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Chez Clarabel

20 décembre 2014

La Belle et la Bête, de Cécile Roumiguière & Aurélia Fronty

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Un marchand de soie et d'étoffes perd toute sa fortune en apprenant que sa marchandise a disparu sur les mers. Dépité, l'homme s'inquiète pour l'avenir de ses trois filles : les aînées ont la rage au cœur, alors que la cadette, surnommée la Belle, propose de se retrousser les manches pour subvenir à leurs besoins. 

Lors d'un voyage à Venise, le marchand se perd sur une route noyée sous la brume et découvre un magnifique palais où il s'installe pour se sustenter. Il ne croise nulle âme qui vive et s'aventure dans le jardin où il cueille une rose, le cadeau promis pour sa Belle.

Alors, une créature affreuse surgit et grogne de colère. Il fera du marchand son prisonnier à vie ! Au lieu de quoi, sa fille se sacrifie et se rend seule chez cette Bête. C'est elle qui a voulu la rose, c'est à elle de prendre sa place.

« Ne vous inquiétez pas, père. Ce monstre n'est pas si méchant s'il aime les roses.
- Ma fille, tu ne sais pas ce que tu dis. Sa voix est terrible...
- Bien. Je ne lui demanderai pas de chanter, voilà tout.
- Mais son aspect est plus terrible encore ! On ne sait s'il porte des écailles ou du poil, ses mains gantées sont énormes, propres à étrangler.
- Qu'importe. Parfois, les arbres les moins beaux donnent les meilleurs fruits. Et de grandes mains peuvent être utiles au jardinage.
- Oh, la Belle, si tu savais... Il salivait. Son museau doit cacher des dents affreuses, des crocs propres à déchiqueter les viandes les plus dures.
- Calmez-vous, mon père. Je serai prudente, je vous le promets. Et, qui sait ? Peut-être ne me tuera-t-il point ?
- Ma fille, c'est un monstre, je te dis.
- Allons... Tout ira bien. Je sais parler aux bêtes sauvages, je l'apprivoiserai, voilà tout. »

Cécile Roumiguière nous livre ici sa version revisitée du célèbre conte de La Belle et la Bête, dans le décor féérique de la Sérénissime, où le style vigoureux et élégant d'Aurélia Fronty y trouve une harmonie extraordinaire. Les couleurs sont éclatantes et mises en valeur par le format de l'album (qui s'ouvre comme un portefeuille), on y plonge avec délice et stupéfaction. 

Poésie, force et tendresse font donc de cette adaptation une brillante réussite. 

Belin jeunesse, novembre 2013

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20 décembre 2014

La Belle et la bête, de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont & Nicole Claveloux

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Réédition d'un classique du catalogue des Éditions Être.

Ici, tout participe à mettre l'accent sur le classicisme de l'ouvrage et son aspect indémodable : le conte a été restitué dans la langue originale de madame Leprince de Beaumont, aux accents légèrement désuets.

Esthétiquement, l'ouvrage lui-même se présente avec une couverture toilée, aux lettrines richement enluminées, les gravures sont en noir et blanc et donnent à voir des portraits saisissants et remarquables (mais parfois effrayants).

Cet album figure comme étant l'œuvre de référence, mais manque de charme et de chaleur. Son aspect daté risque de rebuter les plus jeunes lecteurs.

éditions Thierry Magnier, octobre 2013

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19 décembre 2014

Le Tour du Monde en 80 jours, de Jules Verne & ill. de Jonathan Burton

Adaptation de Maxime Rovere

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Cette adaptation du classique de Jules Verne est une brillante réussite, qui se veut accessible pour des enfants (texte abrégé et remodelé avec pertinence), mais propose aussi une lecture délicieusement guindée, avec des illustrations traditionnelles et d'une grande sobriété.

Phileas Fogg, gentleman de la haute société anglaise, se lance dans un pari insensé : faire le tour du monde en 80 jours. Réputé pour être casanier et toujours d'une grande ponctualité, l'homme relève le défi de partir à l'aventure, en bateau, en train ou encore à dos d'éléphant, en compagnie de son nouveau majordome, le très efficace Passepartout. 

À leurs trousses, on retrouve un inspecteur de police, Fix, convaincu et borné que ce sont les suspects recherchés après le cambriolage à la Banque de Londres. Selon lui, ils tentent de masquer leur fuite à travers cette course contre la montre. Fogg, imperturbable, trace sa route, dans la plus grande insouciance.

Il est vrai que le personnage apparaît hautain et peu attachant : de plus, il est indifférent aux lieux qu'il visite ou aux us et coutumes des civilisations. Car, il « ne voyage pas, mais décrit une circonférence ». Moi qui le voyais jovial et conquérant d'après le dessin animé des années 80 !... un Mythe s'effondre. ;-)

Et puis, sur sa route, il croise la douce Mrs Aouda... et enfin son attitude engoncé va vaciller ! Ce voyage ne rapportera probablement rien au gentleman, sur  un plan culturel ou financier, mais il connaîtra l'Amour ! « Et ne ferait-on pas, pour moins que cela, le tour du monde ? » C'est d'un romantisme !

Pour une première approche, voilà une lecture appropriée, soignée et délicate, où l'on saisit de subtiles descriptions, qui font « l'effet d'une belle coquille de colimaçon, éclairée et chauffée ». Cela donne forcément envie d'en parcourir davantage !  

Milan, octobre 2014

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19 décembre 2014

Le Papa de Simon, de Guy de Maupassant, ill. de François Roca & adapt. de Charlotte Moundlic

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Simon, sept ans, souffre à l'école d'être la risée de ses camarades, car le garçon n'a « pas de papa ». Il s'en défend et se bagarre avec les malotrus. Dépité, l'enfant songe même à plonger dans le lac pour oublier ce flot de quolibets. C'est alors qu'un homme lui pose la main sur l'épaule et engage un début de conversation.

L'enfant, rassuré, le conduit chez lui, où vit sa maman, la belle Blanchotte, qui l'accueille avec réserve. Mais Simon a décrété que son nouvel ami, Philippe, serait son papa ! Il le clame avec fierté, mais de nouveau ses camarades se moquent de lui, sous prétexte qu'il n'a pas le même nom de famille ou ne vit pas avec lui. 

Après tout, un papa, qu'est-ce que c'est ?

Ce texte, adapté d'après une nouvelle de Maupassant, remis au goût du jour par Charlotte Moundlic, en offre une définition assez simple, mais attendrissante. Un papa, ça va au-delà du nom, de la présence, de l'idée ou de l'éducation, c'est tout ça à la fois, mais surtout cela comble de bonheur un petit garçon, confronté à la bêtise et à la méchanceté, qui considérera providentielle la rencontre avec le forgeron.

Les illustrations de François Roca nous régalent avec des décors de campagne, ambiance très 19ème siècle, culottes courtes, chemise blanche, cheveux peignés, souliers vernis, besace en cuir... chaque détail compte et c'est d'un raffinement ! Toutefois, l'histoire n'en demeure pas moins contemporaine, à traiter de la cruauté du groupe et d'exclusion, sitôt qu'un détail vous distingue.

Pari est donc réussi pour C. Moundlic, qui a su distiller sa touche personnelle dans ce très beau texte, poignant et saisissant, en parfaite harmonie avec le style précieux et élégant de F. Roca.

Milan, septembre 2014

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19 décembre 2014

Un pommier dans le ventre, de Simon Boulerice & Gérard DuBois

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« Je mange mes pommes en entier. Enfin, presque. Il n’y a que la queue que je ne mange pas.
À la récréation, Rémi Smith me regarde et fait les yeux ronds.
— Les pépins, ça ne se mange pas ! me prévient-il.  Tu ne sais pas que si tu avales un seul pépin, un pommier peut pousser dans ton ventre ! ? »

Raphael est effrayé d'apprendre qu'un verger est probablement en train de pousser dans son ventre ! Depuis des années, il avale chaque jour une pomme, pépins compris. Son ami Rémi lui prouve par A + B qu'il est fichu... jusqu'au trognon ! ;-)

Pour le coup, notre bonhomme se sent hyper mal. Il imagine déjà son ventre bosselé, sa peau devenir écorce. Il refuse de boire une seule goutte d'eau, ou même d'ouvrir la bouche, pour éviter d'accélérer la pousse du pommier dans son corps (car ce sont deux éléments essentiels, lui a rappelé Rémi).

Et puis ouf, sa maman le rassure en quelques mots : « Le temps des pommes, c'est à l'automne. »

« Je soupire de soulagement.  Nous sommes seulement au printemps. » (...)

Ce texte évoque les peurs enfantines, avec drôlerie et tendresse. Et une pointe de dérision. Qui n'a, en effet, jamais eu la trouille d'avaler son chewing-gum de crainte d'avoir les boyaux collés ?!  :-)

En découvrant ce petit album, j'ai d'abord pensé qu'il pouvait s'agir de la réédition d'un titre paru des années plus tôt, au vu des illustrations et de son esthétisme rétro. Que nenni ! Gérard DuBois impose un style élégant et précieux, sans prétention, qui nous donne effectivement l'illusion de basculer dans le temps.

Et la séduction opère illico. J'ai beaucoup aimé cette lecture qui fait preuve d'originalité, tout en traitant avec sérieux des angoisses chez les enfants, avec tendresse et humour. C'est tout bon !  

 Grasset Jeunesse, octobre 2014

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18 décembre 2014

Bonne journée, par Olivier Tallec

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Cet album est absolument désopilant, mais attention il ne s'adresse pas du tout aux enfants ! Le nom d'Olivier Tallec peut induire en erreur, or cette fois l'auteur / illustrateur est sorti de son registre habituel pour assumer pleinement son humour corrosif et piquant. Et c'est jubilatoire ! 

On découvre à travers cette lecture des planches de dessins, avec parfois une petite légende, qui font tiquer, sourire, grincer des dents. L'humour y est noir, caustique et effronté, les situations sont cocasses, parfois grivoises. Bref, les habitués pourraient y perdre leur latin, sauf que l'auteur a toujours su glisser dans ses albums une petite touche espiègle, qu'on retrouve ici, poussée à l'extrême.

C'est extra, délicieusement ironique, derrière la tendresse du dessin, on découvre un Olivier Tallec à la plume piquante et réjouissante. J'ai adoré le découvrir dans ce registre, plus décalé et irrévérencieux. J'ai beaucoup ri et je ne me lasse pas de le lire et le relire ! 

Rue de Sèvres, octobre 2014

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18 décembre 2014

Hors-pistes, de Maylis de Kerangal & Tom Haugomat

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Le concept de l'album sort un peu des sentiers battus : carte blanche a été donnée à un illustrateur (Tom Haugomat) pour laisser libre cours à son inspiration, en quelques planches. Puis, un auteur (Maylis de Kerangal) s'empare de ces images et raconte sa propre histoire, en toute liberté. Une véritable création dans l'esprit « hors-piste », dirons-nous. ;-)

Et l'on découvre cette aventure dans les montagnes : Paul accompagne l'ami de ses parents, Bruce, pour une expédition libérée de toute contrainte, à la découverte de la nature sauvage. 

« J'avais longtemps attendu le retour de Bruce, et rêvé de cette virée, lui et moi arpenteurs de montagne, héroïques, et comme chez nous dans ce royaume. Sillonner un monde sauvage, gravir ses pentes, explorer ses gouffres, pêcher en rivière, descendre des rapides en canoë, voler en parapente, dormir sous la tente en camping sauvage, et peut-être même approcher le grizzly ! Nous y serions ensemble, équipiers et amis. »

Mais l'aventure tourne court, quand Bruce se blesse et Paul doit partir chercher les secours. C'est une autre forme d'exploration qui l'attend, celle de tester ses limites, d'aller à la découverte de soi et d'apprendre à tracer sa propre piste.

C'est une lecture assez impressionnante, pour grands et bons lecteurs, qui apprécieront la plume de Maylis de Kerangal et savoureront de baigner dans un décor montagnard, tout en cyan et magenta (les deux mélangés ont donné du brun/violet), au graphisme épuré mais imposant de noblesse.

Le texte est tout aussi mystérieux, poétique et poignant. On y devine la détresse d'un enfant, son regard hésitant sur cet adulte auquel il s'accroche, avec qui il désire ardemment nouer une relation de confiance, de partage. C'est admirablement écrit, plongé dans une atmosphère froide mais apaisante.

C'est difficile de le conseiller à un enfant, trop jeune ou hermétique à la musique des mots, aux images symboliques, à la portée des valeurs héroïques etc., mais ce serait dommage de s'en priver car c'est un album de toute beauté ! 

éditions Thierry Magnier, octobre 2014 ♦ En partenariat avec la galerie Jeanne Robillard, et avec la complicité des éditions Hélium.

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18 décembre 2014

Alice au pays des Merveilles, de Lewis Carroll & ill. de Guillaume Sorel

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Magnifique adaptation de l'œuvre de Lewis Carroll par Guillaume Sorel, avec une Alice beaucoup plus proche du personnage original (une demoiselle effrontée, au caractère bien trempé, ravissante brunette, avec des taches de rousseur sur son nez en trompette).

Cette adataption reprend aussi le texte intégral en illustrant les plus grandes scènes : la chute dans le terrier, le lapin blanc en retard, les conseils de la chenille, l'acharnement de la Reine, le chat, le thé avec le chapelier fou...

La lecture est impressionnante, par ses couleurs et ses choix d'interprétation, et ne manquera pas d'envoûter les plus grands lecteurs en les capturant dans cet univers fantasmagorique, qui paraît également plus tourmenté que jamais.

Cette Alice est bluffante, dans son rôle de chipie qui casse définitivement l'image doucereuse suggérée par un certain Walt... C'est remarquable, de toute beauté ! 

On pensera aussi à replonger dans Alice au pays des Merveilles de Rebecca Dautremer ou celle aussi d'Emmanuel Polanco pour combler toute la famille ! 

Rue de Sèvres, octobre 2014 ♦ traduit par Henri Parisot

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17 décembre 2014

Les Concombres du roi, d'Evelyne Brisou-Pellen & Judith Gueyfier

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Du temps où Angkor, au Cambodge, était « une ville brillante, vivante, pleine de richesses », vivait un roi gourmand, gros et gras, qui exigeait de ses serviteurs des plats raffinés, renouvelés chaque jour pour enchanter ses papilles. 

Sa fille, la princesse Indra, subissait aussi sa colère en demeurant cloîtrée dans sa chambre, d'où elle contemplait le jardin par la fenêtre. Ce spectacle ne cessait de la ravir : les plantes étaient magnifiques, odorantes et entretenues à merveille par Trasak, qui s'enhardit à troubler la jeune fille dès lors qu'il prit connaissance de son admiration.

En cachette, Indra n'hésitait pas à courir le rejoindre pour explorer son domaine à lui : le jardin des fleurs, des grands arbres, des fruits, des légumes... où Trasak venait de créer une nouvelle espèce de concombre absolument délicieuse.

Hélas, le roi découvrit la supercherie de sa fille et condamna à mort le jeune jardinier. Pour le sauver, Indra apporta à son père un plateau de concombres... qui finirent de le combler. Le roi fit main basse sur la production de Trasak, pour sa consommation exclusive, et hurla à l'infamie lors qu'il découvrit que des voleurs s'introduisait la nuit dans son potager.

On ne peut s'empêcher de sourire face aux excès de ce roi tyrannique, aveuglé par sa gourmandise, qui s'enfonce dans sa bêtise et multiplie les frasques. Heureusement l'amour sortira vainqueur de cette fable savoureuse, en valorisant le caractère noble et délicat du gentil Trasak.

C'est une lecture follement romanesque, portée par des illustrations aux couleurs magnifiques, dans un décor exotique ! Ce conte fabuleux invite petits et grands à rêver et voyager... 

Belin jeunesse, octobre 2014

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17 décembre 2014

Le Théâtre en carton, d'Aurélia Grandin

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C'est l'effervescence à l'école ! Toute la classe s'active pour la préparation de leur nouvelle pièce de théâtre : La Princesse qui n'avait aucun poney. Et tout le monde met la main à la pâte, costumes, décors, répétitions, mise en scène... quand, ENFIN, le grand soir arrive, sous les yeux des parents, les enfants se lancent sous les projecteurs.

Et l'histoire de la princesse est tout aussi fabuleuse : une princesse se morfond dans son coin, car elle n'a pas de poney. Un prince décide de conquérir son cœur en lui faisant ce plaisir et se rend chez la Fée Pratique pour accomplir un miracle. Mais la fée est rouillée, à la place elle leur propose un dragon avec un beau manteau à boutons en velours côtelé.

Ah, ah ! C'est très drôle ! C'est plein de fantaisie, d'humour, de fraîcheur, à travers des images entre art brut et art naïf : c'est une franche réussite ! Cette lecture donnera des ailes aux enfants, et pas seulement des ailes de tourterelle ! ;-) (Lisez, vous comprendrez...)

Didier jeunesse, juin 2011

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