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Chez Clarabel

17 mai 2018

La vie et moi, de Cecelia Ahern

la vie et moi

Lucy Silchester, bientôt 30 ans, a rendez-vous avec sa Vie. Depuis deux ans et quelques, la jeune femme a complètement négligé son existence et ne cesse de mentir à son entourage - plaquée par son mec, elle a raconté partout que c'était elle qui était partie. Depuis, ses amis font la fine bouche et refusent de la plaindre.
Lucy a également perdu son boulot et travaille dans une agence où elle prétend parler espagnol - encore un mensonge. Ses relations avec sa famille sont également fuyantes, ses frères ont des carrières brillantes, en comparaison de ses échecs, son père se montre particulièrement froid et amer.
Au final, Lucy préfère vivre cloîtrée dans son petit appartement avec pour seul compagnon un chat - dont elle doit cacher l'existence, car les animaux sont interdits dans l'immeuble. Sa voisine a un bébé invisible... En bref, tout fout le camp.
Face à sa Vie - incarnée par un vieux type mal fagoté, rebaptisé Cosmo Brown - Lucy n'en mène pas large. Certes, le bilan est désastreux. Raison de plus pour détester cet individu, son contrat et leurs rendez-vous, avant de se raviser en se lançant dans une grande campagne de reconquête de Sa Vie.
Première mission : ne plus mentir. 

Ce roman de Cecelia Ahern a été un petit bonbon sucré ! Vraiment délicieux à déguster.
J'ai adoré y plonger et partager un bout de chemin auprès de Lucy. Au départ, la jeune femme collectionne les bourdes, les stupidités et les bobards. C'est un peu lourd et agaçant, et puis... on finit par découvrir une Lucy plus sensible et fragile - dont on excuse chaque faux pas au fil des chapitres.
Résultat, on peste et on soupire mais au final on rit et on glousse beaucoup aussi !

Le tandem formé par Lucy et Cosmo Brown est impayable - l'auteur a le chic de mettre en scène des duos improbables dans des aventures colorées. C'est drôle, et en même temps chaleureux et bienveillant. Tous les personnages sont attachants. On se sent en famille, très à l'aise, comme dans un cocon douillet. Oui, cette lecture fait un bien fou ! C'est joyeux et bon enfant. Tout simplement adorable. 
On ressort de cette lecture en soulignant qu'il faut chouchouter sa Vie « parce qu'elle vous appartient, elle est ce que vous êtes, elle est toujours là pour vous encourager ». ♫♪ C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup... ♪♫ 
Une lecture au TOP ! Je recommande.

©2012 Flammarion. Traduit de l'anglais (Irlande) par Perrine Chambon et Arnaud Baignot

(P)2018 Audible Studios. Texte lu par Carine Obin (durée : 13h env.)

►Excellente lecture audio ! Une jolie voix pour une écoute favorable à la détente.

 

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16 mai 2018

Le chagrin des vivants, de Anna Hope

le chagrin des vivantsEn ce début de novembre 1920, trois femmes sont plongées dans les plus noirs tourments.
Ada a perdu son fils unique dans les derniers jours de la guerre et demeure inconsolable au point de vivre parmi les fantômes en s'imaginant que Michael cherche à la contacter. Hettie, danseuse de compagnie au Hammersmith Palais, rencontre des anciens soldats parfois lourdement handicapés, mais espère secrètement voir son destin basculer. Evelyn travaille au bureau des pensions de l'armée, croise des âmes meurtries et égarées, n'en peut plus de supporter ce ballet désespérant, pense à son fiancé décédé et perd les pédales quand on évoque le nom de son frère.
En toile de fond, on assiste aux préparatifs en grandes pompes de la première cérémonie commémorative, avec notamment 
le rapatriement du corps du Soldat inconnu. Un hommage tardif mais bouleversant. Pour beaucoup, c'est l'occasion de soulager leur deuil et leur chagrin, de saluer aussi le sacrifice d'une génération, car pendant longtemps le premier réflexe était d'effacer et oublier les horreurs des tranchées.

On suit donc trois femmes durant cinq jours dans cette atmosphère d'après-guerre merveilleusement esquissée. On ressent le poids des larmes, l'amertume des vivants, l'ahurissement des survivants, la colère et l'incompréhension, les secrets et les drames.
C'est loin d'être gai, mais c'est captivant. On se sent aspiré par ces bribes de vies, trouvant dans chaque destin une force et une sensibilité rares. J'ai aimé aussi la préciosité des personnages et la description des sentiments. Le style est impeccable, le ton juste, la note pure, avec une touche finale pleine d'espérance. Un
 roman remarquable, à la fois poignant et transcendant, aux émotions à fleur de peau. Très belle lecture ! 

Folio, 2017 - Traduit par Élodie Leplat

Titre VO : Wake

 

16 mai 2018

#En poche ! Chanson douce de Leïla Slimani

chanson douce folioLouise est engagée comme nounou pour soulager Myriam, mère de deux jeunes enfants, qui décide de relancer sa carrière d'avocate, ne supportant plus d'être confinée chez elle, engoncée dans son rôle de maman. Toute la famille accueille ses services avec chaleur. Une véritable aubaine. Louise est menue, fragile, discrète, efficace. Le couple ne tarit pas d'éloges, leurs amis sont admiratifs et leur envient cette perle rare, babillant sur leurs propres déconvenues ou autres tristes expériences en matière de “personnel” peu qualifié.

Louise s'installe donc dans leur quotidien telle une petite fourmi ouvrière, rapide, utile, rassurante. Les enfants redécouvrent la présence affective d'une figure féminine, à défaut d'avoir leur mère, qui fuit - toujours - le foyer. Celle-ci ne s'y épanouit plus et panique rien qu'à l'idée de perdre leur nounou. En effet, son mari évoque une sensation de malaise en sa compagnie. Il n'a pas les mots pour l'exprimer, mais il incite sa femme à chercher d'autres alternatives.

En attendant, le couple continue de s'appuyer sur Louise, femme secrète, silencieuse et troublante. Femme dangereuse. On le sait, le roman s'ouvre sur une scène dramatique, les deux enfants sont morts. Qui, comment, pourquoi. Le roman décrypte tous les signes, tous les signaux, et s'applique à recadrer un tableau sinistre et dérangeant d'une dépendance mutuelle et d'une psychose latente. Le ton est sec et glaçant, mais délivre un suspense envoûtant en nous confiant cette triste radiographie de notre société (ambition, apparence, pouvoir, soumission, autonomie, folie...). Nul n'est épargné - seules les victimes nous touchent par leur innocence et l'injustice de leur tragédie. Pour le reste; la condamnation tombe - implacable et insoutenable.

Collection Folio (n° 6492), Gallimard

 

14 mai 2018

Trois filles en colère, de Isabelle Pandazopoulos

J00617

Suzanne et Magda sont cousines et viennent de partager cinq années sous le même toit à Paris. Nous sommes en 1966, Magda rentre chez elle en Allemagne, rejoindre sa famille enfin réunie à Berlin-Ouest.
Toutes deux s'écrivent et se racontent leur quotidien - l'une cherche sa place dans une société qui l'étouffe et prend en grippe le modèle de ses parents, qui sauvent les apparences alors que son père collectionne les liaisons et sa mère tombe en dépression après une grossesse non désirée ; l'autre prend ses marques dans une ville inconnue, auprès d'une famille meurtrie et repliée dans ses secrets. L'ambiance n'est guère joyeuse et insouciante.
Pourtant, l'Europe gronde d'une colère qui enfle et prend de l'ampleur, bientôt relayée par des étudiants accablés par le poids des traditions désormais passées de mode. Bientôt, une troisième voix vient se glisser dans ce récit - en Grèce, Cléomèna quitte précipitamment son pays suite à la dictature des colonels (avril 1967, coup d'état des militaires contre la monarchie en place). Ses parents et son frère ont déjà été arrêtés. Sans l'ambassade de France, celle-ci aurait suivi la même sinistre destinée.
Accueillie à Paris, par la famille Lavagauleyne, Cléo s'adapte à sa nouvelle existence, avant de prendre fait et cause pour la révolution en marche.

Quel roman bouillonnant, passionnant, fascinant et captivant ! Je ne m'attendais pas à y plonger mon nez avec autant d'impatience et d'excitation. J'ai pourtant tourné les 300 pages avec avidité. J'ai vécu au rythme des coups de cœur, des rêves et des espoirs des trois héroïnes. J'étais complice, témoin, spectatrice de leurs trajectoires. Et c'était divin !
Le format épistolaire apporte également de l'élégance, du panache à l'histoire. Après un petit temps d'adaptation pour cerner qui est qui, j'ai rapidement trouvé ma place et savouré cette jolie plume qui révèle les personnalités farouches de nos trois jeunes filles pleines de désir, de colère et de fièvre.
Le roman se compose aussi de photos d'archives, de cartes, de notes et d'extraits de journaux intimes. Mais il est avant tout le portrait d'une époque et d'une génération. C'est beaucoup moins factuel que dans 68 année zéro de Paule du Bouchet. Ici on ressent les émotions, on vibre, on aime, on écrit sa rage et sa flamme.
J'y ai été forcément plus sensible. C'est comme si on y était. Et j'ai adoré. ♥

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2017

Par Isabelle Pandazopoulos, l'auteur de La Décision et On s'est juste embrassés.

 

11 mai 2018

68 année zéro, de Paule du Bouchet

68 année zéroLe 1er janvier 1968, Maud boit du vin blanc en écoutant les Beatles avec son groupe d'amis, réunis dans un vieux château à la campagne, où ils tournent une adaptation rock-n-roll du Grand Meaulnes. L'ambiance est volubile et insouciante, même si tous ont en ligne de mire leur bac en juin.
Comme toutes les filles de son âge, Maud rêve d'amour et de baisers, elle regarde avec envie les jupes courtes et la frange de Sylvie Vartan, elle sent bouillir en elle une impatience et une envie de vivre autrement que le modèle de ses parents (sa mère est bibliothécaire, son père écrivain, tous deux sont séparés). Il n'y a pas de télévision, pas de radio à la maison. Aucune conscience sociale ou politique, juste le besoin de s'enivrer de nouvelles modes.
Dans leur Quartier Latin, jamais ils n'avaient eu connaissance de la petite ville de Nanterre. Là-bas, des étudiants protestent, crient, sortent des clous. Bientôt la Sorbonne est occupée par des centaines de manifestants. Dany le Rouge devient une figure de proue. La police est dépassée, le gouvernement entêté. Et les premiers affrontements retentissent. 
Maud est aux premières loges. Sous sa fenêtre, spectatrice du soulèvement populaire, elle regarde s'ériger les barricades et assiste aux échauffourées. Le désordre règne et laisse place à une scène de désolation. L'air est irrespirable, les mines sont hagardes. Le pays tout entier est mis k-o.

C'est en rassemblant ses souvenirs que l'auteur nous livre son année 68 à travers un récit où se mêlent efficacement l'intime aux événements devenus historiques. Elle restitue au mieux le parfum d'une époque et le cri de révolte d'une jeunesse qui a enflammé les passions.
On plonge au cœur même de cette frénésie. On suit l'enchaînement des événements. On refait le monde dans des squats enfumés. On bouscule les traditions. Le texte est lapidaire et ne cache rien de la nature de sa narratrice - seize ans, éducation bourgeoise et privilégiée, naïve et idéaliste. 
Avec elle, on découvre les espoirs, la peur, la colère, la folie furieuse, en gros les heures sombres et électriques de cette année hors normes. « Mai 68 ne s'était pas arrêté en mai. Ni en juin. Quelque chose avait continué à faire son chemin. En chacun de nous. »
La lecture est perspicace, mais ne dégage pas de grande force non plus. On reste assez en retrait du récit, à distance des personnages. C'est mon seul reproche... mais c'est parce que j'ai lu - en comparaison - Trois filles en colère d'Isabelle Pandazopoulos qui m'a tellement plu (et davantage marquée). ☺ 

Gallimard jeunesse, coll. Scripto / 2018

 

 

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10 mai 2018

Bonjour tristesse, de Frédéric Rébéna

bonjour tristesseCette adaptation du cultissime roman de Françoise Sagan - Bonjour tristesse - est surprenante et prodigieuse ! J'avoue avoir eu un bref instant de panique en découvrant la préface de F. Beigbeder... mais en qualifiant cette version « sexy, frivole, cynique, balnéaire et fruitée » l'écrivain a franchement tout bon !

Été 1954, Cécile a dix-sept ans et passe ses vacances dans une grande villa louée par son père, en bord de mer. Il est accompagné d'Elsa, sa jeune maîtresse, rousse à la peau blanche, belle, aguicheuse et provocante.
Le trio n'est qu'oisiveté et langueur sensuelle. Mais Cécile boude, insatisfaite et ennuyée. Elle rencontre Cyril, un étudiant de vingt-cinq ans, avec lequel elle flirte avec détachement.
En apprenant l'arrivée d'une amie de sa mère, Anne Larsen, invitée par son père alors qu'il n'avait plus de ses nouvelles depuis des années, Cécile prend conscience de la menace rampante.
Et en effet, Anne détonne dans leur paysage. C'est une femme raffinée, mais assez froide et inflexible. Elle pointe rapidement du doigt l'éducation de Cécile qu'elle juge beaucoup trop nonchalante (des études en berne, trop de soirées alcoolisées...). 
Anne cherche peu à peu à s'immiscer dans leur relation. D'ailleurs, son père tombe sous le charme et se laisse convaincre par la perspective d'une vie rangée. Dans son coin, Cécile bout et mijote sa vengeance.

Ce roman figure parmi mes incontournables. Un classique indémodable, lu une première fois durant l'été de mes seize ans (d'où la sensation d'identification et de confort suprême). Je me faisais donc une joie de découvrir son adaptation en bande dessinée - et quelle réussite ! Seul bémol : je n'ai pas aimé l'effet “casque noir” des cheveux de Cécile, sinon j'ai globalement été séduite par les dessins de Frédéric Rébéna.
On retrouve ici le format lascif et émoustillant du roman. L'atmosphère est estivale et indolente, tout concourt pour enrôler les personnages dans un jeu cruel et troublant. On s'agace de Cécile, on soupire après son vieux don juan de père, on tombe sous le charme d'Elsa, on s'apitoie du sort d'Anne et on frissonne du cataclysme que provoque, malgré elle, son arrivée dans la villa.
La bande dessinée est tellement mais tellement affriolante... sans omettre son insolence et sa rouerie sous son masque d'innocence juvénile. C'est très, TRÈS bon !

Rue de Sèvres, 2018

 

10 mai 2018

Gramercy Park, de Timothée de Fombelle & Christian Cailleaux

A65756Septembre 1945. Madeleine est danseuse à l'Opéra de Paris quand elle rencontre un militaire américain, Jeremiah Whitman. Par amour, elle quitte tout et part s'installer à New York.
Dix ans plus tard, c'est une femme solitaire et déprimée qu'on retrouve sur le toit d'un immeuble en train de s'occuper de ses ruches. Mélancolique, distante et froide, elle ne semble prêter aucune attention à l'agitation peu commune dans l'immeuble d'en face.
Pourtant, un homme ne la quitte pas des yeux. Et sait tout sur elle. Cet homme, George Day, vit cloîtré dans son appartement. Il a autour de lui une garde rapprochée pour veiller sur sa fille et lui. Au coin de la rue, une patrouille de police guette aussi ses moindres faits et gestes.
Tous retiennent leur souffle. Chaque dimanche, à onze heures, George Day prend sa voiture pour rouler deux heures au nord de la ville. Un jour, Madeleine décide de le suivre...

Très impatiente de découvrir cette bande dessinée écrite par Timothée de Fombelle - qu'on ne présente plus - j'ai découvert une ambiance étonnante avec une intrigue rondement menée, à la fois sombre, énigmatique et inquiétante.
La construction est en effet habile, le suspense tendu au cordeau. On se laisse longtemps guider à l'aveugle dans le dédale des rues new-yorkaises, s'accrochant pour repérer qui est qui, sans perdre le fil dans la notion du temps (beaucoup de flashbacks). Enfin, c'est magistral.
On se croirait véritablement dans un polar américain d'une autre époque. Madeleine est une héroïne impénétrable - meurtrie dans sa chair, isolée dans sa bulle. On ne soupçonne absolument rien du dénouement et on se soumet au pouvoir hypnotique de cette lecture... farouche et romantique dans un genre bien à part.
Le duo Timothée de Fombelle et Christian Cailleaux fonctionne à merveille - d'un côté, une prose envoûtante et  un climat pesant ; de l'autre côté, des dessins capables d'exprimer la langueur contemplative puis de basculer dans les scènes d'action. Ma foi, c'est très réussi !
Une bande dessinée remarquable & au scénario admirable.

Gallimard Bande Dessinée / 2018

 

9 mai 2018

Mange prie aime, de Elizabeth Gilbert

Changer de vie, on en a tous rêvé... Elle a osé !

Mange, prie, aime

Dans le genre « je réfléchis à ma vie et je cherche la voie du bonheur » - façon Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une de Raphaëlle Giordano - je dis STOP. Je n'en peux plus. Car je réalise que je ne suis PAS DU TOUT réceptive à cette tendance. Preuve avec ce roman d'Elizabeth Gilbert qui m'a semblé long, bavard et peu intéressant.

À 31 ans, pleurant à chaudes larmes dans sa salle de bains, Elizabeth comprend qu'elle n'est pas heureuse et décide de mettre un terme à son mariage. Elle se console auprès d'un amant toxique, sombre dans la dépression avant de partir pour un voyage vers de nouvelles expériences. En Italie, Elizabeth cède à ses instincts d'épicurienne. Pâtes, pizza, pains et glaces... Elle fait une razzia, prend douze kilos mais se sent en paix avec son corps. Elle continue son périple en se rendant en Inde où elle s'installe dans un ashram et s'astreint à une rigueur ascétique pour parfaire sa quête spirituelle. Après quoi, elle part à Bali et rencontre un homme d'affaires brésilien. Elle est séduite, comprend que le temps de la disette sexuelle est révolu. Amen. Elizabeth est pleinement épanouie et peut rentrer à la maison.

Tout ceci résonne un peu trop nombriliste et simpliste. De plus, son personnage incarne également l'archétype de l'américaine complaisante, égocentrique et sans difficulté financière (tant mieux) mais inspire au final beaucoup d'ennui et peu empathie. En bref, j'ai trouvé son parcours peu convaincant. Et ma lecture décevante.

À noter que l'interprétation de Catherine Creux - pas désagréable mais un peu pédante - a sans douce exacerbé mon scepticisme. Mais ceci n'est qu'une affaire de goût... J'aimerais donner une 2nde chance à l'auteur en suggérant La Tentation du Homard à Audiolib ou Audible Studios. Merci. ☺

©2008 Calmann-Lévy. Traduit par Christine Barbaste

(P)2018 Audiolib / durée : 14h 30 env.

Le roman a été adapté au cinéma en 2010, avec Julia Roberts et Javier Bardem (jamais vu, pas envie non plus).

 

9 mai 2018

Après tout, de Jojo Moyes

Après tout

J'avais été déçue par Après toi - c'était une suite, c'était risqué et ça ne ressemblait à rien. C'était du n'importe quoi et c'était très agaçant. Ne voulant pas rester sur ce sentiment d'échec, j'ai donc écouté le troisième épisode sans hésitation... et j'ai clairement adoré. On retrouve tout le peps de notre héroïne, on renoue avec la douceur et le romantisme, c'est franchement très bon !

Cette fois, Louisa Clark a remis sa vie sur les rails et pris un nouveau départ à New York où elle a décroché un poste d'assistante auprès de l'épouse polonaise d'un riche homme d'affaires. Elle s'installe en plein Manhattan et se familiarise avec sa nouvelle vie. D'abord balbutiante et maladroite, elle finit par trouver un semblant d'harmonie et de bien-être. Sa famille lui manque, son petit copain aussi. Lou cherche donc à tout concilier, même si les relations à distance rendent fragiles les promesses et les idylles encore fraîches. Sa rencontre avec le sosie de Will Traynor ne va sans doute pas arranger ses affaires. Son cœur a fait boum, et le nôtre aussi.

Jojo Moyes a su m'embarquer sur près de 15 heures d'écoute, à bord d'une histoire où l'on accompagne une jeune femme toujours en quête d'elle-même, peu sûre de ses choix mais pleine d'élan et de dynamisme. Son optimisme à toutes épreuves fait aussi son succès. On prend plaisir à la soutenir, à la regarder se débattre, à rêver et à pleurer. C'est une habitude de l'auteur - elle distille de l'émotion à chaque coin de page et elle donne l'impression de raconter l'histoire d'une copine autour d'une tasse de thé. L'exil à New York est féerique, la galerie des personnages si attachante et les aventures de Lou sont extraordinaires. J'ai totalement succombé. Ce troisième roman de la série est doux, drôle et délicat. Il a signé ma réconciliation avec une miss Clark épatante et audacieuse. Bravo !
P.S.: J'ai adoré la fin.

©2018 Milady. Traduit de l'anglais par Odile Carton

(P)2018 e-Dantès. Lu par Émilie Ramet  / durée : 14h 50

Série : La trilogie de Lou, livre audio 3 -  Téléchargeable sur Audible FR

Interprétation chaleureuse et très agréable d'Émilie Ramet, comme toujours. Sa voix est rassurante et nous berce au cours de notre écoute. On entend presque les youyous de ce mariage réussi.

 

9 mai 2018

Pêle-Mêle BD : Calpurnia - La bobine d'Alfred - Astrid Bromure & le monstre du Loch Ness - Rubis et sa clique

CalpurniaPour avoir adoré le roman de Jacqueline Kelly, je me faisais une joie de découvrir son adaptation en bande dessinée par Daphné Collignon. Et je dois dire que le résultat est grandiose ! À la hauteur de mes espoirs et de mes attentes. Les dessins sont magnifiques et donnent à notre héroïne des traits ravissants et délicats, le tout dans une ambiance raffinée, quelque peu surannée, au service d'une histoire pleine de tendresse et d'humour. Un beau tableau de famille, dans un décor bucolique et nostalgique.
Nous sommes en 1899, dans la petite ville de Fentress, au Texas. C'est l'été, il fait très chaud. Calpurnia a onze ans et vit dans une grande maison où se bousculent ses six frères et leurs parents. L'éducation des jeunes filles est encore à la mode ancienne - leçons de piano et de couture, pour devenir une maîtresse de maison accomplie. Mais Calpurnia est une demoiselle curieuse et intrépide.
Cet été-là, elle va oser pousser la porte du bureau de son grand-père. Et c'est lui qui va lui mettre entre les mains un manuel de sciences et inciter sa petite-fille à observer la nature et ce qui l'anime. Calpurnia prendra ainsi des notes de toutes ses observations et aiguisera son esprit scientifique... au grand dam de sa mère.
En attendant, l'histoire se dessine avec délicatesse et nous plonge dans le quotidien d'une fratrie comme les autres - chamailleries, amourettes, complicités et secrets. C'est fascinant. La magie a de nouveau opéré et j'ai tourné les pages en m'imprégnant de cette sensation délicieuse de vivre une autre vie. De plonger en enfance et de voyager dans le temps.
Une parfaite adaptation pour une lecture fabuleuse ! Hautement recommandée. ♥

Calpurnia, de Daphné Collignon (d'après le roman de Jacqueline Kelly)

Rue de Sèvres, 2018

SÉRIE EN 2 TOMES

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La bobine d'Alfred

Découvrons maintenant une autre bande dessinée dont l'adaptation me faisait également frémir d'impatience et d'excitation ! La Bobine d'Alfred est un roman de Malika Ferdjoukh publié en 2013 à l'école des loisirs. J'avais adoré l'ambiance vintage et ses références cinématographiques ô combien savoureuses.
Direction Hollywood des années 60 ! Harry Bonnet a seize ans et vit avec son père cuistot à Montmartre, quand celui-ci décide de tout plaquer pour travailler chez une ancienne star de cinéma. Mais son père va très vite se révéler cachottier, car chaque nuit il s'éclipse pour un boulot dont il ne peut absolument rien dire à son fils. Frustré, Harry se faufile dans le coffre de sa voiture pour atterrir sur un plateau de cinéma. Un tournage est en cours, sous le plus grand secret, à la demande d'un certain Albert Hall... 
Il est en effet question du grand A. Hitchcock, d'une adaptation de J.M. Barrie, d'une ambiance électrique entre l'actrice vedette et le réalisateur, d'une bobine de 36 minutes chipée en douce et au destin terrible ! C'est assez pour dessiner l'esquisse d'une histoire palpitante et incroyable.
J'ai beaucoup aimé renouer avec les souvenirs de cette lecture qui combine tous les pêchés mignons de l'auteur - le cinéma classique, les blondes hitchcockiennes, les fantômes du Technicolor et le Golden Age de la MGM... Également ma marotte, j'avoue. Cette passion partagée est donc une évasion assurée. J'ai passé un très bon moment dans cet univers mis en scène par Nicolas Pitz, qui a su redonner vie à une époque dorée, à des vedettes figées sur du papier glacé et à cette atmosphère si particulière des plateaux de tournage.
On se croirait aussi dans un Sunset Boulevard dont Gloria Swanson ne ferait que figuration, car le premier rôle est déjà tenu par Harry - jeune cinéphile, amoureux de Monica West, roulant des heures le long des plages de Santa Monica, découvrant les glaces au beurre de cacahuète ou au cheesecake, le drive-in, les cocktails etc. On savoure d'autres clichés du rêve américain, tout en plongeant dans des séquences mythiques des films de Hitchcock.
C'est toujours un bonheur de lire & relire un roman de Malika Ferdjoukh sous toutes ses formes ! Très belle BD pleine de rythme et de clins d'œil.

La Bobine d'Alfred, de Malika Ferdjoukh & Nicolas Pitz

rue de Sèvres, 2018

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Astrid Bromure monstre Loch NessC'est reparti pour une nouvelle aventure - déjà la quatrième - de notre héroïne Astrid Bromure !

Dans cet épisode, nous la découvrons avec sa maman, Mrs Dottie et Miss Poppyscoop en route pour les Highlands où vit l'oncle Hazel, un inventeur excentrique, aux idées loufoques. Les liens avec la famille avaient été plus ou moins distendus, mais Mrs Bromure a enfin décidé de passer l'éponge et choisi de lui rendre visite pour récupérer un précieux coffret.

Bien évidemment, l'aventure s'annonce cocasse et très drôle ! Chaque personnage voit son caractère épinglé dans des situations farfelues - l'oncle Hazel est assez bordélique et semble tirer profit de l'arrivée de ses proches pour un grand ménage de printemps ! Pendant ce temps, Astrid découvre l'existence d'un laboratoire dans le manoir, mais sa maladresse légendaire va semer la zizanie et (pourquoi pas ?) donner naissance à une légende. Ajoutez une machine lyophilisante, des chiens turbulents, des braconniers trop fouineurs... et vous obtenez une lecture joyeuse et réjouissante !

Le cadre enchanteur de l'Écosse donne un surplus de charme. La présence au premier plan de la maman de l'héroïne ouvre aussi d'autres perspectives - les parents d'Astrid Bromure ne sont plus seulement de simples ombres décoratives. En bref, cette série est géniale. Elle donne le sourire et fait passer un agréable moment. À découvrir ! ☺

Astrid Bromure #4 : Comment lyophiliser le monstre du Loch Ness, de Fabrice Parme

rue de sèvres, 2018

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Rubis et sa clique

Place à une nouvelle série d'aventure intergalactique - pour les amateurs de Zita ou Tritons par exemple !

Rubis est une orpheline de dix ans, particulièrement intrépide et désobéissante. Son hobby, c'est de tester la patience de la police et de sa famille d'accueil. Sauf que sa dernière blague n'est plus du goût de la patrouille qui veut la conduire dans un institut. En chemin, la voiture du shérif est néanmoins au cœur d'une course-poursuite survoltée. En face, nous avons une soucoupe volante - pas moins - qui va cependant disparaître du paysage en emportant Rubis à bord du véhicule de police.

Eh ouais. Même pas 50 pages lues, mais l'action déborde et accroche le lecteur au bouquin. En plus, l'humour ne manque pas et on se surprend à avoir un sourire jusqu'aux oreilles. Rien d'étonnant non plus, puisque l'auteur - Eddie Pittman - a fait ses griffes dans les films d'animation (Mulan, Kuzco, Lilo & Stitch) et la série Phinéas & Ferb. On avait d'ailleurs bien cerné son humour à travers des mimiques, des répliques et des scènes fétiches.

C'est un début de série très prometteur, avec une histoire pleine de perspectives (des monstres en tous genres, des aliens, des planètes inconnues et des paradis perdus). C'est dépaysant, original et distrayant. À tenter. ☺

Rubis & sa clique : Bienvenue au paradis ! d'Eddie Pittman

rue de sèvres, 2018

SÉRIE EN 3 TOMES

 

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