Toute la nuit devant nous - Marcus Malte

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Par inattention, je n'avais pas remarqué qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles. Donc, lorsque j'ai ouvert les premières pages, totalement emballée par ce que je lisais, je n'avais pas imaginé un seul instant qu'on allait brutalement couper mon élan ! Couic. Il a fallu que je reprenne mes clics et mes clacs et bouge mes fesses de mon fauteuil où j'étais confortablement installée, car il était temps d'aller voir ailleurs.

Autant dire que j'ai été carrément frustrée ! Et un peu dépitée vis-à-vis de moi-même. J'aimais bien cette étrange histoire dans laquelle le narrateur se reportait à une sinistre expérience du temps de ses 11 ans. Il avait été envoyé dans un camp de vacances, avait fait connaissance avec le très énigmatique François et avait pu lui rendre grâce de le tirer de situations douteuses et douloureuses. Mais justement, la façon dont procédait François restait un gros point d'interrogation. Il n'en imposait pas, il était silencieux mais il avait un regard ou posait juste la main sur votre épaule et cela valait toutes les bastons du monde ! C'était vraiment très étrange... le tout dans un cadre fantastique et surréaliste d'un vieux château peuplé de courants d'air et de fantômes !!!

C'était vraiment très bien, j'étais partie pour une petite centaine de pages à ce rythme et mangée à cette sauce, il n'en fut rien ! D'un seul coup, je découvre quatre adolescents qui se sont rebaptisés de noms de fleurs et sont déterminés à lutter contre cette terre irradiée. Résister, foncer, ne pas renoncer... je n'ai pas été totalement convaincue.

Mais j'ai complètement abdiqué avec l'histoire du père à Francis (du foot, des jeunes, la ville de Marseille et un peu de Zidane, forcément...). Je n'étais plus dans le coup, j'étais déçue. Je n'ai pas encore lu Garden of Love de Marcus Malte (je n'y renonce pas) mais j'ai déjà apprécié cette première rencontre. L'auteur montre ici qu'il varie les styles et brasse divers genres, pas du tout enfermé dans un créneau. C'est appréciable... Et lisez donc Le fils de l'étoile, qui vaut son pesant de cacahouètes ! 

Zulma, Octobre 2008 - 126 pages - 15€

Comments

[jeanjean]

p'tit conseil : ne reste pas sur une mauvaise impression et saute sur Garden of love, qui est un vrai p'tit chef d'oeuvre !

[Clarabel]

Patricia, je ne doute pas que l'auteur doit être adorable en vrai ! ;))

kathel, bonne découverte !

[Clarabel]

virginie, la nouvelle la plus marquante de T. Capote reste pour moi "Breasfast at Tiffany's" qui est plus troublante que le film de B. Edwards. J'adore le film, qui est porté par l'interprétation divine d'Audrey Hepburn. Et quand j'ai voulu lire le livre, je pensais y retrouver la même touche de fantaisie folle et exubérante, loin de là ! Le texte est beaucoup plus sombre, plus torturé. Enfin cela a été pour moi une rencontre forte et complexe aussi... c'est très difficile d'en dire deux mots, mais je crois que c'est une histoire que je porte en moi !

[Clarabel]

Je suis tout à fait d'accord avec vous, Marie ! Et je crois que j'aurais davantage joué le jeu avec ce recueil si seulement j'avais prêté attention à sa présentation. Je croyais lire un court roman, et non pas trois nouvelles, et voilà ma déception. Je m'étais trop installée avec ce premier texte, du coup j'ai été fort désappointée.
Et je partage votre goût pour Annie Saumont, grande "maîtresse" dans cet exercice difficile !

[marie]

Moi, j'adore les nouvelles , "les bonnes nouvelles ".Ce que j'aime justement, c'est la fulgurance de l'écrit . Une nouvelle réussie ne dure que quelques instants, ce doit être une bulle de savon, une fusée de feu d'artifices .Elle vous laisse juste le temps de se former, de se parer de couleurs, et il ne vous reste que l'éclat . Il ne faut surtout pas "s'installer", mais savourer chaque mot, qui a son importance . Une nouvelle réussie est courte, il n'y a rien "à jeter", ni possibilité de soustraire quoi que se soit jusqu'à la chute qui, si ça fonctionne bien, doit vous surprendre . Pour moi, le meileur exemple du genre, est Annie Saumont, et un Italien dont je suis désolée d'avoir oublié le nom .
Si Maupassant et E. Poe sont des maîtres eux aussi, ce sont des nouvelles plus longues, presque à la limite du court roman, et je les classerais presque dans un autre genre que nouvelles .
J'adorerais savoir écrire des nouvelles, mais c'est un art qui demande une très grande maîtrise, dans lequel le romanesque n'a guére de place,et dont la rigueur ne laisse pas place à l'à peu près .