Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
16 avril 2020

Oh Happy Day, de Anne-Laure Bondoux & Jean-Claude Mourlevat

Oh Happy DayJ'avais beaucoup d'espoir (mais surtout beaucoup de crainte) au moment de découvrir cette lecture. Quatre ans ont passé pour Pierre-Marie et Adeline. En fait, j'avais oublié que le couple était sur le point de se rencontrer à la fin de Et je danse, aussi mais se réservait cet instant à l'abri de notre regard inquisiteur. Verdict : un total échec dont la grande responsabilité revient à Pierre-Marie. Médaille d'or de la goujaterie.

Donc quatre ans plus tard, ce monsieur a l'outrecuidance d'écrire à Adeline. Il aimerait retrouver un petit carnet pour relancer la muse endormie. La dame ne moufte pas mais aiguise ses lames. Elle est désormais mariée et heureuse en ménage. Elle s'apprête d'ailleurs à quitter le pays pour s'installer à Toronto. Elle est à deux doigts de glisser une fin de non-recevoir. C'est comme ça que leur correspondance renaît de ses cendres. Elle reprend d'abord sur le bout des lèvres, puis délivrée des vieilles rancœurs. Car les anciens amis ont beaucoup à partager. Actes manqués et regrets amers... on nage en plein dedans.

L'aventure canadienne va également prendre un tour inattendu, à la fois burlesque et dramatique. Bof bof. De toute façon c'était foutu depuis le départ. Quand j'ai compris que les sautes d'humeur de l'un avaient brisé le cœur de l'autre, pour moi la magie dans Et je danse, aussi venait de voler en éclats. Je n'ai pas aimé cette suite (inutile... encombrante... minable...). Oui je mets des pointillés, exprès ! Mais cette histoire n'a ni queue ni tête. C'était comme si j'avais usurpé mes souvenirs (ça se passait comment dans Et je danse, aussi ?). Cette fois, point de lumière, point d'étincelle. Les personnages ont fait leur temps. Je préfère mille fois le mystère à un rendez-vous foiré qui vous laisse un goût aigre en bouche... pouah.
Terrible déception ! Vraiment.

©2015 Fleuve Éditions, département d'Univers Poche (P)2020 Lizzie

Le livre audio se boucle sur un entretien avec les auteurs, qui expliquent le pourquoi du comment etc. (J'en viens à regretter le refus initial de JC Mourlevat à écrire une suite... mais pourquoi !?!!). Bref. Tous deux commentent également la version audio et avouent un certain malaise à l'écoute d'une voix étrangère se glisser dans la peau de leur personnage. JC Mourlevat a davantage d'embarras envers l'exercice (ce qui ne signifie pas qu'il juge le travail mal exécuté... bien au contraire). 

Personnellement, les voix des comédiens m'ont paru très agréables à suivre et m'ont permis d'embarquer à bord de cette histoire avec beaucoup d'insouciance. C'était distrayant et réconfortant. Sur ce plan, aucun souci. Dommage de n'avoir pas trouvé mon bonheur dans le contenu de l'histoire... car vraiment c'est une suite qui n'avait pas lieu d'être.

 ⭐⭐⭐

Du 20 avril au 3 mai 2020, l'éditeur Lizzie vous offre un livre audio. Il vous suffit de télécharger l'application Lizzie pour profiter de cette offre.

Publicité
Publicité
3 novembre 2020

Pêle-mêle & Lectures : Superflu - Le Noël des Crayons - L'œil de Berk - Milo l'ours polaire

Superflu

Un couple de pies construit un nid pour accueillir sa petite couvée. Au départ, Meg et Ash se servent de gadoue, d'herbes et de bâtons pour assurer leur confort. Une entreprise simple et efficace.

Mais le temps passant, ils commencent à s'inquiéter et s'imaginent qu'ils doivent améliorer leur foyer en le noyant d'objets (de plus en plus) futiles. Et le drame arrive ! À force de charger l'arbre, les branches ne peuvent plus supporter le poids de ce nid énorme et hors norme.

Quelques notions de recyclage et de consommation à outrance sont donc à décortiquer dans cette histoire... qui se termine bien, merci. Les illustrations d'Emily Gravett sont toujous aussi gracieuses et pures à contempler. Et toute la dérision de cette lecture est nichée dans les détails mais aussi dans son message caché.

Le superflu, c'est tout un art. Très bonne pioche !

Superflu, d'Emily Gravett

Kaléidoscope, 2020

************************

Noël des crayons

À l'approche des fêtes de Noël, le facteur dépose de plus en plus de lettres chez Duncan. Elles s'adressent curieusement à ses crayons ! Certains sont partis pour un tour du monde, d'autres rendent visite à de la famille et quelques-uns ont passé commande. En gros, les cartes s'accumulent et notre jeune Duncan réalise que tout lui échappe. Il se sent un peu triste... d'autant plus que personne ne se rend compte de son début de spleen.

Haut les cœurs, les amis ! L'histoire démontre aussi toute l'affection et la reconnaissance des crayons pour leur ami car une surprise se prépare (mais chut). 

Outre la joliesse de l'histoire, découvrez avant tout un album ingénieux et créatif ! Son contenu déborde de chouettes trouvailles : des décorations détachables, des recettes de cuisine, de jeux et des affiches qui promettent de bons moments de partage et d'évasion.

La série des Crayons est une invitation à titiller notre imagination et notre sens de l'observation. Avec Oliver Jeffers en chef d'orchestre pour l'ordre artistique. Vraiment top.

Le Noël des Crayons, de Drew Daywalt & Oliver Jeffers

Kaléidoscope, 2020

************************

œil de Berk

En jouant avec ses amis dans la cuisine, Berk fait une malheureuse chute et perd un œil qu'ils sont incapables de retrouver. Ils ont fouillé tous les recoins de la pièce mais ont fait chou blanc.

Quelle poisse ! Berk est drôlement embêté car il a une tête à faire peur, avec son œil manquant. On croirait un borgne. Un pirate. Un corsaire. Un mercenaire. Bouh ! ses potes ont alors la bonne idée de se grimer pour faire peur à leur tour. Hashtag solidarité, my dear ! Mais les fouilles doivent reprendre plus sérieusement, car notre ami canard a une réputation à tenir.

Cette série d'albums impose un héros attachant et tendrement foufou que les enfants (et les parents) ont rapidement adopté pour accompagner les heures du coucher. L'univers des doudous est ultra réconfortant et dévoile une brochette de copains soudés dans les jeux, les bêtises et l'entraide. Les illustrations rayonnent de bonnes ondes et inspirent beaucoup de sympathie également. - c'est tout bon !

L'œil de Berk, de Julien Béziat

Pastel de l'école des loisirs, 2020

************************

Milo l'ours polaire

Milo est un ours pas comme les autres car, contrairement à ses camarades qui aiment se bagarrer, lui préfère soigner les blanchons. Mais il voit rouge le jour où un chalutier débarque avec l'intention de kidnapper les bébés phoques ! Milo entre dans une rage folle et boxe tous les pêcheurs en les mettant k-o.

Un producteur, impressionné par ses prouesses, lui tend aussitôt un contrat juteux et l'embarque avec lui jusqu'au continent. Direction la Grosse Pomme. New York. Milo devient la tête d'affiche du match de l'année. Abasourdi, il est propulsé sur le ring mais ne semble pas du tout conquis par ces étoiles en toc.

Je vous jure, quelle aventure ! On bascule des plaines désertiques et enneigées aux rues bruyantes et cacophoniques... Avec Milo l'ours polaire au grand cœur, c'est aussi une réflexion profonde et enrichissante qui s'offre au lecteur : prendre soin de soi et des autres ; protéger les plus faibles ; veiller sur sa planète ; préserver ses valeurs et assumer sa différence. Adoptez cet amoureux des étoiles filantes ! Un super voyage vous attend.

Milo l'ours polaire, de Laurent Souillé & Juliette Lagrange

Kaléidoscope, 2020

************************

27 janvier 2023

Entre fauves, de Colin Niel

Entre fauves audiolibQuelle lecture passionnante ! J'ai quasiment tout écouté d'une traite tellement j'étais impressionnée par l'ensemble. Impossible clairement de m'en détacher.

L'histoire commence par la publication d'une photo sur internet montrant une jeune fille en train de poser auprès de la dépouille d'un lion, avec son arc de chasse à la main. C'est assez pour mettre le feu aux poudres. Parmi les plus vindicatifs, on trouve Martin, un militant écolo qui décide de traquer cette inconnue. Celle-ci s'appelle Apolline et vient de fêter ses vingt ans quand elle reçoit son billet d'avion pour participer à un circuit en Afrique. Sur place, elle croise Kodjima, le fils d'un berger ruiné depuis l'attaque d'un fauve sur son troupeau. Pour les beaux yeux de sa belle, il veut laver le nom de sa famille humiliée et brandir la tête du prédateur.

Entre fauves, donc. Le titre affiche la couleur. Dans ce paysage ni tout blanc, ni tout noir, on découvre un engrenage implacable, des sorts liés et des destins brisés par une loi implacable. La peur que diffuse la lecture est d'ailleurs indicible. Qu'on soit dans la vallée d’Aspe dans les Pyrénées enneigées et au cœur du désert du Kaokoland en Namibie, elle se faufile partout.
Cette dextérité à saisir notre curiosité et à la guider vers des sentiers improbables est grandiose. Surtout que l'histoire ne soutient aucun discours moralisateur. Elle expose des faits, fait preuve de cynisme aussi. Parfois, les enjeux dépassent l'entendement. C'est ainsi.

Lisez cette histoire pour son sens du rythme, son enchaînement dramatique, son suspense et son ironie. C'est fatal. De plus, le format audio colle parfaitement à cette mise en scène - quatre comédiens prodiguent gravité et émotion dans ces destins croisés. Une très belle prouesse.

©2020 Éditions du Rouergue (P)2022 Audiolib

⭐⭐⭐⭐⭐

 

3 janvier 2023

La danse hésitante des flocons de neige (O'Neil Brothers 1) de Sarah Morgan

F071FFBD-6C4B-4251-862C-65456FBAEFB3

J’ai savouré ce roman durant la dernière semaine de l’année et c’était une belle invitation pour s’évader ! Snow Crystal ressemble à une boule à neige avec son décor idyllique. Petite station familiale située dans le Vermont, blottie au cœur de la forêt et proche d’un lac. On ne pouvait rêver mieux pour se sentir bien. 

Une famille, cela pouvait être comme une couche de molleton qui faisait tampon entre soi-même et le monde, songea Kayla. Une couverture pare-coups.

On rencontre ainsi la tribu O’Neill qui compte des champions, des caractères forts et des cœurs purs. Mais les nouvelles ne sont pas bonnes car leurs finances sont dans le rouge et la banqueroute approche. L’ainé des frères vient de rentrer au pays pour sauver leur héritage et recrute la crème de la crème en marketing pour trouver une solution.

La réputation de Kayla Green est effectivement redoutable. Accro au boulot, ambitieuse et déterminée, elle n’hésite pas à se rendre sur place durant les fêtes de Noël pour vivre une expérience hors du commun. En vrai, elle s’imaginait vivre recluse dans son chalet isolé et loin des célébrations qu’elle a en horreur. C’était sans compter sur Jackson et ses proches qui cultivent un sens du partage et de la solidarité à toutes épreuves. 

Les O’Neil avaient un talent diabolique pour vous dépouiller de votre professionnalisme en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

Plus ils vont déployer des trésors de tendresse et d’amour, plus elle va perdre pied et paniquer sans sa carapace. Jackson lui-même ne va pas tourner autour du pot et annoncer la couleur. L’attirance entre eux est évidente. Au diable les vieilles angoisses, profitons de l’instant présent.

— Rentre chez toi, s’il te plaît, avant que nous ne fassions quelque chose de réellement stupide. Elle reconnut à peine le son étranglé de sa propre voix. Un sourire joua sur les lèvres de Jackson. — Allons-y, soyons stupides.

Aaaah 🥰

Jackson O’Neil était à peu près aussi aisé à manier qu’un bloc de roche d’une tonne. [...] Sous le côté charmeur pur velours, il cachait une belle force de caractère. Elle avait perçu son côté inflexible à New York et l’avait retrouvé il y a un instant lorsqu’il avait refusé de la laisser partir.

La romance est craquante, malgré les remises en question de la jeune femme. Sa peur de l’abandon. Sa lâcheté. Son émotivité refoulée. C’est un chiot égaré qui va apprendre la confiance. Et ça demande un peu de temps. Mais avec un spécimen comme Jackson, tous les efforts coulent de source.

Si j’ai hésité entre quatre ou cinq étoiles, mon cœur s’est beaucoup emballé pour cette lecture. C’était adorable. J’ai plus particulièrement accroché à l’ambiance et aux personnages. Sarah Morgan distille ensuite une touche de magie délicate et qui nous transporte quasi instantanément.

Nous ne sommes pas les propriétaires de la nature, juste ses hôtes de passage.

J’aime ça. ❤️

Harlequin, 2013 pour la traduction / collection &H

Original Title : Sleigh Bells in the Snow

⭐️⭐️⭐️⭐️

— Là où nous allons, la neige risque d’être profonde. Accroche-toi bien à moi.
C’était tout ? Il lui assenait une déclaration comme celle-là puis il tournait les talons ? En la laissant avec l’émotionnel en vrac, le corps chancelant et un maelström en guise de cerveau ?

💓

15 avril 2023

Glint (La Saga d'Auren #2) de Raven Kennedy

Je ne peux pas m'empêcher de coller cinq étoiles à ma lecture tellement elle m'a tenue en éveil jusqu'au bout de la nuit ! J'étais complètement obsédée. Frustrée de mettre sur pause, tout y pensant constamment dans un coin de la tête.

Glint

Après un premier tome sujet à la polémique, ce deuxième volume est nettement plus calme. L'action est plus lente. Il n'y a pas de grande avancée, même si ce qu'on y détecte s'annonce incroyable. Cette fois, nous sommes loin du royaume de Midas. Et l'héroïne est dans la panade.

D'ailleurs, ce deuxième tome sert avant tout de psychanalyse pour Auren. La jeune femme est en pleine introspection. Elle réfléchit sur ses choix et se sent bousculée dans ses positions. Est-elle ou non une traîtresse ? A-t-on joué en toute transparence avec elle ? A-t-elle accordé sa confiance aveuglément ?

Ce sont des années de dépendance affective et de sentiment d'insécurité qu'elle doit ressasser. C'est long, pas toujours concluant, mais c'est le chemin à prendre. Préparez-vous à quelques passages irritants. Auren n'est sans doute pas une héroïne qui inspire de l'admiration ou de l'attachement. Au moins, elle tente.

Et si elle pouvait se défaire de sa relation toxique, mine de rien, ce serait formidable. Alors qu'elle plante sa tente au cœur de la Quatrième Armée, elle réalise plein, plein de trucs. Son potentiel étouffé. Son amour-propre bafoué. Son libre-arbitre discrédité. C'est rude. Autant j'ai pu soupirer après elle, autant j'ai ressenti un brin de compassion quand elle réalise tardivement combien elle a été humiliée.

Sa rencontre avec de nouveaux personnages, comme les membres du Courroux, fait également vaciller ses convictions. La demoiselle ne sait pas sur quel pied danser car une sinistre réputation précède la Quatrième Armée conduite par le Commandant Rip. On le dit intraitable, capable de percer tous vos secrets, stoïque et impénétrable. Il a aussi pour mission de la guider jusqu'à son roi pour qu'elle serve de monnaie d'échange.

Bref. Auren pense encore qu'ils cherchent tous à lui retourner le cerveau et veut avertir son amant pour qu'il accourt et la sauve. La chute va vous clouer dans votre fauteuil. Bim-bam-boum ça ne devrait pas être permis de frustrer le lecteur à ce point ! Entendez mon rire maléfique.

La suite, vite ! ♥

©2020 Raven Kennedy / Pour la traduction française : Hugo Roman (P)2023 Lizzie

⭐⭐⭐⭐⭐

Publicité
Publicité
19 avril 2023

L'apprenti (Magic Charly #1), par Audrey Alwett

L'apprenti Magic CharlyEn voilà une chouette lecture ! Sous cette charmante couverture, se trouve un roman jeunesse aussi prometteur. Avec des personnages attachants et une intrigue qui s'étoffe au fil des chapitres. Quel joli univers, empreint de magie, de famille, de secret et d'amitié. La fin est étonnante, pour ses révélations et son suspense.

En apprenant le retour de sa grand-mère, mystérieusement disparue depuis cinq ans, Charly va également découvrir l'existence de la magie ! Lui, un héritier qui s'ignore et qui devient un apprenti sans expérience, face à un Cavalier qui semble le poursuivre sans relâche... Et sa grand-mère qui est incapable de livrer la moindre explication ou le moindre souvenir...

Quel micmac. C'est donc auprès d'une camarade revêche qu'il se lance dans un monde qui le dépasse. Oh, il va se prendre les pieds dans le tapis à plusieurs reprises, mais il aura aussi l'oreille fine pour surprendre des conspirations. Et en fouillant sa mémoire, il ne manquera pas de rêver des douces pâtisseries de son enfance. Son enquête va se superposer avec son autre vie, son collège, sa meilleure amie intrépide, sa maman qui s'éclate soudainement dans la peinture. Et cela commence à faire désorde.

Ajoutez un chat familier cabochard et de ravissants accessoires, comme des beignets de prédiction, des grimoires volants, des serpillères enchantées ou des balais engourdis. C'est tout vu ? Faux. Ceci n'est pas un monde de sorcier ni de magicien, non, bienvenue chez les magiciers. Où l'émerveillement côtoie l'improbable. Et où le héros au grand cœur part dans une folle aventure pour sauver sa grand-mère, la célèbre Dame Mélisse. 

Un pur enchantement, promis. C'est frais, coloré, enjoué. Le format audio optimise cette sensation. L'action y est entraînante et le ton plein de vivacité. On passe un très bon moment. J'ai beaucoup aimé. 

©2019 Editions Gallimard Jeunesse (P)2023 Editions Gallimard Jeunesse

⭐⭐⭐⭐

22 juin 2023

Rendez-vous avec la ruse (Les Détectives du Yorkshire #6), de Julia Chapman

Rendez-vous avec la ruseJe poursuis la lecture de cette série en audio car la comédienne est extra. L'écoute est très plaisante et promet de passer un bon moment.

L'intrigue criminelle de ce sixième tome est également plus étoffée, même si le cadavre arrive tardivement. J'ai d'ailleurs parfois eu le sentiment d'une farce dans l'élaboration de l'histoire. De plus, Samson et Delilah ruminent leurs tourments romantiques à forte dose. Mais je dois être la seule lectrice des Détectives du Yorkshire à ne pas souhaiter que le couple envisage d'aller au-delà de la franche camaraderie. Et ça saoule.

Par contre, je suis toujours curieuse des histoires qui se nouent en périphérie des héros. Les habitants de Bruncliffe se livrent à toutes sortes d'entreprises louches, amicales ou sentimentales. C'est cocasse, hélas malveillant par moments, mais également maladroit et loufoque. Le cocktail en reste savoureux.

Et le fil rouge que traîne notre ancien flic au passé mystérieux devient oppressant. La fin me fait d'ailleurs grimacer. Pitié Delilah... 

ಠ_ಠ

©2020 Titre original : DATE WITH DECEIT. Editions Robert Laffont pour la trad. (P)2023 Lizzie, Un département d'Univers Poche.

⭐⭐⭐⭐

25 octobre 2023

Confusion (Titan #1), de Jennifer L. Armentrout

Confusion titanEst-ce que je viens de me spoiler toute la saga Covenant ? Un peu, mon neveu. 🤓😎😈

Mais ça m'évitera de stresser comme une malade pour Aiden et Alex maintenant ! *toux nerveuse*

Voilà. Ceci est donc le spin-off de Covenant avec le retour flamboyant de Seth (très obsédé, ce garçon). Sa mission : conduire une parfaite oie blanche jusqu'à l'université de Radford en Virginie. Sauf que Josie n'est pas une quelconque humaine. Et ce retour chez les purs et les sang-mêlé n'est pas sans réveiller de vieux démons. Voilà, voilà.

Une trame tout à fait classique.

Mais Jennifer L. Armentrout y apporte de l'entrain, de l'humour et de la brillance. C'est semé de tics et de trucs qui font grincer des dents, et pourtant ça n'empêche pas de tout croquer sans la moindre culpabilité. C'est compulsif. On plonge dedans pour n'en ressortir qu'à la toute dernière ligne.

Voilà qui ressemble, pour moi, à un rendez-vous distrayant et convivial !

Je vais écouter la suite. ( ˘͈ ᵕ ˘͈♡)

©2023 J'ai Lu (P)2023 Gallimard Audio

  • De : Jennifer L. Armentrout
  • Lu par : Violante RhôKevin Lanster
  • Série : Titan, Volume 1
  • Durée : 11 h 20
  • Le premier tome d'une saga exaltante, lu avec talent et énergie par la pétillante Violante Rhô et l’irrésistible Kevin Lanster !
  • Je ne m'attendais peut-être pas à une voix masculine aussi adolescente dans mon subconscient. J'oublie parfois que ce sont des romans pour jeunes adultes, même si certaines scènes sont assez épicées. Bonne performance audio des deux comédiens, cependant. J'apprécie grandement l'alternance des genres.

⭐⭐⭐⭐

6 novembre 2023

L’éther (Titan #2), de Jennifer L. Armentrout & Lu par Violante Rhô + Kevin Lanster

L’étherLa menace des Titans plane toujours sur l’Université du Covenant où Josie a trouvé refuge, conduite par Seth. Si vous connaissez la première saga de Jennifer L. Armentrout, Covenant, les présentations n'ont pas lieu d'être. Et vous n'ignorez donc pas pourquoi Josie se trouve dans cette université,  cf. Confusion.

Voilà, voilà. L'intrigue est en place. Au tour des personnages de déployer des trésors de versatilité. *rire jaune*

Seth s'interdit d'être attiré par la douce Josie. Sa rédemption. Mais il montre tout le contraire. Il la séduit, il la colle, il la protège, il refuse de partir. Bref. On se rappelle son passé et son rapport conflictuel avec l'éther. Et justement, Josie est pourvue de cette substance étourdissante. Une tentation constante.

Le jeune homme souffre de ne pas réussir à se dominer. Mais au lieu de s'en expliquer, il se ferme comme une huître et choisit la fuite. Bravo. On a l'exemple type du personnage torturé. Est-ce qu'il mérite ce petit trésor ? Oui, non. Il est complètement obsédé par elle. Toutefois, il refuse de croire au bonheur. Et blablabla.

Je préviens, son côté girouette devient vite lassant. Qu'il craque. Qu'il se tire. Qu'il se taise. Qu'il cesse ce manège. Purée, c'était saoulant. Heureusement, Josie est charmante ! Une révélation. Elle manque un peu d'amour-propre, en succombant à son cirque (bang-bang en détails) avant de se réveiller le cœur lourd. Au moins, elle est fraîche et spontanée. Et puis elle est jeune et inexpérimentée, pour excuse.

Sous format audio, cette histoire se dévore ! L'action est entraînante, même si elle paraît stagner à moult reprises car on s'attarde trop sur les atermoiements amoureux. L'histoire offre aussi le retour de personnages fétiches ♥ (en retenant cependant une grimace à l'écoute des voix parce que ça ne les vaut pas du tout).

C'était cependant très sympa. J'aime bien l'univers de Covenant dont découle cette série également. Et je ne manquerai pas d'être au rdv pour le troisième tome fin février 2024.

©2023 J'ai Lu (P)2023 Editions Gallimard

  • De : Jennifer L. Armentrout
  • Lu par : Violante RhôKevin Lanster
  • Série : Titan, Volume 2
  • Durée : 11 h 12
  • Date de publication : 11/10/2023
  • Éditeur : Gallimard Audio
  • Note : j'ai été DÉÇUE par les voix attribuées à - Aiden, Alex ou même Deacon (risibles) ! Déjà, celle de Seth est pour moi trop juvénile. Avis personnel. Ceci dit, j'apprécie énormément le choix d'alterner les comédiens.

⭐⭐⭐⭐

11 novembre 2023

Un Palais de cendres et de ruines (Acotar #3), de Sarah J. Maas

Pour honorer cette superbe édition collector, quoi de mieux qu'une petite relecture ? Une relecture accompagnée du format audio, lu par Shirley Coquaire pour audiolib. Double bonheur assuré.

Un Palais d'épines et de roses T3 - Collector

Quel bonheur, mais quel bonheur ! Je crois d'ailleurs avoir pris davantage de plaisir à replonger dans cette histoire ! Et pas seulement parce que je connaissais déjà l'issue de l'aventure, en mode tranquille, je vais gérer mes émotions. Bien au contraire. J'ai ressenti tout ou presque, mais c'était un stress différent. Une autre forme d'angoisse. Une sensation de transe réactivée. 

En fait, j'avais failli oublier l'intensité dramatique de ce troisième tome ! On y retrouve une Feyre plus aguerrie que jamais dans l'art de la séduction. Oubliez le truc de l'âme sœur, même si sa relation amoureuse est toujours forte et sensuelle, ce livre fait davantage place à son rôle de Grande Dame. Et elle entend affirmer ses convictions autour de la table politique et des seigneurs faes. 

Quelle évolution, si l'on songe à son personnage égaré dans la forêt, pauvre et affamé, kidnappé par un loup pour être conduite dans un palais de la cour du printemps. Que de chemin parcouru ! Pourtant, malgré les épreuves, Feyre conserve intacte sa part humaine et se soucie toujours de ses sœurs ou des humains qui vivent au-delà du mur. Elle souhaiterait un monde meilleur, alors que le roi Hybern lui déclare la guerre. 

Ce roman de 700 pages va ainsi lentement déployer un plan de bataille, fait de stratégies et de négociations. On se dirige donc tout doucement vers un conflit sanglant et violent. La détresse est palpable à chaque page. Tous veulent endosser une armure héroïque, mais personne ne pourra battre papa Archeron dans son combat. Le moment il fait son grand retour. La scène où Nesta affronte le roi avec lui. Good heavens, j'étais effondrée. .·°՞(≧□≦)՞°·.

Si j'avais su que relire cette histoire m'aurait autant impactée aujourd'hui. Parce que Nesta me touche tellement. Au-delà des mots et des adjectifs, Sarah J. Maas a créé un phénomène digne de ce nom. Qu'on aime ou pas, c'est un univers, une ambiance aussi, qui laisse son empreinte. Je poursuis mon marathon, mais je vais souffler, juste un petit peu, puis j'y retourne.

©2017 / 2019 Sarah J. Maas / Éditions de La Martinière Jeunesse. Traduit par Anne-Judith Descombey. (P)2023 Audiolib

31 octobre 2023

The Devil's Sons #1, de Chloé Wallerand & Lu par Zina Khakhoulia

The Devil's Sons 1Comme je choisis mes lectures au hasard, j'ignore la plupart du temps de quoi elles retournent. Pour ce titre, j'ai donc été induite en erreur en imaginant y trouver une part de fantastique.

Que nenni. ˶ᵔᗜ ᵔ˶

J'ai certes été leurrée pendant un bon moment, notamment à l'évocation de la mythologie nordique, croyant que c'était un indice et que la suite allait se révéler. Bah non. C'est vraiment et seulement une histoire de GANG !

L'héroïne, une étudiante lambda, débarque dedans. Elle n'a pas du tout le profil de l'emploi. Côté crédibilité, c'est donc un zéro pointé car la demoiselle coche toutes les cases du wtf (j'ai pesté et halluciné à moult reprises). On va cependant s'attacher au reste de la bande (les devil's sons) et cerner le lien qui les unit.

Ce sont certes tous des têtes brûlées, avec un passif souvent bouleversant. Et plus on avance dans l'histoire, plus on comprend ci ou ça. Et c'est là que ça devient intéressant. L'aspect "found family" ou comment se construire une famille autrement que par le sang. Ça me plaît bien.

Par contre, Ava s'enflamme pour l'un d'eux (le phénomène le plus hargneux et insaisissable) et nous sert pour l'occasion un soupçon de romance à faire lever les yeux au ciel. Pfiou, pénible. Le type en question n'est franchement pas un cadeau. L'histoire n'étant pas centrée dessus, ou partiellement, pour l'instant ça passe.

Au final, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé car j'étais curieuse d'avancer dans le roman, lequel se lit très vite et hyper facilement. Malgré les clichés et les improbabilités de l'intrigue, les réactions puériles ou superficielles des personnages, malgré tout ça, je me suis surprise à gloutonner ma lecture quasi compulsivement !

La fin se devine assez facilement, mais invite clairement à signer pour la suite. (ꈍoꈍ🌸)

©2022 Éditions Plumes du Web (P)2023 Lizzie

⭐⭐⭐⭐

11 janvier 2024

The Bucket List (Heart Players #1), par Alice DesMerveilles, Lu par Laurent Blanpain & Jessica Monceau

The Bucket ListJe n'aurais pas parié là-dessus, et pourtant j'ai été agréablement surprise par cette lecture ! Si vous avez un faible pour la série Off-Campus, vous retrouverez ici le même délire : des jeunes gens insolents, des défis qui font parfois sourire, des dialogues qui claquent, des corps qui s'attirent, des émotions à fleur de peau... voilà le tableau.

Certes, j'y suis allée à pas prudents car j'avais peur de me sentir décalée (et trop vieille). Mais je me suis prise au jeu. L'histoire entre Lily et Mael est classique de chez classique. C'est un beau gosse populaire, une star du foot, qui fuit toute forme d'engagement, quand elle débarque dans son existence pour la mettre sens dessus dessous. Elle veut simplement sauver son frère (qui joue dans la même équipe) et va parvenir par des chemins détournés à s'installer dans le penthouse des garçons. Haha, la cohabitation s'annonce épique ! Et oui, c'est cocasse. Vu et revu, mais franchement ça fonctionne toujours.

En plus, c'est bien écrit. J'ai apprécié le ton et la fraicheur dans cette romance. Mael et Lily ont néanmoins beaucoup de colère en eux donc ils s'expriment souvent en montant dans les tours. C'est vif, électrique et trop extrême. Soupirs. Cette tendance à se prendre la tête pour des broutilles est hélas une tendance récurrente dans ce type de livres. :/ Bref. Je vieillis. (⸝⸝ᵕᴗᵕ⸝⸝)

Autre point positif, la romance prend son temps. Même si la tension est forte et attise l'attirance entre eux, ils ne succombent pas à leurs pulsions au bout de cinq chapitres. Ouf, quoi. L'une des séquences les plus amusantes reste aussi la soirée chez les parents. Le couple fait semblant d'être ensemble mais ne fait que s'envoyer des remarques cinglantes avec un sourire mielleux. Haha. Suis bon public pour ça ! ˶ᵔᗜ ᵔ˶

Évidemment, le texte n'est pas exempt de défauts. De détails saugrenus ou de trucs incohérents. On sait tout ça, oui. Ce n'est pas grave. La finalité reste positive et très convaincante. Car j'ai passé un bon moment en compagnie de cette bande de copains déjantés (qui masquent tous des blessures profondes) mais j'ai ricané comme une hyène à suivre leurs aventures.

Et je valide l'adaptation audio avec l'option de deux comédiens et une interprétation irréprochable qui contribue certainement à cette appréciation générale. Merci !

©2023 Éditions Plumes du Web (P)2023 Lizzie, un département d'Univers Poche.

⭐⭐⭐⭐

"On joue avec le feu et on attend de voir lequel se fera consumer par l'autre."

 

23 mai 2007

Mercredi, jour des enfants

Faites-vous partie de ces parents qui lisent une histoire à leur(s) enfant(s) le soir avant de dormir ? Cela commence par un livre, un petit deuxième ... et puis tiens, une histoire de la bouche (comme dit Miss C.), c'est-à-dire une histoire racontée par maman ou papa. Une histoire rien que pour elle !

salome_veut_une_histoireAvec ce livre, j'ai désormais trouvé de quoi mettre ma fille devant une vérité (SA vérité) :

Les histoires qui n'en finissent pas, ça va bien un moment ... mais au bout du compte, ça frise la mutinerie quand on ne veut pas dire FIN !

Salomé est une petite fille adorable et qui  voudrait que sa maman lui raconte une histoire rien que pour elle, une histoire inventée par sa maman, là, maintenant, tout de suite ...

La maman rechigne un peu, puis s'y colle. Et on s'embarque dans un délire de la maîtresse Isabel avec un ours brun ... et un mariage, des voyages, de l'amour etc. !

Salomé est bien contente, mais finalement elle préfère revenir aux bonnes vieilles habitudes. Un livre, pour changer ! suggère-t-elle doucereusement.

Un livre fort sympathique, sur le pouvoir de l'imagination, la magie des livres et les belles histoires qu'on construit avec un peu de tout et beaucoup de rien ! ... De quoi méditer et offrir à votre enfant une longue nuit de sommeil.

IMGP4566

Christine Naumann-Villemin / Marianne Barcillon (L'école des Loisirs)

petit_roi_de_revolieLà dessus, rebondissons avec :

Le Petit Roi de Rêvolie .

Place ! Place ! Petite ôde à la poésie à l'horizon ! Belles images, en illustrations et en texte ... car croyez-moi que cette histoire-là va vous être demandée chaque soir !

Le petit roi de Rêvolie règne sur un pays étrange. Un royaumini minuscule. Ce pays est peuplé par les Dredons de Kanaraplume. Ils sont énormes, blancs et moelleux. Toujours un peu endormis, paresseux et mitoufleux.

Il y a aussi une rivière où nagent des poissonges argentés. Les longs Travercoussins d'eau douce glissent majestueusement, en descendant le courant. Et des nuées de Bouloches volètent dans les airs, au-dessus des tourbillons. Quand elles se posent à la surface, bllob ! elles se font gober par un Draousse bien planqué, ou par une Taie d'eau rayée...

Et ça continue ! Je pourrais vous en raconter des lignes entières. Tout simplement ce texte est miraculeux ! Il décline avec jeux de mots et poésie le doux monde du Lit, de la Chambre, du Sommeil et des Rêves ... bien sûr !

Votre enfant sera attentif du début à la fin. Les illustrations sont chaleureuses et ne sont pas pour déplaire les petits lecteurs !

IMGP4568

Marie Sabine Roger / Aline Bureau (Girafon poche, Ed. Sarbacane)

pomeloBon allez, un Classique :

Les enfants aussi ont leurs incontournables. Et je crois que Pomelo va désormais figurer parmi nos "must-have" sur les tablettes de nos bibliothèques.

Qui ne connaît pas ce petit machin tout rose et qui a une trompe très, très longue ? ! Cela lui pose un problème, il voudrait bien trouver une solution ... mais les situations ne sont guère concluantes. (Par contre, on rigole bien !)

La deuxième histoire est celle où Pomelo a peur. On pourrait s'attendre à des terribles drames, comme nous servent chaque jour les journaux. Pomelo lui a peur des poireaux, des papillons, de perdre sa trompe ou son pissenlit. Normal, après tout, c'est son environnement. Sa maison.

Mais au lieu de distiller la paranoia et la crainte du Tout, Pomelo suggère des positions désopilantes !

C'est dit, c'est fait : Pomelo est notre nouvel ami ! D'ailleurs, c'est bien normal car ce livre est dédié à ma fille. Oui, en lettres noires imprimées ... pour elle, rien que pour elle ! .. Chut !

IMGP4571

Ramona Bàdescu / Benjamin Chaud  (Magnard)

21 avril 2008

Nuits d'Enfer au Paradis - S. Meyer, M. Cabot, L. Myracle, K. Harrison, M. Jaffe

Nuits_d_enferCoupable, je reconnais m'être procurée ce livre car le nom de Stephenie Meyer y figurait ! Forte de mon ensorcellement pour sa série Twilight, je voulais lire autre chose d'elle, dans ce registre de la nouvelle, mais j'ai été épouvantablement déçue. Son texte, L'Enfer sur Terre, présente une démone, habillée d'une sublime robe rouge, qui est chargée de pourrir l'ambiance du bal de promo. Or, elle croise Gabi-aux-yeux-bleus et ses jambes flanchent. Pouah, pathétique ! C'est très pauvre, stylistiquement parlant. Pas du tout enthousiasmant. Je m'en suis rendue compte, aussitôt, en lisant la deuxième nouvelle, celle de Meg Cabot, La Fille de l'Exterminateur. Mieux écrit, le propos de l'histoire ne se révèle pourtant pas transcendant : un pastiche de Buffy the vampire-slayer ! Bof, le résultat est convenu et attendu au tournant. Un peu frustrant, quoi. Le bouquet de Lauren Myracle relève enfin le niveau d'un calme plat. Trois amis, Frankie, Yun Sun et Will, se rendent chez madame Zanzibar, une médium un peu barrée et capricieuse. Elle lance trois prédictions très floues qui remplissent d'insatisfaction la jeune narratrice (Frankie). Celle-ci met alors la main sur un bouquet ayant appartenu à une française qui lui a jeté un sort. Les yeux brillants, Frankie se sauve avec, malgré les recommandations formelles de madame Z. Ce bouquet porte malheur, et les trois voeux à venir vont bouleverser la nuit du bal de promo de nos trois protagonistes. Absolument délirant, au début. C'est très bête, mais très drôle. Puis ça vire lentement au glauque et finit dans le flip, mais heureusement avec une touche de second degré fort appréciable ! J'ai bien aimé, vraiment.

Madison Avery et l'Ange des Ténèbres de Kim Harrison raconte la soirée catastrophe d'une lycéenne de 17 ans, qui vient d'emménager dans un bled paumé chez son père, suite à la décision punitive de sa mère. Le bal de l'école se passe très mal, et Madison a une attitude méprisante. Elle se fâche avec son cavalier et s'apprête à quitter la salle, rouge de honte, quand arrive Seth, séduisant, inquiétant, bref attirant. Elle se sert de lui pour se venger de son ancien partenaire et part à son bras pour d'autres... aventures. La suite est intéressante, mais un tantinet brouillonne. J'ai failli penser à la série Dead like me, avec ce même humour cynique, mais quelques scènes me semblaient pataudes. Somme toute, le résultat est assez concluant. And last but not least, Baisers Fatals de Michele Jaffe, qui ouvre sur une scène fort palpitante avec un garçon et une fille qui s'empoignent, lui les deux mains autour de sa gorge à elle. Puis, l'un des deux s'écroule, KO. La suite ? Cela se passe huit heures plus tôt. Ce n'est pas trop mal non plus, assez long et bien amené. Le portrait de la serial-kisseuse est truculent, les dialogues impertinents. Bref, un bon gâteau moelleux pour mettre un terme à cette lecture qui ne fut qu'un en-cas, pour moi. J'attendais plus, de manière générale. J'ai été fort déçue par le texte de Stephenie Meyer mais agréablement surprise par Lauren Myracle. Cependant, cette lecture n'est pas un aller-simple pour l'Enfer ni les nuits blanches qui L'accompagnent... A tenter (mais les accros de Twilight seront amèrement déçus ! Vivement le tome 4 !).

Nuits d'Enfer au Paradis, recueil de nouvelles écrites par 5 auteurs américaines :

Stephenie Meyer, Meg Cabot, Lauren Myracle, Jim Harrison, Michele Jaffe

Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2008 pour la traduction française (par Maud Desurvire). 16€

A également été amorcé par Gawou

6 octobre 2008

Rien ne distrait la folie Qui l'entoure mais rien ne peut Détourner mon cœur épris *

518SYEJHVQL__SS500_Ce roman pour la jeunesse raconte l'histoire d'une jeune japonaise, fille de paysans, qui décide de suivre l'apprentissage de Maître Matsuo Seki, lequel exerce la profession d'écrivain public. Cette vocation révèlera chez la demoiselle une âme profonde, sensible à la poésie, et fera couler des poèmes d'une très grande beauté, qui feront sa réputation jusqu'à la cour royale.

Fleur-des-Neiges reste toutefois bouleversée de ne pas être aimée par l'élu de son coeur, Tadashi, par la faute de leurs différences sociales, pense-t-elle. Son coeur est meurtri, fermé à jamais de connaître d'autres élans. Le passage de l'ibis blanc, oiseau qu'elle achète avant de libérer près d'un bassin aux lotus pour faire envoler son chagrin, est très joli.

Ce texte, qui est aussi un conte classique et intemporel, raconte donc la destinée de Fleur-des-Neiges (en japonais, on dit Yukika) avec un sens du raffinement fort délectable. Les illustrations de Claude Cachin ajoutent du charme et une crédibilité à ce récit délicat. Une belle lecture à conseiller aux enfants, dès 9 ans.

Fleur des Neiges, texte de Pierre-Marie Beaude, illustré par Claude Cachin
Gallimard jeunesse, Folio Cadet - Septembre 2008, 52 pages - 5,30€

 

* Paroles d' Une lettre oubliée / Juliette

22 octobre 2008

Aux yeux de mon lapin nain je parie que je suis... *

 

 

 

* Paroles de Lapin ! / Pascal Parisot

**********

Dans Guili Lapin, nous faisions connaissance avec la petite Trixie et de son inséparable doudou le lapin. On se rappelle l'histoire de la disparition qui a failli dégénérer en un grand drame dans la laverie du quartier, mais heureusement tout est rentré dans l'ordre.

L'autre Guili lapin raconte une aventure tout aussi cocasse puisque Trixie a maintenant grandi, elle n'arrête pas de parler et ne se sépare toujours pas de son doudou. C'est le grand jour de la rentrée des classes, où elle a traîné son Guili lapin le sans-pareil, selon elle. Or, gros scandale dans la cour de récré : une autre copine commet l'affront de s'afficher avec le même doudou, une copie conforme ! Plus de sans-pareil, plus de sensationnalisme, c'est le clash. Les deux fillettes se chamaillent, la maîtresse consigne les lapins mais les restitue en fin de journée.

Le lecteur a aussitôt vu l'effroyable méprise qui se déroule sous nos yeux, mais pas la petite Trixie. Elle rentre chez elle, va se coucher et se réveille en pleine nuit en hurlant car son Guili lapin n'est pas le sien, mais celui de ladite Sonia. Impossible de finir la nuit sur un tel subterfuge, il faut réparer l'erreur et ... Point étonnant, alors, de recevoir un coup de fil du papa de l'autre enfant, de courir les rues en pyjamas et de faire l'échange en bonne et due forme. Le Guili Lapin est unique !

Du moins, le croit-on. Car nos deux chipies savent être intraitables mais sont aussi les premières à partager leur Guili Lapin. Pourquoi pas un petit échange, le lendemain à l'école ? (Sous le regard atterré des papas, encore groggy de sommeil.)

resize

Ce qui est vraiment sympathique à parcourir chez Mo Willems, c'est sa technique particulière de combiner les dessins à la plume et les photos numériques. Le fond est en sépia, les dessins sont en couleurs. Le rendu est très agréable, rend cette histoire  pratiquement vivante, mi-réelle, mi-fictive. C'est un joyeux fourre-tout. Et puis l'histoire est attachante, qui n'a jamais connu ce calvaire du doudou... qui perd son chemin, mais ouvre aussi la voie vers une autre amitié.

L'autre Guili Lapin, ou comment Trixie rencontra sa première meilleure amie.

Kaleidoscope / 12,50€

 

**********

En matière de pâtes, nous nous étions arrêtées à celles de Francesca mais c'était avant de connaître la recette bien spéciale d'Arturo ! C'est un bonhomme de six ans, qui n'aime pas les légumes verts. Mais alors, pas du tout. Il se voit bien réviser toutes les recettes du livre de cuisine de sa maman, inventer des recettes à sa sauce, où il ne serait jamais question de légumes.

Exemple : les spaghettis aux brocolis vont devenir des spaghettis aux délices du désert !

Remplacez les brocolis par une queue d'iguane, les gousses d'ail pour des fleurs de cactus et saupoudrez le tout de sel, poivre et crottes de nez ! C'est très fin, cela met en appétit.

Haem.

La chasse à l'iguane est ouverte, elle est même éreintante. Le cahier de maman se verra raturé, taché, et ne ressemblera plus à rien, mais on ne s'ennuie pas un seul instant. Et cela ouvre une belle vocation, et l'imagination sans égale. Demain, ce sera des raviolis à la crème de lune !

resize

Fantasque et pleine de divagations, cette histoire est aussi rigolote et ne se prend pas au sérieux. Tous les boudeurs des légumes dans les assiettes verront peut-être un déclic quelconque pour se lancer dans l'aventure !?

Une recette élaborée par Laura Riccioli et François Soutif
d'après une idée de Flora Farina
Kaleidoscope / 12,50€

**********

Dès 3 ans. 

 

 

5 novembre 2008

J'ai fantaisie de mett' dans not' vie un p'tit grain de fantaisie !

 

* Paroles de J'ai fantaisie / Boby Lapointe
chanson reprise par Elli Medeiros

**********

Ibby passe quelques jours chez ses cousins Alex et Francis. Ils viennent de sortir du grenier la boîte de magie de l'oncle Godfrey (qui a mystérieusement disparu depuis cinq ans) et ont décidé d'expérimenter les sept tours que compte la notice d'instructions. Mais Alex et Francis sont assez dissipés et désorganisés. Ils tentent des tours sans réfléchir et se retrouvent dans des situations qui vont rendre folle la sage et consciencieuse Ibby.

Du rétrécissement à la lévitation, on passe à l'invisibilité et au cycle de la vie (de l'art de vieillir ou rajeunir en un coup de baguette). Les garçons se livrent une compétition acharnée, Ibby reste au centre, impartiale. Elle veut être la voix de la raison, mais ses cousins sont trop bornés. Du coup, les tours de magie les prennent au piège et souvent la police et l'hélicoptère des pompiers doivent intervenir pour les sortir du pétrin.

51_2BaroIk6ML__SS500_

Les garçons ne calment jamais le jeu, ce qui finit par les rendre fatigants et insupportables. De l'autre côté, leur mère est d'un laxisme agaçant. Bien évidemment ce sont les éléments indispensables pour rendre cette comédie savoureuse et piquante. (Les enfants adorent !)

Destinée à un lectorat pour les 8-9 ans, cette histoire saura ainsi les séduire par sa dose de fantaisie et son lot de rebondissements. Les apprentis magiciens qui ont la tête dans les étoiles trouveront dans ce roman un moyen d'insuffler du merveilleux dans la vie quotidienne.

Illustrations de Peter Bailey

Le garçon dans la boîte à biscuits
Par Heather Dyer

Gallimard jeunesse, coll. Folio cadet - Octobre 2008 - 7,20€

traduit de l'anglais par Anne Krief

**********

Il était une fois un crayon, un petit crayon tout seul.
Un jour, il s'est mis à bouger et a commencé à griffonner, dessiner et créer un monde dans lequel un petit garçon s'amuserait avec un chien et un chat. Il habiterait une grande maison avec une famille autour. Il y aurait du bruit, des couleurs, de la vie.
Mais ce petit monde choisit d'entrer en anarchie.
Chacun veut un nom.
Chacun réclame ou proteste.
Il y a de la zizanie dans l'air !

51YZOn42RDL__SS500_

Le petit crayon choisit alors de dessiner une gomme. Pour réparer les erreurs, pense-t-il.
Or la gomme aussi commence à s'emballer et se rebeller.
Prise de frénésie, la gomme efface... TOUT.

Comment calme-t-on une gomme en colère ? A votre avis ?

Farfelu et bien pensé !
L'album montre aussi la "fabrication" d'une histoire par la magie d'un crayon, d'un pinceau et d'une gomme.
C'est très agréable à regarder, le graphisme est moderne et paraît vivant. Certaines pages sont complètement épurées et d'autres sont plus colorées (peintes à la main ou coloriées).
Et la gomme folle furieuse est une excellente invention.
On tourne les pages avec grand plaisir.

Par Allan Ahlberg
Illustrations de Bruce Ingman

Gallimard jeunesse - dès 4 ans - 12€

**********

29 novembre 2008

L'invention de Hugo Cabret - Brian Selznick

Admirez ce regard envoûtant, qui vous hypnotise en un clin d'oeil (imaginez, imaginez)... Cette couverture illustrée en noir et blanc du visage d'un garçon aux grands yeux perdus est celle qui vous ouvre la porte d'un univers tout bonnement extraordinaire.

51iqKwpbUTL__SS500_

Il ne s'agit pas d'un roman, pas d'un livre d'images, pas d'un conte et pas d'un film, mais c'est tout à la fois ! Ce garçon mystérieux s'appelle Hugo Cabret. Il vit seul dans les combles de la gare où il s'occupe des horloges, et il se rend régulièrement près de la boutique de jouets pour voler quelques objets. Un jour, pris la main dans le sac, le garçon égare un carnet de croquis que le marchand refuse de rendre. Il veut comprendre pourquoi Hugo tient à ce carnet, pourquoi il refuse de raconter ce que signifient ces croquis d'automate. En colère, l'homme menace de brûler le carnet et rentre chez lui. Hugo n'abandonne pas et le poursuit, mais va rencontrer en chemin une jeune fille - Isabelle. Elle se présente comme étant la petite-fille du marchand de jouets et accepte de l'aider à récupérer son bien. Vont suivre des rendez-vous secrets dans une librairie ou au cinéma, les deux enfants deviennent amis et s'aperçoivent que les secrets de l'un et de l'autre peuvent s'entremêler pour obtenir une clef qui ouvrira la boîte aux merveilles.

Je n'en dis pas plus ! Ce livre est juste étonnant. C'est un clin d'oeil au cinéma, au pouvoir des images, à l'imagination et à l'amitié. On y trouve aussi de la magie, un voyage sur la lune, des illustrations par centaines, une foi inébranlable et un don légué par un papa disparu. On s'attache à tous les personnages qui forment une palette panachée : la demoiselle coiffée à la Louise Brooks, amoureuse des livres, privée de cinéma par son grand-père, sans savoir pourquoi, lequel est un vieux grigou austère et grognon, et le jeune garçon orphelin, qui cherche à décrypter un message caché.

L'ambiance est atypique, unique et originale. Les illustrations se fondent à merveille dans cette histoire incroyable, on y scrute le moindre détail pour bien saisir toute l'essence. C'est particulièrement troublant, car l'histoire en elle-même est simple, un tantinet énigmatique. La force du livre repose indiscutablement dans son atmosphère et l'aura dégagée est celle d'un charme décalé, délicieusement rétro et qui rend hommage à Georges Méliès.

Le livre a l'aspect d'une brique, les pages sont en noir et blanc, l'histoire prend une direction précise et intelligente, et c'est classé en jeunesse. Que ceci ne vous arrête pas, car il peut être lu par tout public. Je vous le conseille notamment, chipez-le à vos enfants !

Roman en mots et en images de Brian Selznick

Traduit de l'anglais (USA) par Danièle Laruelle

Sur le site de l'éditeur :

Un roman graphique d'aventure et de mystère, un voyage dans l'univers merveilleux du cinéma en hommage à Georges Méliès.

 
Hugo Cabret est orphelin. Son oncle l'héberge dans les combles de la gare dont il est chargé de régler les horloges. Or le garçon a une obsession : achever de réparer l'automate sur lequel son père travaillait avant de mourir dans l'incendie du musée où il était employé. Hugo est persuadé que cet automate a un important message à lui délivrer...
Brian Selznick, à la fois conteur, dessinateur et concepteur de livres, crée une forme de récit original où textes et images s'alternent et se complètent pour former la trame d'une aventure graphique inédite.
Il a reçu pour ce livre le prix le plus prestigieux des Etats-Unis : le prix Caldecott.
Retrouvez sur le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil (26 Novembre au 1er Décembre 2008) un petit spectacle autour du roman le Samedi 29 Novembre de 15h30 à 16h30 dans la salle de la librairie du salon.
www.salon-livre-presse-jeunesse.net

Cliquez ici pour feuilleter les illustrations de ce livre en ligne.


Auteur et illustrateur : Brian Selznick
A partir de 9 ans.
Prix : 17,90 €
533 pages
Bayard jeunesse

15 novembre 2008

Monsieur Pan - Kressmann Taylor & Princesse Camcam

 

 

 

 

**********

Tout est magnifique dans cet album ! L'histoire commence de la sorte :

« Monsieur Pan mourait un peu chaque jour. Il habitait près des remparts de la ville, dans une petite maison au portail de laque rouge, dont la porte était ornée de carreaux émaillés, bleus comme une eau peu profonde, à motifs de roseaux et de feuilles de riz. Dans le jardin, un bosquet de bambous vert pâle poussait à côté d'un bananier vert sombre. Un joli bassin à poisseaux rouges s'étendait à l'ombre des bambous, un bassin bordé de carreaux vert clair décorées de fleurs de pêcher et arborant les six idéogrammes d'un vieux poème :
Quand aucun pied n'approche,
La fleur de pêcher reste sans parfum.

Dans la maison se trouvaient des nattes de paille propres, deux chaises sculptées et six délicates tasses à thé blanc et bleu.
»

mr_pan

Tout est beau et précieux chez Monsieur Pan. Mais l'homme est seul et timoré. Il souffre du moindre mal, il craint de se noyer, d'être piqué par une araignée venimeuse ou un scorpion, d'être atteint de lèpre. Une toux banale annonce sa fin proche et Monsieur Pan s'enferme chez lui. Il refuse de mettre un pied à l'extérieur, même lorsqu'on lui apprend la grave maladie de sa soeur, qui le réclame à son chevet.

Monsieur Pan s'y rend, mais trop tard. Sa soeur est morte, laissant trois jeunes enfants orphelins.

« Les larmes de tristesse arrosent la fleur du souvenir. » confie-t-il à ces trois bambins qu'il emmène chez lui. Et la vie de Monsieur Pan revêt les couleurs d'une vie désormais plus bruyante, chahutée par des jeux, des pleurs et des sourires.

« Il vit la laque rouge gravée et abîmée, les nombreuses tiges de bambou cassées, penchées au milieu des tiges vertes. Le bassin aux poissons rouges avait été vidé de toute vie, et les riches herbes du jardin étaient mortes piétinées, de sorte que beaucoup d'endroits nus laissaient voir la terre brûlée par le soleil. Sous une feuille de bananier, on apercevait le fragment d'une tasse bleu et blanc, brisée par Petite Branche de Saule en faisant la vaisselle. »

La perfection n'est plus, cependant Monsieur Pan est beaucoup plus riche.
Il est sain de corps et la sérénité règne en son âme.

monsieur_pan

Ce très beau texte, signé par l’auteur de "Inconnu à cette adresse", est également servi par les illustrations fabuleuses de Princesse Camcam. Beaucoup d'élégance, de poésie, une histoire au service du retour à l'essentiel : moins se regarder le nombril et voir loin (au-delà des remparts de la ville) et admirer les collines bleues comme une porcelaine rare, s'emplir les poumons et sourire une fois de plus.

Brillant !

Par Kressmann Taylor

credit illustration : Princesse Camcam
présentation sur son blog

Editions Autrement jeunesse, Octobre 2008 / 14,50€
traduit de l'anglais par Laurent Bury

18 novembre 2008

... because I want a revolution !

Y'a pas de mal !

 

 

Ces temps-ci, en matière de lecture, je cale assez vite. Pour plusieurs raisons : trop de sudoku sur ds, trop de films couleur grenadine, trop de papillons dans la tête, trop froid ou trop chaud, trop mal à la tête aussi, trop besoin d'aller chez l'ophtalmo depuis un an (et je n'y vais pas, c'est mal), trop de déconcentration en règle générale !!!

Et pourtant, j'ai de jolies choses dans mes piles.
Mais cela attendra.

Je suis revenue à la lecture de manga, parce qu'on peut le dire maintenant, cette passion a fait des émules !!! Naaan ? J'avais décrété que l'année 2008 serait l'année du manga et pris les paris (avec moi-même) de vous faire essayer 1 titre. Alors, qu'en pensez-vous ? Avez-vous fait des découvertes ? Ou non le manga-ne-passera-jamais-par-moi ?

23262215_p

**********

Petit état des lieux des dernières infos :

Oyez, oyez amis lecteurs : le tome 5 du Sablier est sorti. (Les personnages ont changé. Les grandes décisions pleuvent. C'est bouleversant ! Ce tome est très triste et pesant. A ne pas louper !)

Le tome 12 de C'était Nous a bien failli aussi avoir ma peau avec sa couverture !!! Damned, non ce n'est pas fini et cela n'annonce rien du tout. Car l'histoire - pour ceux qui la suivent - n'a strictement rien à voir : Nanami et Yano sont dans une impasse depuis des années. Le tome 11 faisait entendre qu'ils allaient se retrouver... et qui recroise-t-on dans ce volume ? Yamamoto. Personnellement je ne la supporte pas. 

9782505004363517LurqwejL__SS500_

Donc j'ai eu bien du mal à lire ce tome 12, et ce qu'on apprend en bonus est invraisemblable. Je n'aime pas du tout la direction que prend la série, c'est lent, compliqué et aberrant. J'attends le prochain épisode, maintenant toutes les pièces sont en place, la suite doit pouvoir passer à la vitesse supérieure !

Message à ma petite soeur, également fan de cette série : la mangaka a repris son job et le tome 13 devrait paraître en février !!! :))

**********

Présentation maintenant de 3 nouvelles séries, et récentes découvertes...

Je commence par celle dont je ne donnais pas cher au début :

koko_debut_01koko_debut_02

Haruna a choisi de troquer son look de collégienne sportive pour devenir une lycéenne fashion et désirable. Elle veut plaire à tout prix, rencontrer un garçon et connaître l'amour. Pour réussir, elle s'inspire de conseils dans les magazines et se gave d'histoires à l'eau de rose dans des manga sentimentaux (sic). La réalité est plus crue : empotée et mal fagotée, elle a tout faux et se plante quand toutes les occasions pour séduire se présentent. C'est alors qu'elle décide de convaincre Yo, le garçon le plus canon de l'école, de devenir son coach en relooking. Il accepte à une seule condition : qu'elle ne tombe pas amoureuse de lui. Aucun danger, totalement à fond dans son trip, Haruna considère vite Yo comme un excellent pote. Elle est comme ça, Haruna, super bonne copine, mais pas petite amie !

Le premier tome a pour désavantage de placer l'histoire, et donc d'être plutôt bancal. J'avoue : j'ai eu du mal. Je trouvais même que c'était plutôt indiqué pour des ados.

Et finalement le tome 2 a changé la donne : je suis complètement accro !

L'histoire décolle, les personnages sont adorables. Haruna a une pêche d'enfer, Yo est un mentor qu'on rêverait toutes de trouver ! Il se passe un événement pas sympa dans ce volume, mais le coaching du garçon va se révéler efficace. Et puis l'histoire s'achève sur une note craquante...

Autre détail non-négligeable : c'est très, très drôle !

**********

lovey_dovey_01lovey_dovey_02

 

Saika et Keishi sont amis depuis l'enfance, elle est amoureuse de lui mais il l'ignore. Depuis dix ans, elle a façonné sa personnalité pour mieux lui plaire, voulant apparaître douce et raffinée alors qu'elle est intrépide et fonceuse. Bref, dans l'établissement qu'ils fréquentent, le règlement interdit l'amour. Oui, c'est assez étrange mais cela permet la rencontre avec Kirisaki Shin. C'est le type le plus arrogant de l'école, beau, sûr de lui, il perçoit chez Saika sa vraie nature et tombe amoureux d'elle. La suite ressemble au jeu du chat et de la souris : il la poursuit, elle le fuit, il est jaloux de Keishi, lequel se réveille un peu, mais le type est niais, Shin en profite pour faire craquer la fille, bref c'est LE triangle amoureux par excellence.

Dans le tome 2, le fameux Keishi, celui qui est supposé être le Prince aux yeux de Saika, fait un peu pâle figure. On ne le voit quasiment plus dans l'histoire ! Il apparaît de temps en temps, manque de taper du poing sur la table, mais non ce garçon reste désespérément permissif ! D'un autre côté, cela laisse la part belle à l'histoire d'amour entre Shin et Saika. Beaucoup de sensualité à venir, du romantisme à gogo, j'avoue craquer bêtement pour cette bluette (qui n'en vaut peut-être pas autant la peine ?).   

Atout majeur de cette série : j'aime beaucoup le personnage de Shin (et j'ai aussi beaucoup ri) !

**********

ma_petite_maitresse_01petite_maitresse_02

 

J'ai trouvé le tome 1 dans une foire aux livres et ce fut assez pour me convaincre que c'était un signe ! Pas sûre que l'histoire sur papier avait de quoi me séduire, sans cela...

Chôko vient de décrocher un poste de secrétaire dans une grande agence et rejoint une équipe menée de main de maître par le dénommé Monsieur Dômoto. Il est exigeant, accable la jeune fille de tâches ingrates, elle plie, ploie et court, bref elle exécute les ordres sans moufter. Et c'est alors qu'elle découvre que Dômoto est en fait son ancien domestique. Chôko appartenait à une famille très riche, mais qui a fait faillite et a donc renvoyé tout son personnel.

Les années ont passé, et c'est Dômoto en personne qui a retrouvé sa petite maîtresse. Leurs rapports deviennent alors très complexes : à la ville, c'est rigueur et compagnie. En privé, le garçon est dévoué, très paternaliste, et chevalier servant. Or, il refuse d'admettre qu'il est amoureux d'elle et elle s'en offusque un peu. Du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre !!!

Le tome 2 n'a pas su davantage éclairer ma lanterne. J'ai toujours un peu de mal au sujet des rapports entre le garçon et la fille, mais le doute échappé, je suis plutôt séduite.

La scène de clôture du tome 2 est drôlissime ! Le couple s'est enfermé dans une chambre, le garçon est cloué au lit, notre demoiselle a pris les devants en lui nouant les poignets, (si ! si ! ), en fait on n'en voit pas plus, mais les dialogues laissent supposer des tas de choses et ils valent leur pesant de cacahouètes !

Une série très drôle, encore une fois !

**********

 

 

vlcsnap_215512

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon papa !!!!

^__ ^

 

 

19 décembre 2008

L'adolescence, parlons-en... encore !

51KEwGJY36L__SS500_J'ai mis du temps avant de comprendre ce que représentait la couverture du roman Zarbi d'Hélène Vignal ! L'indice est révélé en bout de course, de façon impromptue, car j'ai regardé à deux fois ce truc que j'associais à de la nourriture asiatique. Mais peut-être suis-je la seule à qui la vue me joue des tours...

Passons, cela n'est pas important. Zarbi, lui, est un roman passionnant. C'est l'histoire d'une famille, le couple et ses deux enfants. Les parents se chamaillent souvent, n'ont pas trop de temps et sont dépassés par la crise d'adolescence de leur fils aîné, Landry. La situation est présentée et vécue par Dina, la cadette qui a dix ans. Elle pense comprendre, mais ne cerne pas toutes les subtilités, toutefois elle n'est pas idiote et n'est plus un bébé. Comme elle dit. Souvent son analyse vaut tous les discours des adultes réunis, car elle a l'oeil vif, un humour en béton et un tempérament de feu.

« Mon manteau sur le dos, debout devant eux, je mange mon pain aux raisins en les regardant. C'est étonnant comme on est tous devenus laids dans cette famille. Avant on était plutôt beaux et on rigolait bien, on faisait du pain perdu aux goûters et des câlins ou des séances de chatouilles assez souvent. Certains jours, on se piquait des fous rires tous les quatre en jouant au Uno ou à La bonne paye.
Maintenant si l'un d'entre nous rigole, les trois autres font bien attention de ne pas rire en même temps pour ne surtout pas avoir l'air complice. Il faut sans arrêt faire attention avec qui on est d'accord parce que ça peut dégénérer très vite. Landry peut m'accuser de collaborer avec les parents ; comme je peux perdre la confiance de mes parents si j'ai des secrets avec Landry : et si je dis à ma mère que mon père a attrapé Landry par les cheveux, mon père peut m'en vouloir et ma mère en vouloir à mon père ; ou si Landry rigole avec moi, les parents peuvent croire qu'il est d'accord avec la vie de famille, ce qui serait une catastrophe pour lui ; ou si je suis trop copine avec ma mère, elle va croire que je suis toujours d'accord avec elle, ce qui est faux, parce que je la trouve parfois assez nulle. Tout est donc très compliqué ; du coup, pour être sûr de ne pas faire d'erreurs, à la maison personne ne rigole avec personne et on évite de trop se regarder pour ne pas créer des malentendus.
»

Pas facile d'avoir un ado à la maison, c'est ce que je pense après lecture. Mais il faut bien gérer la situation, malgré les prises de tête, les disputes, les conflits et le mur d'incompréhension qui monte toujours plus haut et de toutes parts. L'histoire a l'intelligence de ne pas s'embourber, d'adopter le ton juste et de ne pas oublier l'humour pour aborder ce cap difficile, et surtout le point de vue est délivré de la part d'une petite fille, qui elle-même se cherche, se pose des questions et grandit. Ce n'est pas facile non plus, mais Hélène Vignal sait trouver un équilibre. Elle montre la complexité, elle ne donne pas de solution miracle (ou disons que c'est facile car fictif). Son roman se termine bien, et c'est même un très bon moment à passer car cela frise plus souvent l'ironie que la déprime !

Zarbi, d'Hélène Vignal
Ed. du Rouergue, 2008 - 155 pages - 8,50€

 

 

 

Dans le même registe, je vous rappelle le roman d'Estelle Lépine, Demain l'année prochaine (Seuil jeunesse), qui raconte aussi la crise d'adolescence vue par la petite soeur dans une famille qui ressemble de plus en plus à un navire qui prend l'eau. A conseiller dès 10-11 ans.

**********

51oCz0M5GEL__SS500_Petite bouffée de fraîcheur avec Une saison Rimbaud, d'Emmanuel Arnaud (l'auteur du très hilarant Les trilingues). Je me tourne les pouces en reprenant la présentation de l'éditeur, parce qu'elle le vaut bien :

Vous êtes en vacances dans une tour de béton pourrie en Espagne. C'est la Toussaint. Vos parents hésitent entre une soirée paëlla et le match de foot à la télé. Vous vous ennuyez, comme vous vous ennuyez le reste de l'année au lycée avec votre copine, avec vos potes. Vous vivez une vie moyennement intéressante, une vie grise. Alors vous ouvrez un livre un peu par hasard. Ce livre, c'est Les Illuminations de Rimbaud. Soudain quelque chose vous arrive. Comme l'explosion d'une météorite, mais à l'intérieur. Un truc d'enfer. Une révélation. Vous regardez autour de vous. Rien n'a changé. Vous avez toujours le livre entre les mains. Brusquement, vous comprenez : la vraie vie est ailleurs.

Ne vous est-il jamais arrivé de tomber en extase par la faute d'un livre ou d'une lecture ? Moi, oui. Je connais cet air de zombie, ce sourire niais, le regard de quasi-fluorescence, cette petite bulle qui enfle, vous enveloppe et vous coupe du reste du monde. Alexandre a eu le choc avec Rimbaud, il en perd pied, sa petite amie, son ami Atonk qui le pousse à s'ouvrir, à faire du moderne (du slam, du rap...) car, selon lui, cet état extatique est mauvais. Pas sain. Invivable. Personne ne peut comprendre, sauf Alexandre. C'est une affaire personnelle, « c'est la seule chose qui vaille la peine qu'on vive pour ». Un tel cri d'amour littéraire, ça ne peut m'échapper. Et j'ai aimé, j'ai souri, j'ai pensé que c'était un vrai moteur pour dynamiser un moral en berne, pour motiver les mauvaises troupes, pour guider et pour tendre la main. C'est montrer aussi l'adolescence sous un autre jour, plus rêveur, plus passionné et la touche d'humour de la part d'Emmanuel Arnaud finit de boucler la boucle.

Une saison Rimbaud, d'Emmanuel Arnaud
Ed. du rouergue, 2008 - 109 pages - 7€

20 janvier 2009

« je viens pour tuer vos animaux de compagnie et arracher avec les dents vos mains droites »

 

Les aventures de Djerik - Natalia Noussinova

41KLmqb1ncL__SS500_En fait, ce roman est une surprise. Pour la collection neuf, il est bien épais (mais presque 40 pages en fin de roman sont dédiées au lexique). Ce n'est pas que ce soit trop compliqué, c'est juste que, d'après l'auteur, tout un pan de la vie racontée dans ce livre est devenu incompréhensible. C'est une histoire très simple, à vrai dire. Cela commence par l'envie d'un chien, mais cela s'étend à raconter une jeunesse soviétique. Natalia a sept ans, elle vit avec ses parents à Moscou, son père est cinéaste, sa mère est belle comme un coeur, elle a une soeur, Tania, et des grands-parents remarquables, le grand-père est un vieux bolchévique et la grand-mère cuisine des beignets de viande et de chou à faire pâlir d'envie. Au début, les parents de Natalia sont formellement opposés à accueillir un chien dans leur appartement, puis la cousine leur amène un fox-terrier noir, très sale et avec l'oreille en sang. Il vient de tenir tête à une bande de bergers allemands féroces, et il n'a pas bronché. Djerik fait donc son entrée chez les Noussinov. Avant de se montrer le fier toutou intelligent, il est plutôt déprimé, il ne mange pas, il reste dans son coin. On explique aux petites que c'est normal, c'est une brave bête, ce chien est un prince frappé par un mauvais sort et il veut rester fidèle à son premier amour.

Le roman se déroule ainsi bien gentiment, avec beaucoup de tendresse et d'amour. C'est l'époque de Brejnev, il y a toujours des aperçus de la révolution mais la famille Noussinov s'en tire plutôt pas mal dans l'histoire. C'est d'ailleurs un beau portrait de famille que propose ce livre, avec pour decorum le climat suspicieux et facilement délateur du pays. Il y a des commissions pour autoriser à voyager à l'étranger, des cancanières qui n'aiment pas les chiens ni les juifs, il y a des propriétaires de datcha sans vergogne qui promettent de conduire deux canetons vers les pays chauds en train, et des voisins au bord des larmes devant leur poule blessée à cause de Djerik. Ce chien, qui est aussi le héros du livre, va vivre (et nous faire vivre) de belles péripéties, comme celle d'être une star de cinéma. Et c'est ainsi qu'on passe un très bon moment de lecture, avec un petit air d'autrefois, mais surtout entretenu par un chaleureux sentiment de bonheur, d'innocence et d'affection.
C'est bien comme tout. Cela dépayse.

Ecole des loisirs, coll. neuf - 2008 - 195 pages / 9,50€
traduit du russe par Katia Flouest-Sell
Illustration de couverture : Gwen le Gac

**********

Ivan le terrible - Anne Fine

414fO2v2jzL__SS500_Tout commence parce que Boris parle russe. Un nouvel élève vient d'arriver à l'école St Edmund - Ivan, son air renfrogné, ses saluts à la taille et son amabilité façon : "Salutations à vous tous, pauvres vers tremblants". Boris est mortifié, il ne veut absolument pas traduire les propos odieux de ce garçon, alors il triche. Il édulcore, il améliore, il arrondit les angles. Toutefois Ivan est vraiment infect et pousse le bouchon de plus en plus loin. La patience de Boris a-t-elle des limites ? Faut-il continuer de jouer le jeu, d'excuser Ivan et donc de passer sous silence ses méchancetés, au risque d'être un peu complice ?

Tout à fait bon enfant, ce roman est un genre de comédie à l'humour subversif, qui plaira davantage aux plus jeunes, sans pour autant leur assurer qu'ils pourront comprendre toutes les troublantes motivations d'Ivan le terrible. La fin est une sorte de pied-de-nez à cette vaste mascarade. On y trouve son compte, ou pas du tout. C'est selon. Mais franchement je préfère de loin les aventures caustiques du chat assassin.
Petit roman plaisant, voilà tout.

Ecole des loisirs, coll. neuf, 2008 - 80 pages / 8€
traduit de l'anglais par Nadia Butaud
Illustration de couverture : Soledad Bravi

l'avis de Mélanie (Book in)

 

Et je découvre le nouveau morceau de U2, Get on your boots !
C'est un peu tôt pour juger, mais je sais que cela ne m'accroche pas plus que ça.
Toutefois je suis fan devant l'éternel, et forcément j'ai précommandé l'album qui sort le 2 mars:
No line on the horizon.

8 mars 2009

A quoi ça sert le courage sans amour ?

515XaZzFHUL__SS500_Richard, sans peur et sans reproche, a un coeur de lion et une épée de plastique baptisée Turendor. Richard est un petit garçon qui sème la terreur dans le jardin. C'est lui le plus fort, du moins le pense-t-il jusqu'à sa rencontre avec Marie.

Marie est une demoiselle calme, posée et qui n'aime pas les jeux bruyants. D'accord pour être amie avec Richard, devenu coeur d'artichaut, mais pas d'accord pour jouer au grand chef ou chercher la bagarre. Avec elle, c'est sans l'épée, sinon rien.

Richard obtempère. Il abandonne Turendor et devient doux comme un agneau. Sauf qu'un mini drame éclate au bac à sable lorsqu'un affreux serpent surgit sur l'herbe et fait pousser des cris d'horreur à la demoiselle en détresse. Richard le chevalier servant vient à la rescousse !

C'est un texte très drôle, dans lequel on découvre l'exagération typique des jeunes enfants à amplifier leurs jeux ou leurs hantises. Le serpent, par exemple, est un ver de terre. Les créatures et les esprits de la maison et du jardin ne sont que des insectes ou des crottes de chien du voisin. Richard est un petit garçon qui pousse des cris de sauvage, avec des manières bravaches... mais Marie l'accepte comme il est. Car il lui a « sauvé la vie ».
Dès 3 ans, pour lecture à voix haute.

Petit chevalier sans peur, de Natalie Zimmermann - illustré par Rémi Saillard
Nathan Mes p'tites histoires, 2009 - 5,95€

**********

51Ssp3JJcfL__SS400_Dans la savane, Toriki le petit lièvre sort de son terrier et croque quelques fruits délicieux dans un buisson. C'est la belle vie !

Kouma la grande girafe tend son long cou vers le sommet d'un baobab pour y cueillir les feuilles tendres. Toriki est fasciné, il trouve que la girafe peut embrasser le ciel. Kouma pense au contraire qu'être petit permet de se cacher.

Les deux amis suggèrent alors d'échanger leur taille et se rendent chez Marabout, l'oiseau sorcier de la savane. Ni une ni deux, il accomplit leurs désirs. Au début, chacun savoure la nouveauté mais les ennuis commencent. Le roi des animaux, le lion, surgit et veut croquer nos deux compères.

Ce n'est vraiment pas facile de changer de peau. Toriki et Kouma s'en aperçoivent, mais ce n'est pas trop tard pour trouver une autre solution, mieux appropriée ! 

Cette histoire a été testée à deux voix par une institutrice et des enfants de CP, le niveau de lecture facile correspond aux acquis de janvier à juin. Nous sommes à mi-chemin entre la BD et le roman. On y trouve un texte d'un narrateur complice et des bulles qui expriment ce que pensent les personnages.

L'histoire est une belle fable sur l'acceptation de soi, avec des héros attachants, et de jolies illustrations.
Dès 5-6 ans.

Que la vie est belle ! de René Gouichoux - illustré par Mylène Rigaudie
Nathan Poche, 2009 / 5,35€

**********

Et on termine avec un conte, pour les plus grands.

51wDqQaxexL__SS500_Et quelle belle surprise ! C'est l'histoire d'un village gardé par le feu de la petite lanterne, confié depuis des temps anciens avec cette mise en garde : La lumière ne vient pas seulement du ciel, alors entretenez-la. Mais les habitants ont un peu oublié ces mots gravés dans la pierre, et un soir le feu a disparu, dérobé par un dragon qui vit dans les montagnes.

Tina, une orpheline de huit ans, qui vit avec son grand-père, détient la clef pour récupérer le feu de la lanterne. Elle va rencontrer la fée Zélie, puis un mystérieux voyageur de passage... Erin.

« si les coeurs comme les gâteaux étaient fabriqués dans des fours, les leurs viendraient très certainement du même moule. Car ils percevaient tous les deux les mots cachés dans les chuchotis, et leurs regards étincelaient d'une même flamme vive ! »

D'autres péripéties attendent ce garçon courageux et la petite fille qui écoute les vents du ciel... Ce texte se veut une apologie à la sensibilité, il faut écouter son coeur, apprendre aussi à écouter la nature. L'histoire fonctionne par imagerie, comme celle de marteler cette rengaine : il faut toujours entretenir la flamme.

« C'est quand on croit que les choses nous appartiennent que souvent elles nous échappent. La patience, l'amour et l'humilité doivent s'entretenir tous les jours. Ce sont comme des petites pousses. »

Un très beau conte, plein de poésie. Chaudement recommandé !
Dès 7 ans.

Le feu de la toute petite lanterne, de Kochka - illustré par Nicolas Duffaut
Nathan poche contes, 2009 - 4,90€

le blog de nicolas duffaut : http://pendantcetempsailleurs.blogspot.com/

**********

Pour l'achat de 2 titres de la sélection Nathan Poche*, Fnac.com vous offre un troisième volume choisi par nos soins parmi les 4 titres suivants : Croc-Blanc de Jack London, Calamity Mamie fait du sport de Arnaud Alméras, Nico T7 Maudit Mardi gras de Hubert Ben Kemoun, Les Orphelins Baudelaire T1 Tout commence mal de Lemony Snicket *Un seul par commande, ajouté automatiquement à votre colis, dans la limite des stocks disponibles. 

2 février 2009

Le Paradoxe du menteur - Martha Grimes

« C'est un homme qui est entré dans un pub et qui me l'a racontée.
- Tu te moques de moi.
- Exactement ce que je lui ai retorqué. Je lui ai dit qu'il me menait en bateau. Bref, le pub se trouve dans la City. C'est l'Old Wine Shades. J'étais là, assis au bar, à broyer du noir, sans raison spéciale...
- Sans raison spéciale de quoi ?
- De broyer du noir.
- Ah. Continue.
- Un homme est entré, manifestement friqué, des vêtements comme les tiens...
- Cette veste pourrie ? dit Melrose, louchant sur son revers.
- ... et il s'est assis près de moi.
Ça fiche les jetons, pour un début, non ?
- Oui, c'est digne de Winnie l'ourson. Continue.
- Et il m'a raconté cette histoire...
»

51H1orhlwUL__SS500_Il y a un an, une femme et son fils se rendent dans le Surrey visiter deux propriétés et disparaissent sans laisser de traces. Seul le chien est revenu, quelques mois après. Depuis, le mari, en état de choc, séjourne dans un hôpital pour grave dépression. Il a contacté la police et des détectives privés, mais rien. Aucune piste. Richard Jury, commissaire à New Scotland Yard, rencontre un homme dans un pub qui lui raconte cette histoire. Cela dure tous les soirs de la semaine. L'individu, Harry Johnson, prétend que c'est une histoire sans fin. Ou une histoire à tiroirs. Chaque rendez-vous rapporte un nouveau chapitre, l'histoire grossit. Cela devient louche, mais Jury veut y croire, contre l'avis de ses proches (son inspecteur associé hypocondriaque, Wiggins, sa charmante voisine, Carole-Anne et même son meilleur ami, Melrose Plant). Il sort d'une enquête difficile, il a été poussé à un congé forcé par son chef, il a donc besoin de se changer les idées.

Et Jury est sérieusement intrigué par cette double disparition, de même il se demande si sa rencontre avec l'homme du pub n'est qu'une pure coincidence. Il va fouiller, c'est obligé. Et pour cela, il est accompagné de son inénarrable compagnon, Melrose Plant, un aristocrate excentrique, qui habite la petite bourgade de Long Pliddleton avec sa tante snob et acariâtre, Agatha. Pour échapper à cette vieille bique, il se rend à Londres, où il apprécie le refuge du Boring's, club très sélect et fermé, réservé uniquement à la gente masculine.

En fait, c'est clairement une ambiance qu'on aime retrouver chez Martha Grimes, au fil des livres publiés. On a l'embarras du choix entre les petits villages anglais, le pub, le manoir du Comte de Caverness, les bureaux de Scotland Yard ou l'appartement de Jury et de sa délicieuse voisine... C'est ainsi un petit monde qu'on retrouve, Richard Jury est un incontournable de la série. Il a la quarantaine, il dégage un charme fou, il est réservé, réfléchi et cultivé. Il n'hésite pas à trouver des métaphores littéraires dans les enquêtes les plus tordues. C'est un homme qui plaît, mais qui n'en profite pas. A ses côtés, Melrose Plant possède une séduction aristocratique, il a du flegme à revendre, il aime bouquiner, boire du bon cognac et paresser dans un fauteuil au coin du feu. Ce n'est pas un homme d'action, mais il ne rechigne pas à s'associer à son meilleur ami pour des situations parfois mouvementées.

A l'instar d'Elizabeth George, Martha Grimes est américaine et écrit avec bluff des romans d'énigme à l'anglaise. Vous ne connaissez pas (encore) ? Les éditions Omnibus viennent de faire paraître un volume regroupant les quatre premières aventures de Richard Jury. A ne pas louper !

A noter : tous les romans de Martha Grimes ont pour titre des noms de pub, en vo. Dommage, la traduction française n'a jamais joué le jeu.

Presses de la Cité, 2009 - 380 pages - 21€
traduit de l'anglais (USA) par Dominique Wattwiller
titre vo : The Old Wine Shades

**********

Les Enquêtes de l'inspecteur Jury
(qui, en fait, est commissaire...)

51CPNHebtKL__SS500_Le mauvais sujet

Long Piddleton est un charmant village du nord de l'Angleterre. Mais une série de meurtres abominables vient entacher le manteau de neige immaculé de cette bourgade paisible. Des cadavres sont retrouvés dans des positions insolites dans des auberges de campagne aux noms pittoresques et évocateurs. Pour arrêter cette hécatombe, Scotland Yard dépêche sur place l'un de ses meilleurs limiers : Richard Jury, un homme aussi tenace que chevaleresque. De la ténacité, il va lui en falloir pour démasquer le tueur en série parmi une foule de suspects : un aubergiste, un haut fonctionnaire déchu, une jeune poétesse romantique, un pasteur, un auteur de polars, une poule de luxe et bien d'autres. Par bonheur, Jury trouvera un précieux allié en la personne de Melrose Plant, châtelain dilettante que la nature a pourvu d'un cerveau fort efficace.

L'énigme de Rackmoor

Tout le monde vous le dira, il ne se passe jamais rien à Rackmoor. Que pourrait-il d'ailleurs bien se passer dans un petit village du Yorkshire accroché au flanc d'une falaise, battu par les vents et perdu dans le brouillard... Or, un jour, on retrouve le corps ensanglanté d'une inconnue. Une inconnue qui - vous diront certaines personnes bien informées - pourrait être Dillys March, la pupille du riche sir Titus Craël. Disparue depuis quinze ans, quelques langues venimeuses ajouteront qu'elle serait venue pour réclamer sa part d'héritage. Ce qui est troublant, c'est que la moitié des habitants de Rackmoor ne reconnaissent pas Dillys. Pupille ou usurpatrice ? Une affaire complexe dont triomphera l'inspecteur Jury de Scotland Yard au terme d'une plongée dans le passé obscur de la petite ville.

Le collier miraculeux

Une violoniste est sauvagement assassinée dans le métro de Londres. Elle était originaire d'un village répondant au nom charmant de Littlebourne. Or un chien vient de découvrir une drôle de friandise dans le bois voisin : un doigt humain ! Richard Jury et Melrose Plant vont arpenter les couloirs du tube londonien et les abords de la ténébreuse forêt de Horndean. Et les suspects les plus hétéroclites se présentent à eux : un couple de hobereaux d'un snobisme odieux, une vieille ornithologue revêche, une veuve habitant un manoir glacial et une petite sauvageonne qui sait dompter les chevaux les plus rétifs... mais pas le duo le plus flegmatique du Yard !

Le vilain petit canard

Stratford sur Avon, ville natale de Shakespeare et villégiature préférée du discret commissaire Jury, voit défiler à la belle saison des hordes touristiques accablantes. On aurait presque pu se réjouir, cette année-là, de découvrir des cadavres d'Américains faisant partie d'un voyage organisé. Mais des corps sauvagement mutilés, bien dans la tradition insulaire inaugurée par Jack l'Eventreur, font tout de même un peu désordre dans le décor pastoral des rives de l'Avon. Avec son ami Melrose Plant, douzième comte de Caverness, aussi titré qu'instruit des splendeurs du théâtre élisabéthain, le commissaire Jury va démonter le mécanisme d'une monstrueuse vengeance.

**********

--) C'est excellent ! C'est plus qu'un simple roman policier, même si l'intrigue sur ce plan est bien ficelée, c'est avant tout pour les petits riens autour que j'apprécie cette série. Les personnages sont beaux, touchants, humains. Ils aiment, sont trompés, ont le cafard, et nouent aussi des liens extraordinaires d'amitié. L'ambiance à Long Piddleton aussi vaut le coup d'oeil, ça donne envie tout ça... C'est british, en plus. Je fonds complètement !

Omnibus, 2009 - 26€

28 mars 2009

Il n'y a pas de petits lecteurs ! #2

(pour ceux qui l'ignorent encore, j'ai coutume de lire des romans à voix haute pour mademoiselle ma fille, elle a peut-être bientôt 9 ans, mais elle ne rechigne pas contre quelques séances de lecture avant l'extinction des feux...) voici un échantillon des dernières lectures.

Céleste, ma planète - Timothée de Fombelle
Illustrations de Julie Ricossé

celeste_ma_planeteDans un futur proche, le narrateur, un jeune garçon délaissé par sa mère, vit dans une ville modelée par d'immenses tours de verre et des nuages de pollution. Il rencontre Céleste, qui lui redonne le goût d'être amoureux. Mais au lendemain de leur rencontre celle-ci disparaît. Il décide de la retrouver, puis de la sauver lorsqu'il apprendra qu'elle est gravement malade, et de faire un formidable coup d'éclat pour réveiller les consciences endormies, car soigner la planète guérira aussi Céleste.

Ce merveilleux petit roman est un cri d'amour, un signal d'alerte mais jamais un moratoire pour nous faire prendre conscience de l'état de la planète. Suffit d'un zest d'intelligence pour réagir, il me semble. Enfin bref, le roman dénonce les abus, la pollution, la consommation à outrance, l'individualisme... mais sans jamais être dogmatique. Pour faire avaler la pilule plus joliment, l'auteur s'est tenu à raconter une histoire d'amour, très pure et pleine d'espoir, entre Céleste et le garçon. Il y a beaucoup de charme, d'aventure et d'émotion dans ce livre qu'il faut lire à n'importe quel âge !

Ce texte a précédemment été publié en 2007 dans la revue Je Bouquine.

Folio junior, 2009  - 92 pages - 4,00€  (c'est donné !)

l'avis de Gaëlle

**********

Je ne suis pas soeur Emmanuelle - Carine Tardieu

je_ne_suis_pasAdèle a 13 ans. C'est une fille sans histoires. Un soir, sa mère l'envoie faire quelques courses. En parcourant les rayons, l'adolescente a une envie de chewing-gum. Pas de problème, elle glisse le paquet dans son panier. Mais au moment de passer en caisse, elle l'oublie et s'en rend compte. Pourtant elle choisit de ne rien dire. C'est son premier larcin : voler. Une pulsion soudaine, qui fait naître en elle de nombreuses questions relatives à la honte et à la culpabilité. Non elle n'est pas soeur Emmanuelle, la bonté faite femme, mais pourquoi insiste-t-elle là-dessus ?
En fait, on découvre qu'elle avait une soeur aînée, Emmanuelle, qui est morte avant d'avoir ses treize ans. Cette tragédie a marqué la famille et sans le vouloir Adèle s'est couverte d'un manteau de culpabilité qui l'oppresse horriblement. C'est par le vol du paquet de chewing-gum que tout va ressortir, pour aussi arriver à ce constat : je ne suis pas parfaite, mais au moins je suis vivante.

Très bon texte, qui traite de l'adolescence à fleur de peau et du deuil. Le monologue de la narratrice déborde aussi d'un humour corrosif, pas désagréable à lire. Excellente découverte !

Actes Sud junior, coll. D'une seule voix, 2009 - 62 pages - 7,80€
illustration de couverture : Anne-Marie Adda

   **********

Un coeur gros comme ça, - Jo Hoestlandt
illustrations de Frédéric Rébéna

un_coeur_grosClasse verte pour l'école de Garance, direction la montagne et le bon air de la campagne. Nos petits citadins vont découvrir pendant trois semaines le calme, le silence, la nuit noire, les étoiles, les murmures, la nature, les animaux... Dans la classe de Garance, tout le monde s'entend très bien, même si Manu reste la tête de turc. C'est un garçon qui ne s'embarrasse d'aucun tracas, on peut penser de lui tout ce qu'on veut, il s'en moque (et il a bien raison !). C'est un idéaliste, un rêveur et un original. Il donne toujours le sentiment d'être à l'ouest, il réfléchit dans son coin, il pose beaucoup de questions qui sortent de l'ordinaire, et elles ne sont pas forcément inintéressantes. Garance s'en rend compte. Elle était un peu comme ses copines, à traiter Manu de lourd et de balourd. Et puis elle s'aperçoit que c'est un type bien aussi. Avec lui, elle a des petits codes, la nuit avant de s'endormir, ils s'adressent un toc toc toc contre la paroi qui sépare leur chambre, ou bien le garçon lui explique qu'une petite souris de Paris s'est prise d'affection pour lui et lui envoie des tas de lettres. Pour la remercier il a l'idée de conserver tous les bons fromages de montagne pour les envoyer dans un colis avant leur départ.

Parfois, on ne remarque pas les gens précieux à côté de nous. Il suffit d'ouvrir ses yeux... C'est le message qui figure en quatrième de couverture. Et on ne se lassera jamais de le répéter ! Nous avons beaucoup aimé ce petit roman, très tendre, drôle et attachant. La petite Garance a des airs d'une certaine demoiselle de ma connaissance (et sa maman m'en rappelle une autre ! ;o)). La façon de raconter les rapports entre les uns et les autres est d'ailleurs très pertinente, on y découvre aussi qu'on ne cesse jamais d'apprendre d'autrui et qu'on n'est jamais à court de surprises !
Excellente lecture, dès 8 ans.

Nathan poche, coll. C'est la vie, 2009 - 102 pages - 4,80€

**********

Et si votre enfant aime les histoires policières, voici un petit conseil de lecture sympathique :

bonflairUne enquête de Mister Bonflair, L'étrange incendie
de Claire Clément
illustrations de Frédéric Benaglia

L'histoire est simple : Bertus le sanglier a invité ses amis à pique-niquer, mais la petite fête tourne au drame. Tout le monde part fâché. Et peu de temps après, on découvre la maison de Bertus en cendres. Tout a brûlé. Est-ce possible que parmi les suspects se trouve un de ses amis ? Bertus est soulagé de croiser Mister Bonflair sur sa 600 Taquavoir. Fin limier, celui qu'on ne doit surtout pas nommer Achille Duchoux, son vrai nom qu'il déteste, va flairer et chercher des indices.

Vraiment un livre idéal pour un lecteur débutant (dès 6 ans) qui aime mener sa petite enquête.
Cette lecture s'accompagne de précieuses illustrations qui permettent au lecteur de chercher par lui-même, de faire attention au moindre détail pour trouver des indices. L'auteur a aussi ponctué chaque double page d'une question - 1) pour tenir l'intérêt du lecteur en haleine - 2) pour l'amener à réfléchir par lui-même. Ainsi l'enfant aura la certitude d'avoir participé à l'enquête et (pourquoi pas ?) trouvé la solution tout seul !
Un roman qui requiert la participation du lecteur. C'est bien, non ?

Nathan poche, coll. Mystère, 2009 - 30 pages - 4,70€

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 200 > >>
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité