principes ancestraux sur lesquels le grand-père d'Indiana s'appuie en tant que Grand Seigneur des Loups.

Or, Indiana a cette spécificité de braver les interdits - en ne se transformant pas, du fait de son patrimoine génétique qu'il doit protéger comme un secret, en se liant d'amitié avec un Semi, l'ennemi juré du loup garou depuis toujours, en s'éloignant de la meute et en rencontrant des humains, envers lesquels il est attiré, et surtout en tombant fou amoureux de Katerina, la plus jolie fille de l'université.

L'histoire est mignonne, l'intrigue n'est pas très solide, même si cela ne manque pas de scènes d'action ni de rebondissements, mais j'ai trouvé l'ensemble plutôt convenu et prévisible. La personnalité d'Indiana m'a aussi posé un problème, car je le trouvais souvent immature pour un garçon en âge d'entrer à l'université. Et je pense que c'est un gros souci pour qui espère lire cette série - quel lectorat est visé ? Selon moi, c'est davantage indiqué pour les plus jeunes. Si seulement Indiana avait été collégien, ou lycéen, je pense que mes attentes auraient été revues à la baisse. Car je me suis sentie frustrée !

Globalement, j'ai trouvé l'histoire assez lente à démarrer, toute la partie sur l'enfance et l'adolescence du garçon, trop détaillée, m'a très moyennement intéressée. De plus, il n'y a rien de neuf dans le récit - les conflits au sein de la meute, la jalousie entre les clans, les menaces et tentatives d'assassinat, même la révélation du coupable n'est guère surprenante, sans compter l'histoire d'amour *fatalement* impossible - avec l'humaine, Katerina. Plus d'une fois, j'ai trouvé certains éléments cruches et désespérants de naïveté. Cette série est donc à considérer avec énormément de recul, ou à conseiller aux plus jeunes.

Indiana Teller, tome 1 - Sophie Audouin-Mamikonian
Michel Lafon (2011) - 375 pages - 17€

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