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Chez Clarabel

20 mai 2011

Marre de l'amour

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La couverture d'Anne Bordenave est adorable et illustre le dilemme du roman - Pierrot n'en peut plus d'avoir des parents qui s'aiment, à l'heure où tous ses potes vivent dans des familles séparées. Il décide donc de créer le gang qui tue l'amour et mijote le désamour de ses géniteurs. Et pour bien faire, Pierrot mène son enquête : il interroge les copains et ses propres parents, tant et tant qu'il finit par ne plus être sûr de son entreprise. Car finalement les dimanches à petit-déjeuner dans le lit, à se balader dans la forêt, à contempler les oiseaux ou à regarder un film en dvd, ce n'est pas si mal que ça... Pierrot douterait-il de la chance qu'il a ? Et surtout, Lou le regarde désormais avec des yeux remplis d'étoiles et ça vous donne envie de tirer des plans sur la comète.

Ce petit roman est absolument charmant ! Il est à prescrire aux plus jeunes lecteurs qui auraient perdu le mode d'emploi des histoires d'amour qui finissent bien (même si parfois il y a quelques coups de canif dans le contrat, ce n'est pas la fin du monde non plus). Marre de l'amour est une lecture drôle, légère et pétillante. Maud Lethielleux m'enchante à chaque fois dès qu'elle dresse le portrait de gens ordinaires qui s'aiment de façon extraordinaire - il faut lire les éblouissements réciproques du papa et de la maman de Pierrot, c'est comme des éclaboussures de couleurs (et des épluchures de fruits et légumes), pfiou c'est ravissant !

Marre de l'amour - Maud Lethielleux
éditions Thierry Magnier (2011) - 135 pages - 9€
illustration de couverture : Anne Bordenave

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20 mai 2011

« Un élixir est une petite créature qui n'a qu'un but dans la vie : montrer la beauté du monde »

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Quel roman absolument déconcertant ! J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, la mise en place est lente, compliquée (un peu) et puise dans le réservoir de l'imaginaire avec délectation. D'un autre côté, c'est réjouissant d'avoir un livre qui sait si bien raconter une histoire, avec son lot de créations et propositions qui sortent des sentiers battus. On rencontre Pauline, une petite fille qui apprend via sa tante l'existence des Elixirs et des sorcières amputeuses, ces dernières les avalent pour leur force et leur capacité à montrer la beauté du monde. C'est incroyablement poétique, merveilleux et fantastique. Puis le suspense grimpe avec l'arrivée de la terrible Humbaba, la sorcière la plus vieille et la plus puissante. Elle veut récupérer le Murmure qui s'est échappé de son igloo et qui s'est réfugié dans la chambre de Pauline. Mais la petite fille tient tête et va affronter la sorcière jusque dans son repère, et au péril de sa propre vie !

J'avais apprécié le premier roman de Sabrina Mullor, Le merveilleux petit champignon atomique. J'ai été déstabilisée par celui-ci, l'univers est plus riche et complexe, il faut s'accrocher, de plus la séduction est longue à venir. Globalement j'ai aimé et j'ai été déçue aussi. Cet imaginaire si fourni risque de décontenancer les plus jeunes lecteurs, alors que je reconnais que c'est bon de lire un roman aussi original et inventif. Car il se passe de jolies choses dans ce roman, qui font battre le coeur et qui donnent envie de croire à ces histoires d'Elixirs et de beauté du monde... C'est en soi un conte moderne et novateur, avec du charme à revendre, beaucoup de poésie et une pointe de déconfiture aussi, qu'il ne faudrait pas négliger du fait de la mise en route qui est quelque peu déstabilisante...

Pauline contre Humbaba et les sorcières amputeuses - Sabrina Mullor
Neuf de l'Ecole des Loisirs (2011) - 167 pages - 9,50€
illustration de couverture : Adrien Albert

19 mai 2011

La magie peut toujours se retourner contre vous.

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Quel étonnant roman, à la fois captivant et dérangeant ! Je ne suis pas sûre d'avoir aimé à la folie, mais je ne peux pas affirmer que j'ai détesté non plus. Il y a un vrai pouvoir d'attraction au-delà des lignes, à travers l'histoire du jeune garçon de seize ans et son parcours où le grotesque rencontre le sordide puis la sorcellerie. Le père du narrateur s'est remarié avec une femme tyrannique, qui l'accuse un jour d'avoir touché sa fille de huit ans. Le garçon ne cherche pas à se défendre et prend la fuite. Il trouve refuge chez le boulanger à deux pas de la maison, et contre toute attente, cet homme le cache dans son fournil et accepte de l'héberger sans aucune explication.

La vie à la boulangerie est étonnante, parfumée, sucrée, onctueuse. Les pâtisseries ravissent les palais des connaisseurs, servies par la charmante vendeuse répondant au doux nom d'Oiseau-Bleu. C'est un autre monde qui s'ouvre au garçon derrière les vitrines, un univers de sorcellerie où l'on commande par internet des gâteaux qui peuvent accomplir vos désirs, vos rêves, vos soifs de vengeance... Le boulanger n'est pas regardant, même s'il a quelques principes et n'hésite pas à hausser le ton lorsque des clientes sont prises de remords.

C'est une bulle dans une vie triste et solitaire, une existence marquée par le suicide de sa mère. Depuis, le garçon s'est renfermé, il souffre de bégaiement et s'est isolé derrière une façade d'indifférence que sa belle-mère cherche à fracasser à force d'autorité oppressive. Et cette affaire d'attouchements sexuels jette un froid, surtout lorsqu'on s'imaginait une histoire aussi veloutée que les préparations du boulanger. A force je ne savais plus sur quel pied danser - d'une part, j'étais enchantée et totalement séduite par le réalisme merveilleux, mais d'autre part j'étais mal à l'aise. Le fond est triste, accablant. L'histoire n'est nullement sucrée, mais amère en bouche. Et pourtant on y croque sans cesse un bout sans grimacer. Autant dire que c'est un roman troublant, mais obsédant.

Les petits pains de la pleine lune - Gu Byeong-mo
Picquier jeunesse (2011) - 194 pages - 17€
traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel

Pour les âmes sensibles, je recommande La boulangerie de la rue des dimanches d'Alexis Galmot.

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Avec un petit charme rétro qui n'est pas pour me déplaire. Vous raffolez de baguette pas trop cuite et de religieuse au chocolat ? Ce livre est pour vous ! On y trouve aussi une fée bleue, une horloge capricieuse, Les Quatre Saisons de Vivaldi et un garçon benêt mais sympathique.

Grasset-jeunesse (2011) par Alexis Galmot & illustrations de Till Charlier

18 mai 2011

Un jour, ce sera ton bon vieux temps.

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Ce roman est une véritable énigme ! Quel climat ! Que de tours et détours à chaque coin de page ! Je ne suis toutefois pas sûre d'avoir cerné à qui il se destinait, dans l'idéal, partant du principe que Peter, le héros, avait dix ans... J'imaginais naïvement qu'il s'agissait d'un roman pour junior, maintenant je suis moins convaincue de mon fait, car un jeune lecteur risque d'être dérouté par cette histoire tantôt fascinante, captivante et avec une foule de rebondissements, mais où règne aussi une atmosphère sombre, pesante, avec un soupçon de mélancolie dans l'air.

Peter vit avec sa mère, son grand-père et son chat dans un musée. La nuit, il aime se balader dans la bibliothèque où il va faire la rencontre d'une très vieille femme. Celle-ci lui confie un livre, qu'elle lui interdit formellement d'ouvrir et de lire. Au lieu de ça, il faut qu'il remette l'ouvrage à l'Enfant Eternel. Peter n'obtiendra pas davantage d'explication, lui qui s'inquiétait de la santé de son grand-père, le voilà propulsé dans un univers inconnu, dans les coulisses de la bibliothèque. Son arrivée impromptue affole son Gardien, la jeune Festival, qui doit le guider dans sa mission, souvent à l'aveuglette, car les deux enfants vont de découverte en découverte. Et le lecteur aussi.

C'est un univers foisonnant, où tout n'est jamais tout rose et gai. Les rencontres sont bouleversantes, parfois violentes et c'est avec étonnement qu'on suit le garçonnet de dix ans affronter ces périples avec un grand courage (et aussi quelques larmes, c'est normal et rassurant). Plus on avance dans la lecture, et plus on s'interroge sur ce que l'aventure nous réserve. Certes, l'enthousiasme ne répond pas tout le temps à l'appel et certains passages peuvent paraître fastidieux. L'atmosphère est cependant troublante et séduisante, à la fois un cocon pour ce qui concerne le musée, et un monde magique, enchanteur et terrifiant pour la bibliothèque. "Là, il faisait chaud, et l'air, chargé d'histoire, exhalait une odeur douce et enveloppante, une odeur de temps très anciens, un parfum intemporel de vestiges et de ruines."

Un roman avec des bons et des mauvais points, donc.

Les 100 Portes Secrètes - Colin Thompson
Coll. Wiz chez Albin Michel jeunesse (2011) - 234 pages - 12€
traduit de l'anglais par Alice Seelow

How_to_live_forever  La couverture originale est magnifique !

17 mai 2011

Teaser Tuesday #18

Procopé s'est approché de l'interrupteur près de la fenêtre, il a appuyé, et voilà, le miracle s'est produit.

J'imagine que là, vous désirez désespérément savoir ce qui s'est produit. Si tout a explosé, si on a été attaqués par un paon géant affamé et si on en a profité pour pulvériser de l'eau de javel plein son bec grand ouvert, s'il y a eu des blessés, des yeux crevés, un mort ou deux, si les ronflements se sont arrêtés, si madame Suitée a défoncé la porte et si le paon, du coup, s'est réellement envolé avec l'Etrange Enfant sur son dos.
Enfin, j'espère que vous vous posez ce genre de questions. Au moins une, dans le tas. Si vous vous en foutez complètement et que vous vous demandez juste si le fait qu'on en soit au chapitre 13 ne va pas vous porter malheur, eh bien, dans ce cas-là, je suis un peu vexé.
Ce qui s'est produit, donc, c'est qu'il y a eu un clic, un assez petit clic, mais que, tous les deux, on a très distinctement repéré.
Clic.

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Roman lu, et apprécié un peu. Voici ce que dit la 4ème de couverture (tellement géniale que ce serait dommage de s'en priver) :

Mollux est un garçon passionné de mousses au chocolat et collectionneur de dictionnaires, où il dégote à tout-va des surnoms pour tout ce qui bouge. Ainsi, la plupart de ses profs sont affublés de noms d'animaux étranges, tandis que son père, qui ne lui a parlé qu'à deux reprises, répond au sobriquet de Sauf2fois. Mais voici qu'un lundi, l'adolescent surprend ce dernier dans son salon en compagnie d'un invité pour le moins inattendu : un paon ! Et quand l'incroyable volatile, puis Sauf2fois, finissent par mystérieusement disparaître, Mollux se lance dans une enquête plus que loufoque, aidé - mais pas toujours - de l'impayable Procopé, son seul ami ici-bas.
Un roman résolument drôle où, entre autres désastres, vous croiserez pas mal de foldingues, quelques bêtes à groin ou à cornes et des créations culinaires à vous mettre en grève de la faim...

Il ne faut pas être allergique à l'esprit loufoque pour apprécier l'histoire de Mollux, ou vous risquez de trouver le temps long. Je reconnais que certains passages m'ont fait sourire, mais dans l'ensemble j'ai pensé que c'était excessif et fatiguant à suivre. Mollux est un personnage attachant, qui joue beaucoup avec les mots. Ce n'est pas un garçon parfait (il triche, il ment, il a la trouille et se débine souvent derrière son meilleur pote) et c'est ce qui le rend encore plus sympathique. L'intrigue du roman titille la curiosité du lecteur, et l'action s'emballe sur la fin, mais globalement le rythme est plutôt cool. A découvrir aussi les étonnantes inventions culinaires de la mère, qui donnent des haut-le-coeur !

A la recherche du paon perdu - Angélique Villeneuve
Editions Les Grandes Personnes, 2011 - 192 pages - 14€
illustrations de couverture : Henri Galeron

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17 mai 2011

"The world is full of monsters with friendly faces."

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Cette nouvelle série est parfaitement indiquée pour les juniors - ils y trouveront un héros fort sympathique, Vlad, un jeune vampire né de l'amour entre un vampire et une humaine, ses parents ayant disparu, il grandit auprès d'une Tante Nelly, infirmière de son état, qui n'hésite pas à se procurer des pochettes de sang pour alimenter l'adolescent. Car Vlad refuse de se nourrir de sang humain, le seul écart a eu lieu quand il avait huit ans avec son meilleur ami Henry. Depuis tous deux sont inséparables et le secret est bien gardé !

Vlad est collégien, connaît quelques problèmes avec des camarades qui le chahutent et en pince sérieusement pour une jolie fille alors qu'elle semble lui préférer Henry. Vlad est bougon, jaloux, maladroit et brouillon, vive l'adolescence ! De plus, le prof de littérature est porté absent et son remplaçant, M. Otis, un excentrique débarqué de nulle part, commence à leur enseigner des matières farfelues portant sur les créatures mythologiques, à commencer par les vampires ! Vlad doit rédiger un exposé sur ce sujet, et c'est la panique.

En contrepartie, l'histoire montre un type inquiétant qui sème la terreur dans la ville et recherche activement le père de Vlad. Ceci conduira le garçon à enquêter également sur la mystérieuse disparition de ses parents et à mieux cerner son héritage. Je ne vous le cache pas, j'ai lu ce roman avec ma fille et nous l'avons trouvé sympathique, divertissant, avec pas mal d'action à mi-parcours, plutôt drôle aussi. La série est surtout à conseiller à un lectorat jeune (niveau collège), parce qu'il n'est pas seulement question d'un vampire chez les humains, mais avant tout c'est l'histoire d'un adolescent en quête de repères, dont la vie n'est nullement centrée autour d'une relation amoureuse, et pour le coup c'est très bien vu et ça change un peu (un tout petit peu).

Les Chroniques de Vlad Tod, tome 1 : Un secret bien gardé - Heather Brewer
La Martinière jeunesse (2011) - 225 pages - 11,90€
traduit de l'anglais (USA) par Cyril Laumonier

Le tome 2 paraîtra en octobre 2011 et s'intitulera L'héritage du passé.

16 mai 2011

Je ne comprends pas comment les autres ont le temps de tout faire. Je suis suffisamment occupée à être moi-même.

Maman s'était trompée. L'amour, ce n'était pas seulement comme un soda qui pétille. L'amour vous transformait en la personne la plus belle et la plus merveilleuse du monde. Mais ça ne se voyait pas de l'extérieur.
Extérieurement, j'étais la bonne vieille Semla, tout comme avant. Hormis ce sourire ridicule. Par contre à l'intérieur, il y avait une nouvelle personne, secrète, que nul autre que moi ne connaissait encore.

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Semla a douze ans, elle est une enfant de divorcés heureuse (comme elle dit), son meilleur ami s'appelle Gordon, c'est un original qui n'a pas peur du ridicule, de plus il est très intelligent et il sait danser le rock. Semla adore aussi son petit frère, même si celui-ci confond le placard à chaussures avec les cabinets de toilette depuis que ses parents vivent séparés dans des maisons qui se ressemblent, sauf que tout est inversé et cela chamboule le garçon. Chez son père, les baby-sitters défilent, ainsi que les petites copines qui travaillent au cirque, parce que "papa a du succès". C'est le plus petit de la classe mais c'est lui qui porte les plus grandes chaussures - Semla est plutôt fière - mais un grave problème semble le toucher car ses pieds rapetissent. Pour quelle raison ? 

Qu'est-ce que ça fait du bien de lire un roman aussi drôle, simple, assez franc et culotté (on pratique le jeu de l'amour, on s'embrasse avec la langue, on montre aussi sa poitrine, on porte son premier soutif et on gère les premières règles). Pourquoi s'en offusquer ? On y parle de la puberté et de la vie quotidienne avec humour et légèreté, en s'attachant beaucoup aux personnages (Semla est une adolescente saine et équilibrée, heureuse et satisfaite d'être elle-même). Toutes les minettes de 12 ans (environ) devraient le déguster car un optimisme fou s'en dégage ! D'autres livres devraient suivre, ce qui est une excellente nouvelle.

Pourquoi mon père porte de grandes chaussures (et autres grands mystères de ma vie) par Moni Nilsson
Bayard jeunesse (2011) - 126 pages - 9,90€
traduit du suédois par Annelie Jarl Ireman et Jean Renaud

15 mai 2011

Swap au long cours 2011 (1er acte)

Poussées par l'excitation des copines, Alya et moi avons osé nous lancer dans cette aventure du swap au long cours, édition 2011. Nous étions folles, nous étions insouciantes, nous avions nos idées précises (beaucoup d'affinités, ça tombait bien !) et très vite notre premier thème est tombé : the Twilight Zone (en référence à la série fétiche des années 60, révélée par Temps X l'émission animée par les étranges frères Bogdanoff dans les années 80 ... oh yeah). Nous voulions des voyages dans le temps, des quatrièmes dimensions, des rencontres du troisième type, bref décrocher de la réalité à notre façon. C'est parti !

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Que cachent ces petits paquets estampillés ? De belles, belles choses, voici donc : 

  • une série tv - Lark Rise to Candleford (love)
  • un film - Hors du temps avec Eric Bana et Rachel McAdams (love, bis)
  • des livres en VO - Small Blue Things ; Haven ; Lunarmorte (triple love, of course)
  • un roman en VF - Les étoiles de Noss Head de Sophie Jomain (love curieux)
  • une très belle carte Alice in Clockwork de Jasmine Becket-Griffith (swoush)
  • des gourmandises au chocolat, au sucre, au caramel, avec des couleurs bariolées, et des saveurs inattendues (bave)
  • un carnet secret pour nos pouvoirs magiques (gniii)
  • un joli presse-papier qui me rappelle que c'est bon d'être dans la lune (bah ouais)
  • une bougie sent-bon et de la pâte de speculoos (sluuuuuurp)

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Merci encore Alya ! Et chapeau chère Bladelor pour ton organisation !

13 mai 2011

I killed her once and died for her many times and I still have nothing to show for it.

Pourquoi était-il obligé de vivre toujours la même vie alors que les autres pouvaient repartir de zéro ? Pourquoi était-il toujours là tandis qu'elle disparaissait chaque fois ? Il avait souvent l'impression d'être seul sur cette terre. Il était différent. Il l'avait toujours été. Ses tentatives de vivre comme tout le monde lui semblaient absurdes et illusoires.
" Je l'ai de nouveau perdue. "
On aurait pu croire que quelqu'un qui, comme lui, avait tant vécu, en avait tant vu, aurait eu une vision des choses à plus long terme et fait preuve de davantage de patience. Mais il avait refoulé trop de choses, en avait trop demandé aussi. Elle était là, en face de lui, et il n'avait pas réussi à se contrôler. Il s'était plu à croire qu'en le regardant simplement dans les yeux elle se serait souvenue, que l'amour aurait été plus fort que tout. Il s'était trompé.

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Lucy rencontre Daniel au lycée, elle est attirée par lui tandis qu'il la fuit. Le soir du bal de la promo, ils se retrouvent en tête à tête. Il lui confie qu'ils se connaissent déjà, qu'elle se prénomme Sophia et qu'il l'aime à en mourir. Lucy prend peur et le quitte brutalement.Elle n'aura plus de nouvelles de lui, pensera même qu'il est mort et s'en voudra, surtout que des souvenirs lui reviennent tentant de lui expliquer qu'il n'avait peut-être pas tort et que tous deux se seraient déjà vus dans d'autres vies.

Quelle étrange histoire ! Je dois vous avouer n'avoir pas beaucoup accroché aux personnages ni à leur relation amoureuse, mais je suis tout de même venue à bout du roman alors qu'au départ ce n'était pas gagné (je trouvais que c'était long, avec un ton particulièrement lyrique qui me hérissait). Puis sont venues les épopées à travers les siècles, un moyen de mieux connaître Daniel et le pourquoi de son obsession. A vrai dire, je n'ai pas du tout aimé ce garçon, il pleurniche beaucoup (même de bonheur !). Son truc à lui, c'est d'aimer Sophia et d'espérer qu'elle se souvienne de lui (pari risqué, puisqu'elle a une mémoire défaillante). Le tournant le plus important se passera durant la première guerre mondiale, alors que la jeune fille s'appelle Constance, elle est anglaise et infirmière-auxiliaire, lui est grièvement blessé et ainsi soit-il. De retour dans les années 2000, Lucy aura également le déclic puisqu'elle se décidera enfin à agir. 

En attendant, c'est long. L'époque contemporaine et le passé font quelques pas de danse, au milieu le lecteur s'impatiente de plus en plus (à quand la rencontre ? l'instant magique du premier baiser ? l'explication de ce phénomène un brin fantastique qui transporte notre jeune homme à brasser plusieurs destinées ? pourquoi cette fille, et pas une autre ?). Hélas, le suspense est quelque peu surfait, le tout sonne faux, l'intrigue est ennuyeuse et j'ai été très déçue parce que j'attendais beaucoup de ce nouveau roman d'Ann Brashares. Il s'agit donc d'un rendez-vous loupé autour d'une intrigue qui se veut trop sentimentale et qui se révèle plate et pas crédible pour deux sous. C'est duuuur !

L'Amour dure plus qu'une vie - Ann Brashares
Gallimard (2011) - 385 pages - 17€
traduit de l'anglais (USA) parAnne Krief

12 mai 2011

La petite fille encore en elle...

Aujourd'hui est un grand jour dans la vie de ma grande fille qui fait sa première visite de collège (ça passe horriblement vite), heureusement qu'il existe des petits livres comme Le secret de Jeanne pour sourire et pleurnicher en même temps.

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Mais grandir et s'aimer, c'est compliqué.
Et la petite fille encore en elle pleure parfois.
Jeanne comprend que son enfant
n'est plus du tout un enfant.
Et la petite fille encore en elle s'étonne
que la temps ait passé si vite.

Le portrait de la grand-mère Jeanne sert à retracer une histoire qui  nous concerne toutes, qui nous touche forcément, qui rappelle l'enfance, l'adolescence et la vie d'adulte, le cycle de la vie qui se perpétue, mais ceci n'étouffe pas cette petite fille encore en nous, cette part de l'enfance qui préserve notre émerveillement et tout le reste. A garder précieusement.

par Arnaud Alméras & Robin pour les illustrations (Albin Michel jeunesse, 2011).

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