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Chez Clarabel
10 octobre 2013

“Il y avait tant de choses que je ne comprenais pas dans ce monde étrange (...), j'avais débarqué sur une autre planète.”

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Suite des Malheurs de Millie Plume, cette nouvelle vie s'ouvre bravement sur une scène de cris, de larmes et de séparation. Il n'est nullement écrit que la félicité serait un droit chez notre petite Millie. Elle voit donc sa mère partir de l'Hôpital des Enfants Trouvés, malheureuse et désespérée. A 14 ans, elle doit aussi se prendre en charge et accepter un poste de servante chez un écrivain de livres pour enfants. Millie Plume est à moitié consolée, car sa rencontre avec l'homme ne lui laisse qu'une amère impression.

Et puis elle est convaincue de ne pas être faite pour ce job, elle s'insurge même contre le système de classes mais l'époque n'est pas à la révolution. Pour l'instant il lui faut se taire, plier l'échine et frotter le plancher au risque de s'user les mains. Le soir, seule dans sa petite chambre, avec son bout de chandelle, elle écrit des lettres pour sa maman ou son frère Jem, elle espère toujours trouver une solution et croit en un avenir meilleur.

Elle vient aussi de rencontrer Bertie, un garçon boucher drôlement sympathique. Leur relation est croquignolette, ponctuée de rendez-vous dominicaux où ils butinent joyeusement. C'est vraiment mignon, même si cela place Millie dans une situation inconfortable, car Jem occupe toujours une place très importante dans son cœur. Elle pense qu'en le revoyant, cela pourrait lui éclaircir les idées ! En attendant, les choses se compliquent lorsqu'elle confie ses Mémoires à son employeur, qui va pomper toutes ses idées comme un mufle, après quoi Millie éclate de colère.

Ce deuxième tome réserve à notre héroïne rousse et flamboyante son lot d'épreuves qui rendent compte des duretés de l'époque (victorienne), avec la condition des femmes, des malades et des enfants contraints au travail ingrat. Heureusement Millie fait montre d'un aplomb et d'un optimisme à tout crin. Elle est même prête à jouer les sirènes pour ne pas mourir de faim, ou refuse d'être arnaquée par une pseudo experte en spiritisme qui abuse de la détresse des gens pour se remplir les poches.

Bref, Millie est une jeune fille épatante. Ses aventures sont souvent remplies de belles rencontres, de coups durs et de rebondissements. Un troisième tome va conclure cette fabuleuse histoire, qui nous captive dès les premières pages.

Une nouvelle vie pour Millie Plume, par Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse, février 2013 - traduit par Alice Marchand - illustrations de Nick Sharratt
Illustration de couverture : Anne Simon - Le 1er tome est disponible en format poche, Folio junior.

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7 octobre 2013

“Un seul instant peut tout déclencher, une fraction de seconde suffit à changer le cours d'une vie...”

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L'histoire s'ouvre sur un massacre, dans une jungle amazonienne, en 1974 : des Blancs contre des indiens. Toute une tribu est effacée de la carte, à l'exception d'un seul survivant, celui qu'on nommera Ultimo. Une trentaine d'années plus tard, une adolescente de 14 ans s'inquiète pour la disparition de sa mère, partie en mission au bout du bout du monde, dans cette région qu'on nomme Itawapa.

Anthropologue, Juana Zabrosky est responsable du territoire indigène. Elle n'a pas donné signe de vie depuis plus d'un mois, sa fille Talia alerte la police et mobilise le jeune inspecteur, Agusto Agustino, qui accepte de partir avec elle sur la piste de la disparue. Son grand-père aussi sera du voyage, Jesus Gilhem, surnommé le Vieux, un medium alcoolique et à l'esprit dérangé.

Sur place, notre trio va plus que découvrir les raisons du départ inexpliqué de Juana, il se frotte aux mystères de la jungle, aux anciens cauchemars qui se réveillent, au passé qui renaît de ses cendres, à l'éternel recommencement, car une nouvelle équipe de forage a investi la jungle d'Itawapa. On découvre alors une autre facette du Vieux, sans grand étonnement non plus, car l'histoire étire son fil sans le moindre accroc.

On a depuis longtemps deviné le fin mot de l'histoire, on a lu entre les lignes et compris le poids des secrets de famille et autres révélations, mais ce n'est pas ce qui compte non plus. Cette lecture est belle, tout simplement. Elle est pleine de charme et de poésie, elle est envoûtante et elle nous captive d'entrée de jeu. C'est un fabuleux roman, saisissant et poignant.

Itawapa, par Xavier-Laurent Petit (Ecole des Loisirs, janvier 2013)
photographie de couverture : Feux de forêts au sud de Santarém, défrichement des terres pour l'agriculture, Brésil, 2006 © Alex Webb/Magnum Photos.

3 octobre 2013

❅❅“C'était l'hiver. Il neigeait. Une petite fille était perdue dans les bois. Et il y avait...un loup.”❅❅

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Orpheline, sans le sou, Sophie Smith vit en pension dans une école privée à Londres. A l'approche des vacances, ses amies et elle sont invitées à se rendre en Russie pour rencontrer la princesse Volkonski. Cette dernière occupe un palais d'hiver, en rase campagne, dans la région de St-Petersburg. L'endroit est féérique, même s'il porte encore les stigmates des vieilles querelles politiques et des tragédies familiales. Sophie est, pour sa part, avide d'aventures merveilleuses. Elle tombe sous le charme de cette princesse au charisme ravageur - si énigmatique, mais envoûtante. D'autres mystères entourent les lieux, dont la forêt qui sert de refuge à une meute de loups. Chaque nuit, leurs hurlements hantent les rêves de Sophie qui se sent de plus en plus perdue, mélangeant la réalité et la fiction. Elle ressasse aussi des souvenirs de son père, qui avait coutume de lui chanter une même berceuse ou aimait lui raconter des légendes lointaines. Comment expliquer ces soudaines réminiscences, sinon qu'elles sont ravivées par le décor qui l'entoure et lui fait tourner la tête ?

Son histoire s'éclairera à l'aube de révélations éclatantes, qui surviendront dans les derniers chapitres. Mais n'imaginez surtout pas que celles-ci vous surprendront plus que de raison, car finalement la trame romanesque est toute simple et évidente. C'est finalement dans la forme et son décor que l'histoire est attachante. On baigne dans un cadre idyllique, au cœur de la Russie, en plein hiver, on vit et partage des activités toutes plus extraordinaires les unes que les autres (pique-nique de minuit sur un lac gelé, balades en vozok, patin à glace au coucher du soleil...). En somme, c'est un joli conte enchanteur qui séduit pour sa simplicité, son élégance et sa tenue. C'est ravissant, et cela m'a beaucoup plu.

Sophie et la Princesse des Loups, par Cathryn Constable (Gallimard jeunesse, août 2013 - traduit par Alice Marchand)

« Sophie tira la couverture jusque sous son menton et s'assit dans son lit pour regarder la lune. Peut-être qu'en se concentrant sur cette lumière blafarde, elle arriverait à comprendre ce qui venait de se passer, pourquoi elle était ici, dans ce palais oublié, perdue au milieu d'un immense pays désert, avec ces gens qui se comportaient d'une façon si étrange. Elle était déconcertée, déracinée, comme un petit bateau partant à la dérive sans espoir de retrouver la côte, livré aux marées, aux vents et aux courants. »

Autres idées de lecture : Nina Volkovitch, de Carole Trébor - Petite feuille nénètse, suivi de Un été sibérissime d'Anne Bouin

2 octobre 2013

La sirène: Audiolib, lu par Jean-Christophe Lebert

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Quelle lecture éprouvante, au rythme d'une affaire glauque, pesante, poignante ! J'étais au taquet, n'en pouvant plus de savoir, pestant contre la manie qu'a Camilla Lackberg de distiller son suspense, de faire parler ses personnages par des allusions, de suivre le cheminement de leurs pensées sans jamais toucher au but, et donc devoir attendre, toujours attendre. C'est seulement dans les derniers chapitres que le voile se lève. Comble du comble, dans ce sixième volume, la fin est tout bonnement insoutenable. Cela se termine sur une chute libre, terrible, on ne sait plus où donner de la tête, même notre cœur manque un petit battement, c'est tellement intense et insupportable, on râle, on hurle ... parce qu'il faut ABSOLUMENT avoir le livre suivant (Le gardien de phare) sous la main, sinon c'est la frustration assurée !

Voilà, c'est dit.

L'histoire, elle, est assez commune. Elle s'ouvre sur la disparition d'un homme, marié et bon père de famille. Son épouse est dévastée, Patrik et son équipe sont dans leurs petits souliers tellement ils ont honte de n'avoir aucune piste. On apprend aussi que Christian, le type de la bibliothèque, déjà aperçu dans les livres précédents, a réussi à publier son premier roman, intitulé La sirène, un conte jugé sombre mais fascinant. Erica fait office de marraine. Côté rétrospective, nous suivons l'histoire d'un jeune garçon adopté, qui se sent trahi depuis la naissance du bébé de la famille. Lui qui pensait avoir tout l'amour et l'admiration de sa nouvelle mère voit celle-ci se désintéresser totalement de lui et le mépriser ouvertement. Et encore, ceci n'est que la partie émergeante de l'iceberg !

C'est une histoire très, très dure, je l'ai déjà annoncé, mais qui parvient à nous scotcher aux pages du bouquin (ou, accessoirement, aux écouteurs de l'iPod) en entretenant brillamment notre intérêt en éveil. Heureusement le cadre tranquille de Fjällbacka permet d'alléger toute sensation de malaise. De plus, Erica s'investit énormément dans cette enquête, au grand dam de Patrik, qui s'inquiète essentiellement pour sa santé (car elle est enceinte jusqu'aux yeux et attend des jumeaux !). Elle se pose toujours là au bon moment, reçoit les confidences ou chipe des indices à la barbe de la police, comme ça, sans moufter. Ce n'est pas crédible pour un sou, mais cela reviendrait à contester le rôle de fin limier à Miss Marple en son temps !

A la technique, nous découvrons un nouveau narrateur, pour cet épisode, en la personne de Jean-Christophe Lebert. La lecture est agréable, passionnante, etc. Par contre, la voix de Mellberg, hmm, j'ai un doute... Je sors de cette lecture encore sous le 'choc' des révélations, secouée par la précipitation des événements. Quel final ! J'en ai le souffle coupé. La suite, vite ! maintenant...

La sirène, par Camilla Läckberg (Audiolib, septembre 2012 - texte intégral lu par Jean-Christophe Lebert, durée d'écoute : 15 h 53 - traduction de Lena Grumbach)

24 septembre 2013

Attention, pépite ! ❤

« Tous les souvenirs, toutes les sensations, toute la connaissance, toutes les émotions que je garde de mes grands-parents sont liés aux fleurs. Toutes mes pensées... »

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J'ai adoré ce petit bouquin, j'y ai trouvé de la poésie, de l'humour, de la dérision, de la tendresse, et même de l'émotion... C'était beau, et doux, et merveilleux. J'y ai relevé de nombreux passages, j'ai souri, de nombreuses fois, j'ai cru me rappeler mes propres souvenirs, car c'est un livre qui parle de l'enfance, à travers les yeux d'un petit-fils, désormais adulte, mais c'est aussi le portrait d'un couple de grands-parents qui se dessine à nous.

Hyacinthe et Rose forment un couple détonnant : tout les oppose, lui est communiste, elle est bigote, il aime la bicyclette, la pêche à la ligne, le vin rouge, la belote et les chants révolutionnaires, elle préfère les mots croisés, le tricot, l'eau de mélisse, les dominos et les cantiques. Une passion commune, pourtant, les réunit : l'amour des fleurs.

Et ça embaume, ça papote, ça fleurit, ça estourbit, ça tourbillonne, ça frisotte, ça tournicote... C'est du bonheur à l'état pur. Cette version audio est aussi un enchantement, François Morel est accompagné du musicien Antoine Sahler pour un numéro de haute voltige qui vous met la tête et le cœur à l'envers. J'ai aimé, vraiment adoré cette lecture musicale.

On ne retrouve pas dans ce petit ouvrage les illustrations (magnifiques) de Martin Jarrie, toutefois c'est une autre invitation que celle-ci, dans l'univers de l'enfance et des souvenirs heureux. François Morel est un conteur talentueux, avec son histoire il parvient à toucher notre petite corde sensible, et c'est avec notre plein assentiment qu'on retourne se perdre dans le fabuleux jardin de Hyacinthe et Rose. Car, après tout : « On n'est pas bien, là... ? Où c'est que tu veux aller pour être mieux ? ».

François Morel raconte Hyacinthe et Rose, mis en musique par Antoine Sahler (éditions Thierry Magnier, février 2013)

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23 septembre 2013

“It is one thing to ask questions; what do you do with the answers?”

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Kyla, seize ans, vient de subir une opération. Elle a été « effacée ». C'est une coutume courante, décrétée par les hautes instances, pour éradiquer la délinquance galopante. Des jeunes gens en crise ou désoeuvrés sont reprogrammés pour une nouvelle vie, avec une mémoire toute neuve, les émotions bridées par le port d'un Nivo greffé au bras. Toute montée d'adrénaline peut désormais les mettre en danger. Ce sont ainsi une flopée de jeunes gens aux sourires niais, qui ne se posent pas de questions, qui évoluent dans un semblant de vie ordinaire. Leurs nouvelles familles sont accueillantes, mais prudentes, car le système en place surveille tout, contrôle les moindres faits et gestes, et la police (les Lorders) n'hésite pas à arrêter tout élément perturbateur. Bizarrement, Kyla est consciente du climat pesant et suspicieux qui règne autour d'elle. Toutefois, elle a bien compris qu'il fallait qu'elle garde pour elle ses interrogations. Son opération aurait posé un léger couac, elle n'a pas la même attitude ni les mêmes compétences que ses pairs. Elle est innocente et naïve dans sa façon d'être avec les autres, et pourtant son esprit est vif dès lors qu'elle capte une anomalie dans son paysage (la disparition de camarades dans son lycée). Kyla a aussi des flashs durant son sommeil, elle est réveillée par des cauchemars qui lui dictent de vieux souvenirs, mais elle ne sait pas encore ce qu'ils cherchent à lui révéler.

J'ai aimé, beaucoup aimé ce livre. L'histoire, aussi captivante soit-elle, ne s'écoule pas sur un rythme effréné, au contraire c'est plutôt lent, mais on prend le temps d'apprendre un tas de petites choses, de savourer l'ambiance, assez glauque et flippante, de se poser des questions et de se surprendre à attendre la suite avec impatience. Ce roman vous réservera bien des surprises ! Au départ, il m'a un peu rappelé celui de Rachel Cohn, Version BETA, sans son parfum sulfureux, mais il est beaucoup plus angoissant, sombre et oppressant. C'est franchement fascinant, j'ai été scotchée.

Effacée, par Teri Terry (La Martinière J., septembre 2013 - traduit par Maïca Sanconie)

17 septembre 2013

Faire partie de ceux grâce à qui tout est à sa place dans le monde. ♥☺

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Ava, 14 ans, est envoyée chez son oncle Vincent pour les vacances d'été, le temps que ses parents règlent leur divorce. Ce dernier vit dans un manoir sur l'île de Jersey, un cadre magnifique, toutefois Ava ne connaît pas son oncle, qui l'accueille fraîchement, car lui aussi semble préoccupé par l'organisation d'une expo sur un trésor viking. Peu de temps après son arrivée, une jeune femme est assassinée. Billie Gombrowicz était jeune, belle et venait de trouver fortune avec son grand-père. Pourquoi, mais pourquoi a-t-on voulu lui nuire ? Billie erre comme une âme en peine, devenue fantôme, elle se sent dépossédée, victime d'une injustice.

C'est alors qu'elle réalise que la petite Ava, dans son coin, est capable de la voir et de lui parler. Elle fait style de rien, mais elle possède un don hors du commun, depuis l'âge de trois ans, elle est capable d'entrer en contact avec les fantômes. Un peu ringard, pense-t-elle, après avoir tenté de camoufler cet aspect des années durant. La voici donc confrontée à son pire cauchemar, sauf qu'elle ne va pas trop déchanter ... ou du moins, jusqu'à ce qu'elle réalise qu'on tente de l'empoisonner avec son thé !

Est-il besoin de préciser que j'ai beaucoup apprécié ce roman ? C'est dit. J'ai adoré cette magnifique promenade sur l'île de Jersey, où l'auteur n'a pas lésiné sur les moyens pour nous donner l'impression d'y être pour de vrai, avec force détails et descriptions pointilleuses, c'est un régal. On s'attache aussi à son héroïne, Ava est une jeune fille simple, réfléchie, avec les deux pieds sur terre, mais ne frisant pas la crise cardiaque lorsqu'elle est confrontée à du sang ou des fantômes. Non, c'est une ado courageuse et intelligente, qui vit avec son temps mais qui ne se prend pas la tête non plus en futilités.

L'intrigue aussi est passionnante, l'ambiance en général m'a d'ailleurs un peu rappelé les romans d'Alan Bradley avec son héroïne Flavia de Luce. Si vous recherchez un récit ponctué de suspense, de thé Earl Grey, de poison, de complots, de trésor et de vieilles histoires sur la guerre, vous aurez tout loisir de trouver votre compte avec cette lecture ! C'est un excellent début de série, baignant dans un cadre enchanteur, la promesse d'une évasion dont on souhaiterait ne pas revenir trop vite...

Ava préfère les fantômes, par Maïté Bernard
Syros, février 2012 - ill. de couverture : Jérôme Meyer-Bisch

16 septembre 2013

« Le désespoir tue. »

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Sur une route de campagne, un bus est détourné de son trajet, disparaît quelques heures puis réapparaît les clefs sur le moteur ronronnant, les phares allumés. Plus de conducteur, ni de passagers à bord. Que s'est-il passé ? Au large, dans un petit chemin paumé, la carcasse d'un autre bus sert de lieu d'incarcération de ces otages hors du commun. Ils sont une petite trentaine, beaucoup sont âgés, d'autres voyagent en famille, avec leurs enfants ou leurs grands-parents. Les ravisseurs étaient organisés, ils ont agi en vitesse. Ils ont enfermé tout le monde, avec seulement un peu d'eau et une baignoire pour leurs besoins intimes. Leur délivrance est prévue dans moins de 24 heures.
Le décompte a commencé.

Comment vous dire, tout le mal que ce livre fait ! C'est une lecture cauchemardesque, en long, en large et en travers. On est là, à bord de ce bus, avec tous ces pauvres gens, en train de se demander s'ils vont s'en sortir, puis de composer avec la promiscuité, la chaleur, le manque d'espace, l'envie de boire, de manger, de se soulager... C'est infernal, la tension est incroyablement palpable, distillée avec langueur, car on devient abruti par l'attente et l'enfermement.

Cette lecture vous serre à la gorge, vous prend en étau, elle vous étouffe. Vous êtes prisonniers du même calvaire que tous les personnages, vous assistez au meilleur, mais surtout au pire. Car dans une telle situation, très vite les instincts se réveillent, la folie guette, le désespoir se répand. Quel livre bouleversant ! J'avais les larmes aux yeux au moment de le finir. J'étais plus qu'éprouvée, j'étais éreintée, mise k-o. C'est vraiment une lecture démoniaque, dure et implacable, par contre je ne regrette pas de l'avoir découverte, j'ai beaucoup aimé, même si j'ai été malmenée, j'ai vécu des sensations fortes et mémorables.

Le bus, par Madeleine Robitaille (éditions Mic Mac, coll. Caféine, avril 2010)

11 septembre 2013

“The only good angel is a dead angel.” ♥

Relecture pour la sortie en format poche,

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Un premier tome diaboliquement prenant, où l'on nous sert une histoire d'anges et de tueurs d'anges, on n'a pas le temps de dire ouf tant le rythme est soutenu, il y a aussi une jolie petite romance, avec des personnages attachants, autour desquels se crée une belle alchimie. En somme, c'est une petite lecture facile et légère, parfaitement distrayante, et qu'on ne boude pas de découvrir !   

Angel, par L.A. Weatherly (Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, août 2013 - traduit de l'anglais par Julie Lafon)

10 septembre 2013

“J'ai bien peur que notre Jean-A. ne soit entré dans l'adolescence...”

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Ce nouvel épisode des Jean-Quelque-Chose est encore une fois un rendez-vous incontournable : les enfants deviennent des adolescents, Jean-A est chamboulé d'être le seul garçon dans sa classe de latin, même son séjour linguistique lui a mis la tête à l'envers, désormais il porte des pantalons à pattes d'eph', joue de la guitare et a pour but de devenir l'idole des jeunes. Quel beau métier, se dit Jean-B, notre narrateur.

Celui-ci n'a pas changé d'un iota : agent secret il sera, comme James Bond, dont les aventures cinématographiques lui font raconter des histoires à ses parents.  “Le mensonge est le prix à payer pour devenir agent secret. Il faut faire croire aux autres qu'on a une vie absolument normale. Personne ne doit savoir qui vous êtes réellement, pas même vos frères ni vos parents, sinon on risque de les torturer avec un luxe de raffinement incroyable pour leur faire avouer vos véritables activités.”

Il y a tant d'autres petites anecdotes, savoureuses, délicieuses, tendres, facétieuses et captivantes. J'adore cette série, j'aime le ton, les personnages, l'époque qui fleure bon la douce nostalgie des années 60-70, la complicité entre frères, les rêves et les délires qui fourmillent dans leurs jeunes têtes. C'est une lecture indémodable, qui peut plaire à tous les âges. Bonheur assuré.

La cerise sur le gâteau (Histoires des Jean-Quelque-Chose), par Jean-Philippe Arrou-Vignod
Gallimard jeunesse, mars 2013 - illustrations : Dominique Corbasson

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