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Chez Clarabel
4 avril 2012

The vampire in me was closer to the surface...

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Deuxième tome de la série Evernight (qui se boucle en 4 livres). 

Ce qu'on découvre ici tend à suggérer que Bianca est VRAIMENT différente de celle qu'on imaginait. Sa séparation avec Lucas ne tartine pas le récit de mélancolie amoureuse indigeste, et puis cela profite à Balthazar, qui se met doucement en avant.

Bianca et lui sont proches et se rapprochent - sur papier, c'est dans le but de pouvoir s'échapper d'Evernight sans éveiller les soupçons, et ainsi pouvoir retrouver Lucas à l'extérieur. Concrètement, on sent bien que cette relation factice tourneboule les concernés, même Lucas devient jaloux, inutile de chercher plus loin. Le clash arrive au grand galop !

En chemin, Charity-la-folle fait son apparition. Il s'agit en fait de la soeur de Balthazar, elle déteste Mrs Bethany et Evernight, s'est jurée de se venger et d'être sanguinaire envers les humains et ses ennemis. Je pensais que son intrusion serait purement anecdotique, bien qu'envahissante, il n'en est rien.

De même, Bianca fait connaissance avec les spectres - les ennemis jurés des vampires. Depuis toujours, un semblant de paix existe entre eux, alors pourquoi aujourd'hui les spectres envoient tout balader et hantent les murs d'Evernight, en prétendant réclamer un dû ?

Tout ceci donne des frissons à notre héroïne, mais pas seulement. Chaque fois qu'elle s'infiltre parmi les membres de la Black Cross, je retiens mon souffle ! Claudia Gray a déjà démontré qu'elle pouvait lâcher des scuds capables de TOUT remettre en question. En bref, ce deuxième tome enchaîne les événements et annonce d'autres rebondissements. La série a désormais son rythme de croisière, j'en soupire d'aise.

Evernight, livre II par Claudia Gray
Pocket jeunesse, 2011 - traduction de Cécile Chartres 

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4 juin 2012

Beau temps en juin, abondance de grain.

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Lu sur un conseil de libraire, le roman de Susie Morgenstern m'a très sincèrement surprise !

C'est l'histoire d'une jeune femme, Alizée Tramontane, 30 ans, institutrice et célibataire. Elle est passionnée par son métier et par la météorologie. Mais une collègue, jalouse d'elle et de sa beauté, parvient à monter toute l'école contre elle, cherchant à la contrarier dans ses moindres projets jugés exubérants. Par l'intermédiaire de sa tante, elle rencontre aussi un homme séduisant, riche, entreprenant, Axel D. Bertrand. C'est un homme de force, un homme conquérant, et Alizée se sent comme une petite fourmi à côté.

C'est un petit roman chic, et qui invite à rêver. L'histoire de cette jolie institutrice fait lever les yeux au ciel, de tendresse. C'est comme regarder les nuages filer et se représenter des formes imaginaires. C'est doux et apaisant, vraiment une belle invitation à flâner. Et puis c'est romantique, l'histoire entre Alizée et Axel est tourbillonnante, improbable mais elle régale les papilles. Ce roman séduira, et séduit, les jeunes filles et les mamans qui mettent du sent-bon à la rose derrière l'oreille.

Mademoiselle Météo, par Susie Morgenstern
Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2011 - illustration de couverture : Gabriel Gay 

9 juin 2012

So wrong for each other...and yet so right.

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Prise d'une soudaine envie de retrouver mes 17 ans, j'ai opté pour la lecture du roman de Katie McGarry. Outre la vilaine couverture française, j'avais deviné qu'il s'agissait d'une histoire où deux opposés s'attiraient pour vivre une folle romance avec papillons dans le ventre. Certes, tout ça fait partie du programme, mais il y a plus encore : deux parcours bouleversants, avec des familles en vrac et des combats à mener. C'est à peu près ce que ce roman cache, et j'étais ravie !

Au commencement, Echo et Noah doivent travailler ensemble sous la houlette de leur psychologue scolaire. La jeune fille est une ancienne star du lycée, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis son séjour à l'hôpital, à propos duquel de folles rumeurs circulent. En vérité, elle vit un drame familial et a perdu la mémoire suite à son traumatisme... Noah, lui, est le caïd arrogant et effronté, avec une réputation de drogué et de débauché. Marqué par la mort accidentelle de ses parents, il a été baladé dans des familles d'accueil minables, en a perdu toute confiance dans les adultes et souhaite désormais se battre pour récupérer ses petits frères.

Ainsi Echo et Noah se détestent, puis vont apprendre à se connaître avant de réaliser qu'ils sont tous les deux sur la même longueur d'onde. Toujours la même rengaine, pense-t-on. De plus, l'histoire est racontée en alternant les points de vue, ce qui fait instinctivement penser aux romans de Simone Elkeles. (Quel régal de se glisser dans la tête d'un garçon aussi complexe et sexy que Noah Hutchins ! On craque, forcément.)

Cette lecture se révèle un vrai tourbillon d'émotions, avec des coups de griffe, des révélations attendrissantes, de doux mots d'amour, de la colère et de la folie, de l'impuissance aussi face à tant d'issues improbables. Forcément on lit tout ça avec la gorge serrée... et on en sort avec le sentiment d'avoir partagé une lecture différente de nos attentes. C'est léger, mais avec une pincée de sentiments forts et sincères. Un joli roman d'amour, mais qui évoque les drames familiaux et leurs conséquences face à la nécessité de retrouver une vie normale. Surprenant, et poignant !

Hors Limites, par Katie McGarry
Harlequin, coll. Darkiss, 2012 - traduction par Isabel Wolff-Perry 

13 mai 2014

Teaser Tuesday #57

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Tout adolescent se demande en quoi consiste le passage à l'âge adulte. Le corps se transforme, des émotions intenses nous traversent et l'on se pose d'innombrables questions que l'on garde souvent pour soi...  

Voici donc un livre sans tabou, sans complexe et sans interdit, qui répondra à toutes les interrogations, à l'aide de photographies et autres montages fleuris ou sucrés, très rigolos, et qui bazarde vos dernières inhibitions en un éclat de génie (le coup des carottes rangées par taille ou les petites cuillères au jus de cerise). On sourit devant tant de transparence et de spontanéité.

Ce bouquin est génial, pour les ados et jeunes adultes. Même les parents y trouveront leur compte, si une larmichette d'angoisse se pointe sur leur front à l'approche des premières questions qui chatouillent. Au sommaire : transpiration, odeurs, premiers poils et jolis rêves, tout ce que les hormones peuvent provoquer, tout sur les symptômes amoureux, le baiser, le sexe, pourquoi se protéger, comment on tombe enceinte, à partir de quand ça peut arriver, etc. etc.

C'est une lecture au ton moderne, résolument libre et sans contrainte, qui embrasse des sujets multiples et inavouables, sur un ton débordant de peps, d'humour et avec beaucoup de respect. INDISPENSABLE si on a des enfants qui grandissent trop vite à la maison ! ☺

Est-ce que ça arrive à tout le monde ? par Antje Helms et  Jan von Holleben, traduit par Roland Funtès (Syros, avril 2014)

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14 novembre 2013

Dans les bois, par Harlan Coben

dans les bois

Paul Copeland est un homme brisé par la vie. Veuf, il élève seul sa petite fille. Il s'est démené dans sa carrière et a été promu procureur du comté de l'Essex. Brillant, ambitieux et charismatique, il cache ses blessures et n'évoque jamais le drame de son adolescence, alors qu'il était en colonie de vacances, quatre jeunes gens ont disparu dans les bois, parmi eux il y avait sa sœur Camille.

Et voilà que vingt ans plus tard, il est appelé pour identifier un corps et reconnaît le petit copain de sa sœur ! Il croit alors à l'impossible, relance l'enquête, traque le moindre indice, retrouve son premier grand amour et va dénicher de vieux secrets de famille dont il n'avait pas idée. C'est même là tout le drame ! A côté de ça, il doit garder la tête froide pour son procès, l'affaire est ardue, la défense a la rage au ventre et use de tous les moyens pour l'intimider.

Pour mon premier Harlan Coben, j'ai voulu miser sur un titre qui ne s'inscrit dans aucun cycle en particulier (pas de Myron Bolitar à l'horizon, par exemple). Ma foi, je n'ai pas été déçue du voyage : la lecture a été rapide, prenante, angoissante, bien menée et bien rendue. La fin, peut-être, prête à confusion mais c'est en lisant Sans un mot que vous obtiendrez les réponses qui évacueront tout malentendu ! Un roman au suspense efficace, qui tient ses promesses.

A noter : Pierre-Marie Escourrou interprète le rôle du gendarme Pierre Roussillon dans la série Une femme d'honneur sur TF1.

Audiolib, mars 2008, texte lu par Pierre-Marie Escourrou, traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond

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19 mai 2014

Promise, par Ally Condie

en poche ! 

Promise

Cassia avait tout pour être heureuse : à dix-sept ans, sa cérémonie de Couplage est un vrai succès, son Promis n'est autre que son ami d'enfance Xander et ses résultats aux exercices de classement la destinent à une grande carrière. Le bonheur à l'état pur pour cette promesse de petite vie parfaite.

Mais tout se complique lorsque le visage d'un autre garçon apparaît sur sa microcarte, suivi du décès programmé de son grand-père et la découverte de deux poèmes interdits glissés dans son poudrier. Un monde nouveau s'offre à elle et Cassia n'est plus sûre de vouloir suivre le droit chemin. 

“Promise” est le premier tome d'une série qui s'inscrit moins dans l'action que dans l'exploration subtile, délicate et profonde des sentiments et émotions. L'histoire peut déconcerter, tant son rythme est nonchalant, mais elle saura conquérir un lectorat davantage amateur de réflexion ou de contemplation. En effet, ici il n'y a aucune mise en scène spectaculaire, mais un univers dystopique fouillé et intéressant, une intrigue brodée avec finesse et une héroïne presque ordinaire, qui part en quête de vérité...

La conduite générale est posée, sans exubérance, avec le minimum de scènes d'action pour secouer les foules et remettre les pendules à l'heure. Cela préfigure une histoire qui ne demandera qu'à s'épanouir en douceur. 

Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, mai 2014 ♦ traduit par Vanessa Rubio-Barreau

17 avril 2013

# Pêle-mêle Clarabel #

dernièrement, ont été lus sans être commentés :

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Le pays incroyable, exploré et décrit par Norman Messenger (Seuil jeunesse, octobre 2012)

Débarqué sur une île étrange, Norman Messenger va croiser des habitants pas plus hauts que des poupées, des arbres à voile qui ne poussent que sur de petites barques en bois ou encore des oiseaux qui portent d'immenses cuissardes pour ne pas se mouiller les pieds. Détournant avec humour les planches des naturalistes du XVIIIe siècle, il dépeint un univers fantasque et merveilleux. Les inventions graphiques sont encore plus délirantes que les inventions verbales, au service d'une imagination débordante. 

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Monsieur Buvard de Bruno Heitz (Rouergue jeunesse, avril 2013)

Monsieur Buvard buvait tant qu'il en devenait tout noir. C'est pour ça qu'il avait perdu son travail. Un jour qu'il cherchait un emploi, il rencontra Papier Photo. Et Papier Photo (très sensible aux problèmes d'argent) lui fit une proposition malhonnête. C'est là que ses ennuis commencèrent. Monsieur Buvard eut bien du mal à se racheter une conduite, bref à se blanchir. 

Monsieur Buvard a été publié initialement dans les années 90 aux éditions Mango. Il fait ici l'objet d'une réédition actualisée et notamment mise à la page côté numérique.

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Lola de Olivier Douzou (Rouergue jeunesse, octobre 2013)

Lola, c'est une vache de lait, l'héritière d'une certaine Jojo qui dans sa métamorphose fit un jour apparaître une constellation.
Lola est là pour un hommage à ce livre point de départ - en 1993 - de la collection jeunesse du Rouergue.

13 septembre 2022

Froid brûlant (Black Blade #1) de Jennifer Estep

froid brulantBienvenue à ...

Cloudburst Falls (...) célèbre en tant que « l’endroit le plus magique d’Amérique », un lieu où « les contes de fées sont réels ».


Lila Merriweather est lycéenne le jour et voleuse la nuit. Elle vit ainsi depuis la mort tragique de sa mère et se débrouille comme une grande en squattant le sous-sol de la bibliothèque municipale. Elle tient à sa tranquillité. À sa vie invisible. Mais tout vole en éclats le jour où elle est témoin d'une attaque contre trois jeunes privilégiés et sauve la vie de l'un d'eux. Elle a beau fuir la scène du crime et se planquer comme jamais. Le destin finit par la rattraper. Elle est recrutée pour devenir le nouveau garde du corps pour l'héritier d'une Famille. Elle obtient avec ce poste des tas d'avantages mais également une existence sous le feu des projecteurs. Désormais elle ne peut plus mentir sur son passé et ses dons cachés. Toute une survie construite avec minutie qui se disperse. Seul avantage pour Lila : pouvoir approcher son Ennemi de toujours et obtenir sa vengeance.

L'immersion dans l'intrigue est assez dense au tout début car les présentations pullulent et sont méticuleuses. Mais une fois que c'est fait, la lecture s'avère captivante ! Certes, j'ai eu un certain recul quand j'ai découvert l'âge des personnages (17-20 ans). Heureusement ils se comportent de façon plus mature donc c'est moins gênant au fil des chapitres. Du moins, c'est surtout Lila qui détient la palme de l'héroïne. L'histoire est centrée sur son parcours, ses choix, ses secrets, ses émotions. En ce qui concerne Devon, par exemple, ça reste assez flou. Le personnage paraît attachant et très gentil. Toutefois, on ne le perçoit que de loin ou grossièrement. Je pense que les deux prochains tomes permettront d'étoffer cette sensation et d'apporter plus de piquant. Pour l'instant, la série tient la distance et révèle de jolies surprises aussi ! Je suis très contente.

Moi ? Garde du corps pour une Famille ? Ça me laissait plus que perplexe. J’étais une voleuse, voilà tout. Je mentais, je trichais et je volais pour survivre, pour obtenir ce que je convoitais, pour protéger et servir mes intérêts… Les miens et ceux de personne d’autre. Surtout pas ceux d’une Famille.

Éditions Alter Real, 2021 pour la traduction. Traduit par Annabelle Blangier

⭐⭐⭐⭐

22 septembre 2014

L'Homme aux cercles bleus, de Fred Vargas

« Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ? » 

L'homme aux cercles bleus

Un Fred Vargas tout jeunot (1996), qui nous introduit un Jean-Baptiste Adamsberg fraîchement promu au commissariat du 5ème arrondissement... here I go ! Et de le découvrir faire ses premiers pas auprès d'une équipe pantoise face à ses méthodes de travail peu orthodoxes : l'homme se perd régulièrement dans de longues réflexions intérieures, les bras croisés sur son buste, se livre à du gribouillage sur un bout de papier posé sur les genoux, ou se balade la nuit, souvent près d'un cours d'eau... il dort peu, et rarement seul. Adamsberg n'est pas un romantique, mais son âme est torturée par les souvenirs d'une petite chérie, silhouette fugace, croisée, aimée puis échappée sans crier gare. L'homme est nostalgique et a le cœur ravi.

Pas étonnant que son intérêt de flic s'arrête sur des affaires sordides, comme ces cercles bleus qui pullulent dans Paris. Il prévient Danglard, ça s'annonce mal. Un matin, ça va saigner... En attendant, il rencontre une océanographe de renom, Mathilde Forestier, qui se vante d'avoir croisé l'homme aux cercles bleus et d'être capable de le reconnaître. Adamsberg, forcément, est interpellé et pénètre dans l'appartement cossu de la scientifique, où se côtoient d'autres figures insolites : un bel homme aveugle et une vieille dame solitaire, accro aux petites annonces. Ce refuge de bras cassés est aussi l'antre des soirées arrosées, à soliloquer sur le monde et sur l'enquête du commissaire. Franchement, on sourit, on jubile, on gobe tout et on en redemande.

Ah mais c'est redoutable, sous couvert de tendres excentricités, on ne soupçonne pas l'incroyable ingéniosité de l'intrigue. Et c'est écrit avec rondeur, en jouant sur les mots, en se moquant des personnages avec affection, en distillant de l'humour aussi. Bref, c'est décalé, un brin philosophe, finaud et clairvoyant. On se régale ! Mais à quand une nouveauté, madame !??

Audiolib, août 2014 ♦ texte intégral lu par Jacques Frantz (durée d'écoute : 6h 23) ♦ disponible aussi aux éditions Viviane Hamy ou en poche J'ai Lu

18 septembre 2014

Les Orangers de Versailles, d'Annie Pietri, Nicolas Digard & Christine Circosta

Orangers

Adaptation réussie du célèbre roman d'Annie Pietri par Nicolas Digard,
avec les couleurs et illustrations de Christine Circosta. 

Marion est fille de jardinier et a été choisie pour servir la favorite de Louis XIV, madame de Montespan. Éblouie par sa beauté, Marion supporte sans broncher la jalousie des lingères lorsqu'elle décroche le poste d'Occupée (qui consiste à veiller le sommeil agité de la maîtresse royale) et se distingue aussi lorsqu'elle reconnaît savoir lire et écrire, en plus de posséder un odorat exceptionnel (parfois à son grand dam, les couloirs de Versailles dégagent des relents fétides). Elle connaît les plantes comme sa poche et est capable de créer des parfums. Mme de Montespan lui en commande aussitôt.

Étourdie par cette nouvelle existence, Marion ne prend pas garde des faux-semblants ni de la mesquinerie derrière les sourires mielleux de la favorite du roi. Car Mme de Montespan est hautaine, capricieuse et exigeante. Elle voue aussi une haine farouche pour la reine, qu'elle rêve de détrôner. Pour cela, elle ourdit des complots d'empoisonnement et se rend à des messes noires orchestrées par la Voisin. Marion surprend ainsi leur plan machiavélique et va se démener pour dénoncer leurs crimes.  

On retrouve dans cette bande dessinée la reproduction du cadre magnifique de Versailles et ses jardins coquets, mais l'histoire nous entraîne aussi dans les coulisses et les dortoirs des domestiques, On découvre tout un tas de petits détails non négligeables, comme le manque d'hygiène et les odeurs pestilentielles dans le château. On comprend pourquoi les jardiniers mettaient le paquet à l'extérieur pour oxygéner la cour royale !

Outre cette mise en scène et ces décors impeccables, l'histoire est basée sur des faits historiques authentiques (l'affaire des poisons) qui sert à raconter la destinée incroyable d'une jeune fille sensible et innocente, livrée aux intrigues redoutables de Versailles. Cette partie n'est pas très crédible, mais on se laisse duper avec plaisir car le récit est entraînant et baigne tout de même dans un cadre fascinant et hors du commun.

BD Kids Okapi, septembre 2014

24 octobre 2014

Juste avant le crépuscule, de Stephen King

Juste avant le crépuscule de Stephen King

Ces 13 nouvelles, dites terrifiantes, proposent une plongée déconcertante vers des univers hétérogènes, mais ayant en commun la volonté de troubler le lecteur. Juste avant le crépuscule, c'est « l'heure où les ombres se fondent dans les ténèbres, où la lumière vous fuit, où l'angoisse vous étreint ». Parfait descriptif, mais peu concrétisé via une mise en application peu convaincante. 

Non, vraiment, je n'ai pas été emballée par le menu de ce recueil. Certes, on peut croiser des fantômes, un psychopathe, un chat démoniaque, un sourd-muet trop discret pour être honnête, mais aussi sombrer dans des rêves hallucinatoires ou assister à une fin d'après-midi apocalyptique... bref, autant de rencontres toutes plus perturbantes les unes que les autres.

Mais le format de la nouvelle a été fatal : trop, trop frustrant. Et puis les histoires sont de qualité inégale. Je me sentais à peine à mon aise dans un univers qu'il me recrachait déjà pour d'autres horizons. Dur. Sur cette déconfiture, je ne m'avoue pas vaincue non plus. Michel Raimbault n'a jamais démérité et a livré une interprétation impeccable, tour à tour troublante et ensorcelante. Certaines pistes sont à déguster, juste avant de se glisser sous la couette, vos nuits seront plus blanches que jamais ! 

Audiolib, avril 2010 ♦ texte intégral lu par Michel Raimbault (18h 35) ♦ traduit par William Olivier Desmond pour les éditions Albin Michel  ♦ disponible en format poche

Pour un avis plus détaillé du contenu et des nouvelles, c'est ici

22 octobre 2014

Ça n'existe pas ! par Ella Bailey

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Par une belle matinée d'octobre, Violette remarque d'étranges phénomènes... Les objets se déplacent, certains disparaissent et des toiles d'araignées font de plus en plus leur nid dans la maison. La fillette a une explication claire, nette et précise pour chaque phénomène. Sont épinglés le chien gourmand, le chat maladroit, la pie chipie, le frérot gribouille, l'écureuil voleur de citrouille, l'araignée fautive... Il suffit de bien observer.

Car, tout le monde le sait, les fantômes, ça n'existe pas ! Et ce n'est pas parce que Halloween approche qu'il faut se farcir la tête d'idées saugrenues. Mais n'est-ce pas une façon, pour Violette, de se rassurer? La nuit, seule dans son lit, le parquet grinçant et les ombres effrayantes paraissent soudain exagérés. Dernière chance pour se convaincre ? Les fantômes, ça ...  !

J'ai adoré cet album ! Déjà pour son esthétisme (couverture toilée) et les illustrations d'Ella Bailey : charme vintage, trait naïf... Cela me rappelle le style d'Aurélie Guillerey que j'affectionne tout particulièrement. Avec une histoire simple mais rigolote, la lecture nous enchante. Elle propose aussi en fil rouge de trouver le petit fantôme caché dans chaque page. Une lecture pour le plaisir des yeux et pour s'amuser en exerçant son sens de l'observation. Très, très sympa ! 

Gallimard jeunesse, octobre 2014

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30 janvier 2015

L'Éte où papa est devenu gay, par Endre Lund Eriksen

« Mon père ne peut quand même pas être homo
Indiane s'est renfrognée.
- C'est quoi le problème si on est homo?
J'ai essayé de lui expliquer que je ne voyais aucun inconvénient à ce que les homos soient homos ; le problème, c'était que papa le soit, parce qu'en vrai, au fond de lui, il ne l'était pas. S'il l'avait été, encore ! Admettons. Mais il avait été marié à ma mère pendant une éternité, et franchement, il n'avait vraiment rien d'une pédale. Alors là, Indiane a froncé les sourcils, l'air furibard.
- Qu'est-ce que tu veux dire exactement par « il a rien d'une pédale » ?
Impossible de lui avouer ce que j'avais en tête. Marcher en roulant du cul comme une fille. Parler mode, fringues et jardinerie d'une voix efféminée. Trottiner en faisant tout le temps des mouvements du poignet. Écouter de la musique disco et s'habiller avec des trucs en cuir moulants.
On ne pouvait pas dire que son père était comme ça. Au contraire : c'était le type le plus viril que j'aie jamais rencontré - enfin, si on exceptait le coup de la musique disco. Ça, on pouvait difficilement faire plus homo. »

L'Ete Ou Papa Est Devenu Gay

Séparé de son épouse, le père d'Arvid emprunte une caravane pour les vacances et s'installe sur le terrain près des toilettes les plus célèbres de Norvège (ambiance psychédélique, boule à facettes et musique disco). Le moral n'est pas au beau fixe, père et fils passent leur temps à bouquiner ou errer en pleine campagne sous une pluie diluvienne.

Leur quotidien s'égaye lorsqu'ils font la connaissance de Roger et sa fille Indiane. C'est une gamine délurée, qui s'amuse à titiller le garçon, coincé et bougon. Très libre et décomplexée, elle ne comprend pas la réaction du garçon lorsqu'ils surprennent l'accolade passionnée entre leurs pères. Arvid court se réfugier dans les WC, chipe le livre d'or et déverse toute sa frustration.

Ses confidences, sur le ton de la plaisanterie, font état de la trouille de l'adolescent, face à sa puberté naissante. À 13 ans, celui-ci se pose de plus en plus de questions sur la sexualité, son identité et son orientation, l'attitude de ses amis aussi le pousse à réfléchir, comme celle plutôt dégourdie de la jeune Indiane, terriblement curieuse et impatiente de dévoiler les mystères de la chose, bref tout ça plonge Arvid dans une grande perplexité.

Alors, pour oublier ce qui le contrarie en secret, le garçon prend pour cible son père et sa soudaine lubie d'une révolution sexuelle en plein été, durant leurs vacances. Arvid ne l'entend pas de cette oreille et échafaude des plans délirants pour faire capoter l'idylle florissante. Le ton général est léger, joyeux et totalement désinhibé (même le chien Waldo est pris de pulsions lubriques incontrôlables, on croit rêver !).

C'est raconté sur le ton de la blague, mais ça évoque avec beaucoup de subtilité l'adolescence, le corps qui change, les premiers troubles, les émotions contradictoires et l'homosexualité. Les romans pour ados sont encore trop timides à ce propos, donc saluons l'initiative écrite avec intelligence et un soupçon d'effronterie ! 

éd. Thierry Magnier, septembre 2014 ♦ traduit du norvégien par Aude Pasquier

16 septembre 2015

Travail soigné, de Pierre Lemaitre

TRAVAIL SOIGNÉ

J'aurais souhaité n'avoir jamais lu Alex avant celui-ci et procéder aux présentations dans les règles de l'art - Camille Verhoeven, commandant de police, soucieux du travail bien fait, barbotant au sein de sa brigade comme un poisson dans l'eau, amoureux à la ville et bientôt papa. À la place, j'avais déjà aperçu l'image d'un type brisé et désabusé par la faute de cette enquête criminelle qui s'installe présentement.

Des meurtres, ignobles et épouvantables, mis en scène de façon soignée et macabre, basculant toujours plus loin dans l'horreur et l'innommable... Et déjà une étiquette sur ce tueur en série - le Romancier - dont l'obsession consiste à reproduire les crimes les plus célèbres de la littérature policière et récolter les lauriers de la gloire en faisant la une des journaux. Sans se douter, Camille est devenu le jouet du psychopathe.

C'est indubitablement un roman noir, violent, déroutant mais fichtrement prenant. Jacques Frantz - spécialement sollicité par l'auteur pour enregistrer son roman pour Audiolib - accomplit par la même occasion un jeu d'acteur époustouflant. Sa voix rauque et grave nous entraîne vers des sentiers glissants, au cœur de la cellule de crise et en communion avec la détresse de Verhoeven pour un effet vibrant, poignant, étonnant.

¡Madre mía! Ce roman est plus noir que noir, violent et déroutant, même s'il est fichtrement prenant. Certaines scènes sont d'ailleurs assez dures, avec force détails nauséeux et séquences émotionnelles bouleversantes (mais rien n'est jamais gratuit, comme l'explique P. Lemaitre dans l'entretien qui suit la lecture, en rappelant pourquoi on choisit de lire un roman noir et quelles sont nos attentes). Malgré tout, la puissance littéraire est là, intacte - la lecture est saisissante sur toute la ligne, elle remue tripes et boyaux et vous laisse k-o en fin de parcours. Chapeau bas.

Audiolib / août 2015 ♦ Texte lu par Jacques Frantz (durée : 12h 33) ♦ Suivi d'un entretien entre l'auteur et l'éditeur

17 septembre 2015

Du sang sur Abbey Road, de William Shaw

DU SANG SUR ABBEY ROAD

Brimé par ses collègues, qui lui reprochent son caractère solitaire et taciturne, Paddy Breen accepte de chaperonner Helen Tozer, une jeune inspectrice particulièrement bavarde, sur la scène d'un crime ignoble. Une fille a été assassinée dans le quartier d'Abbey Road, pas loin du studio d'enregistrement des Fab Four. Son corps nu a été jeté sur un matelas. Les voisins n'ont rien vu, rien entendu. Et on ignore tout de l'identité de la victime. Notre duo d'enquêteurs dépareillés mais bougrement attachants va aussitôt s'embarquer dans une course entraînante, à travers les rues de Londres ou sur les routes du Devon, traquant le moindre indice pour remonter un début de piste, même si la tâche s'annonce ardue. Mais c'est franchement grisant, planté dans l'ambiance électrique du Swinging London, en pleine Beatles mania (nous sommes en 1968) et avec des personnages truculents.

J'ai franchement adoré ! Paddy est guindé au possible et traîne son vague à l'âme depuis la mort de son père, tandis que Helen est pétillante, enjouée et décidée. Elle ne s'embarrasse pas des procédures (une femme n'avait pas le droit de conduire une voiture de police) et roule sa bosse pour oublier un drame familial. Tous deux étaient faits pour se rencontrer et vont probablement nous réserver d'autres aventures pleines de réjouissances ! J'ai hâte. ☺ 

10/18 ♦ Janvier 2015 ♦ Traduit par Paul Benita (A Song From Dead Lips)

30 octobre 2018

Vintage, de Grégoire Hervier

vintage gregoire hervier

Thomas Dupré, journaliste occasionnel, est un passionné de guitares et de musique rock. Attendu en Écosse pour une commande spéciale, il se rend au manoir de Jimmy Page, pour rencontrer un collectionneur excentrique. 
Celui-ci va néanmoins lui confier ses déboires. On vient de lui voler la mythique Moderne de Gibson, mais sans preuve tangible, les assurances réclament un gage de son existence. Il embauche donc Dupré pour partir par monts et par vaux en quête de cette guitare de légende.
Ladite enquête va s'annoncer pleine de surprises et d'inattendus : on va de découvertes en avancées, toutes rocambolesques, décalées et déjantées, voire audacieuses et périlleuses.
L'aventure est complètement dingue et excitante.
J'ai adoré l'épopée en Amérique, sur les traces d'Elvis, et toutes les anecdotes insolites et savoureuses. Miam miam.
Au final, la lecture est entraînante, sur près de 9 heures d'écoute, dont on ressort avec une sensation échevelée et émoustillante. C'est tellement bon... tellement grisant. J'étais comblée. 
Voilà un super roman, rock-n-roll et décoiffant : une découverte qui rend l'âme voyageuse et survoltée. Franchement top !

©2016 Au Diable Vauvert. Repris en poche chez 10-18

(P)2018 Audible Studios. 

Pour pimenter tout ça, Hervé Carrasco assure le show avec exaltation, sans tomber dans l'excès. C'est tout aussi excitant à lire, à écouter, à imaginer, à apprendre. Longue vie à la Gibson !

>> Ce livre audio en version intégrale vous est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.

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22 décembre 2019

La fille sans nom, de Maëlle Fierpied

La fille sans nomCamille fugue en pleine nuit car elle en a ras-le-bol de l'éducation trop rigide de ses parents. Sur le bord du fleuve, elle croise une péniche et répond à une petite annonce : recherche garçon à tout faire. Avide d'aventures, la jeune fille monte à bord et ment sur son identité.
Au moment de signer son contrat (avec une goutte de son sang), Camille s'écroule de sommeil et se réveille en ayant tout oublié. Elle ne comprend pas ce qu'on attend d'elle, si ce n'est s'occuper des animaux en cage d'un certain Mage Hélix. Elle doit aussi éviter le plus possible ses compagnons de voyage, deux Ogres-dragons peu commodes.
Oui, oui, c'est carrément bizarre. Et tout le roman est de cet acabit !
On débarque au beau milieu d'une histoire très curieuse et on ne cesse de se demander où on va. L'ambiance est sombre et angoissante, avec des personnages inquiétants. La mise en place peut sembler lente - elle l'est - et pourtant tout semble nécessaire pour comprendre la quête. Après tout, le roman fait 500 pages donc il faut se préparer à élargir ses horizons.
L'univers de Maëlle Fierpied est souvent atypique, avec une bonne dose de fantastique, de l'audace et une imagination improbable. Cf. ses Chroniques de l'université invisible qui m'avaient fait découvrir son auteure ! Celui-ci ne déroge pas à la règle, même si j'ai parfois eu une sensation d'errance et de flou...

École des Loisirs, roman, Médium + (2019)

30 mai 2020

La maison aux secrets, de Catherine Robertson

La maison aux secretsEn apprenant qu'elle est l'héritière d'une propriété en Angleterre, April envisage sérieusement d'y renoncer puis finit par se rendre sur place par curiosité. La demeure est imposante mais dans un triste état. Le notaire est prêt à lui accorder le temps nécessaire pour entreprendre les travaux et changer d'avis sous l'influence de sa voisine qui lui raconte les années dorées du domaine.
Un certain Oran vient donc lui prêter main forte. Sous ses dehors bourrus, le type se montre coopératif et efficace. Ensemble ils n'accomplissent aucun miracle mais mettent à jour de vieux secrets enfouis. Lors d'une promenade dans les bois, elle fait aussi la rencontre de Jack et son chien Gabe. Avec son physique de bûcheron, peu loquace et très détaché, lui aussi est énigmatique et attirant...
Mais April est en plein conflit : depuis la mort accidentelle de son fils, elle a choisi de vivre à l'écart du monde, elle fuit le bonheur ou refuse toute idée de seconde chance. Cet héritage vient donc tout chambouler et la plonge au cœur d'une nouvelle vie bourdonnante de sons et de lumières.

Malgré ce résumé alléchant, j'ai été déçue par cette lecture : entre le caractère morose de l'héroïne, son insistance à tout verrouiller en souvenir du drame vécu et les déboires d'Oran (qui m'ont hélas laissée dans une totale indifférence) j'ai finalement trouvé le temps LONG.
Seules les histoires du passé - auprès de James, Sunny, Lily et Rowan - m'ont bien plu car le reste du temps m'a semblé poussif et trop mélancolique. Il y avait parfois un charme suranné qui surgissait des vestiges de L'Empyrée... mais son parfum reste trop fugace !
Je n'ai pas accroché plus que ça aux personnages contemporains, ni à leurs parcours dilués et lassants. Au bout du compte, ce roman plein de promesses (j'adore les histoires de vieilles maisons et de secrets de famille) s'est révélé peu touchant et s'est conclu sur un rendez-vous loupé, pour moi.

Charleston, une marque des éditions Leduc.s (2017)

Traduit par Fabienne Duvigneau / Titre VO : The Hiding Places

Repris en format poche chez POCKET

⭐⭐⭐

16 décembre 2021

Au cœur du cercle (The Magpie Society #2) de Zoe Sugg & Amy McCulloch

Au coeur du cercle The Magpie SocietyDans le premier tome de The Magpie Society, nous découvrions le pensionnat anglais d'Illumen Hall. Ambiance bon chic bon genre. Traditions surannées. Sensation d'appartenir à une élite. Pourtant, un drame survient - une élève trouve la mort sur une plage. La police pense au suicide. La famille est effondrée. Malgré les doutes et les angoisses, les élèves sont invités à reprendre leur routine.

Audrey, une nouvelle étudiante venue des États-Unis, observe cette agitation mais se fait discrète (elle aussi a un scandale à ses trousses). Que sa colocataire se montre glaciale ne la perturbe pas outre mesure. En même temps, c'était la meilleure amie de la disparue. La douleur est encore vive. L'américaine se contente donc d'écouter les rumeurs de liaison et de jalousie ça et là. Au milieu, une Voix Mystérieuse s'élève pour balancer tous les non-dits à travers un podcast.

Et de nouveau, le drame s'invite et une autre camarade disparaît. Audrey et Ivy, enfin copines, lancent leur propre enquête face à l'inaction de la police. Elles vont fouiller dans les archives de l'école pour remonter aux sources du Cercle des Pies. Comprendre qui se cache derrière cette société secrète et pourquoi elle réapparaît après tant d'années. Drames en cascade et révélations choc vont également survenir. Pas au point de tomber à la renverse non plus.

Ce que je regrette, dans cette duologie, c'est finalement cette impression d'avoir étiré l'intrigue en vain. Pour moi, un seul livre aurait suffi ! Les couvertures sont magnifiques. Et l'ambiance... incroyable. Mais le reste me laisse sceptique. Personnages creux, lecture languissante, contenu artificiel et couru d'avance. Je reste sur ma faim. Reste la supercherie dévoilée dans l'épilogue. Et bim, dans ta face ! C'était plutôt malin.

La Martinière J. (2021) - Traduit par Christophe Rosson

⭐⭐⭐.5 

28 décembre 2006

Rita et Machin - J.P. Arrou-Vignod & O. Tallec

Ne loupez pas les épisodes de Rita et machin, une série désopilante pour les enfants à partir de 4 ans, créée par deux artistes très inspirés : l’auteur/éditeur Jean-Philippe Arrou-Vignod et l’illustrateur Olivier Tallec. Rita est une fillette de son époque : à 5 ans, elle a déjà un caractère bien trempé. Pour son anniversaire, elle a décidé de casser les pieds — trop de cadeaux à ouvrir ! — mais un des paquets se met à faire des bonds… À l’intérieur se cache un petit chien blanc avec une tache sur l’œil. Rita décide de lui trouver un nom : pourquoi pas chaussette, serpillière ou… Machin?!

Voici donc l’entrée en fanfare d’un duo irrésistible croqué façon BD en bicolore (rouge et blanc).

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Pour Noël, il y a l'incontournable / l'indispensable / le très, très, très nécessaire : Le Noël de Rita et Machin où on suit les préparations de Rita et son chien pour la nuit de Noël durant laquelle on découvre un Super Machin qui veille au grain et ... fait fuir le visiteur nocturne ! Argh, se dit Rita, Catastrophe de catastrophe ! Machin a fait peur au Père Noël ! Bon allez, vite la suite ... Lisez, lisez donc !!! C'est franchement désopilant, drôle, pétillant et ça plaît aux petits comme aux grands. Oui, je l'avoue : j'y trouve dans ces petits albums la copie conforme du duo de la maison, Miss C. et le chien noir aux grandes oreilles. Et je rigole... noel_rita_machin

 

Questions à Jean-Philippe Arrou-Vignod

Comment est né ce duo, Rita la "commandante" et Machin le flegmatique? La proposition de série vient-elle de Gallimard?

Non, c'est une envie commune d'Olivier et moi de travailler ensemble. Olivier avait inventé ces deux petits personnages qui m'ont fait craquer. Il a fallu trouver des noms, un esprit, des histoires que l'on souhaitait inspirées de situations quotidiennes.
J'ai proposé à Olivier celle de la rencontre de nos deux copains. Le reste est venu de soi, et Gallimard a accepté notre projet avec enthousiasme.

 

On sent que vous vous amusez beaucoup, l'humour est-il prépondérant pour
vous dans les aventures de Rita et Machin?

Oui. On avait envie tous les deux d'une histoire d'amitié un peu acide et décalée, toujours vue à hauteur des personnages et de leur monde imaginatif et drôle.

Gallimard jeunesse

18 avril 2013

"Oui, je pense que tout ce qui vient du passé n'est pas dépassé."

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J'avais suivi de loin l'engouement des lecteurs et des libraires pour ce roman, dont j'ignorais absolument tout de l'histoire. J'avais supposé qu'il s'agissait d'une lecture tendre et délicate, aux doux pouvoirs apaisants. Eh bien, j'avais raison, un peu, mais j'avais tort aussi. En fait, cette histoire est beaucoup plus bouleversante que je ne l'aurais cru !

Nous découvrons une femme de 47 ans, Jocelyne, surnommée Jo, mercière à Arras, mariée à Jocelyn (!) depuis une vingtaine d'années et mère de deux enfants (sa troisième fille est morte à la naissance). C'est une femme heureuse et comblée, même si les épreuves, elle connaît aussi. Comme beaucoup de monde, elle avait rêvé d'une autre vie, mais les aléas du destin ont fait que ... Ce n'est pas de l'amertume qui accompagne ses mots, aujourd'hui. Après un rapide tour d'horizon, Jocelyne s'estime chanceuse.

Et puis, elle gagne au Loto une somme faramineuse. Elle conserve le chèque dans sa poche, n'en parle à personne. Parce que, "la convoitise brûle tout". Alors, Jo continue de mener son petit train de vie, avec ses copines, les jumelles coiffeuses, toujours fofolles, mais extrêmement perspicaces. Elle ne dit rien à son mari non plus, elle attend, elle part en weekend, elle est plus amoureuse que jamais, enfin détendue, après des années de hauts et de bas. Dans son coin, elle dresse des listes, de ses envies, de ses besoins, de ses rêves. Elle tient aussi un blog de tricot, qui connaît un succès fulgurant. Non, vraiment, Jocelyne a tout pour être heureuse. Alors, ces 18 millions et des pépettes pèsent de plus en plus dans la poche...

L'histoire, finalement, va nous surprendre, nous mettre k-o, nous choquer et nous bouleverser. Nous sommes plus près que jamais de Jocelyne, nous ressentons sa détresse, ses peurs, sa rancune, son désarroi. Sa belle histoire devient tragique. Elle qui se pâmait à la lecture de Belle du Seigneur prend conscience du gouffre qui l'attend lorsqu'on a longtemps cru à l'amour absolu. Qu'est-ce que c'est poignant ! D'un seul coup, ce roman qui m'apparaissait léger, attendrissant et drôle s'est revêtu d'un voile d'amertume, d'où l'on sort plus déboussolé que jamais. Enfin, c'est bon aussi ! C'est un roman généreux et honnête, qui nous porte à apprécier les petits plaisirs simples de la vie ordinaire. Sans mièvrerie, sans cynisme. Et quelle prouesse de la part de l'auteur, d'avoir su se glisser dans la peau d'une femme, avec les mots justes, les émotions à fleur de peau. C'est ce qui touche aussi.

Odile Cohen, également la voix d'Amy dans Les apparences, parfait à apporter à la musique des mots du roman un ton juste, tendre et profond. Encore un beau moment de lecture que nous offre Audiolib ! (Comptez seulement 3h30 de lecture, avec en bonus un entretien avec l'auteur.)

La liste de mes envies, par Grégoire Delacourt
Audiolib / JC Lattès, 2012 - Texte intégral lu par Odile Cohen

28 mars 2014

L'écorchée, par Donato Carrisi

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Ce livre N'EST PAS la suite du Chuchoteur, simplement on retrouve le personnage de Mila Vasquez sept ans après cette terrible histoire. Les conséquences sur la jeune femme ont été tout aussi dévastatrices, marquée à vif, solitaire, secrète, acharnée à retrouver des personnes disparues, coincée dans son bureau des Limbes, ne parlant à personne, vivant cloîtrée dans son petit appartement, où elle ne fait que passer pour dormir et déposer un repas chaud au SDF du coin... Bref, le portrait n'est guère réjouissant ! C'est tout le mal de ce livre, les personnages filent le bourdon et ne donnent pas envie de s'attacher à eux. Pour les besoins d'une nouvelle enquête, Mila va rencontrer Simon Berish, un flic paria, pourtant considéré comme étant le meilleur agent capable de faire parler le moindre suspect. Ensemble, ils se lancent aux trousses de Kairus, un individu du passé, de nouveau sur la brèche. Ambiance sombre, poisseuse, où l'on se surprend à louvoyer entre les couloirs labyrinthiques d'une intrigue perverse et alléchante... On passe un bon moment de lecture, poussé par une fascination morbide et dérangeante, mais en reconnaissant en notre for intérieur que le résultat n'est pas aussi surprenant que la 1ère fois (le schéma aurait tendance à se répéter) ! Impossible, toutefois, de ne pas envisager de lire le prochain roman, au vu de la fin ouverte et intrigante... Sueurs froides garanties ? oh oui.

Audiolib, février 2014 ♦ texte intégral lu par Antoine Tomé (durée d'écoute : 11h 35) ♦ traduit par Anaïs Bokobza pour les éditions Calmann Levy

Audiolib lu par Antoine Tomé, qui double de nombreux acteurs américains comme John Travolta ou Dennis Quaid, il impose une gravité et un rythme lancinant assez convaincants (par contre, les voix d'Alice et Inès sont parfaitement risibles). Encore un qui échoue au test des voix féminines, bien que celle de Mila n'est pas du tout irritante, et assez passe-partout !

13 mai 2019

Je t'aime, de Barbara Abel

je t'aime barbara abel pocketMaude (divorcée) et Simon (veuf) forment un couple fusionnel. Ils vivent avec leurs enfants respectifs dans une grande maison bourgeoise et partagent un bonheur sans nuage. Un jour, Maude surprend la fille de son compagnon en train de fumer du cannabis dans sa chambre. La jeune fille promet d'en rester là si sa belle-mère n'en touche pas un mot à son père. Pourtant, quelques mois plus tard, un accident de la route fait vaciller tout ce petit monde. Alice est placée en garde à vue. Simon crie à l'injustice. Le couple est alors aspiré dans un chaos contre lequel il ne va pas pouvoir lutter.

C'est aussi tout un mécanisme improbable qui se met en branle. Un enchaînement de circonstances qui ressemble à un jeu de quilles. La boule est lancée et va tout fracasser sur son passage. Et ça vacille, et ça tombe, un peu au hasard, mais ça fait des ravages. J'ai lu d'ailleurs ce roman en une goulée - avec la sensation d'être en apnée. J'étais tellement médusée. L'histoire ressemble à un immense sauve-qui-peut où suinte le désespoir. Il n'y a aucune violence ni de manipulation perverse. Simplement c'est l'histoire d'une famille qui agit n'importe comment par amour. Certes, les conséquences sont désastreuses. Le drame survient là où on ne s'y attend pas. Et on assiste à cette pagaille avec stupeur et horreur.

C'est très, très bon. Un peu choquant mais tellement prenant.

Parution POCKET (2019)

©2018 BELFOND (P)2018 LIZZIE

Ceci n'est pas exactement une histoire d'amour, même si l'influence qu'il va exercer sur les héros de ce roman est capitale. Autant d'hommes et de femmes dont les routes vont se croiser au gré de leur façon d'aimer parfois, de haïr souvent. Parce que dans les livres de Barbara Abel, comme dans la vie, rien n'est plus proche de l'amour que la haine.

Cachou Kirsch est une lectrice remarquable ! Sa performance nous glace le sang dans les veines. C'était en parfaite adéquation avec la description du cauchemar décrit. Une tension latente, mais glaçante. C'est excellent !

Couverture de Je t'aime

 

20 mai 2019

Aru Shah et la lampe du chaos, de Roshani Chokshi

Aru Shah et la lampe du chaosMais qu'est-ce que c'est drôle !
En voulant épater des élèves de son école qui la traitent de menteuse, Aru les entraîne au musée de sa mère face à une lampe magique. À manipuler pourtant avec précaution. Car l'instant d'après, plouf, ses camarades sont pétrifiés et Aru est projetée dans un univers parallèle. 
Elle y fait la rencontre d'une autre fille de son âge et d'un pigeon acariâtre. Celui-ci vient en effet de comprendre que les dieux sont contre lui car ces donzelles de 11 ans sont des Pandava qui doivent sauver le monde de sa destruction en moins de neuf jours !
Sa mission consiste à les chaperonner et surtout à mener à bien leurs objectifs. Or, Aru et Mini sont des quiches. Elles ignorent tout du folklore et de la mythologie indienne. Aru a certes grandi dans un musée, mais sa mère a toujours été secrète sur ses origines. Et là, tout lui tombe sur la tête. Mini aussi est morte de trouille - elle jacasse, elle jacasse - autant dire que leur tandem fonce droit dans le mur.
C'est justement leur maladresse et leur spontanéité qui font de cette lecture une découverte désaltérante. Ici, nul ne se prend au sérieux. Les échanges sont vifs et les taquineries fusent. Les propos sont sans filtre - Aru et Mini disent tout haut ce qu'elles pensent. On s'amuse follement, alors que l'aventure est parfois ardue dans ce vaste espace qu'est la mythologie indienne. Les mythes et légendes pullulent. C'est copieux et néanmoins fascinant. 
En gros, on a de l'humour, de l'extraordinaire, des rebondissements et de l'exotisme. Premier tome d'une série. C'est tout bon. Suite annoncée en 2020.

Albin Michel Jeunesse, coll. Wiz (2019)

Traduit par Marie Cambolieu - Titre VO : Aru Shah and the End of Time

 

10 septembre 2021

Les sept étoiles du Nord, par Abi Elphinstone 🌟✨

Les sept étoiles du NordAvant même d'ouvrir le roman, je savais que je n'allais pas être déçue. Cette lecture dégage une aura magnifique et nous prouve, chapitre après chapitre, que son histoire est captivante.

L'imaginaire proposé est un fabuleux mélange de Reine Des Neiges et des Royaumes du Nord. On découvre ainsi comment une reine maléfique prévoit d'étendre son pouvoir sur les terres gelées d'Erkenwald. Deux enfants vont s'opposer à cette folie : la jeune Eska, orpheline sans mémoire, actuellement prisonnière dans une boîte à musique, et un certain Flint, par ailleurs un inventeur qui recherche sa mère et qui va libérer la fillette avant de l'accompagner dans cette expédition incroyable.

Ça vous semble fantastique ? Mieux que ça. Très vite le roman nous installe dans son univers et ne va plus nous lâcher. J'ai d'ailleurs tout lu d'une traite, comme sous hypnose. Et c'était génial.

J'ai aimé les décors, les personnages, les légendes et la magie qui débordent de cette aventure. J'ai aimé les petits mots de la fin. En lisant les remerciements de l'auteure, j'ai été touchée par son parcours et le contexte dans lequel elle a écrit son livre. On comprend mieux les valeurs d'espoir et de courage qui s'en reflètent - c'est extraordinaire.

Et si vous recherchez une lecture avec effet « petite bulle hors du temps », vous venez de piocher le bon numéro. N'hésitez plus. Ce roman est parfait. J'ai adoré. ♥

Repris en format poche chez FOLIO JUNIOR (2021)

Traduction de Faustina Fiore

⭐⭐⭐⭐⭐

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