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Chez Clarabel
7 septembre 2015

La Bibliothèque des cœurs cabossés, de Katarina Bivald

LA BIBLIOTHÈQUE DES COEURS CABOSSÉS

Tout commence par les lettres que s’envoient Sara Lindqvist, jeune libraire suédoise qui ne vit que pour les livres, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, à peine arrivée, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte.

Se retrouvant seule et perdue dans cette étrange petite ville, Sara reçoit néanmoins un accueil bienveillant de la part des habitants. Ils l'installent dans la maison d'Amy, lui offrent du café, ses repas et un chauffeur pour la conduire partout où elle le désire. Du désarroi, Sara plonge dans l'euphorie. Pour la première fois de sa vie, elle considère Broken Wheel comme un véritable foyer et se sent entourée d'amis qui sont prêts à la suivre dans ses projets loufoques (ouvrir une librairie).

J'ai tout de suite su qu'entre ce livre et moi allait naître une grande histoire d'amour ! C'était une évidence, au vu des ingrédients réunis pour me raconter cette jolie histoire, sans prétention, si ce n'est de me dorloter pendant 13 heures d'affilée (durée d'écoute du livre audio). Quel régal. J'ai été happée par l'ambiance de cette petite ville, misérable de prime abord, et sa communauté excentrique mais attachante. Comme nous, Sara va peu à peu découvrir le potentiel de Broken Wheel et ne plus avoir envie de la quitter.

Voilà qui nous offre des pages et des pages d'une intrigue gentillette et peu sensationnelle, sauf qu'elle fait du bien et vous conforte dans l'idée que l'amour des livres peut sauver une vie ! ;-) On découvre aussi une histoire de solidarité, d'amour et d'amitié, une histoire empreinte d'émotion, de sentiments et de partage. Bref, c'est un bon gros bouquin qui vous donne la sensation que le monde est un peu plus fou, étrange et beau lorsqu'on relève les yeux. J'ai adoré.

Audiolib / Août 2015 ♦ Texte lu par Kelly Marot (durée : 13 h) ♦ Traduit du suédois par Carine Bruy (Läsarna i Broken Wheel rekommenderar)

C'est Kelly Marot, la voix française de Jennifer Lawrence, ayant déjà enregistré la trilogie Hunger Games pour Audiolib, qui nous convie à Broken Wheel en compagnie de Sara, Tom, Grace, George, Andy, Caroline et Jen... L'écoute est chaleureuse et très agréable. Une combinaison parfaite pour se laisser couler avec plaisir dans les mots de l'auteur et savourer cette histoire simple et adorable ! 

heart red

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29 septembre 2015

Le Secret de la manufacture de chaussettes inusables, d'Annie Barrows

LE SECRET DE LA MANUFACTURE

Fâchée avec son sénateur de père, qui souhaitait la fiancer contre son gré, Layla Beck accepte le premier job venu - écrire l'histoire de Macedonia, une petite ville de Virginie-Occidentale, pour le compte d’une agence gouvernementale. Contre toute attente, cette expérience va s'avérer grisante et pleine de surprises ! Layla s'installe chez les Romeyn, dans la moiteur d'un été caniculaire, et découvre chez cette famille un passé cerné d'ombres et de fantômes. À force de fouiller dans les archives de la ville et les anecdotes des habitants, la jeune femme va se connecter avec un secret familial, doublé d'un drame sentimental, qui a plongé Jottie, son frère Félix et leurs proches dans un silence pesant et expliquerait leur mode de vie engourdie.

Ce roman, très attendu depuis que j'avais été enchantée par Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, co-écrit par Annie Barrows et sa tante Mary Ann Shaffer, ne lui arrive sans doute pas à la cheville, mais offre malgré tout un instant de lecture absolument réjouissant. L'histoire nous balade gentiment, au cours des 600 pages pour 18 heures d'écoute, à travers les rues de Macedonia et en compagnie d'une brochette de personnages attachants, qui se plaisent à colporter toutes sortes de fables et dressent ainsi un tableau de la ville particulièrement cocasse.

On se sent vite comme un coq en pâte, pas mécontent de notre visite. À côté de ça, le secret de la famille Romeyn nous taraude. Et c'est grâce à la curiosité insatiable de la jeune Willa, douze ans, que certains mystères du passé vont se lever. Pourquoi Jottie se refuse d'aimer à nouveau ? que fabrique Félix dès lors qu'il s'échappe de la maison pour revenir les poches pleines d'argent ? quels mensonges Vause Hamilton a-t-il emportés dans sa tombe ? qu'est-ce qui a pu briser leur amitié avec Sol McKubin ?

Même si le rythme est lent et le roman copieux, la lecture ne m'a inspiré aucun ennui. J'ai été charmée par l'ambiance, captivée du début à la fin. J'avais l'impression de décrocher avec la réalité qui m'entourait pour voyager dans un décor dépaysant mais chaleureux. Cela m'a beaucoup plu. Les histoires de famille et les petites villes américaines n'ont pas fini d'exercer leur attrait sur moi ! Claire Tefnin (Audiolib) prolonge cette sensation de bien-être grâce à une voix agréable et apaisante. 

Audiolib / Septembre 2015 ♦ Texte lu par Claire Tefnin (18h 26) ♦ Traduit par Claire Allain et Dominique Haas pour Nil éditions (The Truth According To Us)

5 juillet 2016

La Mariée était en blanc, de Mary Higgins Clark & Alafair Burke

La mariée était en blanc

La productrice Laurie Moran consacre sa nouvelle émission tv à l'affaire de la Mariée envolée. Cinq ans plus tôt, Amanda Pierce, une jeune et belle héritière, disparaît quelques heures avant la cérémonie. Tous les soupçons se portent sur le fiancé - désormais marié à la demoiselle d'honneur - mais les indices sont maigres et ont conduit l'enquête de police vers une impasse. Laurie et ses assistants se passionnent immédiatement pour cette énigme, obtenant de tous les protagonistes une participation pleine et active. Ils vont ainsi tous se réunir à Palm Beach, dans le même hôtel de luxe où était prévu le mariage, et reconstituer les dernières heures d'Amanda d'après les témoignages de ses proches. La tension est palpable, malgré une coopération collective irréprochable. Laurie et son animateur Alex ont conscience des façades trompeuses et traquent la faille dans cette photograhie d'une famille parfaite, entourée de leurs amis décontractés et heureux. 

Le binôme Alafair Burke / Mary Higgins Clark fonctionne encore une fois très bien. L'écriture est simple, efficace, au service d'une intrigue aux rouages bien huilés. On passe un agréable moment à découvrir les ressorts de cette histoire de mariage loupé, où le scénario s'élabore de façon basique, en plantant le décor et en présentant les personnages, tout en glissant des détails troublants pour semer le doute et déjouer les déductions trop rapides. Les chapitres sont courts, bien soutenus, ponctués de rebondissements et de suspense. La recette classique par excellence, avec en bonus des personnages récurrents et des sentiments amoureux qui cherchent un sens. Cela se lit / s'écoute très vite. Idéal pour les vacances ou un weekend de détente. 

Texte lu par Marcha Van Boven (durée : 7h 41) pour Audiolib, mai 2016

La mariée était en blanc | Livre audio

 Traduit de l'anglais par Anne Damour et Sabine Porte pour les éditions Albin Michel.

Disponible en téléchargement sur Audible.

 

14 septembre 2016

Écoutez lire : Le Petit Nicolas & autres histoire inédites, de Sempé & Goscinny

Pour chasser le blues de la rentrée, retrouvons le Petit Nicolas dans ses savoureuses histoires qui font passer l'école, les copains, les parents et la routine pour des valeurs sûres et réconfortantes ! ... Allez zou, dans la playlist !  

Six histoires inédites du Petit Nicolas

Au programme ! Nicolas et ses copains ont très envie d'aller au cinéma pour voir le dernier film sur D'Artagnan, mais décrocher l'accord du père n'est pas une sinécure. Nicolas a eu une mauvaise note en orthographe, au grand mécontentement paternel, seulement le garçon va fortement l'impressionner en étalant sa culture au moment de répondre aux questions d'un jeu à la radio en toute spontanéité. Le lecteur, lui, comprendra. Lors de la visite des parents dans la classe des garçons, les adultes ne tarissent pas d'éloges sur le comportement irréprochable des enfants, tous sages et appliqués, comme la maîtresse leur avait demandé, et puis un problème de mathématiques va soudain chiffonner les papas qui se chamaillent quant à sa solution. Le père de Nicolas reçoit la visite d'un vieux camarade de classe, mais celui-ci va briser l'image modèle en racontant des anecdotes coquines sur les bêtises de leur enfance. 

Ce sont grosso modo 43 minutes de bonheur à écouter des histoires pleines d'humour et de fraîcheur sur la vie de Nicolas et ses copains. Un petit vent de nostalgie souffle aussi sur la lecture, qui n'est pas pour me déplaire. 

Les trois comédiens, Alain Chabat, Patrick Timsit et Elie Semoun, prêtent à tour de rôle leur voix au Petit Nicolas (chacun jugera de la prestation réciproque, en notant des petites préférences) mais globalement ils ont tous su restituer la candeur et l'espièglerie des jeunes héros. 

Musique originale: Christian Piget

La bonne surprise et autres histoires inédites du Petit Nicolas

Changement de disque, mais le contenu lui reste le même : des farces, des batailles, des punitions, des bonnes blagues et de la rigolade. Sept histoires inédites pour faire rire et sourire les petits et les grands.

En classe, Nicolas a réalisé le plus beau lapin en pâte à modeler et montre fièrement sa création à la maison, et là c'est le drame. Crise familiale avec grosse dispute hystérique. Franchement, le talent de Nicolas est incompris ! Pour avoir ramené une mauvaise note en arithmétique, Nicolas essuie la colère de papa et doit prendre des cours particuliers avec un jeune étudiant qui prend des billes et des rails de train pour faire sa leçon, seulement il se fait prendre la main dans le sac et claque la porte de la maison, sous le coup de l'humiliation. 
Le Bouillon est remplacé par Monsieur Mouchabière pour surveiller les garnements pendant la récréation, il est nouveau et beaucoup plus jeune. Les enfants choisissent de jouer aux avions et se donnent des noms de pilotes, mais Geoffroy veut être Buffalo Bill ! Dispute, punition, etc. Le surveillant ne rigole pas, puis s'emballe à force de regarder les garçons jouer aux aviateurs, et bam ! ... face-à-face avec le directeur et le Bouillon. Gloups. 
Nicolas et ses copains veulent bâtir un château-fort à la hauteur de leurs moyens (bouts de carton, feutres, babioles), quand papa décide d'intervenir en se lançant dans un projet toujours plus fou et ambitieux ! C'est sans se douter que les garçons ont également prévu de jouer à la guerre...
En rentrant à la maison, papa annonce une bonne surprise : 
une nouvelle voiture, toute verte. Au même moment, un gendarme lui colle une contravention car il a garé sa voiture devant sa propre porte de garage. Maman également est fâchée de n'avoir pas été concertée pour ce nouvel achat, son voisin se mêle des affaires de papa, Nicolas est rabroué, bref c'est la dispute générale et la surprise qui prend un goût de vinaigre.
Et pour finir, 
Marie-Edwige, la fille des voisins, une jolie petite blonde, invite Nicolas à jouer dans son jardin, le garçon découvre alors un nouveau jeu : l'infirmière. Puis tente de battre la fillette aux courses, mais aussi à la pétanque. Rien n'y fait, Marie-Edwige arrange les règles à sa sauce. Nicolas se lasse de perdre et décide de prendre sa revanche aux dames. Quel mauvais joueur ! ^-^

Benoît Poelvoorde est un narrateur excellent dans le genre: dynamisme, humour, fraîcheur, drôlerie. On ne se lasse pas d'écouter les histoires de Nicolas !

Musique originale : Michel Korb.

Le ballon et autres histoires du Petit Nicolas

On enchaîne avec les disques, on ne compte plus, c'est tellement rigolo à lire et à écouter ! Voici de nouveau sept histoires qui évoquent à merveille l'enfance, l'insouciance, les bêtises et les copains... 

Nicolas n'a pas de chance, sa mère vient de lui acheter un ridicule pull-over bleu avec un petit canard et se doute que ses copains vont se moquer de lui à l'école. Il est hargneux, cherche la bagarre mais la maîtresse calme le jeu à force de cajoleries qui font rougir toute la classe. Résultat, tous les copains réclament à leur maman le même pull ! 
Une nouvelle épicerie vient de s'ouvrir, selon un tout nouveau concept : pas de vendeur dans les rayons, on prend ce qu'on veut, on remplit son chariot métallique, puis on passe en caisse. Et là, c'est la fin du mythe. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de vendeur que tout est gratuit ! Le supermarché vient de voir le jour, bonjour le choc des cultures ! ^-^
Nicolas prend connaissance d'un concours pour gagner une voiture. Le jeu est simple : il suffit de reconnaître des monuments célèbres. Le garçon se voit déjà au volant de son bolide et crâne devant ses copains. Et déjà les mômes se chamaillent car tous veulent monter dans la belle voiture mais Nicolas est très pointilleux. Finalement, ça fait trop d'histoires avec les copains, et aussi à la maison, du coup Nicolas renonce au concours.  
Pour s'occuper sur leur terrain vague, la bande a l'idée de créer un cirque. Les garçons se distribuent leur rôle (dompteur, acrobate, clown, etc.), ils prévoient la musique et la publicité avec de grandes affiches. Et les indispensables cacahuètes à vendre à l'entrée... Ah oui, le jeu devient un vrai cirque ! 
Nicolas se rend avec sa maman Au Grand Magasin et reçoit en cadeau un ballon de baudruche. Au retour, au moment de monter dans le bus, la mère surprend un bambin avec le même ballon qui éclate sous leur nez. Perplexe, maman décide de rentrer à pied sans demander son reste. Le chemin est long, pénible. Même papa est déjà rentré avant eux ! En voyant le ballon de Nicolas, papa a aussitôt envie de faire une blague à leur voisin M. Blédurt. Il glisse le ballon le long de la haie, juste au moment où M. Blédurt passe son sécateur, et bim ! Le père et le fils sont hilares, alors que maman est en pétard.
Geoffroy explique à ses copains qu'il prend des cours de judo et tente de faire une prise sur Alceste... Alceste, ce bon costaud qui ne décolle pas du sol. Les garçons pouffent de rire, et ça dérape : leurs
 jeux de brutes sont réprimandés par Le Bouillon qui n'entend rien à l'école de la loyauté. 
Et enfin, c'est l'Évènement. 
Tonton Eugène, le frère de papa, invite toute la famille au théâtre pour voir une opérette. Nicolas est fou de joie et s'embrouille avec les copains, certainement jaloux, mais rien n'entâche l'excitation du môme. Il n'a pas faim, a peur d'arriver en retard, est complètement survolté. Sa mère s'inquiète et pense qu'il est un peu fatigué. Non, non, Nicolas s'accroche à son rêve comme un forcené. Au moment d'arriver au théâtre, l'ambiance ouatée et chaleureuse enveloppe le garçon.. qui va s'écrouler de fatigue sur l'épaule de sa maman !  

Une lecture un brin nostalgique, avec ses chaussettes hautes, son vouvoiement, son mode de vie un brin désuet, ses vieux clichés sexistes, qui donnent néanmoins des repères réconfortants en recréant cette ambiance qu'ont connu vos parents ou grands-parents. Les activités sont dans l'ensemble enfantines, jamais mesquines. Certes, on se chamaille beaucoup entre copains, mais on se réconcilie aussi très vite ! C'est tout le bonheur de l'enfance, tout le charme et toute la tendresse... Benoît Poelvoorde y est excellent. 

Musique originale de Michel Korb.


Gallimard Jeunesse, coll. Écoutez Lire - en téléchargement sur Audible

 

Audible été enfant

29 septembre 2017

Pêle-Mêle : June & Jo Le caprice qui parle / Émile rêve / Les mots d'Émile

June et Jo le caprice qui parle

June, une petite fille capricieuse ? Pensez donc. Ce n'est pas parce qu'elle presse son ami Jo tout en haut du phare, pas parce qu'elle a réclamé en pleurant une poupée qui parle, pas parce qu'elle regarde son père naviguer dans sa barque pour trouver son jouet etc., qu'on pourrait en déduire qu'elle fait des caprices. Si ? En tout cas, l'idée est proche. Et June, non vraiment, n'est pas cool à faire tourner son père en bourrique. Son copain Jo est particulièrement sceptique et va conduire la fillette à plus de raisonnement quant à son attitude... déraisonnable. 

Le caprice, c'est vouloir quelque chose fort, fort, fort... puis trouver que ce n'est finalement pas si important. Ah, ah. Quelle belle démonstration de la sagesse. Ce troisième titre de la série June & Jo est une précieuse pépite ! J'ai adoré. Déjà emballée par les illustrations ravissantes d'Amélie Graux, j'ai succombé à la tendresse et au trait d'humour du texte de Séverine Vidal. C'est une franche réussite. Il y a dans cet album des pages entières de poésie, de facétie, de réflexion philosophique... J'ai pris un plaisir fou à lire et relire cette histoire.

Le duo chic et choc de June & Jo s'étoffe, gagne en finesse et touche en plein cœur. Forcément, je suis FAN. ☺

JUNE & JO : LE CAPRICE QUI PARLE, de Séverine Vidal & Amélie Graux

GALLIMARD JEUNESSE - GIBOULÉES - 2017

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Emile reveVoilà sans doute l'épisode le plus psychédélique de la série Émile ! Celui des rêves. Où le pouvoir de l'imagination est si dévorant qu'il avale goûlument notre jeune héros pour le propulser dans un voyage lointain, qui ne touche plus terre... Avouez, c'est génial !

Ce jour-là, pour Émile, se concentrer en classe est difficile car le garçon a déjà la tête ailleurs, en vacances. Sitôt l'école terminée, il doit prendre le train pour se rendre au lac. Et il se voit déjà, dans un express qui s'envole, avec une vache voulant l'attraper au lasso, et le pigeon rouge et vert qui ressemble à un perroquet, mais qui dit miaou...

Ça plane pour Émile, et c'est très drôle à lire ! 
Une série qu'on ne présente plus, car le succès est assuré. Ce petit gars est impayable. J'adore. ♥

ÉMILE RÊVE, de Vincent Cuvellier & Ronan Badel

Gallimard Jeunesse, Giboulées, 2017

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Emile les mots

 

Et comme Émile ne fait rien comme tout le monde, voici un abécédaire improbable, mais qui correspond totalement à l'univers de notre jeune ami. On y retrouve sa fantaisie, son sens commun, sa logique implacable et son flegme sidérant. Ce petit bonhomme est redoutable.

“À sa façon et comme il est atrabilaire, il faut pas le chercher. 
Il fait ce qu'il veut avec les mots et qu'importe si à x il y a xargolaminaboubourgol... et ne lui dites pas que ça n'existe pas, Émile le dit tout le temps, alors ça existe !”

On sourit beaucoup à la lecture de cet inventaire façon Émile, où l'on apprend qu'il adore la biche, mais qu'il refuse de manger de la viande, sauf les steacks, il passe pour un môme incroyable, sa mère est une chèvre, il adore les croûtons et les lardons - il en mangerait à toutes les sauces - il sera directeur général quand il sera grand, il adore la nature et l'herbe, il se prend parfois pour une vache - mais ne le dites à personne - il préfère la mer, car la piscine, c'est rien que pour les bébés, il aime dire saucisson ou chaussette... Ne cherchez pas. Émile est un énergumène, comme dit sa maman.

Une lecture qui vaut le détour, rien que pour ses délires distillés comme si de rien n'était. Franchement top.

LES MOTS D'ÉMILE, de Vincent Cuvellier & Ronan Badel

GALLIMARD JEUNESSE GIBOULÉES, 2017

 

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8 juin 2018

L'attentat de Lancaster Gate, d'Anne Perry

l'attentat de lancaster gate

Une bombe vient d'exploser dans une maison de Lancaster Gate, faisant cinq victimes parmi les rangs de la police. Les premiers soupçons de l'enquête se focalisent sur les anarchistes, mais Thomas Pitt, commandant de la Special Branch, découvre au gré des témoignages que les agents auraient été piégés et envoyés dans un guet-apens. Un suspect sort rapidement du lot, seulement son identité doit demeurer secrète pour ne pas compromettre les négociations en cours entre le gouvernement et la Chine. Autre cas de conscience pour Thomas Pitt, il doit convaincre son ancien sergent, Tellman, de fouiller dans les archives de ses confrères pour vérifier si une possible erreur judiciaire, avec corruption passive, est à déplorer. 

Ambiance tendue et délétère dans ce 31ème épisode ! Les copains d'hier font grise mine et sont contraints à une posture désobligeante. De son côté, Anne Perry avance à pas mesurés pour déployer les ficelles de son intrigue (minutieuse) où l'on constate que les personnages sont tous mis à mal et pataugent dans un contexte particulièrement difficile. C'est une lecture qui ne manque ni de charme ni de raffinement. J'ai ainsi pris plaisir à retrouver Charlotte, sa sœur Emily, leur tante Vespasia ou Gracie Phipps autour d'un feu de cheminée, d'une tassé de thé ou dans un salon cossu. Cela pantoufle pas mal aussi mais il faut dire que tous les couples sont casés, plus besoin de s'attendre à de grands chamboulements, encore moins depuis que l'auteur a franchi le cap des 30 épisodes. En fait, Anne Perry ne me surprend plus mais bichonne tendrement ma fibre nostalgique (j'ai tellement vibré au rythme des premières enquêtes de Thomas et sa suffragette d'épouse). Désormais ses romans deviennent trop longs, avec des enquêtes qui se bouclent sans esbroufe, et se perdent parfois dans des atermoiements ronflants. Dans cet épisode, j'ai apprécié le procès final, sa mise en scène et ses révélations retentissantes. Ce dénouement a su me tirer de ma torpeur et me tenir en haleine jusqu'au tout dernier point ! Rien que pour ça, c'est déjà pas mal.

On reste dans une lecture audio impeccable, orchestrée par les éditions Thélème et lue par Frédérique Dufour. C'est lisse, sans chichis inutiles et d'une très grande sobriété. Je reste cependant sceptique quand au choix de proposer les derniers titres de la série. À quand le tout premier tome, L'Étrangleur de Cater Street ? Un peu d'ordre, maintenant !

©2017 Éditions 10/18, département Univers Poche. Traduction de Forence Bertrand

(P)2018 Éditions Thélème. Durée : 9h 53

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17 septembre 2018

La Coupure, de Fiona Barton

la coupureAprès la découverte d'un squelette de bébé, sur un chantier de Londres, trois femmes voient leur passé resurgir et réveiller les souvenirs enfouis.
Entre Angela, brisée depuis la disparition de son nouveau-né, Emma, marquée par une adolescence difficile et sa relation conflictuelle avec Jude, sa mère, convaincue d'avoir perdu son amant par sa faute, le lien semble donc invisible mais réel. Kate Waters, une journaliste en manque de scoop, pressent une histoire bien poignante à raconter dans ses colonnes. Elle a du flair et de l'empathie, assez pour avancer ses billes et détricoter les mailles des vieilles rancœurs tenaces.
Face à ces nombreuses pistes, j'ai ressenti beaucoup de confusion et de perplexité au cours de ma lecture. Le début est assez lent et étrange, car l'histoire met peu à peu en place des éléments, a priori ordinaires, qui se révéleront décisifs une fois qu'ils seront assemblés tous ensemble. En attendant, on prend notre dose de révélations sordides et d'ambiance sinistre. À vrai dire, le suspense n'est pas si haletant, le roman baigne dans le drame et l'émotion, pourtant rien n'est laissé au hasard et on attend avec une certaine fébrilité l'enchaînement des indices. Résultat, même si le roman de Fiona Barton n'est pas très original, il accroche bien son lecteur et distille une sensation oscillant entre le malaise et l'addiction.
J'ai apprécié aussi la réalisation du livre audio, avec plusieurs comédiens pour incarner tous les personnages du roman. C'est un choix judicieux de Lizzie, qui suit une ligne éditoriale convaincante (avec de bons acteurs et des titres d'actualité ou parmi les meilleures ventes).

©2017 Fiona Barton. Traduit par Séverine Quelet (P)2018 Fleuve Noir / Lizzie (un département d'Univers Poche)

la coupure lizzie

 

2 octobre 2018

Pêle-mêle : Merci, Miyuki ! - Jungle - La rentrée de Pinpin - Lison et la propreté - La Princesse au don perdu

Merci Miyuki

La jeune Miyuki trépigne d'impatience, car elle veut jouer, bondir, croquer la vie à pleines dents, tandis que son grand-père danse lentement, inspire, expire, prend soin de son corps, contemple la nature, se plonge dans la méditation. Pour la fillette, c'est terriblement abstrait. Elle aussi veut partager cette communion avec le monde qui l'entoure, avec du thé froid, des tasses ébréchées, du babillage incessant. Grand-père ne change rien à ses habitudes, il marche lentement, incite l'enfant à se poser et à prendre le temps d'admirer la course des nuages par exemple... Peu à peu, Miyuki se perd dans la réflexion et absorbe à son tour les secrets de l'univers. “Ça sent bon, ça sent doux d'être là - ça sent le bonheur d'être ici et maintenant, avec toi.”

La communion entre les illustrations et le texte est parfaite : d'une poésie raffinée et pointilleuse. Chaque détail compte, chaque note est ajustée, chaque nuance est choisie avec un soin jaloux. En somme, cet album est admirable ! On se gave de son charme, de sa lumière, de sa sagesse. On sourit aussi face à cette tendre complicité qui se noue entre l'enfant et son grand-père. C'est une lecture intergénérationnelle, qui enchantera petits et grands. C'est de toute beauté, vraiment.

Merci Miyuki ! de Roxane Marie Galliez & Seng Soun Ratanavanh

de la martinière jeunesse, 2018

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Jungle

Quelle magnifique exploration de la jungle que celle proposée par l'américaine Helen Borten (inspirée par un voyage au Guatemala) ! Oui, c'est magnifique ! Les couleurs, les gravures, les sons, les mots... la sensibilité du lecteur est interpelée de toutes parts. Comment résister ?

Dans la brume matinale apparaît un vaste océan de feuillages. Ce qui se cache en dessous : la vie fourmillante et surprenante de la faune et la flore. Animaux, plantes et cycle de la vie se livrent à un ballet pudique et élégant. On en prend plein les yeux, ça roule de gauche à droite, de haut en droit, le spectacle est impressionnant. Le “mystérieux monde vert” s'épanouit sous nos yeux ébahis. Et c'est silence obligatoire jusqu'à la page finale.

« La jungle semble déserte. Mais des milliers de petits farceurs se cachent sous l'exubérant feuillage. Un bout d'écorce tombe... et devient lézard. Une feuille tremble... et c'est une sauterelle. Une fleur se déploie... et voici un papillon. Une petite boule hirsute de mousse se défait... et voilà un paresseux. Une vigne se déroule... et danse lentement un serpent. Un petit éclair de lumière... et cligne l'œil du jaguar. »

Jungle, de Helen Borten

de la Martinière jeunesse, 2018 - traduction de Shaïne Cassim

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la rentrée de pinpin

Premier jour d'école pour Pinpin ! Et première fois qu'il quitte sa maman. Pinpin a le cœur lourd et le moral à zéro. Ses nouveaux camarades viennent aussitôt à sa rescousse pour chasser ses idées noires : le tigreau évoque les chatouilles au ventre, l'ânon la douceur des joues qu'on caresse, le girafeau raffole des papouilles aux oreilles, ou le petit hippopotame se rappelle la complicité rigolote qui rend l'heure des retrouvailles moins longue à attendre...

De beaux instants sont ainsi partagés, avec toute la douceur et la tendresse de He Zhihong dont les illustrations inspirent une immense sérénité. Que de poésie à lire cet album !

La rentrée de Pinpin, de He Zhihong

seuil jeunesse, 2018

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Lison et la propreté

Cette chère Lison nous avait manqué ! On la retrouve dans des petites séquences rigolotes, qui pourront également être lues et relues en classe, en garderie ou autres lieux de collectivité, et ainsi mieux rappeler quelques règles de base : on éternue, on se lave les mains, on se brosse les dents, on se lave tous les jours, même si ça ne se voit pas, on change aussi de petite culotte, le shampooing ne pique pas les yeux, la poussière et la boue, ça va deux secondes, les microbes ça se propage donc on élimine avec du savon...

Rien de gnangnan dans cette lecture, au contraire, le ton est drôle et l'héroïne espiègne et adorable ! La série poursuit son petit bonhomme de chemin et c'est une réussite.

Lison et la propreté, d'André Bouchard

seuil jeunesse, 2018

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La Princesse au don perdu

Pour boucler cette tournée des petites merveilles, place au conte ! Où il est question d'un royaume et de cinq princesses, toutes dotées d'un pouvoir exceptionnel, à l'exception de la dernière. Iris, la plus jeune, a seize ans et n'a révélé aucune sensibilité, aucun don particulier qui pourrait participer à l'harmonie du monde. Quel drame, quelle catastrophe. Ses parents s'en inquiètent et convoquent les aïeuls. Tous poussent la princesse à trouver son don - ou le royaume va boîter et sombrer dans le chaos. Persévérante, mais malheureuse, Iris finit par se résoudre : et si elle était la princesse de rien ? Après tout, “le bonheur n'est finalement pas grand-chose : une douce mélodie, une brise dans les cheveux, la première feuille d'un arbre ou un joli coquillage. Un bonheur se cache dans les infimes et minuscules détails. Dans les grands et les tout petits riens.”

Cet album réserve une lecture passionnante et entraînante, avec des princesses, de l'aventure, du drame, du suspense... dans la pure tradition des contes qui font palpiter le cœur. Et les illustrations sont superbes !

La princesse au don perdu, de Paule Ferrier & Xavière Devos

de la martinière jeunesse, 2018

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12 novembre 2018

Quand les poules auront des dents - Zou le zoo - Nous avons rendez-vous - La toute petite Olga - La Princesse au bois se cachait

Petite farandole d'albums, parfois ensorcelants, souvent cocasses, sans cesse surprenants !

Quand les poules auront des dents

Voici Colette, une petite poule ordinaire, qui vit en ville, dans un immeuble, et qui se lève tous les jours, de bon matin, pour se rendre au boulot. Elle a tout juste le temps d'avaler un petit-déjeuner et de faire une toilette rapide avant d'attraper le bus de 6h15. Puis, longue journée à pondre, pondre, pondre... Le soir, elle est claquée et se vautre dans le canapé, pour bouquiner ou regarder la télé.

Mais notre Colette frise le burn-out, quand elle devient peu productive, elle est convoquée dans le bureau du big boss et se fait remonter les bretelles. Pire, elle perd son job et doit pointer au chômage. Colette est au bout du rouleau, elle vole des conserves au supermarché, prend la poudre d'escampette et part se baigner à la mer !

Vous trouvez ça absurde ? Pourtant, cette histoire est laborieusement racontée par un papa à son petit garçon. Certes, lui aussi rouspète quand son père s'emballe avec des détails... une poule n'a pas de dents (pas besoin de les brosser), elle ne sait pas lire et encore moins nager, surtout si elle a oublié son maillot ! Il faut se concentrer, voyons.

Cet album est drôle : il est aussi bourré de dérision et de double sens, avec une histoire qui fait la part belle à l'imagination, au rituel du coucher et à la complicité familiale. Une lecture totalement décalée, façon André Bouchard. Sympa.

Quand les poules auront des dents, d'André Bouchard

seuil jeunesse, 2018

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zou le zoo

 

Ce pop-up est ingénieux, poétique et inattendu. Voyez plutôt... Le zoo est en folie : un alligator rêve de revoir sa boue chaude et soyeuse. La baleine proteste, le cacatoès trouve que c'est une idée comique, le dodo rappelle qu'il est interdit de déguerpir, tandis que l'éléphant dit banco. Ah, s'enfuir, enfin : retrouver l'harmattan, ce vent chaud comme un hammam...

On assiste à un vrai spectacle d'un zoo en pleine effervescence. Les langues se délient, les mots ne cessent de rouler. Ça grouille et ça gronde. Ça soupire à chaque coin de page, ça défend ses idées et ses rêves. L'ambiance est électrique dans ce zoo qui nous en fait voir de toutes les couleurs, et qui nous fait aussi voir du pays.

Au milieu de ce graphisme qui s'éclate, des effets pop-up qui font toujours des merveilles, la conversation se poursuit, écoutez bien, l'alphabet se récite, le texte joue avec les sons et les allitérations. C'est doux à l'oreille, ça fait plaisir aux mirettes. Cet album est rayonnant et complètement fou. Franchement top.

Zou le zoo ! de Cécile Roumiguière & Éric Sangelin

seuil jeunesse (2018)

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nous avons rendez vous

Il règne une véritable ambiance énigmatique dans cet album de Marie Dorléans !

En pleine nuit, deux enfants sont tirés de leur lit par leurs parents, car ils ont tous rendez-vous. On n'en sait pas davantage, mais tous se préparent sans un bruit et sans prononcer un mot de trop. On chuchote de se dépêcher, puis on se faufile dans les rues endormies. La petite famille presse le pas, avec son objectif en tête. La ville est silencieuse. Parfois, une lumière brille à la fenêtre d'une maison... Chut, le temps presse et le chemin est long. Il ne faudrait pas être en retard à ce rendez-vous mystérieux. Que de suspense !

On se prend totalement au jeu de cette virée nocturne, auréolée de secrets et de points d'interrogation. C'est beau, c'est excitant. Et les illustrations sont magiques ! Un album fascinant, à découvrir avec des yeux ébahis.

Nous avons rendez-vous, de Marie Dorléans

seuil jeunesse, 2018

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La princesse au bois se cachait

Une reine donne naissance à des jumeaux, Alaric et Hilde, mais le garçon tombe gravement malade. La reine se rend donc chez une sorcière qui lui promet de l'aider... en échange de quoi, elle devra lui donner sa fille. La reine, effondrée, accepte malgré tout. Le temps passant, les jumeaux vont grandir loin l'un de l'autre. Le garçon est devenu un chasseur intrépide, la fille une vraie beauté. Elle vit en totale harmonie avec la nature et peut prendre l'apparence d'un animal. Un jour, Alaric croise Hilde dans la forêt. Il est subjugué mais ignore qu'il s'agit de sa sœur. Celle-ci doit pourtant se cacher à cause d'un sortilège : impossible de quitter les bois ou son frère meurt.

Cela ne se voit sans doute pas, mais la couverture est en noir et blanc... avec du doré ! Comme les illustrations qui accompagnent le texte. Et c'est très, très beau ! La lecture aussi est surprenante, bouleversante surtout, car il est question de sacrifice et d'amour. Tout simplement, remarquable.

La Princesse au bois se cachait, de Dedieu

seuil jeunesse, 2018

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La toute petite olga

On boucle notre tour de piste par une mignonnerie. Place à une adorable héroïne, haute comme trois pommes. 

La toute petite Olga est la dernière d'une famille comprenant cinq filles qui veillent toutes jalousement sur elle. Aussi, quand elle exprime le désir de voyager ou de visiter la grande ville, ses sœurs sont effrayées car leur petite Olga a tout pour être heureuse dans leur datcha à l'orée de la forêt. Pourtant, un matin, la fillette se faufile en cachette et sans un bruit.

Elle va alors découvrir un monde très éloigné de son cocon : il fait froid, il y a du monde partout, c'est l'inconnu. Mais Olga s'accroche et s'arme de courage en pensant à ses grandes sœurs. Elle est fascinée par les couleurs, les gourmandises, les escarpins dorés aux talons de douze centimètres... Elle gambade fièrement dans les rues, elle n'a plus peur de rien.

Avec un peu de courage et beaucoup d’humour, la petite Olga va se débrouiller comme une grande et apprendre à se faire confiance sans personne pour la guider. Au final, la fillette va rentrer sagement à la maison. Ses proches seront soulagés et heureux. Le lecteur, lui, est totalement séduit. Cette lecture est en effet un enchantement (un univers de merveilles et de couleurs) : un conte russe fabuleux qui donne le sourire aux lèvres.

La Toute Petite Olga, d'Olivia Godat & Raphaëlle Barbanègre

de la Martinière jeunesse, 2018

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27 avril 2020

Écouter le noir, lu par Sophie Loubière & Stéphane Ronchewski

Écouter le noirLes nouvelles lues en format audio sont définitivement ma tasse de thé ! Au programme, nous avons des textes courts, qui vont à l'essentiel et qui nous plongent à chaque fois dans une ambiance où les compteurs sont remis à zéro, fermant aussi la porte à toute fioriture inutile. Pour trente minutes en moyenne, on se glisse dans une bulle et on oublie tout.

Pour ce recueil, les auteurs avaient reçu pour mot d'ordre de broder autour du thème : audition. Les auteurs en question - tous issus du roman à suspense ou du thriller - n'avaient plus qu'à se retrousser les manches pour nous embarquer dans une aventure frémissante. Tous ont d'ailleurs rempli leur contrat sans faillir. Bravo ! Les histoires sont assez variées, entre adultère rancunier, braquage en pleine déroute, weekend cauchemardesque, fête foraine diabolique, concerto possédé, éternel pacte satanique ou vengeance implacable... mais toutes sont sans détour. ♪♫ Noir c'est noir il n'y a plus d'espoir ♫♪

Bilan de ma lecture ? C'était franchement appétissant et distrayant à expérimenter. Un voyage en apnée où chacun s'exprime avec son style, son univers, ses obsessions. En bref, tous les coups sont permis et c'est vachement bon !

©2019 Belfond, un département Place des éditeurs (P)2020 Lizzie

Laissez-vous chuchoter à l'oreille, venez Écouter le noir.

⭐⭐⭐.5 

27 mai 2020

Pêle-mêle : Dédé - Cacaneton - Tout le monde a peur - Encore une histoire d'ours

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L'éditeur dit TOUT dans sa présentation :

Dédésolés, c’est dédécidé : dans ce résumé nous ne dédévoilerons rien du dédernier-né dédélirant de Matthieu Maudédet. Non, pas un seul dédétail. Ne soyez pas dédépités ni dédécouragés! Sachez d’ores et dédéjà que cet album est plein de dédessins dédésopilants et qu’il parle de dédébrouillardise. Il va vous dédérider si vous avez la bonne idédée de le lire et il fera dédés heureux si vous le dédestinez à quelqu’un ! ;o)

Vrai de vrai : cet album est désopilant avec son humour de la répétition “dédé” tout au long de l'histoire, laquelle met en avant le système Dédé (débrouille et bricolage). Effet décoiffant assuré. Du moins, on dirait qu'un vent de folie souffle sur nous. Et c'est drôlement bien. Avec une petite note finale particulièrement cocasse.  

Dédé, par Matthieu Maudet

l'école des loisirs, 2020

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Au cours de sa promenade, Cochon trouve un bel œuf et se pourlèche les babines : quelle bonne omelette en perspective !

Mais voilà un Caneton déterminé brise la coquille et jaillit en hurlant Papa. Cochon se sent tout rabougri, conquis. Il élève Caneton comme son propre fils et lui apprend à se bâfrer, à grouiner ou à se vautrer dans la boue. Caneton est heureux comme un pape, qu'importe s'il ne peut pas apprendre à voler.

Sa nouvelle copine Poussinette le trouve d'ailleurs charmant et rigolo, même si c'est vrai qu'il ne sent pas très bon. Mais grandir comme un Cochon se révèle un atout inattendu : quand son amoureuse est kidnappée sous ses yeux par un renard, Caneton vole à son secours - oui, il vole - et bombarde le malotrus d'énormes fientes dignes de son paternel.

Vous vous dites que cette histoire de crottes ne pourra que combler les jeunes lecteurs ! Ça marche à tous les coups... Pouce levé d'assentiment pour cette suite inattendue de « Crotte de nez ».

Cacaneton, d'Alan Mets

L'école des Loisirs, 2020

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En récitant les peurs des uns et des autres, cet album se veut surtout rassurant et cherche à démontrer les limites de chacun !

La souris verte a peur du chat, qui a peur du bain. Le ver dodu redoute la mésange bleue, laquelle fuit les cages. Le poisson clown tremble devant la pieuvre mais tous deux sont tétanisés par la pollution des hommes. C'est donc une chaîne qui s'étend à l'infini... même les éléphants ou les ogres ont leurs propres angoisses. Et je ne vous parle pas du petit garçon de cette histoire, qui avait peur de l'eau, mais ça c'était avant !

Un chouette album pour motiver les plus jeunes, car il faut légitimer les peurs mais ne surtout pas les dresser comme des prisons. Un peu d'humour, et hop... une lecture du soir avant un sommeil réparateur, très efficace.

Tout le monde a peur, de Rascal & Pierre Lemaitre

Pastel, 2020

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Encore une histoire d'ours

Cet album est extrêmement drôle ! C'est d'ailleurs mon album préféré de ce joyeux pêle-mêle ! ;o)

C'est l'histoire d'un ours qui rouspète contre l'auteur... taratata, l'ours en a assez d'être le héros des histoires pour les enfants. Il voudrait démissionner et donner son rôle à d'autres animaux au potentiel insoupçonné. Mais ce gredin d'auteur n'en a que faire. Il veut son ours, grincheux, glouton, paresseux. Les enfants adorent. Ils ne veulent pas d'un éléphant, d'un chaton, d'un ouistiti ou d'une taupe à nez étoilé. Non merci. Les ours sont parfaits.

La mise en scène est franchement savoureuse et désopilante : le dialogue entre l'ours et l'auteur est original et surprenant. Ça fonctionne à tous les coups, en tant que lecteur, on en redemande !

Encore une histoire d'ours, par Laura & Philip Bunting

Kaléidoscope, 2020

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25 mai 2020

Daisy Jones and the Six, de Taylor Jenkins Reid

Daisy Jones and the SixOn m'a vendu du rêve avec ce groupe de rock des années 70 et l'illusion d'évoquer des musiciens ayant vraiment existé. Un tour de passe-passe très habile et qui donne souvent le tournis... Car tout est pour de faux.
La plupart du temps, j'ai malheureusement beaucoup tiqué à l'écoute des banalités et des rengaines qui déchirent tout ce joli monde. Tout d'abord par la faute de Daisy Jones. 
LE cliché vivant de la nana belle et talentueuse mais affreusement paumée.
Elle prend son pied dans l'alcool et la drogue, ne pense qu'à sa pomme et à son rêve inaccessible. Elle se montre capricieuse et butée. Elle a son idée fixe, le reste elle s'en fout... bof, bof. Autour d'elle, Billy Dunne et ses acolytes ne valent pas mieux.
Tous avec leurs egos trop grands - particulièrement quand le succès est au rendez-vous - tous prompts au sabordage... le bateau coule et on assiste au spectacle avec dépit. La moindre étincelle rend explosive la tension au sein du groupe.
Ou comment des petits riens ou des démons intérieurs peuvent bousiller une trajectoire épatante. Très triste, tout ça !

L'histoire retrace donc les années dorées du groupe avant l'arrêt brutal de leur tournée (et de leur carrière). En revenant sur la légende, une journaliste cherche à éclaircir les raisons incertaines de leur séparation en interviewant les témoins de cette ascension fulgurante.
Ça ne tient qu'à moi mais j'ai beaucoup pensé à The Velvet Underground & Nico - son leader Lou Reed traînait avec ses potes dans des milieux underground, puis la chanteuse et mannequin allemande a rejoint temporairement le groupe pour un album mélancolique et subversif... le succès a été tardif et chacun a repris ses billes sans se douter de l'œuvre culte dont ils étaient dépositaires !
Tout ceci pour dire que ce roman de Daisy Jones & The Six, c'est surtout l'histoire d'une époque, les années 70, ses expérimentations avant-gardistes et ses artistes brisés par leurs propres excès. L'esprit rock-n-roll vu à travers les coulisses... sauf que j'aime avant tout le glamour, le paraître et le mystère derrière une icône.


Au final, c'était pas mal comme lecture (format audio hyper agréable à écouter d'une traite). J'ai bien aimé le principe, la construction est originale et entraînante, le flou plus vrai que nature est saisissant. Par contre j'ai quelques réserves car trop de clichés dans ce portrait ! Cette lecture ayant également été beaucoup trop plébiscitée, je n'ai pas réussi à me mettre au diapason.

©2019 Leduc.s. Traduit de l'anglais par Typhaine Ducellier (P)2019 Audible Studios

⭐⭐⭐.5

 

 

19 octobre 2020

Pêle-mêle & Lectures : Si l'hiver arrive, dis-lui que je ne suis pas là - La balançoire de l'espace - Miaou ! Cui ! Ponk !

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Une brassée d'amour sur cet album merveilleusement illustré ! ♥

Un petit garçon prend plaisir à patauger dans la piscine. C'est l'été. Il fait chaud. Et il adore nager. Jamais il ne pourra s'en lasser. Et il voudrait que ça dure toujours !

Seulement sa sœur le prévient : « profites-en tant que ça dure parce que l'été va bientôt se terminer ». 

ET QUE SE PASSE-T-IL QUAND L'ÉTÉ SE TERMINE ?

Oui, c'est l'automne. Les jours sont plus courts, les températures chutent, comme les feuilles sur les arbres. Tout se déplume. Et on oublie son maillot de bain dans le fond de son placard. On a tellement froid qu'on ne veut plus manger de glace. On reste chez soi car il pleut tout le temps.

Le garçonnet proteste mais se résigne en guettant les premiers signes de l'hiver.

Au fil du temps, il réalisera que les paroles de sa frangine visaient juste à la déstabiliser car le changement de saison a du bon aussi. Entre période de transition, pause dans le quotiden surmené et instants précieux à profiter de la famille en mode cocooning, l'histoire nous réconcilie avec le blues de la rentrée et la fin de l'été !

Autant dire que cet album est aussi bénéfique qu'un baume sur un cœur tout mou. Moi, j'ai adoré. Les couleurs et l'esthétisme confortent ce sentiment de douceur et d'apaisement. Vraiment, on se sent bien en feuilletant ce bel album.

Si l'hiver arrive, dis-lui que je ne suis pas là / de Simona Ciraolo

Pastel, 2020

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Mim et Crocus viennent d'installer une balançoire dans le jardin et proposent à leur maman de s'envoler pour l'espace ! 

Mais si l'enthousiasme ne faiblit guère, l'énergie montre vite ses limites.

Vite, un peu (d'huile) de jus d'orange pour recharger les moteurs et les voilà prêts pour un deuxième round.

Et qui sait si Papa ne rangera pas sa clochette dans sa poche pour prêter main forte ? !

Voilà une chouette petite lecture qui met en avant les liens familiaux, la complicité, la tendresse, l'humour... en somme, c'est juste adorable et d'une évidence attendue de la part de notre tandem Jean Leroy & Ella Charbon ☺

La Balançoire de l'espace, par Jean Leroy & Ella Charbon

Loulou & Cie de l'École des Loisirs, 2020

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Miaou ! Cui ! Ponk !

Super Lulu part sauver le monde : un bébé oiseau est tombé de son nid ; un chaton est coincé en haut d'un arbre et une tortue a les quatre fers en l'air. Vite, Super Lulu remet de l'ordre dans ce chaos.

Mais ne serait-ce point l'enchaînement d'une attaque sournoise, orchestrée avec la complicité d'une tierce personne, pour croquer une créature innocente ? Ha, ha, ha. La chute est tellement drôle.

Encore une fois, l'ironie de cet album est délectable. On se souvient de la tendre rouerie dans Va chercher ! (autre album de notre tandem) qui avait déjà suscité sourires et clins d'œil appuyés.

C'est vraiment un chouette album, aux pages cartonnées et aux illustrations acidulées, qu'on prend plaisir à découvrir ! Sous vos applaudissements, SVP.

Miaou ! Cui ! Ponk ! de Michaël Escoffier & Matthieu Maudet

Loulou & Cie chez L'école des Loisirs, 2020

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Petit Poupou

Bonjour les monstres dans cet album ! Ils sont gais. Ils sont motivés. Ils veulent se promener. C'est là qu'intervient Petit Poupou.

Ce petit machin orange au bonnet jaune les invite à le suivre. Sans poser de questions.

Crollette, Grouf, Lili-Rose et Trompette lui font donc une confiance aveugle et affrontent bien des obstacles : une rivière sauvage, une montagne escarpée, le vent soufflant et la pluie cinglante. Bref. Tout ça pour quoi ?

En attendant de découvrir la surprise, plongez dans cette lecture colorée et chaleureuse. Cette histoire invite les enfants à se poser, à écouter et à se préparer paisiblement pour une bonne nuit de sommeil. C'est ravissant !

Petit Poupou, d'Isabelle Bonameau

Loulou & Cie de l'école des Loisirs, 2020

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9 décembre 2021

Coup de foudre & Quiproquos (Bay Village #1), Tamara Balliana

RELECTURE AUDIO ! Toujours séduite par la plume de Tamara Balliana, son humour et ses personnages. C'est en terminant le troisième tome que j'ai soudainement eu envie de relire celui-ci (comme il était nouvellement disponible en audio).

coup de foudre

J'aime beaucoup les situations cocasses de ses histoires. Tamara B. affectionne le genre de la comédie, avec une touche de policier et du romantisme poudré. C'est tout bon. Sa série Bay Village est d'ailleurs un rendez-vous impayable.

Nous suivons une bande de copines vivant à Boston (elles se connaissent suite à une rencontre loupée dans un club de lecture). Elles mènent chacune leur carrière de front et n'ont pas le temps de trouver l'amour. Ou disons que c'est l'amour qui va se cogner contre elles.

Pour Amy, tout dérape après un braquage dans son café et une enquête menée par un lieutenant sexy. Un chef de gang semble également décider de son sort, ce que la jeune femme ne supporte pas. Elle aura même l'imprudence de toquer à sa porte pour dire ses quatre vérités ! La folle.

Imaginez un type grand et baraqué, pas franchement amical, son regard bleu glacé vous fixant sans ciller. L'action se déroule dans un quartier mal famé, en pleine nuit. Avec son physique de lilliputienne, son look bon chic bon genre, Amy ne laisse rien paraître de son trouble et fonce bille en tête.

Enfin voilà, c'était drôle et distrayant à écouter. Très expansif en matière de bonne humeur. Je valide totalement cette série qui m'a fait connaître Tamara Balliana l'an dernier (en plein confinement & période de deuil). Je n'oublierai jamais son effet thérapeutique. Cœur sur toi !

©2018 Prisma Media (P)2021 Audible Studios

  • Lu par : Flora KaprielianSlimane YefsahMathurin Voltz
  • Série : Bay Village, Volume 1
  • Durée : 7 h 33
  • Bonne prestation des comédiens, même si ce sont aussi les voix masculines des romans de Vi Keeland (un genre plus épicé) et ma grande consommation de livres audio rend la confusion déroutante.

⭐⭐⭐⭐.5

23 février 2024

Rich Bastard, de L.J. Shen, Lu par Cécile Desnoyers & David Meslet

Rich BastardC'est l'un des meilleurs L.J. Shen que j'ai pu lire ! Parce qu'il concentre l'humour, la comédie, l'émotion, la sensualité et des personnages à adopter aveuglément. Et à la différence de Broken Knight, le pathos ici est franchement supportable. ε-(´・`) フ

Maddie est une héroïne à la Louisa Clark (Avant toi) avec ses tenues excentriques, sa joie de vivre, ses rêves d'amour et de bonheur. Elle est adorable ! Mais n'imaginez pas une jeune femme niaise et délicate. Oh non. Elle va se révéler beaucoup plus coriace lorsque son ex réapparaît dans son existence. Chase est un phobique de l'engagement et des sentiments. Pourtant, il adore sa famille et serait capable de prétendre être fiancé pour ne pas les décevoir. Reste à convaincre Maddie Goldbloom d'oublier les erreurs du passé et lui donner une seconde chance.

L'histoire est incroyablement drôle et divertissante ! Car Maddie tient tête au bellâtre et se montre caustique pour se préserver. C'est une nature noble et compatissante, donc prompte à rendre service, mais elle n'entend pas retomber sous le charme de Chase. Trop de blessures, trop de regrets. On a bien compris. La complicité du couple est néanmoins très, très forte. Lui est assez rustre et goguenard. Imaginez-le craquer tout doucement pour ce petit bout de femme. Aaargggh. Le romantisme, je vous jure, c'est surfait.

On a droit à des petits dramas internes, des tentatives sournoises pour jouer les trouble-fêtes, mais à des doses correctes aussi. Mon vrai problème avec ce livre, c'est LA COUVERTURE et LE TITRE qui ne conviennent pas du tout.

©2023 HarperCollins France. Traduction : Tiphaine Scheuer (P)2024 HarperCollins France

⭐⭐⭐⭐⭐

Chère Maddie,
Peux-tu rendre un service très bizarre à ta mère ?
Le jour venu, épouse un homme qui te fera rire. Tu ne te doutes pas à quel point c'est important, jusqu'à ce que tu traverses une période sombre et que la seule chose qui peut l'égayer, c'est quelqu'un pour mettre un sourire sur ton visage.
ᯓ★

23 février 2024

A Touch of Darkness (Hades et Persephone #1) de Scarlett St. Clair, Lu par Fanny Gatibelza

A Touch of Darkness (Hadès & Perséphone #1)Là encore, je m'attendais à pire donc j'ai été agréablement surprise par cette lecture qui a su m'emporter dans son univers en deux temps trois mouvements. Ce n'est pas exempt de défauts, j'en conviens, mais l'adaptation audio compense largement. L'écoute a été convaincante et je n'ai pas vu le temps passer.

Après s'être installée à New Athens, Perséphone espérait mener une vie discrète, dans la peau d'une journaliste mortelle. Tout change lorsqu'elle débarque dans une boîte de nuit pour jouer une partie de cartes avec un séduisant étranger. Elle ignore qu'il s'agit du dieu des morts, Hadès, dont la réputation n'est plus à faire. Ses paris, notamment, sont réputés impossibles. Perséphone tombe dans le piège et se retrouve liée par un contrat mprobable : elle doit créer la vie dans le royaume des enfers.

Ma foi, j'ai beaucoup aimé la version faite des personnages divins : Hadès dégage une aura fascinante, tandis que Perséphone affiche un petit caractère décidé. Leur couple est sans surprise, mais offre aussi une relation exquise, qui se targue de petites scènes adorables. Enfin, moi j'ai craqué - le simple fait de jouer avec les chiens ou de cuisiner des cookies rend cette idylle sincère et touchante. Cela casse la nature sombre et vicieuse des dieux.

Je ne sais pas si la suite est nécessaire, j'hésite.

©2019 Scarlett St. Clair (P)2023 W.F. Howes Ltd.

⭐⭐⭐⭐

8 juillet 2011

Sur le chemin des vacances #4

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L'album a été traduit et publié aux éditions Thierry Magnier.
C'est l'histoire d'une petite chouette qui tombe de son nid et qui veut retrouver sa maman. Un gentil écureuil viendra à son aide et ensemble ils feront le tour de la forêt pour remplir cette délicate mission.
Très drôle et franchement adorable ! Les illustrations de Chris Haughton sont tout simplement ravissantes. Même que Bauchette a la petite mascotte chez elle...  

Un peu perdu (traduction de : A bit lost) - Chris Haughton (éd. thierry magnier, 2011)

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Non-Non se sent un peu tout mou. Il a donc envie de pratiquer un sport. Mais lequel ? Toutes ses tentatives ne se révèlent guère concluantes. Et c'est ce qui nous fait bien marrer, à chaque page on se demande ce qu'il va bien imaginer comme excuse pour se défiler.
Bah oui, encore Magali Le Huche, mais que voulez-vous, moi je l'aime ! Et puis, son personnage est drôle et attachant, il n'est pas parfait, il a la flemme, il touche à tout mais se lasse très vite, il est partisan du moindre effort mais ne se démonte pas, il a toujours une raison valable pour tenter sa chance ailleurs.
Avec les petits flaps amusants, ce sont d'autres bonnes surprises délirantes qui nous attendent !

Non-Non veut faire du sport (mais a un peu la flemme) - Magali Le Huche (éditions Tourbillon, 2011) 

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Voici un cahier tout fou, plein de couleurs et de tampons assemblés par thèmes : nature, ville, montagne, animaux, pôle Nord... il ne reste plus qu'à peindre ou dessiner autour... Inventer des chemins pour raconter des histoires... Découper les lettres de l'alphabet à la fin du cahier pour un message anonyme.

Encore une bête curieuse à détailler sous toutes les coutures avant de laisser libre cours à son imagination. C'est un livre d'artiste par Joëlle Jolivet (j'apprécie beaucoup son travail) et qui s'inscrit un peu dans la tendance du moment, car on trouve pas mal de livres de la sorte. Cela plaît aux plus jeunes et aux autres aussi... c'est bien ! 

Complètement tamponné ! (cahier d'artiste) - Joëlle Jolivet (Sarbacane, 2011)

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Pour de vrai, une famille découvre un mammouth dans le frigo. Les pompiers arrivent, la mission de sauvetage est en cours quand l'animal se fait la malle et se réfugie au sommet d'un arbre. Penaud, il attend son heure. Qu'est-ce que j'ai souri à la fin ! De toute façon, c'est un album très rigolo qui fait honneur à tous ces amis imaginaires qui parfois tiennent compagnie aux enfants. 

Un mammouth dans le frigo - Michaël Escoffier & Matthieu Maudet (l'école des loisirs, 2011)

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Martin Viot est également auteur et illustrateur de bandes dessinées, cela ne vous surprendra guère à la lecture de cet album : que de détails ! C'est (presque obligatoirement) le livre qui vous accompagnera sur la route de vos vacances - c'est comme vivre ses propres aventures sur papier. On y retrouve donc la file des voitures qu'on croise et recroise au hasard des trajets, les bouchons aux stations de payage, les pique-niques sur l'herbe, les nausées, les pauses pipi, les bêtises et les chansons pour tuer le temps qu'on trouve trop long... quand sonne enfin l'heure de délivrance avec l'arrivée sur la plage. 
Très chouette !

Papa, on les double ! - Martin Viot (Seuil jeunesse, 2011) 

4 mars 2010

Mine, tu crois que trop ressembler à ses parents, ça rend malheureux ?

Deux récentes lectures viennent se télescoper dans ma tête, avec leurs petites phrases qui cherchent à se brusquer les unes et les autres, des questions d'une part, des réponses de l'autre, c'est un peu le bazar mais ça me force à réfléchir et à discuter longuement avec ma propre demoiselle de fille. Nous parlons de notre relation, de notre lien qui est considéré par beaucoup comme fusionnel, et ce lien entre nous fait peur, moi la première. Je sens qu'il faut qu'entre elle et moi nous devons apprendre à nous détacher, à mieux nous séparer, à nous aimer autrement. Disons, je ne suis pas non plus comme la maman de Marcia, qui étouffe son enfant, qui copie-colle ses goûts, son style et son parfum pour n'être plus qu'une. J'additionne nos différences, certes ma fille est aussi façonnée à mon image, mais comme le souligne Clarika, c'est moi en mieux. Cette bafouille n'a nulle vocation nombriliste, ce sont juste quelques mots qui découlent de mes lectures, donc.

les_anglaisesPour commencer, j'ai terminé le nouveau roman de Marie Chartres, à la jolie couverture rouge, et qui porte le titre facétieux : Les anglaises. En référence aux boucles folles, à cette chevelure sauvage et indomptable qu'a la petite Suzie, presque dix ans. J'ai d'ailleurs aimé y retrouver une petite fille qui avait le même âge que la mienne, c'était comme me dire, alors ça fonctionne comme ça une bestiole de cet âge... Bref. L'histoire de Suzie commence par un terrible constat : on lui a menti. Elle a forcément été adoptée. Pourquoi, comment. On ne le sait pas tout de suite. Et ce sont en tout seize lettres qu'elle adresse à Mine, probablement sa véritable mère, qui l'aurait abandonnée. Tout au long du roman, Suzie se remet en question, se juge dans les miroirs et juge aussi ses parents, elle devient farouche, renfermée, elle fait la tête et veut même se venger sur la vendeuse à la queue de cheval. On n'imagine pas à quel point ça se bouscule dans la caboche d'une fillette de cet âge, pourquoi ses folles anglaises lui mènent la vie dure. C'est dit, la vie n'est décidément qu'une sombre affaire capillaire. Dans le roman, on découvre aussi Marcia, j'en parlais ci-dessus, et c'est la meilleure amie de Suzie. Elle vit seule avec sa maman qui la couve trop. Et lorsque Marcia tombe malade, tout se complique. Suzie elle-même va plonger, elle se sentira plus perdue que jamais, jusqu'à l'arrivée de Tante Odile et son fer à lisser. C'est une merveilleuse petite histoire qui parle d'identité et de personnalité, d'indépendance et de reconnaissance, et aussi de ce que l'on voit avec les yeux ou le coeur, ce qu'on souffre de ne pas dire et ce qu'on entend parfaitement dans les silences... Beaucoup d'intelligence et de sensibilité derrière ce parcours d'une fillette qui ne manque pas d'imagination, mais qui justement va s'en servir pour comprendre ce qu'elle n'arrive pas à expliquer, et permettre ainsi à mieux cerner la vérité qui ne se voit pas toujours dans les miroirs.

Et parce que j'adore ce passage (entre autres) ...

La première fois que je l'ai vue, ce sont ses cheveux qui m'ont sauté au visage. Mine, ça ressemblait à une attaque orange. Elle est rousse, tellement rousse : je suis persuadée que, si les gens dans l'univers entier n'arrivaient plus à connaître la signification des mots, tous au même moment, et devaient tout réapprendre, eh bien, le monsieur chargé d'inventer le dictionnaire mettrait la photo de Marcia face à ce mot de six lettres et tout le monde comprendrait, c'est sûr.
Ce serait lumineux, comme définition.

Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2010 - 100 pages - 8,50€
illustration de couverture : Gwen le Gac

L'autre roman est le coup de coeur du moment de mademoiselle ma fille, nous l'avons lu ensemble, tandis qu'elle s'extasiait et s'emballait en tournant les pages comme une folle, j'avais un avis plus réservé. J'ai bien aimé ce livre, mais je pense que c'est davantage pour l'enthousiasme qu'il a su susciter chez ma jeune lectrice.

ma_mere_est_une_etoileMa mère est une étoile, roman de Marie Leymarie, raconte une autre relation très fusionnelle entre une mère et sa fille. Allons donc. Laurie vit seule avec sa maman qui est danseuse à l'Opéra. C'est une femme précieuse, raffinée, qui consacre l'essentiel de sa vie et de son temps à sa passion, et à sa fille. Celle-ci est éperdue d'admiration, tout ce que dit, pense ou vit sa mère est le modèle absolu. Laurie calque sa propre existence sur celle de sa mère, le cerclé est fermé, on parle même d'un père qui serait parti aux Etats-Unis en ne voulant jamais connaître sa fille. Aucune place pour un élément extérieur, c'est vif et tranchant. Or, Laurie voit d'un très mauvais oeil la nouvelle liaison de sa mère avec le père d'un copain. D'abord elle n'y croit pas, puis elle se fâche, elle fait un tas de reproches (muets) à sa mère, elle trouve le couple mal assorti, elle ne cesse de critiquer cet homme, refuse de partir en vacances avec lui ou de manger au restaurant s'il s'y trouve. L'attitude de Laurie relève du pur égoïsme, jusqu'à ce qu'on comprenne que ce n'est pas totalement sa faute non plus. Elle a été élevée dans l'ombre d'une mère qui elle-même s'est façonnée une image de faïence et qui s'est entourée de barricades lorsque cela l'arrangeait. L'histoire de Laurie nous raconte la difficulté de grandir et de voler de ses propres ailes, de s'accepter telle qu'on est, sans se référer à quelqu'un d'autre. Laurie comprend qu'elle doit cesser de protéger sa mère et oser mener enfin une vie qui soit vraiment la sienne. En réussissant ce pari, elle se sentira mieux dans sa peau et acceptera aussi l'amour des autres. La fin est ouverte, mais il a fallu que je l'explique à ma demoiselle de fille.

Ce fut intéressant de voir qu'à travers cette lecture, deux regards se sont penchés. Et une discussion a suivi...

Tempo, coll. de Syros, 2009 - 128 pages - 5,90€
illustration : Ilya Green

dès 9-10 ans !

 

5 janvier 2011

Pêle-Mêle Clarabel #16

 

 

Avis de dernières lectures : smileyc052bis

Voici Lola et Lola agent secret d'Isabel Abedi. Une série drôle et punchy qui raconte les aventures rigolotes d'une petite allemande de 9 ans 1/2 qui rêve la nuit d'être une chanteuse de pop-rock et qui, le jour, aime beaucoup fourrer son nez dans les affaires des autres. Avec sa meilleure amie Flo (leur rencontre se passe dans le tome 1, et c'est déjà tout un programme !), Lola revêt la panoplie du parfait agent secret afin de s'introduire chez un critique gastronomique qui n'a pas digéré sa visite dans le restaurant familial, où bosse également la mère de Flo, et qui menace donc avec son article grognon de mettre en péril les affaires du père de Lola. En route, la demoiselle tombe amoureuse. A dix ans c'est terrible, beau, sérieux déjà et touchant - je n'oublie pas que c'est une lecture récréative, qui s'adresse à des mistinguettes qui ont l'âge de ma fille, et qui ont donc des attentes toutes propres, toutes lisses et bien gentilles. Et c'est tant mieux ! Car cette série aux allures girly (les illustrations d'Isabelle Maroger sont pour cela parfaites et craquantes) est fraîche, drôle et distrayante. A adopter ! Voir un aperçu sur le blog de l'illustratrice. (Bayard jeunesse, 2008 & 2010)

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Vous pensiez tout connaître des contes de fées et vous avez le goût de secouer tout ça en voulant des histoires qui partent dans tous les sens, tout en respectant la trame d'origine ? Optez donc pour les Anticontes de fées de Grégoire Solotareff ! Ce sont trois histoires à l'envers, trois histoires détournées des classiques et franchement c'est un régal. On découvre un Petit chaperon vert au caractère revêche, qui n'a pas peur du loup et qui peste de devoir mettre en garde sa copine au chaperon rouge, laquelle papillonne dans les bois sans craindre la bête féroce. Ha ha ! Non seulement Barbe Bleue cachait sa pièce secrète (sa salle des tortures) mais il aurait eu également un frère - Barbe Rose, un type gentil qui observait les crimes du tyran en attendant sagement son heure pour sauver les demoiselles trop curieuses. La cruauté de ce conte donne ici lieu à un grand moment d'humour. Barbe Rose, ou celui qui se rêvait nabab à la place du tortionnaire... le pied ! Et enfin, la Laide au bois dormant, ou comment une jumelle jugée trop laide a vécu à l'écart mais sans jalousie, profitant des 100 ans pour mener une vie heureuse et très calme (du moins, une petite vengeance envers la Reine mère n'est pas de refus, gnak gnak gnak). J'ai beaucoup aimé l'arrivée du prince charmant au look un peu voyou, qui vient enlever sa princesse avec sa tronçonneuse d'or. Les temps ne sont plus ce qu'ils étaient, et je trouve ça génial !  C'est une lecture originale, culottée et truculente. (L'école des loisirs, 2009) Illustrations de Nadja.

L'occasion de vous rappeler l'existence de Château l'attente de Linda Medley (Editions Ça et Là, novembre 2007) :

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Le poids de ce livre vous donnera des biscotos en béton, et c'est tant mieux aussi de découvrir son contenu alléchant, enchanteur, un peu barré et loufoque comme j'aime. Cela commence par une version de la Belle au bois dormant, classique et intéressante, mais après le départ de la princesse... Le château est abandonné, quelques âmes vont alors prendre possession des lieux et tous ont en commun d'être soit déboussolés ou incompris, rejetés par la vie ou touchés par un coup du sort. Ce Château l'Attente devient donc le rendez-vous de tous ceux qui veulent vivre une autre vie, en harmonie et en paix. C'est reposant, on s'y sent comme dans du coton, c'est doux et rassurant. On y croise un peu de tout - des humains, des animaux ou des créatures fantastiques. Tous ont une histoire attachante, chaque chapitre offre l'occasion d'en apprendre plus sur chacun d'eux. Et 450 pages plus loin, on a le sentiment d'être orphelin parce qu'il faut tous les quitter et retourner à sa vraie vie.
(Lecture destinée pour les plus adultes d'entre nous...)

Petite déception avec le nouveau roman de Colas Gutman, Les super-héros n'ont pas le vertige. smileyc089

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Comment vous dire ? Je suis une grande, GRANDE admiratrice des histoires de Colas Gutman. Et chacun de ses livres a été pour moi un régal de lecture. L'histoire de Maurice avait tout pour me plaire : on parle de super-héros. Et j'adore les super-héros ! Ajoutez cette ravissante couverture de Marc Boutavant, dont j'aime beaucoup le travail également, bref, les carottes étaient cuites. Mais non ! Quelle désillusion. Ce qui avait débuté dans un grand tourbillon d'humour a subitement glissé dans une certaine gravité inopinée. Oui, oui, il se passe un événement tragique, mais pourquoi ?! Je me suis posée la question sur son utilité. A la fin, je ne savais plus du tout où on allait, quel était le propos de l'histoire (la timidité, non ?...), pourquoi les parents ressemblaient à des pantins sans utilité, et si finalement la volonté de faire léger n'a pas été traitée trop maladroitement. Bon, on fera comme si. Et lisez La vie avant moi, c'est un petit bouquin génial !  (L'école des loisirs, 2010)

On change de registre, on opte pour un livre rigolo et qui NE SE PREND PAS DU TOUT AU SERIEUX : Krotokus 1er, Roi des Animaux de Caryl Ferey (Pocket jeunesse, 2010).

krotokusKrotokus est un monarque despotique, un monstre sanguinaire, particulièrement fainéant, qui se charge d'éliminer ses ennemis à force de coups bas. Pour mieux endormir son peuple, il mijote de marier son fils à une Danaïde - la princesse Papillon. Malheureusement celle-ci se fait enlever par des hyènes, au grand dam de sa dame de compagnie, la vache Pâquerette, complètement traumatisée par cette agression. La cour fait alors appel à Goupille, le renard qui craque pour le sexe féminin, le vin et les câlins. L'opération pour sauver la fiancée est lancée, les scènes à venir s'annoncent poilantes, délirantes, burlesques, cocasses et fatalement irrésistibles ! L'histoire s'adresse à la fois aux plus jeunes (la trame de l'histoire est simple, l'action trépidante, ça fonctionne toujours) et aux plus adultes (l'humour, les clins d'oeil font des étincelles, même si le second degré n'est pas toujours très clair pour les enfants, qu'importe...). C'est mieux que du prozac.

En voici un extrait,
- Tu me plais bien, petit renard, dit-elle. Mais ne m'appelle plus jamais reine : je renonce à ce titre idiot et me range près de mon peuple, et de tous les autres...
Les moustaches de Goupille frémirent de plaisir.
- Qu'à cela ne tienne, très, très chère... Je ne sais pas ce que vous avez prévu pour les cinquante prochaines années de votre vie, mais je suis d'accord pour les passer avec vous... si le coeur vous en dit, bien sûr.
Goupille souriait, mais son coeur battait comme des volets dans la tempête. La lionne prit son air le plus majestueux :
- Mon coeur est grand, dit-elle. Il y a bien assez de place pour un petit renard comme toi... Mais je te préviens : je n'aime que la douceur, l'amour et le rock'n roll.

Oh yeah.

Et pour terminer ce marathon de lectures cautionnées par mademoiselle ma fille... Dans la collection des destins extraordinaires des grands héros de la mythologie, je demande Lancelot du Lac. Cette version a été rédigée par Anne-Laure Bondoux. Oui, Anne-Laure Bondoux ! Hélas je n'ai pas trop retrouvé son brin de plume. Le style est simple, mis au service d'une histoire entraînante et instructive (notamment pour ceux qui ne connaissent pas !). Un peu trop simple, à mon goût. L'accent est porté sur l'amour fou de Lancelot pour Guenièvre - la fin ne dit pas ce qu'il adviendra d'eux après leur fuite de Camelot mais ce n'est pas ce qui compte... L'histoire ici veut montrer un Lancelot amoureux - un amoureux loyal et honnête, envers sa dame et envers lui-même. Un amoureux au coeur palpitant ! L'idée est noble et respectable. (Tourbillon, 2010) Illustrations de Joëlle Jolivet. 

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22 février 2011

Teaser Tuesday #8

TuesdayteaserC'était un soir de neige comme on n'en avait pas vu depuis longtemps. Londres frissonnait, étourdie par la tempête, et les traces des passants, à peine dessinées sur les trottoirs, s'effaçaient tels les mots d'un poème d'enfant. Jamais l'hiver n'avait paru aussi cruel, et jamais aussi délectable, pour le jeune garçon, la perspective de demeurer cette nuit dans sa chambre sous les toits avec une histoire pour seule compagnie.
Les étranges soeurs Wilcox : Les masques de sang - Fabrice Colin

Papa a dit une seule valise par personne. Je respecte les consignes. De toute façon, la mienne est à moitié vide. Qu'est-ce que j'aurais pu mettre de plus ? Pas besoin d'emporter une tonne d'habits, il paraît qu'il y a un lave-linge sur place. Il y a tout ce qu'il faut, il paraît. Il y a même un grand jardin. Papa a dit que ça devrait me plaire.
Hier, il est rentré avec un gros paquet-cadeau. Quand je l'ai vu, j'ai cru que c'était mon télescope que j'avais commandé pour Noël. Le cadeau, c'est pour Juju. C'est une poupée qui parle. On peut lui faire prendre le bain et on peut la coiffer aussi. Justine va adorer. Papa a dit que ce serait moi qui lui offrirais si ça me faisait plaisir. Je ne suis pas jaloux. Je sais que j'ai beaucoup de chance de ne pas être malade. Je sais que la santé, c'est le plus beau de tous les cadeaux. Pas besoin de me le répéter. Noël, c'est dans moins de deux mois, je peux bien attendre.
Mon vaisseau te mènera jeudi sur un nuage - Marcus Malte

C'est toujours impressionnant de pénétrer pour la première fois dans une taverne de sinistre réputation. Mais il y a cela de bien chez Papa Guillotin qu'on n'a pas besoin de pousser la porte pour entrer : il n'y en a pas. Pour pisser, il y a les quatre coins. Et quand on veut manger, on nettoie la table d'un revers de manche.
Ce soir-là, l'ambiance était à la rigolade. Les clients, qui savaient que le pâté de lapin était en fait du pâté de chat, faisaient miaou quand la serveuse posait l'assiette devant eux.
Malo de Lange, fils de Personne - Marie Aude Murail

Je suis une astronaute surfant sur une vague, dans l'océan de la Tranquillité. J'ai roulé trop vite sur la route de la Tristesse, dérivé trop longtemps sur l'épave du navire Stress, et failli perdre la tête sur le TGV de l'Oubli. Mais voilà que je glisse avec grâce dans une direction positive. Ce ne sera pas un trajet éclair. Il va me falloir être patiente, suivre le flux cosmique. Je me rapproche des côtes, où m'attend la plage de la Décontraction.
C'est le genre de délires dans lesquels Blake est capable de partir. Blake vient de Nouvelle-Zélande, et porte des tongs même par temps pluvieux. Il lui arrive de sortir des trucs tellement ringards que j'éclate de rire même lorsque je me sens triste. C'est plus fort que moi.
Lottie Biggs n'est presque pas désespérée - Hayley Long

Immobile sur la grève, mes longs cheveux noirs flottant au vent du large, je regarde la marée monter lentement au rythme des vagues et des courants, et je songe à ce que je suis devenue. Je ne sais trop à quel moment la chance m'a abandonnée, mais il y a, c'est évident, un certain temps déjà que cela s'est produit...
Filles de Lune : Naïla de Brume - Elisabeth Tremblay

 

7 septembre 2011

Pêle-mêle Clarabel #36

... pêle-mêle musical, plus précisément.

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L'oeuvre de Camille Saint-Saëns prend un coup de jeune. Sur une histoire de Yann Walcker et les illustrations de Marion Billet, nous est contée l'aventure du roi Maxime qui a avalé une grosse mouche en bâillant. Cela la rend grognon, ronchon, bougon, soucieux et grincheux. Tous se amis se proposent de trouver le remède pour adoucir sa contrariété, mais rien n'y fait. Alors il décide de s'installer devant son piano et donne un beau concert qui lui fait oublier, un bref instant, la mouche. Mais celle-ci se manifeste aussitôt en applaudissant l'artiste. Le lion n'en peut plus, il pleure et se met à tousser de plus en plus fort. Quel remue-ménage pour la mouche ! 
Tout est rigolo, tendre et rafraichissant dans cette oeuvre ! Les illustrations de Marion Billet correspondent merveilleusement bien à la volonté de donner un coup de jeune à l'oeuvre, c'est enfantin sans être niais. Et le texte est très agréable à l'écoute, lu par la chanteuse Enzo Enzo, dont la voix est claire, pure et apporte les accents cocasses à chaque instant. Une belle découverte qui s'adresse aux plus petits, mais pas seulement.

Le Carnaval des animaux (Gallimard jeunesse, 2011)
musique de Camille Saint-Saëns, histoire de Yann Walcker, racontée par Enzo Enzo, illustrée par Marion Billet. 

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MON PREFERE. La musique brésilienne donne envie de bouger, de danser, de chanter, de sourire et de s'échapper. L'accent chantant du conteur est déjà une invitation au voyage, toutes les musiques et découvertes des instruments sont dépaysantes, et les illustrations de Charlotte Gastaut viennent parfaire le tout... bref, il est impossible de ne pas succomber. L'histoire parle des petits cireurs de chaussures de la favela, on comprend que la vie n'est pas facile et rude mais elle se termine sur une note positive qui fait honneur à la bonne humeur que dégage le livre. 
Cette collection ne cesse de me plaire et de me séduire pour sa volonté de partage.

La Musique brésilienne : Les petits cireurs de chaussures (Gallimard jeunesse, 2011)
une histoire de Béatrice Fontanel, illustrée par Charlotte Gastaut, racontée par Luis Torreão, et mise en musique par Fernando Cavaco. 

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Pipo est un bichon qui mène une vie bien sage, mais qui l'ennuie au plus haut point. Il décide de prendre la poudre d'escampette pour connaître enfin la grande aventure. En chemin, il rencontre Super Sauvage, un matou qui ne craint rien ni personne. Il a les reins solides, connaît toutes les ruses, toutes les misères et accepte de prendre comme jeune apprenti le petit bichon. Bien entendu, à la maison, il y a Miss Smith qui pleure la disparition de son chien et qui placarde la ville avec ses affiches. 
Super Sauvage est une histoire chantée qui se raconte en musique et en bande dessinée, autour de 13 chansons et de quelques dialogues. Le projet est original, il respire la gaité et la générosité, sur des rythmiques simples au ukulélé. Et puis, Pipo a une bonne bouille. Il n'en peut plus d'être le toutou qu'on bichonne dans les salons de toilettage, il a soif d'aventures, qu'on lui lâche la laisse, il veut être sauvage ! C'est très drôle, surtout la fin. Par contre, la musique m'a un peu moins séduite. 

Super Sauvage, par Dorothée de Monfreid & Tony Truant (Gallimard jeunesse, 2011)
adresse du site : http://supersauvage.blogspot.com/ 

29 septembre 2014

La Fille qui ne croyait pas aux Miracles, de Wendy Wunder

en poche !

La fille qui ne croyait pas

heart red

Cam est atteinte d'un cancer incurable, il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, et c'est à Promise, petite ville du Maine, réputée pour accomplir des miracles, que sa mère et sa soeur choisissent de s'établir pour y passer le temps qu'il faut.

Mais Cam est une adolescente sarcastique et rabat-joie, elle se veut réaliste et blindée, refuse d'entretenir le moindre mythe. Son attitude exaspère ses proches, décidés à lui démontrer qu'à Promise les miracles existent bel et bien. Et c'est vrai que leur nouvelle existence y ressemble : Cam se sent en meilleure forme, elle a beau trouver des explications métaphysiques aux évènements hors du commun, elle commence peu à peu à douter et à croire en l'impossible.

Elle a aussi une petite liste secrète des choses à accomplir avant de mourir : voler des trucs débiles, coucher avec un garçon, briser les rêves de sa frangine, se comporter comme une adolescente de son âge, normale. (C'est la partie de l'intrigue qui m'a fait rappeler le roman de Jenny Downham, Before I die.) La seule différence, ici, c'est que Campbell est une héroïne qui contient sa rébellion à un degré dérisoire. Elle n'attend pas la mort avec impatience et soulagement non plus, c'est juste son sens de l'ironie qui fait sa force, sans la rendre insensible ou insupportable pour autant.

Campbell est une héroïne bougrement attachante, sa famille aussi est très drôle, et la vie à Promise relève du pur cliché (mais quel bonheur !). Pendant trèèès longtemps, on se prête à y croire, à espérer, à sourire face à l'évolution de la jeune fille. Elle va notamment vivre une très jolie histoire d'amour, c'est mignon comme tout, ça n'occulte pas le reste, la maladie reste présente, la mort aussi, et parfois on se surprend à pleurnicher et à éclater de rire en alternance.

Ce roman est source d'effets secondaires imprévisibles, croyez-moi, c'est un ensemble d'émotions, à la fois beau, doux et apaisant. C'est douloureux de tourner la dernière page !

Livre de Poche, septembre 2014 ♦ traduit par Raphaële Eschenbrenner pour les éditions Hachette (The Probability of Miracles)

4 octobre 2018

Pêle-Mêle : Concentre-toi - À moi ! - Ratapoil - Mon chien, Dieu et les Pokétrucs

concentre toi

Attablée dans la cuisine, une fillette a le nez plongé dans son livre... du moins, en apparence. Car très, vite, son esprit s'envole. Un oiseau, une vache, la table à repasser, le jardin... un rien la distrait et détourne son intérêt vers un imaginaire sans limite. Sa mère rouspète et la fait redescendre sur terre, concentre-toi, concentre-toi, mais l'enfant se perd dans ses rêveries et avoue qu'elle n'y comprend plus rien. Impossible d'être ici et là, partout à la fois, il faut choisir : être là, maintenant.

Une lecture qui déculpabilise l'étourderie ? C'est tout bon ! L'histoire raconte, par un habile patchwork de couleurs et de collages, l'imagination en folie, les idées foisonnantes, les questions qui s'éparpillent, les sourires et les choix par milliers. En bref, c'est tout en finesse et en poésie, une dispersion fantaisiste et enjouée, où l'enfant assume pleinement sa nature tête-en-l'air. Yes.

Concentre-toi, de Catherine Grive & Frédérique Bertrand

rouergue jeunesse, 2018

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à moi marine rivoal

L'ours, sur sa banquise, se sent fort et puissant. Il grogne, il gronde, il tempête. C'est chez lui, ici. Sa banquise, sa banquette. Car peu à peu, la glace se fend, la banquise devient caillou errant au beau milieu de l'océan, et l'ours est désormais seul, flottant entre ciel et mer. Est-il toujours le plus gros, le plus fort, le plus puissant ? Sous le ton cocasse, se cache une réflexion profonde sur l'écologie et les perturbations climatiques. Un ours à la dérive, un monde en péril... des couleurs magnifiques et une mise en scène fabuleuse. Voilà un album très riche et fascinant !

À moi ! de Marine Rivoal

rouergue jeunesse, 2018

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Ratapoil

Après Les Mous et Gouniche, voici Ratapoil tout poil dehors. Très embarassé par ses cheveux, qui n’en finissent plus de pousser n’importe comment, notre ami cherche des solutions pour domestiquer sa toison. Or, ses tentatives sont toujours vaines, même ses rencontres avec la mort (totalement déprimée), le grand moumounitou ou la fête Monique. Rien n'y fait. Jusqu'à ce qu'il avale une  potion... et se retrouve chauve ! Ohlala.

Oui, cette histoire est drôle et complètement loufoque. C'est bien évidemment à prendre au second degré, un peu tirée par les cheveux (ha-ha), mais l'ironie de Delphine Durand fait mouche et nous régale d'anecdotes farfelues, de clins d'œil et de délires en tous genres. On trouve aussi plusieurs techniques d'illustration au fil des pages, ce qui rend quelque part la lecture tout aussi étonnante (étourdissante ?) et originale ! On adopte. :)

Les incroyables aventures de Ratapoil, de Delphine Durand

rouergue jeunesse, 2018

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Mon chien, Dieu et les Pokétrucs

Pauline boude, car ses parents ont décidé d'accueillir une famille syrienne, sans demander son avis. Ce qui la dérange, en vérité, c'est qu'elle doit désormais partager sa chambre, ses jouets et son chien. Zein est sympa, mais parle un français sens dessus dessous. À ceci, s'ajoutent des questions sur le monde qui ne tourne plus rond, sur les frontières, la possession, l'identité. De cette expérience, à force d'observer cette existence, Pauline, huit ans, a peut-être la solution idéale pour remettre la vie sur ses rails : « Quand je pense que c'est grâce à la guerre que j'ai rencontré Zein, ça me donne des frissons. C'est la seule chose bien pendant les guerres : les gens s'aident. Faudrait s'aider aussi pendant la paix, mais personne n'en a l'idée. Peut-être que c'est ça la solution de la guerre. »

Un joli roman qui parle d'amitié et de solidarité, qui traite aussi de l'actualité, avec beaucoup de drôlerie et de lucidité. Sans morale, sans chichis, sans politique, simple et essentiel, ça fait du bien !

Mon chien, Dieu et les Pokétrucs, de Myren Duval & Charles Dutertre

dacodac du rouergue (2018)

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23 novembre 2020

Cher père Noël, je voudrais un mec ! par Caro M. Leene

Cher père Noël je voudrais un mec

Qu'est-ce que c'était drôle !!! Ce roman nous régale avec une comédie légère et rafraîchissante qui se lit avec un grand sourire aux lèvres. Franchement j'ai gloussé plus d'une fois et j'ai adoré la relation explosive entre Aly et Evan.

Assistante par interim, Aly Hamilton supporte avec peine son patron. Evan Sanders est certes séduisant mais ne cesse de mépriser son travail. Elle se sent constamment sur la défensive dès qu'il approche de son bureau. Un jour, Aly se lâche joyeusement dans un courrier adressé à sa meilleure amie (sa lettre au Père Noël souhaitant un mec etc.) en soulignant le caractère irascible du bellâtre mais l'envoie maladroitement à son chef. Oups.

J'avais tout juste lu quelques chapitres que je sentais déjà que cette lecture allait me plaire ! Les personnages ont ce quelque-chose qu'on trouve dans les romans de Sophie Kinsella par exemple. Autant dire que j'étais sur un petit nuage.

Maladroite, Aly a surtout l'esprit vif et beaucoup de répartie - pas mal de mauvaise foi aussi, mais chut. Elle se cogne souvent contre son boss - froid et indéchiffrable de prime abord, un poil trop sexy à force de le répéter et résolument craquant avec ses sarcasmes et clins d'œil. L'alchimie est top et j'aurais voulu que la tension sexuelle s'éternise au lieu de céder aux pulsions au bout d'une centaine de pages. Mais ne croyez pas que c'est du tout-cuit car Evan est beau, séduisant etc. mais c'est aussi un parfait trouduc. Émotionnellement inapte et recalé. Sa trahison pour le gala, hum... c'était vilain. Bouh. Cœur sur toi, Miss Hamilton. ♥

Enfin bref, c'est attendu et convenu mais super efficace. Avec une petite ambiance festive appréciable et surtout de la neige sur New York. C'est magique ! Et une petite séquence qui m'a fait bien ricaner...

Je les observe en retrait, décontenancée. Leur conversation a l'air sérieuse, malheureusement pour moi, je suis trop loin pour intercepter le moindre mot. Tremblante, j'attrape la perruque blonde d'un mannequin, sous le regard ahuri de la vendeuse. Je lui intime d'un simple signe du doigt de se taire, désignant de la tête mon amant et sa meilleure amie. Malgré son air interloqué, j'aperçois dans ses yeux l'étincelle de compassion au moment où elle réalise que je viens de surprendre mon mec en bonne compagnie, et pas au rayon fruits et légumes, ce qui en soi est déjà humiliant.
- Laissez vos sacs là, murmure-t-elle.
Merci mon Dieu ! De nos jours, il y a encore des femmes solidaires.
Joignant le geste à la parole, elle attrape mes sacs et pousse un chariot chargé de cartons vers moi.
- Prenez ça et cachez-vous derrière, ça sera plus discret.
Je regarde, sceptique, la montagne de cartons décorés de sexes masculins.
- Vous croyez ? Ce n'est pas ce que j'appelle une couverture très discrète.
On est loin des gadgets de James Bond. Penny, d'après son badge, lève les yeux au ciel, comme si son idée était évidente.
- Ils sont au rayon des vibromasseurs. Au contraire, c'est l'élément parfait pour vous fondre dans la masse.
- Si vous le dites !
En guise d'encouragement, elle lève son pouce et me chuchote un Go enthousiaste avant de me faire signe de progresser vers ma cible. Je n'ai plus le choix. J'avance avec la plus grande discrétion, postant mon chariot légèrement en retrait. Penny m'observe et me mime d'approcher. Comme je ne l'écoute pas, je la vois avec horreur quitter sa caisse. Mon regard noir ne la dissuade pas d'interférer et, bientôt, elle déplace avec autorité ma couverture. J'essaie de résister sans succès puis, comme si son intervention n'était pas assez désastreuse, elle interrompt Evan et Betty. Je me planque contre le métal, le cœur battant.


​💕​😂​

Je m'en vais lire Je te ferai aimer Noël ! de ce pas... prestement.
Avalanche de rires droit devant & bonne humeur en cascade. Chouette.

HarperCollins / Collection &H ex-Harlequin / 2020

⭐⭐⭐⭐.5

30 mai 2022

Saba, Ange de la Mort (Les chemins de poussière #1) de Moira Young

Petite relecture du tome 1 avant de plonger dans la suite (jamais lue). Oups. Et c'est tellement bon ! L'ambiance, les personnages, l'aventure. Suis conquise, à nouveau.

Saba Ange de la MortDans un monde ravagé et corrompu, on suit le long parcours de Saba en quête de son frère jumeau, lequel a été enlevé par quatre cavaliers après avoir tué leur père. En chemin, la jeune fille va faire des rencontres, plus ou moins bonnes. Dupée, enchaînée dans une cage, forcée à se battre dans une arène, elle va prendre des risques insensés pour sauver un inconnu d'une prison en flammes, fuir avec d'intrépides amazones, rattraper les bourdes de sa petite sœur (insupportable), crever de faim et de soif, traverser des tempêtes de sable, échapper à des monstrueux vers géants - et j'en passe.

Le style n'est pas banal non plus. C'est une histoire dans laquelle on plonge en grimaçant tellement la langue est brute et sans artifice, ça change des standards mais ça colle tellement à la personnalité de l'héroïne. Saba possède l'étoffe d'une Katniss ou d'une Keleana. C'est une nana forte et intraitable. Elle a grandi dans la misère, n'a reçu aucune éducation, n'accorde sa confiance à personne, ne jure que sur son frère et se nourrit d'une colère rouge dans le ventre qui lui donne cet instinct de survie.

Un certain Jack au charme malicieux va venir s'y frotter aussi. Le fou. Mais on adore. Bizarrement, j'avais zappé le personnage de DeMalo ! Et maintenant, me voilà intriguée... Énigmatique, sombre, dangereux. Hmm. Et je ne vous dis pas comment il dévisage Saba la première fois qu'ils se croisent ! Pfiou. Certes, ça n'efface pas le sex-appeal de notre mauvais garçon, son sourire de travers, ses yeux gris argenté, ses chansons paillardes etc. Le bijou (pierre de cœur) a déjà craqué pour lui.

Bref. Super début de saga ! Ambiance suffocante. Atmosphère type western post-apo. Personnages bourrus. Émotions sans chichi. Lecture en apnée. Sensation grisante. Saba déchire. N'hésitez plus. Vraiment, cette saga mériterait une seconde chance !

Gallimard Jeunesse, 2011 pour la traduction française / 2013 pour la collection Pôle Fiction

Traduit par Laetitia Devaux

“Yer in my blood, Saba, he says. Yer in my head. Yer in my breath, yer in my bones...gawd help me, yer everywhere. You have bin since the first moment I set eyes on you.”

⭐⭐⭐⭐⭐

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Ps I Love You


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