Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Chez Clarabel

2 septembre 2010

La Belle Adèle, de Marie Desplechin

La_belle_adeleLa Belle Adèle est un roman sympathique, mais pas très original (la fin glisse dans la facilité, c'est un peu dommage). Par contre, aucun souci pour conseiller ce roman aux jeunes lecteurs, qui ont l'âge d'aller au collège et qui seront particulièrement sensibles à l'histoire. Cela parle notamment de la condamnation par l'image dans les cours d'école, selon ce qu'on est ou ce qu'on affiche, on devient victime ou bourreau. Adèle et son meilleur ami Frédéric ont choisi de sortir de l'anonymat et inventent une histoire d'amour à faire baver de jalousie. Aussitôt leur cote de popularité atteint des sommets vertigineux, mais l'histoire ne s'arrête pas là, et les amoureux sont pris à leur propre piège puisqu'ils vont être les nouveaux visages d'une campagne publicitaire qui parle de contraception. (J'avais vu venir le truc à des kilomètres à la ronde !)

Toute la première partie du roman est intéressante, agréable et guillerette. J'ai bien aimé, et puis j'ai fini par me sentir trop vieille, étrangère aux considérations des adolescents, du déjà-vu par surcroît. Je n'ai pas non plus jugé utile le passage avec l'arrestation du père de Frédéric, qui est un travailleur sans papier, et la résolution finale apparaît rapide et consensuelle (parce que, franchement, irréaliste). Je ne sais pas, cela devenait aussi trop fourre-tout et usant (la mère qui s'amourache du photographe, la tante qui ne cesse d'être bavarde, bruyante et artificielle...). A la base, La Belle Adèle est un feuilleton en 35 épisodes (chapitres) publié sous forme électronique par SmartNovel. On y sent bien la cadence alerte, les rebondissements successifs, l'intrigue habilement troussée, mais personnellement j'ai fini par trouver que ça s'essoufflait. Voilà pourquoi je le conseille pour les lecteurs dès 11 ans. La couverture est illustrée par Lucie Durbiano, j'aime beaucoup !

Gallimard jeunesse (2010) - 155 pages - 8,50€
illustration de couverture : Lucie Durbiano

le début du roman à lire ici !

Publicité
Publicité
1 septembre 2010

Sa Seigneurie, de Shaïne Cassim

Sa_Seigneurie_de_Sha_ne_CassimCe livre bénéficie d'une réédition et c'est un grand bonheur ! Il m'a notamment permis de faire sa découverte, et donc d'apprécier le style de l'auteur à travers cette histoire assez originale et plaisante à suivre. Cela pourrait se résumer à une histoire d'amour entre deux adolescents, sauf que Simon et Rose ne sont pas des personnages ordinaires, comme on pourrait en croiser souvent dans cette littérature. Simon, alias Sa Seigneurie, est une équation avec plusieurs inconnues à lui tout seul. D'extérieur, il est très beau, il cultive une attitude guindée et raffinée, avec tailleurs sur mesure et langage révérencieux, ce qui le met à l'écart de ses camarades de classe, devenant l'objet de leurs quolibets. Car au fond, Simon souffre, il se sent seul et incompris, de plus il nourrit une admiration amoureuse pour Liane, l'amie de sa mère, jusqu'au jour où emménagent leurs nouveaux voisins.

Rose, jolie anglaise sans accent, n'est pas très grande et reçoit comme accueil une remarque déplaisante de la part d'un bougre de l'école. Qui a dit que le lycée était le nouvel enfer sur Terre ? Bref, Rose et Simon vont d'abord se tolérer, s'intriguer, se rapprocher et se toucher. Et puis tout bascule, tout s'accélère. Simon se découvre épris de Rose, qui s'effarouche et veut mettre de la distance entre eux. Patience, incompréhension, souffrance, maladresse et j'en passe vont donc devenir leurs pions dans ce jeu amoureux qui connaît ses hauts et ses bas. J'ai trouvé l'histoire charmante, la personnalité de Simon se révélant séduisante au-delà des apparences. Une douce harmonie règne entre Rose et lui, comme deux sensibilités qui trouvent là un reflet de miroir. Ce fut une bien jolie lecture, pleine de tendresse et de légèreté !

Flammarion (réédition 2010) - 167 pages - 8€

31 août 2010

The Hunger Games #3 Mockingjay

Mockingjay_Wallpaper_by_ashcro85

 

 

Je sors à peine de ma lecture et honnêtement j'ai du mal à afficher un plein enthousiasme.
Pourtant j'aime cette série d'amour, j'ai dévoré les deux premiers livres avec impatience et passion, totalement convaincue que cette série se vivait avec intensité. Donc, j'attendais beaucoup du dernier tome, trop peut-être, car j'en sors avec des sentiments divers : soulagement, incompréhension, frustration, amertume, déception. Oui, un peu.

J'étais préparée à recevoir une claque. Je savais que Mockingjay allait être sans concession. Que les personnages seraient malmenés, différents. Alors, oui, c'est sûr, je m'en suis pris plein la figure. Et j'ai tout encaissé, de manière admirable, car proprement stoïque. Après tout, la guerre est déclarée. Il va y avoir des pertes, des sacrifices, de la manipulation et de l'ambition éhontée. Des révélations toutes plus horribles les unes que les autres. Le pouvoir des images, la surenchère dans la violence, la folie de la médiatisation. C'est du lourd, à bien des égards.

Et pourtant, au fil des pages, je me suis sentie étourdie, amère et un peu trahie. Collins a transformé ses personnages, elle a été sans pité, à tel point que le lecteur se sentira déboussolée. Katniss se montre ici une héroïne forte et fragile, mais davantage sur la corde raide, avec des états d'âme et un ras-le-bol qu'on partage bien volontiers. Elle a conscience d'être un pion entre les mains du District 13, elle est mise en scène, joue son rôle mais on la sent si lasse, si peu elle-même. Plus trop the Girl on Fire, sauf à un moment, lors d'une scène assez pénible, et qu'on vit comme un alibi.

Gale, enfin, se révèle et semble fidèle à lui-même : une personnalité loyale, un vrai rebelle qui n'accepte plus la dictature et est prêt à prendre les armes. C'est aussi un ami exemplaire, une valeur sûre et réconfortante. Il va s'afficher, jouer des coudes, se battre aussi pour prouver sa légitimité, se résigner mais faire front. Toujours. Franchement j'ai été touchée par lui. Néanmoins, toute mon attention était tournée vers Peeta. Connaissant son sort à la fin de Catching Fire, les expectatives étaient nombreuses. Soit, je n'en dirai pas plus, mais je me suis sentie trompée.

Bien évidemment, je ne cherchais pas de la guimauve. Simplement, l'amour de Peeta était beau, tendre et pur. C'était trop, peut-être. Car Collins s'en est servi contre lui. La guerre a bon dos, j'ai trouvé que ce retournement au sujet de Peeta a été un peu trop rude.

 

En fait, tout s'explique dans ce livre. Tout est parfaitement logique, même si ça fait mal, même si au final tout paraît long, languissant et assez funèbre. C'est d'ailleurs la petite musique du livre, qu'on retrouve dans ces quelques mots, employés par Katniss pour parler d'elle-même : "Trapped for days, years, centuries maybe. Dead, but not allowed to die. Alive, but as good as dead. So alone that anyone, anything no matter how loathsome would be welcome."

Non, ce n'est pas gai ! J'avais entamé une série qui se voulait sensationnelle, inattendue, bouleversante, riche et captivante. Elle se termine sur une note de tristesse et de lucidité douce-amère. Collins accable les meneurs de guerre, mais souligne que les leçons enseignés par l'Histoire sont trop vite oubliées. "Now we're in that sweet period where everyone agrees that our recent horrors should never be repeated. But collective thinking is usually short-lived. We're fickle, stupid beings with poor memories and a great gift for self-destruction." Elle n'avait pas pour ambition d'écrire une bluette sentimentale, prévisible et bien propre. On l'avait bien compris ! (Si vous en doutiez, passez votre chemin.)

Beaucoup de tristesse, donc, et d'amertume, mais cette série restera à jamais l'une des plus belles révélations littéraires. Elle a su me procurer du bonheur et de la souffrance, j'ai été bluffée et abasourdie plus d'une fois, aujourd'hui elle se boucle de façon abrupte et douloureuse. On n'en sort pas indemne, mais ça fait partie du jeu.

May the odds be ever in your favor !

Mockingjay ~ Suzanne Collins (2010)

A paraître en VF en 2011 !

challenge Lire en VO - 26LireEnVo

27 août 2010

Pêle-Mêle Clarabel #4

Quelques extraits pris au hasard de mes dernières lectures :

De la même façon que ma fille scrute les traits de mon visage pour tenter d'y trouver des indices de la femme qu'elle est en train de devenir, moi aussi je me mire en elle et ... quelquefois, pour une expression fugace, un geste à peine ébauché, un reflet de carnation, j'ai un frisson qui me zézaie dans le coeur : ma fille me ressemble ! Sans aller jusqu'au flaubertien mais combien tentant : Ma fille, c'est moi !, je m'effraie de me voir si ... imparfaite en ce miroir. Je me sens doublement confuse : primo, que m'arrive-t-il, d'où me remonte cette douleur diffuse ? Mais aussi, secundo, confusion des identités : est-ce moi que je reconnais en elle ? Est-ce elle qui est si semblable à moi ? C'est une choucroute variée !

Ma fille (Conseils aux mères d'ados), de Sonia Feertchak (Plon, 2010)

(...) dans le monde que tu imagines, et qui me fait peur, qui me glace les sangs, au moins, ça, ça restera humain. Les livres. Moi, je ne suis pas comme toi. Je ne pense pas du tout que les machines vont les rendre inutiles, au contraire, on en aura besoin plus que jamais, parce que je te le dis, moi, on va étouffer ! On courra après, on lira tout ce qui a été écrit avant, et on se dira : ah ! mince, ils en avaient de la chance, ils avaient un endroit où se cacher ! Où on ne pouvait pas venir les embêter, leur dire ce qu'il faut faire, ce qu'il faut penser ! Ta génération, comme tu dis, il ne faut pas qu'elle se trompe de cible. Remarque, les machines, je n'ai rien contre, je travaille depuis vingt ans sur un ordinateur, j'ai un portable, un lecteur de DVD, et je suis tout le temps sur Internet pour mon travail.
- Alors, où est le problème ?
- Le problème, c'est que ça prend trop de place, trop d'importance dans nos vies... ça finit par nous déshumaniser.

Pourquoi on écrit des romans..., de Danièle Sallenave (Gallimard jeunesse, 2010)

 

26 août 2010

Rouge

Pour avoir énormément apprécié Graceling de Kristin Cashore, j'attendais avec impatience de lire son deuxième livre, Rouge (en VO : Fire). Las, j'ai été un peu déçue, surtout par le début. C'est lent et compliqué, Kristin Cashore nous plante un nouveau décor, d'autres personnages, on parle de monstres à la beauté chatoyante, bref c'est assez inattendu mais ça ne manque pas d'intérêt.

 

rouge_kristin_cashore

Rouge, notre héroïne, est aussi une femme-monstre, elle possède une beauté étourdissante, qui attire les convoitises, les jaloux, les haines, etc. Son père était un monstre sadique et cruel, qui a connu une fin horrible. Aujourd'hui, Rouge porte encore le fardeau d'être sa fille. Elle tente de faire le bien ou de se tenir à distance. Elle vit chez l'ancien commandant du roi, dont le fils Archer est fou amoureux d'elle. Un jour, Rouge est invitée par le roi Nash à rejoindre sa cour pour leur prêter concours. La jeune femme est télépathe, elle peut lire les esprits et les manipuler pour obtenir ce qu'elle désire. Le pouvoir du roi est en effet menacé, d'autres seigneurs semblent complotés dans l'ombre, le jeune roi et ses proches veulent les espionner grâce au don de Rouge.

Escortée par Brigan, le commandant en chef et le frère de Nash, Rouge se sent oppressée, incomprise. Le prince la déteste, son statut de monstre à la chevelure de feu rend leur périple ardu et dangereux, et le voyage s'éternise. Pour le bien de tous, finalement, car Brigan et Rouge vont apprendre à mieux se connaître et s'apprécier. Les sentiments amoureux naissent très timidement, nos deux protagonistes ayant des âmes torturées souffrent silencieusement et sont devenus amers. Ils ont été nourris de haine, de rancune, de frustration et de tristesse. Ils ont les ailes cassées, et puis la guerre est aux portes de la ville, il n'est guère temps de batifoler.

J'ai été surprise par le ton de ce roman, il est très mélancolique et met davantage en avant les tourments des personnages. L'intrigue repose longtemps sur du statu-quo, on assiste aux préparations d'un conflit sans pitié, et au centre Rouge se débat avec ses propres atermoiements. S'il fallait comparer la jeune femme à Katsa, ce serait le jour et la nuit ! Rouge est meurtrie, tout le temps triste, elle traîne un spleen qui ne se guérit pas, elle est vraiment très sensible. Et c'est ce qui pèse sur la lecture, cette sensation de morosité qui s'écoule au fil des pages. Au-delà de cela, c'est un très bon roman, avec une véritable identité, un univers riche et captivant, dicté avec intelligence, et où toutes les pièces se mettent en place avec beaucoup de virtuosité. Je suis impatiente de lire le prochain tome, Bitterblue !

Rouge ~ Kristin Cashore
Hachette (2010) - 423 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Raphaële Eschenbrenner

Fantasy Reading challenge 13 / 20

 

Publicité
Publicité
25 août 2010

Pêle-Mêle Clarabel #3

Zelie_et_les_Gazzi_de_Adrien_AlbertCoup de coeur ! Ce petit roman réussit à combiner le charme, l'humour, le burlesque et le talent ; c'est l'histoire des trois Gazzi qui veulent voler la boulangère avant de kidnapper la couturière pour confectionner des déguisements, et qui tombent nez à nez avec une demoiselle intelligente et futée. La rencontre est drôle, facétieuse, les illustrations de l'auteur s'en donnent à coeur joie et ne sont pas sans éveiller une petite pointe de nostalgie, avec son petit côté rétro et décalé. C'est un régal ! Ce n'est pas vraiment un roman, pas non plus une bande dessinée, c'est un mélange des genres et ça cartonne ! Ce fut une formidable découverte, nous avons beaucoup aimé. Et puis les idées de déguisements valent le coup d'oeil...

* Zélie et les Gazzi, par Adrien Albert
Mouche de l'école des loisirs (2010) - 7,00€
en librairie le 26 août 

sur_ma_teteEncore un petit bijou, signé Emile Jadoul. SUR MA TÊTE suit l'étonnante aventure de Gaston, un petit garçon, qui s'est découvert un jour un moineau sur la tête. Et le volatile s'est installé ! Les jours ont passé, il est toujours là, même pour dormir, manger, se laver ou aller à l'école. Le plus incroyable, c'est que personne ne semble s'en rendre compte. Comment l'expliquez-vous ?
En fait, cet album intelligent s'emploie à expliquer une expression courante et qui concerne souvent les enfants, lorsqu'un adulte leur serine, "mais tu as une cervelle de moineau"... La tournure est habile et se révèle particulièrement cocasse dans les dernières pages, avec un certain parallèle qui prête à sourire.
Nous sommes tombés sous le charme de cet album mignon et craquant, pour la bouille de Gaston et pour son moineau sur la tête.

* Sur ma tête, Emile Jadoul
Pastel de l'Ecole des Loisirs (2010) - 9,00€
en librairie le 23 septembre

du même auteur : Gros_pipi (Gros pipi)

C'est l'histoire d'un petit pingouin qui réveille toutes les nuits ses parents, parce qu'il a envie de faire pipi. Les grands en ont assez et lui font comprendre qu'il doit se débrouiller tout seul, que ça aide à grandir, etc. Pas de problème, se dit le pingouin, et la nuit arrive. Avec son alerte pipi, bien entendu. Mais il va gérer la crise sans ses parents, quelle fierté ! Aussi, ne s'en va-t-il pas comme un bolide avertir ses parents, héhéhé ! Vraiment cette fin, elle est tordante ! Et ça sent le vécu... 

La_vie_avant_moi_de_Colas_GutmanUn autre coup de coeur : Colas Gutman est un auteur qu'il faut absolument découvrir, ses livres sont drôles et fantaisistes, ils racontent des histoires sincères et qui tiennent la route, les lecteurs s'y sentent à l'aise car ils s'y retrouvent facilement, et puis c'est exprimé de façon simple et délirante, je pense qu'il n'y pas d'âge pour savourer ce type de lecture !
La Vie avant moi veut décomplexer la question cruciale : dis papa, dis maman, comment on fait les bébés ? ! Léonard a sept ans, c'est son anniversaire et ses parents ont choisi de lui expliquer les choses de la vie. Et ça part dans tous les sens, d'une potion Brigitte, des femmes à barbe, des borgnes, des bébés envoyés comme des colis et reçus par la poste, de la soupe de potiron aussi et des voyages à dos de mammouth. C'est du grand n'importe quoi, mais l'imagination du petit bonhomme est un vrai régal à suivre !
Delphine Perret s'est également beaucoup amusée à illustrer cette histoire ! Nous conseillons ce livre fortement !

* La vie avant moi - Colas Gutman
Mouche de l'école des loisirs (2010) - 38 pages - 7,00€
illustrations de Delphine Perret
en librairie le 9 septembre

J'ai bien aimé Docteur Fred et Coco Dubuffet de Catharina Valckx, Docteur_Fred mais en fait je m'attendais à une histoire plus rigolote. Elle se destine à merveille aux plus jeunes lecteurs, qui vont apprécier la rencontre de Fred, un éléphant très mince, qui s'ennuie chez lui et qui va proposer à une petite fourmi rouge de partager son toit, mais en rentrant de l'école Coco Dubuffet fait une mauvaise rencontre, et surtout une mauvaise chute, et ça a bien failli virer à la catastrophe. La journée passe et Docteur Fred n'a plus de nouvelles de Coco, il commence à s'inquiéter. Heureusement, tout est affaire de rencontres, surtout dans cette histoire, car le docteur Fred va croiser Ouzi l'araignée, Olga la cane et Yoyo l'escargot avant de savoir où est passée Coco, et ainsi tout va rentrer dans l'ordre.
Les illustrations sont jolies, l'esprit est bon enfant, la lecture est sympathique, mais surtout destinée aux enfants (car personnellement je n'ai pas été touchée). ^.^

Merveilleux_petit_champignon_atomiqueEncore un coup de coeur pour ce Merveilleux petit champignon atomique de Sabrina Mullor, illustré par Catharina Valckx ! C'est une histoire incroyable qui débute sur une montagne alors que le champignon n'était qu'un spore. Il a grossi et est devenu un beau champignon, sauf qu'il était bourré de plutonium et qu'il se sentait prêt à exploser. Il s'est lié d'amitié avec la montagne, laquelle est boudeuse et grincheuse, elle en a assez qu'on lui marche dessus et voudrait qu'on en finisse grâce à un feu d'artifices. Mourir, pour elle, ça veut dire : confondre l'Amérique avec une chasse d'eau ! Hihihi.
Notre champignon est donc prêt à fissionner lorsqu'une demoiselle se pointe sur la montagne, ce n'est pas une inconnue, il s'agit de la petite Affabulatrice, et la montagne, cette cachotière, n'ignore pas qui elle est. Selon elle, c'est une raconteuse d'histoires. Car elle parle d'amour, donne des bisous et invente aussi des noms d'amour. La montagne et le champignon trouvent qu'elle est dingue, mais dans le fond, ils se sont attachés à l'Affabulatrice et attendent sa venue, chaque jour, avec impatience.
Ont-ils toujours envie de confondre l'Amérique avec une chasse d'eau ? Non, plus vraiment.
J'ai trouvé que derrière la tendresse et l'humour de ce texte se trouvaient aussi des messages sur le monde qui nous entourait : la terre, le soleil, la montagne, etc, des extraits de monde qu'on n'imagine pas, ou auxquels on ne prête plus attention, plus autant qu'on ne le devrait. Et même la fin de l'histoire m'est apparue philosophique, et d'une grande sagesse !

* Le merveilleux petit champignon atomique - Sabrina Mullor
illustrations de Catharina Valckx
Mouche de l'école des loisirs (2010) - 75 pages - 8,50€
en librairie le 14 octobre (un peu de patience, je sais)

Contes_des_tres_grandes_plaines_de_Jean_Fran_ois_ChabasJ'ai lu aussi l'un des derniers écrits de Jean-François Chabas, un auteur que j'admire beaucoup. Ce sont des Contes de très grandes plaines, qui s'adressent aussi bien aux enfants et à ceux qui ont été bercés par La dernière séance d'Eddy Mitchell et qui raffolent des ambiances de westerns, avec les indiens. Dans ce livre, deux histoires nous plongent dans des ambiances proches de la nature, des légendes sur le roitelet ou sur un indien qui ne voulait pas tuer. C'est propre, classieux, intelligent. Du bon Chabas !

* Contes de très grandes plaines ~ Jean-François Chabas
illustrations de Philippe Dumas
Mouche de l'école des loisirs (2010) - 52 pages - 8,00€
en librairie le 9 septembre

D'autres auteurs réputés et qui font les beaux jours de l'Ecole des Loisirs :

La_redaction_de_Soleman_de_AudrenLa rédaction de Soleman d'Audren : un petit texte agréable où les élèves doivent raconter leur meilleur souvenir. Soleman, le petit nouveau, est bien en peine, car il prétend qu'il n'en a aucun et se met à pleurer silencieusement dans son coin. Toute la classe va donc s'employer à lui en créer un, et c'est réussi. Audren est un auteur que j'apprécie beaucoup, mais ce titre ne m'a pas fait tomber à la renverse. Les illustrations non plus ne m'ont pas séduite.
illustrations de Gabriel Gay - en librairie le 26 août

La_bande_a_Tristan_de_Marie_Aude_MurailLa bande à Tristan de Marie-Aude Murail : dans l'école de Tristan, il y a des bandes qui font la loi dans la cour de récréation et cela mine un peu tout le monde. Tristan n'appartient à aucun clan, il aime plutôt passer du temps avec sa petite soeur, un copain du CP et d'autres petits de la maternelle. Mais le jour où il découvre qu'il figure sur la liste de guerre, il doit trouver une solution. Créer sa propre bande ?
Cependant, Tristan veut à tout prix se distinguer et déclare sa bande ouverte à tous. Il n'y a pas de test à passer, juste un mot de passe à recevoir et un secret à garder jalousement. Le problème, c'est que Tristan n'a pas encore de secret. Et puis, un drame a marqué sa petite vie : son timbre préféré, celui qui vient de Chine, a été chapardé par le plus grand de l'école. Plus fort, d'accord, mais Olivier n'est pas un bon élève et le maître ne cesse de le répéter, tandis que Tristan brille par ses résultats, et grâce à sa très belle poésie qui a récolté l'admiration de tous.
Et ça continue, l'histoire n'en finit pas. Ce roman, qui compte 100 pages et figure dans la collection Mouche, pourrait rebuter les enfants qui aiment déjà lire tout seuls et n'osent pas s'aventurer dans des livres plus épais, mais ce serait dommage, pour eux, de passer à côté. Le livre raconte avec beaucoup de délicatesse les histoires qui se passent durant la récréation. En grandissant, on comprend qu'il s'agit de l'école de la vie mais on se rappelle aussi que ce n'est pas toujours tout rose. Aussi, Marie-Aude Murail nous propose sa version où le monde n'est ni tout beau ni tout bon mais où tout se finit bien, avec quelques larmes et beaucoup de rire aussi.
A conseiller aux enfants !

* La bande à Tristan ~ Marie-Aude Murail
Mouche de l'école des loisirs (2010) - 100 pages - 9,50€
illustrations de Gabriel Gay

23 août 2010

Le Poison Ecarlate

le_poison_ecarlate

J'ai reposé mon livre, non sans regret. Je n'avais vraiment pas envie de quitter Elena, cette parfaite héroïne qu'on découvre, au début, abusée, bafouée, meurtrie. Accusée de meurtre, elle doit son salut au conseiller du Commandant, un dénommé Valek, qui la charge de devenir la goûteuse en titre. Mais Valek est un rusé, et pour s'assurer son service, il n'hésite pas à empoisonner la jeune femme, en échange d'un antidote avalé quotidiennement et qu'il est le seul à posséder. Elena, donc, apprend son métier. En même temps, elle va se forger une carapace, apprendre à se défendre, dompter ses peurs et affronter ses fantômes. Petit à petit, on découvre son passé et ses épreuves. Maria V. Snyder nous offre là un vrai portrait d'héroïne forte et fragile, immédiatement on s'attache et on éprouve beaucoup d'empathie et d'affection.

L'intrigue, également, est habile, palpitante et pleine d'action. Dans ce monde aux allures moyenâgeuses, la magie a été proscrite. Or, d'étranges phénomènes apparaissent et semblent affaiblir le pouvoir du Commandant. Parce qu'Elena elle-même est souvent menacée de mort par ses ennemis, elle se trouve associée à Valek pour venir en aide à leur chef et déjouer un monstrueux complot. A l'issue de ce combat, Elena trouvera sa place mais au prix d'autres sacrifices. C'est sincèrement captivant, avec une part de romance qui ne tombe jamais dans le mielleux. D'ailleurs, par certains aspects, j'ai trouvé que ce monde était proche de Graceling de Kristin Cashore. Du moins, Maria Snyder a su rendre son héroïne et son histoire plus humaine et sensible. Ici, les émotions ne manquent pas, et en même temps on ne s'ennuie pas un instant tant l'action est menée tambour battant. De plus, on ne fait pas dans la dentelle, les crimes, empoisonnements et autres querelles avec lames sont sanglants, les personnages ténébreux et donc attirants, bref j'ai été agréablement impressionnée par ce livre, dont je lirai la suite très vite !

Le Poison Ecarlate ~ Maria V. Snyder
Darkiss (réédition 2010) - 530 pages - 11,50€
traduit de l'anglais (USA) par Lucie Perineau

20 août 2010

Vampire Academy #4 Blood Promise

"For a moment, staring down and realizing what I'd just done, I wanted to throw myself in after him, because surely there was no way I could go on living now."

blood_promise

Véritable tournant dans la série, Blood Promise nous fait vivre la folle quête de Rose, en route pour la Sibérie et le village natal de Dimitri. Elle s'est lancée à sa recherche, souhaite le libérer et brave tous les interdits, mettant de côté son chagrin, pourtant si présent et poignant. Même si j'avais craint que le récit ne s'enlise dans l'ennui ou la mélancolie, j'ai été agréablement étonnée par la dynamique de l'intrigue. Et puis, de nouveaux personnages font aussi leur apparition. L'univers de Vampire Academy s'élargit, s'enrichit et c'est excitant. Pas le temps de souffler, pas le temps de larmoyer, mais non le roman n'est pas non plus totalement insensible. La balance est juste parfaite, et l'estomac est souvent noué parce que Rose ne cesse de nous surprendre, de nous émouvoir.

Bref, grâce à ses incursions dans l'esprit de Lissa, il est aussi possible de suivre la vie à St Vladimir où l'héritière royale s'est liée d'amitié avec une nouvelle Moroi, Avery Lazar, une vraie bimbo programmée pour la rigolade et les soirées alcoolisées. C'est assez étonnant de voir Lissa tomber aussi facilement sous son emprise, mais elle se sent tellement seule et abandonnée depuis le départ de Rose. Et puis, toutes les deux s'en veulent de s'être cachées des choses sur Dimitri et sa chute, etc. Mais contrairement à ce qu'elle avait affirmé, Rose n'est pas devenue indifférente au sort de son amie et continue de se tenir informée de sa santé morale. Cela vaut mieux, car Lissa va être en danger !

Concernant les retrouvailles - tant attendues - entre Dimitri et Rose, ma foi, je n'ai pas été flouée. Il faut tout de même patienter jusqu'à la deuxième partie du roman, de quoi attiser la patience, la frustration et la curiosité. Wow ! La rencontre est donc à la hauteur des espérances, mais quel crève-coeur aussi ! C'est fort, c'est chaud, c'est poignant et c'est bouleversant ! Quelle perversité derrière tout ça ! Richelle Mead nous offre une intrigue amoureuse à la fois sulfureuse et romantique, torride et tragique. C'est divinement bon ! Je n'ai pas été déçue, jusqu'à la dernière page, la dernière ligne, j'ai été tendue, abasourdie, heureuse, malmenée mais ravie par cette lecture. J'en sors avec ce sentiment de plénitude désormais associé à toutes mes plongées dans l'univers de Vampire Academy. C'est grisant, captivant, les personnages gagnent en maturité, en force, en fragilité aussi. Rose, la première, ne cesse de m'étonner. Elle n'a pas fini d'affronter des tempêtes, de devoir prendre des décisions qui la tuent à petit feu, mais je ne doute pas que l'issue sera bénéfique pour tous !

Blood Promise (Vampire Academy #4) - Richelle Mead

LireEnVo Challenge Lire en VO - 25

19 août 2010

Edencity - Bienvenue en enfer

edencity

Au début du roman, on ne se sent pas super à l'aise et on peine à comprendre dans quoi on a mis les pieds. L'héroïne, Saralyn, est une énigme à elle toute seule. On avance donc à pas prudents. On devine toutefois l'énorme potentiel derrière cette histoire et dans l'univers d'Edencity. En tout cas, on prend son ticket et on prend place - welcome on board !

Après avoir suivi une formation de Spécialiste, pendant deux ans, dans une contrée paumée et glaciale, Saralyn prend enfin ses fonctions pour combattre les Corbusards (des créatures inhumaines qui polluent la ville). Elle a pour associé un certain Gaspard Flynn. Rapidement, leur première enquête donne le ton : crimes sanguinaires, corps mutilés et autres joyeusetés du même goût. Si Saralyn en doutait encore, elle est maintenant dans le bain... plongée jusqu'au cou. C'est donc assez moche, pas mal oppressant. Mais ça fait tilt. Et on en redemande.

L'autre mystère du roman concerne la personnalité de Saralyn. La demoiselle serait une « lycaride » mais ignore de quoi il s'agit (ce qui explique sa venue en ville car elle recherche des infos sur ses origines). Gaspard non plus n'est pas en reste. On sent qu'il a aussi ses petits secrets et qu'il en cache bien plus qu'il n'en montre. Du coup, on brûle d'envie de lire la suite pour faire tomber les masques.

Pour un premier tome, la série pose ses marques et livre une ambiance mystérieuse et pesante, à laquelle j'ai pleinement succombé. On devine de nombreux conflits en gestation, des pistes et des perspectives assez vagues et néanmoins attirantes, pour l'heure sorciers, vampires, djinns et autres « aweryths » sont au taquet et résolus à en découdre. Le lecteur est prévenu. Ce sera sombre, sans pitié, inquiétant et dangereux. Forcément c'est très bon ! 

Série en trois tomes, qui ne s'adresse pas seulement aux ados. 

Edencity, tome 1 : Bienvenue en enfer - N.M. Zimmermann
Milan (2007) - 284 pages - 8,50€
illustration de couverture : Benjamin Carré

17 août 2010

La Nuit des démons #1

 

la_nuit_des_demons

Premier tome d'une trilogie qui parle de magie et de démons, La Nuit des Démons (en VO : The Demon's Lexicon) se révèle une très bonne découverte, dont la lecture, agréable et entraînante, offre une intrigue dynamique et rondement menée, se bouclant sur un twist inattendu.

C'est l'histoire de deux frères et leur mère qui passent leur temps à fuir les magiciens et démons qui cherchent à leur mettre la main dessus. Leur père a déjà péri sous leurs yeux, se sacrifiant pour protéger les siens. Alan et Nick ont donc très vite appris à être indépendants et matures, l'aîné est un érudit mais souffre d'un handicap à la jambe, le cadet est plus intrépide, il manie les armes, notamment l'épée, avec dextérité, il n'a aucune limite et seul son frère peut calmer ses ardeurs. Leur mère, Livia, reste cloitrée dans sa chambre, il faut s'en méfier, elle est folle et imprévisible, c'est elle qui a attiré l'ennemi en fuyant le plus puissant magicien qui était son amant, avant de dérober un talisman sacré. La famille Ryves n'a donc aucune attache et ses efforts pour sa survie commencent à s'essouffler.

Depuis peu, Nick s'est aperçu que son frère lui mentait et faisait des choses en cachette. De plus, Alan s'est entiché d'une fille, Mae, dont le frère Jamie a été marqué par trois fois par un démon. Ces marques le condamnent, et pourtant Alan va tout faire pour leur venir en aide, ce qui exacerbe la colère (et la jalousie ?) de Nick. L'étau se resserre, la tension va monter d'un cran et l'action va progressivement se mettre en branle.

Autant vous dire que ce livre se lit d'une traite ! Je me suis vue embarquer dans ce monde si proche de nous, et pourtant pollué par une menace maléfique non dénuée d'attrait. Les magiciens, pour gagner du pouvoir, kidnappent des humains pour les démons. Ces derniers, sans état d'âme, ne font qu'une bouchée des corps qu'ils possèdent et ne leur laissent aucune chance de survie. C'est sans pitié, c'est vrai, mais c'est aussi captivant. Le seul souci avec ce roman, c'est qu'il doit expliquer son modus operandi : donner des détails, planter le décor, nous introduire au marché des Gobelins par exemple et nous faire partager les fantastiques danses de quelques élus pour appeler les démons. L'idée, globalement, est excitante. La tonalité générale est, par opposition, plus sombre et pesante. Les événements se précipitent à la fin, peut-être trouvent-ils une solution trop facilement aussi, mais il restera de cette lecture un souvenir ravi et reconnaissant.

Dans ce premier tome, la narration est donnée à Nick, qui est un garçon arrogant, qui cultive l'humour et l'ironie, et dont le charme n'est pas sans rappeler un certain Jace Wayland. La personnalité des autres personnages demeure encore floue, à peine esquissée. Ils n'en sont pas moins tous attachants. Je lirai très prochainement la suite : The Demon's Convenant.

Lu en VO, mais le livre paraît début septembre 2010 chez Albin Michel, coll. Wiz. 

La Nuit des démons - Sarah Rees Brennan
Albin Michel, coll Wiz (2010) - 13,50€
titre VO : The Demon's Lexicon

LireEnVo challenge Lire en VO - 24

Publicité
Publicité
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité