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Chez Clarabel
ecole des loisirs
15 février 2013

Maman dans le vent ♥

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C'est la deuxième pièce de Jacques Descorde que je lis, après J'ai 17 pour toujours. Et pour la deuxième fois, je suis séduite, emportée, bouleversée par les mots que je viens de découvrir.

Il est très difficile de raconter son histoire - celle d'un papa et de sa fille de dix ans, en voiture, puis dans une chambre d'hôtel en bord de mer. On ne sait pas ce qu'ils fuient, on craint le pire lorsqu'on découvre le pistolet dans le sac du père, on sourit face à l'exubérance de l'enfant, on récite avec eux leurs jolies poésies, on joue dans la mer et on se glace les doigts de pieds en prétendant que l'eau est chaude, on essaie une robe rouge, on danse, on chante, on s'époumone, on s'enferme dans la salle de bains, on attend, on regarde les autres couples manger leur homard sans dire un mot, on soupire, on retient son souffle, et on attend toujours et encore.

Il y a une véritable beauté dans ce texte, court, incisif, poétique, troublant et bouleversant. Je ne sais pas l'expliquer, à chaque fois je suis touchée, j'aime et je le chuchote à voix basse.

Maman dans le vent, par Jacques Descorde (Théâtre, pour l'Ecole des Loisirs, 2012)

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LE PERE : A quoi ils pensent tu crois ?

LA FILLE : Herbe verte.

LE PERE : A quoi ils rêvent ?

LA FILLE : Poisson rouge.

LE PERE : Ils sont comme ailleurs.

LA FILLE : Dans la mayonnaise.

LE PERE : Ensemble dans cet ailleurs.

LA FILLE : Le homard en deux.

LE PERE : Sacrifié.

Un temps.

Je vous aime Roxane, et plus longtemps ne puis retenir cet aveu qui de ma main s'enfuit.

LA FILLE : C'est ce qu'il lui a dit ?

LE PERE : Oui. Un matin de printemps sous un grand tilleul.

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15 février 2013

♥ Victor et Philomène ♥

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Victor est le premier de sa classe mais c'est un garçon solitaire. Il souffre d'un handicap à la main, laquelle ressemble en fait à une pince, du coup tout le monde l'appelle le Crabe. Un jour, arrive une fillette très timide, renfermée sur elle-même, comme dans sa coquille. Philomène est surnommée l'Escargot.

Durant la récréation, ces deux-là s'installent sur le même banc et ont bien du mal à communiquer. Victor tente des approches balbutiantes avec son goûter, pas de banane parce qu'elle a le goût de la poubelle, mais des petits gâteaux, qu'ils dévorent de la même façon, par les côtés d'abord. Cela signifie forcément quelque chose. Le père de Victor raconte volontiers qu'il est tombé fou amoureux de leur mère quand il a réalisé qu'elle mangeait son yaourt comme lui, en léchant le couvercle d'abord.

C'est tellement frais et adorable comme roman, cela parle de confiance en soi et d'amitié amoureuse qui se construit à partir de petits détails émouvants et magnifiques. Franchement je n'avais pas deviné au départ ô combien j'allais tomber sous le charme de cette histoire. Et puis c'est drôle, Victor nous livre des réflexions sur sa vie de famille (nombreuse, 7 enfants, oui ça me parle !) et d'enfant handicapé, blessé par le regard des autres, qui tente désormais d'apprivoiser celle qui en vaut la peine avec tact et douceur.

C'est le carton plein assuré, on fond pour ce petit garçon intelligent, doué et talentueux, et pour son amour pour la petite Philomène. C'est tellement juste, sincère et ça donne envie d'y croire. Ce sont 70 pages de bonheur.

Victor et Philomène, par Claire Renaud
Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2012 - illustration de couverture : Gabriel Gay

7 février 2013

La famille Ohé : Le nouveau pull-over, d'Oliver Jeffers

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La famille Ohé a ceci de particulier qu'ils sont tous exactement pareils. Jusqu'au jour où Rupert se mit à tricoter un pull, puis l'enfila et défila auprès des siens en crânant, les Ohé en furent tous choqués et scandalisés !

Mais Rupert était fier de sa différence. Gillespie décréta à son tour qu'être différent était intéressant. Alors lui aussi se mit à tricoter un pull-over assorti à celui de Rupert.

Fantastique, génial, chic idée ! Maintenant ils sont deux à être différents. ^-^

De ce fait, être différent devint à la mode (et tout le monde se mit à porter des pulls) !

Cet album est extrêmement drôle, et pas seulement parce que l'humour d'Oliver Jeffers est fin, irrésistible, incomparable. Cet album montre avec subtilité les travers de notre société qui cherche à créer une mode, dans le but de se distinguer ou simplement pour qu'on le remarque (c'est courant), et voilà que cet effet de mode crée l'envie, la jalousie et l'imitation. Du coup, tout le monde copie tout le monde et finit par se ressembler.

C'est drôle, parce que la situation est tournée en ridicule. Il faut cultiver sa différence, c'est certain, mais cela ne veut pas dire qu'il faut se comporter comme un mouton (qui suit la tendance en broutant bêtement).

Le style minimaliste et en apparence simple d'Oliver Jeffers me séduit encore une fois. J'aime, j'aime, j'aime. Prochain album à paraître fin mars 2013 : Cet élan est à moi. ♥

La famille Ohé : Le nouveau pull-over, par Oliver Jeffers (Kaléidoscope, 2012)

7 février 2013

Lui, c'est la gloire. Nous, c'est la modestie.

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Jean-Philippe naît et grandit dans un haras. Son père est entraîneur et voue une véritable passion pour les chevaux. Passion parfaitement communicative, puisque l'enfant va s'attacher à une jument, Belle Intrigante, auprès de laquelle il va calmer ses pleurs ou apprendre à marcher.

Le garçon ne cache pas son désir de devenir un jour jockey, mais le destin va en décider autrement lorsqu'un soir de tempête, les chevaux seront intenables et déchaînés, et l'accident va se produire alors même que le père de Jean-Philippe est en train de concourir pour une compétition importante.

Fin du premier CD. La mise en scène, avec l'interprétation musicale, est juste parfaite. Elle a su prendre aux tripes et je n'étais pas fière. Car on reste comme un rond de flan avant de connaître la suite.

Ce roman est éblouissant parce qu'il a su, dès les premières pages, nous embarquer dans son monde et nous attacher à l'histoire terriblement émouvante, mais pas pleurnicharde, du jeune héros. C'est une aventure incroyable et forte. Tellement admirable aussi. On vit au rythme des galops, des tours de piste, des rêves éveillés, des illusions perdues, des envies d'en découdre et de s'accrocher encore et toujours. Je vous jure, c'est un tourbillon de sensations et d'impressions, il y a à la fois du suspense, de l'action, de la tendresse, de la bêtise et de l'injustice. L'effet est magique. On a tour à tour la gorge nouée, le cœur qui bat et des étoiles dans les yeux.

Chris Donner a su redonner à la lecture *avec des chevaux* une vraie valeur littéraire et héroïque. L'histoire est prenante, palpitante et vraiment belle. Je la conseille fortement !

Tempête au haras, par Chris Donner
Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2012 / Chut ! les livres lus de l'école des loisirs (texte intégral) lu par Laurent Stocker
illustration de couverture : Adrien Albert

6 février 2013

Zizi la Chipie

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Présentation de Zizi : franchouillarde et dégourdie, porte deux couettes sur la tête, n'a pas sa langue dans sa poche, adore Charles Aznavour dont elle connaît toutes les chansons par cœur, n'est pas très copine avec les filles, n'est pas enchantée de la prochaine visite de sa cousine Barbara, qui vit en Amérique et se prend pour une américaine snobinarde, a un soupçon de conscience, se sent facilement coupable dès lors que sa cousine disparaît et rentre au pays en douce, la file comme un Sioux et découvre la vie aux States en se prenant pour une frenchie arrogante, finalement découvre le secret de sa cousine, rencontre son idole, se fait une nouvelle amie, se moque de la musique qu'écoutent les filles de sa classe, devient par hasard une vedette de la chanson, s'en mord les doigts, veut redevenir une petite fille anonyme et sans talent, et blablabla.

Ces deux tomes nous offrent une lecture pleine de vie, avec un scénario gros comme une maison, pas du tout crédible, mais tout de même très drôle et divertissant, fondé sur un rythme joyeux grâce à des aventures pétillantes et une héroïne qui ne manque pas de souffle ni d'audace. La série avait été publiée en 2002 par Casterman.

Zizi la chipie, tome 1  La cousine d'Amérique / tome 2 : Vedette de la chanson - par David De Thuin et Florence Sterpin
Mille bulles de l'Ecole des Loisirs, 2013

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6 février 2013

Les chaussettes de l'archiduchesse

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L'archiduchesse Sophie, qui est belle comme une princesse, riche comme une reine, gentille comme un labrador, se demande pourquoi elle n'a pas de prince charmant pour lui tenir compagnie. Une sorcière lui répète que ses chaussettes sont sales et puantes, mais Sophie n'a pas de nez donc n'en a pas connaissance.

Un jour, au marché, elle a la possibilité d'acheter une seule lotion miraculeuse : avoir du nez, ou ne plus avoir des chaussettes qui sentent mauvais. Elle opte pour la deuxième solution, boit son jus de chaussettes en faisant la grimace et peut se rendre au bal pour y rencontrer son prince charmant.

Son prince à elle, finalement, pue du bec mais comme elle n'a pas de nez (sous-entendu, elle ne sent rien du tout !), elle ne se rend compte de rien. Seuls les voisins murmurent sur leur passage et la plaignent un peu. Le mieux de tout, c'est que Sophie est tellement amoureuse de son prince qu'elle souhaite aussi le sentir et elle se moque des quolibets.

Sur ce, la sorcière intervient de plus belle. Et là ... ♪♫ L'amour est enfant de bohème Il n'a jamais, jamais, connu de loi ♪♫ ...

Colas Gutman est décidément un auteur doué et déjanté, qui détourne les ritournelles pour nous offrir des petites histoires qui font rire les enfants (et les parents). Ce texte est bougrement sympathique, il parle des mauvaises odeurs, bah oui c'est la vie, l'héroïne a tout pour être heureuse, mis à part ce petit souci des chaussettes qui fouettent, et même son histoire d'amour est une rencontre providentielle, drôle, inattendue.

Un moment de lecture absolument charmant, avec une galerie de chouettes personnages et une histoire délirante.

Les chaussettes de l'archiduchesse, par Colas Gutman - illustrations d'Audrey Poussier
Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2007

25 janvier 2013

Ah, décidément ! On risque moins sa vie dans les rêves. ♥

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Une nouvelle fois, je m'enthousiasme pour un petit livre qui ne rentre pas dans une case, puisqu'il se situe entre le roman et la bande dessinée (un phénomène de plus en plus courant, je trouve). C'est un style qui peut notamment toucher les plus jeunes, qui verront là une façon de lire plus aisée et tout aussi plaisante. Autre idée de lecture à vous suggérer, pour ceux qui en apprécient l'originalité : Zélie et les Gazzi, d'Adrien Albert.

Donc, ce petit livre d'Isabelle Bonameau réunit trois histoires courtes mettant en scène Maud et Pierre, deux copains comme cochons (je sais, elle était facile). On les découvre d'abord en train de se promener dans la forêt et venant en aide à une somnambule, qui risque à chaque instant de mettre sa vie en péril. La chute est très drôle ! Puis, ils ont pour mission de s'occuper d'un oiseau reçu en cadeau. Aussitôt ils décident de le sortir de sa cage pour prendre un peu l'air, mais ils vont s'en mordre les doigts... Et enfin, Maud et Pierre vont vouloir créer un groupe de rock et bricolent leurs instruments à l'aide de trois bouts de ficelle, une bassine et un manche. Prenez aussi un chanteur à plumes et trois chouettes pour les choeurs, et vous obtenez un concert très tchip-dzoong-dziing-dzoung-bang-bang !

En somme, le mot d'ordre de cette lecture pourrait se résumer à : soyons jeunes, soyons fous, amusons-nous en toute simplicité. Un concept que je valide sans hésiter.

Maud et Pierre, par Isabelle Bonameau
Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2012

25 janvier 2013

Finalement, il avait tout son temps pour découvrir le sens de la vie.

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Le roman se divise en trois parties. Il s'agit d'abord d'un bébé linotte, Dingo, qui tombe du nid et s'écrase au pied de l'arbre, ce qui provoque une amnésie passagère. Dingo, alors parfaitement inconscient, picore à droite et à gauche à la recherche de nourriture. Le voilà sur le coussinet d'une patte de chat ! Le gros Pacha se réveille et découvre la bestiole en se pourléchant les babines.

La suite de l'aventure nous entraînera dans le vaste monde, en fait un pré qui se situe à l'arrière de la grange de la ferme. Pacha y fait la rencontre de Vénus la vache. Parce qu'elle est aussi ronde, molle, avec de belles taches sur son pelage, le chat pense aussitôt qu'ils appartiennent à la même famille. Meuh non, voyons, lui rétorque-t-elle en lui expliquant le sens de la vie.

Les chats sont des créatures souples, les oiseaux aident à combattre les mouches et la vache leur rend service avec ses bouses où ils aiment venir se réchauffer ! C'est aussi simple que ça. La vision de ce petit monde des animaux qui se croisent et s'entraident à leur façon est rafraîchissante. De toute manière, j'aime tout ce qui sort de l'imagination d'Agnès Desarthe et d'Anaïs Vaugelade ! Donc là, c'est double plaisir assuré.

Dingo et le sens de la vie, par Agnès Desarthe, illustrations d'Anaïs Vaugelade
Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2012

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24 janvier 2013

Il était une fois une princesse pas douée qui ne réussissait pas grand-chose.

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Ce petit roman a tout pour plaire. C'est l'histoire d'une princesse pas douée, dont les parents vont juger bon de la mettre à la rue, en y mettant les formes aussi, pour qu'elle puisse se trouver un prince à épouser. Nulle escorte, nul carrosse, il faut qu'elle se débrouille comme une grande.

Alors, notre princesse se balade dans la forêt où elle rencontre un ours (qui tombe de la branche d'un arbre, craaac !). Surprise ! celui-ci est capable de parler et l'informe donc de l'existence d'un prince, frappé d'une malédiction. Après s'être coupé la joue en se rasant, il est tombé dans un profond sommeil de 100 ans. Pas moyen de le réveiller.

La princesse propose de se rendre à son chevet et de lui donner un petit baiser. Après tout, cela se passe ainsi dans les contes traditionnels. Pourquoi pas cette fois ? L'ours hausse les épaules mais lui conseille de passer d'abord chez le tailleur pour arranger son allure (la robe de la princesse a rétréci au lavage).

Elle passe trois jours dans la tanière de l'ours, elle découvre une bibliothèque immense et commence à lire du mieux qu'elle peut. Elle n'est pas douée, voyons, elle ne peut lire qu'une ligne par jour. L'ours ne dit rien, il fait la popote en attendant. Et le grand départ pour le château du prince a lieu, et là ... blablabla !

Je vous laisse découvrir la suite de cette histoire croquignolette, qui détourne avec humour l'histoire de La Belle au bois dormant et de Boucle d'Or, après tout nous ne sommes plus à quelques références près. Christian Oster fait preuve de subtilité, de tendresse et de magnanimité. Sa princesse en effet n'est pas si bête qu'elle en a l'air, elle n'est pas aidée, par la faute de ses parents, et elle a désormais besoin de trouver cette confiance en elle. L'ours est grognon comme il faut, gentil, serviable et flegmatique. Ses petites réflexions sur le monde qui va mal font sourire, mais vraiment sourire. Les illustrations de Delphine Perret sont simples mais mignonnes, elles se fondent dans l'histoire tout en la complétant, c'est du bonheur sur toute la ligne ! 

Princesse pas douée, par Christian Oster, illustrations de Delphine Perret
Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2012

" Il faut se sentir un tout petit peu nul, parfois, pour éviter de l’être complètement… "

24 janvier 2013

"Je te préviens, dorénavant j'aurai un affreux caractère."

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Hélas, ce sera le dernier tome de cette fabuleuse série des Bolkodaz (l'auteur Fabienne Mounier est décédée en juin 2011). Et c'est bien dommage, car ce petit couple des Bolkodaz est attachant avec sa façon de faire de chaque jour une aventure extraordinaire.

Dans ce recueil, nous découvrons comment ils se sont rencontrés, dans un cirque, il y a bien longtemps. Ce couple farceur nous livre aussi d'étonnantes anecdotes, comme la fois où ils sont partis en promenade, alors que l'orage menaçait, et de peur de se perdre, Mme Bolkodaz a semé des petites crottes en chemin. Oui, des petites crottes ! Sur le coup, j'ai été surprise mais après ça m'a bien fait sourire.

On trouvera aussi l'histoire de Dracula, vu par erreur au cinéma, et qui donnera au couple la mauvaise idée de se déguiser en monstres pour créer un début de panique en ville. Ou comment une girouette révèle que ces deux-là, non vraiment, ne sont jamais fâchés l'un après l'autre, ils s'aiment trop, ils rigolent tout le temps, ils ont les mêmes envies, les mêmes désirs, et font aussi les mêmes rêves (en deux bonds, trois foulées, au milieu de la jungle) !

Couple idéal, ou idéalisé, le couple des Bolkodaz mène une vie trépidante, sur laquelle il faudra désormais tourner la page, bien tristement, mais la relecture des trois ouvrages donnera toujours du baume au cœur, surtout si vous affectionnez les histoires à l'humour farfelu, avec des illustrations à foison. C'était incontestablement une chouette idée que cette série-là !

La vie trépidante des Bolkodaz, par Fabienne Mounier et Daniel Hénon
Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2012

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