Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
wiz
24 janvier 2009

« Un nouveau monde nous attend ! »

Les Vampires de Manhattan, de Melissa de la Cruz

51aY_2BleavdL__SS500_Ils incarnent la jeunesse dorée de New-York, ils sont tous beaux, riches et désinvoltes. L'avenir leur sourit dans leur petit cercle protégé qu'ils fréquentent, que ce soit dans leur école privée ou dans les clubs underground, ils ne craignent rien ni personne... et puis le drame frappe l'une des leurs, lorsque Augusta Carondolet est retrouvée morte. Theodora Van Alen accepte la version officielle, on parle d'overdose, mais le très séduisant Jack Force la prévient que c'est un mensonge. C'est étrange, pourquoi le garçon le plus populaire se rapproche de Theodora la transparente, qui préfère les vêtements vintage aux grandes marques de la mode ? Et puis elle est le souffre-douleur de Mimi Force, la soeur jumelle de Jack, qui est d'une beauté époustouflante mais qui est également une garce finie. Elle ne se déplace jamais sans ses courtisanes, parmi lesquelles on trouve la texane Bliss Llewellyn. Cette dernière a eu un coup de coeur pour Dylan Ward, un nouvel élève qui joue les mauvais garçons. Il aime traîner avec Theodora et son meilleur ami d'enfance, Oliver Hazard-Perry, lequel est piqué de jalousie du flirt naissant entre sa copine et Jack Force. De même,  Mimi ne supporte pas non plus ce soudain attachement entre son frère et son ennemie jurée, ni la toquade entre Bliss et ce Dylan au blouson en cuir usé qui lui file des frissons sur tout le corps.

L'intrigue se résumerait-elle à une guéguerre des nerfs, teintée de haine et d'envie, entre beaux gosses du même milieu ? Pas du tout. On va découvrir peu à peu un vrai suspense dans cette histoire, en plus de savoir qui a tué la jeune fille. Car sous le brillant, on tombe sur des secrets de famille, des légendes et même des faits remontant à la colonie de Plymouth, au XVIIème siècle. Malheureusement le titre français crache un peu vite le morceau, parce qu'il s'agit bel et bien d'une histoire de vampires. Mais le mythe ici est encore une fois exploitée de façon surprenante, loin du folklore habituel. Et c'est ce qui excitant à imaginer. On parle de sang-bleu (cf. le titre vo : Blue Bloods), de régénération, de Comité, de Sentinelles et de familiers humains, d'Intermédiaires aussi. C'est recherché, et d'ailleurs c'est carrément l'intérêt véritable de cette série, bien au-delà des descriptions parfois crispantes de la faune pleine aux as (parce que, bof-bof les nunucheries qui entourent les personnages, et cette manie de les détailler du pied à la tête, *soupirs*). Ce livre se termine sur des questions qui restent ouvertes, l'intrigue est en place, ayé j'en redemande !

Albin Michel, coll. Wiz, 2007 - 341 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

d'autres avis : Gaëlle, FrancescaVirginie (Chrestomanci)

 

 

 

Les Sang-Bleu, de Melissa de la Cruz

 

 

 

 

 

 

 

L'histoire s'enchaîne à Venise, où Theodora Van Alen veut retrouver son grand-père qui s'est volontairement mis en exil par rapport aux vampires de Manhattan. C'est une décision lourde de conséquences, prise des années 51zC5geOxBL__SS500_auparavant, quand la famille Van Alen s'est opposée au Conclave, ce comité qui régit la communauté en imposant le code à suivre, car l'assemblée ne veut pas reconnaître l'existence du sang d'argent, l'ennemi redoutable des sang-bleu. Aujourd'hui il semblerait que les Van Alen ait toujours vu juste, car la jeune génération des vampires est petit à petit décimée par des attaques isolées, mais répétées. Theodora est la dernière descendante de la famille, ce n'est pas facile pour elle car sa mère est plongée dans un profond coma, et son histoire personnelle est assez compliquée car c'est une sang-mêlée (son père est humain, Allegra Van Alen a rompu les liens ancestraux en s'unissant à lui). Elle est aussi affligée à cause de sa passion contrariée pour Jack Force, le jumeau de Mimi, car ces deux-là sont unis par le lien d'immortalité, impossible à briser. Theodora commence aussi à ressentir la soif, son corps accuse des signes de faiblesse, et il faut qu'elle pratique le Baiser Sacré. C'est alors que son lien, déjà très fort, avec Oliver Hazard-Perry devient encore plus important, mais dangereux. A ceci s'ajoute l'arrivée d'un nouvel élève à Duchesne, il se nomme Kingsley Martin. Son charme est magnétique et malicieux, le garçon attire Mimi Force dans un jeu machiavélique et il jette son dévolu sur Bliss Llewellyn, laquelle souffre d'affreux cauchemars et ne se console toujours pas de la disparition de son ancien petit ami, Dylan Ward.

C'est vraiment captivant, il y a de plus en plus du suspense dans cette série. La vision sur les vampires est franchement originale, loin des clichés. On découvre l'étendue de leurs pouvoirs, leurs faiblesses aussi. En plus, les liens d'immortalité prennent une importance considérable, et cela se vérifie dans les histoires amoureuses. On devine que des triangles sont possibles entre Oliver - Theodora - Jack - Mimi, mais désir et code déjà établi ne font pas bon ménage. L'exemple de la mère de Theodora rappelle combien il est impossible de briser les liens d'immortalité. Et puis des secrets ne cessent de sortir des placards, avec des éléments nouveaux et stupéfiants (et qui promettent de secouer la communauté vampirique). Cette série est beaucoup plus riche que l'étendard affiché par la superficialité, le glamour, la hype attitude et les fringues branchées. J'ai même trouvé que c'était parfois proche de Harry Potter (avec les incantations en latin, les entraînements, les forces du mal, le combat qui approche...). La communauté des vampires est également divisée, entre les sang-bleu qui veulent apporter paix, beauté et lumière tandis que le sang d'argent recherche le chaos. Mais l'ennemi est invisible, ce qui rend la tension encore plus excitante. J'attends le troisième tome avec impatience, car je suis très agréablement surprise par la série de Melissa de la Cruz.

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 340 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

Publicité
Publicité
6 janvier 2009

Le courage du papillon - Norma Fox Mazer

9782226189523C'est un joli roman, comme sa couverture aux allures printanières, qui cache bien son jeu. C'est l'histoire d'une famille avec cinq filles aux prénoms qui sortent de l'ordinaire - Beauty, Mim, Faithful, Fancy et Autumn. Unies comme les doigts de la main. Elles se soutiennent, se chamaillent, sont pratiquement inséparables, s'élèvent entre elles (les parents sont transparents, pour ne pas dire incompétents).

Elles ne le savent pas, elles passent tous les jours à côté, mais un individu les observe. Il les frôle, il les écoute, il suit leur vie. Seul le lecteur est dans la confidence. Et cette connivence est bien évidemment déplacée, dérangeante, crispante. La menace plane, s'infiltre dans chaque chapitre qu'une volée de papillons orne. C'est charmant, et pourtant... L'histoire prend le temps de raconter qui elles sont et comment cela se produit. Quoi, « cela »  ? L'événement. La coupure. Le passage à l'acte.

C'est terrifiant. Mais pas seulement. Il y a dans la façon de présenter les filles Herbert une grande tendresse et une certaine originalité. C'est une famille aux bras cassés, une fatrie avec des faux airs de la tribu March (on y retrouve par exemple le « prêt » de l'une des filles pour une vieille tante qui vit seule dans sa grande maison, en échange elle participera aux frais de dentiste etc.). Mais il ne faudrait pas trop vite croire qu'on baigne dans du Louisa May Alcott, on en est loin. Les demoiselles ont la langue bien pendue, elles s'apostrophent, s'insultent, elles s'aiment beaucoup aussi. C'est un cocon, couvé par un souffle moderne et impertinent. Un peu à la façon des Quatre Soeurs, de Malika Ferdjoukh. Mais ça suffit les comparaisons. En fait, on y trouve en commun ce sens de la famille, de troupe serrée et solidaire, sans mièvrerie.

Pour le reste, on plonge un peu dans l'enfer, dans l'attente et dans la peur. Comme dit simplement la petite Fancy, c'est une histoire « drôle, triste et effrayante ». Ni plus ni moins. J'aime beaucoup ce qu'en dit la présentation de l'éditeur, « l'auteur raconte sur le fil, presque à bout de souffle », « une écriture dense et maîtrisée », « une respiration singulière », « un roman de grâce et d'intelligence ». Tout est dit. Poussez la porte de la curiosité pour y jeter un oeil, ce livre parle de ce qui nous lie et relie en nous bousculant gentiment. Et ça fait son effet !

Très bonne lecture.

Albin Michel, coll. Wiz - 302 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Jean Esch

14 novembre 2008

Une (irrésistible) envie d'aimer - Meg Cabot

 

« Franchement, il y a un truc qui m'échappe. Il ne m'arrive rien d'extraordinaire pendant des mois. Mes journées, passées à promener Lucy, à travailler et à regarder des rediffusions de séries des années 1980, se ressemblent toutes. Et soudain, BOUM ! En l'espace de vingt-quatre heures, je trouve une tête qui mijote dans une cocotte ; on me propose d'interpréter mes chansons au Joe's Pub aux côtés de Frank Robillard, légende vivante du rock ; et mon père sort de prison, se pointe dans le fast-food au coin de ma rue et demande à me voir. »

On retrouve Heather Wells, l'héroïne d' Une (irrésistible) envie de sucré dans cette nouvelle comédie policière et sentimentale. C'est du léger, du bonbon en barre. Cette ancienne lolita de la pop a tourné le dos aux paillettes pour une vie plus rangée : elle est directrice adjointe d'une résidence universitaire. Fischer Hall, pour ne pas le nommer, est maintenant réputé comme étant le Dortoir de la mort. Et les nouveaux événements survenant dans cet opus tendent à confirmer sa réputation : une pom-pom girl a été décapitée, sa tête déposée dans une marmite de la cafétéria.

Heather a promis de ne pas s'en mêler, mais elle agit tout autrement. Cela agace son propriétaire, le très sexy Cooper Cartwright. Rappelez-vous : ce dernier l'héberge dans sa grande maison héritée de son grand-père, il est détective privé et le frère de l'ex d'Heather. A la fin du précédent roman, leur relation semblait prête à décoller et puis rien du tout. La lecture débute ici sur un statu-quo assez agaçant. Je reconnais que c'est ce qui m'attire le plus dans cette bluette : Heather et Cooper sont tous les deux craquants ensemble. Ils tournent autour du pot, alors qu'on n'a qu'une envie : qu'ils foncent !!!

412Uvk_WRPL__SS400_

Ce livre à la délicieuse couverture rose va enchanter les lecteurs qui aiment Heather Wells, une héroïne attachante et à laquelle on peut s'identifier. Elle est drôle, parfois empotée, gourmande et accuse quelques kilos en trop. C'est une nana qui ne se prend pas la tête, entre son ex, son potentiel, son père et les meurtres dans sa résidence universitaire... Heather arrive à se sortir des situations casse-cou avec un certain brio ! Et puis ce n'est plus une gamine, elle a 29 ans (avec une mentalité de dix ans de moins). Son enquête est le reflet de sa personnalité punchy mais pataude. Beaucoup de surprises au tournant ! La fin est peut-être un peu frustrante, mais elle promet une suite qui pourra renouveller le schéma aperçu dans les deux premiers livres. Ce goût de fraise affiché en jaquette annonce haut la couleur : 0% de matière grise et 100% de sucré. C'est tout à fait le genre de livre qui sert de pansement en cas de blues ou de panne de lecture ! Très slurp.

Albin Michel jeunesse, coll. Wiz
Mars 2008 - 411 pages / 14€
traduit de l'anglais par Florence Schneider

 

16 octobre 2008

Le premier qui pleure a perdu - Sherman Alexie

Junior, un indien Spokane de 14 ans et résidant dans la réserve de Wellpinit avec sa famille, est souvent la cible des balèzes et des crétins qui l'entourent. Il collectionne les tares physiques, mais surtout a un potentiel intellectuel qui le démarque de ses congénères. Son prof le remarque et le pousse à quitter la réserve pour entrer au lycée de Reardan. Cela signifie se rendre dans le bourg voisin, celui des Blancs !

Cela implique beaucoup de choses : faire honte aux siens, à sa communauté. Devenir le traître. Aussitôt son meilleur pote, Rowdy, lui crache au visage. Il n'est pas le seul à le renier, l'insulter et le tabasser au coin d'une rue. Junior en bave mais il veut s'accrocher, ses parents le soutiennent, la réalité de leur misérable vie ne peut que les inciter à souhaiter le meilleur pour leur fils. Et puis il y a la grand-mère Spirit, la plus sage et la plus philosophe de Wellpinit, qui sait donner les bons conseils.

Alors Junior suit son bonhomme de chemin : à Reardan, rien n'est simple non plus. Il est amoureux de la jolie Penelope, il met k-o un élève de terminale qui cherche à l'humilier, il réussit à intégrer l'équipe de basket, vomit avant toutes les compétitions et récolte un trauma crânien lors de sa première rencontre face à son ancienne équipe.

A Wellpinit aussi, il y a du malheur, on ne s'en lasse pas, mais mieux vaut en rire (on enterre mieux ceux qu'on aime dans un grand éclat de rire, paraît-il). Les catastrophes s'enchaînent, surtout vers la fin, mais le temps n'est plus à l'apitoiement. En fait, on regarde vers l'horizon, on pousse un grand soupir et on cogite.

IMGP6162

Un roman qui porte bien plus loin qu'on le pense, et c'est un vrai régal ! Dès les premières pages, j'ai été séduite et touchée par Junior, son histoire est sordide, pas toujours gaie non plus, et pourtant on n'a pas du tout le moral dans les chaussettes. Il faut dire que l'histoire est racontée avec humour et comporte pas mal d'autodérision, ce qui décomplexe nos tendances à faire la grise mine. Et puis c'est un roman juste, qui ne fait pas dans la dentelle alors que Junior porte un jugement sur les indiens de la réserve, sur leur tendance à se réfugier dans l'alcool et la fainéantise, et sur la condamnation, presque jalouse, contre celui qui veut s'en sortir et qui semble commettre un acte de traîtrise (de quitter la réserve, quelle honte !). 

Enfin bref, l'auteur a réussi un exploit à mettre dans la balance toutes ces considérations de valeurs et de place dans la société sans vilipender l'un plus que l'aure, l'histoire montre que tout le monde porte la responsabilité de ses erreurs. Et Junior apparaît comme un petit bonhomme courageux et trèèès attachant. J'ai aimé sa manie de gribouiller son journal, ses dessins sont cocasses et révèlent tant de vérités cachées... J'ai vraiment, vraiment apprécié ce qu'il y avait dans ce roman, c'est comme lire le journal d'un adolescent mal dans sa peau, avec une dose de tendresse et de cynisme, et surtout une volonté de ne pas accepter la fatalité. Junior est un gamin qui ne se plaint jamais, qui veut aller toujours plus loin, en se posant les bonnes questions, en reconnaissant que ce n'est pas rose tous les jours, après tout c'est la force d'y croire qui le fera sortir des situations les plus pathétiques. Toujours. En refermant ce livre, j'en étais plus que convaincue ! 

Albin Michel jeunesse, coll. Wiz / Septembre 2008, 280 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
Illustrations de Ellen Forney

Gawou a bien aimé, Cuné pas du tout
Claire a adoré

23 mai 2008

Un Monde sans rêves - Nicola Morgan

un_monde_sans_r_vesDans un futur proche, au coeur de la société anglaise, le libre arbitre a été totalement effacé de la conscience des humains, désormais divisés en Citoyens ou en Exclus, ceux qui refusent l'implant d'une puce dans leurs cerveaux pour inhiber toutes émotions. Imaginez une vie sans imagination, pré-programmée, sans la possibilité de rêver, d'espérer ou d'étonner. Un monde sans rêves. Dans cette Cité, la fiction a été interdite, l'émotion proscrite et l'espérance totalement évanouie. Pourtant, il y a les résistants, avec le Poète et Milton parmi les têtes pensantes. Le premier a choisi de s'exiler à Balmoral et recueille les nouveaux-nés que lui confie son camarade qui vit dans les tunnels de la Cité. Plus qu'un meilleur cadre de vie, le Poète offre à ces enfants une motivation pour boucler un projet élaboré de longue date. Et seize ans plus tard, trois adolescents, Livia, Marcus et Tavius, sont rappelés auprès de Milton pour venir en aide à la communauté des Exclus, frappée par une épidémie de peste.

J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman, totalement transportée dans cet univers que je pensais implacable et difficile de prime abord. Je me suis trompée, car j'ai découvert, certes, un monde terne et figé, où les Gouvernants aspirent les expressions de vie chez les Citoyens. Et ceux qui refusent une totale soumission, les Exclus, doivent endurer une vie clandestine et misérable dans les souterrains. Malgré tout cela, l'ambiance de ce livre n'est pas du tout glauque. L'oppression régnante et l'injustice flagrante poussent à encourager nos trois jeunes "soldats" à accomplir leur mission quasi désespérée (se rendre à la Tour centrale pour corrompre le système en place). C'est entre leurs mains que repose l'avenir de leur société, il leur faudra du courage et de l'intelligence, en plus de la bravoure pour affronter les Pols, cette milice qui abat de sang-froid tous les récalcitrants. Et je vous garantis une bonne dose de tension et de rebondissements, ça se lit très vite, c'est prenant. Ce roman de science-fiction n'est pas un produit pur jus, il élabore des théories mais ne s'embarque pas dans des phénomènes étranges et difficilement explicables. C'est simple, l'explication de la fin est même époustouflante, voir très séduisante. Cette histoire a pour atout majeur d'être truffée de clichés littéraires, parfois même c'est la clef pour résoudre l'énigme de ce Monde sans rêves. Oui, ce roman est totalement surprenant, vraiment enthousiasmant.

Albin Michel, 2008 - Coll. Wiz - 230 pages - 12€

Traduit de l'anglais par Raphaële Eschenbrenner. Titre vo : Sleepwalking.

 

A également été lu par Mélanie

Publicité
Publicité
15 mai 2008

Comme des soeurs - Elizabeth Craft & Sarah Fain

comme_des_soeursAmies inséparables depuis le collège, Harper, Sophie, Kate et Becca vont devoir se séparer pour partir à l'université. Mais l'onde de choc a lieu lorsque Harper annonce qu'elle plaque tout pour son rêve : écrire un roman. (En fait, ses véritables raisons sont cachées et la copine, pas sympa, préfère se taire pour garder la tête haute.) Résultat, toutes les quatre s'emballent et font le choix d'aller jusqu'au bout de leurs rêves. Sophie renonce à l'université du Colorado et part inscrire son Etoile sur le chemin des stars à Hollywood, Kate tourne le dos à Harvard et s'envole pour l'Europe à la quête de son rêve (oui, elle ne sait pas ce dont elle rêve, la gourde !). Seule Becca, la plus réservée, ne change pas d'un iota et part dans le Vermont pour devenir une championne de ski. Un seul challenge, imposé par ses amies, celui de tomber amoureuse.

Même pas dix pages lues, et déjà vous sentez que vous allez engloutir ce roman ! D'un coup, d'un seul, vous faites leur connaissance et gagnez quatre copines que vous n'allez plus lâcher ! Leurs histoires sont un mélange d'humour, de causticité, de rebondissements chevaleresques, de tension surmontable et digeste, et tout ça in the name of love ! ;o)

En fait, c'est un roman qui prône les grandes valeurs de l'amitié avec un A majuscule, qui vous rappelle combien vous êtes prêtes à tout pour épauler une camarade, lui pardonner ses mensonges, la secouer gentiment pour la forcer à sortir la tête de l'eau. Parce que ce roman vous en raconte des vertes et des pas mûres, ok la complicité entre les quatre filles est le noyau dur et incassable, qui sert de carburant pour les matins grincheux ou les lendemains désenchantés, ou simplement pour se prendre la main et accomplir Son Destin. Leur amitié précieuse sert aussi de tampon pour les bleus à l'âme, pour les petites vérités qui ne sont pas bonnes à dire, pour les secrets tus en leur âme et conscience. Car malgré les apparences d'une vie facile, les filles vont aussi connaître des embûches - les appels des sirènes et les miroirs aux alouettes. Bref, c'est un roman qui rappelle Quatre filles et un jean d'Ann Brashares, dans le registre vivifiant, très drôle, et midinette !   

Editions Albin Michel, 2008 - coll. Wiz - 440 pages. 14€

Traduit de l'anglais (américain) par Madeleine Nasalik.

NB : Après vérification, une suite est donc déjà disponible : Footfree and Fancyloose (sortie 2008 pour les USA). Et la série ne semble pas s'arrêter là !

L'avis de Gaelle la libraire ;o)

28 avril 2008

Une (irrésistible) envie de sucré - Meg Cabot

une_irresistible_envieAncienne star de la pop, Heather Wells est aujourd'hui directrice adjointe de Fisher Hall, une résidence universitaire new-yorkaise. C'est un nouveau départ pour elle, avec un salaire de misère, quelques kilos en trop et la nauséeuse nostalgie du passé (petit ami goujat, fortune lapidée, carrière ruinée). Elle a trouvé refuge auprès de Cooper Cartwright, le frère de son ex, qui a hérité d'un immeuble par un grand-père excentrique. Elle occupe le deuxième étage du bâtiment rose sans payer de loyer, en échange elle s'occupe de sa comptabilité. Cooper est détective privé. Heather a un gros béguin pour lui, il est sexy, intelligent, gentil et attentionné, fâché avec sa famille, bref il est totalement différent de Jordan (son ex). Mais Cooper ne semble préférer que les grandes bringues brillantes qui font sentir au taille 46 de Heather une cruelle différence ! Qu'importe, la jeune femme de 28 ans est bien décidée à s'investir dans son job et de venir à bout de sa période d'essai de six mois à Fisher Hall. Or, c'est le drame : deux filles sont retrouvées mortes, à quelques jours d'intervalle. Heather refuse l'hypothèse de l'accident ou de la coincidence malheureuse, elle est persuadée d'avoir affaire à un tueur en série ! Paniquée, elle demande l'assistance de Cooper, essuie les rebuffades de la police et s'improvise détective en herbe pour démasquer le coupable. Sauf qu'à ce jeu-là, Heather Wells n'est pas la plus futée ni la plus perspicace des fins limiers !

C'est drôle, léger, appétissant et savoureux. C'est une lecture facile, idéale pour la détente. Aux USA, cette série est publiée en section adulte car elle se destine bien évidemment à tous, pas seulement à la jeunesse.  

Quelques perles, au passage, du genre : "Comment fantasmer sur quelqu'un une fois qu'on l'a vu en robe de chambre ?" ... Oui, moi ça me fait rire !  :o)

Traduit de l'anglais (américain) par Florence Schneider - Titre vo : Size 12 is not fat

Editions Albin Michel, 2007. Coll. Wiz - 427 pages.

Extrait : "Enlacer Rachel, c'est un peu comme enlacer un bâton. Elle est si maigre. Elle me fait un peu pitié. Qui voudrait enlacer un bâton ? Soit, je sais qu'il y a quantité de gars qui courent après les mannequins. Mais... enfin... quel homme normalement constitué voudrait étreindre - ou être étreint par - un sac d'os saillants ? Si encore elle était naturellement mince. Seulement voilà... je sais que Rachel se prive de tout, parce qu'elle a envie d'être comme ça. ça me paraît tordu."

20 mars 2008

La Disparition d'Anastasia Cayne - Gregory Galloway

anastasia_cayneC'est au début une histoire simple et ordinaire autour d'une rencontre entre deux lycéens que tout séparait. Le narrateur est un garçon effacé, la jeune fille - Anna - vient d'arriver en ville et affiche une attitude qui la différencie d'emblée du reste du troupeau. Avec son look gothique, ses mèches blondes et son maquillage noir, elle impose son style, en plus d'être totalement imprévisible et foncièrement originale. Par exemple, Anna aime écrire des nécrologies, 1516 au total, soit le nombre de tous les habitants de la ville. C'est une fille qui cultive une curiosité insatiable : elle lit sans arrêt, écoute de la musique, regarde des tonnes de films et surfe sur le Net pour se chercher de nouveaux bouquins à lire, de nouveaux disques à écouter, de nouvelles choses à voir. Il n'existait rien au monde qu'elle n'ait pas envie de connaître. Le narrateur est rapidement séduit par Anna. Ils vont sortir ensemble, et la jeune fille pimente leur relation avec des cartes postales, des livres, des chansons, des codes secrets... Et puis un jour, Anna disparaît. Le narrateur va tenter de comprendre les messages codés qu'elle a laissés, persuadé que ce sont des indices pour la retrouver.

C'est un roman singulier, où règne une atmosphère étrange et indicible. La disparition d'une adolescente de 16 ans va plonger le narrateur dans un profond désarroi. Anastasia Cayne avait tout pour elle, mais était différente des autres. Rebelle, gothique, intelligente, atypique et frondeuse. Sa disparition est d'ailleurs étrange, car elle est parsemée d'indices, probablement abandonnés par la jeune fille elle-même.
Cela occupe toute la deuxième partie du roman, avant cela il faut passer par une lente mise en place qui implique l'arrivée d'Anastasia Cayne en ville, l'amitié naissante, et la personnalité complexe de cette fille qui aime écrire des nécrologies, par exemple.
Le roman ne répond pas à toutes les questions (pour cela, il me semble que des sites internet américains avaient été créés pour inviter les lecteurs à pousser leur soif de savoir). Anastasia Cayne est un micro phénomène, celui qui s'applique à ne pas juger sur les apparences, à jongler entre le réel et le fantasme.
Ce roman n'est pas sans rappeler Qui es-tu Alaska ? de John Green (Scripto Gallimard) pour le traitement réservé à la disparition subite d'une adolescente, et qui reste sans explication.
Un roman délicat et poignant, également fort déstabilisant. .

Albin Michel jeunesse, coll. Wiz Suspense - 362 pages - 15€

Traduit de l'anglais (américain) par Nathalie Peronny.

http://www.assimpleassnow.com

D'autres avis de lecture : Cuné ; Marie ; Chez Claire (bis) ; Citrouille ; Ricochet ; Sitartmag ; Les Minots

19 février 2008

Fantômes à tous les étages - Laura Ruby

fantomes_a_tous_les_etagesLa charmante bourgade de Cape May se trouve à la pointe du New Jersey, en bordure d'océan, et est réputée pour « ses maisons victoriennes pareilles à des gâteaux nappés de sucre glace rose et blanc, ses plages ensoleillées et jonchées de diamants de mer, et ses nombreux fantômes égarés ».
Sur ce dernier point, l'information n'est pas de source publique.
Lily Caldwell, 13 ans, va en faire l'expérience, et ce, au terme d'une aventure éclatante, pleine de rebondissements, et étonnante de fraîcheur.
Sa mère Arden vient de quitter son énième boyfriend, n'a plus un sou en poche et trouve salutaire l'invitation de son oncle Wesley d'occuper la maison d'été de la famille Wood. Cette demeure au luxe rococo a toutefois été le théâtre de drames tenus secrets, qui impliquent un incendie criminel ayant coûté la vie de l'oncle Max et entraîné la mort prématurée de l'arrière-grand-mère Katherine...
Lily est une adolescente assez amère, forcée de suivre les lubies de sa mère fofolle et irresponsable. Elle voit dans cette nouvelle vie à Cape May une étape provisoire, en attendant son entrée au collège, et avant une prochaine virée vers un ailleurs plus réjouissant - pense-t-elle.
Aussi classe soit-elle, la maison lui apparaît lugubre et étrange. Des objets disparaissent, des souffles se font entendre, son linge est teinté en rose, ou son visage est barbouillé de maquillage grotesque. Pourtant rationnelle, Lily croit de plus en plus que la maison est hantée !
Pour comprendre les mystères du 206 Perry Street, Lily va donc espérer trouver dans les archives de la bibliothèque quelques précieuses indications sur sa famille. Aidée dans cette mission par un esprit fantôme, Lily est aussi soutenue par un garçon qu'elle vient de renverser près de chez elle, un dénommé Vaz, aussi séduisant que mystérieux !

Je n'ai pas assez de qualificatifs pour exprimer ce que la lecture de « Fantômes à tous les étages » saura vous apporter : elle est étonnante, captivante, pleine de rebondissements jusqu'à la fin. Elle n'est pas totalement du domaine du fantastique, même si quelques fantômes planent ci et là, ces derniers tiennent une place assez plaisante, mais que j'estime plutôt espiègle ! Oubliez toutes les histoires à la Casper ! Ce roman saura davantage vous épater, par sa fraîcheur et sa richesse. L'histoire fourmille d'anecdotes, de retournements de situations. C'est finalement plus une quête des origines, une recherche sur les secrets de famille. Et le résultat est une vraie réussite ! On se laisse happer par l'histoire, qu'on lit d'une traite.
A souligner aussi : la merveilleuse couverture a été réalisée par Benjamin Lacombe !

Albin Michel jeunesse, coll. Wiz. 296 pages / 13 €

Traduit de l'anglais (américain) par Nathalie Serval

7 février 2008

L'Horloge du Temps - Jeanette Winterson

horloge_du_tempsLondres, en 2009. Silver Rivière, 11 ans, suit sa tante Mme Jetandor, désormais sa tutrice légale, chez un antiquaire, grand collectionneur d'horloges, qui tient boutique, appelée Tempus Fugit, dans la capitale. Cet homme se nomme Abel Abysses et c'est une vieille connaissance de la famille Rivière. Abysses recherche un objet rare et précieux, le Garde-Temps, et espère cuisiner la petite fille pendant son séjour à Londres, avec toute la complicité de la sotte Mme Jetandor.
Il y a quatre ans, les parents de Silver et sa petite soeur ont pris le train pour rejoindre Abysses et lui présenter cette horloge, mais la famille a brutalement disparu, emportée par une Tornade Temporelle.
Qu'est-ce donc ? Le gouvernement s'alarme, les scientifiques n'ont aucune réponse. Brutalement, le Temps s'emballe et fait un arrêt sur lui-même, parfois les personnes plongent dans le passé, parfois dans le futur, mais il est impossible d'en revenir.
Il y a une personne capable d'apporter des solutions : Régalia Mason, de la société Quanta qui s'occupe d'acheter le temps pour le revendre aux plus offrants. Mais collaborer avec cette femme redoutablement belle, potentiellement dangereuse, ressemble à s'y méprendre à pactiser avec le Diable !
De son côté, Silver ignore véritablement où se trouve l'horloge convoitée par Abel Abysses ET Régalia Mason. Mais elle comprend très vite qu'il faut fuir ces deux-là et se réfugier auprès du peuple des Divergents, des habitants sous Terre, où Silver vient de rencontrer un nouvel ami, Gabriel, qui a pour fidèle compagnon un Mammouth du nom de Goliath.

L'aventure commence dans le manoir familial, Château-Chevêtre, étrange demeure qui tombe un peu en ruines, mais qui semble vivante et pleine de trésors cachés. Puis l'histoire nous emporte à Londres, dans une boutique extraordinaire, mais habité par un antiquaire faussement débonnaire. Et puis brusquement, c'est la découverte de nouveaux décors, de possibilités infimes et innombrables, d'ouvertures à une imagination complètement folle. C'est passionnant, étourdissant presque. Mais il faut s'accrocher aux détails, car ça tourbillonne dans tous les coins.
C'est un réel divertissement, un pur bonheur d'évasion et c'est très richement décrit, soigneusement paré, avec une ingénieuse solution pour la fin, qui a d'ailleurs failli me duper ! A noter, aussi, que la jeune héroïne, Silver Rivière est la digne héritière de ses ancêtres les pirates, et doit son prénom en clin d'oeil à Long John Silver de L'Île au Trésor.
Un roman qui ne finit pas de nous surprendre !

Albin Michel jeunesse - coll. Wiz - 360 pages.  15 €

Traduit de l'anglais par Hélène Collon. Titre vo : Tanglewreck.  Couverture : David Wyatt.

A aussi été lu par Mélanie (Book in !)

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 > >>
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité