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Chez Clarabel
22 novembre 2007

Si jamais ... - Meg Rosoff

si_jamaisDavid Case, en sauvant son petit frère d'un an d'une chute de fenêtre, découvre alors le poids du Destin sur ses épaules et décide de tout mettre en oeuvre pour lui échapper, car il est persuadé d'être pourchassé, la cible idéale pour ce guerrier assoiffé de rendement. David change, il devient Justin [Just-In-Case, pour les anglophones] et adopte un nouveau look, se met à pratiquer du cross, trouve un chien imaginaire (un lévrier du nom de Gaillard) et rencontre une jeune femme, Agnes, dans une friperie.
Justin Case décide de courir comme un fou pour échapper à la Fatalité, qui le poursuit sans trêve. Ses jours sont comptés, il en est sûr et certain. Mais est-ce une conviction, une folie ou de la paranoïa délirante ? L'histoire de Justin va connaître des bouleversements stupéfiants, qui n'en finiront pas de surprendre et de déconcerter le lecteur !

Perplexe et déroûtant, mais aussi bizarre, original et incroyable. C'est ce qu'inspire ce roman de Meg Rosoff, cet auteur pour la jeunesse a décidé de briser les règles conventionnelles de la narration linéaire pour raconter son histoire totalement surréaliste ! Et c'est vers la toute fin du livre qu'on découvre enfin le pot-aux-roses, avec des yeux ronds commes des billes, tant l'issue est hallucinante !

Voici un livre qui aura matière à plaire et agacer, tant on ne peut décemment pas rester neutre. Plus d'une fois je n'ai rien compris à son délire, trouvant l'ensemble assez complexe et difficile à cerner. Cet auteur a bien du mal à faire l'unanimité, même si les critiques sont enthousiastes, les lecteurs (dès 15 ans) seront surpris par les méandres soulevés dans ce récit.

Hachette jeunesse - 357 pages - 16 € -  Traduit de l'anglais par Luc Rigoureau.

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21 novembre 2007

Avalanche de douceurs !

Les livres, aujourd'hui, sont accessibles dès 2 - 3 ans (et jusqu'à 107 ans ! après tout, pourquoi se priver ? !) :

J'avais déjà évoqué les gros soucis de sommeil de notre Miss C., surtout quand elle était plus jeune, et je pensais le problème réglé. Vous vous doutez que c'était une conclusion hâtive, car la demoiselle se prête désormais à un nouveau jeu qui avait tendance à m'agacer, quand soudain la lecture de ce premier livre a eu un effet éclairant et sujet à de grandes exclamations de rire !

le_lit_des_parentsTous les soirs, l'ourson Léo finit sa nuit dans la chambre de ses parents, sous des prétextes variés. Or la grande hibernation des ours arrive, les parents ours doivent donc impérativement trouver une solution pour que Léo apprenne à dormir seul. Ce qui est drôle, c'est que les grandes excuses de l'enfant sont aussi celles déjà entendues, vues et revues. Aux parents également concernés par ce souci, je vous préviens que les solutions ne seront guère appliquées dans la vraie vie, c'est tellement mieux dans la fiction ! Dommage...

Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon sont autrement connues pour la série des Mademoiselle Princesse et celle de Salomé (avec déjà des thèmes sur la difficulté de manger, l'histoire du soir, l'heure du coucher, etc., des thèmes fondamentaux pour nous !). En toute logique, ce livre est une valeur sûre et pleine de tendresse !

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Passons maintenant à un monsieur qui a du talent à revendre : Mo Willems (à visiter : http://www.mowillems.com/) avec deux albums aux  couvertures bien pétantes. D'abord, qui ne connaît pas Leonardo ? C'est un monstre épouvantable, sauf que personne n'a peur de lui, il fait pourtant tout ce qu'il peut pour être effroyable.  Et puis un jour il rencontre Sam, un garçon encore plus malheureux et malchanceux que lui, qui fera comprendre qu'à défaut d'être un monstre pathétique, autant être un copain formidable !

leonardo      guili_lapin

Guili Lapin est un livre qui concernera les bambins capricieux. Enfin c'est ce qu'on déduit trop facilement quand un enfant pique sa crise de larmes pour un détail tout bête, mais tellement crucial pour le petiot ! Trixie est une petite fille qui ne vit que pour son doudou, et un jour en se rendant à la laverie avec son papa, une chose terrible arrive et qui échappe au paternel. Comment lui faire comprendre quand on ne peut que gazouiller, taper du pied contre le sol et fondre en larmes de rage et désespoir ? Moi j'aime beaucoup le fait que ce soit la maman qui viendra à la rescousse du père effondré ! ...

Voilà deux livres adorables, à l'extérieur comme à l'intérieur ! Beaucoup de facétie, d'originalité et une histoire plutôt sympathique.

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Pourquoi les chauve-souris préfèrent sortir la nuit ?

pourquoi_les_chauves_sourisMichaël Escoffier et Kris Di Giacomo se sont associés pour répondre à ces questions existentielles que tout le monde a pu se poser au moins une fois dans sa vie. Pour en citer quelques-unes : pourquoi les chauves-souris préférent sortir la nuit ? Pourquoi les vachent remuent la queue en mangeant ? Et pourquoi les crocodiles dorment la gueule ouverte ? Ou encore pourquoi les zébres n'enlèvent jamais leur pyjama ? Une chose est certaine : vous ne vous doutiez pas des réponses !

Un livre qui pose des questions pas si bêtes, qui apporte des réponses délirantes et qui voit sa boucle bouclée chez les chauves-souris, grandes amatrices de fête jusqu'au petit matin... On en revient toujours là !

Pourquoi vos enfants vont craquer ? ... Parce que :  « Pourquoi les mouettes font caca en volant ? Pour aider les dromadaires à retrouver leur chemin en plein désert. Et pourquoi les requins nagent sous l'eau ? Pour éviter de recevoir du caca de mouette sur la tête ! »

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Mon petit chouchou pour finir (mais ça ne veut pas dire que les précédents comptent pour du beurre ! loin de là ...) :

ours_et_les_sourisLa vie d'un vieil ours solitaire est totalement chamboulée par l'arrivée intempestive de petites souris. L'ours aime dessiner ses souvenirs, puis bosser toute la sainte journée. Les souris, quant à elles, ne pensent qu'à faire la nouba. Les bêtises n'étant jamais bien loin, elles vont commettre une maladresse qui va ruiner le moral de notre gros papa ours. Sur ce, les souris vont décider de plier bagage. Mais notre ours va très vite comprendre que leur compagnie est bien plus précieuse que des dessins gribouillés dans la solitude.

Dans ce livre, moi j'aime : la touche d'Aude Picault, des dessins drôles, une histoire aussi fofolle ...

Le site d'Aude : http://www.audepicault.com/

Comme pour l'ensemble des livres présentés aujourd'hui, la tendresse donne la main à la générosité et l'humour est toujours de mise !

Tous ces livres sont publiés aux éditions Kaléidoscope et coûtent 12,50 € (sauf Leonardo : 15 € ).

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( Cliquez sur les images pour voir en grand )

20 novembre 2007

Qui es-tu Alaska ? - John Green

qui_es_tu_alaskaMiles Halter, 16 ans, est un lycéen studieux qui décide de quitter sa Floride natale pour rejoindre Culver Creek en Alabama. Il s'agit d'une pension dirigée par l'Aigle, directeur pointilleux qui proteste contre le tabac, l'alcool et la transgression du couvre-feu. L'école est un établissement pour petits génies qui comprend deux groupes : les pensionnaires normaux et les weekendeurs, des gosses de riches qui rentrent chez eux en fin de semaine.
Miles se lie d'amitié avec son camarade de chambre, le Colonel, puis rencontre Takumi et la délicieuse et sexy Alaska Young. Ensemble, ils vont vivre une amitié très forte, bien qu'elle sera aussi éphémère. Alaska, brillante jeune fille auréolée de mystères, fascine notre jeune narrateur. Pourtant celle-ci est lunatique, "cafteuse" et insaisissable. Le drame qui va frapper le groupe sera également une remise en question personnelle et délicate, les uns se sentant coupables, les autres rancuniers.
Miles et son copain le Colonel vont mener une enquête après le drame, mais très vite les garçons seront persuadés de courir après un fantôme qui fuit, tout le temps.

Difficile de faire bref avec ce roman, tant il m'a semblé très dense et intelligent sur les rapports de l'adolescence concernant l'amitié, l'amour, le désir sexuel et l'enfance. Dès le début, on a déjà le goût de l'originalité et de la subtilité, ce n'est pas qu'un banal roman pour la jeunesse parmi d'autres, celui-ci me semble sortir du lot. Pourquoi ? D'abord l'histoire est bien écrite, l'auteur est un jeune homme qui signe là son premier roman, prometteur et encourageant. Il a su créer dans l'univers de Culver Creek un milieu érudit et confiné où l'on partage les farces, les leçons et les petites bravades contre l'interdit. Ce lieu clos exacerbe les désirs et les passions : les amitiés sont fusionnelles, la perte devient ainsi une épreuve intolérable et douloureuse. Ce qu'il se trame à Culver Creek est secret. Les adolescents entre eux adoptent des noms de code, ils dégagent aussi une image plutôt positive avec leurs réussites scolaires et leur érudition exemplaire. Miles, par exemple, cultive la passion des dernières paroles de morts célèbres, et a débarqué en Alabama guidé par le précepte de Rabelais « Je pars en quête d'un Grand Peut-Être ».

Tout semble tellement disproportionné dans cette histoire, voilà qui peut marquer sa singularité. De même, j'ai trouvé que la sexualité était franchement abordée, parfois avec des détails qui pourraient interpeller toute âme pudibonde ! Mais cela reste accessoire, car le roman souhaite avant tout traiter du deuil chez les adolescents. Peut-être la solution apportée par John Green manquera de toucher le public concerné, et peut-être le roman est-il un peu longuet par moments... Il n'en demeure pas moins que cette lecture est passionnante, assez flamboyante par ses excès et qu'on passe facilement du rire aux larmes sans rien y comprendre !

Gallimard jeunesse, coll. Scripto - 360 pages - 13 €

17 novembre 2007

La fille qui dort - Florence Hinckel

la_fille_qui_dortQuinze ans, complexée par son physique et embrouillée par la séparation de ses parents, Johanna réalise qu'elle est sujette à des crises qui la laissent sans force : elle s'évanouit, s'endort même en pleine journée ou durant les cours. La ronde des médecins est incapable de diagnostiquer son mal, jusqu'au soir du 31 décembre. Un mot vient expliquer qu'elle est malade : narcolepsie.

Entre le soulagement de n'être pas folle et l'ennui de gérer sa vie ordinaire à cette maladie orpheline, Johanna va aussi chercher refuge dans sa passion du théâtre. Au même instant, son lycée ouvre un club et prépare la pièce « Antigone ». L'adolescente voit ses rêves s'accomplir, en plus son coeur s'est sérieusement amouraché du beau gosse, Benjamin, élève en terminale.

« La fille qui dort » est un roman très drôle, aussi bizarre que celui puisse paraître ! La maladie de Johanna n'est pas évidente, plutôt handicapante dans sa vie de jeune fille qui aimerait se fondre dans la masse, car soudain ce mal la propulse sur le devant de la scène. Or, Johanna n'est pas une fille qui aime la célébrité facile et vite acquise, elle s'en rend compte à force d'être trompée par ses rêves qui la troublent et lui donnent un aperçu de la réalité complètement truquée (ce sont des hallucinations hypnagogiques).

Ce qui est tout à fait surprenant dans cette histoire, c'est la dédramatisation de la maladie, sans toutefois négliger son sérieux et sa difficulté. Pour cela, l'auteur a recours à l'humour (vraiment présent et tout à fait rafraîchissant !) et envisage la passion du théâtre comme un sauf-conduit libérateur ! Une lecture étonnante et très intéressante, qui pourra sensibiliser les jeunes lecteurs sur la narcolepsie et la cataplexie. A découvrir !

Illustration : Marion Arbona

Editions Les 400 Coups - 140 pages - 9,00 €

Le site de l'auteur : http://florencehinckel.com/index.html

Le blog : http://florencehinckel.hautetfort.com/

16 novembre 2007

Ce soir, on regarde la télé ! (ça change)

TARATATA N°238 - Vendredi 16/11/2007

Diffusion sur FRANCE 4 à 20H45


Vanessa Paradis : Varvara Pavlovna Tour 2007
envoyé par musicblock

Vanessa PARADIS  -  « Divine Idylle»

Duo Vanessa PARADIS / Suzanne VEGA  -  « Blowin’ in the wind »

BB BRUNES  -  « Dis-moi »

Kate NASH  -  “Foundations”

Thomas DUTRONC  -  “J’aime plus Paris”

Duo Thomas DUTRONC / M   -  “La complainte des filles de joie”

Vanessa PARADIS  -  “Dès que je te vois”

*** Et aussi : Merci à Stéphanie pour l'article ! ***

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16 novembre 2007

Faites du bruit pour Kiki !

C'est un mélange de bonheur, gratitude, frustration et peur panique qui se mêle à vos émotions lorsque vous recevez une petite demande gentillette de l'irrésistible Kiki qu'on ne présente plus ...

Une Kiki redoutable et qui sait soudoyer non pas la lectrice mais la fille avec des étoiles dans les yeux, celle qui se pâme devant les sans-façons d'une certaine actrice aux initiales doubles ...

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I wanna be loved by you, semble me sussurer son livre ... Car oui notre délicieuse Kiki vient de publier son deuxième livre, un livre en quête de lecteur(s), me glisse-t-elle sans rougir. Alors moi, oui moi qui suis un être doué d'une grande gentillesse et d'une compréhension sans bornes (oui, c'est la fête des fleurs !), je ne sais pas résister, je ne me vois pas refuser une demande si sympathique de la non moins facétieuse Kiki ! ...

C'est l'une des principales caractéristiques de Christine Spadaccini, pour la présenter plus sérieusement. D'emblée, la dame qui s'est faufilée entre les commentaires de ce blog, sous le pseudo de Kiki, a su gagner mon coeur et mon affection car elle me paraissait toujours espiègle, virtuose et toujours avec le mot pour rire ou pour adoucir un moral en berne... C'est bien son truc, d'avoir toujours sous le coude le mot adéquat, qui fait mouche et qui touche. Comment elle fait ?

Cette chère Kiki a donc son petit monde, son univers tout aussi rose (les murs peints aussi joliment que chez moi, ça compte !!!) et que vous pouvez (re)découvrir à cette adresse : http://christinespadaccini.hautetfort.com/

Chez elle, j'ai toujours l'impression d'être dans une ruche où ça grouille de belle énergie, d'échanges vivants et de jolis clins d'oeil d'amitié. La reine Kiki a une conception de l'écriture qui est juste et étonnante, une dévotion pour les écritures qui crient leur amour des mots mais, décomplexés, savent en jouer, à la fois les sublimer et les malmener, comme autant de célébrations païennes à un éternel poétique...

Forte d'une telle déclamation, je me doutais que lire son livre allait avoir un effet dévastateur, et j'en ai pris plein mon grade ! C'est pas malin... Cette Kiki m'apprend ainsi qu'elle sait faire mal, qu'elle sait bouleverser et envoyer un uppercut rien qu'avec des mots ! Ah, c'est vraiment pas malin ! (bis) ... Et je me sens comme une quiche parce que je n'arrive pas à évoquer ce livre dans son fond, à fouiller ce qu'il vous propose et à vous donner une lueur d'envie (dites ... ça vous émoustille, n'empêche ?). Parce que c'est un livre qui parle d'un tas de choses, et qui vous embrouille parce que, justement, les pistes deviennent vite nombreuses et embrouillées. C'est fait exprès, cela va sans dire ! ...

On dit de ce livre ... Entre le début et la fin, il y a ce fil tendu : le fil de la vie. On fait ses premiers pas, funambule timide, une ombrelle fragile entre les mains, faite de rêves et d'espoirs. Mais l'exercice est périlleux. Souvent, on hésite, on tremble, on flanche, on bascule, on se rattrape in extremis. Et on tombe aussi. Parfois il y a un filet. D'autres fois non. Chaque pas compte. Chaque pas est le premier. Chaque pas peut être le mauvais. On croit savoir. On avance. On ne sait rien. On avance. Sur le fil, toujours. De l'horizon, en rêvant. Du rasoir, en se coupant. De l'histoire, en survivant. Les protagonistes des treize récits rassemblés dans ce recueil tentent de garder l'équilibre sur ce fil cassant. Ils se croisent, s'aiment, s'ignorent, se cherchent, se percutent, se blessent, se frôlent, s'interrogent. Tombent. Se relèvent, une fois, deux fois, dix fois, ou pas, artistes fragiles du quotidien qui se cherchent un but, un horizon, une réponse, une raison... Existe en ciel.

existe_en_ciel

Moi qui ne suis ni une funambule et qui souffre atrocement du vertige, je n'avais qu'une issue en me plongeant dans ce livre : c'était d'avoir le tournis. J'ai eu beau avoir le ricanement bête et le grincement facile à l'évocation d'amours salopées, de murs bleus et de k-way nommé désir, de lire le blog de Carmina Burinée et d'en tirer un sadisme épouvantable ( ... ), je pense toutefois que rien n'aura plus d'impact que la lecture du rat de Laura et que son sujet du désir d'enfant aura raison de moi ! Entre les barquettes Lu et Axel Bauer, non merci ... j'ai le coeur au bord des lèvres. Quelle histoire ! Mazette, ça vous chamboule plus que de raison !!!

La Kiki a l'esprit retors et jouissif à vous tirer les vers du nez, non ce n'est pas ça ! en fait, elle est simplement heureuse de vous attirer jusqu'à elle et de vous faire mariner dans son jus. C'est un succès pour elle, un bonheur inavouable ... mais pourtant un crime reconnu !  ;o)

« Vous me lisez, je vous dépouille, ouille, couinez pas, ce ne sont que quelques instants, vous-même faites ça tout le temps avec les autres, allez t'as bien cinq minutes ! Non ? Oui, c'est vrai, le principe est terroriste et vous, mes victimes, innocentes. Allons donc, on est tous des bouffeurs de temps, du berceau au déambulateur. Des voraces. Mais y'en a des plus rapaces. Et des plus ingrats. Je prends la monnaie de ma pièce, c'est tout. Mon piège fonctionne à merveille même si y'a des trucs que je ne peux pas trop maîtriser dans cette technique à la pointe du crayon... Je sais quand j'amorce mon engin de guerre, une petite histoire avec de bons sentiments leurres pour vous appâter, Viva Za-pâte à papier, c'est ma tactique. Par contre, j'ignore quand vous allez mettre le pied sur la mine et vous perdre dans mes pirou-lettres de graphite. Ça peut durer très longtemps, c'est de l'éditeur ensuite que dépendent lesdites heures qui s'écouleront entre le moment où j'aurais pleuré ces lignes et celui où je viendrai éponger le temps que vous passerez à les lire pour ma petite cagnotte...De l'éditeur qui a un coup de coeur et vous met une couverture toute belle toute chaude sur le dos pour aller affronter ce monde glacial dans lequel on se retrouve catapulté, marché du livre (...). On est nombreux sur les rangs des étagères à vouloir sortir du néant et à concourir pour votre temps, votre argent, ce qui, paraît-il, revient au même. Bref, mettons que j'arrive enfin à vous, mon livre entre vos mains, vous ouvrez, vous lisez, j'encaisse ! Cash à la lecture et parfois même un petit paiement différé pour les pensées que vous accorderez à mon histoire, plus tard, si elle était bien ficelée... Ne soyez pas trop triste, vous n'avez pas tout perdu puisque, en échange, je vous file un bonus, la recette de ma grand-mère. Elle aussi prenait le temps. De s'occuper des autres. Et ça, vous verrez, ce n'est pas de la tarte... »

Existe en ciel, par Christine Spadaccini - Editions MiC_MaC - 170 pages.  16,50 €

Dans ma grande mansuétude, j'envoie ce livre à la première personne qui le demande ! !  :))

15 novembre 2007

Au pays de mes histoires - Michael Morpurgo

Au_pays_de_mes_histoiresVoici un livre qui va plaire aux parents et qui va être dévoré par les enfants !
C'est aussi un livre destiné aux enseignants qui trouveront dans ces pages une matière étonnante pour lire et partager, tout en brassant des thèmes essentiels et incontournables (l'enfance, le goût de lire, la passion d'écrire, la guerre, le deuil et les légendes...).
J'ai été chavirée par ce livre de Michael Morpurgo, d'abord par cette couverture soignée et douce, une belle invitation à plonger son nez dans ce pays des histoires, puis j'ai été totalement captivée par les confessions de l'auteur, sur son parcours de jeune lecteur, d'apprenti écrivain et sa conception de la littérature. Quel regard ! Quelle intelligence !
Rien que pour cela, il faudrait placer ce livre entre toutes les mains des écoliers pour qu'ils comprennent d'où peut provenir l'essence des mots, ce qui fait qu'on s'attache à un lieu et qu'on s'y sente à jamais lié.
Enfin, ceci n'est qu'un détail dans l'ensemble de ce livre qui se présente sous la forme d'une anthologie ponctuée d'illustrations (de Peter Bailey). Les courts chapitres s'entrelacent au fil des souvenirs d'enfance, de textes inédits et bouleversants, de lectures et de rencontres qui ont marqué M. Morpurgo.
Certains passages expliquent même la genèse de romans aussi célèbres que Le roi Arthur, Soldat Peaceful, L'histoire de la licorne, Le naufrage de Zanzibar ou Le royaume de Kensuké.
C'est bien simple, vous sortez de ce livre avec l'envie d'en lire toujours plus, c'est insatiable !
Cet ouvrage est absolument précieux, et vous confirme quel conteur merveilleux est Michael Morpurgo, qui se décrit lui-même comme un « cultivateur d'histoires, un tisseur de rêves », et ce livre est selon lui « non pas l'histoire de ma vie, mais celle du voyage au cours duquel l'écrivain que je suis forge ses histoires ».

Gallimard jeunesse - 304 pages - Traduit de l'anglais par Diane Ménard - 13,50 €

  • Les premières lignes

Introduction : expliquez-vous

«Expliquez-vous, Morpurgo». C'est ce qu'on me demandait assez souvent lorsque j'allais à l'école. Le truc, bien sûr, était de trouver une excuse qui me sorte d'affaire. Je devins assez bon dans ce domaine, je crois, probablement parce que j'y étais obligé. C'était une question de survie, une technique absolument nécessaire que la plupart d'entre nous avaient dû apprendre à maîtriser à l'époque.
Dans ce livre, je ne suis pas en train de me justifier, mais j'essaie de m'expliquer, pour comprendre pourquoi et comment j'écris ce que j'écris. Je vais tenter de m'expliquer les choses à moi-même, et par la même occasion, je l'espère, vous les expli­quer à vous aussi.
Pourquoi se donner cette peine ? Pourquoi un écrivain chercherait-il à exposer son travail à ses lecteurs ? Dans quel but ? Les histoires ne se suf­fisent-elles pas à elles-mêmes ? N'est-ce pas en les lisant que l'on appréhende l'esprit et la méthode d'un auteur ? Cela semble évident, et devrait être suffisant. C'est pourquoi vous trouverez surtout des histoires dans ce livre. Cependant, il y a des gens qui aimeraient aller un peu plus loin, qui ne se contentent pas de regarder, émerveillés, le champ de blés mûrs qui dansent dans la brise. Ils veulent comprendre comment pousse un seul grain, d'où il vient, comment il est planté et fertilisé, comment la terre le berce, comment le soleil et la pluie le fortifient. Cette approche permet peut-être d'apprécier les histoires elles-mêmes avec plus de profondeur, mais ce qui est plus important encore, elle peut indiquer au lecteur que le processus qui mène à écrire une histoire ou à la raconter appartient à tout le monde, que nous avons tous le grain de blé des histoires en nous, qu'il reste simplement à le planter et à l'aider à pousser.
Je suis un cultivateur d'histoires. Je les cultive aussi sûrement qu'un paysan fait pousser ses céréales. Je suis un tisseur de rêves, un conteur. Grâce aux histoires que ma mère m'a lues, et à celles que j'ai lues moi-même, grâce à des profes­seurs inspirés, et à mes grands mentors Robert Louis Stevenson, Ted Hughes et Sean Rafferty, grâce à de nombreuses années de travail, j'ai trouvé ma propre démarche. La voie de chaque écrivain est unique, j'en suis sûr, bien que nous ayons sans doute davantage de choses en commun que nous ne le croyons. Ma voie ne sera pas la seule, mais c'est la mienne, et j'ai pensé qu'il pour­rait être intéressant et, peut-être même utile, encourageant, de raconter comment je suis devenu l'écrivain que je suis.
Voilà ce que je me suis efforcé de faire dans ce livre. J'ai entrecroisé certaines de mes histoires et de mes réflexions - écrites pour une bonne partie d'entre elles de 2003 à 2005 alors que j'étais Childrens Lauréate (ambassadeur de la littérature de jeunesse à travers le monde) de façon que les unes éclairent les autres, aident à mieux les comprendre, et les complètent. Ce n'est pas l'his­toire de ma vie - que je raconterai peut-être un jour - mais celle du voyage au cours duquel l'écrivain que je suis forge ses histoires.

14 novembre 2007

Les éditions du rouergue présentent ...

Les p'tits bricolages de Christian Voltz sont de retour ... avec l'étonnant et irrésistible  « il est où ? » ! 

il_est_ouLivre rouge du génie et de la rigolade, ce  « il est où ? » va en surprendre plus d'un ! ...  D'abord, c'est vrai que c'est destiné aux plus jeunes (dès 2 - 3 ans). D'histoire il n'y en a pas tellement, c'est une espèce de comptine sur  « il est où ? » à partir d'un amas de bric et de broc.

Sous le gros caillou, derrière la touffe de poils, au milieu des perles : rien ! Pourtant, si on regarde bien, on voit apparaître un petit bonhomme. Un à un, les objets s'agencent pour former la tête, les cheveux, le corps d'un personnage. Et puis patatras ! La fin de l'histoire est espiègle car elle conduit au début !

Donc, bon programme pour les petits : de manière ludique, ils apprendront la formation du corps, la construction de soi et la fragilité de l'espèce. Et puis la chute (sous tous les sens du terme) est une manière de rebondir (attendez-vous à des sursauts d'exclamation !) car vos petits bouts vont bien comprendre le « qui cherche qui » et reprendre la ritournelle avec bonheur ! ! !

*** Pour info : le conseil général de la Seine Saint Denis va faire des heureux ! A partir du mois de décembre,  « il est où ? » de Christian Voltz sera offert aux enfants de 1 à 2 ans des crèches départementales et municipales. Il sera également remis au cours de l'année 2008 aux enfants fréquentant les centres de PMI du département  -blablabla- . L'an dernier cette opération a concerné 6500 enfants de Seine Saint Denis. ***

Gawou en parle aussi !

Il est où - texte et illustrations de Christian Voltz - Ed. du Rouergue, coll. Varia - 13,50 €


 

Passons maintenant à une lecture pour les plus grands ...

Je vous préviens d'office qu'il faut réserver ce livre à un public qui ne fait aucun état d'âme sur les rêves et la folle du logis. Je dis ça parce que j'ai personnellement testé auprès de deux filles et d'un garçon et j'ai pu constater que nos demoiselles sont restées concentrées et ont adoré l'histoire, tandis que le jeune gars à l'esprit cartésien a décrété que c'était tout bonnement impossible, non vraiment pas possible !

fille_sans_coeurQuoi donc ? L'histoire est celle d'une fille très belle, si belle que tous les hommes se retournent sur son passage, ne rêvent que de l'embrasser et lui chantent des poèmes d'amour en souhaitant l'épouser un jour. Mais la belle est assez placide. Pour ne pas dire, glaciale.

Afin de comprendre pourquoi elle est si peu sensible aux marques de tendresse et d'affection, la belle fille conclut qu'elle n'a pas de coeur ! Donc, elle se rend chez tous les commerçants pour qu'on lui fabrique un coeur (de pierre, en sucre ou de fer). Las, tout est vain. Au fur et à mesure que la fille monnaie qu'on lui donne un coeur, elle sacrifie ses artifices de beauté.

La fille n'est donc plus une jolie créature qui fait chanter et rêver. C'est un être quelconque et désespéré. Elle va finir par rencontrer une vieille femme qui lui promet son coeur si elle l'accompagne jusqu'à son dernier souffle. La fille accepte, sans compter, et va donc réaliser qu'on gagne souvent un coeur à se montrer humble et serviable, non plus en se cachant derrière la superficialité.

Cette histoire est poétique et philosophique, une vraie réflexion sur l'apparence et la beauté intérieure. Le texte peut servir à de multiples interprétations, et quand on écoute les enfants on s'aperçoit que chacun a sa propre conclusion sur le parcours de la fille sans coeur.

A réserver, donc, à un bon public qui aime les histoires assez longues et avec des illustrations originales, qui n'appartiennent pas à notre domaine d'affection privilégiée, mais elles se fondent à merveille avec l'esprit de l'album !

La fille sans coeur - texte Pieter van Oudheusden, traduit du néerlandais par Daniel Cunin - illustrations de Goele Dewanckel - Coll. Varia - 18,00 €

 


 

Depuis le début de novembre 2007, les éditions du rouergue ont donc créé une nouvelle collection avec le livre-cd (qui est un genre en plein boom, je trouve). Personnellement j'en deviens accro, surtout pour dépanner les coups de mou, il suffit alors de se mettre en position horizontale et de laisser le mange-disque prendre votre rôle d'orateur ... ça repose, ça divertit !

Deux livres, donc, pour ouvrir le bal :

complainte_du_progresgouts_d_olga

L'objectif de la collection : confier l'intégralité des paroles d'une chanson à un illustrateur, réunir les générations autour d'univers graphiques de talent et la (re)découverte du répertoire de la chanson française à texte, en partenariat de Radio France.

La complainte du progrès est une chanson de 1956 dans laquelle Boris Vian décrit les affres de l'amour moderne, confronté au progrès technique et à la société de consommation. C'est drôle, divin, pertinent et joliment insolent ! Un peu goujat, aussi, notre bonhomme ! ...

Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son cœur

Maintenant c'est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
- Ah, Gudule!

Viens m'embrasser
Et je te donnerai
Un frigidai-reu
Un joli scootai-reu
Un atomixai-reu
Et du Dunlopillo
Une cuisiniè-reu
Avec un four en ver-reu
Des tas de couvai-reu
Et des pellagâteaux

[ Ici, un lien pour écouter la chanson ! ]

Gawou aussi a aimé !

Les goûts d'Olga est une chanson de Gérard Morel qui peut paraître absurde ...

Le poulet, Olga n'aime pas
Le poisson si
Sauf la queue qu'Olga n'aime pas
Mais son chat si
La brioche, Olga n'aime pas
Les éclairs si
Astiquer ça la gêne pas
Mais laver si
Ajaccio, Olga connaît pas
Mais Calvi si
Et Marinella n'apprécie pas
Mais Anne si

Faire sa fière, Olga n'aime pas
S'effacer si
La queue d'pie, Olga la met pas
L'anorak si
De boulot, elle en manque pas
Mais de sous si
Et son boulot très payant n'est pas
Salissant si

... et puis finalement non, pas si grotesque que cela !  Le texte prouve (ci-dessus) que c'est plutôt farceur et ironique. Le monsieur Morel est un comédien et chanteur qui aime jouer avec les mots, s'amuser avec les sens et les sonorités. Avec sa fantaisie et son humour, il pointe donc avec ironie les usages du verbe " aimer " : peut-on aimer son poulet comme on aime ses parents ou son amoureux ?  Une chanson riche en double-sens !

Dans les deux albums, les illustrations occupent une importance capitale : elles permettent d'accrocher aussitôt l'oeil du jeune lecteur, la petite musique fera le reste ... la magie aidant !

La Complainte du progrès - Paroles de Boris Vian - Illustrations de Lynda Corazza. 

Les Goûts d'Olga - Paroles et musique de Gérard Morel - Illustrations de Frédériques Bertrand.

32 pages + 1 cd de moins de 10 minutes ... Conseiller éditorial : Philippe Meyer.  19,50 €

[ Qui es-tu Gérard Morel ? ... En chanson, pas avec Olga, mais avec la Princesse ! ]

14 novembre 2007

Pour les petits, pour les grands et moi et moi et moi

Je ne connaissais pas, je viens de les découvrir et déjà j'aime beaucoup ! ...

pyjamasques_et_lilifeepyjamasques_et_romeo_mecano

Cette série est toute nouvelle, fraîchement parue en début d'année avec deux tomes, et voici la suite pétillante de trois héros hors du commun !  Ils sont trois, ils portent des combinaisons moulantes, ce sont les Pyjamasques. Ils s'appellent Yoyo (le super costaud), Gluglu (qui colle) et Bibou (qui vole). La nuit est le théâtre de leurs palpitantes aventures...

Les pyjamasques et Roméo Mécano :

La nuit est belle. Les Pyjamasques et leur ami Ptigarou rêvent au clair de Lune, lorsque surgit dans le lointain une inquiétante machine… Dans la cabine de pilotage, un petit garçon pas très sage s’agite au milieu des manettes et des écrans, c’est Roméo. Inventeur d'étranges machines, il a décidé de capturer la lune pour la découper en morceaux et la vendre au rayon fromage du supermarché !

Les pyjamasques et Lili Fée :

Cette nuit là, nos trois héros,Yoyo, Gluglu et Bibou font les fous et se heurtent à Lilifée, une délicate artiste en pleine création. Éblouis par tant de beauté, les irréductibles Pyjamasques tombent fous d’amour ! Pour la première fois, ils vont se disputer… ses faveurs !

Pyjamasques

Alors surtout ne croyez pas que ce soit cruche et bêta, d'un niveau intellectuel qui ne dépasse pas la Mat. sup. ! Parce que c'est franchement rafraîchissant ! L'ambiance nocturne, très bien dépeinte par ses couleurs, est l'invitation aussi à partager les plus folles péripéties de ce trio sympathique.

C'est simple, pas nunuche, ça ne manque pas d'idées et de rebondissements. Bref, les enfants adorent ! (Et moi aussi !)

Les pyjamasques - par Romuald (auteur illustrateur né en 1976, comme moi, quel talent !!!) - Gallimard jeunesse - coll. Giboulées.  6,00 €

13 novembre 2007

C'est l'automne ! encore des feuilles volantes... En poche ! #9

_t__du_sureauEn apprenant la mort soudaine de son ami et éditeur Alain Oulman, Marie Chaix perd soudain la faculté de réagir, de rebondir en prenant la plume pour écrire.
Un silence de dix ans va suivre, dans lequel l'écrivain se dit incapable, sent la source tarie et pense avoir enterré sa carrière d'auteur.
En même temps, elle apprend la séparation de sa fille Emilie avec son compagnon Richard. La même stupeur la saisit, la même impuissance de comprendre, d'absorber la nouvelle...
Aux amis qui la forcent à reprendre du service, à l'obliger d'écrire, Marie reste interdite. Elle cherche à expliquer mais n'y arrive pas. Il lui faudra donc dix longues années pour retracer ce parcours de manque, d'immobilité et d'inaptitude.

Dans son livre « L'été du sureau », Marie Chaix en profite donc pour faire le bilan de sa vie de femme et d'écrivain. Le résultat est superbe ! Beaucoup de finesse, de douceur, de subtilité... une langue amoureuse, ronde, tantôt rosissante, balbutiante aussi. Un regard sans cesse étonné et confiant, une certitude jamais prétentieuse d'avoir retenu les bonnes leçons, d'être sortie d'une enfance douloureuse sans blessures (son père était collabo, il a été condamné et emprisonné, il y a eu les deuils aussi avec la mort des frères).
Et cette tendresse de maman, qui a su souffler à ses deux filles le même élan vers une vie amoureuse pas toujours linéaire (les répétitions des mêmes erreurs, bien malgré elles), son retour de femme amante, son délire de laisser échapper un gendre qu'elle adorait...

Sans oublier son travail d'écrivain : « Pour moi ce fut l'écriture, cette chose si mystérieuse qui vient ou ne vient pas... au moment précis où... ou bien pas du tout. Mais ne vient jamais « tout seul », qu'on se le dise car beaucoup le croisent encore. (...) Si le désir d'écrire pousse en même temps que les ailes, merveille, il trouvera la sortie ! Les débuts sont exaltants, c'est une première fois, un miroir qui vous veut du bien... mais le désir d'écrire est un petit état de grâce à choyer comme l'enfant à naître, fragile et dévorant. Les premiers mots sont des balbutiements qui se bousculent pour émerger du flot sombre. »
Lecture éblouissante ! A ne pas manquer !   * 5,50 € *  / Points

A été lu par Cathe !

Photo auteur et couverture : @ Marie Chaix, par Henri Droux en 1974

 


 

petit_eloge_des_grandes_villes« Je viens du pays de mon enfance, où le rêve se dessine en creux des choses vues, touchées, connues. La ville est un mirage, c'est pourquoi je la veux, je la désire. La ville est un fantasme. Elle est à moi, elle est l'endroit défendu, le périmètre dangereux, et je sais, sans le formuler encore, que c'est là que je vais guérir, grandir, ouvrir mes poumons, risquer de vivre. C'est peut-être le pollen du jardin, les plumes des oiseaux dans les platanes, la poussière de la vieille pierre qui m'étouffent. » (...)

Citadine convertie, convoitant l'asphalte et les villes plexiglas farouchement, Valentine Goby expose dans ce petit texte inédit son éloge des grandes villes. On passe sur l'enfance dans le Sud de la France, dans la ville des parfums et des clichés qu'on gomme pour les encadrer dans de jolies cartes postales, on suit la jeune femme qui déploie ses ailes vers un New York kaléidoscope et on revient à un tour du globe sans manières de Hanoï à Manille, de Jérusalem à Londres, et de Copenhague à Paris.

Un texte empreint de sensations, de senteurs, d'émotions. Cela ne restera pas forcément dans les annales de la littérature, mais Valentine Goby demeure un auteur remarquable, et qu'il ne faut pas manquer de découvrir !  * 2,00 € *  / Folio

 


 

Quatrième de couverture

baiser_dans_la_nuqueBientôt Fanny sera sourde. Bientôt elle n'entendra plus les pleurs des enfants qu'elle aide à mettre au monde. Pourtant, avant que le silence ne se referme sur sa vie, la jeune femme décide de prendre des cours de piano.

Louis, son professeur, elle l'a croisé à la maternité. Un homme solitaire et secret, doux et blessé. Au fil des leçons, une complicité pudique s'installe entre eux. Peu de mots, quelques gestes, des regards, et puis la musique. Pour affronter et surmonter la maladie, qui progresse, mais aussi, surtout, pour se soutenir mutuellement.

« (...) léger comme une chanson, sombre comme un requiem. » Christine Ferniot - Télérama

Ce que j'en ai pensé : Je suis restée en retrait, spectatrice complètement neutre de cette histoire qui est pourtant assez belle et touchante. La relation entre les deux personnages est pudique, sans vulgarité et elle ne frise pas le ridicule, ce n'est pas trop long ni ennuyeux. C'est au contraire pétri de volupté, de sensualité, de charme, de silence et de mystère. L'orchestration parfaite pour me séduire, et finalement non. Je ne sais pas pourquoi ! Toutefois je compte lire le deuxième roman de Hugo Boris, tant de promesses loupées ne peuvent qu'inciter la lectrice frustrée (que je suis) de ne pas rester sur cette déconvenue ! A suivre...  * 6,30 € * / Pocket

A été lu par Elfe (qui partage mon avis)

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