Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
31 octobre 2006

Mardi 31, appel aux sorcières !

Quelques livres pour fêter Halloween et s'offrir quelques petits frissons (mais sans la chair de poule !).

Camomille - C'est d'abord l'histoire d'une sorcière appelée Pissenlit qui se languissait d'avoir un enfaIMGP2507nt pour transmettre son savoir. Un jour, nichée sur la cime d'un arme, elle attend que minuit sonne pour mettre au monde un bébé, qu'elle prénommera Camomille. L'enfant est déjà une sorcière avec son chapeau pointu, qui suit sa maman partout en attendant d'exercer ses pouvoirs magiques. Pour son 1er anniversaire, Camomille reçoit un campagnon de jeux, un hibou nommé Gros Yeux. Jeune et jolie, Camomille décide de trouver un mari. Les prétendants ne manquent pas : squelette, monstre frankenstein, chauve-souris, fantôme, loup-garou sonnent à sa porte, mais ce n'est décemment pas sérieux. Jusqu'à l'arrivée magique de Pédrusque Pardusque... Célibataire, mariée, Camomille va devenir veuve en une seule journée.  Les Oeuvres Complètes de Camomille regroupent : La naissance - Le mariage - La Grande Fête - à Paris - Le voyage à Venise - Mona la guenon - Le château hanté - Au congrés de sorcellerie - Les vacances - Le Noël. Succès garanti. Camomille est une sorcière pas méchante, intelligente, perspicace, espiégle et très drôle. D'abord découvert à la télévision en dessin animé, Camomille se dévore en format papier grâce au duo Enric Larreula & Roser Capdevila.

IMGP2498Le congrés des sorcières - La sorcière des villes reçoit un carton d'invitation pour le congrès annuel des sorcières, avec concours d'élégance à la clé. Toute à sa préparation, la sorcière s'aperçoit trop tard que son invitation s'envole par la fenêtre et, à tenter de la rattraper, la sorcière s'écrase sur le sol et casse son balai. Dépitée, elle se rend chez la voyante pour trouver la solution et lui indiquer la route à prendre. Les ennuis se succèdent, la sorcière décide de prendre l'autobus puis de faire de l'auto-stop, mais personne ne s'arrête pour une sorcière... sauf une petite fille à vélo. Croyant ses problèmes résolus, la sorcière des villes va encore créer un scandale parmi ses consoeurs, sans mettre de côté le concours d'élégance, avec sa mise en lambeaux, la sorcière est fort mal servie. Mais la petite Zita n'est pas loin, malgré l'interdiction des enfants au congrés... Drôle, pétillant, prenant à rebrousse-poil tous les clichés des sorcières (vilaines, méchantes, vêtue de fripes), ce livre de Sylvie Auzary-Luton rencontre un bien joli succès à la maison. Illustrations soignées et colorées sont également un atout supplémentaire pour découvrir le secret derrière Le Congrès des Sorcières... Joli !

IMGP2501Pourquoi Violette est devenue une sorcière - Dans une forêt peuplée de lutins, vit une petite fille qui est tout le temps renfrognée. Elle s'appelle Violette. Un jour elle surprend deux lutins chuchoter de ne "surtout pas en parler à Violette". Piquée au vif, Violette va les suivre et découvrir que tous les petits lutins ont décidé de se baigner ensemble dans le lac mais qu'ils n'ont pas envie de jouer avec Violette car "elle fait toujours la tête". Du coup Violette décide de devenir sorcière...  En gros, cet album tente d'illustrer la tolérance entre les enfants, de ne pas rejeter un enfant tristounet, de l'inclure dans les jeux collectifs et d'accepter les différences. Cet album est plutôt difficile à évaluer car à l'âge de 4 ans ma fille n'aimait pas beaucoup ce livre, puis aujourd'hui à 6 ans, elle se régale à décortiquer les phrases pour deviner le tenant de l'histoire... Je suis étonnée. Alors, pourquoi un succès mitigé ? Car les illustrations de Nadja sont peu chaleureuses avec une accentuation sur le flou et les couleurs sombres et froides. Peu attrayant pour un jeune lectorat, mais l'histoire est sympa comme tout.

Reprenons les références des livres présentés par Miss C. aujourd'hui : Oeuvres complètes de La Sorcière Camomille (éditions du Sorbier) ; Le Congrès des Sorcières de Sylvie Auzary-Luton (L'école des Loisirs) ; Pourquoi Violette est devenue une sorcière de Grégoire Solotareff et Nadja (L'école des Loisirs).

Publicité
Publicité
30 octobre 2006

Prix Femina et Médicis 2006

Si j'évoque les Prix Femina & Prix Médicis 2006, c'est parce que les deux lauréats sont deux romans que j'ai lus et (plus ou moins) approuvés. En effet, j'avais un autre favori pour le Médicis : Vues sur la mer, de Hélène Gaudy qui aurait pu bénéficier d'un coup de phare bénéfique pour ce premier roman d'une jeune femme prometteuse. Cela n'empêche pas de la découvrir encore !

Donc, c'est Une promesse, de Sorj Chalandon qui a décroché la timbale. Joli roman, certes, avec une ambiance inquiétante et nébuleuse d'un culte de mémoire pour une maison... ce n'était pas un coup de coeur pour moi, mais ce n'est pas mauvais non plus. :-)

Bref, le  Prix Fémina a été attribué à Lignes de Faille, de Nancy Huston : le roman d'une famille américaine sur quatre générations, depuis l'Amérique en passant par Israël et l'Allemagne nazie... Une histoire de secrets et de non-dits étouffés depuis 1944 et qui entraîne la lignée à porter le sceau du silence maudit. Poignante histoire, à recommander fortement !

Psst, il y a du rififi chez ces dames du Femina avec l'exclusion de Madeleine Chapsal et la démission de Régine Deforges, par solidarité ! Voir l'article de l'AFP ici. 

30 octobre 2006

Voyageuses - Paul Bourget

voyageusesPaul Bourget était un grand voyageur et un écrivain touche-à-tout (romans, nouvelles, théâtre, poésie, essais, etc). En rééditant les "Voyageuses" (textes écrits en 1896)  dans la nouvelle collection de Buchet Chastel, "Domaine Public", il y a une volonté de remettre au goût du jour un auteur oublié et pourtant éternel contemporain ! .. La littérature de Paul Bourget, par le biais des souvenirs d'un globe-trotter, offre dans ce recueil une image de la femme dans la société bourgeoise de la Belle Epoque.. d'une manière pas toujours flatteuse, et aux prises d'intrigues soit religieuses ou politiques, ambitieuses et intéressées, voir mystiques et hallucinatoires.

Six histoires courtes où le narrateur met en scène des femmes croisées en chemin... De ces rencontres fugitives sont nés des récits poétiques, le détail des souvenirs rattachés à des séjours (en Italie, à Corfou, en Amérique ou en Irlande), où le temps passe (parfois dix années se sont écoulées !) et les réminiscences frappent l'auteur qui consignent ses petites histoires marquées très souvent par le sceau du drame, des accidents et des cas de conscience. Dans l'ensemble, je conseille "La Pia" (autour d'une chapelle choyée comme un joyau par l'homme d'église et une jeune fille dévote, révoltée qu'on puisse arracher une perle cachée en son sein...), "Odile" (suicide ou meurtre dans la bonne société bourgeoise.. un homme se remarie trop vite, la maîtresse se pavane mais peine à dissimuler sa haine pour la fille de la défunte, influence très Whartonienne, j'ai trouvé) & "Neptunevale" (une demeure en Irlande que les héritiers ont décidé de vendre à un homme très parvenu, l'ensemble des employés est indigné et a choisi d'émigrer en Amérique... mais des rêves étranges commencent à saisir les principaux intéressés).

C'est finalement un voyage bien étrange (mais agréable) ressenti à la lecture de ce livre. Jetez-moi des tomates, car je ne connaissais pas Paul Bourget. J'ai réparé cette aberrance et je suis séduite par cet explorateur qui visait plus loin que la transcription de ses escapades. C'est une littérature différente mais guère démodée, une littérature dépaysante, que votre bibliothèque peut s'enrichir d'accueillir !

... morceaux choisis :

  • Pourquoi ai-je cédé en commençant ce récit au vulgaire préjugé qui réduit toute la poésie de la vie aux choses de l'amour, et regretté de ne pouvoir associer aux radieux et intimes horizons de Corfou que ces images d'un admirable vieillard à la veille de mourir inconnu, d'une fille de trente-cinq ans, victime de la plus mensongère des idolâtries, et d'un forban qui se jouait de l'optimisme magnanime de l'un comme de la foi profonde de l'autre ? A mesure que les épisodes s'évoquent dans ma mémoire, je comprends que la secrète antithèse entre ces pacifiques paysages levantins et la tragédie psychologique jouée devant moi aura donné à mes impressions de nature une acuité et comme un pittoresque de plus...

  • La paire de chevaux, le demi-rang de perles, - c'était leur vie à tous deux, leur gaie et frivole vie d'heureux ménage parisien qui revenait les hanter, les attirer, les reprendre; et, en les écoutant l'un après l'autre, je les avais distinctement aperçus là-bas, bien loin de ce mélancolique et solitaire Neptunevale : Maxime, remontant du Bois vers le Cercle de la rue Royale, par une jolie fin d'après-midi du mois de mai, assis sur son haut phaéton, menant deux superbes bêtes, et j'avais vu la jeune femme, par un soir du même mois, s'asseoir à la table fleurie d'un dîner élégant, ses fines épaules nues et autour de son cou délicat l'orient de ses perles brillant d'un si tendre éclat ! Oui c'était leur vie, cela : pour elle, se parer davantage et davantage, comme un oiseau de paradis qui lisse ses plumes au gai soleil; pour lui, conduire des chevaux et tailler des banques, au club, ainsi qu'il convient à un jeune homme d'une grande fortune et d'un grand nom, dans le triste monde contemporain ! Qu'ils eussent l'un et l'autre senti, même légèrement, la poésie et le romanesque de ce coin d'Irlande, c'était déjà un tel prodige, -le miracle, chez elle, de l'amour, qui donne aux femmes les plus insignifiantes un rien de génie, - et le miracle, chez lui, de la race, qui fait qu'avec une certaine qualité de sang on n'est jamais entièrement vulgaire d'âme...

Buchet Chastel

29 octobre 2006

Le cercle parfait - Pascale Quiviger

cercle_parfaitVous avez entre les mains un roman d'amour. Une histoire de rencontre entre une femme qui est en voyage en Europe et qui croise cet homme pour qui elle décide de tout quitter, tout vendre au Quebec pour retrouver celui pour qui son coeur bat à cadences folles. Cette femme s'appelle Marianne, l'objet de son amour est Marco, italien, célibataire, éleveur de chiens, chasseur de canards. Marianne vient vivre dans ce petit village perdu de l'Italie, elle ne travaille plus, elle vit dans cette attente de lui. Au temps qui passe, s'installe l'ennui, puis la haine et la destruction. Marianne plonge dans une mélancolie dépressive (ou inversement), elle n'a plus qu'une idée en tête : partir.

Celles qui ont aimé un caractère latin comprendront... le charme ténébreux, silencieux et distant, indépendant mais lié à la mama (surtout par la table)... "Marco patrouille son village depuis des années. Dans son lit passent des voyageuses, mais aucune d'entre elles n'acceptera d'épouser son village, sa mère, ses dizaines d'oncles et de cousines, précisément parce que ce sont des voyageuses. Marco est entier, il les laisse partir, il en garde le souvenir comme d'une brûlure bénigne, sachant d'avance que son étrange façon d'être à la fois une racine et une feuille l'empêchera toujours de partir avec elles."

Voilà d'où s'explique le titre du roman : "Le cercle parfait. La vie ronde de Marco. Etanche comme un oeuf. L'univers à l'échelle d'un village dont on ne sort jamais." Et Pascale Quiviger raconte cette magnifique histoire d'amour, même si elle est diantrement ordinaire et de celles qu'on vit tous les jours, pourtant c'est aussi ces histoires-là qui nous nourrissent et nous poussent. Il y a dans ce livre des passages sublimes sur les sentiments amoureux, sur l'acte de tomber en amour, sur l'espoir et l'attente, puis le vide qui gratte à la porte pour creuser son nid dans le coeur de l'amante... C'est stupéfiant ! Si je décidais de reproduire quelques-uns de ces extraits, il me faudrait des pages pour tous les consigner ! ... Lisez ce livre, vous comprendrez !..

Il y a de la poésie, de l'instinct et paradoxalement il y a de l'acuité dans le regard de la narratrice, celle qu'on ne trompe pas et qui pressent l'échec de sa belle histoire d'amour. Et l'humour, aussi, ne l'oublions pas, quand Marianne affronte sa belle-mère autour de repas gargantuesques... Ah, j'allais omettre de citer le 3ème personnage du roman : l'Italie, belle, somptueuse, implacable et fascinante, celle aux "voix secrètes de vêpres", celle au dimanche rose et pâle sur une place baignée de soleil, celle de Giotto, des câpres sauvages poussant sur les murs, etc. "L'Italie est parsemée de lieux de prière et de vengeance, d'art et de pouvoir".

En voilà un roman qui se découvre à chaque effeuillage !.. Note de conclusion : "Le bonheur exige la rupture des cercles parfaits." Point.

Les 400 Coups

  • Pascale Quiviger vit en Italie, où elle enseigne la peinture tout en poursuivant son oeuvre littéraire et picturale. Un premier recueil de nouvelles, intitulé Ni sols ni ciels (2001), s'est hissé au rang des finalistes 2002 des prix Anne-Hébert et Odyssée.
  • Le Cercle Parfait, couronné en 2004 par le Prix du Gouverneur général au Québec, confirme l'opinion élogieuse de la critique.
29 octobre 2006

La petite musique du Dimanche

... Tous les avions sont passés sans me voir
A l’horizon le ciel est noir
Quand les histoires se terminent mal et qu’on les ramasse
Y a des silences et des souvenirs qui laissent des traces.
Lentement je refais surface
Fin de l’hiver une histoire qui s’efface,
Doucement je remplis l’espace
Quand je vois la mer je ne bois plus la tasse,
C’est comme ça que j’oublie
Qu’c’est toi qui m’a volé ma vie
Quelquefois je m’ennuie
Alors j’vais danser sous la pluie
Du lundi au dimanche mise à nu
Mes jours sont des nuits blanches.

Publicité
Publicité
28 octobre 2006

La Femme en vert - Arnaldur Indridason

femme_en_vert.. Mais quoi ? Je croyais la suprématie anglosaxone indétrônable dans le registre polar et policier, mais non ! La bibliothèque nordique est capable de sérieusement remettre en question les plus plates données, essayez donc avec l'islandais Arnaldur Indridason. Quelques clés pour réussir : des personnages au look ordinaire, aux tourments universels, des hommes et des femmes accablés par la vicissitude quotidienne... Le commissaire Erlendur et son équipe, les inspecteurs Elinborg et Sigurdur Oli, sont appelés sur une enquête d'ossements retrouvés sur un terrain vague. Le squelette doit bien être enterré là depuis soixante ans, les policiers doivent remonter les pistes, fouiller le passé et retrouver les locataires d'une maison d'été. L'équipe va travailler en terrain boueux, car va s'ajouter une histoire spectrale d'un drame conjugal : une femme battue par son mari, sous les regards effarés de leurs enfants. De l'autre côté, Erlendur est également confronté à sa propre défaite quand il reçoit le coup de fil de sa fille, qui appelle au secours.

On secoue le shaker et on obtient un cocktail subtil, qui dépasse la simple qualification de "roman policier", avec une intrigue en béton, qui joue avec nos nerfs, et cette bouleversante confession d'une famille qui vit le drame de la violence conjugale n'est pas en reste pour nous tordre le coeur. Là j'avoue être complètement conquise (hmm, touchée...) par ce livre, les personnages, et l'ambiance islandaise, très âpre. Les voyages dans le temps épicent le récit, lui donnent un regain d'intérêt et l'ensemble est prodigieux. Honnêtement, un très bon moment de lecture !

Métailé

26 octobre 2006

Autoportrait en vert - Marie NDiaye

autoportrait_en_vertDécembre 2003. La Garonne menace de déborder de son nid, les habitants sont dans l'attente. Il faut attendre et surveiller. Alors, la narratrice se penche sur ses souvenirs de "femmes en vert" : une jeune femme en short, une femme nichée sous un bananier dans la cour de sa ferme, une ancienne meilleure amie désormais mariée à son père, sa propre mère et une petite fille prénommée Bella, une pendue qui hante la mémoire de son mari et sa nouvelle épouse... Pourquoi sont-elles toutes à la croisée de son chemin ? Pourquoi tout ce vert ?.. Et quelle est cette chose noire et rapide que son entourage aperçoit, mais qu'elle ne voit pas, si ce n'est qu'elle ressent les frissons l'envahir ?

"Autoportrait en vert" de Marie NDiaye n'est pas un devoir d'introspection, ce n'est pas une sincère autobiographie. La narratrice exerce plutôt un travail de conscience entre elle et la couleur verte qu'elle trouve chez les femmes. Elles sont là, quelque part, la preuve de sa propre originalité, elles ornent ses pensées, sa vie souterraine, la boostant pour traverser calmement ces moments d'hébétude, d'ennui profond, de langueur désemparante. Elles sont là, "à la fois êtres réels et figures littéraires sans lesquelles l'âpreté de l'existence me semble racler peau et chair jusqu'à l'os". Mais c'est une histoire complexe et paradoxale, avec des ombres fantomatiques qui traînent leurs chaines dans son récit. Cela n'empêche de se sentir désemparé et perplexe, mais Marie NDiaye est capable d'écrire la plus inepte histoire avec une grâce incomparable (attention, "autoportrait en vert" n'est pas inepte!) - c'est tout bonnement impossible de s'en passer !

Folio

26 octobre 2006

L'été - René Frégni

l__t_Tous les matins, Paul prépare sa terrasse pour son restaurant "Le Petit Farci" qu'il gère avec son ami Tony. C'est bientôt l'été dans ce pays du sud de la France, baignée par le soleil, le calme et l'arrivée imminente des touristes. Un jour sur la plage, Paul croise une jeune femme brune très belle et mystérieuse qui écrit sur un cahier. Il l'aborde, est séduit par son charme et l'invite à lui rendre visite dans son restaurant. Elle viendra, une semaine après. Paul n'espérait plus cette vision idyllique, contient ses émois et commence avec cette beauté fatale une amitié pudique, en attendant de passer à l'acte, sous la demande subite de cette femme.

Sylvia est troublante, étonnante et tourne la tête de Paul. Elle lui apprend qu'elle partage sa vie avec un artiste fou qui menace de tuer son amant (Paul) et de mettre fin aux jours de Sylvia. Elle est attachée à "ce loup", ne veut pas le quitter et confie ses angoisses à Paul. L'homme devient jaloux, ne dort plus de ses nuits, abandonne son boulot, surveille Sylvia pour la protéger et la débarraser de son compagnon... Et puis, les choses se passent tout autrement.

"L'été" de René Frégni est une histoire d'amour tragique, une passion dévorante d'un homme pour une femme à la séduction destructice. L'été de Paul va être celui des nuits sans sommeil, des délires les plus insensés, d'une plongée sans fin dans l'alcool, les souffrances et le machiavélisme. Sylvia est une femme superbe, avec ses blessures secrètes. Elle recherche chez les hommes bien plus qu'un regard concupiscent. Dans "L'été", on assiste donc à un théâtre de drames intimes dont les cartes s'abattent en coulisses, c'est un cruel et sombre duel entre une femme fatale et un homme désespéré par son amour. Ce roman, très bien écrit, est poignant. Surtout dans son dénouement.

Folio

26 octobre 2006

Les Guerres du Miroir, Alice en exil (T.1) - Frank Beddor

 

alyssAu cours du 7ème anniversaire de la princesse Alyss, un soulèvement conduit par Redd, la soeur de la reine Geneviève, amène au massacre du couple royal et force la fillette à fuir en traversant le miroir. Elle débarque dans l'Angleterre du 19ème siècle dans un orphelinat misérable où la famille Liddell vient l'adopter et l'emmener à Oxford. Là l'enfant grandira en se détachant de son passé, persuadée d'avoir été abandonnée, trahie et incomprise, surtout depuis la récente parution d'un livre sordide inspiré de ses confidences au Révérend Dodgson.

A près de vingt ans, Alyss a décidé de se marier avec le Prince Leopold d'Angleterre... mais c'est sans savoir le profond gouffre dans lequel est plongé son royaume, où un groupe de résistants, les Alyssiens, tentent de combattre l'Imagination Noire de la reine Redd, espérant le retour de leur princesse, un jour prochain. C'est le Chapelier Madigan qui est chargé de retrouver Alyss pour la ramener chez elle et sauver le Pays des Merveilles.

Ce 1er tome de la trilogie des Guerres du Miroir est une brillante idée et une aventure passionnante, qui s'inspire de la fameuse Alice du livre de Carrol, mais qui l'exploite de manière plus sombre. C'est effectivement une histoire de guerre dans cette saga de Frank Beddor avec soif de vengeance, réglements de compte et armée de résistance. On est honnêtement très, très loin de Lewis Carrol, et ce n'est pas un manque de respect pour l'oeuvre originale.

A chacun d'ouvrir son esprit, de rencontrer cette autre Alyss, princesse perdue de son Pays des Merveilles, en compagnie de personnages récurrents, comme le Chapelier Madigan, le précepteur Bibwit Harte, le général Doppelgänger, la Tour Blanche et le farouche Dodge Anders. En décor, on croise la Chenille Bleue, les Figures, un Gouinouk, des Jabberwocky, le Chat assassin à la botte de Redd et des soldats-cartes. "Coupez-leur la tête" ! est le cri démoniaque de la redoutable Redd. C'est par ces détails qu'on croise le "spectre" de l'original, mais sans quoi, on oublie très vite et on est complètement captivé par cet épisode, "Alice en exil".

Destiné à un public adolescent, ce livre peut ravir un public plus large, sachant qu'il prendra entre les mains un récit plus obscur, plus sanguinolent, plus romanesque aussi. L'histoire entre Alyss et Dodge Anders ne manque pas d'étincelles... Ne vous fiez pas à l'illusion guerrière, cette trilogie est également une reconstruction de soi et un hymne à l'imagination, le personnage d'Alyss est fin, délicat, très sensible. Son aventure promet monts et merveilles ! 

Bayard Jeunesse - 352 pages - Traduit par Sidonie van den Dries * 15,90 €

25 octobre 2006

Nip / Tuk Saison 2

Le début de cette saison 2 frise la catastrophe, honnêtement j'ai trouvé les trois premiers épisodes complètement nuls, à plonger encore une fois et trop facilement dans des scènes gratuites de sexe et de névrose. Bof ! J'attends mieux des Drs McNamara et Troy qui ont enfin fêté leurs 40 ans. Pour cela, grosse remise en question pour ces messieurs, à propos du temps qui passe et de leur pouvoir de séduction qui se fane lentement...

Sean et Julia avaient réussi à raccorder leur couple, pourtant en rencontrant la coach de vie Ava Moore la vie des McNamara va s'effondrer et plonger toute la famille dans la panique. Un drame est à l'horizon. De son côté, Christian veut absolument être le père du petit Wilbur, le fils de Gina. Mais la jeune femme est déséquilibrée et ruine toutes les chances du chirurgien. Christian va progressivement se racheter une conduite, devenir un homme plus raisonnable et à l'écoute de ses émotions. Avec Sean, il va être confontré aux victimes d'un violeur en série, surnommé le Découpeur.

La saison 2 se termine d'ailleurs sur l'angoisse, les larmes et l'horreur ! Ouf, la suite des épisodes a relevé le piètre niveau du début. Les scénaristes n'ont pas chômé et ont décidé de rendre à Julia McNamara la vie de plus en plus compliquée, de libérer la frustration de Sean et de sensibiliser le séducteur impénitent qu'est Christian. La saison gagne honnêtement en séquences dramatiques, plus les incontournables scènes "choc" des opérations de chirurgie esthétique (pas évidents à encaisser, mais soulagées par une bande musicale toujours impeccable).

Nip / Tuck est une série étonnante, plus riche qu'on ne le pense, bien au-delà de ses clichés érotiques et glamour. D'ailleurs, cette saison a accueilli quelques "special guest stars", comme Vanessa Redgrave (qui interprète la mère de Julia), Famke Janssen, Alec Baldwin et Rebecca Gayheart... A suivre avec attention !

vu en octobre 2006

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 > >>
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité