Son absence - Justine Augier
J'ai peiné à lire ce roman, je crois même qu'il s'agit de ma première déception dans cette rentrée littéraire. L'histoire avait de quoi me plaire : un vieil homme né en 1933 à Vienne, devenu écrivain public, est chargé par les proches et la famille d'écrire la vie de l'absent, à partir de photos, journaux, carnets, cassettes, etc. Parmi ses dossiers, il a été happé par le cas d'Aria, une jeune fille portée disparue depuis trois ans. Son portrait ressemble à une peinture idéalisée tant l'écrivain porte aux nues cette femme mystérieuse. Et Aria apparaît alors telle une figure qui voudrait friser la perfection, même si au fond c'était une personne sans cesse sur la corde raide, fragile et sensible. Elle était tombée amoureuse de Raphaël, l'objet de ses désirs. A cherché à toujours remettre en question cette attirance, y travaillant sans cesse, avec soin et beaucoup d'angoisse. Cela a eu raison de sa vulnérabilité... (Je ne sais pas la fin. Mea culpa : j'ai abandonné à la moitié du roman.)
J'ai vite été déstabilisée par ce récit, par l'écriture très stylisée et par l'image d'Aria qui reste cependant dans le flou. Son étude n'est qu'esthétique, guère profonde. On ne sait rien d'elle, juste de la surface, de la sensation et de l'émotion. C'est peu pour une histoire qui se présente comme l'écriture des restes de vie, cela n'a pas la même vocation. Aria n'est pas touchante, tout juste compliquée. Je n'ai pas su être embarquée par cette histoire, peut-être n'ai-je pas su déceler la beauté derrière cette grande sophistication qui se trouve chez Justine Augier. Cela reste du domaine de la perception personnelle, et là ça ne me parle pas. Ceci n'est que son premier roman, mais l'écrivain promet de peaufiner d'autres histoires pour mieux nous (me) convaincre.
Stock, août 2008 - 170 pages - 16,50€