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Chez Clarabel

12 octobre 2007

Dix heures et demi du soir en été ~ Marguerite Duras

Ce petit roman de Marguerite Duras, auteur fameusement reconnue pour des oeuvres comme "L'amant", "Le marin de Gibraltar" ou "Un barrage contre le Pacifique", s'est scotché à mes mains de manière invraisemblable ! J'ai plongé littéralement dans le récit, étrange, envoûtant et amer. L'auteur semble écrire comme un homme : des phrases sèches, une tonalité mitraillée et une implacabilité du style, des mots, des personnages et de leurs aventures. A cela même qu'elle a le génie d'écrire sans façon un désabusement féroce, une lassitude des corps et des sentiments, un amour qui s'en va, la beauté du corps qui s'évapore, le temps qui passe sur le couple terrassé ... Cet oeil met à nu les âmes des personnages de "Dix heures et demie du soir en été" : un couple, Pierre et Maria, sont sur la route des vacances, avec leur fille Judith et une jeune femme, Claire, belle et amicale. D'elle, on pressent qu'elle est l'élément qui fait vaciller le couple Pierre-Maria qui s'éloigne et se perd. Maria se perd dans l'alcool, Pierre dans la désillusion de son amour perdu. Et Maria observe ces deux amants qui se guettent, se cherchent et, probablement, consumeront leurs amours à Madrid. Car c'est en Espagne que se déroule cette histoire, d'abord dans un village où un crime passionnel vient d'être commis. Un certain Rodrigo Paestra vient d'assassiner sa jeune épouse et son amant. Depuis l'homme se cache et la police est à ses trousses. Dans ce village envahi par les touristes déroûtés par l'orage qui s'abat sur la région, chacun se réfugie dans l'hôtel pris d'assaut par cette masse, où l'on dort à même le sol, dans les couloirs. Mais pendant cette nuit, Maria ne dort pas : elle aperçoit l'ombre de Rodrigo Paestra sur les toits, elle l'appelle et l'emmène hors du village ... Et ainsi le roman se profile : sur les routes de vacances, un couple, un enfant, une femme et un criminel recherché. L'on se noie dans les verres de manzanilla, on s'effleure sur les balcons, on se dit qu'on s'aime en pleurant, et l'on perd la vie dans les champs de blé. Beau et étrange roman, publié en 1960, où les acteurs acceptent avec tristesse et lassitude la défaite - de la beauté, de l'amour, de la vie et de la raison. Insaisissable presque, mais incontournable aussi.

lu en octobre 2004

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12 octobre 2007

Camelot - Fabrice Colin

Tout d'abord, je tiens à adresser un très GRAND merci à Lily pour la découverte de ce livre (découvrez son billet ici !!!) et pour avoir eu la gentillesse de me l'envoyer !

camelotUn roman tour à tour mystérieux et prenant, qui s'inspire de la légende du roi Arthur, de Camelot et des chevaliers de la Table Ronde... j'ai dit banco.
Mais il est aussi question du Grand Meaulnes, des disparus de Saint Agil ou même du Cercle des poètes disparus comme autres sources d'inspiration.
L'histoire concerne quatre amis qui vont partir à la quête du Graal pour aider un certain Arthur de Beaufort, qui réunit à lui seul les qualités de charme, de séduction et de mystère.
De réunions secrètes en courses folles dans la forêt, dans un manoir où sont cachés des trésors historiques, entre trahison et loyauté, les quatre camarades vont découvrir le vrai sens du « Graal ».
Une quête absolue ? Pas tout à fait ! Il y a une précipitation de faits importants, graves, inquiétants et qui entraînent le lecteur dans cette succession de chapitres courts (idéal pour bâtir un rythme effréné !) et à la suite desquels on se trouve tout aussi échevelé !
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère austère de ce pensionnat, les personnages aux visages doubles, les cachotteries, l'angoisse qui fait battre le coeur plus fort. L'empreinte des légendes arthuriennes est également forte et apporte du crédit à l'histoire, créant cette sensation d'être entre songe et réalité.
Un roman haletant et une lecture tout à fait réjouissante. Sauf la fin, un peu décevante... pour ma part.

Mot de l'éditeur

Institut Saint James de B… Nathan a 17 ans. Il doit passer l’été à préparer son diplôme de fin d’étude, dans cet établissement prestigieux réservé à quelques privilégiés. Avec Éric, David et Mathis, ils forment un groupe d’amis fidèles, solidaires. Un soir, arrive un nouvel élève : Arthur. Sortant d’une longue limousine blanche, accueilli comme un prince par le directeur de l’établissement, il exerce immédiatement une fascination troublante sur les autres. L’un après l’autre, les trois amis de Nathan succombent à l’étrange pouvoir de séduction d’Arthur, ils disparaissent des nuits entières, sans que Nathan ne puisse rien savoir de leurs escapades nocturnes. Ils changent, lui échappent. Nathan décide de parler à Arthur, qui lui propose, s’il le souhaite, de devenir à son tour un chevalier de la Table ronde…

extrait : 

« Camelot !
Le nom résonne encore tel un sésame. Camelot, la forteresse, les murailles blanches vertigineuses, Camelot la cité éternelle et le fracas des armes, les cavalcades lourdes, la plainte d'un cor doré au-dessus de l'océan vert !
Camelot était cela, et plus encore. Camelot était notre royaume. Camelot était cette cave secrète, sous la remise au coeur des bois (...). Camelot était cette cave, mais Camelot pouvait être n'importe quelle cave, n'importe quelle mansarde, une clairière même, une simple pièce oubliée, car ce qui faisait Camelot n'était pas un lieu : c'était l'esprit, c'était la foi, les chevaliers, c'était nous cinq, ad vitam aeternam. »

Seuil (jeunesse) - 200 pages - 9.50 € -  A partir de 13 ans.

11 octobre 2007

Phryne et les anarchistes - Kerry Greenwood

phryne_et_les_anarchistesPhryne Fisher a toujours le don de se trouver là où elle ne devrait pas, et ainsi d'être au coeur des événements souvent sanglants, très certainement déplaisants ! Ce soir-là, au volant de son Hispano-Suiza, Phryne est prise pour cible et voit son pare-brise exploser. Puis, elle trouve un beau jeune homme blond, mortellement blessé, qui s'éteint dans ses bras !
Le sang de la belle ne fait qu'un tour, il lui faut les coupables, et de suite ! Ce qu'elle ignore encore, c'est que son chemin va emprunter celui du milieu malfamé des anarchistes, où l'on découvre une communauté de Lettons mettant au point un complot pour assassiner Staline !
D'un autre côté, Phryne est contactée par un gentilhomme de la bonne société de Melbourne pour retrouver sa fille de 14 ans, Alice Waddington-Forsythe, mystérieusement disparue. Cette dernière avait le désir d'être religieuse, mais son père s'y était opposé. Aujourd'hui, la Mère Supérieure du couvent prétend n'avoir jamais vu la demoiselle.
Phryne Fisher va une nouvelle fois user de ses charmes, de ses costumes et de sa bravoure pour déjouer tous ces vilains plans qu'on dresse autour d'elle. Pas de grands coups de théâtre, comme à l'ordinaire.
Ce titre est le quatrième de la série - dont les qualités majeures reposent sur la personnalité de la détective futile et fantaisiste. J'ai bien aimé, mais sans plus.

10 - 18 / 222 pages / Octobre 2007.  Traduit de l'anglais par Pascale Haas.

Les autres titres de la série

10 octobre 2007

For your eyes only !

En 2006, Quentin Blake a fait cadeau à l'Hôpital des Maladies mentales de Westminster-Chelsea à Londres de réjouissantes fresques pour émerveiller le quotidien des patients et du personnel. Ce livre fait donc partager ces magnifiques réalisations.

Aucun discours ne pourra égaler le plaisir des yeux. Voyez par vous-mêmes ...

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Parce que la vieillesse fait peur, parce que vieillir est un sujet tabou, mais parce qu'on peut donc prendre de l'âge avec panache, optimisme et légèreté ... bref, ce livre est salvateur ! C'est un peu le message qu'il dégage, ajoutez que Quentin Blake a ce talent et cette facétie indiscutables pour faire mouche ! ... Voilà un petit livre vraiment pas pépère, qui pourra ravir petits et grands !

(A lire, pour le plaisir, l'introduction de Quentin Blake himself ! ... )

couvquentinsmallVivre nos vieux jours! Illustrated by Quentin Blake

Quentin’s French publishers, Gallimard Jeunesse, had to invent a new imprint ‘Gallimard Vieillesse’ especially for this life-enhancing book. It features Quentin’s drawings made originally for the patients of Kershaw Ward (South Kensington and Chelsea Mental Health Centre) plus some brand new ones and will delight people of every age.

Published by Gallimard Jeunesse

Publication date: 4 October 2007

ISBN 978-2-07-061516-2

http://www.quentinblake.com/

10 octobre 2007

Du nouveau chez Thierry Magnier !

couper_courtDans cette nouvelle collection dirigée par Mikaël Ollivier aux éditions Thierry Magnier, j'avais eu le grand plaisir de découvrir les deux livres de Brigitte Aubert et Jean Molla.
L'idée est de permettre aux jeunes lecteurs de goûter aux nouvelles, ce genre un peu « parent pauvre » de la littérature. Jean-Noël Blanc s'applique donc à expliquer, d'entrée de jeu, ce qu'est une nouvelle, sous la forme agréable et plaisante d'un exercice donné à une classe (de collège ?) afin de composer sur ce propos. L'idée, originale, a été vue et corrigée par Annie Saumont, qui a mis son grain de sel dans ce fort sympathique texte !
Pour le reste, le recueil se décompose de manière cocasse en : deux nouvelles policières, deux nouvelles sportives, quatorze expressos (des nouvelles courtes, d'une page au moins), deux nouvelles de fantaisie, deux nouvelles graves, vingt-quatre nouvelles en quatre lignes (qui allient l'humour à la vacherie, et la critique sociale à de belles acrobaties d'écriture), deux nouvelles en morceaux, deux clins d'oeil pour finir.
Autant reconnaître que l'ensemble est un peu inégal, c'est dommage. J'ai beaucoup aimé certaines tournures, mais je n'ai été pas aussi enthousiaste que lorsque j'avais découvert cette collection avec les deux livres précédemment cités.
Je retiens, cependant, qu'il y a beaucoup d'humour dans ce recueil. Un esprit plus plaisantin et farceur, mais personnellement j'avais préféré le côté frissonnant des textes de B. Aubert de J. Molla. A voir, donc.

Couper court, de Jean Noël Blanc - Editions Thierry Magnier - 214 pages - Octobre 2007.  9.50€

Et un petit livre chouchou pour finir :

la_soupe_de_bebePour faire une bonne soupe de bébé, il faut un bébé bien dodu. Dépiautez-le, plongez-le dans l'eau tiède, puis nappez-le de savon doux. Ensuite mettez-le en papillotte dans une serviette-éponge moelleuse, séchez-le et assaisonnez. C'est prêt, bon appétit !

Amusant ?

Oui, et pas qu'un peu ! C'est très sincèrement une singulière façon de parler de son enfant, de lui clamer son amour. Et pour ce faire, Lili Scratchy a décidé de jouer sur le  « régal » du bébé à travers la séance du bain. Jolie recette droit devant !!! A ce propos, « pour réussir cette recette digne des plus grands chefs, il faut avoir sous la main l'ingrédient principal j'ai nommé : Un Beau Bébé Dodu ! »

A lire le soir, succès assuré ! 

Ou comme dit Miss C., 7 ans :  « ça explique comment s'occuper de son bébé, ça va m'aider pour quand je vais être maman ! »  (sic)

La soupe de bébé, par Lili Scratchy - Thierry Magnier - 16 pages - 12 €

L'avis de Gawou

  • A lire du même auteur : Firmin Latouche (en collaboration avec Agnès Lacor)

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9 octobre 2007

Mise à mort - Benoît Luciani

Mise_a_mortParce que la mise en place de ce roman est pernicieuse, parce qu'il est presque délicat d'en parler pour ne pas trop en dévoiler, parce qu'il est bon aussi de laisser au lecteur toute la surprise de l'intrigue, je vais tâcher d'être succincte.

« Mise à Mort » est un roman à tiroirs sur une incroyable orchestration réglée par Franck, cet ami qui vous veut du bien ... ? Qui est-il ? Ou qui était-il ? Car Franck est mort, d'une maladie foudroyante. Il a laissé en héritage une lettre à son ami Philippe, dans laquelle il invite celui-ci à « terminer un travail ». Franck et Philippe s'étaient rencontrés un soir dans un bar, l'homme vêtu de noir avait initié son acolyte au poker et aux parties interminables entre amateurs, professionnels, requins et redoutables « killers ». Franck était également un puissant « hacker », on le découvre aussi amoureux fou de la femme de son ami d'enfance, puis finissant seul ses jours dans un hôpital.

Autour de Philippe, de trois pirates de l'informatique et de la sublime Carla, une partie commandée depuis l'au-delà va se jouer contre Richard, présenté un peu comme le grand manitou dans ce roman, celui qu'il faut abattre, parce qu'il est trop empoisonné par sa passion du jeu ! ? Laissons les rouages s'engraisser et se mettre en branle ! Le lecteur va ainsi découvrir qu'il existe une nouvelle sorte de polar psychologique où l'intrigue, haletante, voit son action régler ses comptes sur le tapis vert des joueurs de poker.

Ce qu'il y a d'extraordinaire chez Benoît Luciani, c'est son style entraînant. Celui qui fait que le lecteur est aussitôt embarqué ! Pourtant, ce n'est pas gagné quand on découvre que le poker est la pièce maîtresse de cette trame (et qu'on n'y connaît strictement rien !), que les personnages sont assez ambivalents, cernés de zones troubles, qu'ils n'ont pas un charisme acquis d'avance. Blablabla. Malgré tout, le roman se dévore ! Dès qu'on commence la lecture, on ne lâche plus le livre et on jubile ! Quelle machination perspicace et diablement efficace ! Merci Monsieur Luciani, j'ai beaucoup aimé !

Hugo roman - 210 pages - Octobre 2007.  13.50 €

  • Du même auteur, j'ai lu et beaucoup aimé "Au bar de l'Univers"  (l'auteur fait quelques clins d'oeil à celui-ci dans son nouveau roman ! )

Il existe un blog pour une mise en bouche de cette ... Mise à Mort : http://bruitdeshommes.typepad.com/miseamort/

8 octobre 2007

Macao, enfer du jeu - Maurice Dekobra

macao_enfer_du_jeuPrenant le large pour renflouer ses caisses, à bord de son yacht l'Amouna, le baron Werner von Krall s'apprête à rejoindre Macao, célèbre pour ses tripots. Il laisse derrière lui sa secrétaire (et petite amie) la russe Tamara Ivanowa, chargée de boucler une affaire houleuse avec un général chinois, car notre homme est accessoirement un trafiquant d'armes !
A Macao, von Krall gagne une petite richesse à l'Eldorado, la plus célèbre maison de jeux tenue par monsieur Yasuda, et devient au même titre la bête noire du propriétaire. Il est de notorité publique que ceux qui font sauter la banque de l'Eldorado finissent « portés disparus » du jour au lendemain.
Parce qu'une petite bricole fâche nos deux hommes, von Krall va s'ingénier à séduire la fille chérie de Yasuda, mademoiselle Kasuko, fraîchement sortie d'un pensionnat très sélect de Hong Kong.
A ce jeu de fortunes et d'infortunes, il faut miser aussi sur le trublion Almeido, qui hume l'air de l'opportuniste et joue au plus fin pour grossir ses poches, au risque de perdre quelques plumes.
Argent, combines, jalousie et vengeance sont les maîtres mots de ce roman de Maurice Dekobra, initialement paru en 1938. Cette remise au goût du jour est l'occasion formidable de (re)découvrir un talent de plume, de se plonger dans une ambiance exotique et rocambolesque et de savourer ce cocktail de roman noir, d'intrigues à rebondissements avec son panel de personnages hauts en couleur !
Personnellement j'ai dégusté, même si l'entrée en matière présentait quelques soucis d'adaptation. Au final, l'histoire se révèle fraîche et stupéfiante de modernité ! N'hésitez pas !
« Macao, enfer du jeu » a été adapté au cinéma par Jean Delannoy.  (
Bande annonce à voir ici)

Zulma - 157 pages  - Octobre 2007.  16.50 €

6 octobre 2007

Ce qu'il se passe dans la lucarne

Cela faisait un petit moment que je souhaitais voir le film d'Almodovar  « Volver » avec sa palette d'actrices épatantes et époustouflantes ... Une fois le film entre les mains, je ne savais plus quoi en faire ! C'est idiot, je sais, et pourtant j'ai fait traîner l'instant pendant plusieurs semaines. Maintenant je m'en veux, maintenant je me trouve stupide parce que je viens enfin de regarder ce film, que dis-je, ce chef d'oeuvre d'émotion et d'humour, ce grand cri d'amour au nom de toutes les femmes, de leurs forces et leurs faiblesses.

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Alors oui, j'ai follement aimé ! Le propos de  « Volver » est un délicieux mélange de secrets familiaux et d'histoires de fantômes, une histoire de  « revenants ». Raimunda est une femme mal mariée, mère d'une adolescente nonchalante (Paula), et la soeur de Sole, coiffeuse à domicile (non déclarée). Leurs parents ont trouvé la mort dans un incendie, et Raimunda aime raconter l'anecdote du grand amour qui les unissait. Leur vieille tante vit seule dans sa grande maison et perd un peu la boule - c'est à se demander comment elle réussit à s'occuper d'elle, sans l'aide de personne ? Il y a bien la voisine, Agustina, dont la propre mère (une hippie) a mis les voiles depuis des années, sans donner de nouvelles. Pour calmer ses angoisses, Agustina fume de la marie-jeanne et raconte aux filles que leur tante parle avec des fantômes ! ... Et peu de temps après, aux yeux de Soledad, apparaît le fantôme de leur mère défunte qui a décidé de s'installer chez sa fille cadette - pour  « revenir ».

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A cette histoire de  « revenants » vient s'ajouter un crime, une maladie, quelques larmes, beaucoup de joie et quelques secrets pour redessiner le portrait de cette famille estropiée ! ... Non je vous assure, j'ai du mal à l'écrire mais j'ai vraiment beaucoup aimé ! ! !  Ce sont toujours les meilleures choses qui demandent le plus de mal à le dire, à exprimer. Bah, c'était du plaisir. Tout court.

Et je remonte un peu le temps pour nous plonger dans un 18ème siècle au large des côtes de Carthagène où sévit un redoutable pirate, le Barracuda, autrement dit un ancien capitaine hollandais décidé à se venger contre le vice-roi espagnol. Et pour titiller le vilain monsieur, notre pirate va lui chiper sa ravissante fiancée ! Cette dernière, loin d'être une jouvencelle poudrée et nunuche, est une beauté à couper le souffle avec un tempérament de feu ! Nos deux fortes têtes vont donc s'affronter, entre séduction et acharnement à repousser l'autre, la tension est semi-érotique et sulfureuse. Y'a des étincelles dans les airs !!!!

affiche_pavillon_noirQuoi, ce film ? C'est  « Pavillon Noir » un film de Franz Borzage (1945) avec la somptueuse Maureen O'Hara (j'en parle ici !). Il faut que je vous avoue être tombée sous le charme, mais complètement envoûtée par cette liaison piquante et passionnelle entre la belle et le pirate ! Oui, les midinettes vont adorer. Oui, je suis une midinette ! Mais tout ceci m'a donné une envie : lire du romanesque, me plonger encore dans des univers flamboyants ... Vous en avez des suggestions sur des romans se déroulant sur les mers, avec des pirates, des duels, de la passion, de la truculence et de la volupté ... Oui ça commence à faire lourd. En gros : éblouir, estourbir, étonner, hypnotiser ! Je parle de bouquins, mais aussi je veux des films !!!

Donnez-moi vos sucres d'orge ? !

5 octobre 2007

Vite fait, bien fait ... pour tous les goûts !

fletcher_mene_l_enqueteUn jeune détective indiscret + Une famille de malfrats renommés + Une très jolie fille = Une foule de ... Problèmes. Avec un P majuscule et un S après le E !
Fletcher Moon, 12 ans, est détective privé. Pour cela, il a suivi pendant deux ans les cours de la célèbre Bob Bernstein Academy, reçu un badge et une carte au nom de son père ... qui est semblable au sien. Heureuse coincidence. Jusqu'alors le garçon résolvait les petites embrouilles de ses camarades du collège, genre à la recherche de fraises Tagada égarées, et recevait les fonds de poche, entre bonbons ou chocolats, pour le récompenser de ses efforts. Et pour une fois, les choses vont changer quand la très ravissante Avril vient lui confier sa première Grande Enquête : remettre la main sur une mèche de cheveux appartenant à une star de la pop. Ce qui tombe bien, aussi, pour Fletcher Moon c'est que le principal suspect est aussi celui qui vient de lui chiper son précieux insigne de détective !
Cette nouvelle série du « papa » d'Artemis Fowl est engageante, plutôt destinée à un plus jeune lectorat (dès 8-10 ans, à mon avis). Beaucoup d'humour pour ce qu'on présente comme étant un pastiche du polar des années 50.
Les amateurs vont apprécier !

Fletcher mène l'enquête - Eoin Colfer  ** Gallimard jeunesse - 333 pages - 12 € **

 


petit_gar_on_qui_avait_envie_d_espaceUn petit garçon se promène avec son père et rêve de grimper jusqu'à la cime des arbres pour voir au-delà du paysage, ce qui s'y cache, ce qui se promet... Mais le père freine son ardeur et l'emmène au moulin et à la ferme recueillir du miel. C'est bien beau tout ça, mais le soir dans son lit, le petit garçon rêve toujours qu'il grimpe dans les arbres, atteint le sommet et alors là ... son envie d'espace va être largement récompensée !
Ce livre doit s'offrir sans hésitation. C'est un beau texte, écrit par Jean Giono, une façon ainsi de renouer avec ses Classiques. A le lire, on y goûte le bien-être procuré par la nature, la bienveillance familiale, les rêves d'un petit garçon et l'envie des choses toutes simples. Cette promenade champêtre et littéraire est illustrée par François Place, autrement connu pour avoir immortalisé les traits de Tobie Lolness !
Un parfum de rêve et de liberté, un délice !

 

Le petit garçon qui avait envie d'espace - Jean Giono (illustré par François Place)  ** Gallimard jeunesse, coll. Folio cadet - 37 pages.  A lire dès 8 ans.

 


 

ile_aux_chiensPeau noire, chevelure rousse et yeux violets sont les signes distinctifs des enfants Gaja, Myrième et Songo, deux soeurs et un frère qui vivent sur l'île aux chiens avec leur père Bob.
Depuis sept ans, ils mènent une existence recluse sur cette île, voulue par leur père qui souhaite les protéger contre la menace d'un enlèvement par les terribles Dalahos. Pourquoi ? Bob a promis de leur révéler toute la vérité le jour du quinzième anniversaire de Gaja. La date approchant, d'étranges événements se précipitent, dont l'arrivée soudaine de la nouvelle petite amie de Bob, la jeune Taruma, qui est le sosie de leur défunte mère !
Le récit est un chassé-croisé entre le présent et le passé et permet ainsi au lecteur de découvrir une étonnante histoire avec secrets familiaux, ombres menaçantes et quête initiatique doublé d'un roman d'aventures tout à fait époustouflant ! Lecture passionnante, dépaysante et totalement intriguante, une sacrée réussite par un auteur très prolixe, doué d'une écriture bien jolie et poétique.
A lire dès 12 ans.

L'île aux chiens - Jean Paul Nozière (illustrations de Sébastien Mourrain)  ** Gallimard jeunesse, coll. Hors Piste - 155 pages.  8.50 €  **

 


 

lili_graffiti_se_deguiseConnaissez-vous la série Lili Graffiti de Paula Danziger ? Pas encore ? N'hésitez plus à faire connaissance avec cette adorable petite fille, un peu pipelette, surtout très facétieuse et observatrice de son petit monde qui l'entoure.
Dans cet ouvrage qui concerne la fête de Halloween, Lili a décidé de ne pas parler de son costume à son meilleur ami Justin. Au coeur de ce livre, on y découvre aussi une journée d'école plutôt originale, des blagues entre copains, une petite brouille entre les parents (qui mine notre héroïne) et des missions fantômes à accomplir en catimini.
Une lecture réjouissante, très agréable à parcourir (seul ou avec votre enfant). Les aventures de Lili Graffiti remportent un gros succès, et puis les illustrations de Tony Ross illuminent ces petites histoires fort séduisantes !

 

Pour en savoir + sur Lili Graffiti : http://www.gallimard-jeunesse.fr/3nav/contenu.php?page=personnage&id_perso=40

Lili Graffiti se déguise - Paula Danziger (illustré par Tony Ross) ** Gallimard jeunesse, coll. Folio cadet - 50 pages **

4 octobre 2007

Un peu d'émotion dans ce monde de brutes ...

les_yeux_qui_chantentCette nuit, Grand-Ma vient de mourir. William, 13 ans, et sa soeur Violette, 6 ans, apprennent la nouvelle mais ne pleurent pas. L'un et l'autre s'accusent de n'avoir pas de chagrin ou de ne rien ressentir. Et quand William s'emporte après un frelon qui lui tourne autour et le décapite avec le couteau à pain, Violette est effondrée et s'enfuit dans la forêt avec le corps de l'insecte mort.
Selon elle, c'est Grand-Ma qui a pris l'apparence d'une abeille. Car Grand-Ma aimait beaucoup raconter des histoires, comme celle d'avoir joué de la batterie dans un groupe de rock, The Velvet Underground. William sait très bien que leur grand-mère fabulait beaucoup et qu'il ne fallait pas prendre pour argent comptant tout ce qu'elle inventait. Aujourd'hui il aimerait que Violette le comprenne à son tour, sans que cela ne lui fasse de la peine.
Leur tête-à-tête dans la forêt sera donc un instant privilégié pour parler des émotions, du souvenir de l'être aimé et de la pudeur. « Les yeux qui chantent » est un roman d'à peine 60 pages où la tendresse, la poésie et la sensibilité sont très présents. C'est suffisamment bien raconté pour toucher le jeune lecteur. La part au rêve est également importante.

Editions du Rouergue - coll. doAdo - 60 pages  / Octobre 2007.  6€   A partir de 10 ans.

leonoreA peine seize ans, et Gabi découvre qu'elle est enceinte. Au début, elle n'en parle pas, nie l'évidence et puis les semaines passent. Trois mois bientôt. Elle crache le morceau.
Hugo son frère en tombe des nues, tandis que sa petite copine Clara entre dans une colère noire et claque la porte de la maison. En dernier refuge, il y a Ninou la grand-mère, et les trois meilleures amies, les Mousquetaires.
Pendant neuf mois, Gabi va vivre sa grossesse avec ce mélange de naïveté et d'éblouissement, d'inconscience et d'effroi, de solitude et de désespoir. Depuis la mort de ses parents, Gabi pense manquer de quelque chose. Cela pourrait expliquer son besoin du petit être qui pousse dans son ventre. Aucun doute pour Gabi, ce sera une fille, une petite Léonore.
Ecrit sans fioritures mais avec beaucoup de tendresse, ce roman de Frédérique Niobey réussit un juste milieu à raconter la grossesse d'une jeune fille de 16 ans, sans condamner ni encenser. Tour à tour les moments de doute ou d'exaltation traversent le récit, avec une touche attachante et très personnelle. Parce que l'auteur déploie un style qui sort du ventre, du coeur, cela donne ce sentiment de petits cailloux qui dégringolent et qu'on ramasse, parce qu'on les aime bien.
J'ai éprouvé beaucoup d'affection pour Gabi. A travers elle, l'histoire aborde aussi le thème d'être une mère, d'être une femme et la manière d'en tracer les contours est bouleversante. C'est très beau, j'ai beaucoup aimé !
A partir de 12 ans.

Collection doAdo - 159 pages - Octobre 2007.  8.50 €

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