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Chez Clarabel

4 octobre 2010

Strange Angels, Lili St.Crow

strangeangelsAprès un début laborieux, ce premier tome (d'une série qui comptera 5 livres) s'est révélée une étonnante surprise, surtout dans les 100 dernières pages. C'est peut-être un peu long mais ça vaut le coup, car j'ai le sentiment que 200 pages ne sont pas de trop pour expliquer dans quel bourbier nous sommes, aux côté de la jeune Dru Anderson, seulement 17 ans, et un mental de choc.

Son quotidien, c'était de suivre son père à travers le pays car il traquait les vilaines créatures du Real World. Dru a été son assistante, elle connaît les armes, les replis d'urgence, les déménagements incessants. Elle a perdu sa mère alors qu'elle n'avait que cinq ans, sa grand-mère l'a ensuite prise sous son aile, lui dévoilant que Dru possédait un don ("the touch"). Aujourd'hui, rien ne va plus, son père n'est pas rentré d'une mission, ou plutôt il a été transformé en zombie et Dru n'a pas eu d'autres choix que de l'éliminer froidement. C'est glauque, la panique totale, elle fuit et se retrouve au lycée où un garçon de sa classe, Graves, comprend très vite que quelque chose cloche. Sans poser de questions, il l'entraîne dans son refuge (le garçon squatte dans un centre commercial) et ne veut plus la quitter.

Manque de bol, cette association de bras cassés va leur coûter. Dru est à son tour poursuivie par les monstres qui ont eu la peau de son père, Graves est mordu par un loup-garou et de nouveau il faut fuir, s'en aller le plus loin possible et tenter de trouver une solution. C'est alors que Christophe fait son entrée. C'est un djamphir, le fruit d'une union entre un vampire et une humaine, il se présente comme étant l'ange gardien de Dru, venu à son secours, lui sortant un discours impossible sur ses véritables origines, mais Dru dit stop. Elle n'en peut plus, ne fait confiance à personne mais la traque n'en finit pas. Toujours et encore.

Grâce à Christophe, tout ce qui nous paraissait nébuleux et compliqué devient plus clair. L'histoire est enfin en place, c'est très bon, assez glauque et violent, mais ça ne manque pas de piquant et c'est même un tout petit peu sexy, mais très légèrement (ce n'est qu'un début, j'aime cependant quand Christophe emploie "little bird" pour parler à Dru ou quand Graves s'amuse à flirter innocemment, ça détend l'atmosphère !). La personnalité de Dru n'est pas sans rappeler une certaine Rose Hathaway (Vampire Academy), d'ailleurs ce n'est pas un hasard puisque Richelle Mead est aussi la marraine de cette série, Strange Angels. J'ai beaucoup aimé l'univers sombre et oppressant de Lili St.Crow et je suis impatiente (et curieuse) de connaître l'évolution de l'histoire.

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LireEnVo  challenge lire en VO - 30

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1 octobre 2010

- Histoires de la Grande Forêt -

GROS COUP DE COEUR !

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J'avais été prévenue par Gaëlle que ces livres allaient être une rencontre très swoush et elle ne s'est pas trompée ! J'ai adoré, ma fille également, bref c'est le jackpot !!!

Ce sont des petites histoires délicieuses, qui se passent dans la forêt et mettent en scène des animaux dans des situations presque banales. C'est beau, c'est raconté avec justesse, c'est illustré avec goût, c'est tout simplement un pur bonheur de lecture ! (Et c'est aussi très difficile de mettre des mots sur autant d'enthousiasme !)

Dans Tristesse et Chèvrefeuille, La Taupe apprend la mort de son père, lequel avait disparu de sa vie depuis des lustres. Le notaire la convie à prendre connaissance du testament et d'un mystérieux paquet rouge. Très remontée, La Taupe n'a pas du tout envie de se rendre aux funérailles. Après tout ce temps, non mais !? ... Mais après une nuit fort agitée et un malaise au marché, La Taupe comprend qu'elle n'a pas le choix et se rend à l'autre bout de la forêt. C'est la première fois qu'elle entreprend un si grand voyage toute seule, imaginez !!!

« Elle était bien décidée à en finir une fois pour toutes avec cette histoire de papa, de mort, de larmes, de tristesse interminable.
Voilà, elle irait, oui, elle irait. Pas pour lui, pas par curiosité, pas pour ce fichu paquet rouge, mais pour... pour la fin de la tristesse, voilà. »

Je n'en dévoile pas davantage, mais une chose est sûre : c'est génial !

Dans Le bal d'automne, Le Hérisson a pour mission de distribuer des invitations à tous les habitants de la forêt, y compris l'illustre inconnu qui vit à LAMARGE. Personne ne le connaît, des tonnes de potins circulent à son sujet, pourtant Le Hérisson prend son courage à deux mains et se rend sur place. Ambiance, ambiance... Drôle d'habitation, pas un bruit et personne à l'horizon, jusqu'à ce que la porte s'ouvre dans un crouuuuic... « Une goutte perla sur son front plissé. »

Et comme je trouve la suite admirable et pleine de surprises, je vous laisse aux bons soins de Ramona Badescu et Aurore Callias, vous ne le regretterez pas !

Albin Michel jeunesse (2010) - 72 pages chaque livre - 10€

30 septembre 2010

Pêle-Mêle Clarabel #7

Un petit tour de lecture ?

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Un superbe écrin pour les contes de garnements et galopins de Beatrix Potter : indispensable, indémodable, regroupant 11 contes classiques dont Pierre Lapin, la famille Flopsaut, Sophie Canétang... (chez Gallimard jeunesse). Un régal !

Dans un autre genre, mais tout aussi classique :

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La belle lisse poire du prince de Motordu fête ses 30 ans ! Il était un prince de Motordu qui menait la belle vie et habitait un chapeau magnifique au-dessus duquel, le dimanche, flottaient des crapauds bleu blanc rouge. Le prince aimait beaucoup lancer des poules de neige ou mener paître son troupeau de boutons. Il ne s'ennuyait jamais. Un jour, ses parents lui conseillent de se marier (s'il venait à tomber salade, qui lui repasserait son singe ?!) et le prince monte dans sa toiture de course pour se mettre en quête d'une fiancée. En chemin, il rencontre la princesse Dézécolle, en train de cueillir des braises des bois, également  institutrice dans une école publique, gratuite et obligatoire, qui le prend sous son aile afin de le guérir de ses mots de tête. Et ainsi de suite... L'histoire est un festival de liberté et d'impertinence pour l'exercice de l'apprentissage de la langue. C'est drôle, oui, car aux yeux des enfants cette histoire brise tous les interdits, avec intelligence !

(La nouvelle aventure, intitulée Motordu et Rikikie, manque un peu de peps et de charme, mais elle fait la part belle à tous les héros de l'imaginaire, tous les héros issus de la littérature de jeunesse qui trouvent refuge dans l'imagination des lecteurs, lesquels s'en nourrissent pour mieux grandir. C'est donnant-donnant !)

Nous avons aussi écouté de la musique indienne,

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La culture indienne me fascinant toujours, j'apprécie de lire des histoires se passant en Inde ou écouter de la musique typique, comme celle que nous offre cette danse du démon, fortement enrichie de couleurs chatoyantes, dans un grand tourbillon de sons d'instruments traditionnels indiens, comme la flûte bansuri, le sitar, les grelots ghungru, le tambour dhol, les cymbales krotales, et les voix de chanteurs en bengali. A la fin de l'ouvrage, tout est bien expliqué, c'est toujours utile.

La danse du démon est une histoire de Muriel Bloch, illustrée par Allegra Agliardi, qui raconte la ruse d'un garçon très paresseux, nommé Devdas, qui croise sur son chemin un vilain démon, prêt à le dévorer. Le garçon sort alors de sa poche un miroir et lui déclare qu'il est un redoutable chasseur de démons et qu'il vient de capturer son visage. La ruse fonctionne à merveille, le démon se plie en quatre pour satisfaire tous les caprices de Devdas et lui crée aussi sa richesse.

Et pour finir, deux sorties en FOLIO JUNIOR absolument épatantes :

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Le troisième tome de la série Le Livre du Temps de Guillaume Prévost, non ce n'est pas mon préféré, mais il a le grand honneur de boucler cette saga passionnante, riche en rebondissements, pleine d'élégance et de détails historiques qui apportent un intérêt pédagogique à cette lecture (en plus du reste, c'est bien compris ?). C'est une série que je recommande fortement, j'avais été bluffée par les deux premiers tomes, le dernier est juste un peu plus ... frustrant, car c'est le dernier, le plus attendu, il a beaucoup à faire, et il s'acquitte admirablement de toutes ses missions, apportant toutes les solutions, même les plus surprenantes, mais fait sentir que c'est fini, qu'il faut tourner la dernière page, et non, vraiment, je n'aime pas ça, je suis trop nostalgique...

Tobie Lolness, vous connaissez ? C'est ma série fétiche, chouchou, d'amour et tout ce que vous voulez. C'est du bonheur en barre, une combinaison d'amitié, d'amour, de respect et de tolérance, d'intérêt pour la planète, du mystère des arbres, etc.  "Les Yeux d'Elisha" suit "La vie suspendue (tome1) et signe la fin de l'aventure, snif. C'est à la fois un enchantement et un déchirement, car c'est toujours difficile de quitter un monde, des personnages, mais il n'en reste pas moins un souvenir ébloui et inoubliable. Tobie Lolness est une série INDISPENSABLE, à mes yeux, qui sait raconter une histoire authentique, captivante et très intelligente, le tout enrobé dans une ambiance poétique et romantique (merci François Place). Bref, il FAUT lire Tobie Lolness !  Timothée de Fombelle est un GRAND auteur, lisez VANGO, aussi, pour vous en convaincre !

30 septembre 2010

En poche ! #32

Rebelles, le premier tome de la série d'Anna Godbersen, est disponible en format poche (LdP) !

 

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Dans le New York de la fin du XIXe siècle, Elizabeth Holland n'a aucune envie d'épouser Henry Schoonmaker, le riche fiancé choisi par ses parents, d'autant plus qu'elle aime Will, le domestique de la maison. Elles sont belles, riches, snobs, amoureuses et prêtes à tout pour trouver l'amour, l'argent et la gloire… Scandales, drames et complots sur fond d'humour et de passion : le roman d'une jeune fille libre en 1899 à Manhattan. (4° de couv)

La série collectionne les clichés, c'est mièvre et ça coule de partout, cela colle même aux doigts, c'est limite écoeurant, tant de visages en forme de coeur et les teints forcément d'albâtre laissent penser qu'on baigne dans du *harlequinisme* de haut vol. Et pourtant, on s'accroche, on en redemande, on aime ça et on suit avec délectation les péripéties amoureuses de la bonne société new-yorkaise, la même qu'affectionnait Edith Wharton. Du moins, Anna Godbersen manie autrement la plume, moins classieuse et plus cinématographique. L'effet fait illusion. Les personnalités sont stéréotypées, l'histoire repose sur les cancans, les scandales, les liaisons secrètes et les alliances arrangées. On y découvre aussi des êtres avides, opportunistes, sans état d'âme. Ce n'est pas de la grande littérature, mais la série se lit avec facilité et réussit à construire une intrigue habile, riche en suspense et assez bien fouillée pour nous émouvoir, nous atteindre et nous embarquer. La suite tient la route, la série se boucle en quatre tomes.

27 septembre 2010

Reckless, de Cornelia Funke

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Grandiose ! Quel roman ! J'ai a-do-ré ! C'est sombre, baigné dans les contes de fées, les vrais, ceux qui sont sans espoir, qui font pleurer, saigner et trembler de peur. C'est magique, car envoûtant. Un charme fatal. Quasi immédiat, car les premières pages sont un peu teintées de brume. La suite se laisse dévorer, d'une traite. C'est radical. Fascinant !

Deux frères, Jacob et Will Reckless, ont traversé le miroir que cachait leur père dans son bureau. Ce miroir ouvre vers un autre monde, un monde en guerre, entre les chairs molles (les humains) et les Goyls (des créatures de pierre). Ces derniers sont redoutables, un coup de griffe vous transforme en pierre, comme cela a été le cas pour Will. Il souffre, est en train de se métamorphoser et son frère Jacob veut le sauver. Or, la Fée Sombre a rêvé de lui - du Goyl en jade. Le roi a envoyé ses meilleures troupes pour le trouver, la course contre la montre est entamée.

C'est sur ce rythme trépidant que la lecture s'enchaîne, dans un univers proche du conte, où la féérie, mielleuse et sentimentale, n'a pas lieu d'être. Les références sont nombreuses, détournées, et c'est un régal. Les émotions sont fortes, Jacob et Will sont unis mais la malédiction est en train de les séparer, de plus la jolie fiancée de l'un est en train de faire perdre la tête de l'autre, ou est-ce simplement sous l'effet de l'eau d'alouette ? Ils sont aidés dans leur tâche par Fox, leur amie-renarde, et par Valiant, un nain redoutable, fourbe et menteur, seul l'appât du gain compte à ses yeux. Des personnalités aussi belles et excentriques servent une intrigue délicate mais efficace. Ce qui rend cette oeuvre saisissante et scotchante, c'est l'aura qui s'en dégage, la force narrative et le pouvoir d'imagination de Cornelia Funke, c'est brillant, complètement exaltant, c'est aussi assez désespéré et poignant, mais c'est pour ça qu'on en redemande !

Gallimard jeunesse (2010) - 330 pages - 15€
imaginé et raconté par Cornelia Funke et Lionel Wigram
illustrations intérieures de Cornelia Funke
Traduit de l'allemand par Marie-Claude Auger

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25 septembre 2010

Pêle-Mêle Clarabel #6

Récemment nous avons lu (en images) :

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Le Jardin en Chantier  d'Aurélia Grandin (Actes Sud) -) merci encore Gaëlle !!!

La dernière aventure de la Princesse Mortadelle et de ses parents trop occupés : une tempête vient d'emporter le château avec tous ses biens et ses conseillers. Livrés à eux-mêmes, les trois membres de la famille royale trouvent refuge dans un arbre et réapprennent à butiner et à profiter de la vie (ce qu'ils ont un peu perdu de vue).

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Princesse Mortadelle et la drôle de tempête, Didier Lévy & Nathalie Dieterlé (Nathan).

En séance de grosse rigolade, nous avons eu ceci :

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une histoire de croco qui dévore tout ce qu'il trouve, une histoire que ma fille qualifie de ... euh, marrante mais un peu dégoûtante, han mais je te jure, maman, il y a des passages où c'est horriiiiible, tout ce sang, toutes ces victimes innocentes (ma fille est pure !), je n'en revenais pas (sincère et poignante élocution de la miss, avec la main sur le coeur, la mine profondément choquée)... hihihi, j'étais davantage bidonnée ! Oui, c'est irrévérencieux, le croco est un affamé qui n'écoute pas les règles basiques de la vie dans la jungle ou à la ville, il n'en fait qu'à sa tête, s'attire des ennuis mais il s'en fiche car il trouve toujours la sortie de secours ! Grosse surprise, par contre, de découvrir que c'est un titre de référence pour l'Education nationale (liste de cycle 3) ... ah ouais ? Je me suis empressée de l'énoncer à ma fille, huhu, je vous épargne sa réaction. ^.^

Pour ceux que ça intéresse, c'est un titre de Joann Sfar (Monsieur Croco a beaucoup faim, chez Gallimard).

Et un extrait pour le sourire :

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extrait de ce petit bouquin ...

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UNE FRIANDISE QUI NE DONNE AUCUNE CARIE !!! C'ETAIT TROP BON ! Merci encore Gaëlle !

 

Et pour finir :  Marshmalone de Lolita Séchan ! Un régal !!! Si vous recherchez une lecture facile, distrayante, intelligente, avec des clins d'oeil, des situations qui sentent le vécu, des moments qui vous rappellent votre propre jeunesse, des éclats pas du tout nostalgiques, et encore moins mélancoliques, bref ce livre est pour vous. Imaginez une Lolita d'une vingtaine d'années qui apprend que son papa et sa nouvelle femme vont avoir un bébé ... Imaginez le choc, et c'est tout un film qui repasse en boucle, un apprentissage d'être grande soeur, de se trouver face à de nouvelles responsabilités (le beau mot), de ne pas savoir comment aborder sa propre vie d'adulte, d'être maladroite, colérique, envieuse et jalouse, mais drôle, drôle, drôle ! (Pour celles qui le liront, je pense à la soirée en boîte ou aux jeux d'enfance, notamment celui de la catapulte où tu atterris partout sauf sur les coussins ! ... Hihihi, j'étais éclatée de rire !). Alors, oui franchement je vous le conseille car c'est vraiment bien !

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bon weekend !

23 septembre 2010

Des étoiles au plafond

des_etoiles_au_plafondC'est un roman qui se défend d'être triste, mais qui l'est dans les dernières lignes, parce que ce sont des pages belles, émouvantes et qui vous prennent à la gorge. C'est comme ça, incontrôlable, et on n'y peut rien. Cela n'efface pas les précédentes pages taillées d'humour et de facétie à croquer le portrait d'une adolescente de treize ans qui se sait moche, terne et plate, totalement fade, et qui se débat contre l'injustice de sa vie. A côté, il y a Péné, la fille la plus glamour de l'école, qui habite juste au-dessus d'elle, la cible parfaite pour Jenna et sa copine Susanna qui déchaînent leur verve. Elles détestent Pénélope-la-salope ! C'est toujours elle que tout le monde regarde, aime, courtise. C'est toujours elle qui organise les soirées les plus folles, les plus courues. C'est toujours elle qui se la pète, qui parle de ses vacances, qui fume, qui boit, qui collectionne les histoires sentimentales. Bref, elle exaspère !

Quand on n'a pas de poitrine, les cheveux ternes, un regard de veau perdu sans sa maman, et qu'on aimerait bien que ça bouge un peu dans sa vie, à trop baver sur Sakki, le beau gosse, celui qui fait tourner la tête de Jenna (et qu'en échange, rien, le vide intersidéral, c'est la loose), bref on espère, on attend un miracle, en regardant les étoiles au plafond de sa chambre. Susanna est gentille, mais un peu pénible aussi. Pourtant, elles se connaissent depuis toujours, elles ont grandi ensemble, fait du cheval toutes les deux, aiguisé leurs dents contre Péné, et puis Susanna connaît le secret de Jenna. Ce secret qui fait que l'adolescente barricade son chez-elle, son sourire, ses élans : sa maman est malade. Un cancer. C'est grave. Elle va mourir (lui serine-t-on).

Alors, c'est la course. Vivre, grandir, se mélanger, confondre, assister à l'intrusion de grand-mère, détester ça mais se taire. Aider maman, toujours. Se consoler de la voir un peu mieux. Trembler face à ses chutes. Être impuissante, muette, mais crier sa colère au fond de soi. Jenna est une jeune fille prise dans un tourbillon, elle doit combattre son chagrin et la panique engendrés par la maladie, mais aussi accuser ce qui change chez elle, dans son corps et dans sa tête. C'est le début de la crise, ce n'est pas facile, surtout quand Péné s'en mêle, oui, l'insupportable Péné, celle qu'elle déteste depuis toujours, et qui se révèle ... différente. Compréhensive. C'est le monde à l'envers. C'est un monde où on perd sa maman trop jeune et où on se sent abandonnée, malheureuse et perdue dans le noir. C'est sûr que c'est triste, vers la fin, mais ça reste une lecture incroyable, belle et attachante. Et ça raconte la jeunesse pas autrement qu'avec leurs mots, leurs émotions et ça ne trompe pas, c'est vif, cinglant, ça fait sourire et soupirer. En bref, c'était bon, très bon même !

de Johanna Tydell (éditions thierry magnier, 2010)
traduit du suédois par Agneta Ségol
336 pages - 17,50€

22 septembre 2010

Ne jamais te croire, Melissa Marr

ne_jamais_te_croireC'est vrai, le premier livre de Melissa Marr m'avait laissé une impression de "p't'être bien qu'oui, p't'être bien que non", j'avais pourtant envie de lire la suite, et j'ai bien fait car ce deuxième livre a balayé tous les doutes ! Je l'ai trouvé superbe, sombre, romantique, avec des personnages torturés, des amours impossibles, des déchirements, des corps malmenés, de la sensualité aussi, des idées noires, de la féérie, en un mot : un univers fascinant ! Plus besoin de rappeler les bases, cette fois l'histoire est lancée, le lecteur va être rassasié, car pas le temps de tergiverser.

Au centre, nous avons Leslie, l'amie d'Aislinn (la nouvelle Reine de la Cour d'Eté, auprès de Keenan), c'est une jeune fille complètement paumée, dont l'existence n'est pas rose à la maison, on le devine entre les lignes, elle a notamment été bafouée et abusée par son frère et ses copains dealers, depuis Leslie se sent sale et minable. Aussi, elle a choisi de faire peau neuve et de s'offrir un tatouage dans le dos. Un choix crucial. Un choix qui va la faire basculer, à son corps défendant, dans un monde des ténèbres, entre les mains d'Irial (le roi qui se nourrit des émotions des mortels).

Avant de découvrir ce sombre stratagème, Leslie et ses proches vont faire face à des bouleversements inattendus et complexes : Niall, le bras droit de Keenan, va être de plus en plus attiré par Leslie, alors que cela lui est proprement interdit, car lui aussi, du fait de sa nature secrète, peut mettre la vie de la jeune fille en péril. Voulant protéger son amie, Aislinn refuse de lui avouer l'existence des fés. Keenan se débat toujours avec les souverains des autres cours pour maintenir la paix (à noter, l'absence de Donia, alors que Seth est bel et bien présent !). Et Irial qui rôde, qui rôde, et qui a décrété que Leslie lui appartenait...

Témoin des multiples rebondissements de l'intrigue, le lecteur comprend le sournois et oppressant subterfuge qui se met en place. Et c'est ce qui rend l'histoire tour à tour excitante, poignante et mélancolique. L'histoire s'appuie énormément sur le personnage de Leslie, qui ne nous déçoit pas du tout, au contraire elle nous apparaît profondément émouvante, fragile en apparence, mais avec une vraie force au creux du ventre. Cette lecture a plus d'un tour dans son sac, elle nous étonne, nous touche et nous envoûte. (La fin m'est cependant apparue trop expéditive, c'est toujours comme ça quand on n'en a jamais assez !)

Traduit de l'anglais (USA) par Blandine Longre
Albin Michel, coll. Wiz (2010) - 375 pages - 14,00€ 

21 septembre 2010

Charles à l'école des dragons

Cet album est MAGNIFIQUE  !

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Déjà par son format, il nous en met plein la vue. C'est un grand et bel album que voilà, porté par des couleurs, mazette, j'en ai l'oeil qui frise... Philippe-Henri Turin nous offre une palette de détails, c'est fascinant, son petit monde peuplé de dragons se révèle lui aussi merveilleux et intelligent. L'imagination est en folie, ça court partout, il ne faut pas se priver car chaque page est riche de petites particularités qui sont autant de plaisir pour les yeux, oui, ça donne le tournis !

A la plume, Alex Cousseau nous emporte dans une histoire attachante : Charles, clin d'oeil à Baudelaire, est un jeune dragon qui naît avec des ailes immenses, des gros pieds et un corps chétif, ses parents le trouvent beau mais c'est une maigre consolation. Notre dragon est en effet mélancolique, il passe son temps à écrire de la poésie triste. A l'école, il se détache de ses camarades : il ne sait pas voler, ni cracher du feu. Il est seul dans son coin, on le surnomme le poète et on se moque de lui. Mais ses parents continuent de l'admirer et de clamer leur immense espoir en ses capacités ! Le déclic viendra, par l'intervention d'une minuscule mouche, et l'image n'étant pas galvaudée, Charles va bel et bien déployer ses ailes pour découvrir le monde et sortir le nez de son cahier !

« Le voilà !
C'est un bébé. C'est Charles : petits yeux rieurs, narines frétillantes, fine moustache, écailles fragiles, ventre maigrichon. Le tout à peine plus gros qu'un veau. Et ses pieds. Larges et griffus. Et ses ailes. Majestueuses. »

Pour petits et grands lecteurs.

une histoire d'Alex Cousseau, illustrée par Philippe-Henri Turin
Seuil jeunesse (2010) - 19,80€

 

21 septembre 2010

Girl in the Arena, de Lise Haines

Girl_in_the_arenaGirl in the Arena a été une sévère déception ! D'après la couverture, on nous promet une histoire sensationnelle, avec des gladiateurs, et une héroïne éblouissante. Le livre est d'ailleurs suggéré en conseil de lecture à tous les amateurs de The Hunger Games de Suzanne Collins. Bref, la déconvenue est énorme. Et c'est terriblement frustrant. De combats de gladiateurs, ma foi, il y en a très peu, ils sont de plus de courte durée. D'héroïne talentueuse et charismatique, on repassera : Lyn s'enferme dans une mélancolie rasante. Ce n'est pas trop ce à quoi on s'attend quand on espère un peu d'action. Du coup, on se retrouve avec un bouquin qui se regarde un peu trop le nombril, qui analyse beaucoup et où les personnages ne cessent d'étaler leurs tourments pour les partager avec le lecteur. Hélas, ceci nous laisse un peu de marbre.

Nous avons Lyn, fille de sept gladiateurs, puisque sa mère s'est remariée après chaque défaite de ses compagnons. Le dernier en date, Tommy, va aussi connaître une triste fin. Or, selon les règles en vigueur, la mère de Lyn ne peut plus se marier et doit désormais devenir officiellement une Veuve. Matériellement, leur vie s'annonce difficile car le frère de Lyn nécessite beaucoup de soins et d'attention. Allison, leur mère, est donc en pleine déroute. Pourtant, une solution se présente à eux : Uber, le récent vainqueur, a pris de droit un bracelet que portait Tommy, et qui appartenait à Lyn. Par ce symbole, la jeune fille se doit d'épouser le nouveau champion. C'est bizarre, je sais... Et la mère qui en rajoute une couche. Bref, ça peut paraître malsain mais Uber est un type sympa, pas une brute assoiffée de sang. Lyn va néanmoins vouloir aller plus loin, en refusant de reproduire le schéma maternel. La jeune fille est farouche, elle entre en résistance et décide de braver le système... autrement que dans l'arène. (J'ai oublié de préciser que l'histoire se passait dans un monde proche du nôtre, et pas du temps des romains !)

La couverture est tout simplement mensongère, car le combat de l'émancipation ne survient que dans les dernières pages. Autant dire que c'est long, très long et que ça manque désespérément d'action pour tenir la distance.
En toute logique, je n'ai pas aimé.

LireEnVo  challenge lire en VO - 29

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