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Chez Clarabel
gallimard jeunesse
20 juillet 2009

Un ticket pour la lune ~ Frank Cottrell Boyce

un_ticket_pour_la_luneLiam Digby a un problème : il connaît une croissance exceptionnelle, avec poussée hormonale en conséquence. Résultat, à onze ans, il en paraît le triple ! C'est loin de l'indisposer, le garçon a pris le parti d'exploiter ce subterfuge et joue avec une camarade d'école, Florida Kirby, en se faisant passer pour un père et sa fille.
Ensemble ils parcourent les allées des centres commerciaux, se rendent dans des concessions automobiles de luxe ou vont dans des manèges à sensation interdits aux plus jeunes. Liam s'amuse, mais son père voit rouge.
Toutefois ce dernier ne prend pas conscience du fait que le garçon agit exprès pour attirer son attention, comme l'idée de ce nouveau jeu réservé au père et sa progéniture. Il faut remporter le titre de meilleur papa, pour s'offrir un voyage en Chine et tester un nouveau parc à thème... très cosmique.
Ambitieux projet, Liam trépigne d'y participer mais son père dit non.
Loin de se démonter, l'adolescent fait appel à sa fidèle complice et tous deux vont vivre une série d'épreuves, toutes plus délirantes les unes que les autres, pour décrocher les honneurs !
Finalement le suspense n'est pas de savoir s'il va vivre à fond son aventure et voyager dans l'espace, on est déjà au courant. Le roman s'ouvre sur sa confidence, il est seul au monde, perdu dans l'immensité intersidérale, à bord d'une fusée.
On se demande alors comment cette épopée hallucinante va trouver sa fin, et si le père de Liam va accourir tel Zorro sur son fidèle destrier pour sauver son fils. Car, après tout, c'est un livre sur les papas et sur les relations entre père et enfant, derrière ce côté farce, comique et farfelu de l'histoire. Les anecdotes sont vraiment très drôles.
De plus, notre monde d'adultes est vu à travers le regard d'un enfant / adolescent, ce qui créera une connivence sympathique avec le lecteur - niveau collège, selon moi, car j'hésite pour les plus jeunes, le roman fait tout de même 300 pages !

Gallimard jeunesse, 2009 - 320 pages - 13,50€
Traduit de l'anglais par Catherine Gibert

L'avis de Reno qui le rapproche très justement à Roald Dahl.

extrait :

- Docteur Drax, vous me prenez pour un adulte responsable, or je ne le suis pas. Je ne suis qu'un adolescent. Un adolescent anormalement grand et barbu, mais un adolescent.
J'ai ressenti un soulagement immédiat. Comme si la gravité avait soudain relâché son emprise, me faisant en quelque sorte flotter. Voilà. C'était terminé. Plus de comédie. Plus de responsabilité. Peu m'importait la réaction qu'aurait le docteur Drax.
Elle a souri.
- Cela résume parfaitement mon opinion sur vous, a-t-elle répliqué, en me touchant la main. Vous avez la qualité requise. Intérieurement, vous vous sentez comme un enfant. A l'exemple d'Einstein, qui a prétendu toute sa vie n'avoir jamais cessé de penser en enfant. Ce qui explique qu'il ait fait ces découvertes exceptionnelles...
- Non, ai-je répliqué. Je ne me sens pas comme un enfant. Je ne suis pas un adulte.
- Parfait. Dans le mille. Ceux qui se considèrent comme des adultes accomplis n'ont pas leur utilité dans ce projet. Ce sont des gens qui pensent n'avoir plus rien à apprendre...
- Voilà. Je n'ai pas terminé l'école. J'ai même à peine commencé.
- Je ressens la même chose que vous. L'univers est tellement immense. Nous n'en avons qu'un mince aperçu. Entre quelqu'un qui croit tout savoir et quelqu'un qui reconnaît son ignorance, je choisi le second sans hésiter.
- Mais...

**********

Et un peu de musique, dont la très belle chanson interprétée par Vanessa Paradis pour la BO du film d'Olivier Dahan, Le petit poucet.

 

 

 

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6 juillet 2009

Artemis Fowl 6 / Le paradoxe du temps ~ Eoin Colfer

artemis_fowlPour sauver sa mère qui souffre d'une maladie magique, Artemis fait appel à Holly Short, son amie fée, pour l'aider à remonter le temps. Il doit en effet retrouver le lémurien de Madagascar, un animal en voie d'extinction, qui détient l'antidote, mais affronter son double âgé de dix ans qui, alors en possession de l'animal, va marchander le singe pour financer une expédition dans l'Arctique. Bienvenue dans le paradoxe du temps ! D'apparence sans queue ni tête, ce voyage dans le temps va offrir un face à face particulièrement excitant entre l'Artemis plus jeune, soit un gamin rusé et filou, et l'Artemis de maintenant, aguerri des missions crapuleuses. Cela permet aussi de constater la grande évolution dans la série. Que de chemin parcouru... (j'y reviendrai)

Dans ce sixième volume de la série, Artemis et Holly tentent donc de réécrire l'histoire passée pour sauver Angeline Fowl - petite pensée pour Hermione et Harry Potter qui ont utilisé un Retourneur de temps dans le Prisonnier d'Azkaban. Bien évidemment l'expédition va frôler le pire et connaître bien des mésaventures, notamment à cause du jeune Artemis de dix ans et du retour inopiné d'Opale Koboï (cf. le tome 4 pour faire sa connaissance).

Artemis Fowl est une série que je lis depuis plus de cinq ans maintenant, ce sont de bons romans d'aventures, dans la lignée de James Bond (cité en clin d'oeil, à ce propos). On y trouve beaucoup de technologie et de gadgets, mais aussi du fantastique (des fées lutines, un nain cleptomane ou même un centaure) qui se fond dans le décor à merveille. Ce sixième volume, à l'instar des précédents, est riche en action, en humour, en rebondissements, propose un voyage dans le temps et même une relation entre Artemis et Holly qui pourrait dépasser le simple cadre amical. Huuu. La série a bien grandi et chaque épisode reste un rendez-vous incontournable. Hélas je me sens un peu nostalgique des premiers tomes. Je ne suis pas allergique aux changements - Artemis est un personnage qui évolue vers le bien, alors qu'il était connu pour incarner la canaille - mais j'ai surtout peur de voir l'auteur s'élancer dans une série à rallonge et épuiser le filon jusqu'à définitivement dégoûter le lecteur. Parce que, mine de rien, ce tome 6 n'est pas le meilleur de la série non plus... malgré cela, il est très agréable à lire.

Gallimard jeunesse, Coll. Hors série Littérature, 2009 - 430 pages - 18€

traduit de l'anglais par Jean Esch

******

Oyez, Oyez, amis lecteurs, c'est l'heure du jeu qui permettra à 5 d'entre vous de gagner un roman Artemis Fowl !

Il vous suffit de répondre à 3 questions :

  1. Comment a eu lieu la première rencontre entre Artemis Fowl et Holly Short ?

  2. De quelle nationalité est l'auteur Eoin Colfer ?

  3. Quel est le titre du cinquième tome ?

(merci de donner vos réponses par email : clarabel76@yahoo.fr )

Un tirage au sort départagera les 5 gagnants. Bonne chance à tous !

edit du 9 juillet :  le tirage au sort a été effectué et les gagnants ont été avisés par email. Merci à tous les participants.
Les réponses aux questions étaient : 1) kidnapping  2) irlandaise  3) Colonie perdue.

A une prochaine fois ! 

1 juillet 2009

Mesdemoiselles de la Vengeance ~ Florence Thinard

mesdemoiselles_de_la_vengeanceRien ne prédestinait ces quatre femmes à se rencontrer et à unir leurs ambitions, si ce n'est cette commune soif de vengeance envers le même individu. Olympe d'Avremont est une baronne kidnappée qui ruse de mille roueries pour échapper aux convoitises du Commodore. Sylvine La Violette, la cuisinière, a choisi d'entrer au service du pirate pour lui faire payer les vies volées de son époux et de ses enfants. Agathe La Boissière, fière et redoutable fine lame, a juré de venger l'honneur de son père, quitte à perdre un peu plus de sa réputation en se comportant comme un garçon manqué. Nagîna, princesse du désert, porte un voile pour cacher son visage défiguré et compte bien remettre la main sur le diamant que lui a volé son ennemi. Le Commodore, donc, est l'homme à abattre. C'est un pirate rustre et violent, qui vit actuellement caché dans des grottes au pied des falaises de la Gironde, avec sa bande de malfrats stupides. Et c'est un revigorant roman d'aventures que nous propose Florence Thinard, un roman où se mêle le souffle de la piraterie dans un décor soigné, finement travaillé à force de recherches scrupuleuses pour mieux dépeindre l'époque et les lieux qui dépayseront le lecteur. Ambition hautement réussie ! C'est un roman historique luxuriant de détails, l'auteur nous renvoie à une adresse internet pour découvrir l'Hermione par exemple. A noter également que les personnages endossent ici des personnalités atypiques, qui se distinguent bien les unes des autres. En tête, le quatuor des femmes. Et même l'horrible Commodore montre un visage de pirate bien plus réaliste qu'un Jack Sparrow séduisant et sympathique.
Ce roman captivera les lecteurs dès 14 ans qui apprécient les récits historiques truffés d'action, avec une pincée de mer et d'amitié pour pimenter le tout.
Les illustrations sont signées François Place.

Gallimard jeunesse, 2009 - 270 pages - 15€

Colleen (14 ans) communique son enthousiasme sur le blog de La Soupe de l'espace.

Le site de l'auteur : http://www.florencethinard.fr/Mesdemoiselles_de_la_Vengeance.html

20 juin 2009

On s'est juste embrassés ~ Isabelle Pandazopoulos

on_sest_juste_embrasses"Je m'appelle Aïcha Boudjellal. Mais c'est seulement mon nom qui est arabe. Moi, je ne le suis pas." Adolescente de quinze ans, Aïcha partage un petit appartement avec sa mère, qui l'élève seule depuis le départ du père sept ans auparavant. Elle fréquente également le collège du quartier où toute la cité voisine est inscrite, de même elle a pour meilleure amie Sabrina, contre l'avis de sa mère qui ne souhaite pas que sa fille se mélange avec les habitants de cette cité. Mais chez Sabrina, Aïcha apprécie l'ambiance familiale, vive, bruyante, animée. Elle est aussi secrètement amoureuse du grand frère, un type sûr de lui, machiste et autoritaire, quand le scandale lui éclate en pleine figure. Son amie Sabrina l'insulte au collège, devant tout le monde, alors que la question d'honneur et de réputation est primordiale dans le quartier. Elle est accusée d'avoir couché avec Walid ! Aïcha se défend du contraire, "on s'est juste embrassés", mais la machine infernale est en marche.

Le roman raconte plus généralement la crise d'identité de l'adolescente, en mal de repères, qui a longtemps souffert des silences de sa mère, fâchée avec sa famille, séparée du père. Tant de questions n'ont jamais trouvé leurs réponses, et Aïcha s'est nourrie de ces non-dits, à tel point qu'elle est aujourd'hui désarçonnée par l'attaque surprise de sa meilleure amie, qui signifie autre chose, on l'apprendra plus tard. En attendant le cataclysme est énorme, cela déclenche une révolte entière, un ras-le-bol général. Et Aïcha va aller de mal en pis. Sa haine au corps est déconcertante, à plus d'un titre, toutefois le roman y a puisé sa force. Profond, subtil, qu'on ne peut plus lâcher et qui reste dans le coeur. Voilà pour le roman. L'histoire d'Aïcha est, quant à elle, touchante et agaçante, je ne cache pas mes soupirs au fil des pages, parce que j'avais du mal à la suivre, à la comprendre, enfin... à expliquer ses sursauts d'orgueil, ses mensonges. La pilule peut être amère, elle reste cependant douce à avaler grâce à la plume d'Isabelle Pandazopoulos, pour moi, une formidable révélation. Un uppercut qui vous met k-o. Pour un livre authentique, pudique et positif, qui plaira aux filles et aux garçons, adultes compris !

Gallimard, coll. Scripto, 2009 - 155 pages - 8,00€

3 juin 2009

Le chagrin du roi mort ~ Jean-Claude Mourlevat

Il n'y a pas de romans pour la jeunesse, juste de la littérature pour tous.

chagrin_du_roi_mort

Le roman de Jean-Claude Mourlevat est une belle claque, une leçon de maître. On y pénètre comme dans un conte, c'est l'histoire de deux frères élevés comme des jumeaux, l'un d'eux va être enlevé. Nous sommes à Petite Terre, une île où on y trouve que des livres et de la neige. Pas besoin de chercher sur une carte, ni de situer dans le temps, c'est une histoire qui pourrait se passer ici ou ailleurs, une histoire qui n'a pas d'âge. Elle te touche, là, maintenant, et c'est le principal.

Je conseille à tous ceux qui auront l'occasion de lire ce roman de ne pas aller à la pêche aux informations, de faire confiance à l'auteur exceptionnel qu'est Jean-Claude Mourlevat (rappellez-vous, Le combat d'hiver, c'était lui aussi !!!) et de pénétrer dans ce livre en acceptant de suivre le guide.

Les 200 premières pages se lisent d'une traite, elles vous transportent à Petite Terre où le roi vient de mourir. Suivra alors une folle chevauchée où il sera question de séparation, de fraternité, d'amitié et de conquête. Les personnages sont attachants et semblent tout droit sortis de royaumes imaginaires et enchanteurs - un nain maniaque qui part à l'aventure avec son violon à l'épaule, une vieille sorcière qui mange les têtes de rat ou une femme aux yeux de louve qui vit pour l'amour exclusif d'un homme.

Je pense d'ailleurs que toute la première partie est la plus belle, la plus envoûtante. La deuxième aussi est captivante, elle reprend les thèmes chers à l'auteur, que sont la guerre, la dramaturgie, l'absolutisme, le sacrifice, la rédemption. Je vous défie de sortir de ce roman en ne ressentant pas ce petit serrement au creux du ventre, cette frustration de ne plus en être et de quitter cette terre peuplée de personnalités inoubliables.

C'est un grand, un vrai roman. Une merveille.

Gallimard jeunesse, 2009 - 405 pages - 16€

*****

Extrait

Mme Holm avait une habitude bien innocente : certains soirs, elle se laissait enfermer dans la bibliothèque royale de Petite Terre. Comme elle était l'âme de ce lieu, en tout cas l'employée la plus ancienne et la plus irréprochable, on lui avait accordé ce privilège. Peu de personnes le savaient.
Le gardien en chef, qui était le dernier à s'en aller, fermait une à une toutes les portes d'accès et laissait derrière lui la petite dame toute seule dans l'immense bâtiment.
Elle pouvait alors circuler à sa guise et profiter des livres qu'elle aimait. Elle se rendait dans une salle qu'on appelait « l'infirmerie » et dont elle possédait la clé. Il s'agissait d'un local dans lequel on entreposait les livres en attente d'être restaurés. Sa préférence allait aux enluminures. Elle pouvait rester penchée longtemps sur une seule page, à admirer les couleurs éclatantes et la minutie des dessins. Ou bien elle s'asseyait et lisait une saga, dans le silence absolu, sauf le bruissement des pages, et il lui semblait que l'auteur s'adressait à elle, en confidence, par-delà les siècles.
Y avait-il quelque part dans le monde un endroit où se trouvaient rassemblés plus de précieux volumes qu'ici ? Elle en doutait. Être seule au milieu de ces trésors l'emplissait de bonheur et de fierté.

MM15

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27 mai 2009

La Maison du magicien ~ Mary Hooper

L'histoire se passe dans l'Angleterre d'Elizabeth Ière, alors que Lucy, une jeune gantière, rêve des belles toilettes et de la prestance des nobles dames, en vénérant la reine et la vie à la cour. Or Lucy n'appartient pas à ce beau monde, sa famille trime pour joindre les deux bouts, le père dépense le peu d'argent récolté dans l'alcool. Un jour, après une énième dispute soldée par les coups et les menaces, Lucy choisit de partir. Elle suit la Tamise pour gagner Londres et finit par s'arrêter aux abords du palais de Richmond. Elle croise deux fillettes et leur singe en train de jouer dans la boue et vient à leur secours quand l'une d'elles manque de s'embourber jusqu'à la taille. Suite à cela, Lucy est accueillie dans la Maison Noire, une habitation à l'aspect rébarbatif qui correspond parfaitement à son nom, avec un toit de chaume envahi par la mousse, des murs goudronnés et de minuscules fenêtres poussiéreuses. Cette maison appartient au Dr Dee, qui est le magicien et conseiller personnel de la reine.   

Lucy est engagée comme nourrice et trouve vite ses marques dans cette demeure immense, qui n'a pourtant plus l'étoffe d'antan. L'argent manque, la femme du magicien est alitée après un accouchement douloureux, et le Dr Dee ne quitte jamais sa lugubre bibliothèque. Un soir, Lucy s'y faufile, piquée par sa curiosité maladive et se sauve en courant, pensant être tombée dans l'antre de Satan ! Peu après, la jeune fille a vent d'étranges histoires qui sont rapportées sur le compte du fameux magicien. Est-il un charlatan, ou un être doté d'un vrai pouvoir ? Fait-il apparaître les esprits, converse-t-il avec les anges ? 
La reine en personne lui fait confiance, son arrivée à Mortlake est annoncée, avec dans son sillage des rumeurs de complot contre sa royale personne.

maison_du_magicien

Magie et mascarade sont au coeur de ce passionnant roman, dont la configuration historique, plus que soignée, est admirablement reproduite. L'auteur apporte des notes de précision en fin de roman, pour expliquer le contexte et l'importance des personnages rencontrés dans cette fiction (le docteur Dee, par exemple, a bel et bien existé). A l'instar de La messagère de l'au-delà, le précédent roman de Mary Hooper, La Maison du magicien procure une sensation d'immersion totale et immédiate. C'est par la voix de Lucy qu'on suit l'intrigue, de telle sorte qu'il nous est impossible de deviner la suite, impossible aussi d'emprunter un autre chemin que celui suggéré par la jeune fille. On vit l'histoire à son rythme, c'est prenant et saisissant. Et c'est instantané, on se surprend à tourner les pages à une vitesse, c'est vraiment très agréable.

L'histoire est racontée de façon limpide, vue à travers la sensibilité de la narratrice et héroïne. Lucy est une jeune fille attachante, portée par une curiosité qui frise l'indécence (ou l'inconvenance). Il lui faudra du culot, en plus du courage, pour démêler les fils de l'imbroglio auquel elle sera, malgré elle, associée. Cette aventure pleine de suspense s'enrichit également d'une touche romanesque, car notre demoiselle fera une rencontre charmante, avec un jeune homme intrépide auquel la lieront bientôt de tendres sentiments.
Seule la suite nous en dévoilera plus. Ce roman est en fait le premier titre d'une trilogie qui m'enchante à l'avance !
Et la couverture est encore plus belle en vrai.

Gallimard jeunesse, 2009 - 285 pages - 12€
traduit de l'anglais par Bee Formentelli

A lire aussi du même auteur : La messagère de l'au-delà (Panama, 2008) 

4 mai 2009

Le coup passa si près que le félidé fit un écart ~ Louise Rennison

georgiaMais qu'est-ce que c'est que ce titre !?! Comprenez : le tome 9 de la série du Journal Intime de Georgia Nicolson.
Bonne nouvelle : Georgia est amoureuse, mais le crousti-fondant Masimo est parti en vacances au pays-de-la-mozzarella-et-tomates-à-la. De son côté, la miss est coincée dans une niaise excursion campinguesque sous la houlette de déments certifiés - et Dave la Marrade creuse le sillon sous sa tente. Rosissement de popotin droit devant. Complications amoureuses à venir.
Si, comme moi, vous n'êtes pas du tout coutumière de la jolie prose de Georgia Nicolson, vous risquez d'avoir la caboche en frisette d'implosion !
Drôle, déconcertant, une véritable invention du langage (chapeau la traductrice), le ton est donné. La série de Louise Rennison vaut indéniablement le coup d'oeil pour sa touche d'humour saupoudrée d'un délicieux parfum d'esprit et d'invention, la langue est savoureuse, pas facile du tout de la décoder au départ, mais je compte tout reprendre à zéro ! (J'avais déjà lu le premier livre il y a des lustres !)
Amateurs d'humour, d'adolescence en crise et d'Angleterre (pas forcément les trois mélangés), cette série pourrait vous plaire.

Gallimard, coll. Scripto, 2009 - 254 pages - 9,50€
traduit de l'anglais par Catherine Gibert 

Un tome 10 va sortir en Angleterre le 25 juin : Are These My Basoomas I See Before Me?

Un film existe, adapté par le réalisateur de Bride & Prejudice ou Joue la comme Beckham, il est sorti en Angleterre (2007) mais jamais en France !!! :)) Pour se consoler, on peut acheter le dvd (en vost) ! ;o) georgia_movie

28 mars 2009

Il n'y a pas de petits lecteurs ! #2

(pour ceux qui l'ignorent encore, j'ai coutume de lire des romans à voix haute pour mademoiselle ma fille, elle a peut-être bientôt 9 ans, mais elle ne rechigne pas contre quelques séances de lecture avant l'extinction des feux...) voici un échantillon des dernières lectures.

Céleste, ma planète - Timothée de Fombelle
Illustrations de Julie Ricossé

celeste_ma_planeteDans un futur proche, le narrateur, un jeune garçon délaissé par sa mère, vit dans une ville modelée par d'immenses tours de verre et des nuages de pollution. Il rencontre Céleste, qui lui redonne le goût d'être amoureux. Mais au lendemain de leur rencontre celle-ci disparaît. Il décide de la retrouver, puis de la sauver lorsqu'il apprendra qu'elle est gravement malade, et de faire un formidable coup d'éclat pour réveiller les consciences endormies, car soigner la planète guérira aussi Céleste.

Ce merveilleux petit roman est un cri d'amour, un signal d'alerte mais jamais un moratoire pour nous faire prendre conscience de l'état de la planète. Suffit d'un zest d'intelligence pour réagir, il me semble. Enfin bref, le roman dénonce les abus, la pollution, la consommation à outrance, l'individualisme... mais sans jamais être dogmatique. Pour faire avaler la pilule plus joliment, l'auteur s'est tenu à raconter une histoire d'amour, très pure et pleine d'espoir, entre Céleste et le garçon. Il y a beaucoup de charme, d'aventure et d'émotion dans ce livre qu'il faut lire à n'importe quel âge !

Ce texte a précédemment été publié en 2007 dans la revue Je Bouquine.

Folio junior, 2009  - 92 pages - 4,00€  (c'est donné !)

l'avis de Gaëlle

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Je ne suis pas soeur Emmanuelle - Carine Tardieu

je_ne_suis_pasAdèle a 13 ans. C'est une fille sans histoires. Un soir, sa mère l'envoie faire quelques courses. En parcourant les rayons, l'adolescente a une envie de chewing-gum. Pas de problème, elle glisse le paquet dans son panier. Mais au moment de passer en caisse, elle l'oublie et s'en rend compte. Pourtant elle choisit de ne rien dire. C'est son premier larcin : voler. Une pulsion soudaine, qui fait naître en elle de nombreuses questions relatives à la honte et à la culpabilité. Non elle n'est pas soeur Emmanuelle, la bonté faite femme, mais pourquoi insiste-t-elle là-dessus ?
En fait, on découvre qu'elle avait une soeur aînée, Emmanuelle, qui est morte avant d'avoir ses treize ans. Cette tragédie a marqué la famille et sans le vouloir Adèle s'est couverte d'un manteau de culpabilité qui l'oppresse horriblement. C'est par le vol du paquet de chewing-gum que tout va ressortir, pour aussi arriver à ce constat : je ne suis pas parfaite, mais au moins je suis vivante.

Très bon texte, qui traite de l'adolescence à fleur de peau et du deuil. Le monologue de la narratrice déborde aussi d'un humour corrosif, pas désagréable à lire. Excellente découverte !

Actes Sud junior, coll. D'une seule voix, 2009 - 62 pages - 7,80€
illustration de couverture : Anne-Marie Adda

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Un coeur gros comme ça, - Jo Hoestlandt
illustrations de Frédéric Rébéna

un_coeur_grosClasse verte pour l'école de Garance, direction la montagne et le bon air de la campagne. Nos petits citadins vont découvrir pendant trois semaines le calme, le silence, la nuit noire, les étoiles, les murmures, la nature, les animaux... Dans la classe de Garance, tout le monde s'entend très bien, même si Manu reste la tête de turc. C'est un garçon qui ne s'embarrasse d'aucun tracas, on peut penser de lui tout ce qu'on veut, il s'en moque (et il a bien raison !). C'est un idéaliste, un rêveur et un original. Il donne toujours le sentiment d'être à l'ouest, il réfléchit dans son coin, il pose beaucoup de questions qui sortent de l'ordinaire, et elles ne sont pas forcément inintéressantes. Garance s'en rend compte. Elle était un peu comme ses copines, à traiter Manu de lourd et de balourd. Et puis elle s'aperçoit que c'est un type bien aussi. Avec lui, elle a des petits codes, la nuit avant de s'endormir, ils s'adressent un toc toc toc contre la paroi qui sépare leur chambre, ou bien le garçon lui explique qu'une petite souris de Paris s'est prise d'affection pour lui et lui envoie des tas de lettres. Pour la remercier il a l'idée de conserver tous les bons fromages de montagne pour les envoyer dans un colis avant leur départ.

Parfois, on ne remarque pas les gens précieux à côté de nous. Il suffit d'ouvrir ses yeux... C'est le message qui figure en quatrième de couverture. Et on ne se lassera jamais de le répéter ! Nous avons beaucoup aimé ce petit roman, très tendre, drôle et attachant. La petite Garance a des airs d'une certaine demoiselle de ma connaissance (et sa maman m'en rappelle une autre ! ;o)). La façon de raconter les rapports entre les uns et les autres est d'ailleurs très pertinente, on y découvre aussi qu'on ne cesse jamais d'apprendre d'autrui et qu'on n'est jamais à court de surprises !
Excellente lecture, dès 8 ans.

Nathan poche, coll. C'est la vie, 2009 - 102 pages - 4,80€

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Et si votre enfant aime les histoires policières, voici un petit conseil de lecture sympathique :

bonflairUne enquête de Mister Bonflair, L'étrange incendie
de Claire Clément
illustrations de Frédéric Benaglia

L'histoire est simple : Bertus le sanglier a invité ses amis à pique-niquer, mais la petite fête tourne au drame. Tout le monde part fâché. Et peu de temps après, on découvre la maison de Bertus en cendres. Tout a brûlé. Est-ce possible que parmi les suspects se trouve un de ses amis ? Bertus est soulagé de croiser Mister Bonflair sur sa 600 Taquavoir. Fin limier, celui qu'on ne doit surtout pas nommer Achille Duchoux, son vrai nom qu'il déteste, va flairer et chercher des indices.

Vraiment un livre idéal pour un lecteur débutant (dès 6 ans) qui aime mener sa petite enquête.
Cette lecture s'accompagne de précieuses illustrations qui permettent au lecteur de chercher par lui-même, de faire attention au moindre détail pour trouver des indices. L'auteur a aussi ponctué chaque double page d'une question - 1) pour tenir l'intérêt du lecteur en haleine - 2) pour l'amener à réfléchir par lui-même. Ainsi l'enfant aura la certitude d'avoir participé à l'enquête et (pourquoi pas ?) trouvé la solution tout seul !
Un roman qui requiert la participation du lecteur. C'est bien, non ?

Nathan poche, coll. Mystère, 2009 - 30 pages - 4,70€

12 mars 2009

Sur les trois heures après dîner - Michel Quint

sur_les_troisEtudiante en terminale, Rachel a choisi le théâtre, sa grande passion, et les cours de Thomas Bertin, tout jeune professeur qui fait son entrée sur les planches, « pas si grand, la trentaine à peine passée, des allures d'aventurier revenu de toutes les élégances, tout le cheveu blond en tempête, ce type était un immense sourire. » (...) « Ça m'a fait vlan au creux de la poitrine, du chaud aux joues, un picotis partout partout et une bête envie de pleurer... »
Rachel tombe amoureuse, même si Thomas reste inacessible, un rêve éveillé et douloureux. C'est son professeur, il vit avec Babette, qui est également son assistante pendant les cours. Elle est belle, n'est pas dupe du charme qui s'opère entre l'élève et l'enseignant. Thomas exerce un attrait, il joue un jeu de séduction dangereuse, il pointe le doigt sur Rachel, cerne chez elle des talents de grande tragédienne. Il va la pousser, lui donner du terreau, arroser la plante et devenir soleil pour faire éclore la plante.
Et puis, tout s'arrête. Thomas est victime d'une attaque cérébrale. Les deux femmes amoureuses se font face, comme des tigresses autour d'une proie. Brusquement, les rôles s'inversent. Il faut accompagner le malade, lui redonner confiance, le conduire vers la guérison, et dans le même temps il faut supporter un duel de sourds, panser ses blessures infligées par la jalousie.

La passion amoureuse de Rachel est décrite en des termes exaltés, qui éclatent comme des bulles, là on reconnaît le talent de Michel Quint dont la langue est belle, ronde, chaloupée et volupteuse. C'est une histoire qui ressemble fort à une éducation sentimentale, en plus du drame cornélien. Il n'y a pas que la relation triangulaire entre Rachel, Thomas et Babette. Car Rachel a également un amoureux transi, Kader, qui souffre, qui est jaloux et qui est prêt à tout pour ravir le coeur de la donzelle qui l'ignore. Les passions adolescentes sont maladroites, mais touchantes. Chacun sent l'urgence d'aimer l'autre, même s'il faut passer par du n'importe quoi, de l'exagération et des larmes.

Dans ce court roman de 100 pages, on apprend à se casser les dents, à grandir et à choisir, c'est en somme un roman d'apprentissage où « on a peur et envie de grandir, de l'irrémédiable, où on ne sait pas qui on est mais qu'on veut devenir quelqu'un de bien, de digne, et qu'on se fabrique des faux modèles, et qu'on aime qui on doit pas, qui on peut pas, et qu'on entre, éblouis et terrifiés, dans le bref parcours de la vie ». Et toute l'intrigue se dessine dans les grandes lignes de Cyrano ou d'Hedda Gabbler, ce qui parfois me rappelle un autre roman de Michel Quint, Et mon mal est délicieux, où l'auteur démontre également l'importance du théâtre dans ses livres.
De toute façon, il faut tout lire de Michel Quint ! Il est remarquable.

Gallimard, coll. Scripto, 2008 - 106 pages - 7€
Belem éditions, 2004

22 février 2009

Une famille aux petits oignons - Jean-Philippe Arrou-Vignod

La nostalgie aurait-elle le vent en poupe ? Oui, je pense ! Quelques exemples : les albums par Dupuy-Berberian (Comment c'était avant), Mes années 70 par Claudine Desmarteau ou les ouvrages d'Armelle Leroy (La Saga de la Bibliothèque Rose) etc.

Une autre confirmation : les histoires des Jean-Quelque-Chose.

9782070622658

« Les gens n'arrivent pas à croire qu'on est juste une famille, pas une colonie des vacances ni une troupe de sosies échappés d'un cirque.
Six frères, ce n'est déjà pas courant. Mais six Jean-Quelque-Chose, ça frise le livre des records. Comme on a tous les oreilles décollées et un épi sur la tête, papa, qui n'est pas très physionomiste, a trouvé un truc imparable : nous ranger par ordre alphabétique, comme dans un répertoire.
Il y a Jean-A., onze ans, alias Jean-Ai Marre parce qu'il râle tout le temps.
Moi, c'est Jean-B., alias Jean-Bon parce que je suis un peu rondouillard.
(...)
Dans la chambre des moyens, il y a Jean-C., sept ans, nom de code Jean-C-Rien parce que c'est le distrait de la bande.
Il y a aussi Jean-D., cinq ans, surnommé Jean-Dégâts, avec qui Jean-C. a inondé deux fois l'appartement depuis qu'on habite à Cherbourg.
Les petits, c'est Jean-E., trois ans, alias Zean-Euh parce qu'il a un cheveu sur la langue, et le bébé Jean-F., alias Jean-Fracas, qui n'a encore qu'un an et pas beaucoup de cheveux sur la tête.
»

Une famille aux petits oignons reprend toutes les histoires des Jean-Quelque-Chose parues séparément : L'omelette au sucre ; Le camembert volant ; La soupe de poissons rouges ; avec en bonus, une histoire inédite : Des vacances en chocolat.

Toutes ces histoires sont fraîches, pleines d'humour, empreintes d'une douceur nostalgique de la fin des années 60, à décrire la vie d'une famille nombreuse, qui habite Cherbourg avant de déménager pour Toulon. Il y a 6 enfants dans cette maison, 6 garçons (dans le premier livre, la maman est enceinte et tout le monde s'imagine déjà accueillir une petite fille dans la tribu !). Il y a une multitude d'anecdotes de la vie de tous les jours, entre les castagnes, les fessées déculottées, les parties de cache-cache, les vacances à la campagne, la piscine municipale, les cousins Fougasse, le mystère de François Archampault (son père est-il un espion qui risque sa peau tous les jours ?)... Il n'y a pas la télévision dans cette maison (au grand dam de l'aîné des Jean, qui se cache dans les toilettes, avec une paire de jumelles, pour observer chez un voisin les épisodes de Rintintin !). A la place, la fatrie s'occupe en jouant à des jeux de société (le monopoly, le 1000 bornes...), ou en créant un club de détectives privés (on sent la très forte influence du Club des Cinq !!!).

Je ne sais pas comment un jeune lecteur de 10 ans d'aujourd'hui percevra ce genre d'histoire, mais moi j'aime beaucoup. 32 ans, cinquième fille d'une famille nombreuse (avec que des filles, en plus !), je n'ai pas connu la même période (fin des années 60) mais je suis touchée quelque part par ces histoires où s'enfilent les anecdotes comme autant de perles sur un collier. Tout me semble bon, tout me rappelle un peu ma propre jeunesse... J'attends encore un ou deux ans avant de pouvoir confier ce livre à ma fille, et j'espère qu'elle comprendra. (Déjà je râle énormément de répondre à ses questions, du style : les années 80, c'est vieux !!!!!).

En somme, je recommande ce livre comme Au pays de mes histoires, le recueil de Michael Morpurgo. C'est une lecture indispensable, sans âge, qu'on prend plaisir à lire et relire, et qu'on garde sous le coude pour les périodes de blues ou de bobos à l'âme. C'est tout à fait l'antidote en matière de lecture qui vous redonne le sourire !

Bonne lecture ! 

On peut consulter en ligne un chapitre du livre.

« C’est drôle une famille de huit…on manque de place, on se donne des coups de coude, on voudrait être fils unique ou orphelin, sans personne pour vous mettre ses pieds dans la figure ou vous expédier séance tenante aux Enfants de troupe…Mais quand l’un d’entre nous n’est pas là, c’est comme un jeu de Sept familles lorsqu’il manque une carte : tout paraît bizarre, faussé, comme si la carte perdue avait rendu tout le jeu inutile. »

Gallimard jeunesse, 2009 - 330 pages - 13,50€
illustrations de Dominique Corbasson

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