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Chez Clarabel
25 avril 2019

Am Stram Gram, de M. J. Arlidge

Am Stram Gram lizzieSuis très perplexe après cette lecture. 
Qui, pourtant, démarre fort : des couples sont enlevés pour être séquestrés dans des lieux sordides. Ils n'ont pas d'eau, pas de vivres, mais un pistolet chargé d'une seule balle. Le deal est clair : pour survivre, il faut éliminer l'autre. 
Ce jeu morbide va hélas faire des adeptes et essaimer ses victimes dans tout Southampton. Pour l'équipe du commandant Helen Grace, la traque est dès lors obsessionnelle et sans pitié. Qu'importe si l'assassin est coriace, avec toujours une longueur d'avance.
L'ambiance au bureau est aussi tendue par la connaissance d'une taupe au sein de la brigade. Qui livre des infos au tortionnaire ? qui marchande des bribes de l'enquête à la presse ? En gros, tout fout le camp. Et on continue d'avaler des pages et des pages de scènes immondes avec un stoïcisme anormal. 
Comme si ça ne suffisait pas, la vulgarité s'invite à la fête. À croire qu'on aurait pu oublier combien c'est glauque. Une surenchère inutile. Déjà que l'héroïne est particulièrement tordue dans son genre : chaleureuse comme un bloc de marbre et aimant pratiquer une vie sexuelle riche en sensations fortes.
Voilà, voilà. Des réjouissances peu folichonnes pour un roman dégobillant les travers et autres perversités de notre société. Je m'attendais peut-être à autre chose, je ne sais pas, je suis écœurée par tout ce que j'ai lu. Même le dénouement fout un coup au moral. C'est lugubre, très désagréable comme sensation.
Je vais digérer un peu avant d'ouvrir Il court, il court, le furet.

©2015 Éditions Les Escales, pour la traduction française. Traduit par Élodie Leplat (P)2019 Lizzie

        REPRIS EN POCHE CHEZ 10-18

        Am Stram Gram 1018

 

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25 avril 2019

Tout un poème, par Ursula Poznanski

TOUT UN POÈME PRESSES DE LA CITE

Rien ne semblait lier un passionné de Tolkien et une esthéticienne ingénue... si ce n'est la poésie de Rilke. Sarah et Gerald ont fait connaissance sur un groupe Facebook mais vont trouver la mort sur un camping. Suicide ou meurtre ? Pour en découdre, la commissaire Beatrice Kaspary décide d'infiltrer la communauté sous pseudonyme. 

La lecture est surprenante car subtile et très élaborée : on y croise la face cachée des réseaux sociaux et la beauté cryptique de la poésie dans une enquête criminelle qui ne se contente pas de ronronner. En clair, ça zigouille pas mal et ça fait remuer les méninges. On s'attache aussi aux personnages principaux, Beatrice et son coéquipier Florin, tous deux lancés dans une recherche qui ne laisse rien au hasard. On ne soupçonne rien, on vit au rythme des échanges en ligne et on se laisse prendre dans ses filets. La solution est par ailleurs déroutante car trop décalée par rapport aux attentes.

Au final, j'ai été très agréablement surprise par ce roman - qui fait suite à Ça ressemble à un jeu. Certains détails pourraient indiquer que l'ordre à suivre serait préférable (référence à une certaine Evelyn ou un ancien mentor Herbert). Toutefois, ce n'est pas bien compliqué de raccrocher les wagons et monter à bord en appréciant l'ambiance moderne et ancrée dans le monde virtuel, via Facebook, en plus des mystères autour du groupe accro à la poésie... enfin, on peut imaginer des tas de choses ! Ça se lit d'une traite et on passe un vrai bon moment. Dommage de ne pas trouver les deux derniers tomes de la série en VF. Une très bonne pioche, en attendant.

Traduit de l'allemand par Corinna Gepner pour les éditions Presses de la Cité (2015)

Repris en poche chez POCKET

Tout un poeme

24 avril 2019

L'Erreur, de Susi Fox

L'ERREURAprès un accouchement difficile, une femme peine à s'émouvoir face au berceau de son nouveau-né puis finit par se convaincre qu'il ne s'agit pas de son bébé. Son SOS se heurte à un mur d'indifférence car tous pensent qu'elle est en pleine dépression post-partum.
Hospitalisée au service psychiatrique, elle rencontre d'autres mères en détresse, confie ses déboires et met au point un test ADN pour clamer sa vérité à la face du monde. Son fils est sous couveuse, fragile et vulnérable. Son mari lui raconte des boniments et son père lui fait des révélations fracassantes. On nage en plein délire !
Et pourtant, j'ai longtemps apprécié ce que je lisais car l'ambiance est poignante et hyper stressante, avec une tension insoutenable qui donnerait presque envie de tout zapper pour connaître la fin.
Par contre, on se cogne aussi à des
détails incongrus et gros à avaler. Même l'explication finale est tirée par les cheveux. On a un enchevêtrement de drames et de mensonges qui se déroule en vase clos - bonjour l'angoisse. La chronologie minutieuse vise aussi à casser le mythe du couple beau et amoureux des premiers chapitres. Peu à peu, on s'éloigne du vernis pour une réalité plus amère et douloureuse. Sauf qu'on reste sur le carreau.
Dommage d'avoir dérapé car j'étais mortifiée de partager le désespoir de cette femme en me disant aussi qu'elle délirait peut-être. Qui sait ? C'est l'autre point fort du livre d'avoir réussi à brouiller les pistes et de laisser le lecteur s'imaginer toutes sortes de divagations. Psychose ou pas, on vit un vrai cauchemar. C'est sûr.
Ça reste néanmoins une lecture en demi-teinte à cause des longueurs et des improbabilités du scénario. J'en sors frustrée, avec une sensation d'inconfort et de malaise d'avoir vécu une expérience traumatisante.

Fleuve Noir (2019) - Traduit par Héloïse Esquié

 

23 avril 2019

Comme une tombe, de Peter James

Comme une tombe audibleL'idée de départ, c'était de se venger du futur marié en l'enterrant dans un cercueil avec de l'alcool et une revue porno. Quelques heures à mijoter dans son jus avant la délivrance. Or, rien ne va se passer comme prévu. Et Michael va bel et bien être pris au piège dans son trou au milieu de nulle part.
Sans nouvelles, sa famille redoute le pire tandis que la police relativise en supposant que le type a soudain pris peur ou s'est envolé au soleil avec ses millions de fraude fiscale. Mais sa fiancée réclame une oreille compatissante et rencontre le commissaire Roy Grace. Ce dernier est depuis peu devenu la risée de ses collègues car il croit aux pouvoirs médiumniques pour clarifier la disparition de son épouse. 
Enfin bref. Le compte à rebours est lancé. D'un côté, on a un pauvre diable coincé dans sa boîte et qui s'époumone dans son talkie-walkie qu'un simplet a ramassé dans les fourrés. De l'autre, on suit une enquête tirée par les cheveux et qui est totalement imprévisible. 
De là, la lecture part en roue libre : ambiance carrément flippante et anxiogène. Non seulement on étouffe, on tombe des nues au fil des révélations, on part dans un sens puis on revient sur nos pas. On est vraiment pris pour des pantins facilement manipulables.
SAUF QUE c'est de bonne guerre ! On adore la partie de poker qui se joue sous notre nez. On risque peut-être pas nos billes à prendre des paris mais on applaudit le coup de bluff. Le dénouement aussi part en vrille : genre course-poursuite haletante et personnages cabossés. Une vraie bonne surprise.
Accessoirement, il s'agit du premier roman introduisant l'énigmatique Roy Grace. Une affaire à suivre, moi je dis.

©2005 Pocket, pour la traduction française (P)2018 Lizzie

 

Existe en format POCKET

Comme une tombe pocket

 

22 avril 2019

Le Piège du silence, de Rachel Abbott

LE PIÈGE DU SILENCEEn débarquant chez sa sœur Ellie, Leo n'imaginait pas le ramdam à venir dans le petit village anglais de Little Melham. Certes, elle a bien quelques fantômes à virer de ses placards et n'est pas là par hasard. En attendant, c'est une autre nouvelle terrifiante qui alimente les conversations. 
Une adolescente a été fauchée en pleine nuit par une voiture. On a retrouvé son corps gravement blessé au bord de la route. La victime est depuis plongée dans le coma. Et le chauffard a pris la fuite.
Max et Ellie forment un couple épanoui et heureux. Rien ne laisse deviner que le couple est en crise. Au cours d'une soirée entre amis, ils tentent de donner le change malgré leurs soucis personnels. Toutefois, leurs invités aussi se comportent étrangement, se montrant discourtois et déplaisants. 
En fait, tous veulent sauver les apparences mais tous veulent jalousement préserver leurs secrets et redoutent que la moindre insinuation provoque un véritable cataclysme. Le climat est donc lourd et suspicieux autour de la table et derrière les portes closes. 
Témoin malgré lui, Tom Douglas va prendre part au tumulte. Le policier en congé dans la région va découvrir les dessous de Little Melham et se pencher sur des vérités peu reluisantes en fouillant ci et là en compagnie de Leo Harris.
Une bonne surprise que ce roman ! J'ai succombé au décor, mordu à l'hameçon, glané des indices, tourné les pages et avalé le suspense en une goulée. La comparaison faite à du P.D. James est d'ailleurs très pertinente. C'est very british dans l'âme et sans artifice inutile. Une mise en scène impeccable et classique qui fait toujours son effet.

Belfond Noir, 2015 - traduit par Muriel Levet

 

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21 avril 2019

La Dernière fille, de Riley Sager

La dernière filleSurvivre à un massacre, c'est le point commun entre Lisa, Samantha et Quincy. Cette dernière a mis dix ans pour remettre sa vie sur les rails ou reprendre un semblant de vie normale jusqu'à l'annonce du suicide de Lisa. D'abord sous le choc, Quincy a de plus en plus la certitude d'un meurtre masqué. Sam prend alors contact avec elle, prétextant qu'elles doivent se serrer les coudes contre leurs démons.

Ce roman est finalement plein de méfiance et de flou car on perçoit qu'il ne faut pas juger selon les apparences. Non, Sam n'est pas nette. Non, Quincy n'a pas tout dit de son weekend cauchemardesque. Non, leurs retrouvailles ne transpirent pas la sincérité.

En clair, la lecture est carrément flippante ! Pour ses flashback, ses révélations, ses personnages, ses excès, ses rebondissements. On en prend plein les yeux, on frissonne d'horreur. Parfois c'est abusé - on soupire beaucoup - on se dit aussi qu'on cherche trop à nous mettre la tête à l'envers. Et pourtant, ça m'a tenue en haleine le temps d'un trajet en voiture car je ne voulais - ou ne pouvais - plus en décrocher avant de connaître le fin mot de l'histoire.

Un roman scotchant, même si fignolé à la truelle.

Michel Lafon (2019) - traduit par Michel Pagel

 

21 avril 2019

L'étranger dans la maison, de Shari Lapena

L'étranger dans la maisonAmnésique suite à son accident de voiture - prise en flagrant délit d'excès de vitesse - Karen s'interroge sur l'origine de son égarement. La police aussi voudrait comprendre pourquoi cette femme si ordinaire vient de sortir des clous sans raison valable.

La découverte d'un corps va finalement relancer les suspicions à son encontre. En poussant l'enquête sur son passé, des zones d'ombre vont peu à peu apparaître. Mais pour Tom, son mari, la situation devient également compromettante. Non seulement il tombe des nues, il réalise aussi qu'il ne connaît pas la femme qui vit à ses côtés et doit admettre que son couple repose sur un leurre. Dans leur lotissement bon chic bon genre, sous l'œil scrutateur de leur voisine et amie Brigid, la vérité prend vite un éclairage nouveau et plein de nuances.

Ce roman de Shari Lapena a du rythme et de la rouerie à revendre. Il faut cependant gérer les émotions que peuvent inspirer les personnages - assez fades. Par leurs mensonges et leurs non-dits, ils révèlent des facettes insupportables et se rendent tous coupables de lâchetés ou de petitesses. On retrouve aussi l'inspecteur Rasbach - déjà croisé dans Le couple d'à coté - qui vient serrer la vis à ces témoins peu fiables. Tout ça mis bout à bout donne ainsi une histoire rondement menée mais au dénouement tordu, ce qui laisse une impression glaçante en fin de lecture.

©2018 Presses de la Cité. Traduit par Valérie Le Plouhinec (P)2019 Lizzie

16 avril 2019

L'Anniversaire, de Robyn Harding

L'Anniversaire Robyn HardingImaginez une soirée d'anniversaire pour votre fille de 16 ans : sous votre toit, entre copines, pas d'alcool ni de drogue, interdit aux garçons. Il y aura de la pizza, du gâteau, de la musique et des films. Vous vous couchez sur vos deux oreilles (en avalant un comprimé avec du vin)... jusqu'à ce qu'on vous tire de votre sommeil pour faire face à une adolescente aux yeux exorbités et les mains ensanglantées.

Et là, c'est votre idéal familial qui explose. Votre idée d'une petite vie parfaite brutalement laminée. Les Sanders mènent une existence confortable, grande maison, voitures de luxe, loisirs à outrance. Ils ont façonné cette illusion au fil des ans et de nombreux efforts. Ce qu'on lit ensuite, c'est tout ce qu'on ne voudrait pas connaître : des ados idiots, des mères au bord de la crise de nerfs, des hommes démissionnaires, des profs complaisants, des avocats aguerris, des réseaux sociaux venimeux, de la course à la popularité, du diktat des apparences, des mensonges et des faux-semblants... On ne voudrait pas y croire, et pourtant c'est tellement vrai.

Dans ce roman, tous les personnages sont détestables. Ils font ou disent des trucs qui vous énervent profondément. On a envie de les taper, de les secouer. Sûr que la lecture est horrible pour l'agacement qu'elle suscite. Mais ça parle de cette vie moderne qui va trop vite et qui broie les plus faibles dans son sillage. C'est flippant - vraiment - et ça se lit d'une traite ! Soupirs.

©2018 Le Cherche Midi. Traduit par Élodie Leplat. Titre original : The Party (P)2018 Lizzie

La lectrice excelle à se mettre dans la peau des uns et des autres (parents, ados etc.) en adoptant leurs caractéristiques qui font hérisser les poils sur les bras. Ça vous met dans l'ambiance en un rien de temps... on a déjà envie de tout casser à les entendre s'excuser ou se dédouaner du comment et du pourquoi. Bref. Très bonne interprétation.

 

 

12 avril 2019

Ne pars pas sans moi, de Gilly Macmillan

NE PARS PAS SANS MOIDepuis son divorce, Rachel vit exclusivement pour son fils de huit ans, Ben. Un dimanche, alors que tous deux se baladent dans la forêt, la jeune femme est accaparée par un coup de fil et laisse son garçon partir en avance. Mais cinq minutes plus tard, Ben n'est plus dans son champ de vision et ne répond plus à ses appels. Paniquée, elle court comme une folle à travers bois et hurle son désespoir. Son fils a disparu. Les secours interviennent dans l'heure et la police ouvre son enquête. La mère est interrogée, l'ex est convoqué, la famille, les voisins, les proches sont tous inspectés à la loupe. La procédure est lancée. Lors de la conférence de presse, Rachel commet pourtant un impair et devient alors la cible de toutes les attaques. Suspectée, elle est clouée au pilori en place publique. Sur internet, la vindicte populaire est tout aussi déchaînée. Un blog particulièrement haineux se détache du lot et influence les policiers. L'enquête est alors désordonnée et sabotée. Bref. C'est du grand n'importe quoi.

Au milieu, le lecteur aussi est malmené. Pris en étau. Spectateur impuissant du déferlement de mépris et du harcèlement mis en œuvre contre le personnage de la mère. Rachel Jenner ne colle pas à son rôle de mère idéale, son mode de vie est attaqué, sa relation avec son ex et son hostilité vis-à-vis de sa nouvelle femme sont passés au crible. Pour un peu, on basculerait aisément du côté de l'accusation car tout est embrouillé, beaucoup moins complaisant ou acquis. Des zones d'ombre apparaissent, des secrets de famille aussi vont éclater. L'histoire est assez hallucinante pour brouiller les pistes et le jugement. Mais il n'empêche ! La démonstration faite du jugement hâtif et de l'aveuglement volontaire est franchement glaçante. La violence sur internet est réelle et devient l'outil du fiasco : cauchemar pour la mère, défaillance policière, drame familial et dommage collatéral. On assiste donc à un drame dont nul ne va sortir indemne. Même le lecteur est sidéré par l'ampleur du dossier. L'expérience est terrible et hélas très réaliste. Par contre, la lecture manque de rythme et peine bizarrement à émouvoir.

Pocket, 2017 - traduit par Christel Gaillard-Paris

12 avril 2019

Une mer si froide, de Linda Huber

Une mer si froideMaggie et Colin sont en vacances au bord de la mer quand Olivia, leur fillette de quatre ans, disparaît alors qu'elle ramassait des coquillages. Face à une police impuissante, le couple décide de quitter leur cottage en se résignant au pire.

Quelques kilomètres plus loin, la petite Hailey se prépare pour la rentrée des classes. Sa mère est enceinte, fatiguée et soucieuse. Elle a de moins en moins de patience avec sa fille et attend le retour de son mari retenu en Californie au chevet de sa grand-mère malade. Jennifer lui réserve une grande surprise.

À son arrivée, Phillip tombe des nues.

Ce roman entrelace deux histoires de couple et de famille.
Deux histoires où se mêlent les larmes, la détresse, le deuil, la maternité, la résilience.
Deux histoires qui vont entrer en collision au fil d'un long cheminement vaseux et d'une attente angoissante.
C'est poignant, pas forcément crédible, mais on se laisse happer par cette lecture aux accents tragiques et humains.

Presses de la Cité (2017) - traduit par Cécile Leclère

 

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