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Chez Clarabel

30 mai 2019

La Sœur de l'ombre (Les Sept Sœurs 3), de Lucinda Riley

La sœur de l'ombreEn voilà une bonne surprise ! Ce troisième tome de la saga des Sept Sœurs a été un enchantement. J'avais eu des doutes jusqu'à présent et lancé un ultimatum avec celui-ci. Ça passe ou ça casse. Au final, je l'ai dévoré en un temps record.
Plus précisément, c'est toute la partie se déroulant dans le passé qui m'a transcendée. J'ai franchement adoré l'histoire de Flora MacNichol. Direction la campagne anglaise, au début du XXe siècle. La jeune fille de 19 ans est une amoureuse de la nature et une amie des animaux. Elle fuit la société, les bals et l'idée du mariage mais se réjouit des fiançailles de sa sœur avec un ami d'enfance... Sauf qu'elle tombe amoureuse du promis !
Star d'Aplièse est donc la troisième sœur - la plus discrète car toujours dans l'ombre de sa presque jumelle CeCe. En héritage, elle aussi a reçu sa lettre censée la guider vers le secret de ses origines. Elle se rend d'abord dans une librairie à Londres puis débarque dans le Kent avant de s'évader pour la région de Lake District pas loin des jardins de Beatrix Potter.
S'ensuit un long, long chemin romanesque et fascinant au cours duquel Star va également déverrouiller son cœur et se trouver une famille. C'est d'ailleurs le bémol de ma lecture car je ne trouve pas la partie contemporaine très folichonne (surtout la fin) mais le reste est extra ! J'ai passé un vrai bon moment de divertissement, j'ai adoré les décors et j'étais intriguée par la destinée des personnages. J'aurais voulu que l'histoire ne rattrape jamais le temps présent. J'étais attristée de quitter les carnets de Flora pour retrouver la vie insipide de Star.
Ceci étant dit, me voilà à nouveau requinquée pour poursuivre cette série sur laquelle je n'aurais pas parié ! Entre nous, l'écriture de Lucinda Riley est mielleuse et pas très funky. Elle possède néanmoins un sens de la narration qui rend son récit addictif - même pour les plus sceptiques !

©2017 Charleston Éditions (P)2017 Audible Studios

 

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27 mai 2019

L’explorateur, de Katherine Rundell

L'explorateurQuatre enfants survivent au crash de leur avion qui survolait la forêt d'Amazonie... Désormais seuls au monde, dans un milieu inconnu et hostile (avec des caïmans, des mygales, des serpents), Fred, Connie, Lila et Max vont vivre l'Aventure de leur vie !
La couverture aux couleurs chatoyantes laissait déjà entrevoir la perspective d'un voyage incroyable, avec toutes sortes de découvertes et de rencontres étonnantes. Attendez-vous à une expédition hors du commun ! Car nos mômes vont prendre leur courage à deux mains pour se sortir de cette impasse, après avoir compris que ça ne sert à rien d'attendre les secours. S'organisant d'abord pour trouver un abri et de la nourriture, ils vont ensuite avancer dans la jungle pour explorer les environs. Ils vont tomber sur un campement abandonné et imaginer qu'ils ne sont plus seuls. Après tout, il existe de nombreux explorateurs égarés qui nourrissent les légendes...
En tout cas, l'histoire est surprenante avec quatre jeunes héros qui vont tout déchirer. Loin de rester en mode fœtus, tout en geignant sur leur triste sort, ils se comportent comme des enfants qui ont certes la trouille mais qui se débrouillent. Ils observent les singes, se tartinent de fourmis écrasées pour chiper le miel des abeilles, bravent des vautours pour sauver un bébé paresseux. Ils construisent aussi un radeau, décryptent des cartes et voguent au péril de leur vie.
Parfois je me demandais si ce n'était pas un conte que je lisais, et puis non. C'est un vrai roman d'aventures. Pur et dur. Avec une forêt tropicale comme terrain de jeux, des espèces sauvages et une nature pleine de mystères. C'est exaltant. Nos jeunes baroudeurs n'étaient sans doute pas préparés à vivre une telle galère mais vont surmonter les obstacles avec brio. Grâce à leur sens de l'entraide et leur instinct de survie, ils vont ainsi se tirer de situations dangereuses.
Quel roman ! C'est prodigieusement bluffant. On croit rêver tout du long. Bravo Katherine Rundell !

Gallimard Jeunesse (2019) - Traduit par Alice Marchand

Couverture et illustrations par Hannah Horn

 

27 mai 2019

La petite boulangerie du bout du monde, de Jenny Colgan

RELECTURE AUDIO #ChallengeAudible
Mai : à l'assaut du feel good pour être dans un bon mood

La petite boulangerie du bout du monde Audible

Merveilleux voyage à Mount Polbearne, où règne une ambiance crémeuse, chaleureuse et magique !
J'ai suivi Polly dans sa nouvelle vie de boulangère sans le sou et qui plaque tout pour vivre une expérience insensée sur cette île au large de Plymouth mais où la communauté vous accueille les bras ouverts - entre les marins au cœur d'or, l'apiculteur de Savannah à l'accent chantant, le millionnaire excentrique... et le petit macareux promis à devenir la mascotte !

Aucune surprise dans cette (deuxième) lecture si ce n'est le plaisir de renouer avec un univers bienveillant et le bonheur de larguer les amarres une bonne fois pour toutes. Cela m'a fait du bien de retrouver ce que j'avais tant aimé la première fois car la magie est toujours intacte.
Ce premier tome est d'ailleurs mon préféré de la série. On y trouve des sourires, des rires, des larmes, des potes et des petits pains chauds... la mer en toile de fond, des chansons, des cérémonies, des adieux, des réconciliations, de l'amitié, des promesses et des départs. La fin s'étire un peu en longueur - comme si on avait envie de prolonger l'instant et de ne jamais fermer la parenthèse. Qu'importe.
Je suis entichée à jamais de Mount Polbearne ! J'y ai déposé mes valises et ne veux plus en bouger. ¡ Adios Amigos !

©2015 Prisma. Traduit par Étienne Menanteau, Francine Sirven, Eve Vila (P)2017 Audible Studios

 

24 mai 2019

#ChallengeAudible : Ma vie, mon ex et autres calamités, par Marie Vareille (+) Un merci de trop, de Carène Ponte

RELECTURE AUDIO. #ChallengeAudible
Mai : à l'assaut du feel good pour être dans un bon mood

Ma vie mon ex et autres calamités

Attention, notre héroïne est une courge première catégorie... qui se reprend heureusement dans la dernière droite - ouf, ça me rassure car Juliette est à secouer dans toute cette histoire (trompée par son mec, sa copine, son employeur... ça fait beaucoup). En plus, elle courbe l'échine, pleure tout son saoul et se ruine pour un voyage aux Maldives en jurant qu'elle va récupérer l'homme de sa vie.
Oh la la. Ça peut sembler pathétique un instant mais ça reste une comédie légère et enjouée donc on en rajoute dans les émotions et les quiproquos. C'est fait exprès. La rencontre dans l'avion me fait penser à du Sophie Kinsella (Les petits secrets d'Emma) sinon ça reste du Marie Vareille tout doux et attachant. Une jolie plume rigolote et qui touche en plein cœur. 
J'ai donc passé un très bon moment. Encore une fois. Et je crois que mon moment préféré, c'est la fin. Je craque. ♥

La lecture faite par Marie-Eve Dufresne est excellente... même si sa voix, son ton, sa performance m'ont aussi fait penser au personnage de Zoé Cortès qu'elle incarne dans la saga de Katherine Pancol. 

©2014 Marie Vareille (P)2018 Audible Studios

 

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Un merci de tropFinalement, mes inquiétudes étaient fondées : dès les premières notes, l'histoire sonne niaise et superficielle. Un sentiment qui ne va hélas pas s'effacer. Le personnage de Juliette est en pleine chimère : elle perd son job, elle noie son désarroi dans un bar, elle couche avec un inconnu, elle tombe enceinte, elle s'amourache de son voisin, elle se lance dans l'écriture et elle dit crotte à ses parents surprotecteurs. C'est... pfiou !
Je ferme volontiers les yeux dans le cadre d'une comédie rigolote mais je soupire quand même car on a tendance à valoriser des nanas cruches dans des situations aberrantes. Le fameux Luc non plus ne m'a pas convaincue. Sa volte-face après une soirée romantique est de la goujaterie pure et simple. Sérieux. De toute façon le coup du beau gosse qui court au chevet de la femme invisible pour revêtir son armure de chevalier... je n'y crois pas du tout. 
En somme j'ai beaucoup moins aimé. Étant donné le contexte douloureux, la première fois que j'avais lu ce roman, je comprends pourquoi il avait su me dorlotter et se parer de douces illusions. J'étais shootée. Vidée de tout sens commun. Là je me dis, hmm... faut pas exagérer tout de même. C'est sympa, mais.

©2016 Michel Lafon (P)2017 Audible Studios

#ChallengeAudible 
Mai : à l’assaut du feel good pour être dans un bon mood.

 

23 mai 2019

Longtemps, j'ai rêvé de mon île, de Lauren Wolk

LONGTEMPS J'AI RÊVÉ DE MON ÎLEElizabeth Islands, Massachusetts, 1925. Corneille a douze ans et vit sur l'île de Cuttyhunk chez Osh, un peintre solitaire et bourru. De sa naissance, elle sait juste qu'elle a été abandonnée dans un vieux rafiot avant de s'échouer sur cette plage. Les autres habitants se sont toujours méfiés d'elle - exception faite pour Miss Maggie qui lui a appris à lire et écrire - et pensent qu'elle a été envoyée de Penikese, l'île voisine ayant abrité un hôpital de lépreux.
Corneille est naturellement curieuse. Elle se pose des questions. Elle a envie de savoir qui est sa famille. Comprendre son passé. Son instinct la pousse vers l'inconnu et elle s'y rend spontanément. À Penikese, les découvertes ne vont pas manquer. On parle d'un trésor caché et d'un Pat Hibulaire qui fouillerait les vestiges de la léproserie avec une arme au poing. Aventure, nous voilà !
Bref. Je m'apprêtais donc à plonger dans une histoire passionnante - ce qui est vrai - et en même temps je suis longtemps restée en retrait. Ça ne s'explique pas. Pourtant, le cadre est magnifique, un petit coin de paradis à l'abri du regard, seulement troublé par les caprices de la météo et des marées. Osh, Miss Maggie et Corneille y mènent une existence rudimentaire mais heureuse.
On absorbe tout ça de bonne grâce, le rythme est nonchalant, les journées occupées à la pêche, au jardinage, à la peinture ou à la contemplation. C'est lent, doux et poétique. Tout ce dont je suis très sensible habituellement. Il y a aussi une part de mystère sur la naissance de la fillette et une belle quête initiatique. Des ingrédients appréciables pour un roman non dénué de charme.

Traduit par Marie-Anne de Béru pour L'école des Loisirs, 2019

Titre VO : Beyond The Bright Sea

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22 mai 2019

Du haut de mon cerisier, de Paola Peretti

J01377Cette lecture ne m'aurait jamais interpellée sans un coup de coude opportun m'invitant à m'y pencher. Imaginez l'histoire d'une fillette de dix ans, atteinte d'une maladie rare aux yeux qui la condamne peu à peu à la cécité. Brrr... un thème vraiment peu avenant.
Je n'ai pas non plus succombé aux premières pages. L'histoire ne me semblait toujours pas une évidence. J'étais assez sceptique et néanmoins curieuse. Car la petite Mafalda est surprenante dans son genre. Elle raconte les choses à sa façon. Et sa façon est unique. Il faut ainsi accepter de lire une histoire vue à travers ses émotions, avec ses mots, sa routine, ses pas comptés, ses lubies, son imagination, ses rêves et sa candeur. Autour d'elle, également, se forme un noyau de tendresse qui va finalement briser toutes mes réserves. Yep. C'est venu d'un coup. Sans comprendre. J'ai succombé tout doucement. J'ai pris le risque de m'attacher et de mettre à mal mon petit cœur tout mou. C'était fichu, j'avais besoin de faire partie de la vie de Mafalda.
J'ai donc appris à connaître ses parents, sa maison, son cerisier, son école, son chat au terrible nom d'Ottimo Turcaret, son amie la gardienne roumaine, son pote un peu fou (Filippo ♥ trop mignon). J'ai évolué avec elle et j'ai appris à voir le monde autrement. J'ai absorbé sa poésie, son courage et son chagrin. C'est drôlement touchant mais jamais déprimant. Il y a même de l'espoir derrière tout ça - Mafalda est « une vraie Amazone, une petite princesse perchée et la fille secrète de Cherlocolme ». En vrai, ça m'a fait sourire et je n'ai surtout pas regretté d'avoir osé m'y aventurer. Ce petit roman - sans être un coup de cœur - est tout de même vibrant de sensations. C'est très fort !

Gallimard Jeunesse (2019) - Traduit de l'italien par Diane Ménard / Illustré par Carolina Rabei

Paola Peretti est née en 1986 dans la province de Vérone. Elle est diplômée en édition et en journalisme et travaille comme enseignante tout en écrivant des articles pour le journal local. Elle vit avec une maladie génétique rare qui provoque une perte progressive de la vision. Il n'existe pas de remède connu à ce jour. Elle parle de sa maladie à travers l'histoire de Mafalda. 

21 mai 2019

Mais sinon, tout va bien ! de Max Deloy

Mais sinon tout va bienCe roman est un cupcake d'amour ! ♥
On y fait la connaissance de Georges, un papa de 33 ans qui vit seul avec son garçon Henrik, douze ans, surdoué et asocial. Comédien sans le sou, il collectionne les petits contrats (poser en slip kangourou pour une pub) et loue les locaux de son immeuble hérité de ses parents à des cours de théâtre, des groupes de rock ou des tatouages sauvages. Cela assure temporairement un semblant d'équilibre, même si celui-ci demeure fragile. Et la vie est loin d'être un long fleuve tranquille. 
À la maison, son fils s'est entiché de sa nouvelle préceptrice - Margot, une punkette aux cheveux d'un bleu électrique, aussi calée en astrophysique qu'en plats végétariens. C'est la révolution du chou-fleur et du quinoa ! Mais Henrik est conquis.
Ça enlève à Georges une épine du pied - ceci dit, il ne sait pas trop sur quel pied danser avec cette nana hors norme ! Trop tard pour s'appesantir. Son attention est déjà volée. Son école d'art dramatique est en pleine effervescence. Son amie Mireille veut monter Phèdre en moins de six mois. La troupe - comptant quatre élèves - n'est pas prête. C'est là qu'entre en scène la belle Clémence - parfaite, enchanteresse, irréelle. Un miracle.
Mais Tortue Géniale fait la tête et rabroue Georges de s'étourdir à nouveau. Les ennuis se bousculent au portillon quand un promoteur immobilier cherche à acquérir son bien. Face à son refus, le requin va déployer l'artillerie lourde - service des impôts et campagne de diffamation dans le voisinage. Georges est dans la zone rouge. Un genou à terre. Et le navire prend l'eau.

Pauvre Georges ! Jamais un moment de répit... Notre homme écope avec l'énergie du forcené et c'est jubilatoire. En tant que lecteur, on passe un vrai bon moment dans cette vie chahutée où l'ambiance est joyeuse et bienveillante. On se fond dans le décor avec un bonheur sans égal et on noue avec ce microcosme un attachement inébranlable. C'est tendre, un peu émouvant mais surtout désopilant. On sent un formidable élan d'amitié autour de Georges et on dresse un rempart pour son fils et lui contre les coups du destin. C'est plein d'optimisme, gonflé d'espoir et d'un lâcher-prise contagieux. En plus, c'est raconté sans chichis et avec humour - j'ai beaucoup aimé le style de l'auteur. Ça a été une rencontre fabuleuse et inattendue. Vivement qu'on y retourne !

©2019, HarperCollins France. Collection &H

 

21 mai 2019

Alex McCoy, de Rachel Hawkins

Alex McCoyRelecture d'un roman préalablement paru en 2014 sous le titre Rebelle Belle. Mais la couverture piquait tellement les yeux que la suite n'a jamais vu le jour. Cette fois on croise fort les doigts pour que les aventures d'Alexandra continuent.
C'est soir de bal au lycée Grove Academy. Alors qu'elle se tartine de gloss dans les WC, dans l'attente de son sacre, Alex voit soudain le concierge de l'école jaillir, plaie béante au ventre. Le type agonise mais saisit la jeune fille pour l'embrasser - ce n'est pas n'importe quel baiser, bien sûr. L'instant d'après, son prof d'histoire déboule lui aussi. Sauf qu'il est armé d'un cimeterre et veut lui faire la peau. Alex ne frémit pas et lutte à mort sans déranger son brushing.
Voilà qui est étonnant ! Mais c'est aussi parce que ce roman est étonnant ! Tellement drôle et étonnant. C'est un savant mélange de peps, de dérision et d'aventure. Hop. J'avais à peine lu quelques pages que j'étais déjà aspirée dans son univers - franchement exaltant. 
L'héroïne incarne la lycéenne superficielle par excellence mais là encore, ce décalage n'est pas anodin. Notre belle du Sud est désormais investie d'une mission délirante (protéger le garçon qu'elle déteste depuis le bac à sable), mission contre laquelle elle ne peut résister et qui va également chambouler son existence.
Ce roman se situe un peu à la croisée des chemins. On lit à la fois un roman d'ado qui ne se prend pas au sérieux et qui réserve aussi une histoire palpitante. Autant dire que c'est 100% distrayant et que je dis banco.
Et surtout : VIVEMENT LA SUITE. Pardi.

Albin Michel Wiz, 2019 pour la présente édition - Traduction de Nathalie Serval

Titre VO : Rebel Belle

20 mai 2019

Aru Shah et la lampe du chaos, de Roshani Chokshi

Aru Shah et la lampe du chaosMais qu'est-ce que c'est drôle !
En voulant épater des élèves de son école qui la traitent de menteuse, Aru les entraîne au musée de sa mère face à une lampe magique. À manipuler pourtant avec précaution. Car l'instant d'après, plouf, ses camarades sont pétrifiés et Aru est projetée dans un univers parallèle. 
Elle y fait la rencontre d'une autre fille de son âge et d'un pigeon acariâtre. Celui-ci vient en effet de comprendre que les dieux sont contre lui car ces donzelles de 11 ans sont des Pandava qui doivent sauver le monde de sa destruction en moins de neuf jours !
Sa mission consiste à les chaperonner et surtout à mener à bien leurs objectifs. Or, Aru et Mini sont des quiches. Elles ignorent tout du folklore et de la mythologie indienne. Aru a certes grandi dans un musée, mais sa mère a toujours été secrète sur ses origines. Et là, tout lui tombe sur la tête. Mini aussi est morte de trouille - elle jacasse, elle jacasse - autant dire que leur tandem fonce droit dans le mur.
C'est justement leur maladresse et leur spontanéité qui font de cette lecture une découverte désaltérante. Ici, nul ne se prend au sérieux. Les échanges sont vifs et les taquineries fusent. Les propos sont sans filtre - Aru et Mini disent tout haut ce qu'elles pensent. On s'amuse follement, alors que l'aventure est parfois ardue dans ce vaste espace qu'est la mythologie indienne. Les mythes et légendes pullulent. C'est copieux et néanmoins fascinant. 
En gros, on a de l'humour, de l'extraordinaire, des rebondissements et de l'exotisme. Premier tome d'une série. C'est tout bon. Suite annoncée en 2020.

Albin Michel Jeunesse, coll. Wiz (2019)

Traduit par Marie Cambolieu - Titre VO : Aru Shah and the End of Time

 

20 mai 2019

Albums en fête : Une sieste à l'ombre - La nuit de Pinpin - La nuit parfois je rêve - Tout en rimes - Le Mystère de la basquette

Une sieste à l'ombre

Oh, cette merveille ! Avec son aspect japonisant et ses couleurs poudrées, voilà une lecture qui invite à l'évasion et à la poésie. Approchez, en silence. Prenez place, comme cette fillette qui étale sa couverture dans l'herbe, pour une petite sieste à l'ombre du pommier. Sa couverture, c'est toute une promesse - un bivouac, un donjon, une armure, un radeau, une montgolfière, un voyage, une nuit noire, un bout du monde...

On ne peut que s'extasier devant la richesse de cet album qu'on lit aussi comme un imagier original et fabuleux. On y découvre surtout l'étendue des histoires qui se créent dans la tête de nos enfants. Combien leur imagination peut être bouillonnante et exaltante. On applaudit très fort puisque c'est beau, c'est inattendu, c'est élégant et c'est d'un charme fou. Rien que la couverture donne envie de lire cet album. C'est adorable ! Et doux au toucher.

Une sieste à l'ombre, par Françoise Legendre & Julia Spiers

seuil jeunesse, 2019

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la nuit de pinpin

Pinpin n'est pas fan de la  nuit, qui avale les couleurs et laisse la porte ouverte aux monstres, aux ombres et à l'orage. Pourtant, la luciole, le hibou ou le hérisson vont lui expliquer que ses angoisses n'ont pas lieu d'être. Après tout, l'orage, c'est les nuages qui se font des bisous. Les cauchemars sont piégés dans les toiles d'araignée. Ou il faut s'amuser des ombres en improvisant un spectacle sur les murs de la chambre. La nuit, en fait, c'est extra pour tout voir sans ses lunettes, pour respirer l'air frais, pour danser sous la lune.

Toutes les terreurs nocturnes sont ainsi habilement épinglées dans ce joli conte aux illustrations tendres et délicates qui permettent un coucher en toute quiétude. On traque chaque point d'interrogation, on décortique et on balaie de la main en montrant bien que ce n'est qu'un détail. Franchement, c'est zéro complexe. Juste la garantie d'une nuit paisible et réparatrice. On dit merci !

La nuit de Pinpin, par He Zhihong

seuil jeunesse, 2019

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La nuit parfois je reve

La nuit inspire les plus belles lectures ! Ainsi, dans cet album merveilleusement illustré par Clémence Pollet, nous aussi on se glisse sous la couette pour plonger dans le pays des rêves. La nuit, on revit sa journée, on s'imagine une autre vie, on se permet des tas de lubies, on apprend à voler, on fait des nuits blanches, on lit à n'en plus pouvoir, on fait des cauchemars, on cajole son animal et on cueille le lever du jour avec bonne humeur et dans la promesse d'un éternel recommencement !

Voilà encore une lecture enchanteresse, qui adoucit ce moment du coucher toujours synonyme d'appréhension. Avec cet album, on se réjouit de toutes les perspectives qui nous attendent - la nuit parfois je rêve mais surtout je deviens l'héroïne de mes propres aventures. Tout simplement formidable !

La nuit parfois je rêve, par Stéphanie Demasse-Pottier & Clémence Pollet

de la Martinière Jeunesse, 2019

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Tout en rimes

Bruno Gibert propose de s'amuser avec les mots et les images grâce à des comptines avec des trous à compléter ! Comme les enfants apprennent très tôt à composer en rimes, ils font montre d'une aisance à participer à cet exercice. Ainsi, libre sera leur inspiration à imaginer une écrevisse perdue en Suisse, la bouche pleine de réglisse ou de cassis... et qu'on en finisse !

Chaque histoire est particulièrement cocasse, comme celle de la momie qui veut soigner sa carie avec une infusion de patchouli avant de partir en Californie sur le dos d'un colibri ! Vous pouvez vous éclater à l'infini en inversant les mots qu'on puise dans la réserve suggérée par l'auteur. Ça devient tellement rigolo de mettre le foutoir dans l'armoire, avec un drôle de loir qui sort du tiroir avec son air de suppositoire et qui court se cacher derrière la baignoire, ni bonjour ni au revoir ! Quel culot ! Passez-moi une bouilloire que je l'assomme !

D'autres histoires farfelues sont à découvrir, comme l'accident de l'éléphant ou la soupe de carotte à la hulotte... Bref. Cette lecture est à assaisonner à votre sauce ! Pimentée, acidulée, aigre-douce. On bidouille selon sa convenance (ou pas). C'est pas mal du tout, surtout pour les amateurs d'humour décalé.

Tout en rimes, par Bruno Gibert

seuil jeunesse, 2019

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Le Mystère de la basquette bleue

Attention, enquête en cours ! Une basquette bleue est découverte sur le trottoir de la rue Hugo-Victor de la petite ville de Chiche-sur-Capon. Le mystère est entier. Cinq jeunes enfants sont penchés sur cette étude et cogitent dur. Et si c'était un bébé de géant ? ou un cas de panardite ? ou le coup d'un chouingue américain ? Prenez garde.

Toute dérision mise à part, cette lecture fait place à l'imagination débordante. Même le dénouement est stupéfiant. Je ne vous dis que ça. André Bouchard est un conteur génial et talentueux qui n'a pas dit son dernier mot. En effet, le lecteur lui aussi peut apporter sa pierre à l'édifice et - pourquoi pas - livrer son hypothèse sur le Mystère de la basquette bleue qui tient en haleine ! RDV sur la page Facebook de l'éditeur. ☺

Le mystère de la basquette bleue, par André Bouchard

seuil jeunesse, 2019

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Journal d'un copain formidable

Si vous pensiez avoir fait le tour des aventures de Greg le dégonflé, penchez vous donc sur le cas de son meilleur pote, alias Robert Jefferson, le BFF rêvé. On devrait lui décerner une médaille pour tout ce qu'il supporte... Car Robert vit dans l'ombre de son ami. Jamais il ne doit se mettre en avant. Hors de question de lui voler la vedette. Le rôle de Robert dans la série ? C'est son souffre-douleur, son alibi, son boulet, son maillon faible.

Quand le garçon brandit fièrement son propre carnet à croquis, Greg n'est pas du tout content car il lui reproche de copier son journal. Pour Robert, il s'agit simplement de raconter sa version de leur amitié, avec des petits dessins gribouillés (sans les nez) et avec une spontanéité rafraîchissante. Car ce garçon est sans filtre - par sa gentillesse et sa naïveté. Il rapporte en toute transparence des anecdotes qui rappellent combien Greg abuse de sa bonhomie pour camoufler ses bêtises.

Bien évidemment, Robert n'en a jamais conscience. Toutefois, il y a un brin de dérision dans l'intention de rédiger une biographie à la gloire de Greg car ce carnet pointe justement ses nombreux défauts. Robert est certes perçu comme le pauvre bougre constamment abusé... enfin, jusqu'à présent. Cette lecture rétablit la vérité et renverse le rapport de force. Et si notre Dégonflé n'était RIEN sans son Robert attitré ? Allez... zou, filez découvrir ça. C'est beaucoup moins surprenant mais ça reste dans le même esprit rigolard.

Journal d'un copain formidable : Carnet de bord de Robert Jefferson, par Jeff Kinney

Trad. Rosalind Elland-Goldsmith / Seuil Jeunesse, 2019

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