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Chez Clarabel
25 novembre 2009

Préparer Noël #2

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le_grand_livre_dolgaOlga est adorable ! On craque devant cette petite fille décidée, intelligente et futée, à la répartie stupéfiante, bourrée de bonnes intentions, hélas souvent incomprise. D'abord, elle pense que son prénom est et restera celui d'une petite fille, que sa mère crie tout le temps alors qu'elle est très gentille, que son papa est beau mais écrit très mal, que personne ne l'écoute jamais (comme d'habitude), elle décide alors de trouver un remède miracle pour empêcher de faire ce qu'on n'a pas envie de faire !
Ce pavé (418 pages) est en fait un livre beau et simple, qui regroupe les douze aventures d’Olga, précédemment parues dans la collection « Mouche ». Geneviève Brisac a su créer un personnage des plus attachants, qu'on suit à travers ses multiples péripéties (Olga au ski, n'aime pas l'école, va à la pêche, s'inscrit au club, Olga et le chewing-gum magique, etc.). C'est beaucoup mieux que Martine, beaucoup moins cucul la praline, et les illustrations de Michel Gay sont comme des petits griffonnages qui participent totalement à l'esprit du livre.
C'est espiègle, il y en a pour tous les goûts et c'est une lecture qu'on apprécie lire et relire, jamais on ne s'en lasse !
Ecole des Loisirs, 22,00€

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les_petites_filles_modelesÉcrit par La Comtesse de Ségur
Illustré par Magali Clavelet

Les Petites Filles modèles fait suite aux Malheurs de Sophie parus dans la même collection des éditions Tourbillon. J'aime beaucoup les livres de cette collection, pour mémoire nous sommes tombées folles amoureuses d'Edouard Tulane, depuis notre découverte du catalogue va de surprise en surprise.
Avec cette édition, c'est aussi le plaisir des illustrations de Magali Clavelet, qui donne une touche contemporaine et plus affective au classique de la Comtesse de Ségur.
Camille et Madeleine sont deux petites filles délicieuses. Au château de Fleurville, elles font le bonheur de leur maman. Leurs amies, Marguerite et Sophie, plus jeunes, sont loin d’être aussi raisonnables...
Intemporel.
Tourbillon, 12,95€

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la_grande_dame

Un petit monsieur et une grande dame s'aiment d'amour fort. Or, ce n'est pas facile de conjuguer ses différences, ce n'est pas impossible non plus.
On n'a pas besoin de se ressembler pour pouvoir s'aimer ! La grande dame et son petit monsieur l'ont bien compris, eux. Ils s'aiment infiniment ! Et leurs coeurs sont si grands qu'à l'intérieur il y a de la place... pour tous leurs enfants petits et grands.
Des couleurs douces, une histoire gentille, l'hymne de ceux qui s'aiment envers et contre tout... Les deux Sandrine (Lévy et Lhomme) réussissent encore à éblouir le lecteur grâce à ce livre qui ne manque pas de charme !
Un peu plus, pour les yeux...
Mic_Mac, 9,90€

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doux_comme_un_souvenir

Annie va déménager, quitter son jardin où, au même instant, la neige est en train de tomber. Quelques flocons avalés, et aussitôt les souvenirs reviennent... Noël, la confiture de rhubarbe, la glace à la vanille, l'orange et la violette, les gaufres de Mamie, la pochette en papier peint qui contient tous les dessins, plonger son visage dans les draps qui sèchent au jardin, le premier plongeon, le matin de Pâques, la fée du printemps.
Les souvenirs sont doux comme les premiers flocons.
Cathy Delanssay, avec sa tendresse habituelle, nous raconte la douceur de grandir avec ses rêves et ses secrets.
Très joli.
Balivernes, 13,00€

 

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25 novembre 2009

Préparer Noël #1

dans un mois, c'est noël ; déjà la course aux cadeaux, les envies qui vont et viennent, commencent donc les petites listes des suggestions, pour glisser dans les chaussettes ou au pied du sapin.

 

 

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quellescouleurs« Un jour je me suis rendu compte que je n’avais pas vraiment de couleur préférée.
Ce que je sais, c’est que si le monde était sans couleur, il ne serait pas noir et blanc comme dans les vieux films. Si le monde était sans couleur, il serait bêtement invisible à nos yeux.
Ce livre n’explique ni comment, ni pourquoi les couleurs existent.
Ce livre est un imagier, une suite d’illustrations, de photographies portée par les envies et les idées de raconter les couleurs à ma manière. »
Régis Lejonc

Un album à feuilleter, à lire à voix haute, rien que pour s'entendre énoncer la palette des couleurs, blanc vanille, opalin, argile, écru, laiteux, ivoire, platine, zinc, bulle, neige, arzel ou sable ... Rouge capucine, brique, framboise, cinabre, andrinople, amarante, groseille, sang, magenta, cardinal, cramoisi, tomette, alizarine, vermeil, cerise, tomate, écarlate, anglais, grenat, fraise, vermillon, ponceau, coquelicot, garance, carmin, ... Les illustrations, ou autres accompagnements, ne manquent pas d'idée ni de génie. Ce sont de belles découvertes et de la réflexion en douceur qui se glissent insidieusement dans cette lecture. Pour petits et grands.
Editions Thierry Magnier, 16€

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cest_bienC'est bien de ... lire un livre qui fait peur, acheter des bonbons chez la boulangère, faire ses devoirs sur la table de la cuisine, jouer au flipper, faire un volcan de purée, choisir un parfum de glace, être abonné à un journal, se lever le premier dans la maison, parler sous les étoiles, mouiller ses espadrilles, goûter après la baignade, regarder ses billes, sentir Noël, être malade, faire un feu d'artifice, s'asseoir dans l'herbe à la fin d'un match de foot, plonger dans un pot de confiture.
Et ceci n'est qu'un échantillon.
On fait du neuf avec du vieux, paraît-il.
En clair, il s'agit de la compilation des « C’est bien » de Philippe Delerm, en format album, illustrée par plein de gens (en fait, plusieurs illustrateurs jeunesse). 4 textes inédits sont venus compléter cette édition, en plus des illustrations très différentes les unes des autres qui renouvellent sans cesse l'ambiance et accentuent l'impression qu'on ne lit jamais le même livre. 
Delerm, ensuite, c'est l'assurance de la tranquillité, une valeur réconfortante, la simplicité de raconter les petits moments de la vie, lesquels sauront à un moment ou un autre toucher le lecteur, enfant ou adulte.
Quelques noms parmi les illustrateurs qui participent au projet : Marc Boutavant, Olivier Balez, Loïc Méhée, Barroux, Déborah Pinto, Vincent Bergier, Eric Gasté, Anne Simon, Nancy Ribard, Olivier Latyk ... et j'en oublie.
Milan jeunesse, 19,95€

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la_petite_sirene

Un artiste indien s'approprie le conte de "La Petite Sirène" : une version poétique et personnelle de cette histoire bien connue, qui conserve le caractère fabuleux du conte originel de Hans Christian Anderson.

L'édition est vraiment très belle, au toucher la couverture a un effet toilé et le texte à l'intérieur a été imprimé sur un beau papier épais. Les illustrations possèdent un certain charme (par contre, ma fille n'y est pas sensible), j'en retiens principalement une impression de passion chaude sur fond d'excentricité exotique. Le conte de La petite sirène est une histoire assez cruelle, pourtant l'interprétation ici est plus poétique, la fin offre une nouvelle perspective, elle n'est pas non plus un pendant de féérie à la disney, c'est une autre perspective qui me plaît beaucoup.
Un bel album original, avec une couverture-surprise grâce à ce petit poisson qui s'enlève pour révéler la petite sirène.
Feuilleter l'album.
Syros, 16€

 

19 novembre 2009

Love ~ Hélène Bruller

Drugstore, 2009 - 65 pages - 13,90€

«Love» est le nouvel album d'Hélène Bruller, à la couverture aussi colorée et pétillante qu'un disque de Mika. (copyright : lematin.ch)

LOVE_BRULLER

Grande première, Hélène Bruller a cessé de parler d'elle dans ses albums (Je veux le prince charmant  ; Je veux toujours le prince charmant ; Hélène Bruller est une vraie salope ; Les autres filles... et leurs mecs ; etc.). Du moins, c'est ce qu'elle nous annonce en préface où elle annonce qu'elle a de l'amour à revendre et souhaite attirer notre attention vers cette espèce rare et précieuse que représentent ses amis ! Mais à travers le portrait des uns et des autres, c'est aussi (et toujours!) un peu d'elle dont il est question. Et ça tombe bien, car j'aime beaucoup son humour.

Hélène Bruller a plutôt du souci à se faire après la publication de son album : ses amis, elle les aime beaucoup... surtout quand ils sont nuls (dixit la 4ème de couverture). Et ça balance pas mal, les petites vannes, les plaisanteries bien vaches, les tacles par derrière, les pointes d'ironie, l'humour gras, bienvenue à la soirée Petits Meurtres entre Amis. C'est autour d'un dîner que les présentations sont faites, du meilleur ami hype-gay, à la copine hyperactive ou karma-girl, qui a besoin de prier avant chaque bouchée de nourriture avalée... Je ne vais pas faire le tour de la galerie, car tous les personnages ont à tour de rôle leurs grands moments (mention spéciale pour testostérone man, l'homme qui dit non et l'homam).

En fait, le ton du livre se retrouve dans l'extrait avec la Wonder Woman, la femme trop parfaite qui, même en retard, arrive avec des bougies de votre parfum fétiche, souriante et pleine d'excuses, bref impossible de lui en vouloir d'être ce qu'elle est (juste parfaite !). Donc, il est dit ceci : On reconnaît bien le style d'Hélène : même ses compliments sont des saloperies.

J'ai déjà lu les autres albums d'Hélène Bruller, j'ai toujours pris grand plaisir à les découvrir (surtout celui du Prince charmant). Ce sont des retrouvailles sympathiques, pour qui n'a pas peur de la garce-attitude de la maîtresse de maison, et le ton délicieusement barré et graveleux lui donne juste ce qu'il faut de piquant. C'est bon de se détendre, puis de faire son propre tour de table et ricaner en pensant, welcome back mauvaise foi girl ou sors de ce corps, mère teresa ...

chez_les_filles_logo

2 novembre 2009

1 seconde, 1 minute, 1 siècle... ~ Catherine Grive

illustrations de Muriel Kerba
Gallimard jeunesse, 2009 - 40 pages - 14€

1_seconde1 seconde.
Le temps de tomber amoureux. Le temps pour quatre enfants de naître quelque part dans le monde. Le temps pour le coeur d'une personne de battre au moins une Fois.

1 minute. Le temps d'hésiter entre vanille ou chocolat... et de choisir pistache. Le temps de se fâcher ou de se réconcilier. Le temps qu'on met normalement pour faire pipi.

1 siècle.
Le temps qu'il faut à un arbre pour repousser après avoir brûlé. Le temps qu'a dormi la Belle au Bois dormant. Le temps d'avoir des enfants qui ont eux-mêmes des enfants qui ont eux-mêmes des enfants.

Catherine Grive a su me faire battre le coeur avec son inventaire de réflexions ponctuées de photographies (de Carole Bellaïche), elle parvient maintenant à m'enchanter sur la question du temps.

1 seconde, 1 minute, 1 siècle... c'est le temps de quoi ?

Tour à tour espiègles et facétieuses, mutines et coquines, sensées et profondes, légères et cocasses, les idées ne manquent pas. On attend quelques secondes de trop devant l'ascenceur et c'est l'éternité. On va deux heures au cinéma et c'est déjà fini. C'est long comment une seconde, trois minutes, un siècle ? Contrairement aux apparences, les montres ne disent rien sur la question. Combien dure le temps ?

Chaque page est chaque fois plus étourdissante, plus enchanteresse grâce aux illustrations pleines de couleurs de Muriel Kerba.

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C'est définitivement un album magnifique, avec beaucoup de poésie et de sensibilité, qu'on peut consulter à tous les âges !!!

Et notre quotidien nous apparaît alors plus gai, plus coloré, plus fantaisiste, plus imagé et plus éclairé !

J'ai adoré.

29 octobre 2009

Hänsel et Gretel (des frères Grimm) ~ illustré par Lorenzo Mattotti

traduit de l'allemand par Jean-Claude Mourlevat
Gallimard jeunesse, 2009 - 52 pages - 17€

hansel_gretelJe ne suis pas folle, folle de contes (Grimm ou Perrault) parce que je leur trouve un côté effrayant et compliqué qui me dépasse. Inutile de décrypter le blocage, je suis une bête curieuse, pas farouche non plus, j'y vais, j'y viens, je boude, je repars, mais j'y reviendrai sans cesse. Pour preuve, cet album Hänsel et Gretel illustré par Lorenzo Mattotti.
Tout de suite, il m'a tapée dans l'oeil.
Il faut le voir en vrai pour le croire. Cet album est superbe, tout noir, avec un peu de blanc, et de belles lettres dorées en couverture. A l'intérieur, c'est la même sobriété : du noir, du blanc. Point.
C'est assez saisissant, voire terrifiant. Et pourtant, c'est très beau. Cet aspect tragique qui imprègne l'esthétique de Mattotti colle à merveille avec la beauté cruelle du conte des frères Grimm.
Vous vous rappellez ces deux enfants, abandonnés dans la forêt par leurs parents, acculés par la famine et donc résignés de livrer le sort de leur progéniture aux créatures de la nuit. Le frère et la soeur vont découvrir une maison faite en pain d'épice, un alléchant guet-apens pour la propriétaire qui est en fait une vilaine sorcière, et qui mijote en secret le sombre dessein de gaver les mômes pour son futur repas !
Brrr.
Autant j'aime l'explosion des couleurs dans les albums, autant j'ai été saisie d'étonnement et de fascination pour ce noir qui dégage davantage une force et moins une sentence qui opprime. C'est assez impressionnant.
Je ne crois pas que cet album va séduire les enfants, mais davantage un lectorat plus mature. On en parle également sur La belle illustration où est évoquée la prochaine exposition à la Galerie Martel à Paris des originaux du livre de Lorenzo Mattotti (du 21 novembre au 9 janvier 2010).
A noter, pour finir, que l'Italie est l'invitée d'honneur du 25° salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil.
Pssst, c'est Jean-Claude Mourlevat qui signe la traduction de l'allemand de ce conte qui fiche la frousse !  ;)

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25 octobre 2009

Spooky Week : 2 albums !

Un billet express, ... j'y reviendrai peut-être plus tard (désolée !).

three_little_ghosties1

the_everyday_witch

Three Little Ghosties raconte l'histoire de trois petits fantômes qui aiment faire des blagues et des bêtises, le tout raconté sur un air de comptine pour un résultat agréablement surprenant, c'est un festival de couleurs et de facéties, jusqu'à la touche finale... nos garnements vont tomber sur plus malin qu'eux et avoir une bonne frousse bleue qui leur vaudra d'aller fissa au lit, sans discuter. Les illustrations sont d'Anna Laura Cantone, ce qui m'a donné envie de découvrir cet album, car j'aime beaucoup cette illustratrice ! :)

The Everyday Witch, par comparaison, est plus sage et moins délirant mais amène à réfléchir (sa lecture n'est tout de même pas décevante, bien au contraire, la fin m'est apparue espiègle !). L'histoire est donc celle d'un petit garçon qui, d'après quelques constatations, se demande si sa maman n'est pas une sorcière. Il consulte un vieux livre en bibliothèque qui traite des sorcières, de leurs charmes, de leurs mystères et de tous leurs secrets. Les preuves sont sous son nez, maintenant le jeune garçon n'ose plus aborder le sujet avec sa mère pour obtenir la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, et au diable le reste. Encore une belle découverte en album jeunesse, totaly british à ce propos, d'ailleurs ces deux albums n'ont pas encore été traduits en français, mais que ceci ne freine pas vos envies.

voici deux liens pour en feuilleter plus ...  ICI et ICI ENCORE ! (c'est d'ailleurs un super site pour les amoureux des illustrations, les découvertes sont nombreuses et toutes extraordinaires !) ...

je file, je cours, je vole, je m'excuse du message express, le coeur y est mais la tête est déjà très loin (partie en vacances ? non, mais presque !) ...

22 octobre 2009

Maisons du monde ~ Clémentine Sourdais

 

Maisons_du_monde_de_Cl_mentine_Sourdais

 

Ce livre  de Clémentine Sourdais n'est pas facile à raconter, d'ailleurs il n'a pas d'histoire, et il est impossible à décrire, tant il se laisse découvrir, page après page, avec la promesse d'une surprise à la fin ! Je ne vous dis que ça, je m'en frotte les mains, ha ha ha, c'est trop facile, je sais.
En fait, il a suffi d'un coup d'oeil pour que la Miss fasse main basse sur la chose, d'abord se battre avec la couverture qui s'ouvre en deux, puis s'ébaubir du contenu... des maisons du monde, de Mongolie, du Groënland, du Pérou ou du Sénégal, avec le plaisir sans gêne de pousser la porte pour découvrir l'intérieur des maisons ! Cela donne un aperçu de la façon de vivre des autres enfants, et croyez-moi les découvertes ne manquent pas. De même, on apprend aussi que les maisons à travers le monde portent le nom de case, yourte, isba ou igloo.
J'avoue avoir été aussi prise d'indiscrétion en jetant un oeil par-dessus l'épaule de ma fille. C'est un joli livre pour les curieux, simple et pas bête du tout !
En quatrième de couverture, figure le globe terrestre pour situer chaque maison du monde. Encore une bonne idée pour permettre aux enfants d'apprendre en se faisant plaisir.

Le Sorbier, 2009 - 16,90€

21 octobre 2009

L'étrangère ~ Emmanuelle Delafraye

illustré par Isabelle Malenfant
Les 400 Coups, 2009 - 30 pages - 13,90€

letrangere

D'Emmanuelle Delafraye, j'avais aimé Des princesses et des hommes puis j'en étais restée là. Je suis très contente de la retrouver sous un nouveau format, celui de l'album, en collaboration avec Isabelle Malenfant.
L'histoire est hélas commune (dans le sens où les leçons du passé ont du mal à s'imprimer dans les mentalités) : une petite fille arrive avec sa maman dans un village, très loin de ses origines. Elle aimerait se joindre aux enfants qui jouent dans la rue, mais ces derniers la repoussent et lui lancent des insultes... elle n'est qu'une étrangère, le mot fait mal. Tellement porteur des peurs, du rejet, de la non-appartenance, bref c'est pire qu'une gifle.
Un soir, nouée de désespoir, la petite fille blonde se rend près d'un puits - forte des croyances rapportées par sa grand-mère - et murmure une incantation pour faire venir une sorcière (les sorcières remontent à la surface des puits les nuits où les hommes, perdus dans leur colère, les appellent). Le pacte est terrible, la petite fille est aveuglée par son chagrin et sa détresse, elle ne réfléchit pas.
La suite se révèle effrayante, un vrai gros clash d'horreur et d'effroi. Et pourtant, tout finit bien...

C'est une histoire de sorcellerie qui est aussi une histoire d'amitié. Une histoire où la jalousie et l'envie inspirent bien des bêtises. En un mot, une très belle histoire, servie par les magnifiques illustrations d'Isabelle Malenfant (n'hésitez pas à consulter son site !).

> Morgan de Papier en Soie en parle également.

19 octobre 2009

Le Son des Couleurs ~ Jimmy Liao

« Je cherche la petite lumière qui palpite en moi. »

le_son_des_couleurs

Le Son des Couleurs est un magnifique album, l'oeuvre onirique d'un magicien, le taiwanais Jimmy Liao. Son univers extrêmement personnel et touchant fait de lui un auteur contemporain à découvrir absolument ! (parole d'éditeur :))

C'est l'histoire d'une jeune fille de quinze ans, elle est aveugle et s'aventure dans le métro. C'est plus qu'une plongée dans un monde souterrain secret, mystérieux, coloré, joyeux et éclatant, c'est un voyage au pays des rêves et de l'imagination, sur fond de réflexion... où suis-je, où vais-je, suis-je seule dans ma bulle, comment m'en sortir, toucher la lumière, y croire, ne jamais perdre espoir.

C'est un album fantastique, riche en illustrations pleines de couleur, le métro est un cadre étrange pour une histoire mais celui de Jimmy Liao est étonnant, différent, accueillant et propice à un imaginaire sans fin. C'est vraiment beau, parfois étrange et décalé, irréel et saugrenu, pourtant la magie est là, elle fait des merveilles, elle séduit le lecteur, l'alchimie est totale.

Le texte du livre est aussi très poignant, il s'agit du dialogue intérieur de la jeune fille, il évoque la solitude, le rêve, la perte et l'espoir.

« Je cherche l'espoir de toutes mes forces.
J'ai si peur de laisser filer bêtement la chance qui se tient là, à portée de main.
Je caresse le fol espoir de posséder un balai magique qui m'emporterait loin des tracas de la vie. Ou alors, que mes rêves deviennent réalité d'un simple coup de baguette.
Après avoir trébuché, en général, je comprends qu'on ne peut pas tout exiger de la vie.
Je retourne sans cesse à ces mondes imaginaires qu'il me semble avoir déjà connus. 
»

Bref, c'est un livre tendre, avec de très belles illustrations, qui se destine à tous les lecteurs.
C'est aussi un bel hommage à Rilke et son poème L'aveugle.

Bayard images, 2009 - 100 pages - 14,90€
traduit du chinois par Stéphane Lévèque

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Une lecture en amenant une autre, j'ai instinctivement pensé à  des_mots_plus_legers   parce qu'il est aussi beau que silencieux et attendrissant. Bouleversant, même.
Parce qu'il est dit une citation importante :  « La lecture d’un album illustré est une sorte de « conversation » avec les dessins. Un album aussi profond que le regard d’un ami avec qui l’on communique sans parler est un livre non seulement pour les enfants mais aussi pour les adultes qui se souviennent d’avoir été enfants. »
Et parce que son auteur dédie le livre
« aux enfants qu’on n’écoute pas assez. J’espère toucher le cœur de tous les lecteurs, quels que soient leur âge, leur nationalité ou leur origine. Face à l’indifférence des adultes parfois trop occupés, les enfants ne parviennent pas à exprimer leurs sentiments et, peu à peu, referment leur cœur. Dites à ces enfants repliés sur eux-mêmes qu’ils ont le droit de crier : « Ecoute-moi ! ». Ensuite, écoutez-les. Leurs « maux » seront plus légers… »
Youn YOUNG-SEON

Des mots plus légers, par You Young-seon et illustré par Jeun Keum-ha.
traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel
2009, Chan-ok / Flammarion.
10€

merci gaelle !

7 octobre 2009

La mélodie des tuyaux ~ Benjamin Lacombe

Un conte musical écrit et illustré par Benjamin Lacombe
raconté par Olivia Ruiz
mis en musique par Alexis Vallois, Jean-Baptiste Marino et Xavier Pourcher

Seuil jeunesse, 2009 - 40 pages - 25€

C'est toujours un événement d'accueillir un album signé de Benjamin Lacombe ! J'ai volontairement squizzé tous les billets qui ont créé le buzz ces dernières semaines, en ne retenant que de maigres détails : c'est un conte musical et Olivia Ruiz figure au casting (cela a suffi pour tripler notre excitation car c'est une artiste que nous apprécions beaucoup).
Le reste, c'était motus. Je voulais la SURPRISE.

la_melodie_des_tuyauxLa Mélodie des Tuyaux est (sans surprise) un très, très bel album.
Les couleurs sont extraordinaires, le contraste entre la ville triste et terne où vit Alexandre, treize ans, et les couleurs chatoyantes du camp des gitans est flagrant.
Au début de l'histoire, Alexandre a le regard vide et le sourire éteint. Il sait qu'il n'aura pas d'autres choix, dans sa vie, que de travailler dans une usine minable, comme ses parents. Cette perspective ne l'enchante guère.
Mais l'arrivée des roulottes gitanes lui fait l'effet d'un électrochoc. Ce sont des cris, des rires, des physiques impressionnants qui sont autant de claques dans la figure. Alexandre est curieux, admiratif et peureux...
Jusqu'au jour où il va croiser la ravissante Elena.

« Elle avait le plus beau regard qu'il ait jamais croisé. Si beau qu'il ne put s'empêcher de baisser les yeux. Quand il les releva, elle avait disparu. Il la chercha du regard, en vain. »

La petite gitane va introduire Alexandre dans sa famille hors du commun, Frieda la femme à barbe, Mary et Anny les soeurs siamoises, Pipo, Juan et Esteban les lilliputiens, Félicie une pauvre petite qui n'avait ni bras ni jambes et circulait sur une crinoline à roulettes.
Et aussi, les musiciens...

« Derrière un rideau, un groupe d'hommes en noir aux longs cheveux chantaient dans une autre langue en grattant des guitares. Certains avaient de drôles de petits tambours entre les jambes. Deux vieilles dames avec de grandes robes à volants frappaient en rythme dans leurs mains. Une jeune femme dansait au milieu de l'assemblée. Grave et fière, elle tapait des pieds et tournait sur elle-même en levant les bras au ciel. »

Qui ne serait pas fasciné par un tel spectacle ? C'est une invitation pour s'échapper de sa grisaille ! Alexandre comprend qu'il était en train de s'effacer, sa vie ordinaire ne lui convient plus, il est attiré par ce monde de couleurs, d'odeurs, de sons et de chants... Et inversement, la musique s'impose à lui. La guitare épouse ses doigts, la mélodie devient sa maîtresse, le garçon se révèle doué et époustouflant. Sûr qu'il vient de trouver sa place !

L'histoire ne se termine pas là, puisque les parents d'Alexandre sont frileux et mettent des barrières pour emprisonner leur fils. Les gitans sont des voleurs de poules, il faut à tout prix les fuir pour empêcher qu'une mauvaise influence plante sa graine dans le corps et la tête du garçon. Serait-ce trop tard ? Alexandre sait qu'Elena doit bientôt repartir avec les siens, il lui a promis une chanson pour le soir de la dernière représentation.

Mais l'amour, l'amouuuuuur est plus fort que tout ! ... Simplement, l'histoire ne se résume pas à une bluette sentimentale. C'est avant tout un hymne à la liberté, à la création artistique, à l'émotion et l'éclosion des sentiments. A la tolérance, à l'écoute, à l'ouverture et au refus de la peur de l'autre (l'inconnu) et des préjugés.

Le format du livre est grand (27 x 39 cm), chaque page est soignée aux petits oignons, avec comme bonheur suprême des doubles pages pleines d'illustrations d'une beauté à couper le souffle. Un dernier petit mot concernant le cd, il dure approximativement 37 minutes, la voix d'Olivia Ruiz est calme et posée, l'ambiance au début est tristounette pour finalement éclater dans un festival de flamenco. La chanson d'Alexandre est même très émouvante !

A signaler, une exposition rétrospective à l'oeuvre de Benjamin Lacombe du 7 au 24 Octobre à la galerie Daniel Maghen (47 quai des grands augustins, paris 6°).

778635280

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