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Chez Clarabel
malika ferdjoukh
2 décembre 2011

Le souffle d'un matin

Faisons encore le plein d'émotions, avec d'abord de la tendresse, un peu de douceur, de l'amitié et beaucoup d'amour. C'est l'histoire d'un grand timide, Titus, qui voudrait bien inviter la petite nouvelle, jolie comme un coeur, pour le bal de la Saint-Valentin. Alors il fait appel au génie facétieux de son grand-père, l'incroyable Papyrus, pour lui donner le coup de pouce nécessaire (avec un gâteau d'affection par exemple) pour faire craquer l'élue de son coeur. C'est le deuxième livre mettant en scène Titus et son grand-père Papyrus, et la magie est toujours au rendez-vous. Isabelle Jarry a donné vie à des personnages tellement attachants, l'univers de Papyrus est unique et fabuleux, d'ailleurs les dessins d'Aurore Callias en sont l'interprétation joyeuse et parfaite, c'est sensationnel. On rêverait tous d'avoir un Papyrus dans sa vie ! 

LEBALDE

Place maintenant aux frissons avec une histoire de fantôme : la famille March prend ses quartiers à Forrest Lodge, une belle demeure perdue dans la campagne écossaise ; on y trouve le père, le grand-père, le fiston (Horace), la cousine (Olivia) et la gouvernante. La maison traîne la réputation d'être hantée, c'est vrai qu'on entend souvent des bruits bizarres la nuit dans les couloirs, mais Horace veut le voir pour le croire. Et chose promise, le voilà nez à nez avec le fantôme de Lord Aloysius Mac Bligh. Qui est-il ? que veut-il ? Et pourquoi sa cousine Olivia prend soudain des airs rêveurs, en jouant à l'infini des mélodies mélancoliques à la harpe ? Une petite histoire surprenante, à lire le soir dès que la nuit est tombée. Frissons garantis pour les plus impressionnables, avec une touche (petite) de romantisme pour ceux qui veulent, voilà qui nous rappelle les romans anglais du 18ème et 19ème siècle.

LAFIANCEEDE

Et pour finir, une lecture minuscule par la taille et pour le temps qu'on passe à feuilleter les pages du livre, mais alors un texte qui sonne les cloches de notre moi inconscient / indifférent / insouciant. Un jour, peut-être, viendra le temps où il sera interdit de planter des fruits et des légumes, où il faudra se cacher pour accomplir ce miracle, et où rien que le goût d'une petite tomate, qui a rougi après avoir vu les fesses d'un petit garçon, vous apparaîtra comme étant la saveur la plus exquise de votre vie ... Han, han. Voilà de quoi rappeler les plaisirs simples de la vie, mais pas que. Car parfois la désobéissance, c'est aussi un acte de liberté. Voili, voilà. C'est encore un texte de Christophe Léon, le seul, l'unique, dont j'apprécie infiniment le tact et l'intelligence. Merci ! 

LEGOUTDE

  • Le Bal de la Saint-Valentin, par Isabelle Jarry & dessins d'Aurore Callias (Gallimard jeunesse, 2011)
  • La fiancée du fantôme, par Malika Ferdjoukh & illustrations d'Edith (Mouche de l'école des loisirs, 2011) =) ce texte est paru en 1990 aux éditions Syros sous le titre Le fantôme de Forrest Lodge.
  • Le goût de la tomate, par Christophe Léon (Petite poche des éd. Thierry Magnier, 2011)

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16 septembre 2011

Doucement sur les macarons, susurrai-je. C'est juste du sucre et du blanc d'oeuf. Pas de l'amour.

IMG_5391

Vous fermez les yeux, vous écoutez les premières notes (qu'une bonne âme consentira à vous lire à haute voix) et aussitôt vous reconnaissez qu'il s'agit d'un roman de Malika Ferdjoukh. Une élégance caractéristique, une tournure ravissante, un exercice de style original, des inventions langagières, des personnages rares, beaux, authentiques et farfelus, un cadre qui vous coupe de votre réalité et vous fait basculer dans le rêve, ou l'éblouissement, c'est doux, réconfortant, chaleureux, même si c'est l'hiver et qu'il neige et que souvent l'héroïne grelotte et se pelotonne sous la couette en avalant du café au lait... 
L'intrigue ressemble à un éventail de découvertes et de révélations que seul le temps permet d'appréhender. Il ne faut pas se précipiter. Pour ma part, j'ai savouré chaque instant, chaque chapitre, j'ai voulu me familiariser avec les personnages, Willa en tête, une jeune fille brillante, qui jongle entre deux adresses, deux parents séparés mais qui s'aiment encore un peu. Willa est une fille saine, sympathique, normale. Sa meilleure amie est fabuleusement riche et vit dans un palace. Son petit copain est beau à damner un saint. Willa mène la vie rêvée des anges, et pourtant ça cloche. L'amoureux devient fuyant, les ennuis pointent leur museau (deux tentatives d'assassinat, un individu qui la guette dans la rue), mais que se passe-t-il ? 
C'est donc tout naturellement que ses petits pas la conduisent jusqu'à l'impasse Praetorius, où est cachée la demeure des Fils-Alberne, une famille doublement placée sous le sceau de la tragédie. Willa a fait la connaissance d'Edern, le fils cadet, et de sa petite soeur, l'étonnante Marni, une amoureuse de musique, comme Willa. Même s'il règne un lourd climat de tension à Fausse-Malice, impossible de ne pas succomber au charme désuet, ni de s'interroger sur le mystère qui entoure la famille... 
C'est une délicate broderie, sur fond de tapisserie couleur framboise, que nous avons là ! Un roman coquet, savoureux, et cousu à l'aiguille. C'est fin, drôle, absolument charmant. Parfois ça fait un peu peur mais ça tient en haleine. C'est également piqué de petites références qui sonnent agréablement à votre oreille. Et c'est dans la directe continuité de Trouville Palace et des Quatre soeurs. À déguster jusqu'à la dernière goutte ! 

Chaque soir à 11 heures, par Malika Ferdjoukh (Flammarion, 2011) smileyc002

10 janvier 2011

Convaincre les grands, c'est comme vouloir qu'un chewing-gum mâchouillé une heure conserve son goût du début.

IMG_2024C'est sans aucune objectivité que j'accorde mes cinq étoiles à cette BD de Cati Baur adaptée des Quatre soeurs, le roman écrit par Malika Ferdjoukh. Cinq étoiles de bonheur. Cinq étoiles d'immersion totale. Cinq étoiles qui font du bien. Car lire le roman de Malika F., c'est déjà un régal en quatre tomes. Quant à l'idée de s'aventurer sur les traces de la bande dessinée, là je dis que c'est un pari tenu haut la main et qui ne déçoit nullement la lectrice qui avait adoré le roman ! L'univers des soeurs Verdelaine est parfaitement respecté, à la fin l'auteur explique qu'elle avait longuement partagé toutes les références cinématographiques qui ont pu nourrir son inspiration au moment d'écrire sa tétrade. Cati Baur a pris des notes, elle n'était pas sûre de tout respecter à la lettre, mais ce n'est pas important car finalement elle a réussi, elle a su transmettre l'essence même de cette série, elle a retranscrit le charme de la Vill'Hervé, une grande maison hantée par les courants d'air, elle a donné vie aux soeurs Verdelaine - Enid, Bettina, Charlie, Hortense et Geneviève - elle a donné un visage à ces personnages qui ont de l'humour, de la tendresse et de l'espièglerie à revendre. Leurs parents ont péri dans un accident de voiture, cela fait deux ans qu'elles se serrent les coudes et qu'elles veillent à ce que le navire ne prenne pas l'eau, elles ont des coups durs (le manque d'argent, la chaudière qui fait la tête, la tante Lucrèce qui se plaint de ses rhumatismes, les tempêtes qui menacent d'arracher le sycomore et tout ce qui l'entoure). Si vous connaissez la série, vous ne regretterez pas de prolonger ce plaisir de lecture. Tout y est, la nostalgie, la douceur, le charme, l'humour, la certitude d'y être encore... Qu'est-ce que c'est bien ! qu'est-ce que c'est bon ! Je crois que cela parle essentiellement à tous les lecteurs qui ont eu du mal à s'arracher du quatrième tome et qui se délectent de leurs retrouvailles avec les soeurs Verdelaine. C'est très fidèle à ce qu'on avait pu imaginer en lisant les livres, c'est exactement ça.
A quand la suite ? (Je sais, j'en demande beaucoup.)

smileyc002Delcourt (2011) - 155 pages - 14,95€
Scénario : Cati Baur & Malika Ferdjoukh
Dessin et couleur : Cati Baur

D'après l'oeuvre originale de Malika Ferdjoukh publiée à l'Ecole des Loisirs.

16 septembre 2010

Trouville Palace de Malika Ferdjoukh

Trouville_Palace_de_Malika_FerdjoukhC'est toujours un énorme plaisir de lire un nouveau roman de Malika Ferdjoukh ! Et Trouville Palace ne nous a pas déçus ! Maurice vient d'attraper la scarlatine, il doit rester chez lui pendant dix jours mais sa mère doit partir pour soutenir son projet à un concours d'architecture. Seule solution : se rendre chez tante Willa, qui habite Trouville et est en train de vider son appartement en vu de son prochain déménagement. Maurice traîne les pieds, la tante Willa et son chien Michel forment un couple excentrique, il ne sait jamais si l'humour de la grand-tante est du lard ou du cochon, et pourtant le courant va drôlement bien passer entre eux. Dans les couloirs du Palace, Maurice a également fait la connaissance d'une jeune fille de dix-huit ans, Mina, qui lui confie une lettre à remettre à un garçon aux cheveux blonds et à l'accent américain très prononcé.
L'adulte ne mordra pas si facilement à l'hameçon tandis que le jeune lecteur n'y verra que du feu et se laissera doucement leurrer, pour son plus grand bonheur ! L'histoire est charmante, elle respire un parfum de mer et de plage, dans une ambiance d'arrière-saison délectable et reposante, ajoutez un doux penchant pour la nostalgie, le goût d'autrefois, avec pour cadre Trouville-Deauville, son piège à touristes et ses irréductibles qui se moquent de la faune parisienne ("des créatures qui se sont fait refaire tout l'avant du corps et que ça ne corresponde plus à l'arrière", dixit tante Willa), bref pendant une soixantaine de pages vous vous évadez, vous décollez de la réalité, comme un voyage dans le temps, et ça fait du bien !
Le ton farceur de Malika Ferdjoukh fait toujours mouche, nous avons savouré comme du petit lait et en redemandons pour très vite !

Neuf de l'école des loisirs, 2010 - 66 pages - 8,00€
illustration de la couverture : Cati Baur

2 juin 2010

Quatre soeurs, Malika Ferdjoukh

Pour la première fois réunie en un seul volume, la tétrade de Malika Ferdjoukh ! (si vous l'aviez loupée, il n'y a maintenant plus d'excuse)

quatre_soeurs

Contrairement à ce que laisse entendre le titre, il s'agit de l'histoire des cinq soeurs Verdelaine (Enid, Hortense, Bettina, Geneviève et Charlie), dont les parents ont disparu dans un accident, et qui vivent par leurs propres moyens dans la Vill'Hervé, leur maison familiale qui compte aussi comme un personnage dans la série tant elle est mystérieuse, biscornue, avec des passages secrets, des coins et des recoins, un escalier rebaptisé le macaroni, le tout battu par les vents et bercé par le ronron de la mer. C'est une belle saga qui parle d'amour, de rêves et d'espoirs, forte en rencontres (toutes les demoiselles ont des personnalités attachantes, exubérantes, un brin fofolles). Les coups durs ne sont pas écartés, le souci d'argent, l'éducation entre soeurs, le besoin d'indépendance, le manque de repères. On parle aussi de maladie, de perte tragique, de séparation et de responsabilité. Non, tout n'est pas rose non plus, mais ce n'est jamais déprimant. Et surtout, il y a ce zest de poésie et de folie douce, Malika Ferdjoukh est en pleine extase littéraire, son écriture est un cadeau, merci tout court !

De son côté, l'éditeur parle d'un festival de personnages, de péripéties et de dialogues piquants, l’équivalent moderne et littéraire des bonnes vieilles grandes comédies américaines des années 40 et 50. Un régal pour le coeur et l’esprit. (je suis d'accord !)

Le livre coûte 19,50€  (école des loisirs, 2010 - 610 pages).
illustration de couverture : Gwen le Gac 

mon coup de coeur de l'été 2007

La série sera prochainement adaptée en bande dessinée, par Cati Baur et Malika Ferdjoukh, à paraître en octobre (tome 1 : Enid) chez delcourt.

quatresoeurscouv4

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14 avril 2010

Alors, ces Quatre Filles, roman mièvre, féminin et bien-pensant ?

Les_quatre_filles_du_pasteur_March_de_AlcottNon ! non ! non ! Je n'avais jamais lu le roman de Louisa May Alcott, son plus célèbre roman, Little Women, mais j'avais vu l'adaptation cinématographique de Gillian Armstrong (1995), que j'avais adorée. La nouvelle édition traduite et abrégée par Malika Ferdjoukh s'est donc efforcée de rattraper cet oubli et de corriger un sentiment erroné, à savoir que Little Women était un roman mièvre, féminin et bien-pensant. Cela n'est finalement pas du tout le cas !

Tout est de la faute de Pierre-Jules Hetzel, le traducteur, qui en 1872 a livré une adaptation très personnelle du roman de Louisa May Alcott (chaplain a été traduit par docteur, un terme qui demeurera ancré à jamais pour désigner l'oeuvre à travers le monde francophone). Il ira même jusqu'à se l'approprier sous le pseudonyme de P-J Stahl. Tout ceci est expliqué en détails dans l'introduction de Malika Ferdjoukh. Bénie soit-elle. Elle a dépoussiéré ce classique en livrant une version joyeuse, enfantine et pleine de bons sentiments. Cela a toujours été ainsi, certes. Mais j'ai trouvé en plus une fraîcheur dans l'histoire, que je connaissais pourtant par coeur, un souffle de légèreté, un air enlevé et pétillant. Jamais niais, bien au contraire. C'est pur, charmant et gracieux.

Et la vieille tante March qui serine que “dans une masure, l'amour fait toujours faillite”. Taratata. Les filles March nous prouvent le contraire. Elle sont pauvres, le père est à la guerre, son absence pèse mais les ressources ne manquent pas. Et puis, Laurie et son grand-père se révèlent des voisins attentionnés. Ah ! Laurie... j'avais oublié mon béguin. Triple soupirs. Je ne pardonnerai jamais Louisa May Alcott d'avoir osé briser le coeur de milliers de lectrices, heureusement ce roman (une suite n'était pas encore envisagée) nous ôte toutes nos pertes d'illusions. Et c'est sur de doux espoirs que nous refermons les dernières pages...

Jo alla s'installer dans son fauteuil préféré, avec un air grave et serein qui lui allait plutôt bien ; Laurie vint s'appuyer derrière elle, le menton touchant presque ses boucles ; il hocha la tête et lui adressa un sourire plein d'affection à travers le grand miroir qui les réfléchissait tous deux.

Cette délicieuse parenthèse (j'assume être une midinette) n'enlève pas la part de sérieux qu'offre le roman. Il est bien évident que c'est une dénonciation de la condition féminine  dans la société puritaine de l'Amérique du XIX° siècle. Et Jo March, à travers laquelle s'exprimait l'auteur, est une formidable rebelle, une passionnée qui agit en garçon manqué en rêvant d'indépendance.

Jo rêvait d'un grand accomplissement. Lequel ? Elle l'ignorait encore, mais fulminait de ne jamais pouvoir lire, courir, ou monter à cheval autant qu'elle l'aurait voulu. Son caractère emporté, sa langue bien pendue, son esprit qui moulinait sans repos lui valaient souvent des ennuis, et sa vie était une succession de hauts et de bas cocasses ou pathétiques.

A lire ou relire. Il n'est jamais trop tard.

Les quatre filles du pasteur March ~ Louisa May Alcott
édition traduite et abrégée par Malika Ferdjoukh
Classiques abrégés de l'école des loisirs (2010) - 235 pages - 6,00€

Cette collection se propose de rendre accessibles aux jeunes lecteurs de grandes oeuvres littéraires. Il ne s'agit jamais de résumés, ni de morceaux choisis, mais du texte même, abrégé de manière à laisser intacts le fil du récit, le ton, le style et le rythme de l'auteur.

illustration de la couverture : August Macke, Vier Mädchen

 

10 février 2010

Aggie ou Maggie ? Bramberry Hall, nous voilà !

aggie_change_de_vieBouche en coeur, le retour !
J'ai adoré ce roman de Malika Ferdjoukh, il est même beaucoup trop court, j'aurais aimé que l'histoire n'en finisse pas et s'étire pour continuer de nous raconter l'histoire d'Aggie. C'est une gamine de la rue, une orpheline de quatorze ans, qui dort chez les anciens patrons de sa défunte mère, mais les Hume sont des Thénardier en puissance et Aggie passe plus son temps à traîner avec son copain Orin et faire les poches des nantis. Un soir, elle rencontre Pemberton Rushworth, détective privé sans le sou, qui est frappé par le physique d'Aggie tant elle ressemble à une fillette portée disparue quelques années plus tôt. Sans réfléchir, Aggie accepte d'être métamorphée en Margaret Selwyn et fait son entrée dans le beau monde !
Le roman est pétillant, le plaisir de lecture très grand, il y a beaucoup d'humour, un peu de malice, de la tendresse et un soupçon d'émotion. Tout sonne incroyablement beau, merveilleux, proche du conte de fées, l'illusion est parfaite, la providence peut prêter à sourire, mais ce roman, idéalement réservé aux lecteurs dès 9 ans, est une sucrerie qui ne fait pas mal aux dents !
C'est juste regrettable que tout se finisse si vite, si bien, sans répondre à quelques questions sur d'autres personnages, sur l'avenir d'Aggie... Parce que j'ai tellement aimé que j'aurais souhaité ne pas quitter Aggie Barrie !

Aggie Barrie doit son nom à Aggie Mack (le personnage d'une bande dessinée des années 50) + JM Barrie, le créateur de Peter Pan. Une façon pour Malika Ferdjoukh d'adresser un clin d'oeil à ses lectures d'enfance.
C'est bon de trouver des ouvrages de cette qualité pour nos petites lectrices !!!

Aggie change de vie ~ Malika Ferdjoukh
Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 95 pages - 8,50€
illustration de couverture : Cati Baur

18 octobre 2007

Sombres citrouilles - Malika Ferdjoukh

sombres_citrouilles« Sombres citrouilles » est le roman de Malika Ferdjoukh paru peu avant la série des Quatre Soeurs, et au début il me semblait retrouver quelques points de repères, quelques pistes pour lancer la tétrade et le succès qu'on lui connaît ...
Bref, « Sombres citrouilles » se passe la journée du 31 Octobre dans une grande et vieille maison bourgeoise, La Collinière, où la famille Coudrier célèbre l'anniversaire de Papigrand, le patriarche. C'est aussi le rendez-vous hebdomadaire au cimetière depuis le décès brutal du fils aîné, Dimitri, noyé en pleine mer. Un drame pour Mamigrand !
Mais l'histoire commence dans le potager quand les enfants découvrent le corps sans vie d'un homme qu'ils ne connaissent pas. Le soupçons grapillent les esprits, les spéculations les plus folles les gagnent car ils ont tous vu ou entendu un truc suspect pour accuser un membre de la famille !
Alors il faut que la journée se passe sans heurts, qu'on cache le cadavre et qu'on y revienne plus tard. Demain, par exemple. Mais c'est difficile de maintenir le secret, de ne pas éveiller les soupçons, de fureter et de chercher des indices pour connaître QUI est le coupable !
L'histoire est racontée tour à tour par les personnages principaux, en de brefs paragraphes, mais les enfants ont le plus souvent la parole : Hermes, 13 ans 1/2, les jumelles Violette et Annette, Colin-Six Ans, et Madeleine, 15 ans. L'aventure est vécue de manière assez fantaisiste, plutôt légère, aidée de cette plume toute fraîche de Malika Ferdjoukh. Malgré le drame, l'intrigue est bien tournée, quelques perches sont tendues mais le roman est formidablement bien maîtrisé.
Et puis, le clash, en fin de parcours, avec la découverte d'une lettre. D'un coup, d'un seul, l'ambiance devient horrible, sombre, abominable, complètement en décalage avec la lecture générale. Personnellement j'ai été destabilisée, un peu décontenancée et j'ai apprécié moyennement ce gong final.
Cependant, cela n'alterne pas mon bonheur de lecture et je conseille de lire ce livre sans hésiter !

L'Ecole des Loisirs, coll. Medium - 222 pages.   8.50 €

26 juillet 2007

Quatre soeurs - Malika Ferdjoukh

quatre_soeurs_1Pour faire chorus aux louanges entourant la série Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh !
Il est vrai que s'engager dans cette lecture donne droit à de belles heures de plaisir, de douceur, de délices et d'humour... Le lecteur est accroché aux fabuleuses histoires des soeurs Verdelaine, qui sont effectivement cinq, mais dont quatre livres font l'étalage avec grâce et facétie.
Il y a évidemment beaucoup de style dans l'écriture de l'auteur, une liberté, une audace et de la fraîcheur qui ne peuvent laisser imperméable. Il y a ensuite des personnages adorables, attachants, sensibles, bref irrésistibles.
Le tome 1 est une invitation dans la Vill'Hervé, la grande propriété familiale qui renferme des coins, des recoins, des escaliers qui tourbillonnnent (à noter : le Macaroni !), déjà un cadre fort séduisant, situé entre vents et tempêtes, non loin d'une falaise et de la mer.
Les soeurs Verdelaine ne sont pas les seules occupantes de ces lieux enchanteurs, on compte aussi des animaux, des esprits fantômes... Les parents ont hélas disparu dans un accident, mais ils continuent de hanter les lieux où Charlie, l'aînée de la fatrie, tente de sauver de la ruine.
Agée de 23 ans, celle-ci a mis en berne ses études de médecine pour subvenir aux besoins de ses petites soeurs. Enid, la plus jeune âgée de 9 ans, est aussi la plus susceptible aux démons, aux mystères, au Gnome de la chasse d'eau et aux autres esprits. Elle les entend, les écoute et leur parle.
Dans ce premier tome de la tétrade, on flirte un tantinet avec le fantastique. Pour ceux et celles que ce genre rebute, il faut savoir que c'est aussi partie intégrante de la magie qui se dégage de cette lecture ! Il n'existe pas assez de mots pour exprimer tout le charme que renferme ce livre. Ou pour reprendre les termes de l'éditeur : "L'ensemble forme un cocktail rare et succulent, un peu comme si le livreur de pizzas débarquait chez les Quatre Filles du Docteur March pendant qu'elles regardent South Park en dialoguant avec un fantôme. Dans Quatre Soeurs, ce sont bien plus de 600 recettes pour rire, pleurer, s'aventuer, tomber en amour, vivre en famille, aimer un lieu, et se tricoter de longs manteaux réchauffants et beaux de petites phrases, de grands sentiments et de curiosité tous azimuts" ...
A lire à pas d'âge !!!   - 139 pages -

quatre_soeurs_2Hortense est l'avant-dernière des filles Verdelaine. Agée de 11 ans, elle passe sa vie dans les livres. Passionnée de théâtre, la jeune fille confie à son journal intime qu'elle rêverait d'être comédienne. Mais c'est un projet bien ambitieux pour une timide maladive comme elle...
Et pourtant, aidée par sa rencontre avec Muguette, une curieuse demoiselle au tempérament de feu, et sur les conseils de son professeur de français, Hortense va pousser la porte des cours de Zoltan Lermontov et se risquer à faire ses premiers pas sur les planches.
Ce tome 2 n'est pas qu'un projecteur sur l'une des cinq filles Verdelaine, bien au contraire ! On suit toujours les folles aventures de ses soeurs toutes plus charmantes les unes que les autres.
Notamment, on savoure le béguin de Bettina, la 3ème soeur, pour un livreur de surgelés au physique peu avenant. Pour cette bêcheuse invétérée, c'est le comble du mauvais goût. Et cependant, les sentiments sont des esprits follets qui bouleversent nos jeunes héroïnes, propriétaires d'une villa cossue mais tout aussi excentrique. Après tout, pourquoi pas elle ? !
L'univers de Malika Ferdjoukh est un monde d'étincelles qui scintillent dans les prunelles des lecteurs... Un monde facétieux, bourré d'humour, paré de dialogues clinquants. Et où toujours les clichés et la lourdeur sont écartés.
Une série à déguster !  - 192 pages -

quatre_soeurs_3Branle-bas de combat chez les Verdelaine ! Les caisses sont vides, il faut trouver au plus vite une solution pour maintenir le paquebot Vill'Hervé à flot. Charlie suggère de louer une partie de la maison, incluant la chambre des parents défunts, à un inconnu.
Ainsi arrive de Paris Tancrède, 28 ans, avec ses cartons, son paquetage et ses mystères. Sans compter son charme ravageur... Charlie met de côté son rôle de tutrice de quatre soeurs impossibles, oublie un tantinet son fiancé Basile et succombe à ce Docteur Jeckyll doublé de savant fou.
De leurs côtés, les soeurs Verdelaine perdent également leurs repères. Les amours s'effacent, les trahisons pointent, les déceptions aussi. Les chagrins pointent leurs museaux.
Et dans ce capharnaüm (pas toujours joyeux), les esprits vont et viennent, les animaux tombent amoureux, les petits cousins passent leurs vacances du printemps à la Vill'Hervé et un malfrat blagueur sème des poireaux dans les endroits les plus saugrenus de la maison.
Les soeurs Verdelaine ne chôment pas pour offrir à leurs lecteurs des belles surprises, tout en humour mais aussi en finesse et sensibilité. Dans ce tome 3, l'auteur n'a pas hésité à aborder des thèmes plus délicats comme la maladie, la greffe et la mort.
Toujours savoureux, à la fois intelligent et bougrement captivant, ce tome s'inscrit dans une tétrade définitivement irrésistible !   - 200 pages -

quatre_soeurs_4L'été s'annonce, et dans ses bagages : les vacances ! Les filles Verdelaine prennent le large. Bettina suit ses meilleures amies camper en pleine campagne sous le chaperon d'une tante artiste un peu extravagante, Hortense et Enid se rendent chez leurs cousins Harry et Désirée à Paris. Geneviève a pris un petit job d'été et Charlie se dépense physiquement dans le retapage de la Vill'Hervé pour mieux oublier ses soucis...

Cette fois-ci, l'auteur nous laisse supposer que l'univers des soeurs Verdelaine n'est pas totalement celui des Bisounours. Se pointent quelques ennuis de disparition, de blessures, de responsabilité et d'émancipation.
Dans ce tome, Geneviève, la 2ème de la fatrie, âgée de 16 ans, rencontre un farouche individu, prénommé Vigo, beau comme un dieu mais un peu bizarre sur plusieurs aspects. Mais les émotions que ce garçon lui fait ressentir sont inqualifiables, pour Geneviève qui songe à sa première expérience sexuelle...

La lecture de ce tome laisse un goût amer, car on sent la fin, on devine qu'elle n'est pas loin, qu'il faut envisager de se détacher et d'abandonner les soeurs Verdelaine dans leurs nouveaux projets. Il y a toujours autant d'amour, de rêves, de larmes et de bel esprit dans ce livre, à l'image de la tétrade.
Ce fut une rencontre fabuleuse, n'hésitez pas non plus à vous laisser transporter au large de cette grande bicoque qui abrite des orphelines ne manquant jamais de ressources, des esprits taquins et des animaux en véritables compagnons.   
- 212 pages -

L'école des Loisirs - coll. Medium - 2003.

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