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Chez Clarabel

6 août 2007

Les mondes de Chrestomanci - Diana Wynne Jones

les_neuf_vies_du_magicienCette histoire s'est déroulée plus de 25 ans avant les événements relatés dans "Ma soeur est une sorcière". Sa publication a eu lieu près de dix ans après, répondant à une étrange règle déjà rencontrée avec les Chroniques de Narnia...
Toutefois, lire "Les neuf vies du magicien" avant ou après ne porte finalement pas à conséquence.

Christopher est un garçon aux pouvoirs extraordinaires. La nuit, il peut se transporter en rêve dans des mondes parallèles. Mais c'est une chose qu'il garde pour lui seul, voyant ses parents se déchirer pour une sombre histoire de fortune dilapidée et d'entrée dans le beau monde fort compromise... Bref, Christopher est confié aux soins d'une kyrielle de gouvernantes qui abandonnent leur poste les unes après les autres, jusqu'à l'arrivée de la Dernière Gouvernante, miss Belle, et de l'Oncle Ralph.
Séducteur, ce dernier décide de prendre les rênes du foyer de sa soeur désargentée. Et parce qu'il souhaite également faire le bonheur de sa mère, Christopher n'hésite pas à suivre cet oncle mystérieux, lequel, informé des rêves et des voyages, va bien entendu tirer profit de la situation...

Une formidable aventure va commencer. Sur l'innocence d'un garçon qui ne connaît pas le potentiel de ses pouvoirs, l'histoire va entraîner le lecteur dans une série d'événements tous plus exceptionnels les uns que les autres. Christopher le naïf va également rencontrer d'autres personnages plus troublants, comme le célèbre Chrestomanci, qui va accueillir l'enfant dans son château pour une éducation "particulière". Sans oublier aussi la Déesse vivante Asheth et ses nombreux chats...
Ce livre est un mélange de magie, d'enchantement, d'imagination, le tout bien fourni en rebondissements. Les personnages sont également très attachants, ils échappent aux clichés et peuvent nous surprendre au détour de plus d'un chapitre.
Lecture séduisante, à conseiller pour les amateurs du genre !

Traduit par Sylvie Simon.  335 pages.

ma_soeur_est_une_sorciereGwendoline et son frère Chat sont les seuls rescapés d'un naufrage. Recueillis par le Grand Chrestomanci, les enfants Arcand vont suivre une éducation pointilleuse qui n'est pas sans agacer la jeune fille.
En effet, Gwendoline se vante d'être une sorcière puissante et redoutable. Elle rechigne d'être reléguée parmi les débutants ou les enchanteurs.
Son frère Eric, surnommé Chat, lui voue une grande admiration, tout en admettant que sa soeur pousse le bouchon de plus en plus loin. Depuis leur arrivée au château, des événements insolites surviennent, mais avant d'en comprendre leurs significations, il sera bientôt trop tard pour sauver les neuf vies d'un magicien !

Pour avoir lu le livre qui explique ce qui est survenu 25 ans plus tôt, j'ai été plus ou moins surprise par la tournure de certains coups de théâtre. Toutefois, le plaisir n'en reste pas moins là ! C'est toujours très agréable de plonger dans l'univers de Chrestomanci, cet enchanteur dandy, de suivre les péripéties d'enfants qui découvrent leurs pouvoirs avec candeur et maladresse. La roublardise des uns fait face à l'honnêteté des autres. S'ensuit souvent un face-à-face palpitant... bref une belle série qui ne démérite pas ses titres de gloire et ses nombreuses récompenses littéraires.
N'hésitez pas à découvrir !

Traduit par Florence Seyvos. Dès 11 - 13 ans.  280 pages.

Illustrateur de couverture : Marcelino Truong

A suivre :

  • 3. Les magiciens de Caprona

  • 4. La chasse aux sorciers

  • 5. Le destin de Conrad

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5 août 2007

Le soupirant ~ Isabelle Minière

Ce livre est drôle ! Oui, malgré son thème d'abord presque morbide (un père qui se meurt), on sourit beaucoup au soliloque de la narratrice, sans prénom, si ce n'est celui qu'on a décidé de lui coller : Elodie. Parce qu'elle est née le même jour qu'une jeune fille morte, elle a instantanément été prise sous l'aile de son employeuse, quitte à la couvrir de cadeaux - toutes les affaires de la jeune défunte !
Bref, c'est une histoire où on s'intéresse de près aux morts. D'abord, prenons place autour de cette famille presque éplorée d'assister aux énièmes soupirs d'agonie du patriarche, suite à son déjeuner d'anniversaire. Car le problème, c'est que toute la famille n'est pas nouvelle de ces crises de "va-t-il bientôt mourir, ou pas ?". Donc, à la longue, ça plombe un peu toute cette assistance : la mère qui radote et s'invente des souvenirs, le frère qui compte les soupirs du mourant, la soeur aînée qui songe au sens de la vie, de l'argent, de l'amour etc. et la narratrice, sans identité définitive, silencieuse, butée dans un manque de sensibilité qui heurte sa mère. Mais silencieuse, elle ne l'est qu'en apparence car dans ses pensées elle ne cesse de parler, de raconter sa vie et celle de sa famille. Et il n'y va pas avec le dos de la cuiller ! Elle n'épargne personne ! Elle adopte volontairement un ton drôlatique, cynique et auto-dérisoire qui fait merveilleusement mouche. On adore, ou pas. C'est sûrement un roman qu'on parcourt d'une traite et qu'on ne regrette pas d'avoir parcouru ! Un bon plan lecture.

août 2004

3 août 2007

L'autobus - Eugenia Almeida

L_autobusDans une petite ville en Argentine, l'avocat Ponce accompagne sa jeune soeur Victoria à la station d'autobus. Or, le véhicule passe à toute vitesse devant leur nez et ne s'arrête pas. Au café, tout le monde s'étonne et pense que Castro, le chauffeur, est devenu fou.
Qu'importe. On attendra un jour de plus. Victoria rentre chez son frère et Marta, son épouse. Un autre couple préfère passer la nuit à l'hôtel avant de prendre la route le long de la voie ferrée. Car le lendemain, l'autobus passe sans crier gare et Ponce commence à voir rouge.
Sans le dire tout haut, il pense qu'on se moque vertement de lui, qu'autour, les gens ricanent et le montrent du doigt. Cela lui rappelle amèrement son mariage, un sentiment de piège inextricable, une punition au fer rouge.
Dans la petite ville, les langues commencent à se délier. La radio parle d'une chasse à l'homme, d'une jeune fille en fuite, d'un couple à épingler, de l'armée en faction et d'une fusillade au petit jour... L'affaire de l'autobus qui passe sans s'arrêter ne semble finalement plus si anodine.

Pas loin de penser qu'on frise la farce, ce roman de l'argentine Eugenia Almeida n'a en fin que compte que les atours car le fond du roman penche vraisemblablement dans la comédie morbide.
Les personnages sont brossés avec vigueur et bonhommie. Ils ont l'aspect de gens qui ne pensent pas plus loin que le bout de leur nez, pourtant impossible de leur conter des sornettes. Ils sont nombreux à se questionner sur l'autobus, sur le couple en fuite, sur l'armée qui donne ses directives d'un ton sans appel. "Et si..." se disent les uns et les autres, au bout du cinquième jour, une fois la tension passée.
Car derrière les dialogues, les potins, le blabla et l'égo démesuré de l'avocat Ponce, se trouve bel et bien une pression tenace, un rien énigmatique. On peut penser beaucoup de choses, ne pas les écrire, mais les éprouver sans aucun doute !
Un premier roman subtil, entraînant et qui embarque de sitôt...

Traduit de l'espagnol (Argentine) par René Solis - 124 pages - Editions Métailié.

2 août 2007

Les yeux des chiens ont toujours soif - Georges Bonnet

Les_yeux_des_chiens_ont_toujours_soif« Ma vie quotidienne est faite de petites tâches, toujours les mêmes.
La routine me protège. »

Emile se rend tous les jours au parc municipal où il croise une femme de petite taille plutôt fluette, d'une soixante d'années. « Touchante avec son chapeau démodé, son corsage orné d'une dentelle, ses bas de coton noir, elle s'intègre parfaitement au paysage vieillot du parc. »
« Elle tricotait par intermittence ce qui devait être une écharpe, les genoux joints, l'oeil en éveil sur les promeneurs et les jardiniers porteurs de fleurs à repiquer. »
Tous les jours, un émouvant ballet s'opère. Emile et cette femme se retrouvent au parc, assis aux mêmes places, engoncés dans des gestes répétitifs.
Et, « parce qu'il y avait du bonheur autour de nous, sans trop réfléchir », Emile et cette femme vont amorcer une discussion à bâtons rompus. Ils vont se retrouver jour après jour dans ce parc, puis Louise (ainsi se prénomme-t-elle) va le convier chez elle pour un déjeuner sans chichis.
Les choses en amenant d'autres, Emile va s'installer chez Louise.
« Les journées se passent dans une heureuse monotonie.
Il semble que rien de mauvais ne puisse arriver.
Il y a toujours des instants privilégiés à saisir, le bonheur d'un rayon de soleil, d'une rêverie, d'un souvenir. »
Car dans cette vie presque idyllique, dictée par un mimétisme déconcertant, va survenir un grain de sable pour enrayer le mécanisme. « C'est un samedi après-midi que tout a basculé. »

Je ne vais pas dévoiler ce qu'il va arriver à nos deux amoureux timides et pudiques, mais je vous invite à lire ce petit texte au plus vite pour en savoir plus, savourer le style impeccable de Georges Bonnet, apprécier la lenteur, la douceur et la retenue des sentiments.
Dans les derniers chapitres, on reste toutefois en attente, un peu aux aguets qu'un petit truc surgisse, retentisse, vienne casser le train-train. Cependant, à bien y réfléchir, tout s'inscrit dans une logique inflexible. Comme le souligne la quatrième de couverture, « c'est grâce à un art dénué de tout artifice, comme puisé à l'émotion même, qu'il sait rendre palpitant la plus partagée des banalités et tenir le lecteur en haleine ».
Aux amateurs de sensations fortes, de rebondissements à n'en plus finir, passez votre chemin ! Ici, la monotonie revêt des couleurs chatoyantes, charmantes et pleines d'une séduction pondérée.

Le Temps Qu'il Fait - 138 pages - Janvier 2006.

1 août 2007

Le livre de Joe - Jonathan Tropper

Le_livre_de_joeDe retour dans sa ville natale de Bush Falls, Joe Goffman sait qu'il court à sa perte et se rue droit vers la guillotine. Jeune écrivain à succès, âgé de 34 ans, il vient de vivre une ascension fulgurante avec la parution de son premier roman, humblement intitulé "Bush Falls", où il racontait sa jeunesse dans cette petite bourgade du Connecticut. Or, ses révélations ont déplu, son livre a vite été taxé de ramassis d'injures impardonnables. Son retour sur les lieux du crime s'annonce sans pitié !

Pourquoi revient-il ? Cela faisait dix-sept ans que le garçon était parti, un peu en brouille avec sa famille, sa petite amie d'alors, ses rares amis, etc. Il vit désormais à New York, mène une existence futile et superficielle, bref le vide intersidéral ! S'il rentre, donc, c'est pour se rendre au chevet de son père mourant. Mais ils sont nombreux à l'accueillir avec froideur, sourire crispé et désir de lui faire payer son arrogance.

Pour ma part, j'appuie ce comité d'accueil car l'individu Goffman m'horripile au plus haut point ! J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la mise au point qu'un type lui fiche en pleine figure vers la fin du roman, je trouvais qu'elle lui pendait au nez depuis belle lurette ! C'est clair, du début à la fin, je n'ai pu m'empêcher d'être agacée par ce personnage imbuvable. Et dans l'ensemble j'ai trouvé que l'histoire était un peu cousue de fil blanc, prévisible jusqu'au bout, avec une fin "en apothéose" complètement risible. Désolée.

Pas totalement déçue non plus, j'ai parcouru ce roman sans relâche, y reconnaissant les bonnes ficelles efficaces. De l'ironie, du mordant, un peu d'humour (noir) et de l'émotion gratuite ... voilà de quoi vous divertir, vous aider à passer de bonnes heures de lecture. Mais, point transcendant non plus !

Traduit de l'américain par Nathalie Peronny - 405 pages - Fleuve noir, Janvier 2006 / 10-18, Février 2007.

  • ... euh, vous êtes déjà très nombreux à l'avoir lu, apprécié ou pas ... je vous laisse inclure vos liens dans les commentaires !  ;o)

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1 août 2007

L'emmerdeur - Elisabeth Butterfly

L_emmerdeurJ'ai accepté la proposition de l'éditeur pour recevoir ce livre d'Elisabeth Butterfly, inspiré de faits rappelant un grand scandale politico-financier, blablabla, mais "toute ressemblance avec certaines histoires récentes est purement fortuite". Qu'on le dise !
Elisabeth Butterfly a choisi la fiction pour mieux servir la réalité, après un long travail d'enquête. La présentation de l'éditeur fait même le rapprochement avec "La constance du jardinier" de John Le Carré et de "The Insider" adapté par Michael Mann...
Personnellement, en acceptant cette lecture, j'ai plus été tentée de lire un nouveau roman de l'auteur. J'ai découvert Elisabeth Butterfly avec ses premiers livres, "Lolita Go home" et "Dissection du mariage", puis "François Truffaut, le Journal d'Alphonse".
Objectivement, je ne crois pas à ce genre d'histoire qui me paraissait un peu sournoise. C'est la péripétie cauchemardesque d'un ancien journaliste devenu écrivain qui, fin 2001, met le nez dans un beau sac à embrouilles en découvrant des comptes occultes orchestrés par une banque internationale d'investissements, basée en Suisse. En mettant à jour cette sombre affaire, notre homme, Jules Wigand, s'expose à des représailles, des menaces, à la censure et aux procès interminables. La pression est tenace, elle dure des années, jusqu'en 2006.
Jules Wigand est un homme à abattre. Ce livre, raconté un peu par l'épouse, est une démonstration impitoyable des moyens mis en oeuvre pour miner un type, le rendre muet et ruiner sa vie personnelle.
Sur le fond, l'histoire se lit comme une flèche. Très bon rythme, scénario qui fait froid dans le dos, ce sont les coulisses d'un tapage médiatique qui mouille une institution et qui touche une loi tacite ("tu le sais, mais tu te tais").
Pourtant, le personnage principal de Jules Wigand n'apparaît pas très sympathique, sa soif de "vérité" est contestable, et puis zut ! cela fait un peu trop écho à une affaire récente qui me barbait déjà dans les journaux, donc je préfère m'en éloigner. Et puis, je n'ai pas retrouvé le style de l'auteur qui avait su me plaire dans ses débuts.
Dommage. Bon livre, mais tendance paranoïaque inutile, à mon goût. A considérer comme une sombre intrigue des coulisses du pouvoir.
PS : Et je n'aime pas le titre !

Editions Florent Massot - 260 pages - Avril 2007.

31 juillet 2007

La chambre des morts - Franck Thilliez

Chambre_des_mortsUne nuit de décembre, dans la région dunkerquoise, deux potes un peu pétés d'alcool décident de tagger des locaux avant de rouler à toute berzingue, phares éteints, dans la zone industrielle.
En chemin, la voiture heurte un corps. Amoché et zigouillé net, l'inconnu avait près de lui un sac rempli de billets. Pas moins de deux millions d'euros en coupures de cent !
L'aubaine pour ces deux fauchés, licenciés de leur job d'informaticiens et qui pointent au chômage depuis des mois.
Alors Vigo et Sylvain prennent la décision de garder les sous, de planquer le corps et de rentrer chez eux sans rien dire de cette horrible mésaventure.
Cependant, cet acte inconsidéré sera aussi la déclaration de mort pour une petite fille aveugle, retenue en otage par un monstre ignoble. Et bientôt, une autre fillette va être enlevée.
S'agit-il d'une signature macabre par le même tortionnaire ? Et nos deux lascars du début, pétris de remords seront-ils ?
Voici en quelques lignes la recette du polar français qui n'a pas à rougir car dans le genre thriller implacable le Monsieur se pose là ! Franck Thilliez est un grand malade du bocal ! Où puise-t-il cette inspiration ? Ambiance morbide, misère humaine et sociale, paysages rigoureux ... "La chambre des morts" a l'avantage d'être efficace dans son genre mais incroyablement inquiétant dans un autre sens.
Beaucoup de noirceur, des âmes putrides, une atmosphère glauque, une enquête nébuleuse, et pourtant le lecteur est entraîné du début à la fin. Le personnage de l'inspectrice Lucie Henebelle reste toutefois sympathique et touchant, c'en est presque un soulagement dans ce tas d'immondices !
On sort de cette lecture soulagé d'être à la fin. Vivant.

Le passage, 2005 - Pocket, 2006 - 340 pages.  Cet ouvrage a reçu le prix des lecteurs Quais du polar.

30 juillet 2007

Toutes ces vies qu'on abandonne - Virginie Ollagnier

Toutes_ces_vies_qu_on_abandonneDécembre 1918, Annecy. Claire, 18 ans, jeune infirmière et novice, porte son assistance au professeur Tournier à l'hôpital d'aliénés où est reçue la plupart des soldats rentrés de guerre. Les blessures sont lourdes, pas seulement les plus visibles, mais surtout celles qui sont tues, comprimées et qui brisent en mille morceaux les êtres devenus des morts vivants.
Ah non ! Rassurez-vous, l'histoire n'est pas sanguinolente, pas compliquée ni démoralisante. Loin de là ! Car parmi les nouveaux patients, un soldat inconnu attire l'attention de Claire. Il est prostré, muet, mystérieux. On ne sait rien de lui et cette détresse touche profondément notre jeune novice.
Prête à prononcer ses voeux pour devenir religieuse, Claire commence de plus en plus à se questionner sur son engagement, sur ses croyances et ses motivations. Face à la misère humaine, ravagée par la bêtise de la guerre, la jeune femme voit sa foi sérieusement ébranlée. En tant que fille de Dieu, elle est prise à parti par des hommes bouleversés dans leur destin.
La faute à personne, et pourtant...
Claire s'applique donc à sortir l'inconnu de son mutisme. A l'aide de douceur, de massages, de patience exemplaire et d'une intuition remarquable, elle va parvenir à diagnostiquer le traumatisme de ce soldat.
Parallèlement, s'écrit dans le texte le monologue intérieur de cet individu, qui ouvre ainsi au lecteur une nouvelle fenêtre pour cerner le personnage.

Enfin voilà ce qu'on peut en dire. Comme moi, peut-être allez-vous penser instinctivement au Patient Anglais de Michael Ondaatje... Mais la lecture du roman de Virginie Ollagnier vous donnera finalement un aperçu tout à fait différent. Il s'agit plus ici d'un portrait attachant d'une jeune femme face à de nouveaux choix dans sa vie, exacerbés par cette rencontre improviste.
A vrai dire, j'ai beaucoup aimé toute la première partie du roman. J'y ai trouvé de l'acuité et de la sensibilité, de la délicatesse dans le portrait de la jeune infirmière. Cette dernière va avoir des discussions très intéressantes sur le désir.
De plus, ce n'est jamais glauque, en dépit du climat hivernal et de la situation post-armistice. Pourtant mon intérêt a un peu flanché en fin de partie, de façon incompréhensible.
Car "Toutes ces vies qu'on abandonne" n'en reste pas moins une lecture enrichissante, notamment sur le sujet des débuts de la psychiatrie et les pathologies. J'ai lu en critiques qu'on comparait également ce livre à celui de Marc Dugain "La chambre des officiers" à propos des soldats et des vestiges de la guerre.
Très belle écriture, classique... à tenter !

Liana Levi - 280 pages -

30 juillet 2007

Chante Luna ~ Paule du Bouchet

Paule du Bouchet se révèle une jolie romancière pour la jeunesse : c'est déjà son deuxième roman que je lis d'elle et qui traite du délicat sujet de la guerre. Dans ce dernier ouvrage, intitulé "Chante, Luna", elle donne voix à une jeune juive prénommée Lulla, dont le magnifique timbre rappelle le clair de lune limpide et mielleux. Encore enfant, Luna se verra précipitée vers l'âge adulte lors de l'invasion des troupes allemandes dans Varsovie et le cantonnement de tous les juifs du pays dans le ghetto de Varsovie. Très délicatement, la jeune fille va dérouler le fil des événements, son quotidien au sein de l'effroi, de l'horreur, de la peur et des menaces grandissantes. Malgré la disparition de ses proches, Luna tentera de garder l'espoir grâce au chant. "Chante, Luna, chante !" comme lui ordonnent son père, sa grand-mère et ses compagnons d'infortune.
Paule du Bouchet réussit un pari sensible : traiter d'un chapitre douloureux sans ambages et sans pathos. Délivrée d'une manière parfois édulcorée, l'extermination du ghetto juif est toutefois révélée dans toute son horreur et son invraisemblance. L'auteur traite également du mouvement de résistance mise en place au sein du ghetto et qu'on aurait tendance à mettre en berne ou réduire à quelques lignes.
"Chante, Luna" se résume à une magnifique ode à l'espoir au-dessus du misérabilisme, à la vie après la mort et à l'amour par-delà les limites. Etonnant, épatant, ce petit livre est à conseiller aux jeunes lecteurs et à un public large. Ne pas hésiter !

juillet 2009

30 juillet 2007

Blog au ralenti

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