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Chez Clarabel

23 mai 2007

Ces livres qui nous déconcertent ...

... mais qui gagnent à être connus !

Ce sont deux albums fort originaux qui, de prime abord, peuvent dérouter et rendre perplexe. Ce sont deux livres que j'ai appris à apprécier, lentement ... mais que je n'ai pas donné à ma fille. Je ne pense pas qu'à 7 ans elle soit apte à saisir la sensibilité de ces deux histoires. Pas encore, dirons-nous.

frisson_de_filleFrisson de fille

Louise s'ennuie. Tout lui semble rasoir. Où sont ses copines ? Elle aimerait encore jouer à se faire peur, à aimer Badblueboy en cachette, à être un frisson de fille. Et si l'aventure était encore possible ? Les forêts sont pleines de légendes et d'aventures, c'est connu. Louise y fait un tour, en quête de frisson. Et qui rencontre-t-elle ? Le grand méchant loup. Et qui vient à sa rescousse ? Badblueboy !

Il est encore séduisant, même avec cette barbe bleue. Mais que cache-t-il dans son manoir ? Avant, Badblueboy collectionnait les mouchoirs des filles... Maintenant, il fiche la trouille !

Oui, c'est une adaptation très moderne du conte Barbe Bleue de Charles Perrault. J'ai beaucoup apprécié le texte, avec un style d'aujourd'hui, pertinent et frais, tout en demeurant poétique. L'héroïne est fort sympathique, humaine, positive et développe des sentiments nouveaux (le désir, l'envie de plaire, la soif d'aventure).

Cependant, j'ai été plus dubitative sur les illustrations et l'impression qu'elles donnent. Ce sont des gravures sur bois réalisées par Isabelle Vandenabeele, je ne renie pas le talent, mais la forte prononciation du bleu-rouge-noir a bien du mal à emballer. Mais l'ensemble est cohérent et accentue l'ambiance inquiétante, entre la cruauté et l'effroi qu'un personnage provoque sur l'autre.

Autre précision : la morale est différente. La jeune fille trouve en elle la force de dépasser ses craintes et de prendre sa vie en main. De quoi insuffler au lecteur un vent de courage et d'assurance.

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Edward van de Vendel / Isabelle Vandenabeele * traduit du néerlandais par Daniel Cunin * (Le Rouergue)

Passons de suite aux Petits meurtres et autres tendresses :

petits_meurtresJ'avais très envie de découvrir l'auteur Kitty Crowther, ses illustrations ne manquent pas d'audace. Elles possèdent un singulier aspect désuet qui n'est pas pour me déplaire ... Mais l'univers de Kitty Crowther est totalement insolite ! Habituée aux ouvrages pour la jeunesse, elle s'est lancée dans un exercice nouveau : proposer un album pour adultes !

Ses Petits Meurtres et autres tendresses sont des histoires de couples sanguinolantes et acides, en 60 pages. Attention, ça peut faire mal ! Moi j'avoue avoir pensé à mon Maître (et mentor) Sir Alfred Hitchcock. Je suis sûre qu'il aurait raffolé de cet humour ... noir !

Car c'est dans cette ambiguité du "je t'aime - je te tue" que règne l'ambiance de ce livre. Les petits crimes du foyer, les déclarations à l'arsenic, les odeurs de soufre, le poignard affûté et toujours un cadavre pas très loin ! ... Je sais, ça désarçonne. On aime, ou on déteste. Chaque page se compose d'un dessin et d'une citation (cf ci-dessous).

Parce que j'ai trouvé ça abominable et démoniaque, moi j'avoue avoir aimé ! ...

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Depuis le temps que je lui disais d'acheter un téléphone portatif !

Kitty Crowther (Seuil)

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23 mai 2007

On ne parle jamais de dieu à la maison ~ Ariane Gardel

Ce premier livre écrit par Ariane Gardel ne ressemble en rien à un roman, c'est juste un album de souvenirs, un album d'images et des instantanés pris sur le vif pour conter l'enfance et l'adolescence de la narratrice. Des jolis moments de vacances et de périodes scolaires, des bouts de phrases les unes après les autres comme pour vider son sac. Entre les lignes, le douloureux souvenir de la maladie de sa mère et de sa mort. Bref, on retrouve dans ce patchwork quelques instants volés qui seront retraités dans les très beaux romans comme "Je préfère la comédie". Ariane Gardel s'offre un livre en guise de thérapie, elle écrit très bien. Ces petits bouts de rien se lisent comme un catalogue, c'est surtout plaisant pour avoir lu les deux derniers romans de l'auteur. Ce premier livre annonçait juste la naissance d'un auteur au talent prometteur.

mai 2004

23 mai 2007

Pour les lecteurs de 7-11 ans

Voici 3 petits livres délicieux, parus chez Le Rouergue, dans la collection zigZag :

sidonie_quenouilleSidonie Quenouille est la nouvelle maîtresse de CM1 où est élève Adrien. D'ordinaire, c'est un garçon qui n'aime pas l'école et qui soupire dès janvier après les grandes vacances. Or, cette année, tout a changé : il est le premier levé, il court pour aller en classe ... bref il adore l'école ! C'est grâce à sa nouvelle institutrice, une Sidonie Quenouille fort originale, affublée de vêtements extravagants (des collants verts, un short rouge et un tshirt bleu "j'aime les baleines" le jour de la rentrée) et aux techniques d'apprentissage qui bousculent les idées établies. Les enfants en redemandent, par contre certains parents ripostent, l'inspecteur grogne...

Vraiment un texte attachant et drôle, où le personnage de la maîtresse loufoque est accompagné d'illustrations aussi cocasses ... un bel ensemble, une lecture revigorante et qui donne une vision tout à fait sympathique de l'école pour les enfants qui rechignent !

Annelise Heurtier / Aurore Petit.

vive_la_marieeA l'approche de la saison des mariages, vous pouvez offrir ce livre à vos enfants ! Vive la mariée est une histoire pour se détendre, pour rire, pour s'amuser. Les parents de Benjamin ont décidé de se marier ... après tout ce temps, avec un garçon aussi grand ! Qu'importe. La maman de Benjamin a toujours rêvé d'une robe blanche, d'une fête et souhaite qu'on ne la juge pas. La journée s'annonce donc extraordinaire, et même si la mamie fait un peu la tête, l'ambiance respire la bonne humeur. Depuis l'église, en passant par la mairie, pour arriver à la salle des fêtes ... tout le rituel est respecté. Même la panoplie des personnages (ronchons, enquiquineurs, pathétiques ou rigolos) est mise en avant. Attention, rien n'est caricatural ! Loin de là.

La lecture est drôle, pétillante et joyeuse. Vraiment une belle surprise, un bel instant pour se plonger dans la journée mémorable du mariage !

Vincent Cuvellier / Catherine Chardonnay.

A_mes_amouresEt je finis sur une note de lecture plus nuancée. Ce n'est pas que je n'ai pas aimé, c'est juste que je trouve cette lecture plus délicate et à proposer aux plus grands lecteurs, plus avisés.

La petite Rosalie vit avec ses deux mères, Natacha et Mélanie. Sa meilleure amie Lucie vit avec sa mère, elle est séparée du papa et a un nouveau copain... Ce livre propose donc une jolie variante de l'amour - que ce soit au féminin, au pluriel, cassé, réparé, éludé. C'est une interrogation sur les amours homosexuelles, hétérosexuelles, sur les familles recomposées. Honnêtement, c'est très bien fait.

Par contre, j'hésite à le proposer à un jeune lecteur. Les paraboles sont parfois subtiles, et même si les illustrations sont riches et démonstratives, j'ai toujours un doute. J'ai personnellement apprécié ces nuances et les finesses du texte de Claudine Galea. Elle écrit avec beaucoup de poésie, en jouant sur les mots. Si ce livre est "gay" et militant, il l'est surtout par son message joyeux en faveur de l'amour, universel par essence. A découvrir, chers parents !

Claudine Galea / Thisou.

A noter : Dans la collection zigZag, les livres sont tous joliment illustrés et se finissent sur une présentation facétieuse de leurs auteurs et qu'il est toujours intriguant de découvrir !

23 mai 2007

Mercredi, jour des enfants

Faites-vous partie de ces parents qui lisent une histoire à leur(s) enfant(s) le soir avant de dormir ? Cela commence par un livre, un petit deuxième ... et puis tiens, une histoire de la bouche (comme dit Miss C.), c'est-à-dire une histoire racontée par maman ou papa. Une histoire rien que pour elle !

salome_veut_une_histoireAvec ce livre, j'ai désormais trouvé de quoi mettre ma fille devant une vérité (SA vérité) :

Les histoires qui n'en finissent pas, ça va bien un moment ... mais au bout du compte, ça frise la mutinerie quand on ne veut pas dire FIN !

Salomé est une petite fille adorable et qui  voudrait que sa maman lui raconte une histoire rien que pour elle, une histoire inventée par sa maman, là, maintenant, tout de suite ...

La maman rechigne un peu, puis s'y colle. Et on s'embarque dans un délire de la maîtresse Isabel avec un ours brun ... et un mariage, des voyages, de l'amour etc. !

Salomé est bien contente, mais finalement elle préfère revenir aux bonnes vieilles habitudes. Un livre, pour changer ! suggère-t-elle doucereusement.

Un livre fort sympathique, sur le pouvoir de l'imagination, la magie des livres et les belles histoires qu'on construit avec un peu de tout et beaucoup de rien ! ... De quoi méditer et offrir à votre enfant une longue nuit de sommeil.

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Christine Naumann-Villemin / Marianne Barcillon (L'école des Loisirs)

petit_roi_de_revolieLà dessus, rebondissons avec :

Le Petit Roi de Rêvolie .

Place ! Place ! Petite ôde à la poésie à l'horizon ! Belles images, en illustrations et en texte ... car croyez-moi que cette histoire-là va vous être demandée chaque soir !

Le petit roi de Rêvolie règne sur un pays étrange. Un royaumini minuscule. Ce pays est peuplé par les Dredons de Kanaraplume. Ils sont énormes, blancs et moelleux. Toujours un peu endormis, paresseux et mitoufleux.

Il y a aussi une rivière où nagent des poissonges argentés. Les longs Travercoussins d'eau douce glissent majestueusement, en descendant le courant. Et des nuées de Bouloches volètent dans les airs, au-dessus des tourbillons. Quand elles se posent à la surface, bllob ! elles se font gober par un Draousse bien planqué, ou par une Taie d'eau rayée...

Et ça continue ! Je pourrais vous en raconter des lignes entières. Tout simplement ce texte est miraculeux ! Il décline avec jeux de mots et poésie le doux monde du Lit, de la Chambre, du Sommeil et des Rêves ... bien sûr !

Votre enfant sera attentif du début à la fin. Les illustrations sont chaleureuses et ne sont pas pour déplaire les petits lecteurs !

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Marie Sabine Roger / Aline Bureau (Girafon poche, Ed. Sarbacane)

pomeloBon allez, un Classique :

Les enfants aussi ont leurs incontournables. Et je crois que Pomelo va désormais figurer parmi nos "must-have" sur les tablettes de nos bibliothèques.

Qui ne connaît pas ce petit machin tout rose et qui a une trompe très, très longue ? ! Cela lui pose un problème, il voudrait bien trouver une solution ... mais les situations ne sont guère concluantes. (Par contre, on rigole bien !)

La deuxième histoire est celle où Pomelo a peur. On pourrait s'attendre à des terribles drames, comme nous servent chaque jour les journaux. Pomelo lui a peur des poireaux, des papillons, de perdre sa trompe ou son pissenlit. Normal, après tout, c'est son environnement. Sa maison.

Mais au lieu de distiller la paranoia et la crainte du Tout, Pomelo suggère des positions désopilantes !

C'est dit, c'est fait : Pomelo est notre nouvel ami ! D'ailleurs, c'est bien normal car ce livre est dédié à ma fille. Oui, en lettres noires imprimées ... pour elle, rien que pour elle ! .. Chut !

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Ramona Bàdescu / Benjamin Chaud  (Magnard)

22 mai 2007

L'étalon - D.H. Lawrence

EtalonC'est le premier livre que je lis de D.H. Lawrence et ce fut pour moi UNE REVELATION ! Quel esprit ! Quel style ! Quelle audace ! Et quelle absence de bienséance dans le fond de son discours ! C'est donc dans cette disposition bien établie que j'aborde la lecture de "L'étalon". On y croise un jeune couple marié, Lou et Rico Carrington, et la mère de cette Lady, Mrs Witt, Américaine pure souche, pleine de sarcasme pour l'Angleterre pudibonde et guindée.
Un jour, Lou croise un superbe étalon qu'elle désire acheter pour son mari. St Mawr a un caractère obtus, réputé dangereux, qui n'obéit qu'à son palefrenier, Lewis. Il rejoint l'écurie des Carrington, force l'admiration de la cour de leurs amis, avant que n'arrive l'accident.
Depuis qu'elle connaît cet étalon, Lou se sent complètement différente et porte un autre regard sur les hommes en général. St Mawr lui offre une émancipation, le mariage lui apparaît comme une forme de prostitution. Sa mère et elle décident alors de quitter le pays pour une contrée plus reculée et sauvage, deux hommes les accompagnent. Ces derniers  brouillent les pistes des rapports  entre les deux sexes, car leur vision non plus n'est pas guère glorieuse. Employés par des dames, ils se sentent dépréciés et développent un sentiment de "castration" de plus en plus ambivalent.

Ainsi se pose la dualité de ce roman court de D.H. Lawrence, publié en 1925 avant "L'amant de Lady Chatterley". "L'étalon" est classé parmi les chefs d'oeuvre de son auteur, outre son histoire ambigüe, le roman suggère une étude très inquiétante et nerveuse sur le déséquilibre entre les deux sexes, n'hésitant pas à piquer l'hypocrisie anglaise. Sur ce point, le personnage de Rachel Witt est brillant et exulte en "un étrange regard de triomphe dans ses yeux gris et de singulières rides démoniaques sur son visage", l'insatiable curiosité de cette mère qui cherche toujours "le serpent caché sous les fleurs"... "Encore et toujours cet intérêt morbide pour les autres et leurs actions, leur vie privée, leur linge sale. Et toujours cette soif secrète d'histoires personnelles et intimes. Et toujours cette critique subtile, et cette appréciation des autres, de leurs mobiles. Si l'anatomie nécessite un cadavre, la psychologie a besoin d'un monde de cadavres. L'étude du caractère, c'est-à-dire la critique et l'analyse personnelles, exige tout un vivier de psychés humaines attendant la vivisection. Un corps ouvert, bien sûr, cela sent. Mais rien ne sent davantage, au bout du compte, que l'âme humaine."
D.H. Lawrence avait le don de la formule qui marque, et son roman en offre des tas d'extraits. Faussement prude, ou s'amusant à ébranler cette certitude, truffé de sensualité décadente, jamais nommée, et plutôt habile, "L'étalon" appâte, renverse et donne quelques coups de sabot. Gare aux imprudents !

Phebus Libretto, 195 pages

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21 mai 2007

Qui fait peur à Virginia Woolf ? - Gabriel Thoveron

qui_fait_peurL'histoire commence dans le smog londonien ; deux femmes sont aggressées par des individus suspects, et échappent de peu à leur tentative de kidnapping. Il s'agit de Vita Sackville-West et son amie Virginia Woolf. On découvrira bien vite que cet incident n'était pas fortuite, elles sont bien toutes deux les cibles de lettres de menaces et doivent trouver refuge dans la campagne anglaise, avant de gagner un château normand. Pour escorte, les deux dames bénéficient de l'aide précieuse de deux fins limiers, Sherlock Holmes et Arsène Lupin !
Le temps a passé pour nos deux héros, et pourtant leurs sens et leur intelligence sont toujours en éveil. Il leur faut déjouer les plans qui pèsent contre les deux dames, puis mettre la main sur un trésor anglais caché en France ! Voilà bien matière à une intrigue riche en rebondissements, et particulièrement truculente.
Les références aux êtres fictifs et réels s'enchevêtrent, fort enrichies de notes pertinentes pour appuyer toutes les théories proposées dans cette histoire. Vendu tel un "divertissement littéraire", ce "Qui fait peur à Virginia Woolf" est effectivement un exercice fort réjouissant, où deux rôles légendaires se prêtent main forte pour cette dernière enquête, le temps de raviver les bons souvenirs. "Nous appartenons à une race de dinosaures qui va bientôt s'éteindre, sans même peut-être laisser de traces... Un temps vient où être grand devient un handicap, où il faut laisser la place à la petitesse."
Les figures féminines ne sont pas en reste, leurs personnages sont brossés avec saveur. L'histoire fait plus la part belle à Vita Sackville-West, moins à Virgina Woolf, contrairement à ce qu'implique le titre (également un clin d'oeil à la pièce d'Edward Albee : "Qui a peur de Virginia Woolf").
Très enrichissante lecture, assez distrayante, mais l'intérêt se place un tantinet ailleurs ! ...

Le Grand Miroir, 170 pages. Janvier 2006.

20 mai 2007

Petit déjeuner chez Tiffany - Truman Capote

petit_dejeunerBien entendu, j'ai vu et revu des dizaines de fois le film de Blake EdwardsAudrey Hepburn illumine de grâce et d'ingéniosité le personnage de Holly Golightly. En lisant la longue nouvelle de Truman Capote, j'ai mieux compris pourquoi il avait d'abord pensé à son amie Marilyn Monroe pour incarner son héroïne. Car Holly est définitivement une créature bouleversante, un être désemparé et désespéré, qui se décrit comme une petite bête sauvage, impossible à apprivoiser, et qui vole et virevolte ici et là, d'un pays à l'autre, à la recherche de sa propre maison.
Oui, comme le chat sans nom, trouvé un jour près d'une rivière, qui n'a toujours pas de nom car elle estime qu'il ne lui appartient pas et qu'un jour il trouvera aussi sa destination...

L'histoire commence donc par le retour du narrateur dans la rue de la vieille maison brune où il fut locataire, à la même adresse que cette “voyageuse de commerce”, qui sonnait chez l'un ou l'autre pour rentrer chez elle à des heures indues. « Elle portait une mince et fraîche robe noire, des sandales noires, un collier de chien en perles. En dépit de son élégante minceur, elle gardait l'air de santé des petits déjeuners aux flocons d'avoine, l'air de propreté des savons au citron et des joues assombries d'un rouge sommaire. La bouche était grande, le nez retroussé. Une paire de lunettes noires obturait ses yeux. C'était un visage ayant passé l'enfance mais tout près d'appartenir à la femme. »
Holly Golightly, ou l'apparition céleste.
Elle deviendra une très grande amie du narrateur, écrivain débutant, mélancolique dans l'âme, qui s'attache sans reconnaître la profondeur de ses sentiments pour sa voisine. Holly fréquente des hommes, beaucoup d'hommes. Tous de Bon Samaritain, qui l'entretiennent financièrement et lui promettent monts et merveilles, avant de s'échapper sur des petits billets embourbés de fausse galanterie.

Pour Holly, le narrateur a tout d'un Fred, qui est en fait son petit frère engagé dans l'Armée et qu'elle n'a pas revu depuis des années. De sa vie, Holly n'est guère prolixe. Elle cache sa propre misère, laisse parfois entrevoir “son cirage” que seule une virée chez Tiffany permet de calmer. « La sérénité, l'air de supériorité. On a le sentiment que rien de très mauvais ne pourrait vous atteindre là, avec tous ces vendeurs aimables et si bien habillés. Et cette merveilleuse odeur d'argenterie et de sacs en crocodile. Si je pouvais trouver dans la vie un endroit qui me procure la même impression que Tiffany, alors j'achèterais quelques meubles et je baptiserais le chat. »
Ce ne sont pas les diamants qui fascinent Holly, mais une quête impossible - inaccessible ?

Plus triste et attendrissante, l'héroïne de Truman Capote est attachante, même si elle refuse qu'on s'accroche à elle. Résignée sur son sort, sur la vie et son amertume, Holly Golightly m'apparaîtra désormais bien différemment sur les écrans, quand Audrey Hepburn glissera ses escarpins sur le bitume, tout en sirotant son café devant les vitrines du Tiffany...

[L'édition s'accompagne de 3 autres textes : La maison de fleurs / La guitare de diamants / Un souvenir de Noël. ]

Gallimard, folio. 188 pages.

Instant de grâce, ici !

19 mai 2007

Quelques dernières séances ...

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laura_cover_2separate

Rendez-vous dans les Salles Obscures ...

19 mai 2007

Sex and the City - Candace Bushnell

sex_and_the_city_3Les choses sont claires : Sex and the City par Candace Bushnell n'a rien à voir avec la célébrissime série tv, qui s'est plutôt adaptée à deux, trois anecdotes et à l'esprit en général de cette chroniqueuse new-yorkaise, rapportant avec esprit et légèreté la quête impossible du grand amour dans la ville de New York.

A Manhattan, les célibataires sont nombreux, ils sont passablement beaux, riches, ont des métiers palpitants, ils fréquentent les lieux branchés (clubs, restaurants, bars) et pourtant ils sont seuls, fichtrement seuls ! Impossible de trouver l'âme soeur à Manhattan !

En croquant les aventures de ses camarades et rencontres de passage, la narratrice de Sex and the City (qui n'est pas Carrie) n'y va pas par quatre chemins et démontre combien les sentiers new-yorkais sont sans pitié. Avis aux cruches et aux romantiques, ne croyez pas au Prince charmant, vous risquez de perdre vos belles illusions en vous cognant de plein fouet contre un mur !

Dans ces chroniques, on y croise une certaine Carrie qui fréquente le Boss. Plus on avance dans le livre et plus on découvre que leur relation tient la route, Carrie s'entiche de son Boss, qui est un homme bourré de séduction mais qui laisse planer le doute de l'attachement (ça ne vous rappelle pas un certain Mr. Big ?). Mais honnêtement, il faut vite éloigner les souvenirs de la série tv, sous peine d'une grave frustration !

Ce livre de Candace Bushnell est une lecture agréable, pas transcendante. Elle donne l'aperçu des Pintades new-yorkaises, pas si midinettes, qui vivent de sexe, de rencontres sans lendemain, et si le miracle s'accomplit, nos célibataires s'installent en banlieue et deviennent des clichés bêtes, ennuyeux, ravagés par le spectre de la tromperie et du gagatisme qui plane comme une vilaine ombre !

En somme, Candace Bushnell est une cousine très, très lointaine d'Edith Wharton qui, en son temps, racontait également les déboires amoureux de new-yorkais du beau monde. Désormais, ça sonne ainsi : " Bienvenue dans l'ère de l'innocence perdue. Les lumières rutilantes de Manhattan brillent toujours, qu'avait choisies Edith Wharton comme de toile de fond à ses romans d'amour qui nous faisaient battre le coeur, mais la scène est vide. Plus personne ne prend son petit déjeuner chez Tiffany, plus personne ne cultive le souvenir de ses aventures amoureuses. Non : aujourd'hui, nous avalons une tasse de café à sept heures du matin et essayons de les oublier aussi vite que possible. Comment en sommes-nous arrivés là ? ".

Livre de Poche, 285 pages.

sex_and_city_kiss_and_tell_1Si vous souhaitez lire LE livre qui ne parle que des 6 saisons de cette série incontournable, jetez-vous sur cette bible :

Sex and The City, Kiss and Tell

par Amy Sohn & Sarah Wildman.

Look inside !

18 mai 2007

Mais ils épousent les brunes - Anita Loos

Mais_ils_epousent_les_brunesCette fois-ci, Anita Loos nous raconte comment Dorothy, élevée dans un parc d'attractions ambulant, s'en vient à New York, fréquente les intellectuels à l'hôtel Algonquin, devient girl des Ziegfeld Follies, rend amoureux le milliardaire Charlie, mais préfère le minable saxo Lester, puis ...
Bref, nos deux héroïnes ont fait leur chemin. Lorelei est mariée, débute une nouvelle carrière dans le cinéma qu'elle arrête car "un quelque chose" s'est présenté. Retirée à la campagne, elle va ensuite se lancer dans une voie littéraire et souhaite écrire un livre sur la vie de son amie Dorothy.
Honnêtement j'ai nettement moins apprécié ce livre, toujours drôle, mais les folles péripéties de Lorelei en Europe me manquent. La figure de Lorelei, tout court, me manque ! Dans ce livre, on s'intéresse davantage au devenir de Dorothy Shaw. Une nouvelle page s'écrit et, malgré le talent et l'esprit de l'auteur, l'étincelle n'est plus la même. C'est plaisant, mais moins engageant.

Gallimard, folio. 150 pages

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