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Chez Clarabel

24 août 2007

Hors Jeu - Bertrand Guillot

Hors_JeuJean-Victor Assalti est un conquérant, un vainqueur, un Dominant. Diplômé de sa grande Ecole, il a connu une ascension fulgurante dans une boîte de com avant la chute libre en Septembre 2001. Depuis, le jeune loup pointe au chômage, renâcle et préserve un sourire Colgate auprès de ses amis tous plus brillants les uns que les autres, mais sentant bien la distance se tracer.

Par l'entremise d'un camarade, JV répond à une annonce pour un casting de jeu télé. C'est une idée sordide, un chapitre vu et corrigé du Dominant parmi les Dominés, ainsi considère-t-il sa position au coeur de la culture "populaire", la "culture plouc" !
Mais plus qu'une blague, ce pari va devenir un challenge crucial pour la carrière de JV. Collectionnant les entretiens avec les DRH, les chasseurs de têtes, épluchant toutes les annonces de job mais ne glanant toujours rien de concret, notre Jean-Victor commence à se ramollir, se voit expulser du Cercle d'Or et s'essoufle dans les soirées VIP où les conquêtes sans lendemain lui donnent la nausée. Notre loup se blinde, s'arme du Quid et du Petit Larousse et bûche comme un fou pour le face-à-face de SA vie !

Risible ? Ridicule ? Curieux ? « Hors Jeu » est le premier roman qui va vous convier dans les coulisses des jeux télé (Rappelez-vous « La Cible » qui a remplacé la cultissime « Pyramide » sur France 2 !), et ce faisant, suivre l'entreprise d'un Rastignac des temps modernes, chassé de son sérail, et farouchement déterminé à reconquérir sa place au soleil.
L'aventure est très, très drôle. Cependant, si l'attitude branchouille vous horripile, mieux vaut vous avertir du potentiel conflit se profilant à votre horizon de lecteur.
« Hors Jeu » met en scène un fier spadassin au comportement lamentable. Son regard dans l'arène du jeu télé est aussi cinglant que dans la position du quémandeur d'emploi, du séducteur à charge d'esbroufe ou du petit-jeune-qui-en-veut.
Méchant mais irrésistible, « Hors Jeu » est à l'image de son Jean-Victor Assalti. Insultant, mais angoissé. Intriguant, mais pathétique. Ce n'est pas le énième roman d'un trentenaire qui débarque dans l'édition et use des artifices d'usage pour attirer les spotlights, non ! C'est une lecture convaincante et pétillante, de même qu'elle n'hésite pas à irriter. Cerise sur le gâteau : l'auteur (Bertrand Guillot) nous dote d'humour acerbe et de cabotinage pour une autre idée de romance.
A suivre !

Le Dilettante - 280 pages - En librairie le 24 Août 2007 -  En savoir plus - Couverture : Atelier Civard .

{ Et derrière ... on découvre : Second Flore ! Félicitations à lui ! Et bon vent pour la suite des aventures ! ;o) }

** Rentrée Littéraire 2007 **

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24 août 2007

Il ne vous reste qu'une photo à prendre - Laurent Graff

Il_ne_vous_resteDepuis la mort de la mystérieuse M., Alain Neigel n'a plus touché à son appareil photo, un Mamiya 35 mm de bonne tenue. Cela fait maintenant vingt ans.
Alain partage aujourd'hui sa vie avec Clara et accepte de l'emmener en week-end à Rome où ils descendent à l'hôtel Fontana, en face de la fontaine de Trevi. Fait exceptionnel, mais qui s'explique (cf. le roman), Alain a ressorti son Mamiya de ses placards et le porte en bandoulière dans les rues romaines.
Un jour, un homme en imperméable beige l'aborde, lui prend son appareil et le fixe droit dans les yeux au moment de le lui rendre. Gravement il lui dit : « Il ne vous reste qu'une photo à prendre » et lui tend sa carte avant de s'éclipser.
Perplexe et chamboulé, Alain va décider de rester à Rome pour dénouer cette étrange affaire.

Car si l'histoire au début paraissait simple et claire, elle va vite devenir étrange, improbable et captivante. « Il ne vous reste qu'une photo à prendre » est un jeu qu'on croirait grotesque, mais qui réunit en fin de compte cinq personnages dans une « réalité théorique, constituée d'échantillons représentatifs, de signifiants génériques ». Livrés à eux-mêmes, ces hommes et femmes doivent prendre LA dernière photo, celle qui compte, celle qui solde.
« Derrière chaque photo, par-delà le plaisir et la joie, il y a la peur, peur du temps qui passe, de sa fugacité, peur de voir puis ne plus voir, vivre puis ne plus vivre, avoir vécu et n'en avoir nulle trace démonstrative, nul souvenir tangible ; derrière chaque photo, il y a la peur de mourir, et la preuve de notre mort. »  (...)
« Les photos sont des actes manqués, des paroles sous silence, des baisers refoulés, des sourires figés, des yeux qui se ferment. »

Ce roman semi-étrange aux accents fantomatiques n'est pas une hallucinante aventure aux confins de la quatrième dimension ! Cela pourrait simplement s'apparenter au parcours initiatique d'un homme qui porte le deuil depuis des années et qu'un jeu fantasque va ramener vers la lumière éclatante du flash. (Jouons avec les mots ! ...)
Avant d'en savoir un peu plus, il est très, très bon de fabuler sur cette rencontre avec l'homme à l'imper beige - Méphisto dans sa tenue de camouflage, en opération de « repérage ». Car, comme sous l'effet d'une baguette magique, l'histoire prend un tour plus sombre, un peu inquiétant.
On pensait suivre la logorrhée d'un type ironique et au sens de l'humour décadent. On se plantait ! Finalement Laurent Graff est un virtuose qui manie à sa guise la crédulité de ses personnages et de son lecteur. Tous dans le même sac, à bord d'un minibus de couleur marron. (Les participants de ce jeu ont tous des rôles atypiques !)
Ce dilemme de la dernière photo devient un challenge de « sauve-qui-peut » pour ces héros malgré eux. Ils vont comprendre que derrière ce geste faussement anodin se trouve une vérité plus amère et terrible.
Vous désirez en savoir plus ? Car oui, la lecture en vaut vraiment le coup ! N'hésitez donc pas à franchir la frontière de cette couverture aux allures de yin et de yang !

Le Dilettante - 155 pages - Août 2007 - Couverture : Atelier Civard.

** Rentrée Littéraire 2007 **

23 août 2007

A l'abri de rien - Olivier Adam

Abri_de_rienMarie est maman de deux enfants, Lise et Lucas, mariée à Stéphane, chauffeur de bus. C'est son amour de jeune fille, à deux la vie n'a pas toujours été rose mais ils ont réussi à se construire un petit nid douillet, avec cette envie d'y croire.
Ils ont choisi ce pavillon dans un lotissement entouré de voisins, jeunes comme eux, menant la même existence. Un bon départ, pense-t-elle. Mais très vite Marie est anéantie par le néant de son existence. Elle ne travaille plus, elle a perdu son job de caissière au supermarché, elle sombre dans la neurasthénie, n'a plus le goût de son quotidien, tout juste conduit-elle ses enfants à l'école.
Tout glisse, tout lui est insensible.
Et puis un jour, elle est face à la misère des "kosovars", les réfugiés pétris de froid, de faim et de peur dans les rues de la ville, attendant un sauf-conduit pour s'échapper et rejoindre l'Angleterre. Marie s'engage auprès de bénévoles pour leur venir en aide, prenant de plus en plus d'implication dans cette voie.
A tel point que Marie finit par délaisser sa famille. Elle la met de côté, oublie ses enfants, rentre tard dans la nuit. Ce qu'elle vit auprès des clandestins lui noue le ventre, ce qu'elle comprend des autres volontaires la touche également.
Ce qui va suivre a du mal à trouver son cheminement, parce que c'est une suite précipitée de cataclysmes à petite échelle. Une chose est sûre : Marie est complètement perdue.

Parce que c'est un roman écrit par Olivier Adam, lui seul capable de me faire lire le bottin, j'ai plongé tête baissée dans ce livre. Car à vrai dire, le thème ne me plaisait pas du tout.
Mes craintes se sont confirmées au fil des pages, tant l'ambiance redoutée est là, poisseuse, encombrante, flippante et insupportable. Ce qui sauve le récit de tout abandon, c'est bien entendu qu'il soit si bien écrit. Olivier Adam a ce don pour écrire la misère, le moral à zéro, la dépression, la folie émergente et la noirceur absolue ... tout en restant saisissant. Etrangement captivant.
Lectrice inconditionnelle de l'auteur depuis des lustres, j'avais de plus une certaine curiosité de le lire dépeindre la ville où j'ai grandi. Mais quelque chose pêche. J'ai trop ressenti le dénuement et les souffrances amères des êtres qui tentent de garder la tête hors de l'eau. C'est sinistre, oui. Le reflet d'une réalité affligeante ? Plus délicat.
Je sais bien que l'auteur s'est rendu trois ans dans cette ville côtière aux portes de l'Angleterre et a pu capturer la dimension à sa juste mesure. Alors pourquoi je ne retrouve pas dans ce livre ce que je pensais connaître comme ma poche ? Du moins, ce n'est pas bien grave non plus.

L'histoire me touche, mais elle me dérange aussi. Marie et son malaise n'ont pas su m'émouvoir, pas comme j'aurais aimé. Mais le rapport est plus vicieux, car malgré le détachement et l'agacement qu'il inspire, le monologue de Marie m'a envoûtée. J'ai été hypnotisée par son aventure, exaspérée et malmenée, pourtant la fin m'a chavirée.
Ce n'est donc pas pour moi le meilleur roman d'Olivier Adam, mais on ne peut être aveugle et sourd à ce qu'il nous raconte. Parce qu'il a le talent pour l'écrire aussi.
A voir, donc.

Editions de L'Oliver - 218 pages - En librairie le 23 Août 2007.

** Rentrée Littéraire 2007 **

22 août 2007

Le contemplateur - Stéphane Héaume

le_contemplateurMonsieur Combes est un libraire âgé, maniaque et mystérieux. Son crime est d'aimer les garçons, jeunes et beaux, et de les employer comme commis dans sa boutique.
Depuis quelques semaines, on n'a plus de nouvelles de Théo qui travaillait pour lui. Il a disparu du jour au lendemain, l'enquête de la police n'a rien conclu. Pour le remplacer, Combes a donc ouvert sa porte à Anton, un autre jeune garçon à la beauté saisissante.
Mais un impératif s'impose : il faut qu'il porte une salopette de couleur bleue, comme son prédécesseur. N'en déplaise à la mercière Evangéline Agrobis.
La frustration aidant, les rumeurs les plus folles vont courir. A Morghor, petit village noyé par la neige, il n'y a pas que le froid qui soit redoutable.
"Le contemplateur" avec son allure baroque est un roman envoûtant, au charme puissant, aidé par la figure énigmatique du libraire Combes. Le monde des livres est ici un peu en retrait, car c'est surtout autour du vieil homme que l'intrigue se creuse.
A-t-il des intentions pernicieuses ? Est-il l'homme qu'on prétend qu'il est ? Est-il coupable du crime dont on l'accuse ? Car effectivement un garçon est mort, la nuque brisée, et Combes a agi au plus vite, sans réfléchir, en cachant le corps dans sa cave.
Etrange, vraiment...
L'atmosphère hors du temps apporte un attrait particulier à la lecture, encore plus que la découverte du crime. Et puis, le style de Stéphane Héaume est toujours sombre et inquiétant, il captive littéralement. C'est juste regrettable que la fin soit précipitée et plonge le lecteur dans les abysses du doute.
A découvrir !

Anne Carrière - 182 pages - En librairie le 22 Août 2007.

Couverture : passemoilesel.com

** Rentrée Littéraire 2007 **

Mon avis sur "Le fou de Printzberg" , roman du même auteur (bientôt disponible en poche)

Extrait :   

«  Il y a un mois qu'Anton est là, avec ses yeux d'argent où brillent ses vingt ans, un mois que sa présence, son silence, ses absences, libèrent le pénitent d'une souffrance ardente. Car Combes ne gémit plus ; ses désirs l'ont quitté avec délicatesse, discrètement, ne laissant au vieil homme que la grâce naissante d'une fascination. Oui, il aime. Mais c'est une âme qu'il aime, au lieu d'aimer un corps. Il n'aura fallu que quelques nuits pour que s'opère l'impossible glissement. Pas de révélation. Simple constatation. Il y a là comme une plénitude de vie : l'abondance d'un bonheur repentant, d'un bonheur qui a mauvaise conscience d'avoir papillonné et qui revient le soir pour se faire pardonner.  »

20 août 2007

Le chat dans la gorge - Colette Pellissier

le_chat_dans_la_gorgeSublime premier roman !
Colette Pellissier trace le portrait d'une famille, un couple avec trois enfants, dont la vie semble ordinaire.
Il y a cet homme, affairé et tête en l'air, qui se rue chez une fleuriste pour l'anniversaire de son épouse et sent le trouble gagner toutes les parcelles de son corps devant le sourire constellé d'une miette de chocolat de la vendeuse.
Les deux garçons font du judo, cérémonieusement. Mais l'aîné se lasse et exige du cadet de mentir au moniteur pour excuser ses absences. Un mot de trop et l'orage gronde dans la cuisine...
La petite dernière, Mouna, n'aime pas rester seule dans sa chambre. Et puis, elle veut un chat à tout prix. Ses parents refusent et même le Père Noël lui offre un ... hamster !
Un chat, c'est mauvais pour Maman si elle attend un bébé dans son ventre. Car l'homme en voudrait un quatrième, un tout petit minuscule bébé, comme il dit.
Elle hésite, puis consent. Mais dans le même intervalle, elle découvre l'impensable et la petite famille sombre.

Chronique familiale, douce-amère et ensorcellante. Ce roman est bref, seulement 80 pages, décoré de chapitres aussi subtils qu'un recueil de nouvelles à parcourir.
On découvre dans « Le chat dans la gorge » une formidable aisance à parler du commun, sans sombrer dans l'ennui. La plume est belle, émouvante. On ne se lasse pas de tourner les pages de cette petite perle, découvrant sans cesse un éclairage nouveau sur tel ou tel personnage.
Au coeur de cette comédie, les protagonistes ne sont ni plus ni moins familiers. Leurs émotions nous touchent, leurs mensonges, leurs silences et leurs larmes aussi.
« Comment réchauffer les mots et les caresses, comment réconcilier l'élan qui la pousse à nouveau vers lui, et la morsure encore vive de la cicatrice qu'il a laissée en elle ? »
Très habilement, Colette Pellissier nous évoque ce sentiment de trahison, souvent difficile à panser, et qui bouleverse tout un foyer. Mais comme le souligne la quatrième de couverture, « d'accrocs en ravaudages, l'étoffe familiale se réinvente sans cesse ».
Et l'idée du titre est également un puits d'intelligence, et il faudra au lecteur un peu d'intuition pour en comprendre le magnifique sens !
A découvrir !!!

Editions Delphine Montalant - 80 pages - Août 2007

** Rentrée Littéraire 2007 **

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17 août 2007

Poids léger ~ Olivier Adam

Progressivement je lis tous les livres d'Olivier Adam et je ne cesse d'être séduite et touchée par l'auteur et son style imparable. Sûr, ça fait mal, ça casse, ça blesse et c'est d'une infinie tristesse, d'un profond désarroi. Dans "Poids léger", Antoine, le narrateur, est un paumé de première classe : au bout du rouleau, à bout de nerfs, à fleur de peau, pour ne pas dire au bord de la dépression. Antoine vit dans un présent qui ne lui donne plus du tout le moral et l'abat de jour en jour. Lui se souvient avec douleur des jours heureux avec ses parents et sa soeur qu'il a adorée. Aujourd'hui, ses parents sont décédés, il doit d'ailleurs vider la maison du père avant la remise des clefs aux nouveaux propriétaires, il vivote auprès d'une société de pompes funèbres et broie du noir à enterrer des inconnus. Sa soeur s'éloigne de plus en plus. Lui se défoule à la boxe. Et la tension du roman va crescendo : on accompagne Antoine au plus profond de son désarroi, on assiste à sa débâcle et on aimerait qu'il s'en sorte, mais bon ...
C'est encore un très bon livre, que voilà. L'auteur m'enchante, livre après livre. Jamais déçue. Tout le temps bouleversée. J'apprécie toute la poigne que dégage son écriture, son coup de griffe et ses coups au coeur. Du bon boulot !

août 2004

17 août 2007

Les bois dormants - Fabienne Juhel

Les_bois_dormantsElle n'était encore qu'une enfant quand, lors d'une fête foraine, la petite s'est perdue, recueillie par un homme à la peau noire et "délivrée" à grands coups de fracas et cris retentissants par la police.
Ce qui a suivi, pour elle, c'est l'habitude de se perdre. De son plein gré. Or, trente ans plus tard, la narratrice apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur au cerveur, qu'on lui donne six mois à vivre et qu'un coma profond sera son antichambre vers la mort.
Plongée dans ses "bois dormants", la jeune femme rêve et revit ses contes de petite fille. Autour d'elle, les infirmières lui lisent des histoires, Michel son compagnon lui apporte des fleurs, cachant aux enfants le drame de leur maman, censée "à la cueillette des mûres".

Ce livre n'est pas éprouvant, accablant de douleur et comprimé de larmes. Même si le sujet latent concerne la maladie, le roman demeure " sauf ". Car Fabienne Juhel, qui signe là son deuxième roman, a une astuce pour éviter le mélo : elle use et abuse des fables pour enfants, en décore son propos de manière parabolique, elle crée un monde onirique, mêle le réel aux songes.
C'est très joliment écrit.
Et puis, bien entendu l'histoire est touchante. Comment ne pas s'attendrir face à cette femme qui a fait de la perte une "imparfaite manie", un art calculé et requis avant d'être définitif ?
J'avais déjà lu son premier roman "La verticale de la lune" mais je n'avais pas été embarquée dans son univers. Cette fois, passant sur les premières pages stupéfiantes, j'ai été happée par cette jolie fantaisie, ce métissage de fantasmes et de réalités. Où on y découvre aussi une relecture des fables enfantines, une révision de nos cauchemars qui apparaissent soudain poétiques et séduisants.
A tenter !

Editions du Rouergue - 158 pages - En librairie le 17 Août 2007 -

** Rentrée Littéraire 2007 **

Mon avis sur " La Verticale de la lune "

16 août 2007

Le Crocodile rouillé - Dominique Louise Pélegrin

le_crocodile_rouilleOn leur donne le surnom de la Grande Couvée car dans cette famille ils sont huit enfants : Gabrielle, quinze ans, Emmanuel, treize, et Ariane, onze ans, les jumeaux, Paul et André, autrement dit Melchior et Balthazar, neuf ans, Jeanne, sept ans, Inès, quatre ans et Denis, le bébé, presque deux ans. "Les autres l'appellent Roger parce qu'ils le détestent. Certains rêvent de s'en débarrasser, surtout les nuits où il hurle, réveillant tout le monde".
Le ton est donné. Beaucoup d'humour, de facétie et une tendresse cachée derrière les chamailleries, les parties de cache-cache, les langages inventés, les jeux de massacre. Non, jamais rien de sérieux !
Pour gouverner tout ce joli monde, il faut faire appel au chef de la troupe, leur père, qu'on a baptisé le Crocodile rouillé, une image vite intégrée à leur paysage, digérée, pour ainsi dire.
Toute cette famille nombreuse a suivi l'autorité paternelle pour une mission dans un pays étranger. Cela risque d'être long, surtout qu'ils ont strictement l'interdiction de sortir, de bouger une oreille et doivent appliquer à la lettre la liste des corvées sans moufter.
Bien entendu, ce sont toujours les plus grands qui trinquent.
Les petits, eux, ont la veine de se perdre. Encore qu'il n'est pas toujours aisé d'être traité de bébé, qu'on cherche sans cesse à ratatiner et qu'il faut brailler pour changer les couches et les fesses trempées.
Beurk.
Comble de tout, les joyeux parents annoncent à la tribu la venue prochaine d'un neuvième bambin !
Rien à dire sur ce livre, sauf qu'il est très, très drôle, qu'il apporte une bonne bouffée d'oygène (et que ça fait du bien entre deux, trois bouquins un peu sévères). Laissez-vous surprendre, ce n'est pas un livre impératif, c'est juste distrayant. Et aussi, ce livre m'a quelque part rappelé la famille des Jean-quelque chose de Jean-Philippe Arrou-Vignod (en Folio junior). (En savoir plus ? Cliquez ici ! )
Au programme, donc : "Le Crocodile rouillé" de Dominique Louise Pélegrin est une chronique familiale attachante, désopilante et tout à fait sympathique. Lecture savoureuse. A tester !

Belfond - 260 pages - 1er roman - En librairie le 16 Août 2007.

** Rentrée Littéraire 2007 **

13 août 2007

La pochothèque de fin d'été ... En poche ! #6

Non ! Les vacances ne sont pas encore finies. Et ce n'est pas encore totalement la Rentrée, même si plane dans l'air l'avant-goût des 700 ouvrages à paraître (1ère envolée à surveiller dès le 16 août, à noter ! ) pour l'événement culturel de la saison. ;o) 

Ce billet va se pencher vers les titres à paraître en format poche. Car une belle moisson s'annonce aussi de ce côté-là ! (Encore une fois, je m'attarde sur les livres que j'ai personnellement lus et appréciés ...) Attention, dans l'ensemble, ces titres ne paraissent pas avant la fin du mois !

Chez 10-18 :

Ceci n'est pas un roman - Jennifer Johnston : Il y a trente ans, Imogen apprenait la mort de son frère Johnny, porté disparu après être parti nager en mer. C'était un nageur émérite, aussi Imogen a toujours refusé de croire en sa disparition tragique. Envoyée dans une clinique, la jeune fille est incapable de parler. Non, elle n'est pas folle, juste secouée.  Elle va s'engager dans l'écriture et raconter l'histoire de sa famille. Pour cela, elle va fouiller dans les placards, trouver des lettres d'une arrière-grand-mère, lire le journal de son père, se rappeler l'année 1970 où tout a basculé quand Johnny a refusé de poursuivre son entraînement de natation, avec l'arrivée de son camarade allemand Bruno, et les comportements étranges de leur mère Sylvia et la mystérieuse mais aimante amie Mathilde. Le roman va donc se construire comme un puzzle, on y découvre les acteurs de cette tragédie familiale jusqu'au dénouement dans les dernières pages. Foncièrement captivant, après un début balbutiant.

Chez J'ai Lu :

Le cri - Laurent Graff : Le narrateur est péagiste sur une autoroute qui est de moins en moins fréquentée par les automobilistes. Les gens fuient, un drame est survenu mais le narrateur n'en a ni connaissance ni franchement conscience. Autour de lui, gravite une faune étonnante : un gendarme, des auto-stoppeurs, une infirmière et un SDF avec ses deux chiens. Un vol a eu lieu, un cri a retenti, ils sont peu à y survivre. "Le cri" a été inspiré à Laurent Graff après le vol du tableau d'Edvard Munch qui porte le même nom. Il évoque une fin du monde, la fin d'un homme et papillonne d'allégresse dans un univers un tantinet fantasmagorique. C'est très rapide à lire, le personnage nous embarque aussitôt dans sa quête vers la véracité. Et la fin du roman apporte des solutions qui relève le niveau d'une histoire qui parfois empruntait des chemins alambiqués. Plaisant, donc.   

Chez Pocket :

Pissenlits et petits oignons - Thomas Paris : Koulechov est un croque-mort original. Dans son métier, pour égayer ses instants morbides, il décide de connaître "ses" morts afin d'écrire au moins quatre pages de leurs histoires personnelles. Koulechov s'improvise écrivain et rend ainsi âme aux disparus. Un jour il s'occupe du cas de son quatre mille deux cent vingt-quatrième "client" : Emile Lécuyer. Mais ce sont deux femmes qui entourent ce cadavre, Eva Rouvière et Anne-Marie Lécuyer, la maîtresse et l'épouse, semble-t-il. Et l'histoire commence sur le trajet pour inhumer le corps, un pistolet braqué vers Koulechov ! Qui, quoi, comment, pourquoi ? Le lecteur s'en pose des questions et Koulechov, en digne et humble narrateur, déroule le fil de son histoire. Roman très drôle, glacial et inquiétant, assez cynique par certains aspects comme la comédie des moeurs légères. Koulechov est un personnage affable, qu'une histoire, simple en apparence, va paralyser et emmêler les pinceaux. D'ailleurs, la conclusion s'avère étrange, dérangeante et révise le roman entièrement. A goûter !

Chez Points :

Mangez-moi - Agnès Desarthe : Voulant tourner la page d'un passé en lambeaux, Myriam a décidé d'ouvrir un restaurant, le Chez Moi, un joyeux bordel de couleurs, d'odeurs et de saveurs. On y rencontre aussi des étudiantes en philosophie, un saint-bernard dégingandé mais indispensable, un fleuriste amoureux, des rêves hallucinatoires, une bibliothèque nomade, et des notes de musique... Mais derrière les délices, se cachent aussi les peines, les doutes, les questions. Les amours bancales, jamais banales. Bref, tout bonnement enivrant, parfumé d'odeurs alléchantes, sensuel, envoûtant, féérique et chimérique, un roman à dévorer.

A surveiller :  Le baiser dans la nuque, de Hugo Boris (Pocket) ;  Extrêmement fort et incroyablement près, de Jonathan Safran Foer (Points) ; Mémoires de porc-épic, d'Alain Mabanckou (Points).

N'hésitez pas à compléter cette liste avec vos propres suggestions !

A bientôt les lecteurs !

 

En bonus :

 


Les Cerfs-Volants

(Parce que Marilyn met son grain de sel ... écoutez ! )  ;o)

 

Retour prévu le 21 / 08 !  ... :))

7 août 2007

**** Blog au soleil ****

IMGP4637

A bientôt, les lecteurs !

Et un peu de musique, on clique !

( Quelques messages sont pré - enregistrés pour les jours prochains ... )

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