Dream box, de N.M. Zimmermann
Il règne, dans la maison de Jeffrey McLaughan, une ambiance terriblement pesante, où plane une menace grossissante, tapie dans l'ombre, prête à surgir. Et bizarrement tout le monde y est très sensible, car elle agit sur leurs façons d'être et leurs humeurs de manière incontrôlable. Le père devient de plus en plus violent, la mère flippe à mort et même le chien Skipper a un comportement anormal, proche de la bête sauvage. Jeffrey tente d'expliquer qu'il est cerné par des ombres qui le tourmentent la nuit, l'empêchent de dormir et font de sa vie un enfer. Rien n'y fait. La tension, mise en veille, finit par exploser et l'ensemble sombre dans le chaos, le désespoir, la folie et l'horreur absolue. Jeffrey est la cible d'une traque invisible, sournoise et puissante. Qui, que, quoi. On l'apprend au fur et à mesure, via des rencontres, des choix de vie, des tours et des détours... hmm. Maintenons le suspense, car vous ne serez pas au bout de vos surprises !
Voilà un roman bien singulier, mais sincèrement captivant, poignant, oppressant et limite démoralisant. Ne vous y trompez pas, même si elle est éditée par l'École de Loisirs, l'histoire est terriblement audacieuse et repousse très loin les frontières de l'imagination. À conseiller sans hésiter aux esprits non frileux, passionnés de romans noirs, avec au menu du fantastique, de l'incongru, des êtres torturés et de l'espoir pour horizon. Cette lecture sait planter sa petite graine et continuera de vous hanter longtemps après avoir tourné la dernière page !
l'École des Loisirs, mai 2014
Enfernité Tome 2, de Brodi Ashton
L'histoire reprend juste après la fin d'Enfernité : *** spoilers *** Nikki erre comme une âme en peine, suite au sacrifice de Jack, elle se sent coupable et veut qu'il revienne. Pour cela, elle a besoin de Cole, fait des pieds et des mains pour retourner en Enfernité. Le beau gosse résiste, la prévient, ce n'est pas une partie de plaisir, cela va tester son amour pour Jack, et blablabla. Mais Nikki est butée, Cole désespéré. S'engage alors un poker menteur entre quatre yeux. Soupir de déception, alors que j'avais été complètement sous le charme du premier tome !
L'histoire ici est longue, très lente et adopte une pose affectée, sans proposer de suspense. Franchement, j'en attendais davantage. Nikki est une héroïne passive, son obsession pour Jack résonne comme une complainte répétitive et son pacte avec Cole est peu surprenant, avec une issue hautement prévisible. Bref, la sérénade du couple maudit a atteint ses limites ! Trop naïve, Nikki saoule son monde. Jack, lui, brille par son absence. Les réminiscences de leur histoire offrent cependant des interludes touchants et agréables (mais trop succincts). Reste Cole, bougrement fascinant, séducteur dangereux et manipulateur contraint et forcé... on se comprend !
À part ça, la série cherche à se démarquer par son atmosphère au romantisme désabusé et propose une mythologie grecque déclinée sur fond diabolique et implacable. C'est désarmant, truffé de désespoir, et ça participe au charme ambiant. Seule l'intrigue amoureuse suscite un réel questionnement, en manquant de consistance, et donne l'impression au lecteur de faire du surplace. Evertrue, déjà disponible en VO, conclut cette trilogie.
Milan, coll. Macadam, juin 2013 ♦ traduit par Emmanuelle Pingault
La Fille qui ne croyait pas aux Miracles, de Wendy Wunder
en poche !
Cam est atteinte d'un cancer incurable, il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, et c'est à Promise, petite ville du Maine, réputée pour accomplir des miracles, que sa mère et sa soeur choisissent de s'établir pour y passer le temps qu'il faut.
Mais Cam est une adolescente sarcastique et rabat-joie, elle se veut réaliste et blindée, refuse d'entretenir le moindre mythe. Son attitude exaspère ses proches, décidés à lui démontrer qu'à Promise les miracles existent bel et bien. Et c'est vrai que leur nouvelle existence y ressemble : Cam se sent en meilleure forme, elle a beau trouver des explications métaphysiques aux évènements hors du commun, elle commence peu à peu à douter et à croire en l'impossible.
Elle a aussi une petite liste secrète des choses à accomplir avant de mourir : voler des trucs débiles, coucher avec un garçon, briser les rêves de sa frangine, se comporter comme une adolescente de son âge, normale. (C'est la partie de l'intrigue qui m'a fait rappeler le roman de Jenny Downham, Before I die.) La seule différence, ici, c'est que Campbell est une héroïne qui contient sa rébellion à un degré dérisoire. Elle n'attend pas la mort avec impatience et soulagement non plus, c'est juste son sens de l'ironie qui fait sa force, sans la rendre insensible ou insupportable pour autant.
Campbell est une héroïne bougrement attachante, sa famille aussi est très drôle, et la vie à Promise relève du pur cliché (mais quel bonheur !). Pendant trèèès longtemps, on se prête à y croire, à espérer, à sourire face à l'évolution de la jeune fille. Elle va notamment vivre une très jolie histoire d'amour, c'est mignon comme tout, ça n'occulte pas le reste, la maladie reste présente, la mort aussi, et parfois on se surprend à pleurnicher et à éclater de rire en alternance.
Ce roman est source d'effets secondaires imprévisibles, croyez-moi, c'est un ensemble d'émotions, à la fois beau, doux et apaisant. C'est douloureux de tourner la dernière page !
Livre de Poche, septembre 2014 ♦ traduit par Raphaële Eschenbrenner pour les éditions Hachette (The Probability of Miracles)
Panic (Le Jeu de la Peur), de Lauren Oliver
Panic est un jeu aux règles officieuses, passablement interdit et créé par des anonymes, dont l'idée s'est répandue dans les couloirs du lycée, incitant année après année les élèves à s'inscrire pour braver des épreuves censées doper l'adrénaline. Heather a suivi sa meilleure amie Nat dans cette incroyable aventure. Pour fausse excuse, elle croit vouloir se venger de son ex. Ceci dit, l'appât du gain aussi motive les troupes (Heather rêve de quitter la petite ville de Carp, où l'avenir y est bouché). Très vite, la jeune fille prend goût au risque et aux sensations que cela procure et n'a qu'une envie : gagner.
Dodge, un autre concurrent, risque bien de lui mettre des bâtons dans les roues : il veut réparer l'injustice causée à sa sœur, clouée dans un fauteuil, les jambes brisées, suite à une épreuve truquée par un autre candidat. Le frère de celui-ci est désormais son adversaire, le type est hargneux et arrogant mais ça lui sert plutôt de carburant car Dodge est plus vindicatif que jamais, et les filles comptent bien s'en servir ! La jolie Nat lui fait tourner la tête, le garçon y est sensible, conclut un pacte, et puis...
L'histoire, plutôt banale, se lit donc sans surprise. C'est triste à avouer. Mais s'il n'avait été pas écrit par Lauren Oliver, jamais je n'aurais pensé lire ce livre, dont l'idée globale est franchement quelconque et peu originale. Les personnages ne sont pas attachants, l'ambiance est déprimante et le jeu d'aventures est loin, très loin de susciter un soupçon d'excitation. Bref, j'ai été assez déçue mais je reste une fan de première heure de l'auteur de la série Delirium !!
Hachette, coll. Black Moon, juin 2014 ♦ traduit par Alice Delarbre
Hunger Games II - L'Embrasement, de Suzanne Collins
La suite, toujours aussi choquante et bouleversante !
Katniss a survécu aux Jeux mais doit affronter la colère du Capitole. La riposte, forcément, sera brutale, violente et sans pitié. En cause, la rescapée du District 12 a allumé la flamme de l'espoir. Celui d'un monde nouveau, libéré de ses chaînes. Katniss a cependant mis le feu aux poudres, sans intention de nuire au pouvoir en place. C'est trop tard pour s'en défendre. Désormais non seulement sa vie ne tient plus qu'à un fil, mais ses proches aussi sont menacés - le président Snow lui en a fait la promesse.
J'avais oublié à quel point ce livre était prenant et capable de vous mettre la tête à l'envers. Il est en effet très difficile de résister à la tension dramatique et l'impact émotionnel qui règnent tout du long. La mise en place est assez lente, alourdie par les interrogations de l'héroïne (Katniss ne brille pas par son discernement, hélas !!), ses atermoiements amoureux tellement puérils et secondaires, au vu de la colère en marche. Les peuples se rebiffent, le mécontentement gronde mais elle ne capte rien. C'est sa façon d'être, se barricader derrière une façade d'indifférence, afin de se préserver pour ne pas souffrir etc. Katniss ignore encore qu'elle est devenue un Symbole pour toute une nation... Bref, les enjeux politiques prennent ici une forme plus conséquente, même s'ils sont élaborés de manière plus pernicieuse et intestine.
C'est terriblement excitant, un peu rageant, mais palpitant. Dès l'annonce des prochains Jeux d'expiation (aux règles tordues), l'histoire s'emballe et les émotions sont fortes, ça vous noue l'estomac, vous colle une boule dans la gorge, vous prend aux tripes... dès lors, on retient son souffle jusqu'au point final. Re-dou-ta-ble. Carrément. L'immersion est totale, encore une fois j'étais à fond dans l'histoire. J'ai tout vécu, sans retenue. J'en suis sortie k-o. C'est fort, puissant et bouleversant. Mais tellement bon.
Bravo à Kelly Marot, la voix française de Jennifer Lawrence dans les films, de savoir entretenir le mythe et de participer à sa façon au phénomène de cette saga. L'une des meilleures sur le marché, n'hésitez pas !!
Audiolib, septembre 2014 ♦ texte intégral lu par Kelly Marot (durée d'écoute : 12h 02) ♦ traduit par Guillaume Fournier pour les éditions Pocket jeunesse
Le 3ème volet sort en Audiolib à la mi-Octobre !
Au bout du voyage, de Meg Rosoff
Mila et son père Gil se rendent ensemble à New York pour retrouver un vieil ami (Matthew) qui a quitté le foyer sans la moindre explication. Son épouse, seule avec leur bébé sur les bras, est déboussolée et pense qu'il a trouvé refuge dans une cabane à la frontière du Canada. Pourtant, Matthew ne répond à aucun coup de fil et est parti sans son chien. Mila, qui prétend posséder une sensibilité accrue, perçoit des émotions que les personnes tentent de filtrer. Il lui paraît alors possible que l'ami de son père a orchestré son départ pour des raisons plus graves que celles que tous soupçonnent.
On s'engage alors dans un périple père-fille complice et singulier. L'esprit de Mila turbine à fond la caisse, tandis que son père reste silencieux, avare de confidences. Peu à peu certaines vérités vont apparaître, des drames du passé vont se révéler sous un autre jour et Mila va se sentir dépossédée de sa zone de confort. La jeune fille n'a que douze ans, même si son discours souvent la fait paraître plus vieille, elle n'a pas cette maturité nécessaire pour appréhender le clair-obscur et absorber ses conséquences.
J'ai beaucoup aimé l'entrée en matière du roman, le début de l'enquête, les pistes envisagées et le suspense de l'histoire. De plus, c'est admirablement écrit, du Meg Rosoff raffiné et lâchant ses indices en pointillés. Le récit prend davantage d'ampleur dans la 2ème moitié, plus opaque et en même temps plus frelatée. On absorbe complètement les sensations de Mila, troublée par les révélations qui s'imposent, notamment sur ses propres parents.
Petit détail aussi, il n'y a aucune ponctuation pour indiquer les dialogues (guillemets, tirets) donc au départ c'est un peu déstabilisant. Le récit forme un bloc, à nous d'en démêler les introspections et les réflexions à voix haute. Finalement, cela montre bien cette volonté de flouter les frontières, comme celle entre l'enfance et l'âge adulte. Chacun y assimilera ce qu'il entend, ou veut, selon sa propre interprétation. Un roman qui s'inscrit en toute délicatesse !
Albin Michel, coll. Wiz, septembre 2014 ♦ traduit par Valérie Le Plouhinec (Picture me gone)
Le Château de Cassandra, de Dodie Smith
Quel formidable roman ! J'ignore pourquoi j'ai autant attendu pour le lire, car c'est un pur régal. L'histoire est d'un classicisme absolu, un brin poussiéreuse, délicieusement guindée, c'est un bonbon anglais, avec un zeste de fantaisie. Un mélange sucré et acidulé... la combinaison parfaite !
Cassandra est une jeune fille de 17 ans qui vit dans un château délabré. Son père a écrit un roman à succès, mais n'a pas retouché la plume depuis des années. Il vit cloîtré dans son bureau, lit des romans policiers à la pelle et ne se préoccupe nullement des soucis domestiques. Car la vie quotidienne est une succession de petites débrouilles et autres sacrifices pour les femmes de la maison. Topaz, la belle-mère, use de ses charmes auprès de ses relations à Londres pour décrocher quelques contrats (elle était modèle pour les peintres à la mode), Rose, l'aînée de 21 ans, s'abîme les mains avec les lessives et les trempages de teinture verte pour redonner de l'éclat à leurs toilettes. C'est elle qui souffre le plus de la situation. Elle rêve de s'échapper de sa condition, de rencontrer un riche parti et de l'épouser.
La providence s'invite au château lorsque leurs nouveaux voisins débarquent à l'improviste. Deux frères, Simon et Neil Cotton, venus tout droit d'Amérique. Aussitôt, les esprits romantiques des jeunes filles s'embrasent et Rose papillonne de bonheur. Le journal de Cassandra nous fait ainsi partager les événements qui jalonnent leur existence, de mars à octobre, avec autant de sensibilité que d'ironie. Fine observatrice, pleine d'esprit et de talent, la jeune fille a pour ambition d'écrire un roman et s'entraîne à l'écriture rapide en relatant les exploits de sa famille. Elle-même est submergée par ses premiers émois sentimentaux, avec le jeune jardinier qui n'a d'yeux que pour Cassandra, sauf qu'elle se sent empruntée et confuse...
Ce roman vintage possède un charme fou et réserve un instant de lecture précieux et délectable. J'ai a-do-ré !
Folio junior, juin 2009 ♦ traduit par Anne Krief (I capture the castle)
Le Passage du Diable, d'Anne Fine
Daniel ne connaît rien du monde extérieur, il a grandi entre les quatre murs de sa chambre, seul avec sa mère qui le traite comme un malade. Il a pour principale occupation la lecture, en plus d'une grande maison de poupées pour s'inventer des histoires. Un jour, un médecin fait irruption dans leur demeure et arrache le garçon à sa vie momifiée. La mère est internée, tandis que lui retrouve force et insouciance dans le jardin de sa famille adoptive. Puis, le garçon apprend l'existence d'un oncle, qui vit toujours dans la maison natale de sa mère. Nouveau choc, c'est la réplique exacte de la maison de poupées. Coïncidence troublante... vraiment !? Daniel se montre prudent, mais prend plaisir à découvrir tout un pan méconnu de l'enfance de sa mère. Celle-ci a fui un passé douloureux, marqué par les drames et une terrible malédiction, avant de sombrer dans la folie. Peut-être souhaitait-elle vraiment protéger son fils d'un danger proche ? N'en doutez plus, le roman d'Anne Fine file les jetons en vous plongeant dans une ambiance mystérieuse et glaçante, c'est une totale réussite sur toute la ligne. La couverture, magnifique, annonçait déjà la couleur, car elle n'est pas sans rappeler la maison du couple Bates dans Psycho !! L'histoire joue avec les nerfs, s'inspire des romans gothiques en recréant une toile de fond angoissante, avec beaucoup de suspense. Plus qu'une mode, c'est un effet de style grandiose et efficace. J'y ai complètement succombé, appréciant cet esprit sauvage et tourmenté comme il est rarement permis de rencontrer dans les livres de l'auteur. Une vraie bonne surprise !
L'École des Loisirs, janvier 2014 ♦ traduit par Dominique Kugler (The Devil Walks)
Hunger Games, de Suzanne Collins
Dans un futur sombre, sur les ruines des États-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur. Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette mise en scène sinistre. Pour gagner : survivre dans l'arène en éliminant sans scrupule ses adversaires. Katniss Everdeen, qui vit dans le District 12 (le plus pauvre), a conscience du danger lorsqu'elle se porte volontaire. Mais elle n'a plus le choix, puisque c'est le nom de sa sœur, Primrose, qui a été désigné.
Commence alors une lente et très glaçante dégringolade dans l'horreur, que l'on ressent via le ton de la voix de Kelly Marot (également l'actrice qui double Jennifer Lawrence dans le film). C'est sobre, assez morne, limite déprimant. Au départ, j'avoue, cela a failli me déplaire. Car Katniss est une héroïne animée par la rage, la colère et la frustration. Je m'étais donc préparée à une lecture plus pêchue. Une conduite dynamique et passionnée.
Finalement, c'est assez différent... sans toutefois être décevant. Car le rythme a suivi, l'ensemble a fait corps, entre l'intrigue haletante et les personnages dévastés, le ton apparaît alors assuré, farouche et inflexible. J'ai très vite été dans mon élément ! Certes, ce n'était plus une découverte (lu le roman à sa sortie, vu le film, etc.). Le plaisir de la découverte est ravalé, mais la sensation de satisfaction demeure intacte. Cela reste une plongée époustouflante pour une relecture toujours aussi palpitante !
Cette fois, place aux émotions et aux introspections (Katniss qui se défend d'être une héroïne, au sens de rébellion encore en gestation, le poids de la culpabilité d'avoir à éliminer ses concurrents, sa nature froide et sans cœur enfin fragilisée par sa rencontre avec Peeta...). Ce n'était plus la fringale insatiable et vorace, mais c'était autrement, un beau et doux sentiment qui rend cette lecture vraiment à part !
Audiolib, juin 2014 ♦ texte intégral lu par Kelly Marot (durée d'écoute : 11h 40) ♦ traduit par Guillaume Fournier pour les éditions Pocket jeunesse
Les deux prochains volets sortiront à l'automne !
Addiction, de Blake Nelson
Alors on vous dit, ce roman parle de drogue, d'alcool, de violence, de mort, d'amour désabusé... et là vous êtes en droit de faire la moue, euh non merci. Mais quelle erreur... quelle erreur ! Ce serait vous priver d'un roman franchement bouleversant, capable de vous broyer le cœur et vous mettre la tête à l'envers. Pour votre plus grand bonheur !
On suit donc l'histoire de Maddie, dix-sept ans, envoyée en cure de désintoxication par ses parents, dépassés par ses excès, son agressivité, sa dépendance à l'alcool et aux drogues. La jeune fille suit son traitement, se fait une amie (Trish) et rencontre l'amour (Stewart). Du moins, c'est une relation hautement réprouvée... Mais Maddie s'accroche, elle est amoureuse, retourne à sa petite vie de lycéenne, rase les murs, fuit les tentations, résiste, tient bon la barre, améliore ses résultats scolaires, se languit de revoir son chéri, et puis... Rien n'est simple, rien n'est acquis.
Et c'est ce que l'auteur nous raconte, sur un ton moderne, détaché et parfois sarcastique. Maddie est une jeune fille extraordinaire, dotée d'un humour pince-sans-rire et d'un solide sens de l'ironie. Elle porte un jugement sans appel sur son parcours, mais livre aussi ses doutes et ses angoisses. Il y a des passages poignants, des moments durs, des délires appréciables, des instants sublimes et des illuminations rares et précieuses. Bref, c'est un roman intelligent, écrit avec sincérité, transparence, amertume, tendresse, et j'en oublie. Cette lecture vous fait vivre une multitude d'émotions, de sensations. Mais c'est très fort, vivifiant, poignant. Un vrai coup de cœur. ♥
Albin Michel, coll. Wiz ♦ mai 2014 ♦ traduit par Cécile Moran