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Chez Clarabel

25 juillet 2011

"Oh my God! I'm crushing an angel. Let me up!"

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Elena est une chasseuse de vampires, dans le sens où elle traque les plus récalcitrants sur ordre de mission de la Guilde, généralement sous contrat avec les Anges, lesquels sont également les créateurs des buveurs de sang. A aucun moment elle ne tue. Elle est la meilleure de son service, ce qui lui offre une opportunité en béton : décrocher le pactole si elle parvient à mettre la main sur un Archange devenu fou et qui sème le chaos. 
Pour cela, elle doit aussi composer avec Raphaël, son nouvel employeur au charme dévastateur, qui décrète qu'elle est sienne et qu'elle finira dans son lit. Youplaboum. Je vous passe les détails sur le langage fleuri du monsieur, les remarques pleines de délicatesse, tout en finesse, et l'opération de séduction subtile et sobre à laquelle il s'adonne... 
Argh, non franchement, n'en jetez plus, la coupe est pleine ! J'ai trouvé ça insupportablement grossier. L'attitude abusive du mâle m'a fait sortir de mes gonds, je sais que la pratique est courante dans cette littérature, mais cette fois je n'ai vraiment pas adhéré. C'est d'un vulgaire, sans tact et sans attrait à mon goût. Quelle déception.

Le Sang des Anges (Chasseuse de Vampires #1)) - Nalini Singh
J'ai Lu, 2011. Traduit par Luce Michel. 

"I've never heard a man's cock described as a fang before...." 
"Fang, cock.... It's all sexual to a vampire." 
"But not to an angel. My cock serves a highly specific purpose." 

Subtil, je vous dis... :/

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22 juillet 2011

Blood Red Road #1

Attention, phénomène droit devant ! Rendez-vous le 8 septembre...

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Saba vit avec son père, son frère jumeau et sa soeur dans un désert aride, loin de toute civilisation. Un jour, quatre cavaliers noirs arrivent et kidnappent Lugh après avoir assassiné leur père. Saba devient folle, de rage et de colère, elle jure qu'elle partira à la recherche de son frère et qu'elle le retrouvera. Commence alors un long périple, au cours duquel Saba va connaître la haine, la frustration, capturée par des trafiquants d'esclaves, elle sera livrée à des combats en cage, mais sa colère rouge, comme elle dit, la fera surmonter toutes ses épreuves. Et c'est ainsi qu'elle deviendra l'Ange de la mort. 

C'est un roman passionnant qui s'offre à nous, un roman fort, bouleversant et captivant, avec une héroïne écorchée vive, se forgeant exprès une carapace pour ne jamais faiblir, ne jamais oublier son but, en dépit des expériences malheureuses qu'elle va affronter. Saba a beaucoup de défauts, elle est dure et impitoyable, elle ne se montre guère compatissante avec sa petite soeur (elle ne lui a jamais pardonné la mort de leur mère), elle est têtue comme une mule, colérique et fonceuse. Elle n'a pas non plus une once de féminité en elle, elle ne sait pas exprimer ses sentiments ou ses émotions. Elle est maladroite et brusque, mais elle n'en demeure pas moins fascinante. En chemin, elle va s'entourer des bonnes personnes (les amazones au grand coeur, Ike le tenancier au physique de géant...), apprendre de ses erreurs et écouter la pierre de coeur qui lui indique que ce garçon au regard argenté n'est pas que sarcasme et prétention affichée. (Aaaah, Jack... formidable potentiel que voilà !) 

Le roman est écrit dans une langue brute, sans se soucier des règles grammaticales et de la syntaxe. Le style peut dérouter, mais il colle à merveille avec l'étonnante personnalité de Saba. C'est une héroïne qui a grandi loin des livres, qui ne sait pas, qui ne connaît pas, mais qui parle comme elle ressent. C'est la langue du coeur et du ventre, ça ne s'embarrasse pas des détails, et c'est l'autre grande force du roman. J'ai aussitôt été conquise et je n'ai pas pu lâcher mon livre avant la fin. J'ai vraiment adoré ! A tous ceux qui souffrent d'une dépression post-Hunger Games, voici l'autre phénomène de la rentrée (je compte aussi sur Divergent de Veronica Roth) pour vous faire oublier vos petits chagrins. Addiction garantie !

Saba, Ange de la Mort - Moira Young  smileyc002
Gallimard jeunesse, 2011 - 348 pages. Traduit par Laetitia Devaux. 
Titre en VO : Blood Red Road. 

A noter aussi sur vos tablettes : Divergent, de Veronica Roth chez Nathan le 6 octobre.

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Les deux bombes de votre rentrée !!!

20 juillet 2011

You can tell a lot by the size of a man's library.

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C'est reparti pour un tour. Merit, promue Sentinelle de la Maison Cadogan, doit se résigner à emménager sous le toit d'Ethan Sullivan, celui qu'elle aimerait éviter le plus possible tant elle se sent paradoxalement attirée par lui, tout en le détestant. Cela semblerait réciproque, du moins jusqu'à ce qu'on réalise que ce deuxième tome nous livre une promesse de relation plus attachante et plus tendre. 

Oui, oui, c'est le monde à l'envers. Nous avions découvert un couple explosif, il semblerait que l'auteur ait choisi de retourner sa casaque pour peaufiner l'approche balbutiante entre Merit et Ethan. Les deux se cherchent, se butinent, mais il y a toujours un grain de sable dans l'histoire pour gripper la mécanique. Cette fois, Merit est agacée de sa nouvelle mission confiée par son Lord Master, à savoir : renouer avec les siens. Se glisser dans des robes de soie et enfiler des escarpins, courir les soirées huppées, se fondre de reconnaissance, afficher sa bonne fortune et asseoir son désir de conquête. Dans quel but ? 

Les manigances politiques d'Ethan sont sans limites, et son exploitation des compétences de sa Sentinelle est plus qu'usitée. Ceci n'apaise guère les tensions persistantes au sein du couple, d'autant plus que Merit doit dompter la vampire qui sommeille en elle, entretenir un semblant de relation avec Morgan - mordra, mordra pas ? - et éviter qu'elle se fâche à long terme avec Mallory. Cerise sur le gâteau : Célina la diabolique est de retour à Chicago ! Les vampires sont sur les dents. Hin, hin ! 

En somme, j'ai trouvé ce deuxième tome très bon, entraînant et très instructif. Chloe Neill élargit sa toile et enrichit son univers, c'est franchement excitant. Je ne vais pas me mentir, mais ce qui compte par-dessus tout, c'est ce qui se trame entre Merit et Ethan. Alors là, grosse frustration tout de même... ou disons que cela se dessine doucement, mais sûrement. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Ahem. Bon, heureusement, il y a quelques bonnes scènes délicieusement sexy - c'est déjà ça - sauf que j'en voudrais plus ! 
Prochain tome : Twice bitten.

Friday Night Bites (Chicagoland Vampires #2) - Chloe Neill
Published October 2009 by NAL Trade
Traduit et publié chez Milady, 2011 sous le titre : Petites morsures entre amis. 

LUENVOLu en VO - 29 

18 juillet 2011

La fiction s'insinue dans la réalité comme des racines qui font craquer le revêtement d'un trottoir.

L'histoire suivante se passe au pensionnat Biriozy, près de Novgorod, où trois camarades de chambrée, Pénélope, Ludmila et Sanouk, suivent leurs études entre ennui et torpeur. C'est alors qu'arrive leur nouveau professeur de littérature, Anton Mordiev, qui leur confie un petit livre qui va tout faire basculer. Les filles décident de se faire la lecture tous les soirs, dans leurs lits, et aussitôt se prennent de passion pour la découverte de la civilisation nénètse, un petit peuple qui vit de l'élevage de rennes au-delà des Monts Oural. Mais cette lecture n'est pas du goût de tous, car la sous-directrice, Olga Petrovna, leur confisque l'ouvrage avant de procéder à des mesures plus radicales. 

En quelques 200 pages et des brouettes, et avec une élégance très appréciable, Anne Bouin a tout saisi de la subtile balance entre le divertissement, la beauté et le charme d'une rencontre. Elle nous livre un roman incroyable, d'une force rare, et qui renoue avec l'art de raconter une histoire. Et ce qui est étonnant, aussi, c'est la richesse de l'intrigue et tout ce qu'il est possible d'impliquer, d'imaginer, de dénoncer. Et puis c'est drôle, l'amitié entre les filles est espiègle, sincère et rafraîchissante, il y a aussi du suspense, beaucoup de poésie, quand Sanouk découvre une petite feuille de bouleau entre les pages du livre, elle ressent, plutôt qu'elle ne comprend, que la lecture de l'ouvrage sera capitale pour elle. Et c'est enfin grandement dépaysant, l'histoire se déroulant en Russie, nous nous baladons alternativement entre les murs du pensionnat austère, dans la très coquette isba bleue de la babouchka de Sanouk, ou sous un tchoum, à se réchauffer sous une peau de renne. Bref, j'ai été totalement sous le charme, plus qu'enchantée par cette première approche, qui se poursuit avec Un été sibérissime.

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Les vacances d'été réservent à nos trois héroïnes, Pénélope, Ludmila et Sanouk, des retrouvailles avec leurs familles respectives, sans se douter qu'une nouvelle fois les aléas de la vie vont les réunir pour se serrer les coudes au nom d'une cause commune. 

Ce deuxième épisode n'a rien perdu de son charme, de sa fraîcheur, de son dépaysement. Les premiers chapitres nous offrent même une impression de nonchalance estivale, mais il ne faudrait pas s'y tromper, car l'histoire reprend ses droits et nous plongeons alors dans un roman qui mélange l'aventure, l'espionnage, la mafia et même les premiers émois amoureux... Sincèrement, c'est toujours aussi beau, doux et élégant. L'ensemble paraît plus dynamique, synchronisé comme un ballet russe qui s'enflamme. On vit au rythme des personnages, de leurs palpitantes aventures, on tremble face aux dangers, on oublie le monde qui nous entoure, on prend fait et cause pour protéger la culture nénètse, et on aime jusqu'aux méchants, qui peuvent se révéler attachants à leur façon. Vraiment, ce fut une lecture chaleureuse, enivrante, simple et parfaitement efficace, et j'ai très envie de retrouver tout ce petit monde le plus vite possible ! 

Petite Feuille Nénètse (Médium, EdL 2009) & Un Eté Sibérissime (Médium, EdL 2011) - Anne Bouin
illustration de couverture : Rascal   smileyc002

13 juillet 2011

Roulette Russe : Noël en Juillet, par Anne Gaëlle Balpe, Sandrine Beau & Séverine Vidal

Noel en juillet

Les éditions Oskar jeunesse ont décidément pris le parti d'offrir à leurs lecteurs un été qui donne des frissons. En voici encore la preuve avec ce Noël en Juillet. L'histoire vous glace les sangs, croyez-moi ! 

Dans la cour d'un immeuble, trois adolescents s'improvisent enquêteurs pour démasquer le tordu qui zigouille les chats après avoir suspendu leurs cadavres en une sinistre mise en scène. Et pour mieux pimenter l'intrigue, le timbré en question nous livre ses apartés à vous dresser les cheveux sur la tête. 

A côté de ça, il y a aussi le triangle amoureux qui se joue entre Youri, Tomaso et Emma. Il y a l'amitié, certes, mais aussi la trahison, les mensonges, les déclarations sur le bout des lèvres et la confusion des sentiments. C'est doux, c'est beau mais ça n'évite pas le drame.

Ahlala, quelle tension ! Et ce dénouement qui n'empêche nullement l'amertume de pointer son nez...  C'est un roman sans pitié mais réussi. Un polar noir où l'écriture de trois drôles de dames coule et roule sur un fil, révélant toute la subtilité du pouvoir des mots et de la portée des événements. Troublant, mais fort. 

Oskar jeunesse, 2011

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13 juillet 2011

Pêle-mêle Clarabel #35

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Alvin Ho est une série sympathique, surtout destinée aux plus jeunes lecteurs. Alvin est un garçon qui craint tout un tas de choses, comme d'aller à l'école, de parler en public, de jouer avec les filles, de participer à des sorties scolaires improvisées etc. Il est pourtant équipé d'un Kit Anti-Catastrophe, a un grand frère en CM1 et une petite soeur qui ne va pas encore à l'école. Chez lui, il est intrépide et se transforme en superhéros (il est l'Homme Pétard) mais ça ne dure pas plus loin que le weekend ou les vacances.
Il est comme ça, Alvin. Petit, timoré et attachant.
Autre détail le concernant : sa famille vit à Concord dans le Massachusetts (qui n'a jamais lu Louisa May Alcott ne peut pas comprendre). C'est une ville historique très fière de ses racines et de son patrimoine, qui aime aussi reconstituer des batailles auxquelles participent les enfants.
Bref, c'est une ville également réputée pour ses auteurs célèbres, comme Ralph Waldo Emerson, Henry Thoreau et cette chère Louisa M. Alcott. D'ailleurs, dans le deuxième livre, la classe d'Alvin effectue le Circuit Abolition et rencontre des clones des auteurs morts en visitant leurs maisons. Bien entendu, cela figure parmi les phobies du garçon qui développera une énième crise d'angoisse en s'évanouissant dans les toilettes ! 
J'ai trouvé le deuxième livre plus drôle et pétillant, plus alerte aussi. En clair, je l'ai préféré au premier (ma foi, bien sympathique et tout aussi drôle). Et le sous-titre annonce les réjouissances : allergique aux fêtes d'anniversaire, projets scientifiques et autres catastrophes d'origine humaine. 
Alvin Ho est un narrateur tout mignon (les illustrations aident pour ça, car elles sont vraiment craquantes). C'est un naïf avec une imagination débordante, la moindre contrariété peut vite devenir un cauchemar sans fin, aux conséquences tantôt ridicules ou pathétiques, mais essentiellement rigolotes. Ce n'est pas pour se moquer non plus, mais Alvin est tout bonnement un comique malgré lui. 
A conseiller aux plus jeunes, avec un adulte pour les accompagner (surtout pour les références littéraires et autres). 

Alvin Ho (illustré par LeUyen Pham) - Lenore Look (Tourbillon, 2010 & 2011)

13 juillet 2011

Les Chroniques Etranges des Enfants Trotter : La Malédiction Shakespeare, par Anne Ferrier & Régine Joséphine

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Voilà un petit roman que j'ai beaucoup apprécié ! Demandez le programme : Stratford-upon-Avon, Shakespeare (forcément), un tombeau violé, une malédiction farouche, un jeune garçon féru de magie, une statuette Harry Potter, une grande soeur frappée de révélation, une tante indépendante, un jeune acteur charmant, un rôdeur qui ne compte pas pour des prunes... Vous me secouez tout ça et vous obtenez un récit vif et enlevé.

Suite au départ précipité de leurs parents, Albane et Victor sont confiés à leur tante Agatha, journaliste de son état, qui elle-même doit s'envoler pour l'Angleterre, dans la ville de Shakespeare. Tous les trois concluent un pacte de cohabitation forcée mais sans heurts. Or, à peine arrivés, les enfants sont livrés à eux-mêmes, se baladent dans la rue comme des âmes en peine (du moins, Victor) alors que Albane est bousculée, victime d'un vol de portefeuille. En tentant de rattraper l'individu, elle s'engouffre dans une église en travaux, Victor à ses trousses, et là ... leur cauchemar commence. Ont-ils réveillé un fantôme endormi et seraient-ils, alors, victimes de la malédiction proclamée par le dramaturge anglais ?

Je me suis délectée de la tension cachée dans ce livre, l'histoire de Victor et sa soeur est stressante et palpitante. J'ai également beaucoup apprécié l'utilisation du folklore de Stratford et de la légende qui entoure Shakespeare (sa mort, ses écrits, sa malédiction...). C'est grisant et terriblement excitant ! Est-ce que la fin présagerait d'une suite ? (Bah oui, j'aimerais bien.)

Oskar jeunesse, 2011

13 juillet 2011

Mon journal top secret : Dans l'enfer de la téléréalité, par Dee Shulman

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C'est le deuxième livre des aventures de Polly Price et de sa mère excentrique, comédienne avide de gloire et reconnaissance, après Sur Scène aux Etats-Unis.
Nous retrouvons le même format (couverture cartonnée, imitation parfaite du journal intime avec écriture manuscrite et des tonnes d'illustrations) qui avait fait le succès du premier. La lecture est toujours agréable, guillerette et dynamique.
Cette fois, la mère de Polly accepte de participer à une émission de téléréalité au pied levé et s'entoure des conseils d'une coach de vie, madame Vanilla, véritable phénomène de foire tant ses conseils sont d'un ridicule. Même l'équipe de production en rit sous capes. Au milieu de tout ça, c'est la petite Polly qu'on plaint franchement, elle qui tient absolument à se préserver dans son école, elle craint les conséquences de la diffusion de ce programme de grande écoute. C'est la cata !  Mais qu'est-ce qu'on rigole... 

Bayard jeunesse, 2011

12 juillet 2011

Sur le chemin des vacances #5

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Cinq ans après, Clémentine, reporter photographe, revient dans le quartier de Monsieur Madone. C'était l'homme de sa vie, son grand amour. Il s'est tué et la jeune femme n'a jamais pu surmonter son chagrin. Elle retrouve aujourd'hui la famille de son amant, fait une promenade dans le parc de Versailles en compagnie du jeune frère et tous les deux, sous leur parapluie, parlent du deuil, de la douleur, du spleen et du vide.
Ce n'est pas un roman triste ni mélancolique, c'est au contraire une histoire attendrissante autour d'une femme inconsolable, dont le corps trahit les émotions et les blessures mal cicatrisées. C"est aussi l'histoire d'une famille incroyablement belle, au sein de laquelle on se sent à l'aise, à tel point qu'on aimerait y être définitivement adopté. Et puis ça parle d'amour, qu'on perd, qu'on trouve, qu'on gagne et qu'on reconquiert. Je ne voudrais pas en dévoiler davantage, ne cherchez pas non plus à trop apprendre sur ce livre, allez plutôt vers lui et laissez-vous porter. La plume de Maïté Bernard, qui m'avait été révélée avec Et toujours en été, possède une sensiblité et une justesse qui me touchent à juste titre.

Monsieur Madone - Maïté Bernard (Pocket, 2011)

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Rien ne prédestinait ces quatre femmes à se rencontrer et à unir leurs ambitions, si ce n'est cette commune soif de vengeance envers le même individu. Olympe d'Avremont est une baronne kidnappée qui ruse de mille roueries pour échapper aux convoitises du Commodore. Sylvine La Violette, la cuisinière, a choisi d'entrer au service du pirate pour lui faire payer les vies volées de son époux et de ses enfants. Agathe La Boissière, fière et redoutable fine lame, a juré de venger l'honneur de son père, quitte à perdre un peu plus de sa réputation en se comportant comme un garçon manqué. Nagîna, princesse du désert, porte un voile pour cacher son visage défiguré et compte bien remettre la main sur le diamant que lui a volé son ennemi. Le Commodore, donc, est l'homme à abattre. C'est un pirate rustre et violent, qui vit actuellement caché dans des grottes au pied des falaises de la Gironde, avec sa bande de malfrats stupides.
C'est un revigorant roman d'aventures que nous propose Florence Thinard, un roman où se mêle le souffle de la piraterie dans un décor soigné, finement travaillé à force de recherches scrupuleuses pour mieux dépeindre l'époque et les lieux qui dépayseront le lecteur. Ambition hautement réussie ! C'est un roman historique luxuriant de détails, l'auteur nous renvoie à une adresse internet pour découvrir l'Hermione par exemple. A noter également que les personnages endossent ici des personnalités atypiques, qui se distinguent bien les unes des autres. En tête, le quatuor des femmes. Et même l'horrible Commodore montre un visage de pirate bien plus réaliste qu'un Jack Sparrow séduisant et sympathique. 
Ce roman captivera les lecteurs dès 14 ans qui apprécient les récits historiques truffés d'action, avec une pincée de mer et d'amitié pour pimenter le tout.
Les illustrations sont l'oeuvre de François Place.

Mesdemoiselles de la Vengeance - Florence Thinard (Folio junior, 2011)

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Miles Halter, 16 ans, est un lycéen studieux qui décide de quitter sa Floride natale pour rejoindre Culver Creek en Alabama. Il s'agit d'une pension dirigée par l'Aigle, directeur pointilleux qui proteste contre le tabac, l'alcool et la transgression du couvre-feu. L'école est un établissement pour petits génies qui comprend deux groupes : les pensionnaires normaux et les weekendeurs, des gosses de riches qui rentrent chez eux en fin de semaine. 
Miles se lie d'amitié avec son camarade de chambre, le Colonel, puis rencontre Takumi et la délicieuse et sexy Alaska Young. Ensemble, ils vont vivre une amitié très forte, bien qu'elle sera aussi éphémère. Alaska, brillante jeune fille auréolée de mystères, fascine notre jeune narrateur. Pourtant celle-ci est lunatique, "cafteuse" et insaisissable. 
Un drame va frapper le petit groupe, qui sera également une remise en question personnelle et délicate, les uns se sentant coupables, les autres rancuniers. Miles et son copain le Colonel vont alors mener leur enquête, mais très vite ils seront persuadés de courir après un fantôme qui fuit, tout le temps. 

Difficile de faire bref avec ce roman, tant il m'a semblé très dense et intelligent sur les rapports de l'adolescence concernant l'amitié, l'amour, le désir sexuel et l'enfance. Dès le début, on a déjà le goût de l'originalité et de la subtilité, ce n'est pas qu'un banal roman pour la jeunesse parmi d'autres, celui-ci me semble sortir du lot. Pourquoi ? D'abord l'histoire est bien écrite, l'auteur est un jeune homme qui signe là son premier roman, prometteur et encourageant. Il a su créer dans l'univers de Culver Creek un milieu érudit et confiné où l'on partage les farces, les leçons et les petites bravades contre l'interdit. (Cela m'a fait penser au roman "Le Maître des illusions" de Donna Tartt.) Ce lieu clos exacerbe les désirs et les passions : les amitiés sont fusionnelles, la perte devient ainsi une épreuve intolérable et douloureuse. Ce qu'il se trame à Culver Creek est secret. Les adolescents entre eux adoptent des noms de code, ils dégagent aussi une image plutôt positive avec leurs réussites scolaires et leur érudition exemplaire. Miles, par exemple, cultive la passion des dernières paroles de morts célèbres, et a débarqué en Alabama guidé par le précepte de Rabelais « Je pars en quête d'un Grand Peut-Être ». Enfin bref, c'est un roman singulier et passionnant, assez flamboyant par ses excès, on passe facilement du rire aux larmes, sans rien y comprendre !

Qui es-tu Alaska ? - John Green (Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, 2011)

12 juillet 2011

Comment (bien) rater ses vacances, par Anne Percin

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Ah, ces ados... ! S'ils n'existaient pas, il faudrait les inventer parce que la vie serait tellement triste et banale sans eux. Imaginez un lascar de 17 ans, suffisamment brillant et intelligent pour décréter qu'il en a soupé des vacances en famille, qui décide de s'isoler chez sa grand-mère dans sa petite maison coquette du Kremlin-Bicêtre. Mais une série d'imprévus vont accompagner cette mise au vert, à commencer par la crise cardiaque de la mamie, d'une arrestation par les flics, d'une petite cuite avec des cerises à l'eau-de-vie, d'une légère indigestion avec des oignons (de tulipe), et j'en passe. 

Comme tout ado qui se respecte, notre Maxime est un geek dans la peau, accro au net et à ses faux-semblants. Il fait ainsi la connaissance d'une Pikachu sur SpaceBook, qui dégaine plus vite que son ombre et qui pousse notre loustic dans ses retranchements. SEUL. Le mot est jeté. En l'absence de ses parents injoignables, Maxime va gérer seul l'hospitalisation de sa grand-mère, le stress d'un chauffe-eau en rade, le quiproquo avec les flics... TOUT. SEUL. On a beau trouver ce récit drôle et cynique, il n'empêche qu'il révèle aussi le mal du siècle qu'est la solitude, qu'on bazarde en surfant sur des réseaux sociaux pour créer l'illusion. 

Rassurez-vous, ce n'est pas une lecture à but philosophique ! Ce roman a pour simple vocation de divertir, il s'y emploie même très bien, nous offrant une lecture savoureuse des aventures mouvementées d'un adolescent en vacances et qui va apprendre, par la force des choses, à se prendre en charge comme un grand et sans faiblir. Toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite. ;)

Comment (bien) rater ses vacances - Anne Percin 
Rouergue, coll. doAdo, 2010 - 185 pages - 11,50€

** MAXIME WILL BE BACK IN NOVEMBER 2011 ! ** 

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