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Chez Clarabel
17 février 2007

Amours transversales ~ Catherine Cusset

J'ai toujours suivi avec intérêt la parution des livres de Catherine Cusset et je dois reconnaître que j'étais à chaque fois très contente et satisfaite de cette attente...
Pour ce dernier roman, "Amours transversales", je suis un peu désarçonnnée. Si vous avez aimé le côté un peu dérisoire de ses précédents romans, ce dernier est différent. J'ai découvert une écriture plus grave, un style plus abouti et recherché.. C'est assez intéressant mais en fait ça ne m'a pas comblée.
Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture, car elle ne retranscrit pas du tout l'histoire de ce livre. C'est vrai que c'est un chassé-croisé entre plusieurs personnes, qui se rencontrent à différentes étapes de leurs vies. On commence avec Myriam, qui se fait larguer par son fiancé, elle part se ressourcer dans les bras d'un ancient amant italien... On va la retrouver mariée à Xavier, qui va rencontrer la jeune Camille qui concluera le roman, mariée à un richissime new-yorkais.. Ce roman parle d' "amours transversales", comment dans notre vie, même mariée, rangée et toute sage, on peut passer par des moments où une rencontre, un regard peut tout chambouler. Les quatre parties de ce roman suivent les mêmes personnages, et ces personnes forment un lien visible aux seuls yeux du lecteur...
C'est assez compliqué à résumer, tout comme cette lecture d' "Amours transversales" est assez déroutante. Pour moi, ce n'est pas le meilleur roman de Catherine Cusset.

février 2004

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17 février 2007

Sept garçons ~ Anne Wiazemsky

Sept garçons est une fabuleuse histoire d'enfants: des garçons et seulement une fille se retrouvent un peu forcés de passer leurs vacances ensemble. Drôle d'idée d'adultes...
Roséliane ressent aussitôt de l'importance au sein de cette communauté exclusivement masculine. Eux, les garçons, roulent des mécaniques, font les crâneurs, inventent des jeux de plus en plus hardis... D'abord obligés et méfiants, ils vont tous apprendre à se connaître et s'apprécier véritablement.
Anne Wiazemsky ne se contente pas de raconter des vacances d'enfants (certes, d'une façon admirable!!); elle nous entraîne également dans l'après, dans les années à venir et les aléas de la vie..
C'est une lecture vraiment attachante. Très bien écrite. Avec des personnages touchants et inoubliables.

février 2004

17 février 2007

Le Prince et la Danseuse (1957)

marilyn_the_prince_and_the_showgirl_3Marilyn incarne Elsie Marina, danseuse dans le cabaret Coconut Girl, dans un quartier de Londres. La famille royale de Carpathie vient d'arriver en Angleterre pour célébrer le couronnement du roi George V.
Pour se distraire le temps d'une soirée, le Grand-Duc Charles rencontre cette américaine et s'émoustille à la vue d'une bretelle qui lâche sur la blanche et ronde poitrine d'Elsie. Il décide de l'inviter pour un souper dans ses appartements et pousser plus en avant quelques entreprises coquines.
Toutefois, Elsie n'est pas dupe. Elle boit vodka et champagne, fait des entorses au protocole, pourtant son esprit vif se rebiffe en rejetant les avances du régent ! Ce dernier, habitué à dominer son petit monde, voit rouge, s'esclaffe et s'époumonne... non vraiment, cette petite américaine le déconcerte et ça ne l'enchante guère.
Malgré cela, suivant les doux aléas du scénario aux gentils rebondissements, Elsie s'installe dans cette ambassade, opine du chef face au français impeccable de la reine mère, prétend connaître une certaine Sarah Bernhardt, surprend le fils du régent en conversation téléphonique suspicieuse, mais jamais elle ne se départit de son humour ni de sa fraîcheur qui vont permettre de dérider le caractère autoritaire et intempestif du Grand-Duc !...

Inutile de revenir sur les conditions de tournage difficiles du film... Il n'en demeure pas moins douteux d'admirer ce couple se séduire à l'écran alors que leurs rapports étaient teintés de froideur et d'arrogance sur les plateaux.
C'est étrange, troublant. Comme souvent, les aléas de la vie personnelle de Marilyn ont empoisonné son travail, la rendant complètement invivable et entretenant une fausse réputation d'enquiquineuse au boulot.
Laurence Olivier, qui s'était avoué enchanté de collaborer avec la méga star américaine, fut vite désappointé par certains caprices de celle-ci (mais qui s'expliquent si on se penche davantage sur les circonstances entourant la vie de Marilyn en cette année 1956).
marilyn_the_prince_and_the_showgirl_2Le film est en fait adapté d'une pièce qui s'intitule "The sleeping prince", et c'était le couple Laurence Olivier - Vivien Leigh qui avait interprété ce rôle sur les planches. L'acteur anglais accepta donc la proposition des Productions MM, à la condition d'en être le réalisateur, le co-producteur et le premier rôle.
Mais les deux acteurs n'ont jamais su s'accorder. Marilyn était blessée des attentes d'Olivier : il voulait qu'elle soit sexy, c'est tout. Cela correspondait très mal avec ses envies de se forger une nouvelle identité de comédienne.
Effectivement dans le film, Marilyn est au premier abord ce qu'on attend absolument d'elle : elle est blonde, sexy et bécasse ! Pourtant, à bien y regarder, Marilyn interprète une Elsie Marina plus mutine et espiègle qu'on n'y pensait. La star jubile, elle rayonne, son jeu fait montre de sa large palette en étant irrésistiblement drôle. Elle comprend qu'elle n'est qu'une conquête parmi d'autres aux yeux du régent, et pourtant elle entreprend un jeu du chat et de la souris exquis et délicieux. Ce qu'elle souhaite, c'est être aimée, tomber amoureuse et donner de l'amour à cet homme solitaire et au coeur de pierre.
Parviendra-t-elle à ce qu'elle veut ? La fin est justement une lettre ouverte à la question : l'amour n'est-il qu'enfantillage ?

marilyn_the_prince_and_the_showgirl_5"The Prince and the showgirl" n'a malheureusement rencontré qu'un succès mitigé auprès du public à sa sortie, les critiques étaient clémentes, saluant le potentiel de Marilyn qui surpassait de très loin son partenaire. Le seul reproche du film réside, justement, sur le fait que l'histoire était un tantinet pauvrette et peu crédible. Son scénario laisse entendre une belle comédie sentimentale, avec des éclats de rire et de séduction, mais ce n'est pas suffisant pour emballer les foules. De plus, Laurence Olivier a privilégié une réalisation lisse et classique, qui émousse le charme dans lequel l'interprétation de Marilyn désirait l'entraîner.
Un peu dommage. Il ne faut cependant pas se priver de voir ce film car c'est toujours un bonheur d'admirer la blonde et sublime Marilyn.

Le Prince et la Danseuse / The Prince and the Showgirl -

film réalisé par Laurence Olivier (1957)

16 février 2007

Peau d'Âne

Trente ans après, je revois Peau d'Ane, non plus avec des yeux d'enfant ! Quel choc ! J'en avais un vague souvenir de couleurs vives, d'une belle princesse aux robes invraisemblables (couleur du temps, de la lune, du soleil), toutes plus ravissantes les unes que les autres, et puis les royaumes en bleu et en rouge, du pied à la tête, l'âne qui donne de l'or en faisant hi-han, l'hélicoptère qui intervient au cours de la cérémonie du mariage, la marraine la fée et cette peau d'âne ... hideuse ! Bref mon souvenir était parfait et je craignais d'entâcher cette idéologie en revoyant le coffret remasterisé pour célébrer le trentième anniversaire. D'abord, en fait, j'ai beaucoup ri ! Je ne pouvais pas m'en empêcher en voyant Jean Marais ! Que de ronds de jambes, de maniérismes exacerbés, de courbettes et de bouches en coeur ! C'est simplement risible ! Je le trouve moyennement crédible dans son rôle de Père, du roi bon, généreux et aimant, ça me choque qu'il veuille épouser sa propre fille ! Quelle indécence ! Une pointe d'humour que j'ai beaucoup de mal à ingurgiter, pardon. Par contre, j'ai toujours autant apprécié les décors, les costumes, l'ambiance du film. Cette très libre adaptation de Perrault est ravissante ! Enthousiasmante ! Catherine Deneuve est un peu falote, toutefois. Même si sa blondeur est étourdissante, son teint de lait parfait et sa fraîcheur incomparable, elle me semble si timide... Mais tous ces commentaires n'amenuisent en rien l'appréciation générale que j'ai & conserve du film ! Un grand classique ! Un film de trente ans sans aucune ride ! Les élans amoureux sont poussifs et forcément drôles ! Le prince "se meurt d'amour", par exemple, grand malheur dans le royaume !! Et cette marraine la fée, rouée, mutine et calculée... fantastique, je trouve ! Les compléments bonus sont eux aussi très riches, c'est un coffret très rentable & incontournable !

vu en février 2005

16 février 2007

On remet ça !

cheval_dans_la_nuitPour celles et ceux qui ont trouvé l'idée ludique et très agréable du jeu littéraire lancé sur le site de Zulma, voici une nouvelle formule un peu plus destinée pour le jeune public (mais il n'est pas interdit aux plus grands d'y jouer !) : Atelier d'Ecriture avec Luna Circus .

Ce jeu s'inspire de la récente parution du livre Luna Circus, tome 1 : Un cheval dans la nuit de Hubert Habraham (pseudo de Hubert Haddad, auteur du Nouveau Magasin d'Ecriture).

Amusez-vous bien, vos enfants & vous !

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16 février 2007

Café viennois - Michèle Halberstadt

cafe_viennoisFrieda convie sa fille Clara à la suivre dans son périple qui la ramène à Vienne, une ville qu'elle a quittée avec sa famille en 1938, pour échapper aux persécutions antisémites.
C'est pour Frieda un retour rempli d'émotions, de tourbillons pour cette femme dont la joie de vivre de cesse d'étonner la fille. Cette dernière, plus morose, laisse supposer qu'elle traverse une période sombre et mélancolique.
On le découvre sur le tard, après avoir deviné qu'un mal la rongeait, que ce voyage à Vienne allait également la bousculer et lui donner une autre conscience de son identité, de son appartenance à une société.

"Café viennois" est un roman composé de plusieurs morceaux d'histoire : celle de Frieda qui revient à Vienne, celle où Frieda se rappelle son départ précipité en 1938 et les années d'errance pour fuir les nazis, puis celle de Clara, minée et désespérée, qui effectuera seule une nouvelle escapade à Vienne sur les traces du film avec Orson Welles, "Le treizième homme".
Ce roman est une bonbonne à échos, tant de voix se lancent, racontent leurs anecdotes et se culbutent entre elles. La construction est impeccable et rigoureuse. De plus, Michèle Halberstadt a su demeurer très sobre et pudique, au-delà de l'étalage du faste un peu baroque de la capitale autrichienne. On perçoit très bien les failles des façades de rêve, c'est d'ailleurs une peinture de Vienne dessinée sans oeillères : "Vienne majestueuse, baroque, crépusculaire, mais aussi coquette, insouciante, frivole. Vienne indécise, influençable, provinciale, étriquée et mesquine. Vienne exaltée, romanesque, excessive et fatale". Vienne aux deux visages, étalée sans concessions de la part de cette femme non pas remplie de rancoeur ou d'amertume, mais réaliste et désabusée.
Le ton du roman a parfois tendance à frôler le laconisme avant de se ressaisir, et offre des chapitres sur les souvenirs d'une Frieda adolescente fort touchants et captivants. Il y a aussi un goût pour la cuisine viennoise, à travers son chocolat et sa pâtisserie à déguster chez Demel. Oui, on s'y croit, l'eau nous vient à la bouche !
Bref, ce roman est un beau moment de lecture, plutôt agréable, même s'il a tendance à s'éparpiller et emprunter plusieurs directions. J'en garde le souvenir d'avoir lu de très bons passages.

Albin Michel

15 février 2007

L'idée ~ Stéphane Jougla

Paru en 2003, ce premier roman de Stéphane Jougla annonçait déjà haut la couleur ! Car il semble évident que l'auteur aime particulièrement broder autour des termes de la folie, des hallucinations et des délires fantasmagoriques, cf. son nouveau livre "Portrait d'une absente".
"L'idée" donne la parole à Jeannot, onze ans, qui trouve une maison morte en rentrant de l'école. Plus de trace de maman, juste la chambre des parents sens dessus-dessous. Maman est partie, mais papa ne dit rien, n'en parle pas, alors Jeannot se tait aussi. Mais de son silence, il va broder l'idée, celle d'être tué par son père ! Pour échapper à ce crime qu'il pense inéluctable, Jeannot guette les moindres faits et gestes du père, s'empêche de dormir la nuit, se réveille surpris d'être toujours en vie au matin, rêve éveillé en classe, pense à sa mère, voit la vision d'une silhouette en robe blanche... Bref, Jeannot extrapole. Il a décidé de ne plus parler mais d'écrire dans son cahier une sorte de journal. Jeannot se pense fou, très vite. Ou il use de cette jolie expression "un garçon plein d'idées folles, un enfant fou d'idées".
En clair, "L'idée" est un roman rempli de fantasmes, d'idées folles que l'imagination fertile d'un enfant met en route. Il y croit dur comme fer, il craint son père, se crée des instants pour chasser sa peur mais toujours l'idée revient au galop. Un roman troublant de perplexité. Une histoire de chagrin refoulé et de délires de gosse. Tour à tour sensible, touchant mais un peu trop complexe.

lu en février 2005

15 février 2007

La chatte sur un toit brûlant

Père Chéri rentre chez lui après des résultats d'analyses médicales que tous pensent satisfaisantes. La famille est réunie pour célébrer son 65eme anniversaire. Mais au coeur de cette maison, les tensions sont multiples : à l'étage, Brick, ancien joueur de foot vedette, se noie dans l'alcool, tourmenté par le suicide de son meilleur ami. Il noie aussi son mariage avec la brûlante Maggie The Cat - "la chatte sur un toit brûlant". Celle-ci espère sauver son mariage, reconquérir son mari qui la rejette. Dans la chambre voisine, il y a le frère aîné de Brick et son épouse, qui espionnent et complotent pour l'héritage, parents d'une tribu nombreuse, espiègles et sournois.

Alors que tous semblent se réjouir du retour de Père Chéri, de sa bonne santé, le médecin apprend à Brick, plâtré au pied suite à une mauvaise chute, que son père est mourant. Brick décide de partir de la maison, quitter son épouse mais affronte son père. Les démons doivent être expurgés, chacun devant se débattre de leurs mensonges. En une soirée, dans cette Amérique sudiste des années 50, par un temps anormalement chaud et orageux, c'est au sein même de la grande demeure de Père Chéri que les éclairs vont tomber !

CAT ON A HOT TIN ROOF est une fidèle et intelligente adaptation de la pièce de Tennessee Williams. Film de 1958, il n'a vraiment pris aucune ride ! Vêtue de blanc, Elizabeth Taylor explose de sensualité, de suavité & de rage. Femme bafouée, femme amoureuse, elle défend cette passion de manière admirable et bouleversante. A ses côtés, Paul Newman broie ses idées noires, déchu, dégoûté, cynique et railleur. Son tête-à-tête avec son père (Burl Ives) est l'un des moments les plus intenses. Ce même Burl Ives est imposant, tonitruant et émouvant dans son vacillement.
Un film d'une très grande intensité avec des rôles inoubliables ! L'allusion à l'homosexualité de Brick demeure toutefois très ambivalente, mais bon... Vraiment un inconditionnel à posséder, voir et revoir !

vu en février 2005

15 février 2007

The curious incident of the dog in the night time ~ Mark Haddon

J'ai été très touchée par le jeune Christopher Boone, héros du roman de Mark Haddon. J'avais très envie de lui prendre la main, de l'aider dans sa quête, surtout lorsqu'il décide de partir pour Londres - une épopée qui lui semble digne d'un film de science-fiction, assez drôle parfois !
Christopher a quinze ans, c'est un garçon qu'on dit "spécial", différent des autres, doué d'une intelligence hors norme, mais déconnecté des réalités dites terre-à-terre. Sur ce plan, chapeau à l'auteur d'avoir su si bien se mettre dans la peau d'un jeune autiste, de démontrer toute la complexité de son raisonnement, de sa logique, de ses craintes et ses enseignements. C'est terriblement subtil, ça ne tient souvent qu'à un fil de le considérer comme un enfant ordinaire, sauf qu'il ne faut pas le toucher ou il se met à crier, qu'il ne répond qu'aux questions, jamais aux affirmations, qu'il ne plonge jamais son regard dans les yeux de son interlocuteur, etc...
Chez lui, son cerveau fonctionne comme un ordinateur, comme une mémoire photographique. Il imprime ce qu'on lui dit, ce qu'on lui montre, toutefois il n'est pas dénué de bon sens, comme lorsqu'il s'aperçoit que le vendeur indien le roule dans la farine en lui vendant le guide de la ville.
Christopher est donc très attachant. Son histoire commence banalement, lorsqu'il découvre le corps du caniche mort. C'est Wellington, le chien de la voisine. Et lui décide de mener son enquête comme Sherlock Holmes, son héros. Hélas, c'est le début d'une série de catastrophes pour lui. 

C'est vrai qu'on peut distinguer deux parties dans le roman, et la première est excellente. On suit pas à pas les réflexions du garçon, c'est très important. Car cela montre avec quelle façon mathématique il cherche à raisonner, que ce soit dans son quotidien, son enquête ou à l'école. C'est très grisant et attachant. Lorsque la machine s'emballe, dans ce qu'on peut appeler la seconde partie, Christopher révèle ses failles, la difficulté d'élever un enfant autiste et la fine psychologie à adopter pour gagner sa confiance.
C'est donc un roman éblouissant, à la fois drôle, touchant, grave et sensible. Le petit monde de Christopher est très attachant, et à la longue on n'a qu'une envie, vouloir sans cesse le protéger, quitte à commettre des bêtises... C'est juste un peu dommage pour la fin expéditive, ceci ne nuisant pas à l'enthousiasme qu'inspire cette lecture ! 

lu en février 2005

15 février 2007

La berlue - Véronique Beucler

la_berlueForcément, quand on découvre une 4ème de couverture de ce style : "Si au hasard d'une vitrine de librairie vous découvriez le roman que vous venez d'écrire sous un nom qui n'est pas le vôtre, que penseriez-vous d'autre sinon que vous avez la berlue ?", vous foncez tête première vers ce livre alléchant !
Cependant, j'invite à davantage de retenue (une qualité dont je ne peux pas du tout me vanter !). "La Berlue" de Véronique Beucler commence ainsi : Perrine sort d'une librairie où elle vient de faire l'achat du premier roman de Pierre Mérand. Dans la rue, elle est bousculée par des garçons et reçoit bien involontairement une lame de couteau dans le ventre !...
Perrine est une scribouillarde aspirant à la publication de ses écrits, aussi la lecture des livres de Mérand la confond car elle a cette impression étrange de retrouver chez lui ce qu'elle-même griffonne dans ses manuscrits boudés par les éditeurs.
Au bout du 3ème roman, la confusion n'a plus lieu d'être et Perrine est persuadée d'être flouée par l'écrivain !
Comment cela est-il possible ? Elle est assurée de protéger ce qu'elle écrit, d'où proviennent les fuites ?

La suite des aventures de Perrine, professeur de français dans la banlieue de Bordeaux, n'est pas exempte d'humour cocasse, d'ironie tendre et amère, force l'étonnement et l'envie de savoir le fin mot de toutes ces énigmes (elles seront de plus en plus nombreuses et incroyables).
Ce que Perrine écrit, Mérand publie. Or ces deux-là ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam. Quelle anguille sous roche se niche dans cette histoire tordue, et qui frise le loufoque dans certains passages ? Oui, un peu hélas, j'avoue m'être un peu pincée les lèvres devant les explications un peu confuses, un peu lourdes. Pourtant l'idée est particulièrement originale. L'auteur s'attaque à la sacro-sainte idée de création littéraire, du sentiment de paternité d'une oeuvre et du désespoir des éditeurs à être floués dans leur campagne à grands éclats.
Le personnage de Perrine est sans équivoque, tout en charme et simplicité, d'une grande lucidité doublée d'une gentillesse exemplaire. Quand Véronique Beucler se penche sur son cas, j'avais instinctivement le goût de Colette derrière les mots, le ton, le style : "Elle vouait une passion d'enfant aux pivoines, aux fraises et aux cerises qu'elle soignait dans son jardin de curé.", le jardin de Perrine soulève des regards d'enchantement, son intérieur est un cocon qui saisit d'admiration, d'autant plus époustouflant de la part de "cette femme de rien du tout" (là ce sont les yeux de l'éditeur parisien qui s'expriment !).
Impeccable pour sa peinture des personnages, le roman est plus dispersé sur le fond, et la fin finit comme un "couac". Très belle écriture, aucun doute.

Albin Michel

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