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Chez Clarabel
21 février 2007

Mercredi, jour des enfants

maison_toute_de_traversLa maison toute de travers se penche en avant comme pour saluer les passants, mais il fut un temps où la maison se tenait droite et fière... C'était avant l'histoire du chapeau. Quelle histoire ?  Un soir de printemps, la femme du père Albert lui dit qu'elle a croisé sa cousine Jeannette avec une jolie robe et un chapeau tout neuf. "Elle a bien de la chance d'avoir un mari aussi riche !"  Piqué, le père Albert quitte la cuisine (où il venait de se régaler d'une omelette aux pommes de terre) et va s'asseoir sur le banc devant sa maison.

Le lendemain, sa femme le surprend en train d'arracher une à une les planches du parquet de leur chambre. "Que fais-tu là malheureux ? Tu as perdu la tête ?"  Que nenni. Le père lui rapporte l'histoire extraordinaire de son grand-père qui avait caché un magot avant de partir à la guerre. Quand il rentra, le brave homme ne savait plus où il l'avait mis. "Je crois qu'il est caché sous ce plancher. Quand je l'aurai trouvé, ton armoire débordera de chapeaux."

La femme d'Albert réfléchit, puis sourit. Elle s'y voit déjà, avec ses chapeaux de paille, de feutre, en soie, de toutes les couleurs ou pour toutes les saisons... oui, elle y croit, elle en rêve. Trois jours plus tard, il n'y a plus de plancher dans la maison et pas de magot. Qu'à cela ne tienne, le père Albert décide d'ôter les tuiles du toit. Sa femme tente de l'arrêter, mais il insiste. "Quand je l'aurai trouvé, il te faudra une seconde armoire pour ranger tes chapeaux."  Mais a-t-elle besoin de tous ses chapeaux ? la femme du père Albert commence à se poser des questions.

L'histoire n'en finit pas là. Après le plancher et le toit, le père Albert décide de décortiquer les murs de la maison. La coupe est pleine pour sa femme, elle file le nez en l'air sur sa bicyclette. Elle ne veut plus de chapeaux, et encore moins du trésor. Mais le trésor existe-t-il ou pas ? Le sort de la maison toute de travers se dessine ... en doutez-vous encore ?

Vous pouvez vous ruer dans votre librairie et acheter ce livre (il coûte moins de 4 euros) pour connaître la suite. Vos enfants vont adorer ! C'est une histoire à la fois tendre, drôle et décalée. Les petits détails de Magali Le Huche font toute la différence. De toute façon, à la maison nous sommes de plus en plus conquises par ses illustrations (cf. Bertille Bonnepoire a le cafard). L'histoire racontée par Sylvie Misslin ne manque pas de panache et sait attraper le jeune lecteur. Miss C. était scotchée ! Autant ses yeux roulaient comme des billes pour regarder les moindres recoins des pages qu'elle tournait, autant elle se demandait où se cachait le trésor du père Albert, combien de chapeaux allait acheter sa femme ... et surtout se dire que le bonheur est dans le pré ? non... Le bonheur a le goût d'une omelette aux pommes de terre !

La maison toute de travers - racontée par Sylvie Misslin, illustrée par Magali Le Huche

Les classiques du Père Castor chez Flammarion

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20 février 2007

Les choses de la vie (1969)

piccoli_choses_vieUn grave accident de voiture vient d'avoir lieu. Un homme se trouve entre la vie et la mort. Plongé dans son semi-coma, Pierre pense et revoit par flashes successifs les plus belles séquences de sa vie.
Tout commence par son histoire d'amour avec la ravissante Hélène, avec laquelle il a décidé de tout quitter pour partir en Tunisie. Mais Hélène est entière, elle veut son homme pour elle toute seule, elle attend de son amour qu'il lui soit totalement dédié.
Pourtant, c'est difficile car Pierre a une autre vie, une autre femme, Catherine, avec qui il a eu un fils. Leur vie conjugale coulait sans heurts, avec des vacances idylliques dans leur maison sur l'île de Ré. Et puis, il y a eu la rencontre avec Hélène...

Tout au long du film, on sent cet homme accablé, oppressé par sa vie dans lequel il semble largué. Regrette-t-il sa vie auprès de Catherine ? Pense-t-il passer à côté de l'éducation de son fils, aujourd'hui jeune homme brillant et inventif ? Et Hélène, l'aime-t-il encore passionnément, après leur coup de foudre ? Est-il prêt à quitter la France pour une nouvelle vie en Tunisie ? Tient-il rancune à son père d'avoir abandonné la maison alors qu'il n'était qu'un enfant ? ... Ces chapitres sont alternés par la scène de l'accident, un moment violent, fracassant, que la caméra a filmé avec lenteur, mais sans voyeurisme déplacé.

romy_choses_de_la_vieLa vie de Pierre est faite de ces petites "choses de la vie" qui font décidément un tout, un poids lourd et accablant. Le film de Claude Sautet trace le portrait d'un homme ordinaire, pris entre mille feux. C'est Michel Piccoli qui interprète Pierre avec une sensibilité rare, une exactitude confondante. Il retrouve sur ce tournage son amie Romy Schneider, avec laquelle une grande complicité existe depuis quatre ans.

Romy sort d'un gros succès ("La piscine") qui a eu l'effet de relancer sa carrière dans un registre neuf, révélant sa réelle capacité dramatique. En 1969, Sautet rencontre l'actrice et décide de la mettre en valeur comme jamais : il lui conseille de tirer ses cheveux en arrière afin de mettre en pleine lumière l'expression de son visage et aussi de parler plus bas pour mieux moduler la musique de sa voix. L'osmose entre Romy et le réalisateur est magique, le souci de perfection étant un de leurs points communs, tout deux se comprennent aussitôt. (Deux ans plus tard, ils se retrouvent pour le film "Max et les ferrailleurs", et trois autres films suivront.)

romy_choses_de_la_vie_4"Les Choses de la vie" imposera définitivement Romy Schneider comme l'égérie radieuse des seventies naissantes. Son personnage d'Hélène demeurera l'un des rôles les plus marquants, le public assimilant rapidement cette femme amoureuse, volontaire et indépendante à la figure de Romy (hélas, au moment du tournage, son couple battait de l'aile et Romy noyait son chagrin dans l'alcool, mais c'est une anedocte qui sera connue plus tard, pour l'heure Romy incarnait la grâce et l'élégance, un caractère trempé, un soupçon romantique, bref une passionnée !).

Il ne faut pas oublier de voir et revoir ce film, absolument poignant, émouvant, où les acteurs sont troublants de sincérité, dont l'italienne Léa Massari que j'ai trouvée époustouflante. Inoubliable aussi, la musique de Philippe Sarde... (Un détail m'a toutefois marquée : la grande consommation de cigarettes au cours de ces 80 minutes de film ! C'est impressionnant.)

Les Choses de la Vie, film de Claude Sautet (1969) - avec Michel Piccoli et Romy Schneider

20 février 2007

La biographe - Evelyne Bloch-Dano

la_biographeL'idée est partie du film "La passante du Sans-Souci" avec Romy Schneider qui interprète une allemande qui sauve un enfant juif, puis l'épouse de ce rescapé. C'est un film qui fut important pour l'actrice, une autre façon pour elle de régler ses vieux démons et la réponse à une grande question : "comment peut-on être allemande ?".
En fait, Romy Schneider appartient à cette génération née trop tard ou trop tôt et qui doit se dépatouiller des agissements de leurs parents (qui, eux, ont pris le parti de se laver les mains et cultiver le silence pour aller de l'avant). La mère de Romy, particulièrement, a été une courtisane d'Hitler, soupçonnée même d'en avoir été la maîtresse, mais ceci ne sera découvert que tardivement et un peu abruptement par l'actrice.
Normal de se sentir estomaquée, oppressée et soucieuse de bien faire pour effacer l'ardoise.

Evelyne Bloch-Dano nous raconte ce parcours du combattant dans "La biographe". C'est elle, cette biographe, grande enquêtrice des âmes féminines comme Madame Zola, Flora Tristan et Madame Proust. Avec ce film, elle s'aperçoit d'un seul coup qu'elle se sent plus proche de Romy Schneider qu'elle ne s'était imaginée. Le rôle, la vie, le parcours de l'actrice la renvoient à un passé plus intime, plus vibrant de sa propre famille, allemande et juive. A son tour de se poser la question : "Comment peut-on être juive allemande ?".

C'est un constat qui lui donne le frisson. Avec pudeur, comme pour marcher sur des coquilles d'oeufs, Evelyne Bloch-Dano remonte le fil de l'Histoire, la petite et la grande, celle de sa famille, celle de Romy Schneider. Et ce portrait enchâssé donne une lecture prenante de femmes et de familles empêtrées dans des affaires d'identité, de construction de soi (ou de reconstruction), et fatalement d'auto-destruction pour l'une et de dévoilement pour l'autre. "Cet indicible qui nous lie", écrit-elle. Honnêtement, "La biographe" délivre un message déchirant et sans pathos exacerbé. Simplement sublime.

Grasset

19 février 2007

L'appartement témoin ~ Tatiana de Rosnay

Premier roman de Tatiana de Rosnay: L'appartement témoin annonce ce qui sera un grand succès dans "la mémoire des murs". Le sujet parle d'un lieu imprégné du passé et qui obsède la personne qui y vit.
Ici, le personnage central est un homme qui a raté son mariage, il vient de divorcer, son travail ne l'a pas comblé non plus.. toute sa vie a été une suite de tromperies et de leurres. Et c'est à 55 ans qu'il s'en rend compte et décide de faire le bilan de son existence.
Installé dans son nouvel appartement, il ressent très vite des ondes mystérieuses, perçoit un piano, une voix mélodieuse, et entrevoit une jeune femme blonde jouant du piano avec une petite fille qui joue à ses pieds...
Obsédé par cette vision, il décide de partir sur les traces de cette énigmatique jeune femme. Paris, New York, Londres, Venise.. on suit cet homme débonnaire dans son périple. On est pris en haleine, on soutient sa quête.. et puis la passion s'essouffle, dommage. A dépeindre un personnage trop bancal, l'auteur nous a coupé l'envie d'avoir de la sympathie pour lui. Du coup on souhaiterait hâter la fin..
Aaaahhh !! la fin : déroutante, invraisemblable, sans queue ni tête !!! La signature de Madame de Rosnay, en somme.

février 2004

19 février 2007

Les candidats ~ Yun Sun Limet

"Les candidats" est un roman à remettre entre toutes les mains ! Cela parle d'une chose tellement tragique mais concrète: un couple meurt brutalement dans un accident de voiture, laissant deux jeunes enfants orphelins, et dans une lettre testament ce couple demande à leurs amis de recueillir les deux enfants, de les prendre en charge, de les élever et les éduquer à leur place, à leur tour... Une liste d'amis est dressée et chacun a un mois pour réfléchir et donner sa réponse. Au départ, pour tous ces couples, la réponse semble couler de source: ce sera inévitablement oui, voyons... Mais les choses ne sont pas aussi simples et l'auteur pose des questions sérieuses à travers le regard de chacun de ces couples. Un couple à la dérive, une situation financière précaire, la 'vraie famille de sang' qui se sent bafouer et rejeter... bref rien n'est épargné, tout est traité de façon terriblement délicate, lucide et vraisemblable. On accompagne ces couples, ces enfants, cette grand-mère, ce grand-père et cette tante et on se pose aussi la question: et si ça nous arrivait à nous?.. que ferions-nous? comment réagirions-nous?.. Nous, lecteur, nous sentons proches de tous ces protagonistes, coeur serré, et nous refermons ce livre dans un gros soupir.
Ce livre est un très bon moment de lecture, très poignant, sans prétention, mais d'une écriture si vivante pour un sujet si grave.

février 2004

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19 février 2007

Corpus Christine - Max Monnehay

corpus_christineUn homme séquestré par son épouse à la peau douce, mais devenue obèse, tandis qu'elle affame le mari incapable de se tenir debout..., vous n'y croyez pas ? Pourtant c'est l'idée foncièrement sadique qu'a imaginée Max Monnehay pour son 1er roman "Corpus Christine", fatalement inspiré d'une autre redoutable Kathy Bates, interprète d'Annie Wilkes, héroïne de Misery de Stephen King.
J'étais curieuse de lire ce livre, les critiques ne tarissaient pas d'éloges à son sujet, et c'est vrai que l'intrigue semblait attirante et effrayante à la fois. Bah, j'aurais préféré continuer sur cette lancée, vanter son mérite et ses promesses, mais non.
J'avoue m'être ennuyée, ne pas avoir accrocher, avoir ressenti une fascination glaciale, c'est vrai, mais pas suffisante pour adhérer jusqu'au bout. Ou juste pour le souci de connaître la fin de ce calvaire.
L'auteur cultive un certain humour (noir, implacable et irréductible) doublé d'un cynisme en béton ("la calamité du siècle", comme l'écrit le personnage). Il y a un sincère détachement chez elle, un besoin de mettre le feu aux poudres et se frotter les mains du carnage. Un peu comme Amélie Nothomb, il faut l'admettre. Or, je ne suis pas non plus "fan" de cette dernière... L'expérience de ce genre d'univers ne me convient définitivement pas !
Désolée.

Albin Michel / Prix du Premier Roman 2006 !

  • L'avis de Laure ... Parmi tant d'autres ! J'ai pu constater, en fouinant dans Google Blog, que vous étiez nombreux à avoir lu ce roman où la même impression de flottement, d'incompréhension et de manque se dégageait... Par contre, j'ai pu remarquer le clivage entre les avis des lecteurs et ceux des "pros" - ça vous étonne encore ??? 
18 février 2007

Soupçons (1941)

suspicionDans un wagon de 1ère classe, Lina Mc Laidlaw, petite bonne femme camouflée derrière son vilain chapeau, ses lunettes et son livre de psychologie, croise le très séduisant Johnnie Aysgarth.
Charmant et charmeur, l'homme va découvrir en Lina une demoiselle séduisante, un peu farouche et guindée, qu'il traite avec tendresse de "Monkey face". Cet épisode est lié à un tête à tête maladroit sur une colline éventée où Lina, complètement échevelée, frissonne aux avances de Johnnie tout en le repoussant.

Lina est la fille d'un couple très riche qui ne voit pas d'un bon oeil la fréquentation de ce Aysgarth, réputé "dévoyé" suite à une sombre histoire de divorce, de tricherie et de conquêtes féminines.
Pourtant, Lina épousera en cachette cet homme qu'elle aime follement, le suivant en lune de miel dans les plus belles villes d'Europe avant de s'installer dans leur maison cossue et bourgeoise.
Là Lina va découvrir que Johnnie est sans le sou, ruiné, endetté et guère motivé pour travailler et gagner sa vie honnêtement. Mais amoureuse, éblouie et aveugle, Lina croit en ses belles paroles.

Un camarade de Johnnie va surgir dans leur vie, un dénommé Beaky, qui dit haut et droit devant lui la véritable nature du mari de Lina. Mrs Aysgarth est abasourdie, toujours poussée par son amour inconditionnel, elle refuse de porter crédit aux affabulations de cet inconnu.
suspicion_trioPourtant, il lui faudra bien admettre qu'il n'avait pas tort : Johnnie n'a pas renoncé aux paris, aux courses, aux dettes, etc. Il n'a pas de travail et ment depuis des semaines.
Cette situation angoisse Lina qui se pose des questions sur l'amour sincère de son époux, et commence à imaginer un scénario incroyable où des visions de meurtre et d'empoisonnement se croisent au sortir d'un dîner chez des amis (une grande romancière de policiers !).
Johnnie est-il vraiment ce qu'on prétend qu'il est ? Un joueur, un tricheur impénitent. Un hommes sans paroles, dont les promesses ne valent pas un clou. Un mari trompeur, qui ne voit que la richesse de sa femme.

Pour Lina, commence le début de l'angoisse où les nerfs seront aiguisés avec une lime grinçante. Elle est de plus en plus convaincue que Johnnie veut sa peau, qu'il serait prêt à passer au crime pour obtenir fortune et assouvir son ambition.
Un meurtre aura-t-il lieu ?

Ce film à suspense d'Alfred Hitchcock est un monstre de tension tirée telle une corde raide, prête à céder sous la pression des émotions, lesquelles sont à fleur de peau !
L'intrigue nichée au coeur d'un foyer bourgeois d'un couple marié est un faux semblant d'histoire romanesque, car tout commence merveilleusement bien, avant de céder le pas à quelques doutes, quelques questions incongrues.

Les personnages interprétés par Cary Grant et Joan Fontaine sont parfaitement nuancés : l'un s'adoube d'une personnalité trouble, un peu ange et démon, et l'autre frise l'hystérie paranoïaque lié à son sentimentalisme exarcerbé.

suspicion_milkHitchcock laisse mijoter dans sa marmite un sentiment de défiance et de suspicion (d'où le titre, sobre et efficace !). L'ambivalence est tenace, portée au paroxysme par des scènes comme la montée de l'escalier de Grant qui apporte un verre de lait à sa jeune épouse, malade de dépression, la partie de scrabble ou la course en voiture le long des falaises... 

Ce qui est sûr chez le cinéaste anglais, c'est sa maîtrise du sujet, son exercice toujours accompli avec rigueur et maestria. La RKO, le producteur du film, avait imposé une fin optimiste au réalisateur. La première version du scénario était cependant différente et donnait à Grant son premier personnage noir. C'était un risque commercial que personne ne voulait prendre. Ainsi Hitchcock a concocté une nouvelle fin, tout aussi controversée et fidèle au cynisme britannique du cinéaste !

Ce film est l'adaptation du roman noir de Francis Iles.
Révélée dans "Rebecca", Joan Fontaine tournait là son deuxième film avec Hitchcock, ce rôle allait d'ailleurs être récompensé par l'Oscar de la meilleure actrice en 1941.
Film méconnu, Suspicion gagne à être découvert.

suspicion_general

Un film d'Alfred Hitchcock, 1941, avec Cary Grant, Joan Fontaine, Sir Cedric Hardwicke, Nigel Bruce... Titre original : Suspicion.

18 février 2007

A présent ~ Brigitte Giraud

Basé sur un sujet grave, la mort accidentelle de son mari, ce livre ne baigne pourtant pas dans un mélo à vous tirer toutes les larmes de votre corps.
Au contraire, la plume de Brigitte Giraud est forte à décrire ces instants d'une vie à deux, qui brutalement n'existeront plus. A présent la narratrice se rend compte combien elle était heureuse. Et très gravement, tout simplement, elle raconte ces minutes où elle débarque à l'hôpital, apprend la mort, rencontre la famille, explique à son fils, téléphone à droite et à gauche, prend les dispositions pour l'enterrement.. jusqu'au jour des funérailles. C'est bref, précis, sans émotion morbide, ni exaltation effrénée.. A aucun moment la narratrice ne s'effronde en larmes, elle vit ses douloureuses heures en dehors de son corps, qu'elle pense être habité par son compagnon. C'est merveilleux, bouleversant et poignant.

février 2004

18 février 2007

La noce d'Anna ~ Nathacha Appanah

Ce roman me parle d'un bout à l'autre, c'est tout moi ! Sonia, quarante-deux ans, marie sa fille Anna. Au cours de cette journée, Sonia va vivre de souvenirs autour de sa relation avec sa fille, comprenant la rencontre avec le père d'Anna, la vie en France, loin de son île natale qu'est l'Ile Maurice, son travail d'écrivain, mais surtout les antagonismes émergeant entre une maman fantasque et insouciante contre une fille plus rangée, studieuse et consciencieuse. Anna et Sonia sont deux opposées, elles ont grandi à deux et aujourd'hui le noyau s'ouvre pour un autre, un lendemain et un ailleurs qui donne le frisson.

Pourquoi j'ai tout personnellement aimé ce roman ? Car je me suis sentie toute concernée par ce portrait de maman, qui regarde sa fille et s'en souvient comme si c'était hier. Se rappelant l'enfant blonde et rieuse devenir plus modérée, Sonia se demande pourquoi sa fille finalement lui ressemble si peu. Il y a au fond d'elle une envie de bousculer son enfant, de vouloir la placer dans un autre cadre, plus semblable à ses idéaux. Se marier en rouge, les cheveux au vent, un hibiscus derrière l'oreille, les pieds nus.. pourquoi pas ? Mais Anna, elle, trouve ça "ridicule". Etre mère et le devenir, ce roman pose toutes les questions délicates. Etre fille, assumer sa propre identité, couper le cordon, c'est une autre problématique. "La noce d'Anna" m'a renvoyé un portrait de maman que je risque de d'être, de devenir... Ma fille n'a que cinq ans, moi à peine trente ans, et pourtant... J'étais dans la peau de Sonia, je me voyais aussi plongée dans cette noce, regardant ma fille poudrée de blanc, les lèvres rouge carmin, la trouvant belle mais si loin de moi... Je me suis plongée dans ce livre avec un vrai bonheur, j'ai purement et simplement aimé. Et l'auteur, Nathacha Appanah, m'a bluffée d'avoir dessiné une femme de quarante ans avec cette sérénité, cette maturité déconcertante car elle-même n'a que trente-deux ans ! La journée apporte à Sonia beaucoup de réponses à toutes ses questions, la berce à force d'introspection et de regards vers un passé libérateur. Je n'ai plus de mots pour évoquer mon enthousiasme, déjà fort éloquent avec Blue Bay Palace & Les Rochers de Poudre d'Or. Tout bonnement, j'ai adoré.

février 2006

18 février 2007

Le dimanche, ça brille ça danse ça vrille !

Croyez-moi ou non  mais ce sont trois anglaises bien de notre époque :

Elles sont à contre-courant de la mode actuelle, et je les trouve délicieuses ! Ce sont The Pipettes / chanson : pull shapes.  Miss C. a surtout la passion pour cette musique suivante (chorégraphie incluse) :

Your kisses are wasted on me ...   

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