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Chez Clarabel
24 mai 2018

En poche ! Nous les menteurs, de E. Lockhart

Nous les menteursL'été de ses 15 ans, Cady passe ses vacances sur l'île de la famille Sinclair quand elle manque de se noyer et finit aux urgences avec un traumatisme crânien. Depuis, la jeune fille a la mémoire en vrac et souffre de migraines foudroyantes.

Éloignée du giron familial pendant deux ans, Cady y retourne dans l'espoir de raviver ses souvenirs. L'adolescente n'en peut plus de retrouver ses cousins, Mirren et Johnny, ainsi que Gab, son grand amour. Or, l'ambiance à Beechwood n'est plus la même - les silences sont lourds et les secrets pesants, faisant poindre une vérité cruelle et amère.

Prenez garde, en effet, à cette fausse lecture estivale ! On s'imagine partager un moment de calme et de douceur dans un cadre enchanteur avant de réaliser les fissures et les fêlures. En attendant, on gobe tout, sans réfléchir. On se laisse bercer par le ronron des vagues, on hume les bonnes odeurs de cuisine, on s'étourdit des parfums du jardin, on se prélasse au soleil, on bouquine paresseusement, on rit et on joue en toute innocence...

Prenez garde (bis) - les apparences sont trompeuses. On le devine au ton grave et cérémonieux de Cady, dépossédée d'une histoire dont elle redessine les contours avec parcimonie. On la suit méthodiquement, tout en guettant les signes du faux-semblant et en échafaudant toutes sortes de théories. Au final, on ne voit rien venir. Et la réalité pulvérise les limites de votre imagination ! 

Le roman réussit à combiner une ambiance hors du temps, des personnages attachants, une intrigue envoûtante, des secrets à la pelle et des rebondissements inattendus. Le cocktail est goûteux et explosif. Très bon !

Pôle Fiction (2018) - traduit par Nathalie Peronny pour Gallimard Jeunesse

 

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9 avril 2018

Boys Band Killeuses, de Goldy Moldavsky

Boys band killeusesErin, Pomme, Isabel et la narratrice (alias Sloane Peterson, ou Bright Lights, Big City, selon ses humeurs) se connaissent à travers leur passion commune pour le groupe des Ruperts. En apprenant que les garçons sont descendus dans un hôtel en ville, nos fans hystériques décident de réserver une chambre au même endroit et arpentent ainsi les couloirs pour les rencontrer. Bingo, Pomme croise le moins sexy du lot près de la machine à glaçons et passe à l'action en bondissant sur lui. Le type est mis k-o, traîné par la jambe jusqu'à la chambrée des nanas qui piaillent d'excitation. Hop, elles le saucissonnent sur une chaise, le bâillonnent, lui posent un bandeau sur les yeux. Et puis quoi, après ? Exit le self-control. Les filles sont ingérables et ont perdu tout sens commun, elles n'écoutent que leurs pulsions et vont au bout de leurs fantasmes.

Ce qui était, au départ, un simple délire de nanas déjantées va finalement dégénérer et laisser place à un truc glauque et malsain ! Mais tenez-vous bien, c'est sacrément drôle. Oh là là, ces filles sont de vraies tarées. Elles sont carrément flippantes, voire un peu pathétiques. Toutefois, leur obsession maladive va également révéler une introspection mortifiante (folie vengeresse, ambition dévorante, trouble paranoïaque et j'en passe). Le ton est acide, cruel et amer. L'humour est noir et implacable. Et pourtant, c'est jubilatoire. On bascule dans la dérision avec facilité et ahurissement, l'enchaînement des événements est inattendu et parfois grotesque. En clair, j'ai trouvé ça bon et redoutable. Pour un premier roman, c'est diablement prometteur. ☺

La Martinière J. (2018) - Traduction d'Yves Sarda

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9 avril 2018

Phobos#4: Il est trop tôt pour respirer, de Victor Dixen

phobos4

De retour de leur mission, les derniers survivants du programme Genesis doivent répondre de leurs choix au cours d'un procès aux nombreuses retombées médiatiques. Léonor, plus particulièrement, est dans le viseur. Son bras de fer avec Serena McBee est encore dans toutes les mémoires. Qu'on aime ou pas, la jeune fille continue de diviser. Mais Léo tient bon et accuse les coups. Elle a d'ailleurs d'autres projets en tête et veut fouiller son passé pour percer le secret de ses origines. Elle n'oublie pas non plus son grand amour perdu, crie justice, affronte la pègre brésilienne et se lance dans le combat écologique pour préserver la planète et alerter l'opinion publique sur le drame des “errants climatiques”. Léonor est la pasionaria par excellence, même si elle saoule grandement. Autour d'elle, ses amis se consacrent à leurs carrières respectives (danse ou médecine) tandis que d'autres mordent la poussière ou luttent pour leur survie.

Mon appréciation globale de la série a toujours été en dents de scie - des personnages creux, des atermoiements interminables, des amourettes risibles et une expédition scientifique en dessous des normes. Pourtant, Phobos suscite un vrai engouement, une addiction palpable, qui fait qu'on y retourne, en dépit des défauts pointés du doigt. C'est assez spectaculaire et ingénieux pour le souligner ! Ce dernier volume ne déroge pas à la règle. Il va combler les nombreuses questions ouvertes, laissées en suspens, mais va procéder de façon convenue et longuette, avec une fin hollywoodienne à faire rouler des yeux. En puisant son inspiration dans les courants actuels (cinéma, jeux vidéo et internet), l'auteur produit ainsi des scènes sensationnelles, qui font leur petit effet auprès d'un public adolescent, avide d'émotions fortes. 

Lors de sa parution fin 2017, je pensais y plonger assez rapidement, intriguée mais lucide, car j'étais refroidie par les 17 heures d'écoute annoncées. Cet épisode 4 s'est néanmoins avéré distrayant et plaisant à écouter. Maud Rudigoz est une narratrice parfaite (joli timbre de voix, intonations cohérentes, aucune surenchère, nulle caricature, débit fluide et agréable). Et puis l'histoire offre son lot de bonnes surprises. En somme, la lecture n'est certes pas révolutionnaire, mais sympathique dans le genre.

 

©2017 Robert Laffont (P)2017 Audible Studios. Texte lu par Maud Rudigoz (durée : 17h 23)

 

6 avril 2018

Qui ment ? de Karen M. McManus

qui ment karen mcmanusCinq lycéens, partageant la même heure de colle, découvrent qu'ils ont été piégés exprès pour être réunis tous ensemble au même endroit. Un carambolage sur le parking détourne l'attention de leur surveillant, lequel s'absente un bref instant, les abandonnant à leur sort. L'un des jeunes va décéder. Que s'est-il passé ?

À première vue, la victime ne comptait plus ses détracteurs -  colportant tous les potins possibles sur internet et n'inspirant guère une grande sympathie chez ses camarades, car tous redoutaient d'être un jour touchés par son fiel. Bronwyn, Addy, Nate et Cooper font partie du nombre. Eux aussi ont leurs petits secrets qu'ils ne voudraient pas étaler au grand jour. Or, la police va mettre le doigt dessus et s'en servir pour les livrer à la vindicte populaire... espérant ainsi faire tomber les masques. Étrange, très étrange.

Le scénario est pourtant redoutable et diablement rusé. Le suspense est constant et bien ficelé, le roman n'en est que plus haletant ! Entre faux-semblants et non-dits, l'intrigue trace sa route avec une apparente sagesse mais égraine ses petites révélations comme un lâcher de bombes. Cela peut surprendre, même si cela reste attendu dans ce domaine. Les personnages étant tous stéréotypés, ils incarnent au choix la bonne élève, le bad boy, la reine du bal ou le sportif top niveau. Mais leur image va souffrir et s'effriter au cours de l'enquête, laissant apparaître d'autres facettes de leurs caractères. Au final, l'histoire s'en sort sur une pirouette inattendue... je ne suis pas sûre d'en apprécier tous les rouages et regrette certains détails nunuches. Cependant, la lecture a offert de bonnes heures de tension et de stress, invitant souvent le lecteur à partager ses spéculations et échafauder toutes sortes de théories ! Pas mal du tout.

Bémol sur la narration faite par Leïlou Bellisa pour Audible Studios : une écoute crispante et agaçante, du fait d'avoir choisi d'accentuer les voix en les singeant au possible. Le rendu est niaiseux et parfois insupportable. C'est franchement dommage.

©2017 / 2018 Pour l'édition originale publiée sous le titre "One of Us Is Lying"  / Pour la traduction française par Anne Delcourt pour les Éditions Nathan

(P)2018 Audible Studios. Texte lu par Leïlou Bellisa. Durée : 10h env. En exclu pour Audible Studios  

 

3 avril 2018

La Cité des Ténèbres (The Mortal Instruments #1), de Cassandra Clare & lu par Bénédicte Charton

La Cité des ténèbres TMI 1Fan de la première heure, je retrouve cette série chère à mon cœur dans son format audio disponible en exclu sur Audible. J'ai eu comme une envie de titiller mes souvenirs et j'ai bien fait. C'est une performance pleine de dynamisme et de fougue que Bénédicte Charton propose, pour une lecture 100% distrayante !

L'histoire se passe à New York. Clary et son meilleur ami Simon se rendent dans un club underground quand celle-ci surprend trois jeunes de son âge assassiner un type en toute impunité. Choquée, Clary réalise que son monde n'est qu'illusion. Son appartement a été dévasté. Sa mère a disparu. Leur ami de longue date, Luke, coupe tout contact. Sa voisine Dorothea lui confirme l'existence du Monde Obscur. Ne reste plus que les Chasseurs d'Ombres pour l'héberger dans leur institut. Jace, Alex et Isabelle sont intrigués par cette Terrestre, en apparence, qui possède le don de Double Vue et semble être le maillon improbable dans leur combat contre les forces démoniaques.

Une bonne dizaine d'heures plus tard, j'ai appuyé sur le bouton stop en poussant un soupir d'aise. C'était une lecture extra. Simple mais efficace. J'ai retrouvé avec grand plaisir l'écriture addictive de Cassandra Clare, son univers foisonnant, ses personnages attachants, et même caricaturaux ou un peu godiches du fait de leur jeunesse. Mais l'énergie est électrique et communicative, l'aventure excitante et pleine de sensations. J'ai dit banco et pris un aller simple car le rendez-vous ne manque pas de piquant ! Pour qui aime le fantastique, les réparties rigolotes, l'action et les rebondissements, yapluka. ☺

 

©2007 Cassandra Clare / Univers Poche. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Julie Lafon

(P)2018 Audible Studios. Version intégrale lue par Bénédicte Charton. Durée : 13h env.  (Série netflix)

Description de cette image, également commentée ci-après

 

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16 mars 2018

La course au bonheur, de Maggie Lehrman

La course au bonheurTraumatisée par la mort tragique de ses parents, dans l'incendie de leur maison, la jeune Ari Madrigal a recours à un sort d'oubli, prodigué par une hékamiste. Dix ans plus tard, c'est son petit ami, Win, qu'elle perd dans un accident de voiture. Anéantie par la douleur, elle fait encore appel aux sorts de l'hékamiste sans avertir ses proches. Le charme opère, mais Ari ne veut pas paraître insensible et donne le change en faisant semblant d'être meurtrie dans sa chair, donc muette et désirant vivre dans sa bulle, loin de tous. Toutefois, pratiquer un sort d'hékamiste engage aussi des effets secondaires. Pour Ari, c'est son corps qui ne répond plus. Quand on est une grande danseuse, admise à une académie prestigieuse de New York, c'est le ciel qui s'effondre sur la tête. À Cape Cod, tous se connaissent depuis l'enfance mais se drapent dans des secrets qui distillent un poison invisible et propagent un mal sournois, hélas à l'origine d'une série de conséquences dramatiques. Avant de mourir, Win avait un urgent besoin d'argent liquide, son meilleur ami Markos a surpris le commerce douteux de sa mère, Kay a fait appel à un sort d'ancrage pour s'attacher ses copines, Diana et Ari ne peuvent plus quitter l'île sans courir un danger, Echo fait du chantage par désespoir, Cal Waters est fidèle à sa réputation de don juan... Tous sont donc enrôlés dans un feuilleton tragique, au charme hypnotisant et vénéneux. Dès les premières pages, j'ai été envoûtée par l'ambiance pleine de mystères et de suspense. On sent le poids des larmes, des événements graves, des non-dits, des remords et des regrets. Cela peut paraître lourd et étouffant, alors qu'en fait c'est captivant. L'auteur a réussi à orchestrer son histoire en faisant planer le doute mais en alimentant constamment la donne par des détails infimes et néanmoins percutants. J'ai plongé mon nez dans les 420 pages du roman, intriguée par les révélations qui allaient en découdre. D'ailleurs, la surprise est totale jusqu'à la toute dernière page ! Un premier roman très habile, passionnant et bouleversant. 

Casterman, 2018  - traduit par Antoine Pinchot {The cost of all things}

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13 mars 2018

Le sel de nos larmes, de Ruta Sepetys

Le sel de nos larmes Pole fictionHiver 1945, sur les routes de l'Europe de l'Est. Des milliers de réfugiés fuient les troupes soviétiques et remontent jusqu'à la côte Baltique pour rejoindre un énorme navire, le Wilhem Gustloff, à bord duquel civils et militaires espèrent s'échapper. Tous fuient les bombes, les soldats, la haine, la vengeance aveugle, la folie, le chaos. Tous sont épuisés, affamés, blessés, frigorifiés. Ils ont abandonné des maisons, des familles et perdu leurs maigres illusions. Leur avenir n'est plus qu'une ligne lointaine et floue, entre les mains de Hitler ou Staline. Mais tous luttent avec l'énergie du désespoir.

L'histoire s'attache à retracer le parcours de quatre adolescents, chacun né dans un pays différent et armé d'un lourd secret, tous poursuivis par la culpabilité, le destin, la honte ou la peur, mais liés par le même sauve-qui-peut. Il y a la lituanienne Joana, une jolie infirmière dévouée, Florian, un  prussien farouche, grièvement blessé, mais qui refuse qu'on s'approche de lui, Emilia, une polonaise de quinze ans, avec son bonnet rose et ses grands yeux de biche aux abois, accrochée aux basques de son chevalier qui la fuit, et enfin Alfred, un jeune matelot allemand, qui écrit de longues lettres à son amoureuse, sans avouer la vraie nature de sa mission...

Les chapitres sont courts mais dégagent une force romanesque inégalable. Cela accentue également l'intensité dramatique, à laquelle s'ajoute le poids des informations, car tout ce que nous renseigne l'auteur est méconnu ou oublié, d'où son impact et sa valeur. Émotionnellement, ça vous pulvérise et vous foudroie sur place. L'histoire est romancée, et malgré tout ancrée dans une réalité historique poignante. L'Europe est en pleine débâcle, sillonnée par l'exode en masse de populations hagardes, ne sachant plus où se tourner pour un semblant de liberté. Les militaires livrent leurs derniers combats acharnés, ils torpillent à tout-va, d'où le naufrage du Wilhelm Gustloff, une catastrophe maritime insouçonnée, qui a pourtant fait six fois plus de victimes que le Titanic ! C'est dans la lecture des souvenirs de Joana, Emilia, Florian ou Alfred, qu'on découvre des nouveaux visages de la guerre, mais c'est aussi en suivant leurs incroyables destinées, entre amitié, courage et amour, qu'on réalise le sordide et l'horreur, l'éclat et l'inextricable. Cela vous donne des frissons partout. Effet coup de poing assuré.

Gallimard Jeunesse, coll. Pôle Fiction (2018)

Traduit par Bee Formentelli . Titre original : Salt to the Sea

 

Carnegie Medal du meilleur roman jeunesse 2017

 

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« Je suis devenue très habile à faire semblant. Si habile que la frontière entre vérité et fiction s'est brouillée, effacée. Et quelquefois, quand je me montre particulièrement habile à ce jeu, je me leurre moi-même. »

 

12 mars 2018

Une fille au manteau bleu, de Monica Hesse

A66845Gros coup de cœur pour ce roman ! L'histoire se passe à Amsterdam, en 1943. Alors que les soldats allemands patrouillent en ville, la jeune Hanneke file sur son vélo en toute innocence, malgré un panier rempli de produits issus du marché noir qu'elle distribue selon les commandes reçues en douce. Un jour, au cours de ses livraisons, une voisine interpelle Hanneke pour une mission bien particulière - retrouver une jeune fille juive qui vivait cachée dans un réduit de la maison et qui a disparu sans crier gare. La vieille dame, Mrs Janssen, est complètement chamboulée et ne doute pas que Hanneke saura tirer la situation au clair. Au départ, celle-ci n'est nullement désireuse de franchir la ligne jaune. Elle voue une haine farouche envers les Nazis, mais se sent coupable de la mort de son petit ami Bas (engagé volontaire) et souhaite se tenir à distance de la guerre. C'est pourtant cette blessure qui va l'inciter à partir sur les traces de Mirjam Roodvelt, dont elle sait uniquement qu'elle porte un manteau bleu. Ce maigre indice va conduire son enquête et l'entraîner dans le flou, puis dans des cercles clandestins et enfin dans des actions impensables. Pour Hanneke, déjà douloureusement confrontée aux drames intimes de la guerre, c'est un cap supplémentaire qui lui fait perdre ses dernières plumes de l'enfance insouciante. 

Loin d'être un énième roman sur le sujet, cette lecture offre surtout la possibilité de découvrir une histoire passionnante, qui puise autant dans l'émotion que dans l'action et le suspense. Avec son héroïne de 18 ans, si juste et imparfaite, par ses choix, ses failles et ses engagements, on se lance dans un parcours bouleversant et inattendu. Il y a d'abord sa quête pour retrouver Mirjam, puis sa prise de conscience des dangers qui rôdent, l'horreur des rafles et des dénonciations, la culpabilité et la rédemption. C'est un cheminement chaotique, mais poignant, qui emprunte de nombreuses bifurcations, qui fait aussi battre le cœur plus fort et qui noue l'estomac à l'énoncé des enchaînements tragiques et malheureux. En un mot, c'est excellent ! Et c'est à remettre entre les mains des plus jeunes sans délai.

Gallimard jeunesse, 2016 - traduit par Anne Krief

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À lire aussi...

Cachés, de Sharon Dogar - Max, de Sarah Cohen-Scali - Les valises, de Sève Laurent-Fajal

 

 

6 février 2018

Eleanor & Park, de Rainbow Rowell

eleanor parkBack to the 80s ! Cette histoire nous transporte dans une autre vie, du temps où l'on prend le bus pour se rendre au lycée, plaquant ses fesses sur le premier fauteuil venu, ignorant les quolibets et esquissant à peine un coup d'œil à votre voisin de banquette. Eleanor est trop ronde, trop rousse, trop bizarre et mal fringuée. Park adore les comics et les Smiths. Un jour, il fait découvrir à la nouvelle son univers et là, c'est bim bam boum. Malheureusement, tout n'est pas rose car Eleanor se débat avec un quotidien fait de violence, de harcèlement, de mal-être et de zone d'ombre. Et plus elle croit au bonheur sans nuage avec Park, plus son autre réalité se ternit et la serre dans un étau jusqu'à ne plus être capable de dire ouf.

Histoire culte pour certains, poignante et inoubliable pour d'autres, j'attendais énormément de ce roman. Résultat, c'est le flop. J'ai eu un goût de trop. Trop de mouise, trop de drames, trop de sanglots longs. Des violons. De l'automne. Blessent mon cœur. D'une langueur. Monotone. Vous voyez le genre ? C'est trop trop trop. Je n'ai pas accroché. L'auteur a alourdi le tableau autour d'Eleanor. C'est affreusement glauque et poisseux. Cela prend toute la place, si bien que je n'avais plus le cœur de m'attendrir pour l'idylle naissante. Ils sont mignons, Eleanor et Park... avec leurs rêves, leurs musiques et leurs lectures. Mais ce contexte familial, non vraiment, c'est beaucoup trop encombrant. Assommant. Et déprimant. En gros, l'histoire m'a semblé pesante et lassante. Oups!

PKJ, 2014 - Trad. Juliette Paquereau

 

2 février 2018

L'Épreuve #3: Le remède mortel, de James Dashner & lu par Adrien Larmande

Suite et fin de la série de James Dashner, après Le Labyrinthe & La terre brûlée.

le remede mortel l'epreuve

Ce dernier tome, mené tambour battant, nous montre un Thomas en perte de repères - il ne fait plus confiance à Wicked, se sent trahi par Teresa, a été séparé de ses camarades et sent la mémoire lui revenir... à son grand dam, car ses résurgences lui donnent des sueurs froides. En conséquence de quoi, Thomas refuse de participer davantage à la mascarade mise en scène depuis le tout début par l'Organisation (il a triomphé du labyrinthe, survécu à la terre brûlée), or son statut d'immunisé fait également de lui une proie aux yeux des habitants de la ville ravagée par la braise (ce mal qui vous ronge à vous rendre fou). Jusqu'au bout, Wicked s'est joué de ses cobayes en enchaînant les épreuves et les tests. Cette fois, c'en est trop. Thomas ne veut plus s'y soustraire et entre en rébellion contre des forces invisibles.

En quelques 8 heures de lecture, le roman de James Dashner a pour lui de communiquer une sensation de transe et de nous embarquer séance tenante dans un monde en sursis, où chacun se démène comme un beau diable. L'action prédomine, en une succession de péripéties limite abrutissantes et foutraques. Sûr que ça piétine, ça traîne, ça use et ça embrouille pas mal. Mais cela m'a bien plu ! Au-delà des détails confus, il y a surtout un vrai potentiel addictif et une volonté de porter une histoire qui tienne debout. C'est donc tout naturellement que j'ai suivi les tours et détours pris par Thomas pour sauver ses amis, quitte à emprunter des voies impénétrables, ahem. Bon point pour le sprint final - sans pester sur les non-réponses déguisées sous des propos sibyllins. Après tout, l'auteur a depuis fait paraître une série prequel qui se déroule “avant le labyrinthe” et qui semble avoir comblé quelques lacunes. 

Audiolib a de nouveau fait un choix stratégique en confiant la lecture à Adrien Larmande, qui double également l'acteur Dylan O'Brien au cinéma. Le jeune public se trouve ainsi en territoire familier et peut prolonger le plaisir du film de Wes Ball à travers une version audio qui procure les mêmes sensations fortes.  Une série tout à fait correcte & qui conforte sa position de divertissement simple et efficace ! 

©2011 / 2014 James Dashner / Éditions Pocket Jeunesse.  Traduction française de Guillaume Fournier.

(P)2017 Audiolib. Texte lu par Adrien Larmande. Durée : 8h 20

 

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