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Chez Clarabel
11 juin 2008

Une petite sélection pour la fête des papas

Joyeux panaché de lectures, pour célébrer des papas, des rencontres, des amours etc. (et l'anti conte de fées ?)

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Comment papa et maman ont-ils bien pu tomber amoureux ?
Quand ils étaient petits, ils étaient comme le jour et la nuit.
Papa rêvait de parties d'échecs, d'ombre et d'étagères bien rangées ; maman de pagaille, de bal musette et de jolies robes bariolées. Pourtant un jour, au coin de la rue, ils se rentrèrent dedans, et leur vie ne fut plus jamais comme avant...

Il faut bien un commencement à tout ! Donc, au départ il y a LA rencontre, le coup de foudre (une maman qui aime les couleurs pâlit devant un papa abonné au sobre et qui n'en finit plus de rougir !)... Cette aventure, drôle et tendre, raconte sur le mode de comparaison des couleurs la belle épopée des gens qui tombent amoureux. Bien sûr, ça n'explique pas pourquoi mais ça prouve que tout est possible, et un jour moi aussi... (dit l'enfant).

Comment maman a changé la vie de papa... de Katarina Grossmann-Hensel, Nord Sud éditions - Janvier 2008.

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L'histoire débute par une scène de séparation. Une jeune femme, Miranda, quitte Pedro après une relation de quatre ans. Et dès les premières vignettes, le ton est donné : Pedro, aux allures de macho trapu et velu, et cependant les larmes aux yeux, demande à sa bien-aimée une dernière faveur : "Tu me laisses la télé ?"...
Miranda retourne alors à Valence qu'elle avait quitté pour rejoindre Pedro – rencontré sur Internet – à Séville où, malgré de profondes amitiés nouées avec Ana, collègue de travail, ou Manu, colocataire excentrique, elle avait eu beaucoup de mal à se sentir chez elle. Elle réalise à présent qu'elle s'est laissée emporter dans une spirale destructrice, et qu’elle non plus n’a pas toujours fait les efforts nécessaires.

En fait, j'ai tout simplement trouvé le titre cocasse ! Il vous rappelle la menace qui plane sur tous les couples, une fois le coup de foudre passé. Il s'agit donc d'une histoire de coeur et de rancoeur, à travers le portrait de Miranda, une jeune femme désespérée de se retrouver seule et chez ses parents, à l'âge de vingt-sept ans. Retour à la case départ, comme elle dit. Son idylle avec Pedro a bu la tasse et, à force de ressasser les quatre ans vécus à ses côtés, Miranda revit les mensonges, les promesses jamais tenues et un quotidien qui s'en est allé à vau-l'eau. C'est une bd assez tristounette, pleine d'amertume (attention au moral au ras des pâquerettes !), un peu teintée d'humour. Mais léger, très léger. Le ton est sobre, épuré et tout de noir & blanc. Une découverte intéressante, un memento pour ceux qui se laissent aller ! ... (warning, warning !)

Je t'ai aimé comme on aime les cons de Fonollosa & Giménez, Dargaud - Mai 2008.

... en écho, peut-être, avec le roman d'Agnès Bousquet : J'ai épousé un con (Plon)

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Trois femmes sont unies par une passion dévorante pour le boys-band 110%. Membres du FUPA110 (Fans Un Peu Agés de 110%), Sasha, Cathy, et Gerty échappent ainsi à leur quotidien un peu morose; les maris taciturnes, les enfants geignards et les collègues de travail sadiques. Complètement monomaniaques, elles sont prêtes à tout pour obtenir des photos inédites ou des fringues usagées de leurs idoles. Et elles n'hésitent pas à se battre avec des préados pour obtenir les meilleures places aux concerts du groupe.

Le ton est humoristique mais Tony Consiglio laisse rapidement poindre le côté assez pathétique de la vie de femmes un peu larguées. Il dresse le portait férocement drôle de cette Amérique obsédée par le culte des pseudo-célébrités. Cette bd n'est pas très rigolote, ou du moins c'est de l'humour grinçant et limite dérangeant. Plus j'avançais dans ma lecture et plus j'éprouvais un profond malaise pour ces femmes. Seule Cathy, la petite rondouillarde célibataire, a réussi à m'attendrir. A noter également qu'il y a des passages assez crus et "gras"... (pas trop mon goût).

Quel intérêt pour la fête des papas ? euh, c'est histoire de se dire que toute bonne femme est capable de perdre pied et fuir la réalité pour une chimère ! (I am a twilightMom, very proud of it !) ;o)

110% de Tony Consiglio, Editions ça et là - Mars 2008.

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À peine Bonnie a-t-elle tourné le coin de la rue qu’elle est interpellée par… une voiture. « Par pitié, à boire, c'est une question de vie ou de mort ! » Car Mam’zelle Dédé, une drôle de voiture de collection, crache et tousse. Elle a la gorge, ou plutôt, le moteur, en feu, et supplie la petite fille de lui venir en aide : il lui faut de l’eau, vite, vite ! Bonnie lui rend ce service puis accepte de monter à bord pour une folle aventure... Elle découvre un monde où les objets ne souffrent pas en silence et vibrent d'émotion. Mam'zelle Dédé entraîne sa nouvelle amie dans une opération de sauvetage : Tony, un coupé de ville, son amour de jeunesse, est menacé d'être broyé à la casse.

Pour les papas passionnés de voiture(s), cet album sera un instant à partager avec l'enfant. C'est un album jeunesse, dès 6 ans (pour feuilleter, lire, écouter). Car en fait il y a beaucoup de texte (abordable dès 8 ans, pour ceux qui lisent comme des grands), en plus des illustrations issues des prouesses numériques (on aime ou pas, moi j'apprécie !) - un click ici pour découvrir 6 pages. Et bien sûr : l'histoire est drôle et rocambolesque !

Mam'zelle Dédé de Jean François Ménard, illustré par Matthieu Roussel - Gallimard jeunesse, Septembre 2007.

Ok, la liste est éclectique et frôle le grand n'importe quoi. J'imagine la tête des papas avec un bouquin qui le traite de c** ! Oups. Mais si le bonhomme a de l'humour à revendre, ce sera parfait ! ;o)

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10 juin 2008

Nouveauté : Newsletter Folio

L'occasion est trop belle et j'en profite pour partager avec vous l'information... En quelques mots, je vous dis : folio, newsletter, cadeau. Je sens votre intérêt s'éveiller d'un coup, votre sourcil se hausser.

Mais de quoi s'agit-il ?

Il y a d'abord un site tout nouveau : folio qui offre la possibilité via la newsletter d'être tenus au courant des nouveautés par genre, centre d'intérêt, etc.

Pour s'y inscrire, cela se passe ici : http://www.folio-lesite.fr/Folio/newsletter.action

Quoi de plus banal, me direz-vous ? !

Mais pour l'occasion, cette inscription incite les internautes à participer à un concours pour gagner des exemplaires du livre "Entre les murs" de François Bégaudeau dont l'adaptation cinématographique a été primée à Cannes cette année. Il y a 100 exemplaires à gagner.

Ce serait dommage de louper ça ! ;o)

newsletter Folio

Parmi les prochaines sorties en folio (courant juin), j'en profite pour évoquer celle de « Rhésus » par Héléna Marienské, un roman très drôle, complètement barré, qui parle de troisième âge, de sexe et d'un singe !

Dans un Manoir proche de Paris, à Vigny-sur-Seine, une bande du 3ème âge a décidé de prendre sa revanche et de monter une armée de résistance contre la société, le gouvernement et la République. Il y a, à son bord, Raphaëlle, une bourgeoise abandonnée par son tyran de fille, Céleste, un écrivain qui a longtemps abandonné sa plume contre les jeux vidéo et les films porno, et Hector, qui débarque dans son smoking blanc et ses millions gagnés au loto. Ils sont encore quelques-autres à constituer la bande du Manoir, mais ces trois personnages sont les plus importants. C'est à leur manière qu'on suit l'histoire, par leurs témoignages respectifs, qui ne manquent jamais de piquant. La vision « des choses » prend page après page une tournure complètement différente, elle s'éclaire, s'illumine et provoque de grands éclats de rire (en plus d'une envie - mitigée - de faire la grimace).

Mais qu'arrive-t-il à ces pépés et mémés qui, brusquement, se redécouvrent des envies de sexe, pur et dur. Pas de l'amour, du sentiment, de la tendresse et une compagnie pour soulager les vieux jours, oh non ! Ces trublions lèvent les pattes, s'envoient en l'air et se moquent éperdument des gros titres dans les journaux. La France se gausse, le pays jase, les gens s'offusquent, mais le public en redemande. Car cette petite bande (bafouée, mal traitée, menacée et privée de nourriture) a un chef de fil hors du commun, il s'agit de Rhésus, un petit singe extraordinaire et qui réveille chez ce club du 3ème âge des envies de renouveau, de « recommencement ». C'est aussi lui qui aidera les résidents du Manoir à tenir les barricades, à faire front contre l'incursion de l'extérieur, pour des raisons déjà nommées plus haut.

Avec « Rhésus », Héléna Marienské parvient à bousculer les esprits frileux car son premier roman est époustouflant, prometteur d'une franchise et d'un culot fédérateurs. Qu'on se régale dans cette histoire ! Car on en voit de toutes les couleurs, ça y va dare-dare dans la frénésie sexuelle, on ne fait pas dans la dentelle et on enlève ses gants de soie en évitant les discours mielleux et lisses sur les personnes âgées. On brise les carcans, les idées « pudibondes », ça vole en éclats ! Quel exploit : sur un sujet aussi casse-pipe, la pente était dangereusement glissante mais Héléna Marienské a su éviter les pièges et s'en tire avec dextérité. La fin apporte une note une peu moins truculente par rapport aux 3/4 du roman, et c'est juste un peu dommage, toutefois cela n'enlève pas l'impression de jouissance ressentie depuis le début. Pour en prendre plein les mirettes, je vous conseille honnêtement d'ouvrir ce livre !


Article sponsorisé

8 juin 2008

Stargirl & Signé Stargirl - Jerry Spinelli

A Mica (Arizona), Stargirl Caraway vient d'entrer en seconde dans le lycée de Léo. Elle arbore des tenues excentriques, joue de l'ukulélé, étonne tous les élèves. Léo en tombe amoureux. Stargirl est un phénomène qui attire les regards, ses camarades la jalousent ou se lient d'amitié avec elle. Progressivement, à force de miracles, la jeune fille devient même la nouvelle coqueluche de l'école. Mais le jour où elle encourage à la fois l'équipe de basket du collège et l'équipe adversaire, Stargirl est mise au ban de la vie du lycée... Difficile de tolérer les entorses aux règles établies par une loi tacite et muette. L'histoire d'amour entre Leo et Stargirl risque, elle aussi, d'être sujette à des chuchotements et ainsi fragilisée.

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Ce roman traite de la différence et l'anticonformisme. La figure de Stargirl est lumineuse, c'est une jeune fille atypique, qui vit dans sa bulle. Sa venue dans le lycée de Mica réveille les moutons endormis, c'est comme un électrochoc. Jusqu'à présent, les élèves suivaient des codes établis. C'était un public statique, qui ne s'enflammait guère pour les sports d'équipe. Chacun à sa place, aussi. Le repas à la cantine, tous les midis, est avalé dans le silence. C'est morne, sage, le calme plat. Et Stargirl arrive, avec son ukulélé, son rat Cannelle et sa marguerite sur son pupitre... Un enchantement ! Cela montre d'autant plus la stupidité du commun des mortels - Leo, le narrateur - qui est séduit par l'originalité de cette fille, en tombe amoureux puis souffre d'être la cible de "l'évitement". Alors, vachement, il demande à sa belle de changer, de rentrer dans le moule. Et pourtant, la Stargirl qui a su l'éblouir était bien celle qui aujourd'hui lui fait honte !

Un gros casse-tête, ce livre ! Il montre bien la dualité existante dans la société actuelle, celle de l'apparence, qui juge selon des préceptes figés et qui nous endoctrinent bêtement. Il suffit d'une part d'originalité, d'un pas de travers et le couperet tombe... Je n'ai pas aimé Leo pour toutes ces raisons, pour sa lâcheté notamment. Il subit l'influence de masse et désire que son adorée adopte une attitude plus conforme. Être en accord avec le jugement des Autres, voilà un terrible dilemme pour une demoiselle libre comme l'air, qui ne souffre pas qu'on l'enferme dans une case. Léo mérite-t-il un tel amour ?

Editions Flammarion 2003 pour la traduction française, coll. Tribal - 270 pages. 10€

Traduit de l'anglais par Luc Rigoureau.

On retrouve notre Stargirl dans ce roman publié sept ans plus tard. L'histoire, elle, se passe juste après la douloureuse rupture avec Léo. De la Pennsylvanie où elle vient d'emménager avec sa famille, Stargirl décide de lui écrire une lettre qui se transforme vite en journal intime. Elle y raconte la douleur de la séparation, sa solitude, mais aussi les personnages originaux qu'elle rencontre et avec qui elle se lie d'amitié. Il y a la petite Dootsie, qui, du haut de ses cinq ans, mène son petit monde à la baguette, Betty Lou, qui n'a pas mis un pied hors de chez elle depuis 9 ans, Alvina, au tempérament bouillonnant et Perry, le voleur aux yeux bleus.

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Est-ce parce que ce roman est livré d'un point de vue féminin, celui de Stargirl, que je l'ai trouvé terriblement spécial et attachant ? Toujours est-il que j'ai davantage apprécié cette suite ! On y retrouve une jeune fille déchirée, déçue et blessée. Tous ses espoirs placés en Léo ont été balayés et la jeune fille souffre énormément. Les mois passent, ses petits galets désemplissent son chariot du bonheur et cela la consterne. C'est intéressant ici de découvrir l'autre aspect du miroir, le côté verso d'une histoire livrée (côté pile) par Léo. Mais heureusement on n'y passe pas des plombes non plus, Stargirl ne se complaît pas dans l'atermoiement et très vite elle se ressaisit.

Dans la nouvelle ville où elle vient d'emménager, elle découvre des personnalités aussi fantasques et burlesques qu'elle. C'est une vie qui lui ressemble, faite d'excentricités, de gentillesses et de particularités. Parce que Stargirl n'est pas une fille typique, elle se doit d'être entourée d'amis précieux et hors du commun. C'est à la fois drôle, magique et ça donne cruellement envie. Stargirl a le don de saupoudrer la vie des autres avec ce grain de folie douce, elle fascine. Et malgré tout, ses pensées continuent de voler vers Arizona Leo et c'est rageant ! On ne brûle pas les ailes d'un premier amour, j'ai bien compris. Et dommage, car la rencontre avec Perry est beaucoup plus pétillante et excitante à suivre ! On referme les 370 pages de ce livre avec un air heureux et comblé. On en retient le plaisir incomparable d'avoir touché les étoiles !

A découvrir !

Flammarion pour la traduction française, 2008 - Coll. Tribal - 370 pages. 10€

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau.

L'avis de Ricochet

6 juin 2008

La petite capuche rouge - Orianne Charpentier

petite_capuche_rougeMéthilde a quatorze ans. C'est une adolescente qui se sait belle, intouchable et redoutable aux yeux de ses camarades d'école. Elle a une logique implacable, surtout en mathématiques. Elle écrit des tonnes de fiches, surtout pour ses cours et pour mieux gérer les nouvelles choses qu'elle rencontre (comment embrasser la première fois, par exemple). Car en fait, sa vie n'est pas toute jolie ni toute rose. Le problème concerne sa maman, étrangement absente, et cela pèse sur sa conscience et ses humeurs. Méthilde a donc choisi d'affûter ses paroles - assassines - pour être crainte des autres. Sa façon à elle de se protéger est de paraître toujours forte et inébranlable.

Ce matin-là, Méthilde choisit de mettre un joli pull rouge qui lui va comme un gant. Et ce vêtement a sur elle un effet électrique : elle a envie d'être gentille et serviable. Pour la première fois, elle va se rendre chez Sarah pour l'aider à réviser les maths. Elle se rappelle avoir été odieuse avec cette fille, cinq ans plus tôt, en la traitant de pouilleuse. Aujourd'hui, Méthilde a toujours la réplique sèche et méchante au bord des lèvres mais une voix intérieure la force à se retenir. Bizarrement, elle se montre compréhensive et douce avec Léopoldine, son ennemie jurée, qui est également la meilleure amie de Sarah. Toutes les trois se font des confidences, quand soudain une tempête est annoncée et Méthilde doit rentrer chez elle. Avant de partir, la mère de Sarah lui confie un panier de victuailles à remettre à une amie de la famille, qui habite sur le chemin qui passe par la forêt.

Notre petit chaperon rouge, très contemporain, va braver le vent, la pluie et l'obscurité naissante. Méthilde a peur, elle se sent seule et perdue. En route, elle croise son Sauveur mais ce dernier a la dente dure contre la jeune fille, car il ne lui a jamais pardonné d'avoir insulté sa famille. La nuit promet d'être longue, pénible pour Méthilde. Pour la première fois, elle fait face à ses erreurs, doit expliquer pourquoi elle a ce comportement et ce qui la pousse à ne pas se faire aimer des autres.

Un très, très joli roman sur l'amitié et l'amour naissant ! La petite capuche rouge est un conte revisité, écrit avec une fraîcheur et une pertinence qui font plaisir à découvrir (Orianne Charpentier a déjà signé un premier roman, Madame Gargouille). L'héroïne peut paraître antipathique au début, et pourtant on l'apprécie énormément. Son esprit mordant est une qualité, à mes yeux, car on devine que sa méchanceté est une carapace. Le fait qu'elle change et comprenne ce qui cloche chez elle ajoute aussi à la rendre plus attachante. A conseiller, à partir de 11 ans.

Gallimard jeunesse, 2008 - Coll. Hors-piste - 116 pages. 7€

Illustrations de Sébastien Mourrain.

5 juin 2008

Je veux vivre - Jenny Downham

Depuis quatre ans, Tessa vit avec la maladie - une leucémie contre laquelle elle ne bataille plus car elle se sait condamnée. Elle n'a que seize ans et ressent de la colère. Entre les jours à rester dans son lit, sans bouger ni envie de sortir, et les moments où elle veut croquer la vie à pleines dents, Tessa a dressé une liste de dix choses à accomplir avant de mourir. Ce sont des trucs que doivent vivre toutes les adolescentes normales, selon elle : braver l'interdit, prendre de la drogue, conduire sans permis et faire l'amour ! Avec sa meilleure amie Zoey, Tessa a choisi de cocher un par un les points de sa liste, au gré de sa santé qui lui joue des tours, de son corps qui flanche et des sonneries d'alarme. Son temps est compté, la jeune fille sait qu'il faut faire vite. Brûler la vie par les deux bouts pour se sentir en vie.

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Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ressent toute la véhémence de la jeune fille atteinte de leucémie, très lucide sur son sort. Oui, c'est de la colère qui transpire de ce texte, une envie de hurler et de saccager tout. Tessa, seize ans, nous embarque dans ses délires, elle est totalement incontrôlable, assez énervante et capricieuse, mais touchante aussi. On comprend que ses réelles motivations sont masquées par la trouille. Peur de mourir, peur d'être seule. C'est un beau portrait tout en ambiguité qui ressort de ce livre. On n'échappe pas au pathos, en un final assez longuet qui gâche un peu l'absence de sensationnalisme, ou ce que j'avais ressenti comme étant exempt de toute volonté de s'étaler. Une adolescente de seize ans, condamnée à mourir, ne veut pas dire non et elle se bat. C'est un cri de vie et d'amour. Et puis paf, les vingt dernières pages font traîner les adieux, la séparation, l'inévitable. Oui, c'est très émouvant, mais c'est aussi un peu "too much" à mon goût. Néanmoins, au coeur de toutes ces pages marquées par la maladie, une belle histoire d'amour pointe son nez et apparaît telle une superbe parenthèse, de même la relation entre le père et la fille est juste tout simplement bouleversante, très poignante. Cela change des schémas classiques, et c'est bien. Un très bon livre, émouvant et sensible.  

Il existe deux éditions pour ce roman : pour la jeunesse et pour les adultes. Car c'est un livre destiné à tous, et qui clame un grand SOS.

Plon, juin 2008 - 390 pages - 17€

Traduit de l'anglais par Aleth Paluel-Marmont - titre vo : Before I die.

A été lu aussi par Miss Brownie et par Mélanie (Book in)

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4 juin 2008

^ Shinobi Life ^

Shinobi Life est un petit chef d'oeuvre poignant et passionnant, une véritable histoire d'amour profonde et intelligente, intense et romantique, une romance touchante qui devrait plaire à toutes les lectrices qui aiment les shôjos !!!

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Cela débute dans le Japon médiéval avec une scène entre une princesse et un ninja sur le point de s'échapper, quand une explosion plonge le garçon dans un bond dans le temps. Il tombe du ciel et sauve in extremis une jeune fille prénommée Beni, qui fait l'objet de nombreux kidnappings par la faute de son père (un homme étrange, qu'on soupçonne puissant, mais mauvais et calculateur). Âgée de dix-sept ans, Beni est pressée de trouver la mort pour enquiquiner son paternel. Sa rencontre magique avec le ninja va pourtant changer le cours de son destin.

Kagetora est sonné par son traumatisme et reste persuadé de vivre dans une "illusion". Il ne comprend pas qu'il vient de voyager dans le temps, qu'il n'est plus au service de la princesse Beni mais de sa descendante. En effet, la ressemblance physique entre les deux est frappante, de plus elles portent le même prénom. Beni n'imagine pas qu'il est un vrai ninja, trouve que le garçon est charmant et pense qu'il vient d'être engagé comme garde du corps par le secrétaire de son père. Elle lui trouve une attitude délicieusement rétro, et pour cause ! (...)

La relation entre Beni et Kagetora est éblouissante. Ce dernier est hyper protecteur, possède un charisme renversant, il est renfermé et obligeant. Toutefois, il se dévoue corps et âme pour "sa princesse". Beni va finalement comprendre qu'il ne joue pas un jeu, quand à son tour elle va plonger dans le passé féodal de Kagetora ! L'inévitable face-à-face avec la vraie princesse risque de mettre le ninja devant un constat terrible : la Beni qu'il chérissait n'est qu'un imposteur, sa mission prend subitement fin et Kagetora est condamné à mourir, ainsi le décrète le pacte des ninjas et son ennemi juré, un ami d'enfance nommé Hitaki, compte bien appliquer cette loi.

Waouh ! C'est drôlement bien ! Et ceci n'est qu'un aperçu !

En fait, Shinobi Life était voué à n'être qu'un one-shot, d'où l'impression de précipitations dans le feu de l'action et une fin engageante, bref le succès aidant, la mangaka Shoko Conami a été poussée à en faire une série ! Cette idée de rencontre entre une jeune fille moderne et un ninja exilé de son époque est étourdissante, aidée de quelques bonds dans le temps, qui pimentent la sauce, et de grands coups de théâtre avec des vilains très méchants, qui veulent séparer notre couple, plus des instants estampillés de mille étincelles (oui, c'est tellement merveilleux, on a des étoiles dans les yeux !)...

Au début, la relation entre Beni et Kagetora est balbutiante, pétrie des us et coutumes d'un autre temps. L'attirance entre nos deux protagonistes est hallucinante, et pourtant lui sait qu'il doit tenir son rang et elle s'en mord les doigts de ne pouvoir lui mettre dans le crâne le fait qu'ils vivent désormais dans une société totalement différente. Le deuxième tome va même introduire un troisième larron, sur l'initiative du père de Beni qui complote des fiançailles arrangées. Encore et toujours, l'histoire d'amour - qui crève les yeux - est freinée et dérangée par la force des choses. (Sans cela, on s'ennuierait profondément !) (Et puis, ce serait troop facile !)

J'ai été franchement attirée par les couvertures du manga, elles éveillent un sentiment d'attirance et de sensualité. On y voit (ou devine) cette liaison sulfureuse entre la belle et le very sexy garde du corps (qui ne craquerait pas, hein !?!). Cette série est entrée dans mes conseils de lecture après l'achat de Vampire Knight (merciiii Lamousmé). Son succès repose sur l'idée assez originale du scénario (un ninja et le voyage dans le temps) mais connaît son apothéose car LE personnage de Kagetora remporte haut la main tous les suffrages. Le type est beau, il parle peu mais agit beaucoup, rapide comme l'éclair, toujours présent dans l'ombre de sa belle, c'est le chevalier servant par excellence ! Et puis, il a le don du sacrifice, un côté gentleman et viril, bref... que de vapeurs ! ! !

J'ai sans doute trop misé sur la touche sentimentale du manga, mais il faut savoir aussi que c'est hilarant, avec quelques scènes d'anthologie (Kagetora est choqué des tenues de sa belle et pense qu'elle porte un pagne - qui n'est autre qu'un string !).

Une intrigue prenante et un humour décapant sont au programme !

Shinobi Life : Shoko Conami

Asuka, 1ère impression : Novembre 2007. Actuellement 4 tomes disponibles, la série est en cours au Japon.

Collection : Shôjo  Genre : Aventure - Sentimental

Edit après lecture des tomes 3 & 4 : J'ai terminé la série hier soir, enfin terminé... je suis à cran, je veux la suite et très vite ! J'avais un sourire gaga sur le visage, je buvais toutes les pages, j'étais rondement emballée et comblée. L'action ne faiblit jamais et notre couple se bat contre leurs ennemis pour pouvoir vivre leur grand amour. Ce Kagoretora, quel dieu vivant ! De plus, on commence à découvrir les faces cachées d'autres personnages, comme Rihito ou la mère de Beni. On devine un Hitaki revenchard mais avec des blessures secrètes... aussi ! Me voilà toute fleur bleue ! C'est du propre !!! :o)

 

Lamousmé a établi une liste de mangas à découvrir et/ou lire d'urgence !

3 juin 2008

(en passant...)

Sortie en forêt prévue, aujourd'hui, avec l'école... Je m'en vais d'un pas ailé, chaperonner ces chères têtes brunes et blondes. Je ne vous dis pas que ce qui me motive, au-delà de tout, car peut-être vais-je guetter les cimes des arbres, espérant une (im)probable rencontre !

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Non je ne vais pas à Forks, et c'est bien dommage ! ;o)

free music

2 juin 2008

Killer Blonde - Laura Levine

Quatrième de couverture

Californienne jusqu'au bout des ongles, Jaine Austen, la trentaine, intelligente, drôle mais un peu désespérée et toujours célibataire, est engagée comme nègre par SueEllen Kingsley, une superbe blonde, pour écrire un livre sur l'art de recevoir. Tout un programme.

Comme Jaine doit subvenir aux besoins de son chat Prozac, doté comme elle d'un solide appétit, elle n'a pas eu d'autre choix que d'accepter ce travail. Et cela même si elle doit passer des journées entières assise sur la cuvette des toilettes à écouter SueEllen dicter, depuis sa baignoire, des recettes et des souvenirs d'enfance légèrement... arrangés !

Tout bascule le jour où Jaine découvre sa patronne flottant toujours dans sa baignoire, mais électrocutée. Pas de doute, il s'agit d'un meurtre ! Il est temps pour Jaine de mener ses propres investigations au coeur d'une jet-set où les apparences policées sont tellement trompeuses...

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Il s'agit du premier volet d'une série policière délicieusement drôle, mettant en scène Jaine Austen (!), une héroïne digne des romans de Janet Evanovich (dixit l'éditeur). Le début est très drôle, cette narratrice sympathique nous entraîne sans effort dans ses aventures cocasses. Jaine est une nana célibataire, avec quelques kilos en trop, qui partage son appartement avec son chat Prozac. Elle est payée pour trouver des slogans de génie et vient de décrocher un job en or (payé rubis sur l'ongle) mais contraignant, puisqu'elle doit supporter les jérémiades d'une Super Peste péroxydée avec des seins en forme d'obus, qui aime barboter dans son bain.

La mort de SueEllen Knightley n'est pas accidentelle, la liste des suspects est aussi longue que deux bras réunis, et pourtant la police soupçonne la belle-fille Heidi, qui a fait un coup d'éclat lors de sa soirée d'anniversaire en clamant vouloir la mort de l'épouse de son père. Parce qu'elle s'est liée d'amitié avec cette adolescente mal dans sa peau, Jaine décide de jouer au détective privé. 

J'avoue que la clef de l'énigme est assez bien cachée ! Jaine Austen est une enquêtrice peu orthodoxe, qui se moque d'être au coeur de situations embarrassantes (scène de catch à l'appui, en tenue légère !). Cette lecture est un vrai pschiit pour les neurones, à but strictement divertissant. Mais à tel point qu'on commence à s'inquiéter pour notre intellect, un truc aussi peu consistant... est-ce honnêtement indiqué par la sécu ? J'ai un sérieux doute, d'autant plus que j'ai senti poindre une perle d'ennui en cours de route. Jaine Austen (franchement, il fallait oser !) est désopilante, sauf qu'au bout d'un certain temps, je trouve que cela ne m'amuse plus.

(C'est comme la semi-intrigue lancée par les emails des parents de Jaine, qui vivent en Floride. La mère accro au téléshopping se plaint de la nouvelle lubie de son mari : porter un postiche de seconde main, une moumoute horrible et pouilleuse. Le père de Jaine, lui, n'en démord pas et croit être la coqueluche des copines de sa femme ! Au début, c'est rigolo mais, à force de répétition, ça devient vaguement lourd...)

Cette série est publiée dans le but d'attirer les fanas de Janet Evanovich, qui a ouvert la voie du roman policier hilarant avec une héroïne atypique et attachante. Toutefois la série de Laura Levine pêche pour l'instant à n'avoir pas su introduire une ou plusieurs présence(s) masculine(s) pour pimenter l'intrigue ! Ou susciter l'envie, que sais-je ? Aux USA, cette série a déjà "fait des petits" et rencontre un gros succès (il est vrai que c'est moins cher qu'un anti-dépresseur !). Le verdict en France est pour l'instant... d'un calme plat !

City Editions, 2008 pour la traduction française - 284 pages - 14,50€

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jocelyne Barsse

^^^ Bon anniversaire à ma grande soeur ! ! ! ^^^

1 juin 2008

^ La logique des âmes ^

Un thriller psychologique sur fond de fantastique, Koênji Masahiko et Mori Yukinatsu esquissent à traits épurés et efficaces un incontournable du genre. (source)

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Matsuri, après des années d'internement, est appelée à rejoindre la brigade de recherche et d'investigations spéciales pour mettre en pratique ses facultés hors du commun. Sublime et froide d'apparence, la jeune femme est une yuta. Elle se charge de l'obscur, de ce qui a trait à la mort. Elle aide à chasser les mabui (autrement dit, les âmes) pour libérer les esprits envoûtés ou les endroits fantômes. Un peu "space" ?...

Dans ce volume, Matsuri et ses équipiers vont se frotter à des affaires très étranges : une vidéo maudite qui circule sur le net, un village perdu dont les visiteurs sombrent dans la folie et un Bagman qui emballe ses victimes découpées dans des sacs... Aussi effrayantes qu'elles puissent paraître, ces histoires appartiennent aussi au domaine des légendes urbaines. Y'a-t-il du vrai, ou du fantasme ?

Akihiko, qui suit Matsuri à la trace, est perplexe, complètement nigaud mais fasciné par cette beauté quasi surnaturelle. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Et quel est ce secret qui semble la lier au commandant Tetsuo ?

Les enquêtes sont très sombres, pas très habilement ficelées puisqu'on devine rapidement le coupable. En fait, tout repose sur l'ambiance totalement oppressante et glauque. Lorsque Matsuri revêt son kimono pour sa séance d'incantation, les scènes prennent subitement un tour effrayant. Nous sommes - pour reprendre le générique de X-files - au-delà des frontières du réel ! Un peu Quatrième Dimension, aussi.

Je ne suis pas totalement conquise par ce premier tome. Je ne fais aucun reproche sur ses qualités, mais je crois tout simplement que j'ai besoin d'une lecture plus réjouissante et légère. Ici, c'est tout le contraire. Et pourtant, c'est une série très courte, seulement deux volumes (à ce jour, le deuxième est à paraître courant Juin 2008). Vais-je lire ou non la suite ? Je ne sais franchement pas.

Editeur : Bamboo
Collection : Doki-Doki
Avril 2008 - 224 Pages

Voici une musique totalement dans l'ambiance du manga, ou qui pourrait s'en inspirer ! ;o)   

 

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