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Chez Clarabel
3 octobre 2011

"When he was sitting by you at lunch, he oozed so much testosterone that it was hard to breathe. He wants your body."

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Ok, c'est loin d'être une lecture originale, puisqu'elle surfe sur la tendance du moment, et nul doute qu'elle trouvera grâce aux yeux des jeunes lectrices qui en apprécient les ficelles, pour ma part je suis restée sur ma faim. 
L'héroïne, Kylie, a dix-sept ans et est suivie par un psy du fait de cauchemars nocturnes qui angoissent sa mère. Après sa rupture avec son petit copain, elle décide de se changer les idées en se rendant à une soirée qui tourne à la catastrophe. Résultat, Kylie doit passer ses vacances d'été dans un camp pour ados rebelles à Shadow Falls. 
L'adolescente ne décolère pas et cela triple ses ressentiments envers ses parents, ces derniers sont en cours de divorce et elle le vit très mal. De toute façon, Kylie m'est vite apparue comme une jeune fille compliquée et tête à claques, également donneuse de leçons en rapport avec l'attitude de sa copine Sara (qui couche !) ou de son ex, Trey (qui veut coucher !). Autre détail agaçant : Kylie s'entiche d'un type qui ressemble physiquement à son ex ! Pff, quelle gourde, me suis-je dit. 
Je n'ai pas tout de suite été irritée par l'héroïne, c'est venu tout doucement, au fil des chapitres. Au départ, le climat à Shadow Falls est étrange et captivant, on y découvre que c'est finalement un camp réservé aux jeunes possédant des spécificités surnaturelles mais il semblerait que Kylie demeure une inconnue. Ses cauchemars seraient-ils la clef de l'énigme ? 
L'histoire est assez longue, elle prend son temps pour planter le décor, pour présenter les personnages, pour amorcer les relations sentimentales aussi. A partir de là, j'ai lâché prise. Quel ennui ! C'est plat, affreusement volage et inconsistant. Partout où elle passe, Kylie fait tourner les têtes et passe pour une mijaurée : un jour dans les bras d'un type, à ressentir "le vent de la passion" en échangeant un simple baiser, un jour suivant aux crochets d'un autre, à imaginer "les étoiles étinceler, comme tout droit sorties d'un film de Disney"... mouaip ! 
Bémol sur le casting, donc. Sans quoi, l'intrigue se révèle mystérieuse et envoûtante, la quête d'identité un cheminement lent et insolite, le tout passerait facilement pour un cocktail judicieux et alléchant, mais le parfum ne m'a pas enivrée plus que de raison. C'est une affaire de goût, je n'en tire aucune conclusion bien entendu. :)

Nés à Minuit, tome 1 : Attirances par C.C. Hunter
Michel Lafon 2011 - 400 pages - 15,95€
traduit de l'anglais (USA) par Marianne Roumy 

à découvrir : la fan page du livre

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29 septembre 2011

« Tisse sa toile, fille de l'Araignée... »

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Quelle très, très bonne surprise ! Ce roman a su me prendre au dépourvu, moi qui pensais qu'il s'agissait d'une énième lecture tout simplement sympathique et divertissante, j'ai été étonnée de la rapidité avec laquelle j'enfilais les chapitres sans vouloir reposer le livre ! Tant mieux. 
Cela commence à notre époque, par la visite scolaire d'un vieux château en Allemagne, quand tout à coup Eva, l'intello de la classe, est bousculée par un camarade et fait une chute en se cognant la tête. En revenant à elle, c'est la stupéfaction : la voilà au coeur d'un conflit armé et se voit confier la garde d'un jeune prince dont le père vient d'être assassiné. 
Gloups. J'en connais d'autres qui auraient déjà recouru à leurs sels pour moins que ça. Eva, elle, se débat et sauve sa peau. Elle prend sous son aile le dénommé Emil, l'héritier, qui souffre de cécité mais qui n'est pas empoté pour autant. Tous les deux doivent fuir le plus vite possible le pays pour se réfugier outre-Rhin avant de reconquérir les terres volées par l'ennemi. Mais en attendant, le chemin est long, mouvementé et périlleux. 
Pour précision, nous sommes en 1490. Heureusement Eva s'adapte vite et bien au changement, elle n'a pas trop le choix non plus. Une mission plus importante l'attend, de même qu'elle doit rester saine et sauve et protéger le prince Emil. Ces deux-là forment une équipe épatante. Ils ont de la répartie, font preuve d'humour, se comprennent instinctivement et ne se jugent pas. On sent bien qu'une attirance est en train de se créer, mais c'est dosé juste ce qu'il faut pour que ça ne paraisse pas mielleux et gonflant, juste cocasse et ravissant. 
Avant tout, place à l'action ! L'intrigue repose sur un rythme qui ne s'essouffle jamais et qui transporte le lecteur. Des révélations sont encore à venir, d'autres mystères aussi seront à percer, comme cette prophétie sur la fille de l'Araignée, et de belles rencontres viennent compléter le décor. Et puis, c'est très drôle aussi ! Franchement, tous les ingrédients ont été réunis pour satisfaire le jeune amateur d'heroic fantasy. D'ailleurs ce livre figure désormais en bonne place sur les étagères de ma fille.
Au passage, je n'ai pas un avis très favorable sur la couverture, mais c'est une affaire de goût. 

Le Prince des Maudits, tome 1 : La fille de l'Araignée par Lenia Major smileyc002
Balivernes Editions, 2010 - 255 pages - 17€
illustration de couverture : Marc Simonetti 

En Octobre,  "Emil le Clairvoyant" de Lenia Major, le second et dernier tome du "Prince des Maudits".
 
babelio

 

16 septembre 2011

Doucement sur les macarons, susurrai-je. C'est juste du sucre et du blanc d'oeuf. Pas de l'amour.

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Vous fermez les yeux, vous écoutez les premières notes (qu'une bonne âme consentira à vous lire à haute voix) et aussitôt vous reconnaissez qu'il s'agit d'un roman de Malika Ferdjoukh. Une élégance caractéristique, une tournure ravissante, un exercice de style original, des inventions langagières, des personnages rares, beaux, authentiques et farfelus, un cadre qui vous coupe de votre réalité et vous fait basculer dans le rêve, ou l'éblouissement, c'est doux, réconfortant, chaleureux, même si c'est l'hiver et qu'il neige et que souvent l'héroïne grelotte et se pelotonne sous la couette en avalant du café au lait... 
L'intrigue ressemble à un éventail de découvertes et de révélations que seul le temps permet d'appréhender. Il ne faut pas se précipiter. Pour ma part, j'ai savouré chaque instant, chaque chapitre, j'ai voulu me familiariser avec les personnages, Willa en tête, une jeune fille brillante, qui jongle entre deux adresses, deux parents séparés mais qui s'aiment encore un peu. Willa est une fille saine, sympathique, normale. Sa meilleure amie est fabuleusement riche et vit dans un palace. Son petit copain est beau à damner un saint. Willa mène la vie rêvée des anges, et pourtant ça cloche. L'amoureux devient fuyant, les ennuis pointent leur museau (deux tentatives d'assassinat, un individu qui la guette dans la rue), mais que se passe-t-il ? 
C'est donc tout naturellement que ses petits pas la conduisent jusqu'à l'impasse Praetorius, où est cachée la demeure des Fils-Alberne, une famille doublement placée sous le sceau de la tragédie. Willa a fait la connaissance d'Edern, le fils cadet, et de sa petite soeur, l'étonnante Marni, une amoureuse de musique, comme Willa. Même s'il règne un lourd climat de tension à Fausse-Malice, impossible de ne pas succomber au charme désuet, ni de s'interroger sur le mystère qui entoure la famille... 
C'est une délicate broderie, sur fond de tapisserie couleur framboise, que nous avons là ! Un roman coquet, savoureux, et cousu à l'aiguille. C'est fin, drôle, absolument charmant. Parfois ça fait un peu peur mais ça tient en haleine. C'est également piqué de petites références qui sonnent agréablement à votre oreille. Et c'est dans la directe continuité de Trouville Palace et des Quatre soeurs. À déguster jusqu'à la dernière goutte ! 

Chaque soir à 11 heures, par Malika Ferdjoukh (Flammarion, 2011) smileyc002

31 août 2011

Camille aime pas danser

Quand j'étais petite, je croyais que la vie ressemblait aux histoires que j'inventais en jouant avec mes figurines Playmobil. Je croyais qu'il suffisait de bâtir des maisons, comme celles que faisait papa, et d'y installer un père, une mère, des enfants et des animaux de compagnie pour que ça fonctionne. Quand j'étais petite, j'étais sûre que le bonheur coulait de source. Que la vie était solide, et que jamais rien de mal ne pourrait nous arriver.

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Camille a grandi dans l'ombre de sa soeur Anastasia, plus brillante, plus belle, plus charismatique. Lorsque celle-ci révèle son début de grossesse, la nouvelle assomme la mère qui choisit de fuir ses responsabilités. Alors que s'organisent les rendez-vous au planning familial et les mesures plus radicales, Camille observe sans comprendre. Pourquoi le silence de sa soeur ? pourquoi l'égoïsme de sa mère ? pourquoi ce rôle de Zorro, assumé par son père, qui déboule de l'autre bout de la planète pour secourir les siens ? pourquoi ce sentiment de ne pas être à sa place et de ne plus trouver ses repères ? pourquoi croire que l'amour ne sert à rien alors qu'un sourire d'un inconnu dans un train peut vous donner des fourmis dans les jambes ? 
Ce petit roman est bien trop court, seulement 110 pages. Mais il est juste, très bon et vous fait sentir une petite boule au ventre à de nombreuses reprises. On assiste au côté de Camille au naufrage de sa famille confrontée à une grossesse non désirée et à l'avortement. A aucun moment l'adolescente ne va juger sa soeur ou sa mère (pourtant, celle-ci a une attitude choquante et inacceptable). Au contraire, elle porte un regard lucide, tantôt drôle, tendre ou cruel. Souvent elle gratte là où ça fait mal, n'est pas dupe des défauts des gens qui l'entourent et elle semble faire avec. Après tout, elle n'est pas parfaite non plus, à sa façon elle fuit les autres, se moque d'être prise pour ce qu'elle n'est pas et cultive sa différence avec intelligence. J'ai vraiment beaucoup aimé ce petit roman, de toute façon je suis rarement déçue par ce qu'écrit Marie-Sophie Vermot, et je trouve la couverture de Véronique Figuière particulièrement attirante.

Camille aime pas danser - Marie Sophie Vermot
Editions Thierry Magnier, 2011 - 110 pages - 8€ 

26 août 2011

lectures de vacances #5

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J'étais extrêmement curieuse de lire Instinct - imaginez un premier roman d'un auteur français qui s'immisce dans un créneau jusque-là réservé aux anglo-saxons, quel plaisir ! Pour la petite histoire, nous sommes dans un Institut de Lycanthropie où a été accueilli Tim, dix-sept ans, seul rescapé d'un accident de voiture qui a coûté la vie des siens. Il a perdu la mémoire, mais se rappelle juste qu'il a été un grizzly. Serait-il fou ? coupable de meurtre ? aurait-il été sous l'emprise d'une drogue, comme le suppose la police ? Un professeur français l'a donc pris sous sa responsabilité pour lui expliquer cet étrange phénomène qu'est la métamorphose animale, il n'est pas le seul dans ce cas-là et va ainsi faire la connaissance de Flora et Shariff sans avoir le droit de connaître leurs propres secrets. Chacun sa vie privée, après tout. 
Il y a incontestablement de très bonnes choses dans ce roman, une histoire qui tient debout, aussi dingue que cela puisse paraître, de l'action bien dosée, du suspense, surtout au début, puis sur la fin (quelle fin !), des méchants vicieux et cruels, une bibliothèque qui laisse un sourire rêveur, de l'humour, même si je trouve bizarre d'avoir un homard au coeur de l'intrigue, mais pourquoi pas ?! Malgré tous ces points positifs, je ne suis pas totalement emballée non plus par ma lecture. J'ai bien aimé, mais il m'a manqué ce petit truc en plus pour faire la différence. Je crois que, sans le vouloir, j'avais trop attendu de ce livre. Il est bon, original sans être extraordinaire non plus, et comparé à ce qu'on trouve sur le marché actuellement, il peut tenir la distance. Toutefois, il n'y a pas eu la petite étincelle et je pense que j'oublierai (trop) rapidement ce rendez-vous... qui en comblera d'autres, je n'en doute pas.

Instinct - Vincent Villeminot
Nathan, coll. Blast, 2011. 372 pages.

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Jennifer Strange, orpheline âgée désormais de quinze ans, a été élevée chez les Bienheureuses du Homard avant d'être confiée en stage à Kazam, une agence d'Arts Mystiques qui prête les services de ses sorciers pour subvenir aux petits soucis domestiques de la population. Depuis la disparition du Grand Zambini, Jennifer doit seule gérer les tracasseries administratives. Mais un grand bouleversement s'annonce, avec la nouvelle d'une certaine prédiction : la mort du dernier dragon, Maltcassion. Le roman nous explique alors pourquoi et comment cette annonce agite autant les foules et risque d'exercer une influence considérable sur l'énergie magique déjà bien lâche dans le royaume.
J'ai rencontré un petit souci avec ce livre : j'ai adoré l'humour du récit, le style décalé de l'auteur, le monde de la magie, l'excentricité des personnages, les digressions nombreuses et variées, bref tous les petits ingrédients qui, mis bout à bout, font le sel de l'intrigue. Hélas, je n'ai pas trop accroché à l'histoire et j'ignore pourquoi ! Nul doute que nous avons là un roman fantaisiste, doux et dingue, un roman à l'univers atypique et séduisant, et qui vaut, rien que pour ça, le petit coup d'oeil. Ceci dit, il n'y a pas eu la petite étincelle non plus et ça me chagrine. 

Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de Dragons - Jasper Fforde
Fleuve Noir, coll. Territoires, 2011 - 294 pages.
Traduit de l'anglais par Michel Pagel 

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25 août 2011

"Why hadn't she seen it sooner?"

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Tanya, une adolescente de quinze ans, possède le don de double vue. Elle voit des créatures féériques et est persécutée par celles-ci pour qu'elle taise leur existence. Résultat, Tanya passe pour une hystérique incomprise. Sa mère, excédée, décide de l'envoyer en vacances chez sa grand-mère, à Elvesden Manor, une grande et imposante demeure aux abords d'une forêt, où justement les créatures qu'elle veut fuir ont élu domicile. Tanya est désespérée, l'accueil de Florence, sa granny, est glacial. Warwick, l'intendant, est tout aussi grognon. Seul son fils, Fabian, fait preuve d'un minimum de sympathie, même si sa présence collante agace Tanya. 

Pour tromper son ennui, la jeune fille se balade à droite et à gauche et finit par découvrir que sa famille subirait encore les lourdes conséquences liées à la disparition de la meilleure amie de sa grand-mère, il y a près de cinquante ans. Et pourtant, Tanya et Fabian sont persuadés d'avoir croisé cette Morwenna Bloom dans la forêt. Ils décident donc, sans en toucher un mot aux adultes, de venir en aide à la disparue. Parallèlement, Tanya rencontre Red, une adolescente écorchée vive, qui vient de kidnapper un bébé dans un hôpital pour des raisons bien précises. C'est la première fois que Tanya fait connaissance avec quelqu'un qui voit les mêmes choses qu'elle, elle n'hésite pas à lui prêter main forte. 

J'ai beaucoup aimé l'idée générale du livre, même si je pense aussi que toutes les promesses n'ont pas été tenues (en fait, tous les atouts du roman n'ont pas été exploités à leur juste valeur, ou bien de façon maladroite). Bon point déjà, la couverture du roman est vraiment très belle ! Pour le reste, nous avons une lecture entraînante, une intrigue dense, un univers bien bâti (les créatures féériques sont viles, perverses, fourbes, cupides et lâches, il faut s'en méfier et ne pas les traiter à la légère). L'héroïne est parfois un chouïa décevante, manquant bêtement de discernement à des moments clefs du roman, comme avec le bracelet... Ceci étant dit, c'est un roman qui tient la route et qui peut séduire les jeunes lecteurs (dès 12, 13 ans). C'est aussi le premier tome d'une trilogie, mais il peut se suffire à lui-même.

Les 13 Trésors - Michelle Harrison
Bayard jeunesse, coll. MilléZime, 2011 - 431 pages - 11,90€
traduit de l'anglais par Danièle Darneau
illustration de couverture : Chris Gibbs

24 août 2011

"If you ever want to hide from the world, live in a small city, where everyone seems anonymous."

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Quel beau roman ! Ariella, treize ans, vit à Saratoga Springs avec son père dans une grande maison de style victorien. Sa mère a disparu depuis sa naissance. C'est le sujet tabou. On ne trouve quasiment aucune trace d'elle dans la demeure, à part un livre de recettes ou une tapisserie de lavande. Les réponses à ses nombreuses questions demeurent évasives. En fait, le père d'Ari incite sa fille à réfléchir pour tirer elle-même ses propres conclusions. C'est lui aussi qui s'occupe de son instruction, il lui enseigne la littérature, la philosophie, tandis que Dennis, le meilleur ami de la famille, lui apprend les sciences. Ari vit dans un petit monde cloîtré, à l'abri de l'extérieur, elle est surprotégée et ne s'en plaint pas trop jusqu'à ce qu'elle fasse connaissance avec les enfants de Mrs McGarritt, leur cuisinière. C'est tout le contraire de ce qu'elle connaît, c'est coloré, bruyant, vivant. Ari est sous le charme, elle se lie d'amitié avec Kathleen, tombe amoureuse de Michael, et petit à petit cherche à remodeler son propre univers. Comprendre les secrets de son père, découvrir le pourquoi de la mystérieuse disparition de sa mère. Il faudra un drame, bien moche, pour qu'elle décide de tout quitter. 

C'est un roman sombre et fascinant, qui se passe dans un monde de vampires, sans surfer à fond sur la vague. L'ambiance est classique, très belle, gothique surtout dans la première partie, durant laquelle on suit une héroïne empruntée, qui découvre peu à peu ce qui l'entoure, ce qui nous permet de nous familiariser au même rythme à son histoire. C'est franchement réussi ! La partie où Ari s'échappe dans le Sud est un peu moins captivante, trop calquée sur le modèle de Kerouac (la lecture de "Sur la route" a clairement influencé l'héroïne), et c'est enfin dans la troisième partie qu'on renoue avec les secrets d'intrigue vampirique, bref c'est très original, d'une grande qualité littéraire, avec un certain charme vaporeux, et une héroïne qui paraît plus que son jeune âge, très forte et pleine d'élégance. J'ai été totalement impressionnée par ce livre, cela n'a rien à voir avec ce qu'on trouve actuellement, ici les vampires sont cultivés et érudits, aiment parler littérature et poésie, s'intéressent à la science et se mêlent de politique. La Société des S est une association secrète réunissant ceux qui ont choisi de révolutionner le genre (ne plus mordre pour boire le sang), je n'en dévoile pas davantage, même si je pense que ce premier tome ne fait qu'effleurer le sujet et que la suite promet de développer davantage cette belle idée. En fait, il s'agit cette fois d'un roman sur l'apprentissage de la vie et du passage à l'âge adulte, au bout des 400 pages Ariella aura appris et choisi, mais ceci est une autre histoire... 

Le deuxième tome paraîtra en novembre 2011 : Le Temps des Disparitions

La Société des S - Susan Hubbard  smileyc002
L'école des loisirs, 2011 - 412 pages - 16,80€
traduit de l'anglais par Marion Danton
illustration de couverture : Sereg 

19 août 2011

Six Jours. La fin d'un monde ou le début d'un nouveau ?

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Cass appartient à une famille d'excaves et vit dans un Londres totalement dévasté, victime d'une guerre chimique quelques années auparavant, et pliant désormais sous la coupe des Vlads. Ces russes exercent un contrôle impitoyable sur la ville et ses rescapés, car ils sont, en fait, à la recherche d'un artefact, un objet dont on ignore tout, mais qui serait caché sous les décombres de la capitale britannique. Seule certitude, il serait la clef du conflit. 
Cass a un petit frère, Wilbur, qui est passionné de bandes dessinées et qui pense haut et fort qu'on peut y trouver des indices pour retrouver le fameux artefact. Lors d'une mission, le frère et la soeur rencontrent Peyto, un garçon débarqué d'on ne sait où, au look improbable et aux manières tellement guindées que cela agacerait presque la jeune fille. Il n'est pas seul, il est accompagné d'Erin, sa soeur, qui va confier l'objectif de leur présence à Londres. Présence sur laquelle reposerait le sort de la planète ! 
Nous avons là un roman habile, mené sans esbroufe, où nous suivons une espèce de chasse au trésor dictée par un auteur de BD qui avait plus d'une corde à son arc. Cela avait tout pour me plaire, mais hélas j'ai été déçue par le résultat. 
Côté emballage, l'univers dépeint est rustre, grisâtre, Cass parle elle-même un anglais proche de l'argot, c'est une nana habituée à vivre à la dure, aussi sa rencontre avec Peyto offre un joli contraste, surtout au début. Mais, pas le temps de batifoler car la menace est bien réelle. Peyto et Erin ont seulement six jours pour accomplir un miracle, ils seront aidés de Cass et Wilbur, apprendront à découvrir un monde nouveau et étranger, à parer aux trahisons, à découvrir des secrets, etc. 
Certes, l'action ne manque pas, il y a énormément de détails dans l'histoire, on sent la volonté de l'auteur à vouloir partager ce qu'il avait à coeur de proposer, mais à tel point que le récit perd aussi un peu d'âme. Un bilan mitigé, donc, après ces 380 pages de lecture.

Six Jours - Philip Webb
traduit de l'anglais par Yves Sarda
La Martinière J. (2011) - 384 pages - 13,90€ 

16 août 2011

lectures de vacances #1

"There are no coincidences. And everything means something."

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Délicieuse ambiance que voilà ! Wicca est une série aux effets envoûtants, vis-à-vis de laquelle il ne faudrait pas se leurrer non plus, c'est l'histoire d'une adolescente de seize ans, qui se trouve quelconque, et qui tombe folle amoureuse du beau gosse du lycée, Cal, le nouveau venu, qui va également initier tout un petit groupe de lycéens à la Wicca. Miam, miam. La tournure des évènements fait des merveilles, c'est mystérieux et attrayant, bref je buvais du petit lait. Cela a su largement compenser l'aspect exaspérant qu'on retrouve dans les plates considérations adolescentes de Morgan, l'héroïne. Mes aïeux, qu'est-ce que c'est simplet ! Premiers émois amoureux, jalousie entre copines, fâcheries et vacheries, crises de colère, embrouilles avec les parents... ouhlala, c'est lourd ! (Oui, c'est l'âge.) Heureusement le thème de la Wicca fait oublier tout ce côté gonflant. J'ai été fascinée par le folklore, très curieuse d'en apprendre plus sur les origines de Morgan, de connaître l'histoire des anciens clans et de chercher à percer le mystère qui rôde autour de Cal, de sa mère et des autres personnages secondaires... Prenez donc votre mal en patience, il faut se farcir une petite nana qui joue avec nos nerfs, mais oubliez sa crise d'ado et plongez-vous dans l'univers captivant de la Wicca ! Cela vaut vraiment le détour.

Wicca, livre 1 : L'éveil - Cate Tiernan
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2011. 

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Cela ressemble à une petite brique noire, de plus de 400 pages. La couverture énigmatique donne le ton, ce sera fantastique et drôle et inventif, ou je ne m'y connais pas ! Dès le départ, nous faisons connaissance avec les trois personnages - Mélusine, Framboise et Tristan. Ce ne sont pas des adolescents ordinaires, ils possèdent des dons ou des capacités dont ils ignorent la portée jusqu'à ce qu'ils soient pris en charge par les dirigeants de l'université invisible. Isolés sur une île, ils appréhenderont les rouages de cette institution, vont parfaire leurs connaissances et développer ce qu'on nous présente comme étant une forme de télépathie et télékinésie en version plus élaborée. Au fil des chapitres, d'autres acteurs entrent en scène (des vampires, par exemple !) et de nouvelles données mettent à jour l'ambition teintée d'ambiguïté de l'université. Il ne faudrait pas croire que tout est parfait et altruiste dans ce monde ! Il se passe, bien évidemment, des tas de petits évènements qui, mis bout à bout, constituent une intrigue habile et haletante. Maëlle Fierpied a imaginé une société du futur vouée à la technologie (les livres sont rangés en tant que vieilleries), le fantastique y trempe un doigt de pied, j'ai même cru au début me rapprocher de la trilogie Phaenomen d'Erik L'Homme, mais finalement les similitudes sont beaucoup moins évidentes. Car ce que j'ai trouvé frais et très agréable ici, c'est l'humour un rien espiègle de l'auteur. Cela nous donne des personnages attachants, en gros des adolescents souvent susceptibles, boudeurs et bornés, mais doués et perspicaces, n'hésitant pas à braver les interdictions, et un rythme d'intrigue fluide et très digeste. J'ai juste un peu regretté la fin précipitée de cette tétrade, mais ceci dit je n'ai pas boudé mon plaisir et confirme que ce fut une lecture bien divertissante !

Chroniques de l'Université Invisible - Maëlle Fierpied
Ecole des Loisirs, coll. Medium, 2010. 

28 juillet 2011

I couldn't hear what you were saying

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De Paris à Veules-les-Roses, un adolescent écrit à sa mère qui est partie sans lui, mais pour son boulot et un autre homme, pendant 21 jours. Isolé chez ses grands-parents, Romain se défoule sur papier pour crier sa frustration, sa jalousie, son amour et son incompréhension. Excessif, sûrement. Romantique et impatient, aussi. Voilà un jeune homme qui entretient une relation peu commune avec sa maman - ce qui, pour ma part, me touche énormément. Et pour mieux se rapprocher de l'absente, Romain lit les 11 ouvrages conseillés par celle-ci et décortique les situations, saisit des bouts de phrase, les confond avec sa vie et son expérience. Résultat, il vitupère, jette même ses livres à la mer et grommelle dans son coin. Il ne partage guère ses tourments avec ses grands-parents, on ignore aussi les retours de sa mère, on assiste juste à la crise romanesque d'un garçon trop passionné, jusqu'à la révélation finale du "fameux" secret de famille qui expliquerait que ... Définitivement, un bon roman !

Signé Romain - Catherine Gualtiero
Médium de l'Ecole des Loisirs, 2010 - 85 pages - 8,00€
photographie de couverture : Franck Juery 

Cathulu a dressé la liste des 11.

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