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Chez Clarabel
14 mars 2011

Un auteur : Bjarne Reuter

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Derrière ce titre bien curieux - Le Capitaine Bimse et le Gogguelet - et cette couverture hallucinante (toute noire avec ses paires d'yeux), se trouve une histoire pour le moins surprenante. Le soir dans son lit, Anna, une petite fille planquée sous sa couette, avec son M. Johnson, un ours en peluche à l'oeil qui pendouille, bien calé sous son bras, songe avec tristesse à sa poupée Sophie qu'elle a oubliée dans la maison des vacances. C'est beaucoup trop loin pour aller la rechercher, ont dit ses parents. C'est alors qu'elle surprend l'arrivée d'un incroyable équipage à bord du Zanzibar, un avion qui carbure aux raisins secs. Le Capitaine Bimse et le Gogguelet - son copilote - oeuvrent pour le bien des doudous perdus et acceptent - après un plaidoyer simple et convaincant - d'embarquer la fillette et son ours pour retrouver Sophie. Leur épopée va les mener vers d'étranges contrées et les conduire à rencontrer d'autres espèces hors du commun (le Comte Double, le criquet Valdo, le Micro-microbe, le Monstre-Lune...). 
Si le début peut surprendre, l'histoire au ton facétieux, poétique et drôle parvient facilement à nous conquérir. La traduction de Nils Ahl apporte une vraie dynamique au récit qui nous balade dans un imaginaire auquel seront très sensibles les enfants. C'est un petit roman très original, qui ravira les fans de Toy Story !

Le Capitaine Bimse et le Gogguelet - Bjarne Reuter
traduit du danois par Nils Ahl
Neuf de l'Ecole des Loisirs (2011) - 165 pages - 9,50€
illustration de couverture : Gwen Le Gac 

Changement de programme avec Le Monde selon Buster, où je me suis sentie moins à l'aise et d'humeur chagrine, peut-être parce que l'histoire est ancrée dans la vie ordinaire et, même si elle se veut drôle, elle est loin d'être légère.
On suit les aventures de Buster Oregon Mortensen, futur grand magicien, qui passe donc son temps à faire des tours de passe-passe, insouciant et indifférent au reste. Les adultes pensent qu'il est perdu et finira chômeur comme son père, ses camarades le considèrent comme un clown, seule sa soeur le porte aux nues. Elle lui est reconnaissante de venir à la rescousse lorsque Lars, le gaillard à la mobylette, se moque d'elle à cause de son handicap. (Buster va inonder son réservoir avec du sucre, se moquant des conséquences car Lars n'est pas un tendre.)
Il est comme ça, Buster. Et j'avoue que, contre toute attente, ça m'a fichu un coup au moral... C'est un bon gamin, attachant et compatissant, il aime passer du temps avec sa vieille voisine malade, habituée à ses pitreries, et fait craquer la femme de l'épicier (il lui rappelle son enfance et les exploits de son grand-père). Il inspire autant la tendresse que l'agacement, parce que sa vie, dans le fond, n'est pas rose. On devine sa mère au bout du rouleau, les fins de mois sont difficiles, son père est alcoolique, et Buster n'a personne à qui se confier. Sa façon d'être, c'est aussi pour oublier ce qui rend son existence bancale et incertaine.
Alors, on valse entre la gravité et l'humour. On sait bien que cela ne sert à rien de s'appesantir, Buster le dit lui-même, il s'en sortira toujours ! Hélas, je me sens tristement résignée en ce qui le concerne, comme s'il s'agissait d'une cause perdue ou pathétique. On voudrait tellement que tout roule pour lui, alors qu'on se doute que ce sera difficile. Je sais bien que ce n'était pas l'intention de l'auteur, l'histoire veut tirer par le haut, et moi je suis restée en bas, trop terre à terre...  

Ktl en parle mieux.

Le Monde selon Buster - Bjarne Reuter
traduit du danois par Jean Renaud
Neuf de l'Ecole des Loisirs (1989, rééd. 2011) - 164 pages - 9,50€
illustration de couverture : Gwen le Gac

Bjarne Reuter est également l'auteur de Je suis Hodder et L'Anneau du Prince. Il est dit sur le site de l'Ecole des loisirs : Ses romans ouvrent toutes les portes de l’imaginaire sans réserve, des amitiés délirantes, de la drôlerie surgissant comme un diable aigu et tendre. Dans ses romans, on peut décider de sauver le monde à cause d’une fée, de cacher un lion boulimique et amateur de contes saugrenus dans sa chambre à coucher ou même de fabriquer un élixir d’immortalité à partir d’une rognure d’ongle du Malin…

J'aime !

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12 mars 2011

Si le punk rock était un sport, ce serait le roller derby.

IMG_3013Bliss Cavendar, seize ans, vit dans la petite ville de Bodeen dans le Texas. Le trou du c** du monde, selon elle. Lycée minable, camarades analphabètes, misère culturelle, ennui abyssal... bref Bliss traîne son spleen, avec sa meilleure amie Pash, en attendant des jours meilleurs.
Et un jour, à Austin, Bliss rencontre des filles canons sur des rollers. Elles font le show, elles assurent et Bliss y voit là son issue de secours. Elle se lance dans cette aventure avec une énergie folle, devient le petit bolide de la bande du roller derby, elle se sent enfin vivre !
Elle est, de plus, tombée amoureuse. C'est tout nouveau, complètement fascinant, et ça la scie sur place, mais elle n'hésite plus un seul instant. Au diable la vie de Bodeen, les ambitions ridicules de sa mère qui l'inscrit à tous les concours de beauté... Elle n'existe plus que pour le roller ET Oliver.
Les mensonges n'ont toutefois pas une espérance de vie très longue, et lorsque la réalité se rappelle à elle, Bliss voit son monde s'écrouler. Et c'est avec une facilité déconcertante qu'on s'identifie à sa métamorphose - à sa soif d'indépendance, à ses goûts du risque, à sa vie rock'n roll et à sa chute libre.
Les émotions dans ce livre sont très fortes, le vertige nous chope de façon imprévisible, et autant on se délecte des révélations musicales ou amoureuses de l'héroïne, autant on a le coeur en vrille lorsqu'elle aime, se donne et se brise dans la même foulée.
Le roman a fait l'objet d'une adaptation cinématographique, le premier film réalisé par Drew Barrymore en fait, toutefois le roman est mille fois meilleur car l'humour et les sarcasmes de Bliss y prennent leur pied et c'est un pur régal. Et toutes les références à la musique m'ont comblée - d'ailleurs, la bande originale du film est également excellente !

Bliss (Métamorphose d'une fille ordinaire) - Shauna Cross  smileyc002
Milan, coll. Macadam (2011) - 240 pages - 10,50€
traduit de l'anglais (USA) par Marie Cambolieu

Bliss3  extrait :

Je passe en revue la collection musicale de Rocktavie, cherchant l'inspiration quand l'album du Velvet Underground & Nico m'attire l'oeil. J'ai souvent entendu parler de ce disque sans jamais avoir eu l'occasion de l'écouter. A tous les mélomanes snobs : je n'ai que seize ans et voilà seulement deux ans que je découvre la vraie musique. Laissez-moi le temps de me rattraper !
Je place le vinyle sur la platine, curieuse de comprendre pourquoi on fait tout un plat de ce Velvet. Le diamant gratte le sillon et oh-mon-dieu, je suis renversée.
Ce n'est pas du tout le rock punk hybride et bruyant auquel je m'attendais. Le son qui sort de la stéréo est un genre à lui tout seul, une sorte de conte de fées tordu et enchanteur qui me fend le coeur, au bon sens du terme. Je m'étale sur le sol, l'oreille collée au haut-parleur, en transe. Je pose la pochette sur mon visage, pour mieux étouffer le brouhaha ambiant, tandis qu' I'll Be Your Mirror m'envoûte. J'ajoute mentalement ce titre à ma liste des dix meilleurs morceaux de tous les temps.

N'hésitez pas à découvrir TEEN SONG de Claudine Desmarteau si vous avez apprécié cette lecture !

11 mars 2011

Numéro Quatre

IMG_3003Une déception, pour moi. La fin est touchante mais ne suffit pas pour rattraper l'histoire, laquelle s'est révélée plate et ennuyeuse. Le personnage central - Numéro Quatre - est en fait un gamin banal, qui tombe amoureux pour la première fois et va donc vouloir oublier la menace qui pèse sur son existence pour "croire" à une vie ordinaire. C'est bien gentil, mais ça passe au second plan l'essentiel de la trame, à savoir la planète Lorien, les méchants Mogadoriens et les autres enfants extraterrestres avec des Dons exceptionnels.

Il y a une quinzaine d'années, neuf enfants ont été envoyés sur Terre pour la survie de leur espèce. Ils ont été confiés à des tuteurs chargés de leur éducation, leur but étant de se fondre dans la masse, de ne jamais s'attacher et de survivre. Trois ont été retrouvés et assassinés. 
Numéro Quatre - connu sous le nom de John Smith - arrive à Paradise, dans l'Ohio, avec Henri. Il commence à manifester un certain ras-le-bol et aspire à s'établir dans une ville, avoir des amis, tomber amoureux, se poser pour oublier son destin. Dès son premier jour de lycée, John craque pour la jolie Sarah et s'attire les foudres de son ex petit copain. Et dans la foulée, ses premiers Dons apparaissent, quitte à le plonger dans l'embarras.

L'essentiel du roman s'attache donc à l'évolution de ce garçon extraterrestre dans son milieu ordinaire - un lycée dans une petite ville américaine. C'est ce que j'ai trouvé tristement plat et insipide, l'action est lente et les problèmes existentiels du héros m'ont hélas peu touchée. En fait, nous sommes constamment dans l'attente et l'observation, et après avoir découvert ce roman grâce à la bande-annonce du film dont il est l'adaptation, je n'imaginais pas une intrigue aussi statique.  J'ai clairement été frustrée !

L'action est plus pêchue dans les derniers chapitres, avec pas mal de rebondissements et des coups de théâtre plutôt saisissants. Ce n'est pas assez pour me convaincre, par contre j'avoue une profonde tendresse pour Bernie Kosar. Qui est Bernie Kosar ? Han, han. C'est un personnage qui m'a fait rire, trembler et même pleurer ! Bref, la suite paraîtra en VO à la fin de l'été 2011. Et notez le nom de l'auteur - Pittacus Lore ! Un extraterrestre, lui aussi... (frappé du même syndrome qui touche Lemony Snicket ou Pierdomenico Baccalario / Ulysse Moore).

Sans quoi, je ne peux que vous conseiller de découvrir la série Phaenomen d'Erik L'Homme ou Némésis de Catherine MacPhail, ainsi que les romans de Kevin Brooks (Being, iBoy...). Ils ne promettaient rien et se sont révélés agréablement surprenants, ce que je reproche au roman de Pittacus Lore. Numéro Quatre n'est, en somme, qu'un soufflé appétissant, qui s'est dégonflé à l'air libre. Je suis déçue !

Numéro Quatre - Pittacus Lore
Baam ! (2011) - 447 pages - 13,80€
traduit de l'anglais (USA) par Marie de Prémonville

Sortie française du film, réalisé par D.J. Caruso, le 16 mars.

10 mars 2011

Skeleton Creek, tome 1 : Psychose

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Il faut replacer le contexte : j'ai lu ce livre après avoir regardé The Mist en DVD, puis deux vieux épisodes de X-Files, et en songeant fortement au Projet Blair Witch. Imaginez le topo !
Le premier tome porte bien son nom : Psychose. Il s'agit du journal de Ryan, l'un des deux adolescents vivant à Skeleton Creek et pensant que leur ville cache un secret lié à la drague, ce lieu abandonné qui a servi à exploiter l'or et où un ouvrier a trouvé la mort. Depuis, on chuchote que son fantôme hante l'endroit.
Ryan et Sarah se sont rendus en pleine nuit sur place, mais le garçon a chuté et s'en est sorti avec une jambe dans le plâtre. Depuis, ses parents lui interdisent de revoir son amie et ont coupé toute communication entre eux. Par des moyens détournés, Sarah et Ryan réussisent à s'échanger les quelques tuyaux qu'ils dénichent concernant leur affaire.
Sarah, en fait, ne se sépare jamais de sa caméra et les vidéos qu'elle envoie sont parfaitement flippantes ! Au début, je pensais les zapper mais je suis allée par curiosité sur le site, j'en suis sortie les nerfs à vif.
C'est glaçant.
Si l'auteur a cherché à créer l'ambiance, à tendre l'atmosphère pour la rendre insupportable et angoissante, à rendre suspects la ville et ses propres habitants, bref c'est réussi. L'action est lente, et c'est essentiellement sur sa tension psychologique que ce tome 1 tient son pari.
En ce qui me concerne, je suis la cliente idéale pour mordre à l'hameçon et me laisse facilement embarquer dans ce genre d'histoires tordues ! Trois tomes restent à venir, frissons garantis.

Skeleton Creek #1 : Psychose - Patrick Carman
Bayard jeunesse (2011) - 190 pages - 13,90€
traduit de l'anglais (USA) par Marie-Hélène Delval

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9 mars 2011

Les Etranges Soeurs Wilcox #3 : Les Masques de Sang x Fabrice Colin

IMG_2961Chic ! Ce 3ème tome est ébouriffant, enlevé et palpitant. À peine survolé le résumé, on plonge de suite dans l'action et on n'a pas  le sentiment d'être à la ramasse car on se sent en territoire familier ! 
Par contre, j'ai cru à tort qu'il s'agissait du dernier tome de la série. IL N'EN EST RIEN. Avec une intrigue aussi riche et surprenante, l'auteur a cru bon de proposer du rab. 
Car c'est chaud devant ! Les Drakul mettent la pression et ne reculent devant rien. D'où l'avalanche de meurtres, de kidnappings, d'incendies criminels et de poursuites endiablées. Oubliez Londres et New York, cette fois les sœurs Wilcox partent à Venise. Sur place, elles vont séjourner chez le poète Robert Browning. Eh oui, encore un pipole ! ;-) 
De leur côté, Holmes et Doyle tissent une complicité espiègle. Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls personnages secondaires à s'étoffer et prendre une importance dans la série. Tous ont désormais  un rôle attitré et font peser lourdement leur absence dans la balance en cas de coup dur. Bref.
Nos amis poursuivent leur recherche sur la guilde des Mystérieux - et espèrent trouver le dernier morceau du Venefactor. La mission est mise à mal, car l'ennemi gagne du terrain !
J'ai retrouvé dans ce troisième tome la même excitation éprouvée lors de ma toute première découverte de la série. Cela se lit à un train d'enfer, le rythme ne s'essouffle jamais et l'intrigue gagne en épaisseur et en ingéniosité.
Je suis définitivement conquise et me languis de lire la suite ! 

NDLR : Et là c'est le drame... Pourtant annoncé - en 2014 aux dernières nouvelles - le quatrième volet intitulé Le Dernier Sacrifice n'a JAMAIS VU LE JOUR. Pourquoi ? Mais pourquoi ? ... Cris de détresse d'une lectrice frustrée. Aux abois. Désœuvrée. En quête de réponse. HELP.

Les Etranges Soeurs Wilcox 3. Les Masques de Sang - Fabrice Colin
Gallimard jeunesse (2011) - 325 pages - 13,50€
illustrations : Erwann Surcouf

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8 mars 2011

Teaser Tuesday #10

TuesdayteaserUn pas trop à droite et c'était la chute. Oonaa le savait. Elle se retenait à l'appui de la fenêtre qu'elle venait d'enjamber. La corniche sur laquelle elle essayait d'avancer ne mesurait pas plus de six ou sept centimètres de large. A peine de quoi poser son pied. Douze mètres plus bas, c'était la cour et ses larges dalles de pierre grise. Et là, à cinquante centimètres devant elle, son Echarpe blanche ondulant doucement dans la brise du soir.
Aerkaos - Jean Michel Payet

Plus rien ne serait comme avant, Pandora en avait bien conscience. Elle était allongée sur son lit et savait que le léthium qui se diffusait dans ses veines commençait de faire effet : bientôt son corps et son esprit ne lui appartiendraient plus. Il lui fallait agir vite et avaler l'antidote avant d'être gagnée par le sommeil. Une nouvelle fois, elle eut une pensée reconnaissante pour la personne qui avait glissé "par hasard" un lot de capsules-réveil dans la poche de sa salopette. Elle lissa entre ses doigts le petit médaillon porte-bonheur qu'elle portait autour du cou : elle ne se rappelait pas s'en être séparée un seul jour depuis sa naissance. Et c'était tout ce qu'elle emporterait avec elle. Cet unique lien qui la reliait à ses parents et lui permettrait peut-être de les retrouver un jour.
Le cas Rubis C. - Gaël Bordet

Au commencement, nous étions neuf. Nous étions jeunes, lorsque nous sommes partis, presque trop jeunes pour avoir des souvenirs.
Presque.
On m'a raconté que la terre avait tremblé, que les cieux avaient retenti d'éclairs et d'explosions. Nous étions dans cette période de deux semaines durant laquelle les deux lunes sont visibles aux deux extrémités de l'horizon. C'était un temps de fête, et au début, on a pris ces explosions pour des feux d'artifice. Mais ce n'en était pas. Il faisait doux, et une brise légère remontait de l'eau. On me répète toujours le temps qu'il faisait : la douceur de l'air et la brise légère. Je n'ai jamais compris quelle importance ça pouvait avoir.
Numéro Quatre - Pittacus Lore

La nuit dernière, tout mon univers s'est écroulé. Je suis maintenant en fuite, talonnée par la peur.
On mène tranquillement sa vie, dans sa propre réalité, et, tout à coup, un évènement inattendu vient bouleverser à jamais cette harmonie. Cela vous est-il déjà arrivé ? On voit ou on entend quelque chose et, soudain, tout ce qu'on est, tout qu'on se trouve en train de faire, tout cela se brise en milliers d'éclats acérés, à l'image de ce qu'on vient de comprendre avec amertume.
C'est ce qui m'est arrivé la nuit dernière.
J'étais à Londres. Avec des amis, comme d'habitude. Nous étions de sortie, comme d'habitude.
Immortels - Cate Tiernan

Je savais que cette fête serait nulle. C'est presque toujours le cas. Pourtant, j'étais partagée entre la peur et l'excitation, j'avais l'impression d'avoir un petit oiseau au creux de l'estomac, qui battait des ailes et tentait de se nicher sous ma cage thoracique.
J'ai pris un bain, exfolié ma peau, rasé mes jambes, mis du lait hydratant, puis j'ai essayé de discipliner mes cheveux. Quelques jours auparavant, j'avais eu une expérience désastreuse avec une paire de ciseaux. D'abord, sur la boîte de teinture, il était écrit : "Nuit étoilée" : j'espérais qu'une fois l'opération terminée (après avoir taché de noir toutes nos serviettes de toilette), je ressemblerais à l'héroïne mystérieuse d'un film français, le genre de fille qui a plein d'amants et passe sa vie à débattre du sens de la vie dans les cafés. En réalité, j'avais l'air d'une sorcière gothique. Bref, j'ai fini par couper quinze centimètres de cheveux et je me suis retrouvée avec une coupe courte ébouriffée qui rappelait davantage Amélie Poulain qu'Emily Strange. Et encore, avec la bonne lumière.
Au coeur de ma nuit - Sarra Manning

8 mars 2011

Le mort qui flotte entre deux eaux, c'est moi.

IMG_2963Quatrième et dernier tome de la série.
Que dire ? Je crois que je me suis lassée de cette série. Je la trouve classique et tristement banale. Un peu pimentée de suspense, avec un zest de crimes et une mêlée de psychopathes pour relever la sauce, la recette ne laissera pourtant pas un goût inoubliable.
Six mois ont passé depuis la disparition de Jacob. Lucy est totalement à l'ouest. Contre toute attente, elle a obtenu une bourse d'études pour une prestigieuse université. Elle comprendra pourquoi lorsque le recteur cherchera à la rencontrer et lui demander un service.
Lucy fait de nouveau des cauchemars, elle est convaincue qu'on cherche à lui expliquer que Jacob n'est pas mort. Il faut qu'elle vienne en aide à "une jeune fille mélancolique pour sauver le garçon", dixit la voix de ses rêves.
Ce que je vous raconte en quelques lignes s'étale en fait sur plusieurs chapitres, tout ça pour dire que le roman souffre de longueurs et de redondances. Le constat est là : quatre tomes plus tard, le schéma narratif ne varie pas. Le suspense ne suffit plus, puisqu'on sait à quoi s'en tenir. C'est dommage.
Je garderai donc le souvenir d'une série imprégnée d'influence cinématographique, mais dont le ton général est demeuré un peu trop plat. De plus, la bande de potes de Lucy m'a franchement manquée dans ce dernier tome, sans oublier Jacob. Côté positif, j'ai aimé toutes les références à la magie, sa diversité et l'interprétation qu'elle a su offrir au cours de l'histoire.

Rouge Souvenir - Laurie Faria Stolarz
Albin Michel, coll. Wiz (2010) - 325 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

7 mars 2011

Treize ans aujourd'hui. Enfin ! C'est la fin de l'enfance.

IMG_2960Présenté comme étant le premier roman pour ados de Nancy Huston, ULTRAVIOLET est une fine galette de 80 pages, au contenu prenant et grisant, avec beaucoup de charme et une plume au style sûr et envoûtant.
Nous sommes dans l'Ouest canadien, poussiéreux et accablé par la canicule, en juillet 1936. Le pays connaît une grave crise économique, les paysans crèvent la faim et Lucy fête ses 13 ans. Elle reçoit un journal qui deviendra non seulement son confident mais avant tout le témoin de ce délicat passage qui existe entre l'enfance et l'adolescence.
La jeune fille est en effet curieuse, fonceuse mais timorée. Elle se pose mille questions qu'elle garde pour elle, elle se sent incomprise, remet en question la foi héritée par son éducation (son père est pasteur) et envisage l'avenir avec incertitude. Elle en a assez de vivre dans un trou perdu, aux ambitions étriquées, Lucy rêve d'un changement dans sa vie.
Il surviendra par la venue d'un jeune médecin, Bernard Beauchemin, dont le passé transpire l'odeur du scandale. Lucy est attirée, son corps aussi manifeste ses premiers émois, ce sont les premières palpitations et autres douleurs dans le bas-ventre, en somme la chenille est en train de quitter sa chrysalide.
Il règne une atmosphère lourde et électrique, où subsiste un semblant de torpeur, au centre de laquelle la jeune adolescente se trouve empruntée et plus trop à sa place. Sa confession se veut à la fois pudique et impertinente, drôle et spirituelle, parfois immature et capricieuse. C'est un vrai régal, hélas bien trop court !

Ultraviolet - Nancy Huston
Editions Thierry Magnier (2011) - 80 pages - 8€
illustration de couverture : Claude Cachin

6 mars 2011

C'est moi qui décide quand tout commence et quand tout s'arrête.

IMG_2931David, un passionné d'informatique, est convié à un entretien d'embauche au sein d'une prestigieuse firme de conception de jeux sur console. L'occasion est trop belle, le garçon est excité, il a devant lui du temps libre et en profite pour se reposer dans sa chambre d'hôtel. Lorsqu'il se réveille, il découvre avec panique qu'il a loupé l'heure de son rendez-vous. La stupeur le gagne encore, en réalisant qu'il se serait bel et bien présenté devant ses recruteurs et aurait décroché le poste.
Premières sueurs froides. Notre adolescent songe avec effroi à Richard, son ami de toujours. Il l'a croisé à l'aéroport, c'était la première fois depuis des années. Ils étaient inséparables durant l'enfance, puis David a pris ses distances. Un mot, aussi, leur colle à la peau : Avelion.
Je laisse volontairement planer le doute. Tant de mystère imprègne cette histoire. David, se confiant à son Journal, nous relate son ascencion au sein de son entreprise, non sans mal car un supérieur lui tanne le cuir. Miraculeusement, ce type disparaît de la circulation. Le garçon devient suspect aux yeux de son entourage, mais il se défend du mieux qu'il peut. Au fond de lui, il sait. Il croit. Richard n'est pas étranger à tout ça.
Ce dernier se dérobe, mais ne comptez pas sur lui pour partir vivre sa propre vie. Richard et David sont liés. Serait-ce son double ? son ami imaginaire ? Toutes les spéculations volent et on ne sait plus ce qu'il faut penser. Mais la machine est en route et on comprend que l'un et l'autre vont se livrer une guerre terrible si l'un ose ne plus dépendre de l'autre. L'atmosphère est lourde, la manipulation terrible et irrémédiable. Les derniers chapitres dressent un peu les cheveux sur la tête, tout s'emballe. C'est une course folle, plus besoin de chercher la vérité, nous sommes happés par cette quête et confondus par toutes les suggestions. L'histoire est angoissante, l'issue glaçante.

L'ami de toujours - Xavier Mauméjean
Flammarion (2011) - 278 pages - 10€

4 mars 2011

Pomelo d'amour ♥

Je suis capable d'entrer en mode hystérique dès qu'il est question d'un éléphanteau sous son pissenlit. Aussi, le p'tit dernier Pomelo mis en scène pour illustrer les contraires ne peut que m'enchanter ! Je vous arrête tout de suite, ce n'est pas banal comme album, pas du tout un recensement classique et vu et archi vu du pile ou face. Non, non, ici c'est beaucoup plus dingue, doux, fou, délirant. Inventif et farfelu. Du concentré de bonne humeur et de pêche et de sourire banane. Le mieux, c'est de le feuilleter. En silence.

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 ♥ Pomelo et les Contraires ♥ - Benjamin Chaud & Ramona Badescu
Albin Michel (2011) - 11,50€

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