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Chez Clarabel
hachette jeunesse
11 février 2010

Une petite fille à qui l'on offre une belle poupée caresse d'abord son visage de faïence, du bout des doigts, ...

... effrayée à l'idée de froisser des dentelles si propres. Puis elle la prend, elle joue. Elle s'aperçoit, presque déçue, que son jouet se plie à tous ses caprices. Toute belle et neuve qu'elle est, la poupée ne fait rien de plus qu'une autre. Elle sourit, quoi qu'on lui fasse. Pour finir, la petite fille montre son nouveau jouet à ses amies. Bientôt, la poupée de chiffons, démembrée et le crâne fendu, attendra sous un meuble qu'on lui prête attention.
Elle attendra longtemps.

intruseNous sommes à Vienne, au palais du Hofburg, en 1815. Une silhouette se faufile dans les cuisines et cherche un dénommé Martin, valet de son état. Sous ce déguisement d'homme, se cache la délicieuse Fanny, une corsetière amoureuse, qui a reçu la visite d'un individu venu la prévenir qu'elle se trompait sur son amant. En fait, Martin est le vicomte Frédéric de Waldaw, brillant diplomate qui tente d'avancer ses billes, malgré le climat tendu qui règne en Europe (Napoléon a été exilé sur l'île d'Elbe, les émissaires de tous les pays, Wellington et Talleyrand pour ne citer qu'eux, sont réunis à Hofburg), la police secrète est sur les dents, notamment après avoir repéré l'intrusion de Fanny, avant qu'elle ne se volatilise dans les couloirs du palais. Bref, chacun cherche son chat !

Comble de tout, Fanny fait aussi la rencontre du tsar Alexandre et se voit offrir d'ouvrir le bal à ses côtés ! La demoiselle attire toutes les attentions, Frédéric est blême, fou de rage, conscient du scandale et du drame, sa douce court de graves ennuis, le pire c'est qu'elle semble à mille lieux de s'en soucier, puisqu'elle prend un immense plaisir à broder des histoires sans queue ni tête sur ses origines, son identité secrète, sa recherche de la vérité, et même sur l'évasion de Napoléon ! Rira bien qui rira le dernier...

Alors, forcément, on trouve du marivaudage, des complots, des messes basses, de la vengeance, de la séduction, des culbutes dans un grand feu de passion, parfois des culbutes acrobatiques et même proprement inexplicables (la scène dans la cave, hmm, j'ai besoin d'un dessin !).  Le tout se dresse sur un fond historique habilement brossé, on croise un tsar, une impératrice, des princes et des ducs, tous tombent quasiment en pâmoison pour la belle roturière. J'en viens donc à l'incroyable somme de situations téléphonées, de coincidences aberrantes, de fautes d'étiquette et de circonstances grossières et invraisemblables. Est-ce un râle que je sens au fond de la gorge ? (Non.)

Rendons justice à cette lecture, c'est parfaitement entraînant, fluide, romanesque. On traite de politique, de pouvoir et d'amour en dansant la valse ou le menuet, entre une bouchée de quenelle et le sorbet à la rose, après une vive émotion dans la salle des redoutes où se tient le ballet, suivront quelques bouffées de chaleur dans une alcôve, des menaces de mort, un duel au clair de lune, la promesse d'une fuite et d'une autre vie, de la précipitation, du feu, de l'action... Ouh, je confesse, monsieur le juge, un nouveau crime : le plaisir coupable de lecture ! Oui, encore.

Je ne pensais pas que cela allait me plaire à ce point, je n'avais lu que 30 pages et j'avais reposé le livre, avec une petite moue d'insatisfaction, puis par miracle j'ai repris ma lecture et je me suis surprise à tourner les pages en gloussant comme une midinette, oui, oui. J'ai honte, mais tant pis. Ce roman m'a même fait penser à la série d'Anna Godbersen, même si je déplore n'avoir point trouvé de visage en forme de coeur, je me suis consolée avec d'autres poncifs du genre. Nulle ironie de ma part ! C'est une lecture distrayante et cela me convient ! Je lirai le prochain tome avec grand plaisir.

Intruse ~ Nicolas Jaillet
Hachette, 2010 - 236 pages - 12,90€

lire un extrait

 

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1 février 2010

Haley Randolph, les sacs à main & moi

Première pensée en commençant cette lecture : on croirait la série de Meg Cabot avec Heather Wells, mais ce n'est pas du Meg Cabot. Non, hélas. Il s'agit du deuxième volet des aventures de l'apprentie détective, Haley Randolph (cf. Petit crime et sacs à main). Le principe est néanmoins identique : l'héroïne a une vingtaine d'années, elle est en plein virage professionnel, en attendant d'obtenir son diplôme universitaire pour une ambition pas bien définie, Haley gagne sa croûte en travaillant chez Holt, un grand magasin de produits ringards. Le patron de cette boîte, Ty Cameron, est aussi son petit ami. Du moins, la situation n'est pas très claire non plus car le couple ne se voit jamais, ne se parle pas, ne couche pas ensemble et n'a pratiquement rien en commun. Autant de déductions dans la petite tête de la jeune femme qui la font douter sur un avenir prometteur.
Petit_poison_et_gros_soucis_de_Dorothy_HowellL'histoire commence mal pour Haley. Alors qu'elle s'engage à dépanner une pauvre fille embauchée pour être serveuse, lors d'un défilé de mode avec déjeuner, elle réalise que l'ancienne fiancée de Ty est présente dans la salle. Elle opte pour une solution de camouflage et opère son service ni vu ni connu. Mais quelques heures plus tard, l'ennemie jurée est retrouvée morte dans les toilettes de Holt. Ce sont les deux inspecteurs, Madison et Shuman, qui reviennent enquêter sur le crime (cf. Petit crime et sacs à main) et désignent comme suspect idéal Haley Randolph. Brouillonne, maladroite, muette sur son emploi du temps, menteuse et manipulatrice, Haley est loin d'être convaincante sur sa bonne foi et son innocence, et sa situation sentimentale vire à la débandade lorsque Ty annonce son départ pour l'Europe, sans démentir les rumeurs selon lesquelles il aurait renoué avec son ex-fiancée.
Tout est très mouvementé dans la vie de Haley, qui en rajoute une couche en prenant un malin plaisir à tout compliquer. Elle manque aussi de transparence concernant sa vie privée, son boulot, sa relation avec sa mère, son emploi du temps et j'en passe, j'ai fini par craquer, cette fille est insupportable et cultive, de plus, un méchant penchant pour les grossièretés. (Merdalors ! à tous les sauces...)
La fin, toutefois, m'a redonné le sourire car j'ai trouvé la scène cocasse, avec un certain penchant vers Bridget Jones et Mark Darcy (si ! si !). Tout les sépare, elle est convaincue qu'il ne la mérite pas, elle décide de rompre, tandis que le beau gosse nous offre une divine répartie avec le plus grand flegme. Oui, là j'adore mais hélas c'est trop tard et nous sommes arrivés à la dernière page.
Dommage.

Petit poison et gros soucis ~ Dorothy Howell
titre vo : Purses and Poison
Hachette, 2010 - 328 pages - 14,90€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau

11 janvier 2010

(en aparté)

le clin d'oeil de la  page 147 :

Ses prunelles sombres et luisantes paraissaient presques noires ; elles étaient voilées, teintées comme les vitres du corbillard que conduisait Lena ; elles ne trahissaient rien, ne reflétaient rien ; elles se détachaient sur un visage blanc comme neige, marmoréen, d'une pâleur qui n'avait rien d'étonnant chez le reclus de la ville.

ban_16_lunes

10 janvier 2010

16 Lunes ~ Kami Garcia / Margaret Stohl

It's not always rainbows and butterflies
It's compromise that moves us along,...

Encore une histoire de lycée et d'adolescents qui vont tomber amoureux, contre l'avis de tous, tiens ça change un peu de constater qu'il s'agit d'un narrateur, Ethan, un gentil garçon qui vit avec son père, écrivain reclus dans son bureau depuis la mort de son épouse, et Amma, celle qui prend tout en charge dans la maison et ne plaisante pas avec la discipline. Nous sommes à Gatlin, "l'épicentre du milieu de nulle part", dans le Sud des Etats-Unis. Tout le monde connaît tout le monde, Ethan fait partie de l'équipe de basket, il appartient donc au groupe des gens in de l'école. La communauté n'aime pas les brebis galeuses, alors l'arrivée de la nouvelle élève - Lena Duchannes - crée l'émoi général. De plus, elle est la nièce de Macon Ravenwood, celui qu'on considère toqué du bocal et qui vit dans une grande maison hantée. La brunette aux yeux verts peut s'accrocher au volant de son corbillard noir - emprunté à son cher tonton - car Gatlin et ses âmes puritaines lui réservent un accueil de choix !

Ethan a néanmoins un choc en rencontrant la demoiselle pour la première fois, il semblerait que ce soit celle dont il rêve depuis des mois, celle qui le hante et lui parle dans la tête, celle qui lui donne à entendre une chanson qu'il est seul à percevoir, celle qui est prête à tomber et qu'il se sent dédié à sauver, bref elle est celle dont il est tombé fou amoureux.

En attendant, c'est beaucoup plus dense, plus sombre et plus énigmatique. Outre la superbe description de ce Sud traditionnel, on trouve dans cet épais roman une histoire très romantique autour d'une impossible histoire d'amour. C'est fâcheux. Car Lena a un secret, ne comptez pas sur moi pour vous donner le moindre indice, il faut souffrir une bonne centaine de pages pour en obtenir les premiers symptômes. Avec cela, on découvre aussi des secrets de famille, et même la généalogie d'une famille pas comme les autres, des faits historiques et des flashbacks à donner des petits frissons dans le dos. On trouve également une malédiction, des gentils et des méchants, héhéhé, rien de bien original dans le fond, mais on mord facilement à l'hameçon.

Et pourtant, j'ai connu des hauts et des bas avec ce livre. Des bas, parce que c'est un roman beaucoup trop long, certains passages sont inutiles, l'ensemble aurait gagné en dynamisme et même l'histoire d'amour mériterait d'être plus pêchue, parce que je ne l'ai pas trouvée particulièrement exaltante. La faute aux personnages qui manquent de charisme, à mon goût : Ethan est gentil, point. Lena est une Mary-Sue, bof. Non, franchement le couple ne me transporte pas et leur histoire me laisse de marbre.

Ce que j'ai apprécié, très clairement, c'est cette ambiance sudiste, l'atmosphère mystérieuse et envoûtante, et apprendre de fil en aiguille les arcanes d'une communauté qu'on jugeait lisse et ennuyeuse, Gatlin et les Filles de la Révolution, tout un folklore dépassé et pompeux, mais sous les couches de cette société, on trouve un autre monde, plus torturé et tout aussi codifié, et rien que pour ça j'ai trouvé que c'était vraiment pas mal.

Une suite, prochainement (parution en décembre 2010 pour les US) : 17 Lunes.

beautiful_creatures_16LUNESHachette, coll. Black Moon, 2010 - 635 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau
titre vo : beautiful creatures

20 décembre 2009

Sortilège ~ Alex Flinn

Hachette, coll. black moon, 2009 - 332 pages - 16€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau

sortilege

Kyle a tout pour lui : la beauté, la richesse, l'arrogance. Il est le fils du présentateur vedette du journal télévisé. Il fréquente une école privée pour gosses privilégiés. Il est sportif, a du succès auprès des filles et est élu prince au bal de fin d'année. Mais ce soir-là, Kyle a joué avec le feu en voulant se venger d'une fille - Kendra - qui lui a tenu tête en classe en affirmant qu'il n'était que superficiel et idiot. Dans la nuit, il découvre qu'elle est en fait une sorcière et se voit transformé en monstre. Pour briser le sortilège, il a deux ans pour aimer et être aimé, avant de recevoir le baiser libérateur.

Il s'agit bel et bien de la version modernisée du conte La Belle et la bête. Comme beaucoup, je connais essentiellement la version populaire de Disney, et franchement ça n'aide pas quand vous vous plongez dans l'histoire en tentant de chasser les images niaises et ridicules du film. Résultat, je n'ai pas follement accroché à ce roman mais je peux comprendre que d'autres apprécient. C'est un joli conte, une comédie romantique et pleine de magie, dont la morale finale vous explique que les apparences sont vaines, blablabla. L'histoire est racontée à la première personne, c'est Kyle lui-même qui déroule le fil de sa sinistre aventure. Cela commence par une incursion sur un forum du net, un détail qu'on retrouve plusieurs fois dans l'histoire, qui deviendra hélas un rendez-vous dont on aurait pu se passer ! Je n'ai pas été touchée par le personnage de Kyle, ni par sa punition et encore moins par son travail de rédemption. Comme on connaît toute l'histoire, on connaît inévitablement la fin. Alors, quel intérêt ? Bref, j'ai été déçue.

Avec cette lecture, j'ai compris une chose : je n'aime pas les contes de fées ! clic

-) par contre, je dis oui au film ! sortie US : 30 juillet 2010

Alex !!!!

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19 décembre 2009

Graceling ~ Kristin Cashore

Livre un : Le don de Katsa
Hachette, 2009 - 425 pages - 14,90€
traduit de l'anglais (USA) par Raphaële Eschenbrenner

gracelingKatsa est une Graceling, un être rare doté de pouvoirs incroyables : elle peut tuer un homme à mains nues.  Sa réputation a déjà fait le tour du royaume et au-delà des frontières, elle est la Lady tueuse. Orpheline et nièce du roi Randa, elle est à son service pour accomplir les basses besognes avec ses compagnons d'armes, Giddon et Oll. Parallèlement, avec la complicité de son cousin, Raffin, le fils du roi, elle est à la tête du Conseil, une association secrète qui agit pour le bien et pour venir en aide à des situations de détresse. Leur dernière mission - libérer le vieux père du roi de Lienid - place sur le chemin de Katsa un individu dont les pouvoirs semblent être de compétence égale avec les siens. Cette rencontre rend la jeune femme perplexe, elle assomme le type au lieu de le tuer et prend la fuite. 

En fait, Katsa va prochainement retrouver son adversaire lorsqu'il se présente au château du roi Randa en tant que prince Greening Grandmalion de Lienid. Il est en quête d'informations sur l'étrange disparition de son grand-père, Tealiff, qui se trouve à l'abri dans les couloirs secrets des appartements de Raffin. C'est encore trop tôt pour faire confiance à ce jeune prince, et les membres du Conseil se tiennent à carreau. Katsa accepte pourtant de s'entraîner avec lui - il se prénomme Po, faisons plus court - et une connivence se crée. La jeune femme découvre des facettes cachées, prend conscience d'être une marionnette entre les mains de son oncle, ne veut plus assumer cette part de bestialité qui la rend si différente des autres et la tient à l'écart, Katsa découvre en Po un ami sûr, lui aussi possède le don du combat et pour la première fois elle se sent comprise et en confiance. Cela va leur permettre d'étudier la raison de l'étrange kidnapping de Tealiff, et de fil en aiguille d'étonnantes révélations vont fleurir !

J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman. Un roman dont le souffle gagne peu à peu le lecteur. Entre fantasy et romance, l'histoire a de formidables atouts pour étourdir en nous entraînant dans ce monde merveilleux et inquiétant des Gracelings. Les personnages sont de toute beauté, Katsa en tête est une jeune femme forte et qui revendique son désir d'indépendance et d'être libre. Elle refuse le mariage, les enfants et les prétendants. Aussi, est-elle bien embêtée lorsqu'elle prend conscience de ses sentiments pour le prince Po (formidable personnage, entre nous, compréhensif, charmeur, vaillant...). Il n'y a néanmoins pas un torrent d'érotisme dans ce roman (ou si peu), nous sommes à la frontière du roman pour jeunes adultes, mais point d'hypocrisie non plus car Katsa et Po vont vivre leur amour en choisissant d'être des amants. D'où passage à l'acte. (Je le précise, si vous souhaitez le confier à des lecteurs qui pourraient s'émouvoir d'une telle audace ! ;o) La description de la scène est gentille, je peste !).

A partir du moment où la liaison est affichée, le couple n'en devient pas niaiseux pour autant, et c'est tant mieux ! La demoiselle est une tigresse, son alter ego se révèle d'une noblesse exemplaire et digne pour établir le bon équilibre. En fait, l'émotion est très souvent bridée, ou n'est-ce que mon sentiment, au profit de l'action : longues chevauchées dans la forêt, lente ascension des cols montagneux, et j'en passe. L'ennemi que doivent affronter Katsa et Po est particulièrement redoutable, à tel point que la fin de l'histoire en devient frustrante (trop précipitée et improbable) ! Ce sont des défauts infimes, sans conséquence, car j'ai diablement savouré cette lecture ! Et n'imaginez pas que ce livre soit hermétique, totalement froid, exempt d'émotions sincères, il en possède aussi. D'ailleurs tous les instants que passent Katsa et Po ensemble sont de très, très beaux moments qui donnent le sourire (et serrent mon petit coeur de midinette).

Verdict : J'AI AIME ! Amis lecteurs, je vous préviens, nous sommes cernés par une pile de romans dont les échos sont tous meilleurs les uns que les autres. Les jours qui suivent vont nous perdre ! Comment allons-nous survivre !?! ... :/

Le nouveau roman de Kristin Cashore, déjà paru aux USA, s'intitule Fire. Il n'est pas la suite de Graceling, mais il est lié, il se passe trente ans plus tôt et introduit un personnage d'une importance considérable. Le troisième livre à paraître, Bitterblue, se passera six ans plus tard. J'ai hâte !!!   

 

-) pour lire un extrait

illustration couverture française : Anne-Claire Payet
la couverture uk graceling_vo2graceling_vo (us)

-) à lire, sur le blog de l'auteur, un billet où elle expose qu'elle n'a pas franchement de béguin pour tel ou tel acteur, mais plutôt des béguins pour des personnages - nuance !  j'ai trouvé ça excellent, car finalement je me sens un peu dans le même cas (bientôt je listerai tous ces personnages qui me font perdre la tête !)  LIEN

17 septembre 2009

Les éveilleurs, Livre 1 : Salicande ~ Pauline Alphen

Hachette, 2009 - 520 pages - 14,90€

Les__veilleursOuhlala, encore un très bon roman que voilà ! Encore une nouvelle série aussi, ce n'est pas drôle, et puis ce premier tome frise les 500 pages, mais pardi ça vaut fichtrement le coup ! L'histoire est pleine de mystère et pleine de charme, les personnages ont énormément de charisme, l'action est assez lente pour commencer mais elle se déguste, tout se met en place tranquillement, et pas besoin de rebondissements haletants pour s'y sentir à son aise et pour apprécier suivre ce rythme en apparence débonnaire.

Nous sommes donc à Salicande, une cité créée en 2208 par le grand-père des jumeaux Claris et Jad. Les adolescents ont douze ans, ils ont toujours vécu dans le cocon du château et du village. Pourtant, il y a neuf lunées, leur vie a été bouleversée par la disparition énigmatique de leur mère Sierra. Leur père ne s'est d'ailleurs jamais remis de ce départ et a préféré se réfugier dans le phare, où sont entreposés des milliers de livres. L'éducation des jumeaux a été confié à Blaise, autrement dit le Mandarin, un précepteur hors pair qui manie le cynisme avec brio, c'est un homme très intelligent, avec des capacités aussi extraordinaires que communiquer avec son chat - le Gris - ou avec les chouettes. Et puis, Chandra, leur nourrice, très présente par sa tendresse, apporte aux deux enfants un équilibre quasi parfait. Claris est une jeune fille pleine d'énergie qui rêve d'aventure et de chevalerie, c'est aussi une grande lectrice, féministe et bornée. Jad, son frère, est plus renfermé, sérieux et calme, il est tombé gravement malade la nuit de la disparition de sa mère et depuis il souffre de migraines fréquentes et douloureuses. En fait, Blaise n'en dit mot mais il sent un changement imminent, dans la vie des jumeaux et pour Salicande. Trublion à sa façon, il n'hésite pas à confier des objets interdits, à parler des Temps d'Avant et à évoquer Sierra pour émoustiller nos protagonistes qui s'endormaient sur leurs lauriers.

Car le rythme du roman est indolent, n'attendez pas une explosion de faits nouveaux et insolites, mais admirez la finesse des personnages, leur beauté intérieure et profonde, leur personnalité délicieusement excentrique, la part des mystères et des questions qui fourmillent. Ici, pas besoin d' être retentissant, comme dit Blaise, "la magie n'existe pas, ce n'est qu'une autre façon de se servir de son cerveau". Le roman fait néanmoins place au fabuleux, grâce à son univers typique et prononcé, sa part d'imagination, son romanesque. Pauline Alphen signe là un premier roman débordant d'enthousiasme, où transpire aussi son amour pour la lecture (il suffit de relever les nombreux clins d'oeil aux oeuvres de la littérature jeunesse pour le comprendre !).

-> pour lire un extrait

merci Cécile d'avoir partagé ce coup de coeur !

coup de coeur aussi pour la librairie Rêv'en Pages

 

6 février 2009

Journal d'un vampire - LJ Smith

Profitant du succès de la série Twilight de S. Meyer, Hachette republie la série de LJ Smith (préalablement disponible chez J'ai Lu, en 2000) : The Vampire Diaries. Si, toutefois, vous pensiez retrouver l'excitation ressentie avec l'histoire d'Edward et de Bella, vous risquez d'être déçus. (Comme moi.)

417sMal_2BWVL__SS500_A Fell's Church, en Virginie, Elena est la reine du lycée, belle et adulée par tous. Pourtant le nouvel élève, Stefan Salvatore, lui bat froid. Ce type est mystérieux, il est d'une beauté inhumaine, il conduit une porshe, il a des origines italiennes, son blouson en cuir taillé sur mesure sent l'argent et l'aisance. Ce qu'il cache, on s'en doute, est son identité vampirique. De même, le garçon est hanté par le souvenir d'une femme aimée, qu'il a perdue, et c'est sous les traits d'Elena qu'il croit la retrouver. Voilà pourquoi il se sent à la fois attiré et dégoûté par elle. Il doit aussi se protéger contre son frère, Damon. Stefan veut vivre au grand jour, renoncer à l'obscurité. Mais une triste réalité se rappelle à lui : un corps a été retrouvé, vidé de son sang. Tout accuse le dernier arrivant à Fell's Church - Stefan Salvatore. Mais Elena veut prouver son innocence.

J'ai hélas trouvé que cette lecture était d'une niaiserie finie, bourrée de clichés, pas du tout aidée par les personnages qui sont bien fades. Toutefois, ce n'est pas qu'une simple 'vampire love-story'. L'intrigue se révèle plus sombre et torturée, avec des personnages à multiples facettes. Mais cela reste pauvre, sans consistance. Ne perdez pas votre temps.

La série est initialement en 4 livres, ce volume contient les 2 premiers tomes de la saga.

(J'en avais parlé en juin 2008 - ici - c'était mon printemps twilightien... je voyais Edward partout, mais je ne le trouvais pas exactement !)

Hachette, coll. Black Moon, 2009 - 16€

2 janvier 2009

Les chroniques de Khëradön 1. L'éveil du roi - Chris Debien

518JQioa9HL__SS500_A Everlaine, capitale des Terres tranquilles, le couple royal, Hazel et Adön, vit des heures sombres. La reine se meurt, épuisée par un accouchement interminable. Son époux aux abois prend une décision radicale, qui outre-passe ses convictions profondes, en acceptant de faire intervenir la magie noire. Le pire se produit, mais un fils naît. L'hériter Luther Khëradön.

Huit ans vont passer, le garçon assiste à la mort violente de son père et est élevé en retrait du pouvoir, sous la tutelle d'un magicien sage et puissant, Arax. C'est Kharän, un autre mage, qui assure la régence. Celui-ci prône une magie de l'éclat, en totale opposition avec les idées d'Arax, le fidèle de Luther. Ce dernier grandit donc en chérissant l'idée du partage, de la combinaison des magies, mais il est bien seul à penser ainsi. D'abord, parmi ses proches et ses partisans. Puis, au large du royaume, sur d'autres territoires, les mouvements de protestation grondent. La jalousie, la colère et les complots grossissent de toutes parts.

Luther, âgé d'une vingtaine d'années, est à son tour victime d'une tentative d'assassinat. L'épée de sa lignée est brisée, et le jeune homme va être frappé d'une inexplicable léthargie.

Aucun remède ne semble exister pour le sauver. Les fidèles protègent l'héritier du trône, pour maintenir un semblant de paix, laquelle est de plus en plus fragilisée. Dans l'ombre, la voluptueuse Maë est convoquée pour accomplir des miracles, sans se douter que le souverain est en train de tomber amoureux d'elle. Et la menace s'envole, par miracle. Mais les conséquences sur Luther sont profondes, marquantes et obligent le jeune homme à porter un masque en cuir.

Les Terres tranquilles sont totalement ravagées. Les disparitions mystérieuses du jeune roi, les attaques successives pour le supprimer, les trahisons des alliés et la montée en puissance d'une force occulte poussent Luther à prendre les armes pour sauver son statut. Une grande bataille l'attend, qui dépassera de très loin ce à quoi il avait été préparé.

**********

De la fantasy, moi j'avoue que j'en lis très peu. Ou pas assez. Ce n'est pas par faute de goût, mais par timidité. J'hésite, même si les résumés me tentent souvent. J'ai toujours peur de m'embarquer dans des mondes impossibles, à suivre des personnages qui portent des noms à coucher dehors, à devoir me concentrer pour recouper les relations entre les différents clans, bref j'ai une idée un peu usurpée de la fantasy... Mea culpa.

Ce premier tome d'une trilogie est en fait assez surprenant : tout de suite il accapare notre attention, il a une écriture vive et un rythme haletant. L'ambiance est cependant assez sombre, oppressante, faite d'apparitions glauques, de magies spectaculaires, de peuples bigarrés aux physiques repoussants. Et le combat est présent, la guerre menaçante, les affrontements sans répit, le sang dégoulinant... Le lecteur a une idée précise et peu appétissante du tableau, il faut mettre de côté sa sensibilité exacerbée, pas de place ici pour l'atermoiement.

D'après le peu que j'en sais, sur la fantasy et ses remèdes, j'ai senti que ce roman n'offrait rien d'original dans le décor et restait très traditionnel avec des héros valeureux, des femmes au charme redoutable, de la sensualité qui frise en marge, de la magie étincellante, des communautés diverses, des méchants, des gentils, du souffle épique... et j'en passe. Cela se laisse découvrir, même si la lecture ne révolutionnera pas votre culture dans ce domaine.

J'ai particulièrement aimé l'élan dramatique, le retournement des situations, les intrigues et les faux amis, la conspiration, la duperie et en même temps j'ai failli me lasser de cette atmosphère de cataclysme persistant. C'est très noir, de plus en plus poisseux. Je n'étais pas mécontente d'en sortir. Bizarre, n'est-ce pas ? J'avais besoin de me noyer pendant un temps, de me perdre dans d'autres dimensions mais il a fallu que je me sauve du marasme. Parce que, ça devenait usant.

Je présume que l'auteur nous réserve d'autres surprises, car il a su introduire des éléments - comme des nouveaux personnages - qui vont prendre leur importance pour la suite des aventures. J'avoue, je suis curieuse de connaître leur évolution...

Hachette, 2008 - 384 pages - 18€
Illustrations de Pascal Quidault

Un blog : http://kheradon.skyrock.com/

C'est grâce à Babelio et aux éditions Hachette que j'ai découvert ce livre.

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21 avril 2008

Nuits d'Enfer au Paradis - S. Meyer, M. Cabot, L. Myracle, K. Harrison, M. Jaffe

Nuits_d_enferCoupable, je reconnais m'être procurée ce livre car le nom de Stephenie Meyer y figurait ! Forte de mon ensorcellement pour sa série Twilight, je voulais lire autre chose d'elle, dans ce registre de la nouvelle, mais j'ai été épouvantablement déçue. Son texte, L'Enfer sur Terre, présente une démone, habillée d'une sublime robe rouge, qui est chargée de pourrir l'ambiance du bal de promo. Or, elle croise Gabi-aux-yeux-bleus et ses jambes flanchent. Pouah, pathétique ! C'est très pauvre, stylistiquement parlant. Pas du tout enthousiasmant. Je m'en suis rendue compte, aussitôt, en lisant la deuxième nouvelle, celle de Meg Cabot, La Fille de l'Exterminateur. Mieux écrit, le propos de l'histoire ne se révèle pourtant pas transcendant : un pastiche de Buffy the vampire-slayer ! Bof, le résultat est convenu et attendu au tournant. Un peu frustrant, quoi. Le bouquet de Lauren Myracle relève enfin le niveau d'un calme plat. Trois amis, Frankie, Yun Sun et Will, se rendent chez madame Zanzibar, une médium un peu barrée et capricieuse. Elle lance trois prédictions très floues qui remplissent d'insatisfaction la jeune narratrice (Frankie). Celle-ci met alors la main sur un bouquet ayant appartenu à une française qui lui a jeté un sort. Les yeux brillants, Frankie se sauve avec, malgré les recommandations formelles de madame Z. Ce bouquet porte malheur, et les trois voeux à venir vont bouleverser la nuit du bal de promo de nos trois protagonistes. Absolument délirant, au début. C'est très bête, mais très drôle. Puis ça vire lentement au glauque et finit dans le flip, mais heureusement avec une touche de second degré fort appréciable ! J'ai bien aimé, vraiment.

Madison Avery et l'Ange des Ténèbres de Kim Harrison raconte la soirée catastrophe d'une lycéenne de 17 ans, qui vient d'emménager dans un bled paumé chez son père, suite à la décision punitive de sa mère. Le bal de l'école se passe très mal, et Madison a une attitude méprisante. Elle se fâche avec son cavalier et s'apprête à quitter la salle, rouge de honte, quand arrive Seth, séduisant, inquiétant, bref attirant. Elle se sert de lui pour se venger de son ancien partenaire et part à son bras pour d'autres... aventures. La suite est intéressante, mais un tantinet brouillonne. J'ai failli penser à la série Dead like me, avec ce même humour cynique, mais quelques scènes me semblaient pataudes. Somme toute, le résultat est assez concluant. And last but not least, Baisers Fatals de Michele Jaffe, qui ouvre sur une scène fort palpitante avec un garçon et une fille qui s'empoignent, lui les deux mains autour de sa gorge à elle. Puis, l'un des deux s'écroule, KO. La suite ? Cela se passe huit heures plus tôt. Ce n'est pas trop mal non plus, assez long et bien amené. Le portrait de la serial-kisseuse est truculent, les dialogues impertinents. Bref, un bon gâteau moelleux pour mettre un terme à cette lecture qui ne fut qu'un en-cas, pour moi. J'attendais plus, de manière générale. J'ai été fort déçue par le texte de Stephenie Meyer mais agréablement surprise par Lauren Myracle. Cependant, cette lecture n'est pas un aller-simple pour l'Enfer ni les nuits blanches qui L'accompagnent... A tenter (mais les accros de Twilight seront amèrement déçus ! Vivement le tome 4 !).

Nuits d'Enfer au Paradis, recueil de nouvelles écrites par 5 auteurs américaines :

Stephenie Meyer, Meg Cabot, Lauren Myracle, Jim Harrison, Michele Jaffe

Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2008 pour la traduction française (par Maud Desurvire). 16€

A également été amorcé par Gawou

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2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
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Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
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