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Chez Clarabel

9 septembre 2011

On ne savait pas encore qu'on dessinait mieux que les autres de notre âge. On ne les connaissait pas.

IMG_5323 On était toujours les deux ensemble.

Au premier coup d'oeil, le graphisme peut déconcerter (une gros trait noir, sur fond blanc) mais ce serait se méprendre et passer à côté d'une tendre histoire sur l'enfance et les souvenirs. Piero est le frère de Baudouin, autrement surnommé Momon dans le livre, ils sont frères et ont grandi un peu à l'écart des autres, tous deux partagent la passion du dessin.

Cette passion ne les quittera jamais, même si en grandissant il faudra faire des choix et apprendre à se sacrifier en écoutant la voix de la sagesse. En attendant, c'est une histoire terriblement attachante, où il est question de jeux insouciants, de complicité, de rêves et de fantasmes, et même à l'adolescence les idées folles ne les quittent pas, les sorties entre copains deviennent leurs nouvelles préoccupations, l'attirance vers l'autre sexe aussi... Et tout ça, à une époque différente de celle d'aujourd'hui, une époque plus heureuse et apaisante, ça fait du bien de s'y plonger.

Une belle lecture, vraiment. Où l'auteur se dévoile avec humilité et pudeur, c'est touchant. Comme une envie de "continuer l'enfance". Bref, c'est tout simplement réussi. C'est aussi un formidable hommage. D'un frère à l'autre. D'une vie à une autre. Et un hymne au dessin comme souffle de vie.

Piero - Baudouin
Gallimard, 2011 - 123 pages - 15€ 
Le présent ouvrage a fait l'objet d'une première publication aux éditions du Seuil en 1998.
couverture illustrée par Piero 

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9 septembre 2011

I know now for certain nothing's burning anymore...

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Stella a dix-sept ans. Elle est sur la terrasse d'un immeuble. Elle compte les lumières allumées en face. Sa meilleure amie Adèle la rejoint. Elle non plus ne tourne pas rond, elle attend un coup de fil, celui qui la fera tout plaquer. Deux vies. Le même ennui. Désillusion. Séquence après séquence, les filles inventent, racontent, extrapolent. Elles redessinent la vie des autres, et entre les lignes se traduit leur véritable malaise. La vérité éclate à la fin. Moche, morbide, affligeante. 
L'écriture est concise et brève, comme un uppercut, elle s'accompagne d'une bande-son imparable (Portishead, Télépopmusik, Nirvana). C'est une lecture oppressante et fascinante, d'où on ne sort pas indemne. 

"J'ai 17. J'ai 17 ans. Du toit-terrasse de mon immeuble je regarde le monde. Je surplombe le monde et le monde est à moi. La nuit le monde se fait docile se laisse compter parce qu'il est fatigué le monde. Le monde s'endort doucement. Bientôt le monde sera un. Un pour moi. Un en une étoile accrochée à la fenêtre que je cherche quelque part en face. Et je sens déjà que le monde s'oublie. Le monde est ailleurs."

J'ai 17 pour toujours - Jacques Descorde
L'école des loisirs, coll. Théâtre, 2011. 62 pages. 6,50€ 

Au même âge, forcément j'aurais adoré une lecture qui commence ainsi : J'ai 17 ans. Je suis née et je vis dans une ville plantée en bord de mer dans le nord de la France. Là où certains jours par beau temps on peut voir les côtes blanches de l'Angleterre. Là où il se dit que quand elles se laissent apercevoir c'est signe de pluie pour le lendemain et qu'il vaut mieux ne pas les voir ces Anglais maudits.

8 septembre 2011

Les Chemins de Poussière #1

Tu es mon sang, Saba.Tu es mon esprit. Tu es mon souffle, tu es mes os... tu es partout en moi. Tu y es depuis le premier jour où je t'ai vue.

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SABA est un roman fort, bouleversant et captivant, avec une héroïne décidée, qui n'écoute que son coeur et se moque du reste, et qui a assisté impuissante à l'enlèvement de son frère et à l'assassinat de son père. Dès lors, elle s'est jurée de tout quitter pour le retrouver. Qu'importe le prix à payer. 

En première ligne des sacrifices, il y a la petite soeur, encombrante et ennuyeuse, qui n'écoute jamais ce qu'on lui demande de faire, et qui voudrait tout le temps prouver ce dont elle est capable. Et il y a les rencontres, opportunes ou malheureuses, qui détournent du droit chemin, et qui plongent l'histoire dans le sombre, la violence et le sang. 

L'histoire se passe au coeur d'un paysage aride, hanté par des cavaliers noirs, où règne un monarque fou dangereux. Au sein du chaos, survient sans prévenir une histoire d'amour, et quel amour ! Un amour brut et sans chichis, où la confiance doit se gagner en douceur, et c'est tout simplement miraculeux. 

Il est difficile, enfin, de ne pas s'attacher aux personnages, ils sont généreux et vrais, apportent à Saba un semblant d'équilibre et lui offrent ainsi une nouvelle famille à laquelle s'accrocher. Bon, il lui faudra du temps pour accepter cette main tendue, la jeune fille est une sauvageonne qui n'a jamais appris à lire et écrire. Je le précise, car c'est sa voix qui nous guide dans le roman, une langue brute qui se moque des belles tournures, mais c'est ce qui "tient" le livre aussi. C'est un style qui peut déconcerter, mais très vite le ton nous emporte et il devient difficile de poser son roman. Cela colle aux doigts et on en redemande. 

Moira Young, SABA.

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Mon avis, plus détaillé ICI.
Saba, Ange de la Mort - Moira Young  
Gallimard jeunesse, 2011 - 348 pages. 16€
Traduit par Laetitia Devaux.
 

7 septembre 2011

Pêle-mêle Clarabel #36

... pêle-mêle musical, plus précisément.

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L'oeuvre de Camille Saint-Saëns prend un coup de jeune. Sur une histoire de Yann Walcker et les illustrations de Marion Billet, nous est contée l'aventure du roi Maxime qui a avalé une grosse mouche en bâillant. Cela la rend grognon, ronchon, bougon, soucieux et grincheux. Tous se amis se proposent de trouver le remède pour adoucir sa contrariété, mais rien n'y fait. Alors il décide de s'installer devant son piano et donne un beau concert qui lui fait oublier, un bref instant, la mouche. Mais celle-ci se manifeste aussitôt en applaudissant l'artiste. Le lion n'en peut plus, il pleure et se met à tousser de plus en plus fort. Quel remue-ménage pour la mouche ! 
Tout est rigolo, tendre et rafraichissant dans cette oeuvre ! Les illustrations de Marion Billet correspondent merveilleusement bien à la volonté de donner un coup de jeune à l'oeuvre, c'est enfantin sans être niais. Et le texte est très agréable à l'écoute, lu par la chanteuse Enzo Enzo, dont la voix est claire, pure et apporte les accents cocasses à chaque instant. Une belle découverte qui s'adresse aux plus petits, mais pas seulement.

Le Carnaval des animaux (Gallimard jeunesse, 2011)
musique de Camille Saint-Saëns, histoire de Yann Walcker, racontée par Enzo Enzo, illustrée par Marion Billet. 

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MON PREFERE. La musique brésilienne donne envie de bouger, de danser, de chanter, de sourire et de s'échapper. L'accent chantant du conteur est déjà une invitation au voyage, toutes les musiques et découvertes des instruments sont dépaysantes, et les illustrations de Charlotte Gastaut viennent parfaire le tout... bref, il est impossible de ne pas succomber. L'histoire parle des petits cireurs de chaussures de la favela, on comprend que la vie n'est pas facile et rude mais elle se termine sur une note positive qui fait honneur à la bonne humeur que dégage le livre. 
Cette collection ne cesse de me plaire et de me séduire pour sa volonté de partage.

La Musique brésilienne : Les petits cireurs de chaussures (Gallimard jeunesse, 2011)
une histoire de Béatrice Fontanel, illustrée par Charlotte Gastaut, racontée par Luis Torreão, et mise en musique par Fernando Cavaco. 

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Pipo est un bichon qui mène une vie bien sage, mais qui l'ennuie au plus haut point. Il décide de prendre la poudre d'escampette pour connaître enfin la grande aventure. En chemin, il rencontre Super Sauvage, un matou qui ne craint rien ni personne. Il a les reins solides, connaît toutes les ruses, toutes les misères et accepte de prendre comme jeune apprenti le petit bichon. Bien entendu, à la maison, il y a Miss Smith qui pleure la disparition de son chien et qui placarde la ville avec ses affiches. 
Super Sauvage est une histoire chantée qui se raconte en musique et en bande dessinée, autour de 13 chansons et de quelques dialogues. Le projet est original, il respire la gaité et la générosité, sur des rythmiques simples au ukulélé. Et puis, Pipo a une bonne bouille. Il n'en peut plus d'être le toutou qu'on bichonne dans les salons de toilettage, il a soif d'aventures, qu'on lui lâche la laisse, il veut être sauvage ! C'est très drôle, surtout la fin. Par contre, la musique m'a un peu moins séduite. 

Super Sauvage, par Dorothée de Monfreid & Tony Truant (Gallimard jeunesse, 2011)
adresse du site : http://supersauvage.blogspot.com/ 

6 septembre 2011

Teaser Tuesday #22

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La vie sexuelle des libellules (et autres poèmes pas chiants) - Bernard Friot
Création graphique, dessins et gribouillis : Bruno Douin
Milan, coll. Macadam, 2011.

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4 septembre 2011

The Duke and I (Bridgerton #1) - Julia Quinn

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Simon Basset fête son retour à Londres en s'affichant aux petites sauteries organisées par la bonne société où toutes les mères mettent en pâture leur progéniture et se pressent autour des prétendants (dans l'espoir d'un bon mariage, cela va sans dire). Et c'est dans des circonstances plutôt mouvementées qu'il rencontre Daphné Bridgerton (en train de coller son poing en pleine face d'un admirateur trop insistant). Les deux se plaisent mais réalisent avec horreur qu'ils se connaissent (en fait, Simon est le meilleur ami d'Anthony, le frère aîné de Daphné) et donc toute idée de marivaudage leur est strictement interdite. Cela dit, face à la pression sociale, le couple met au point un plan tiré par les cheveux, selon lequel ils ne se quittent plus d'une semelle, font semblant d'être entichés l'un de l'autre avant de s'offrir une rupture nette et officielle qui ouvrira ainsi la porte à d'autres admirateurs pour Daphné et la liberté pour le jeune duc (celui-ci refuse absolument de se marier). Daphné et Simon entretiennent l'illusion à merveille, tant et si bien qu'ils finissent par tomber dans le piège tendu par Cupidon. Quelle terrible erreur ! 

Rien à ajouter sur cette première partie qui donne le sourire jusqu'aux oreilles ! Le couple est sensationnel. Contrairement à la plupart des héroïnes de romance, Daphné Bridgerton n'est pas une cruche qui minaude en jouant l'oie blanche (sauf exception, lors de son entretien avec sa mère où il est question de l'intimité conjugale... huhu). Simon est un homme séduisant et très attirant, mais son arrogance masque une blessure profonde. L'auteur a probablement voulu draper le héros d'un voile de mystère, en vérité cela s'est avéré chiant et redondant, heureusement que ça devient plus marrant dans la toute dernière partie, la plus croustillante. 

Parce qu'il faut bien admettre aussi que la tension sexuelle n'est pas flagrante pendant les 3/4 du roman, à la place cela ressemble plus à du badinage amoureux, entretenu avec esprit et facétie (même si l'attirance entre Simon et Daphné est bel et bien réelle). Et c'est donc en bout de course que ça s'éclate enfin et à fond ! Les relations du couple sont explosives, avec une soirée d'ivresse... ma foi... la lectrice jugera par elle-même. Ce premier tome de la saga est donc bon, il remplit avec brio toutes les exigences du cahier des charges, même si Simon marmonne trop dans sa barbe, au lieu d'envoyer au diable le passé. Ce tome sert également à présenter la fameuse tribu des Bridgerton, non mais quelle troupe tumultueuse ! J'ai souvent trouvé leurs manières pénibles et envahissantes, j'espère que ça va se tasser par la suite. En attendant, tout ceci se déguste en gloussant sans retenue, avec mention spéciale aux petites notes de la très mystérieuse lady Whistledown (j'ai une petite idée sur son identité, il faut que je vérifie ça...).

The Duke and I (Bridgerton #1) - Julia Quinn
Published January 2000 by Avon 
disponible en VF sous le titre Daphné et le duc (J'ai Lu, coll. Aventures & Passion) 

LUENVOLu en VO - 33

2 septembre 2011

PinkMuffin@WillyBlue

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C'est l'histoire d'un mail envoyé par erreur. Au départ, Willy pensait écrire à un copain et c'est MAX qui lui répond en le traitant de taré. Il faut dire que le garçon avait commencé à raconter une histoire complètement dingue avec deux clientes qui se prenaient pour des cocotes dans le salon de thé de ses parents et qui, finalement, menacent de porter plainte en réclamant des dommages et intérêts... MAX sent tout de suite l'arnaque et propose l'assistance d'un détective privé, un certain Coultard, et ainsi dévoile l'existence de son association secrète qui consiste à venir en aide et dénoncer les attitudes abusives des adultes. 

En fait, sous le pseudo MAX, se cache la très révolutionnaire Marie Amélie Xavière Barbey d'Aurevilly (comme l'écrivain, dont la famille est descendante). Elle vit dans l'opulence mais n'a pas d'amis et se sent seule et incomprise, aussi elle trouve en Willy, alias Guillaume Viellard, fils de confiseur, un allié hors pair. Elle prend souvent la mouche dès lors qu'il la taquine sur son argent ou sur l'opportunité d'une rencontre, parce qu'il veut bien l'avouer que ça le rend doucement nerveux, mais entend bien ranger tout rêve de romance dans sa poche. Ce qui est drôle, justement, c'est qu'ils sont tous les deux sur la même longueur d'ondes mais ne peuvent s'empêcher de se taquiner sur le sujet. 

De toute façon, ils ont d'autres chats à fouetter puisqu'ils vont être pris au piège d'une affaire avec des rats de laboratoire, des cochons sur un tapis de course, un muffin rose et d'autres dangers plus conséquents. Si cela vous avait échappé, PinkMuffin@WillyBlue est une série enlevée, drôle et rocambolesque, entièrement rédigée sous forme de mails, où réside un semblant de suspense quant à savoir la date de rencontre, en chair et en os, de nos protagonistes !

PinkMuffin@WillyBlue, tome 1 : Objet: arnaques et embrouilles ! & tome 2 : de l’art et des cochons !

par Hortense Ullrich et Joachim Friedrich

Traduit de l’allemand par Florence Quillet

illustration de couverture : Kat Karsen

Bayard jeunesse, coll. MilléZime, 2010 & 2011.

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résumé du tome 2 : WillyBlue doit livrer les cochons, Bastien et Julie, chez PinkMuffin. Les pauvres bêtes ont été arrachées à leur triste sort dans un laboratoire pharmaceutique. Mais rien ne se passe comme prévu, PinkMuffin n’est pas là, et ses parents n’apprécient guère la compagnie des cochons. Lorsqu’elle finit par les récupérer, elle s’aperçoit que les animaux sont équipés de colliers avec un compte à rebours. WillyBlue et PinkMuffin ont soixante-douze heures pour agir.

Un deuxième tome toujours aussi loufoque et surréaliste où deux ados correspondent sur la Toile et vivent des aventures rocambolesques sans jamais se rencontrer.   

2 septembre 2011

Le Voleur de Magie (tome 2)

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Depuis la destruction de sa locus magicalicus, Connwaer cherche par tous les moyens à renouer avec la magie et est convaincu que c'est en pratiquant la pyrotechnie qu'il parviendra à son but. Or, cette pratique est strictement interdite et même son maître, Nihil, le prévient à maintes reprises des dérives dangereuses des matières explosives. Bien évidemment, ce qui devait arriver finit par arriver, Connwaer commet l'imprudence de trop et se voit banni de la ville de Wellmet. Cela tombe très mal, puisque la cité est actuellement affaiblie et livrée à des attaques d'Ombres dont on ignore l'origine et les intentions. Profitant d'un déplacement d'une délégation menée par Lady Sorbia jusque Desh, le jeune Conny n'a pas d'autre choix que de suivre la troupe pour continuer son enquête. 

Pas facile, au début, de se replacer dans le contexte (ma lecture du tome 1 remonte à deux ans déjà !), mais heureusement nous avons affaire à un univers facile et simple d'accès, dans lequel on retrouve vite ses marques et où on s'y sent parfaitement à l'aise. Très vite je me suis également rappelée pourquoi j'avais aimé cette série, non seulement parce que cela me console d'avoir perdu un certain Harry, mais aussi parce que l'intrigue est palpitante, le milieu de la magie apparaît sombre et mystérieux, les personnages ne manquent pas de charisme, la jeune lady Sorbia ou le capitaine Kerrn, mais aussi ce cher Benet, trop peu présent à mon goût, ou Nihil Fugacious, obligé de tenir une attitude austère et du coup bien étrange, bref de quoi titiller ma curiosité ! J'ai aimé aussi la tournure de l'histoire, le voyage forcé dans le désert, et la question autour de la magie qui disparaît sans raison. Le troisième (et dernier) tome devrait paraître cet automne 2011. Le dénouement approche !

Le Voleur de Magie #2 - Sarah Prineas
Gallimard jeunesse, 2010 - 314 pages - 13,50€
traduit de l'anglais par Jean Esch
illustrations de Antonio Javier Caparo 

Le tome 1 est désormais disponible en format poche, chez Folio junior.

1 septembre 2011

Rose et la maison du magicien

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Avec cette couverture rose et ces petites étoiles dorées, il m'était difficile de résister à ce roman. Rose se destine vraisemblablement à un lectorat jeune, dès 10-11 ans, mais offre une lecture charmante et très agréable ! Cela raconte comment une jeune orpheline fait son entrée chez Mr Fountain, un alchimiste, en tant que domestique avant de découvrir qu'elle possèderait elle-même des dons et pourrait devenir une apprentie-magicienne si elle en exprimait le désir. 

Or, Rose est beaucoup trop effrayée à l'idée de perdre son poste et de retourner d'où elle vient qu'elle préfère jouer l'autruche. Elle essuie les sarcasmes de Freddy, l'apprenti en titre, sans répliquer et s'applique à faire son ménage en tentant d'ignorer les ondes magiques qu'elle perçoit. C'est alors que la disparition de sa petite copine, Maisie, la force à sortir de ses retranchements. Avec l'aide inopinée de Freddy, finalement pas si hautain, Rose va pratiquer quelques sortilèges pour affronter un ennemi fort redoutable. 

Vraiment ce roman a de quoi offrir un joli moment de divertissement à ses lecteurs ! C'est frais, généreux, charmant, avec un peu d'action et de suspense, le tout savamment saupoudré pour entretenir l'illusion. On y découvre aussi un univers de magie et de sortilèges bien campé, pas particulièrement révolutionnaire, mais ce n'est pas ce qui compte le plus car le plaisir de lecture est franchement garanti ! Un prochain tome paraîtra en novembre, ce qui est une bonne nouvelle.

Rose et la Maison du Magicien - Holly Webb
Flammarion, 2011 - 338 pages - 13€
traduit de l'anglais par Faustina Fiore 

31 août 2011

Camille aime pas danser

Quand j'étais petite, je croyais que la vie ressemblait aux histoires que j'inventais en jouant avec mes figurines Playmobil. Je croyais qu'il suffisait de bâtir des maisons, comme celles que faisait papa, et d'y installer un père, une mère, des enfants et des animaux de compagnie pour que ça fonctionne. Quand j'étais petite, j'étais sûre que le bonheur coulait de source. Que la vie était solide, et que jamais rien de mal ne pourrait nous arriver.

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Camille a grandi dans l'ombre de sa soeur Anastasia, plus brillante, plus belle, plus charismatique. Lorsque celle-ci révèle son début de grossesse, la nouvelle assomme la mère qui choisit de fuir ses responsabilités. Alors que s'organisent les rendez-vous au planning familial et les mesures plus radicales, Camille observe sans comprendre. Pourquoi le silence de sa soeur ? pourquoi l'égoïsme de sa mère ? pourquoi ce rôle de Zorro, assumé par son père, qui déboule de l'autre bout de la planète pour secourir les siens ? pourquoi ce sentiment de ne pas être à sa place et de ne plus trouver ses repères ? pourquoi croire que l'amour ne sert à rien alors qu'un sourire d'un inconnu dans un train peut vous donner des fourmis dans les jambes ? 
Ce petit roman est bien trop court, seulement 110 pages. Mais il est juste, très bon et vous fait sentir une petite boule au ventre à de nombreuses reprises. On assiste au côté de Camille au naufrage de sa famille confrontée à une grossesse non désirée et à l'avortement. A aucun moment l'adolescente ne va juger sa soeur ou sa mère (pourtant, celle-ci a une attitude choquante et inacceptable). Au contraire, elle porte un regard lucide, tantôt drôle, tendre ou cruel. Souvent elle gratte là où ça fait mal, n'est pas dupe des défauts des gens qui l'entourent et elle semble faire avec. Après tout, elle n'est pas parfaite non plus, à sa façon elle fuit les autres, se moque d'être prise pour ce qu'elle n'est pas et cultive sa différence avec intelligence. J'ai vraiment beaucoup aimé ce petit roman, de toute façon je suis rarement déçue par ce qu'écrit Marie-Sophie Vermot, et je trouve la couverture de Véronique Figuière particulièrement attirante.

Camille aime pas danser - Marie Sophie Vermot
Editions Thierry Magnier, 2011 - 110 pages - 8€ 

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