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Chez Clarabel
14 novembre 2023

Comment j'ai terminé dans le lit de mon pire ennemi (Sexe à L.A. #3), de Brooke Blaine

Comment j'ai terminé dans le lit de mon pire ennemiQu'est-ce que c'était boooon ! Et tellement drôle ! J'ai plus d'une fois ricané à la lecture des réflexions grinçantes du couple.

Paige et Dawson sont incroyables. Ils se connaissent depuis l'enfance : ils étaient voisins et meilleurs amis. Puis ils se sont embrouillés pour une raison inconnue. Et depuis, dès qu'ils se croisent ou qu'ils respirent le même air, ils se sautent à la gorge en s'envoyant les pires goujateries.

Du moins, le jeu est un peu faussé. Les copines de Paige ont vite compris que l'attirance entre ces deux-là était fatale. Et que les réactions enflammées étaient plus palpables chez la jeune femme, alors que son partenaire prend un vrai plaisir à la titiller car il craque (secrètement) pour elle.

J'ai adoré Dawson. Il affiche une nonchalance à toute épreuve. Se montre charmeur, sexy et indolent. C'est une crème, ce garçon. Il a le même humour débile que l'héroïne. Il adore leurs bisbilles, les défis qu'ils se lancent et manifeste une patience exemplaire.

De son côté, Paige pousse facilement à bout son entourage. C'est une organisatrice de mariage chevronnée, pourtant elle ne croit pas en l'amour ni au romantisme. Elle a peur de l'engagement et prétend que les promesses sur le long-terme sont du pipeau.

Alors, imaginez que ce couple impossible va se marier à Las Vegas au cours d'une soirée totalement débridée... Hahaha. Sa réaction au petit matin vaut franchement le détour.

J'ai savouré cette lecture hyper sucrée et tellement drôle. J'aime beaucoup le côté sexy et rocknroll de cette série (Brooke Blaine ). Même les déclarations sont pfiou - de quoi tomber à la renverse. Moi qui ne supporte pas le mielleux, j'ai été servie. Un vrai délice ! Et je ne parle pas du festin truite + tarte au babeurre + crème fouettée + nutella. Non, non. ٩(ˊᗜˋ*)و 

Purée, ce livre a fait un bien fou à mon moral en berne. C'était top. (❁´◡`❁)

Je relirai les trois livres sans hésiter ! Comment je suis tombée amoureuse du meilleur ami de mon crush d'ado ♥ Comment j'ai rencontré l'homme de ma vie (en sous-vêtements)

éditions Bookmark, 2023 pour la traduction, coll. Pemberley #Weddingplanner #Romcom #Humour #Copines #FriendsToEnemiesToLovers

⭐⭐⭐⭐⭐

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14 janvier 2024

Le Jardin des Hespérides (La Brigade du surnaturel #2) de Floriane Impala, Lu par Stéphanie Moussu

la brigade du surnaturel 2Comme j'avais hâte de retrouver cette série, après avoir découvert l'adaptation audio du premier tome ! Dès l'ouverture, on replonge dans la brigade du surnaturel auprès de son enquêtrice hors pair, Claire Delafontaine.

Lorsque celle-ci est convoquée pour une mission de la dernière chance (avant la fin du monde), elle apprend qu'elle doit faire équipe avec un consultant qui ne lui avait pas franchement manqué. :/

Et on tape des mains de revoir ce tandem explosif, youhou.

Certes, il y a eu quelques changements dans cette suite, non seulement dans la vie personnelle de l'héroïne, mais aussi depuis que l'existence des surnaturels a été révélée. Le chaos craint est en train de faire son nid. Sans trop en dévoiler, sachez que l'intrigue va vous retourner le cerveau. On a notamment droit à un petit voyage dans le temps - j'adore. On baigne en plein Paris des années 20 aussi fascinant que dangereux.

Il est certes question de trouver l’une des clefs du Jardin des Hespérides. Et pourquoi pas mettre un terme au trafic d'un proxénète et assister des femmes en détresse. Yep, ça vous donne un aperçu de cette lecture : passionnante, inattendue et renversante !

J'ai encore une fois complètement mordu à l'hameçon. J'aime l'humour des personnages, le ton et le rythme de l'histoire, l'ambiance et le souffle derrière cet univers. C'est riche et captivant. Et entraînant dès les premières notes.

©2023 ActuSF (P)2023 VOolume

⭐⭐⭐⭐💫

La Brigade du surnaturel tome 2

L'adaptation audio est une franche réussite, toujours.

Sauf un micro reproche : la comédienne ne sait pas prononcer Clark Gable.

J'avoue, mon cœur saigne...

16 janvier 2024

Anatomy, de Dana Schwartz, Lu par Caroline Roussel

AnatomyArgh, je suis partagée. J'ai été attirée par la couverture (magnifique) et par la promesse d'une lecture gothique. L'ambiance à la Mary Shelley est remarquable : un fond historique et scientifique, un parcours de femme et un soupçon d'intrigue criminelle à démêler. Je m'en frottais les mains d'impatience.

Au final, j'ai trouvé l'histoire moins captivante. Un poil trop sinistre. Si l'on avait gommé cet ersatz de romance aussi, j'aurais apprécié simplement ce récit.

L'histoire se déroule à Edimbourg, en 1817. Hazel Sinnett est une jeune lady destinée à épouser son ami d'enfance alors qu'elle a pour ambition de devenir chirurgien. Or, dans cette société du XIXe siècle, la médecine n'est pas accessible à la gent féminine. Hazel va néanmoins ruser pour aller au bout de ses idées, en mesurant également la fatalité de ses choix.

Sa rencontre avec Jack semble également motiver ses convictions.

Ce jeune homme est un "résurrectionniste". Il pille les tombes et s'empare des corps qu'il revend aux praticiens sans vergogne. L'entreprise est risquée et illicite. De plus, une étrange fièvre est en train de se propager dans la ville. Hazel et Jack vont ainsi travailler ensemble (mais l'autrice les fait tomber amoureux tsss). Une grossière erreur, je pense.

Ceci dit, la fin est poignante. On a certes une conclusion expéditive mais un épilogue énigmatique à souhait et qui fait chavirer les cœurs !

©2022 Dana Schwartz (P)2023 W.F. Howes Ltd

⭐⭐⭐💫

“It was an impossible situation, a trick of society as a whole:
force women to live at the mercy of whichever man wants them but shame them for anything they might do to get a man to want them.”

― Dana Schwartz, Anatomy

23 février 2024

Idol (VIP #1) de Kristen Callihan

Idol (VIP1)Les rockers sont ma kryptonite ! (-‿-") Ce n'est plus un secret. Donc j'étais foutue avant même de me lancer ! Et résultat, j'ai beaucoup, beaucoup aimé.

Tout aimé. Killian et sa fougue. Liberty et ses sarcasmes. La tendresse entre eux. La pureté de leur amour. C'est beau et fort. J'en frétillais de joie. J'ai craqué aussi pour chaque personnage. Non mais, Scottie ! La copie conforme de David Gandy. =͟͟͞͞(꒪ᗜ꒪‧̣̥̇) Et cette amitié entre les musiciens, presque inaltérable mais rendue fragile par la TS de Jax. J'aime quand un groupe de potes se construit, se concrétise sur scène sans perdre ses valeurs. Et sinon je pleure contre l'éditeur qui n'a jamais traduit les livres suivants. Franchement, ça saoule.

Ce titre rejoint mon ordonnance de relectures thérapeutiques en cas de coup dur. C'est dit. Je sens que je replongerai avec délice dans cette bulle, quand Killian et Liberty se rencontrent un soir sur sa pelouse, lui était ivre et venait de défoncer sa barrière, elle a alors dégainé son tuyau d'eau en riposte. Cocasse, oui. Puis leur complicité va naître au fil du temps, dans cette fermette proche de la mer, loin de tout. Soupir d'extase.

Il y a peut-être un moment de flottement dans le livre, quand la tournée débute, alors qu'il faut caler la relation sans brusquer le reste, puis la décision de tenter sa chance ou pas, ça tergiverse un peu, beaucoup. Sans quoi, tout est parfait à mes yeux !

Et toute la playlist du récit est démentielle. Kristen Callihan, tu es une Queen ! ♥

Quand on aime quelqu'un, on veut son bonheur, même si ce bonheur implique que la personne s'en aille.

 

HarperCollins, 2021 pour la présente édition / 2020 pour la traduction (Typhaine Ducellier)

⭐⭐⭐⭐⭐

22 janvier 2008

Festin de miettes - Marine Bramly

festin_de_miettesCe qu'en dit l'éditeur :

Lycéennes, elles étaient les meilleures amies du monde : Sophie, la petite provinciale, gauche, fille unique et mal-aimée de parents âgés et rabougris, et Deya, fascinante, racée, dotée de l’assurance de sa caste, les Rausboerling, grands bourgeois protestants, extravagants et libres.
Livrées à elles-mêmes, les deux adolescentes ont vécu une parenthèse enchantée dans la petite maison au fond du jardin de l’hôtel particulier de la famille de Deya, rue des Grands Augustins.
Et puis la rupture inexpliquée, suivie de l’exil en province, jusqu’à ce coup de fil de Deya, huit ans plus tard, qui conduit Sophie à abandonner travail et mari – cette existence médiocre qui lui fait horreur – pour sauter dans le train pour Paris.
La maison des Rausboerling à la splendeur perdue, puis la brousse sénégalaise où vivent la mère de Deya et son fiancé africain servent de cadre aux étranges retrouvailles des deux amies. Mais peut-on jamais revenir en arrière ? Face à l’exubérance de Deya et au poids du clan, se creuse le vide de Sophie. Face à l’élan de vie, le vertige, jusqu’à la folie…
Roman d’amour et d’amitié, roman de mœurs, roman de démence et de ténèbres, ce Festin de miettes nous mène de Saint-Germain-des-Prés à Dakar, en passant par la Porte de la Chapelle, dans une épopée contemporaine envoûtante où le romanesque se dispute avec brio au suspense intimiste.

Ce que j'en dis :

C'est une histoire entre deux amies d'enfance, qui se sont perdues de vue et se retrouvent près de dix ans après. On en a déjà lu, des histoires à cette sauce. Alors pourquoi se laisser tenter par cette énième copie, après tout ? Tout simplement parce que « Festin de miettes » donne l'impression que l'écriture coule de source, qu'une histoire peut s'écrire et se raconter de façon claire et limpide, que cela vous emporte et ne vous lâche plus avant la dernière page. 

C'est la quête d'une mère qui pousse Sophie et Deya, fraîchement réconciliées, à se lancer vers une piste qui les conduit tout droit au Sénégal. Mais pour toutes les deux, le parcours réveille des anciennes bouffées d'envie et d'aigreur. Le voyage n'est pas gratuit, il va les mener vers des vérités dérangeantes.
Avant cela, le décor était planté dans un « petit pavillon enfoui sous une perruque de glycine, dont la façade était en grande partie ouverte aux regards, comme dans une maison de poupée », une maison nichée au fond du jardin d'un hôtel particulier que possède la famille Rausboerling. Et ce théâtre de la rue des Grands Augustins semble coupé du reste du monde, plus rien n'existe autour. On entre chez les Rausboerling comme dans une autre dimension, dans une demeure splendide d'un autre temps, où l'on croise des figures flamboyantes et décaties.
Le vertige qui saisit Sophie est là pour lui rappeler les années de frustration, de rage et d'amertume. Sa propre vie est devenue si médiocre le jour où elle a quitté ce foyer d'adoption, poussée par la colère de Deya. Et pourtant, aujourd'hui, la jeune fille la réclame. Comme au bon vieux temps. 

L'histoire est étourdissante, passionnante et brillante !
Marine Bramly paraît aussi à l'aise en pleine brousse africaine ou dans un hôtel particulier d'une famille de vieux bourgeois, baladant personnages et lecteur au gré d'une aventure captivante. J'ai été soufflée, emportée, enjouée et séduite par ce récit. Peut-être la quatrième partie est un peu plus faible, plus esquintante... même si finalement j'ai trouvé que le point final était osé. 
C'est superbement envoûtant, d'un romanesque époustouflant, parfois déconcertant, mais quel brio ! Vous ne lâcherez pas ce livre avant la fin !

JC Lattès - 359 pages -  (Janvier 2008)  18.00 €

Madame Figaro, 01-2008

"A lire Marine Bramly, on a l'impression qu'un roman c'est simple comme bonjour. Il y faut simplement du talent, un brin d'humour et d'émotion, une façon de cueillir les phrases comme elles se présentent, sans tambour ni trompette." Eric Neuhoff

"La diabolique Sophie, qui a mis son existence entre parenthèses dans le secret espoir de renouer leur amitié passionnée, n'a qu'une idée en tête : «fusionner en paix» avec son ancienne amie. Cette insupportable créature «aurait tellement aimé être comme Deya, aussi relax, aussi indifférente, et se laisser porter par le cours des événements», mais elle est toujours si mal lunée qu'elle en devient comique. Passé l'âge de se contenter des miettes de son idole, celle qui se perçoit comme un «hérisson avec les épines à l'intérieur» a appris, sous des dehors caressants, à sortir les griffes."   Le Figaro.fr

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18 juin 2012

Who wants what everyone else has already had ?

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Après un début très drôle, l'histoire n'a malheureusement pas manqué de retomber dans ses pantoufles et ses clichés de romance traditionnelle, sans être réellement affriolante. Circenn a jeté un sort sur sa fiole d'immortalité (qu'il a égarée) sitôt que celle-ci sera en contact avec une main humaine, elle devra lui revenir aussitôt. Nous sommes au XIVe siècle et c'est ainsi que Lisa, depuis notre époque contemporaine, se retrouve propulsée dans le temps. Elle est femme de ménage dans un musée, porte des jeans et des sous-vêtements de jeune femme moderne (il faut le préciser, sait-on jamais), sa vie ressemble à un feuilleton délavé, sa maman se meurt d'un cancer, bref un changement d'air n'est pas de refus !

Toutefois, contrairement au personnage d'Adrienne, Lisa ne s'accommode pas aussi facilement à ce bond dans le temps. Elle veut à tout prix rentrer chez elle. Problème : Circenn ne connaît pas la formule inverse, et puis il se méfie d'elle en pensant qu'elle est une espionne. Comble de tout, il a pactisé avec Adam Black et a juré de tuer la personne qui lui retournerait sa fiole. Notre valeureux Highlander est aux prises d'un terrible dilemme, parce qu'il est tout émoustillé par cette jeune femme débarquée de nulle part, au caractère de cochon, qui se refuse à lui, tout en le regardant avec gourmandise et en rougissant.

La relation entre Lisa et Circenn est donc essentiellement sensuelle avant d'être érotique, le couple se séduit durant de longs chapitres avant de succomber à la tentation. C'est charmant, pas vulgaire non plus, Circenn a une personnalité complexe, un peu dure aussi. Je trouvais d'ailleurs que l'alchimie du couple était plus forte au début, surtout lorsque l'auteur s'appuyait sur le choc des cultures (comme la découverte du soutien-gorge ou du tampon, et aussi le simple fait de porter un jean !).

Cette lecture m'a donc semblé inégale, parfois croustillante, décalée, attachante et drôle, et puis à d'autres moments plus convenue et routinière, ça perd en saveur et c'est inutilement long. Il s'agit du troisième tome de la série des Highlanders, seul Adam Black reste une valeur sûre et intrigante, qui me motive à en découvrir plus !

Les Highlanders, tome 3 : La tentation de l'immortel, par Karen Marie Moning
J'ai Lu, rééd. 2012 - traduction de Lionel Evrard 

6 septembre 2012

Il y a toujours un moment où il faut partir, pense Pomelo.

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C'est décidé, Pomelo part pour une Grande Aventure, une aventure sans but, sans destination, guidée selon son instinct (et un petit caillou). C'est l'Aventure de la Vie, la Vraie. Celle qui fait grandir, qui fait découvrir le monde. Sur son chemin, il y a des rencontres qui font réfléchir, parfois on enrage alors qu'on croyait en sa bonne étoile, parfois on n'ose pas y croire tellement c'est bon, c'est chaud et réconfortant.

La Grande Aventure promet de l'exaltation, avaler des kilomètres en sentant le vent dans les oreilles, ou manger des saucisses pour la première fois, mais elle est aussi source de déconfitures et de découragement. Des moments de papamaman, comme il dit. De la solitude, des doutes, une perte de confiance... Et puis, heureusement ça repart au quart de tour.

La Grande Aventure est une histoire d'Amitié et de Partage. Il y a des Ombres Silencieuses qui vous poussent dans le dos en vous soufflant du courage et de l'espoir. Il y a les étoiles dans le Ciel qui racontent des histoires avec des messages secrets. Il y a finalement une petite étoile de mer qui vous accueille avec le regard qui pétille, qui a des tas d'idées géniales et des jeux rigolos, qui revisite le monde au coin du feu, et qui fait dire que tout ça ressemble à la Grande Aventure. On n'aurait pu en rêver de plus belle ! 

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Une lecture aux effets magiques ! Des retrouvailles incontournables avec Pomelo, une philosophie de vie et un regard sur notre monde qui vous redonne comme un coup de boost pour repartir de plus belle. Forcément, c'est indispensable.

Pomelo et la Grande Aventure, par Ramona Badescu & Benjamin Chaud
Albin Michel jeunesse, 2012

9 octobre 2012

"Je suis son oxygène qu'il meurt d'envie de respirer."

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C'est une relecture pour moi, puisque j'avais découvert ce roman en VO (en novembre dernier). J'avais eu un vrai coup de coeur pour lui, tant il m'était apparu envoûtant et admirablement écrit. Aussi j'étais soucieuse de la traduction, car il y a dans ce livre une véritable magie stylistique, un exercice de haute voltige au cours duquel l'auteur livre les émotions, les sensations, les pensées de l'héroïne. C'est pur, beau, sincère et touchant. Vraiment, j'avais été subjuguée. Donc il me tenait à coeur de vérifier que la magie existait encore...

Juliette est internée dans une cellule depuis 264 jours, accusée d'un crime. Son drame, c'est de posséder le don de tuer rien que par le toucher. Son cas a été étudié, analysé, décortiqué, mais jamais expliqué. Ses parents ont eu honte, l'ont abandonnée, normal que Juliette se sente désormais misérable. Un jour, un garçon la rejoint dans sa cellule. Il s'appelle Adam, il est bavard, trop curieux, il pose des questions, il ne la quitte pas des yeux et c'est tout son monde qui s'écroule. Un dénommé Warner va également la prendre en otage, vouloir obtenir d'elle des faveurs, l'installer dans ses beaux quartiers, lui offrir de belles robes, l'inviter à partager des repas copieux. Il a pour secret désir de faire d'elle son arme contre le monde extérieur et la résistance...

Il faut ouvrir ce roman sans chercher à connaître tous ses secrets, car l'histoire renferme plusieurs tiroirs cachés et c'est toujours grisant de les trouver, de les ouvrir, de s'extasier. Cela rend la lecture encore plus tourbillonnante, plus prenante. Il faut aussi découvrir Juliette, une héroïne faussement vulnérable et tellement attachante, de même que Warner et Adam sont deux personnages attirants et troublants, avec du potentiel, des drames enfouis, du sex-appeal et du mystère. Pas de triangle amoureux en plat du jour, mais une grande complexité dans l'art de dresser des relations mystérieuses, sensuelles et vénéneuses. En bref, c'est bluffant !

J'ai donc relu ce roman avec gourmandise, passion et enthousiasme. Comme pour la première fois, j'ai trouvé la fin de l'histoire particulièrement déroutante. Attendons la suite des réjouissances pour mieux juger. Pour l'heure, l'opération séduction est en marche : la traduction est scrupuleuse, je n'ai pas complètement retrouvé l'étincelle de la VO, mais cela n'enlève en rien le charme de l'histoire, des personnages, etc. Il faut goûter ce roman, l'apprivoiser, l'aimer pour ce qu'il offre et promet d'offrir ! 

Belle lecture à tous,
le comité Clarabel

Insaisissable, tome 1 : Ne me touche pas, par Tahereh Mafi 
éditions Michel Lafon, 2012 - traduit par Jean-Noël Chatain

20 octobre 2012

“Verity, you have a choice. We eat, we talk, we pass the evening with an attempt at civility. Or we f***. It’s up to you.”

amourfouLa divine Soraya, la plus célèbre courtisane du pays, décide de prendre sa retraite sans en avertir ses admirateurs. Son dernier protecteur, le duc de Kylemore, son amant durant un an, avait choisi de lui demander sa main pour provoquer son insupportable mère. Hélas pour lui, il découvre une maison vide. La belle s'est fait la malle et lui voit rouge.

Il décide de retourner le pays pour la retrouver. C'est dans un petit village au bord de mer qu'il tombe nez à nez avec Verity Ashton, parée d'une robe noire guindée et d'un chignon strict. Elle est froide, distante, ne lui doit rien et le lui rappelle. Alors il l'enlève sur le champ et l'enferme dans sa maison au fin fond de l'Ecosse.

La jeune femme entre en résistance, elle veut se racheter une vertu, lui est trop blessé pour la comprendre, il agit comme un gamin frustré d'avoir été privé de son jouet préféré, il est bête, borné et brutal. Ses intentions sont claires : il veut la briser, bafouer sa fierté, salir son âme. Il va s'y employer avec des gestes rudes, pour ne pas dire choquants et révoltants.

Car ce roman m'a sérieusement posé un cas de conscience. Pour la première fois, une liaison tumultueuse m'est apparue malsaine, ce n'est plus de la passion animale, ni un coup de folie, ça ne ressemble pas du tout à de l'amour, c'est dérangeant. Il y a trop de scènes violentes, avec des actes forcés et de la brutalité (le premier rapport, entre eux, après leurs retrouvailles, a été pour moi le plus abominable !).

A cause de tout ça, je n'ai pas aimé le duc, son attitude est exagérée et inexcusable. Je n'ai pas compris non plus comment les sentiments de Verity avaient pu s'éclairer aussi soudainement. Que de frustration, que d'amertume. J'avais bien aimé le début, pourtant.

L'amour fou, par Anna Campbell
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, éd. 2010 - traduit par Viviane Ascain

15 octobre 2012

Provocative in pearls.

verityCela fait maintenant deux ans que la jeune épouse de lord Hawkeswell est portée disparue, aussi le hasard n'en est-il que plus grand lorsque celui-ci découvre que Verity se cache à Cumberworth, dans la maison de Daphné Foyes. Notre homme bout de colère, il ne veut pas entendre raison et embarque sa femme sur le champ. Celle-ci tient tête et lui propose d'annuler le mariage (il lui avait été imposé par son oncle, sous la forme d'un chantage, la demoiselle était contre). Hawkeswell dit non. Il obtient aussi d'elle de se comporter en épouse véritable et de remplir son devoir en conséquence !

Finalement j'ai lu le tome 2 dans la foulée, même si j'étais moyennement enthousiaste après ma lecture du premier tome. Et de nouveau, même constat : peu de passion amoureuse, encore un mariage de raison, un énorme contraste entre les discours et les agissements du couple (la nuit, par exemple, tout n'est que volupté, avec scènes très explicites, tandis que le jour c'est la guerre froide !). Cette romance n'aura pas su davantage me convaincre, j'en ai bien peur.

Je remarque seulement maintenant les titres VO de la série, Provocative in pearls ou Ravishing in red. Quand on connaît l'histoire, forcément on glousse. En fait, ces messieurs cèdent à leurs pulsions dès lors que leurs épouses portent un accessoire fétiche, soit un collier de perles ou une superbe robe rouge. Eh oui ! j'en lève les yeux au ciel. J'arrête les frais pour cette série, dommage, je m'étais entichée du personnage de Castleford...

Les insoumises, tome 2 : Verity, par Madeline Hunter
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2012 - traduit par Cécile Ardilly

 

Après un début prometteur, la romance retombe vite dans ses souliers. C'est calme, correct mais plat. On ne perçoit aucune passion amoureuse entre le couple, sauf la nuit, comme souvent dans cette série, c'est le cadre des plus folles voluptés. L'écart entre les pensées et les actes de ces deux-là est énorme ! Malheureusement on saisit mal ce qui va les pousser l'un vers l'autre, oui Hawkeswell met de côté sa frustration et fait preuve d'un dévouement sans faille pour son épouse, Verity réalise également qu'elle a bien de la chance, surtout après les horreurs de son passé (il faut en guérir, c'est tout !). Il n'en demeure pas moins qu'ils ne dégagent aucune magie, l'étincelle ne prend pas et cette série continue de me décontenancer. Seule la connivence entre les hommes de cette série (Summerhays, Hawkeswell et Castleford) prête à sourire et fait penser que le 4ème tome sera meilleur. Mais j'hésite.



Bon, ça démarre fort mais la pression retombe très vite. C'est bien dommage. Je ne sais pas quel est le problème de cette série, mais j'ai l'impression qu'à défaut d'être flagrante, la passion amoureuse est plutôt mal exprimée. Résultat, nous avons une romance correcte, mais toujours aussi plate. C'est difficile de percer les personnages, de cerner leurs sentiments, de les voir tomber amoureux. C'est trop brouillon. On les voit détachés et froids le jour, et se livrant à la volupté la nuit. Cela ne me dérange pas habituellement, mais là ça ne prend pas. Il n'y a pas de magie, pas d'éclat. Seule la connivence entre les hommes de cette série (Summerhays, Hawkeswell et Castleford) prête à sourire et fait penser que le 4ème tome sera meilleur. Mais j'hésite.

26 mars 2009

L'office des vivants ~ Claudie Gallay

office_des_vivantsIl règne dans cette maison en haut de la montagne une atmosphère de vide - vide affectif, vide matériel, vide intellectuel. Le Père est bourru, il travaille quand ça lui chante, s'occupe des bêtes et de la terre, mais ne ramène pas souvent le pain pour nourrir les bouches. La Mère le maudit de l'avoir engrossée une troisième fois, elle se porte mal et doit rester alitée.
Marc et Simone sont deux gosses que rien ne bouleverse, ils roulent leur bosse, jouent dans la cour, ne se lavent pas souvent, ont des poux dans les cheveux, parfois ils se rendent à l'école, quand le temps le permet, la route est longue et le climat sec et glacial.
Pas loin, il y a aussi le grand-père qui passe son temps à sucer ses pastilles et la grand-mère Coche qui est avare comme un rat. Pas facile de lui soutirer une tranche de pain nappée de confiture !
Tout se mérite dans cette vie étriquée.
Un jour, un bébé est déposé sur le pas de la porte. C'est la petite de Mado, qui était fille de ferme et qui a fait perdre la tête au Père. Un matin elle est partie avec les économies de la famille, elle n'est plus jamais revenue. Elle a déposé un cadeau quelques mois après, et c'est comme ça que Manue a fait son entrée.
La gamine n'est pas du tout désirée dans ce foyer. Seul Marc s'est épris de l'enfant, il veille sur elle, coiffe sa chevelure de sauvageonne et s'est juré de la protéger pour l'emmener loin de cette misère quand ils seront grands.

A lire comme ça, on pourrait croire que ce roman est poisseux, écoeurant, limite insoutenable. Mais non ! Claudie Gallay sait soutenir notre regard, elle raconte son histoire sans ambages, son écriture âpre et dépourvue d'artifices donne lieu à un miracle. Elle évoque une misère affective, des personnages cabossés et laids, un environnement qui écarte la tendresse, et encore... l'amour tente de percer, de façon brutale, mal embouchée ou impuissante. Car ce roman reste gris, froid, implacable.
On dit de cette famille qu'elle a le mauvais oeil, et qu'elle récolte ce qu'elle sème. Et pourtant, en tant que lecteur, on se sent incapable de ressentir le moindre accablement, la plus petite compassion ou l'idée de jugement. On n'est pas épargné pour autant, ça cogne, ça fait mal mais c'est si bien écrit qu'on ne décroche pas.
Il s'agit du tout premier roman de Claudie Gallay, publié aux éditions du Rouergue en 2001. Il était indisponible depuis longtemps, cela me trottait de le lire, surtout que Laure m'avait donné envie ... la patience est enfin récompensée : sortie en poche, chez Babel. A ne pas louper !
Et j'aime beaucoup la couverture ! En vrai, elle est encore plus bouleversante.

Babel, 2009 - 224 pages - 7,50€

l'avis de Pagesàpages

27 mars 2009

Les domestiques ~ Michael Marshall Smith

les_domestiquesMark ne s'entend pas avec son beau-père David, il ne supporte pas son air supérieur, sa manie de vouloir tout contrôler. Depuis son remariage, sa mère est tombée malade et elle ne sort pratiquement plus de la maison. Ils viennent d'emménager à Brighton dans une demeure bourgeoise où se trouve, dans un appartement au sous-sol, une vieille dame très discrète.
Comme Mark s'enfuit de plus en plus de la maison, pour faire du skate ou pour prendre un bol d'air car il étouffe, il fait la connaissance de cette mamie qui l'accueille dans son modeste chez-elle. Là, elle lui montre une clef qui ouvre une porte donnant accès sur un couloir où on a le sentiment de remonter le temps. On pénètre dans les anciens quartiers des domestiques, on y découvre les cuisines, les appartements du majordome ou de la gouvernante. L'ensemble est vide, gris, froid et abandonné.
Mark ne doit en parler à personne, la vieille dame y tient. L'adolescent joue le jeu, fait son crâneur de savoir quelque chose qu'ignore David. D'ailleurs, entre eux, le ton durcit et le garçon s'enfuit de chez lui. Il se réfugie chez sa voisine du dessous, boit son thé et mange des petits gâteaux, puis s'endort. Réveillé en sursaut, Mark ressent l'envie de retourner seul dans le passage fermé à clef et profite du sommeil de la vieille dame pour s'y faufiler, et là...

Une si belle couverture ne pouvait augurer qu'une belle invitation, non ?
Malheureusement j'ai été plutôt déçue par ce roman. L'histoire est longue à se mettre en place, la première partie s'éternise sur 100 pages et nous fait suivre l'adolescent qui se heurte avec son beau-père, qui regrette Londres et le temps où sa mère était heureuse et pleine de vie. Pas trop de nouvelles sur le père. Le garçon passe son temps à râler, aller et venir entre chez lui, l'extérieur, et ses trop brèves rencontres avec la vieille dame. Le mystère est distillé au compte-gouttes. 
Je me suis longtemps posée des questions sur ce roman, à quand les premiers frémissements, à quand un début d'action, n'est-il point rangé dans la catégorie sf-fantasy ? Même si je suis novice, j'ai cru comprendre que l'auteur était une pointure !
Hélas ce roman est plat. Il y a quelques éléments fantastiques pour émoustiller l'intrigue, mais c'est tellement long à venir (malheureusement, lorsque cela survient, c'est fugace, léger, même pas le temps de s'en apercevoir !), et cela ne crée aucun frisson. La fin est trop vite expédiée, la 'résolution' du problème absolument aberrante, pour ne pas dire obscure et incompréhensible.
Non, j'ai franchement eu le sentiment d'avoir lu un livre qui parle de l'adolescence, des conflits avec le beau-père et la maladie d'un proche. On ne retient que ça ! Il reste ensuite très peu de place ou de temps pour évoquer les fantômes, l'étrange petite mamie et ses gâteaux délicieux, et puis ce climat à Brighton, assez préoccupant, ou la maison et son architecture qui méritait d'être décortiquée et exploitée. Je ne sais pas, il y avait des tas de pistes pour nous servir un repas copieux.
En quatrième de couverture, il est écrit : Les Domestiques est un magnifique roman, une fable poignante qui marque le retour d'un écrivain d'exception.
Han-han. Ne vous attendez pas au chef d'oeuvre non plus !

Bragelonne, coll. Milady, 2009 - 286 pages - 6€ 

(version courte)

Fraîchement installé à Brighton, dans une maison qui appartient au nouveau mari de sa mère, Mark entre en conflit direct avec son beau-père et passe de plus en plus de temps à l'extérieur, rencontrant par la même occasion la vieille dame qui habite l'appartement du sous-sol. Un jour, elle l'invite chez elle et lui révèle un secret derrière une porte fermée à clef. On y découvre les quartiers des domestiques, le cadre d'une époque révolue, tout semble abandonné et décati, et pourtant...

Point de suspense dans ce roman. L'intrigue est relativement faible, les personnages manquent de charisme. On assiste davantage à un roman qui traite de la crise de l'adolescence, un gamin qui se heurte avec son beau-père et qui est confronté à la maladie de sa mère, il va trouver dans le monde secret de la mamie du dessous une solution pour résoudre ses problèmes, du moins je le pense, car il faut peut-être voir dans ce roman une parabole qui me dépasse.
J'ai été moyennement emballée par cette histoire, que j'ai trouvée très lente à se mettre en place. Même si l'auteur est une pointure dans le milieu fantastique, il ne nous offre pas un modèle du genre avec ce court roman. Soit, quelques fantômes apparaissent... mais trop brièvement. Pas le temps de s'attacher, ni de comprendre. Trois p'tits tours, et puis s'en va.
Dommage. J'aimais beaucoup la couverture, qui invitait à l'évasion et au mystère.

31 juillet 2014

Cet été-là, de Jillian Tamaki et Mariko Tamaki

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Rose et Windy se connaissent depuis l’enfance. Elles se retrouvent chaque été à Awago Beach où leurs familles louent des cottages. Ensemble, elles partagent les baignades, les barbecues sur la plage, les paquets de marshmallow avalés au coin du feu, les films d’horreur visionnés en cachette, mais aussi les mille questions de l’entrée dans l’adolescence. Cet été-là, Rose suit avec beaucoup d’intérêt les démêlés d’un groupe d’ados plus âgés, tandis que Windy rêve de devenir la reine du hip-hop. 

Toutefois, chez Rose, l'ambiance n'est pas à la fête. Ses parents ne cessent de se chamailler, un secret plane au-dessus de leurs têtes. Au lieu de s'en libérer, la mère de Rose ressasse son amertume et s'enfonce dans la dépression. La jeune fille fuit le foyer le plus souvent possible pour se changer les idées, mais même son amie Windy ne la fait plus rire comme avant. C'est finalement le garçon du drugstore, celui que les filles surnomment le Dud, qui détournera son attention vers ses amourettes d'été particulièrement mouvementées. 

Cette histoire a le goût de l'enfance, des vacances, des espoirs et des désillusions, tout ça sur fond de désir d'enfant, de frustration, d'accident, d'abandon, d'adoption ... L'histoire est assez classique et se présente comme une chronique douce-amère - une tranche de vie qui capture parfaitement les miracles d'été et la période de transition. Mais cet été-là sera-t-il le cataclysme voulu pour tous les personnages ? la fin reste ouverte !

J'ai aimé le charme ouaté de cette lecture, sa délicatesse et sa simplicité, mais j'ai surtout été fascinée par l'art graphique de cet ouvrage, aux illustrations magnifiques et empreintes d'une grande subtilité. Une lecture charmante et débordante de sensibilité, à laquelle il manque néanmoins un petit souffle...

Rue de Sèvres, mai 2014

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8 février 2010

La Forêt des Mains et des Dents. Et moi ! Brrr.

La_foret_des_damnes_de_RyanQuelle angoisse, ce roman !
Mais qu'est-ce que c'était bon. Au début, cela me paraissait assez lent, mystérieux aussi, baignant dans une ambiance post-apocalyptique et vraiment flippante. Un village forme une enclave où se nichent des humains, en protection de la forêt. Celle-ci est habitée par des Damnés, qui gémissent en se collant à la clôture, guettant la moindre brèche, espérant envahir le village pour mordre et se repaître du sang humain. Très vite, on comprend qu'une infection entraîne une Mutation, et ainsi s'explique cette épidémie de Damnés, contre laquelle la poignée de survivants se bat avec la force du désespoir.

Dans le village où vit Mary, la narratrice de l'histoire, la Congrégation des Soeurs a largement pris en charge les solutions de survie, les règles du quotidien, les leçons dans les écoles, selon la parole du Livre Sacré. Soeur Tabitha, la mère supérieure, est intransigeante et n'a aucune pitié avec les contestataires. Seule Mary oppose aujourd'hui une résistance, avec ses questions, ses doutes, son manque de foi et sa rebellion. Elle parle d'un monde au-delà de la Forêt, elle rêve de voir l'océan, mais ce sont des histoires racontées par sa mère. Toutefois, Mary s'y accroche. Elle n'a pas le choix. Elle voit son horizon restreint et étouffant. Soit elle embrasse la vie de la Congrégation, soit elle accepte de s'unir à Harry, son ami d'enfance. Or, Mary est amoureuse de Travis, son frère, qui a choisi de se fiancer avec Cass, sa meilleure amie.

L'histoire, ensuite, se laisse découvrir ! C'est sombre, envoûtant, vraiment bien écrit, dans une langue généreuse et élégante. L'atmosphère est aussi admirablement dépeinte, je craignais, avec raison, ce monde des Damnés, et finalement ce n'est pas si gore ou horripilant. Enfin, disons que c'est tout ce qu'il faut pour donner la chair de poule, cela représente une menace permanente et épuisante. Je ne vous raconte pas la deuxième partie du roman, là j'avais les nerfs en pelote ! Je dévorais les pages, j'avais l'estomac noué, je n'en pouvais plus de savoir, j'étais inquiète et terrifiée, j'hallucinais et je me retenais de hurler.

En attendant, le début est lent. Accrochez-vous, car la suite vaut le détour. Avec le recul, cependant, j'ai trouvé que c'était une mise en place idéale, mettant en scène le lieu, le contexte et les personnages, plus la dose de suspense, avec les secrets que seule Mary découvre, en plus du climat inquiétant, de la tension qui monte, qui monte. Voilà de quoi bien vous ferrer ! Seul point sur lequel j'ai du mal à me prononcer, c'est la narratrice - Mary. C'est une vraie héroïne qui nous donne des bouffées de rage et de frustration, tant elle est splendide dans ses qualités et ses défauts : Mary est égoïste, curieuse, inconstante, amoureuse, jalouse, têtue et obstinée. On suit ses états d'âme et ses réflexions plus ou moins pertinentes, on partage ses doutes et on aspire comme elle au bonheur et à l'espoir. Rarement une héroïne a su autant m'irriter et me toucher !

Près de 400 pages plus tard, je vous conseille vivement cette lecture ! J'en suis sortie sonnée, folle d'angoisse et impatiente d'en (s)avoir plus. Un prochain livre sort aux USA en mars 2010, sous le titre de The Dead-Tossed Waves, mais ce n'est pas une suite, plus un "companion book".

La Forêt des Damnés ~ Carrie Ryan
titre vo : The Forest of Hands and Teeth
traduit de l'anglais (USA) par Alice Marchand
Gallimard jeunesse, 2010 - 380 pages - 15,50€

Cette bande-annonce pour vous plonger dans la tourmente :

   

 

the dark side challenge - 4

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26 février 2010

Je lis aussi des Albums ! #4

Cet album va enchanter tous les amoureux des livres. Petits et grands.
le_meilleur_ami_des_livresA travers l'histoire d'un chien qui aime passionnément la lecture et décide d'ouvrir une librairie pour partager son goût des livres, nous suivons ses premiers pas teintés de déception, de frustration, de solitude pour enfin s'ouvrir sur la magie, l'imagination et la révélation. Car finalement, tout le plaisir de la lecture réside dans le partage.
C'est un album qui ne manque pas d'humour, et qui nous montre que lire permet de casser la monotonie, l'ennui et d'ouvrir l'esprit, d'inviter au rêve et à l'évasion. J'ai été tout simplement charmée !
Les illustrations sont tendres, j'ai vraiment apprécié, et puis j'aime les chiens, donc j'étais plutôt gâtée. Notre héros de l'histoire est craquant et plus qu'attachant. 
Louise Yates se révèle pour moi une très belle et enthousiasmante découverte.

Le meilleur ami des livres  ~ Louise Yates (Milan jeunesse, 2010 - 10,90€)

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Au début, l'histoire d'Un loup à la maison semble être une simple version revisitée du Loup et des Septs Chevreaux. Sympa, mais sans plus. C'est après que la bonne surprise arrive et que ça touche la corde sensible.
un_loup_a_la_maisonOn découvre comment Mme Bê, une ménagère accomplie et qui aime tenir sa maison, son jardin et ses enfants à la baguette, va progressivement s'assouplir du fait de sa cohabitation avec un loup, vieux, fatigué et usé. Papilou a été recueilli par les enfants alors que leur maman était au marché. Il est faible, très malade, les chevreaux s'attachent à lui alors qu'il se retape une santé et commence à s'occuper d'eux en leur racontant des histoires. Mais cette situation exaspère Mme Bê, qui n'en peut plus. Sa maison est en désordre, il y a des poils partout, elle déteste ce loup ! Celui-ci en a conscience, il se montre discret, prévenant et petit à petit il invite sa bienfaitrice à se détendre. A prendre le temps de se prélasser sous un pommier. A ouvrir les fenêtres et les portes de la maison. C'était devenu si rare, dans le quartier chaque maison  reste cloîtrée et plus personne ne rend visite à son voisin. La présence de Papilou va finalement décomplexer la crispation générale. Les visites deviennent plus nombreuses, la maison de Mme Bê ne désemplit plus, même si elle se montre souvent excédée, elle prend finalement plaisir à voir son quotidien bousculé, à avoir de la compagnie, à vivre dans l'harmonie, la joie et la bonne humeur.
La fin est un chouia triste, les enfants y seront probablement sensibles, mais ils en apprécieront davantage la portée de l'histoire. Le loup, qui incarnait l'ennemi de longue date, s'avère ici le ressort pour faire sauter les soupapes de sécurité d'une petite vie trop bien rangée et malheureusement étriquée. Cet album est très beau, grâce aux illustrations et aux couleurs de Sébastien Pelon, et Mim nous raconte une histoire qui traite d'amitié et de respect.
Une lecture qui gagne à être connue. (Milan jeunesse, 2010 - 13€)

challenge Je lis aussi des albums - 8

challenge1jelisaussidesalbums

 

10 juillet 2010

It's not summer without you

Il s'agit de la suite de L'été où je suis devenue jolie.

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Un an a passé. Belly n'est pas retournée à la maison de Cousins Beach, quand Jeremiah téléphone pour lui apprendre que Conrad a disparu... Le début de l'histoire est très triste, Susannah manque énormément, et c'est un roman débordant de chagrin qu'on a entre les mains. C'est vif, l'émotion nous prend à la gorge, on sent toute la fragilité et la détresse des personnages. Le premier livre était déjà doux-amer, celui-ci accentue la tonalité, et pourtant c'est incroyablement beau et touchant. Car petit à petit, l'histoire va grandir, va ouvrir les vannes et laisser les larmes couler pour faire place au sourire. C'est bon de voir Belly, Jeremiah et Conrad redonner vie à la maison de Cousins, de les sentir reprendre pied et de jouer cartes sur table.

Néanmoins, leur relation demeure sur un fil. Cette fois, Jeremiah intervient aussi comme narrateur dans l'histoire. On apprend à mieux le connaître, à saisir son amour fou pour Belly et évidemment on ressent un élan de tendresse pour lui. On s'attache et on attend. Ce que la jeune fille a dans le coeur n'est pas un secret. Depuis ses dix ans, elle est amoureuse de Conrad. Inversement, le garçon est sauvage, fuyant, secret et décevant. Du moins, il faut lui laisser le temps, car peu à peu lui aussi nous surprend, se révèle sous un autre jour. Est-ce à dire que la relation triangulaire de cette série est une perte de temps, une prise de tête ? Non. C'est tellement bien écrit, bien amené, bien présenté. Il nous est impossible de ne pas ressentir de l'affection pour l'un ou l'autre des personnages.

En attendant, ce deuxième roman est un tournant. Une page a été tournée, pour Belly et pour les garçons. Chacun a su avancer, recoller les morceaux, ouvrir leur coeur, libérer le trop-plein d'émotions. Je suis complètement tombée amoureuse de ce livre, de cette ambiance nostalgique, nonchalante, douce et reposante. Il règne une sensation de quiétude qui fait du bien, et j'ai hâte de lire le troisième et dernier livre de la série !

... un passage, parmi d'autres :

He started to say something, maybe an apology and maybe not, and then he stopped, he leaned over and pulled me toward him - like by gravitational force. He kissed me, hard, and his skin was stubbly and rough against my cheek. My first thought was, I guess he didn't have time to shave this morning, and then - I was kissing him back, my fingers winding through his soft yellow hair and my eyes closed. He kissed like he was drowning and I was air. It was passionate, and desperate, and like nothing I had ever experienced before.
This was what people meant when they said the earth stopped turning. It felt like a world outside of that car, that moment, didn't exist. It was just us.

LireEnVo challenge Lire en VO - 17

1 mars 2011

Pêle-mêle Clarabel #24

Enfin des nouveaux Zig Zag !

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J'étais curieuse de lire le roman de Rachel Corenblit, Ceux qui n'aiment pas lire. Parce que c'est un fait tellement répandu, il ne faudrait pas l'oublier. Imaginez un groupe d'enfants - ceux du club qui n'aiment pas lire - qui lance leur propre révolution en mettant à sac la bibliothèque. Ce qu'ils revendiquent ? D'être libres de lire ou de ne pas lire. De lire seulement s'ils en ont envie et ce qu'ils désirent, pas ce qu'on leur dicte. C'est tellement vrai, le roman rappelle des paroles grinçantes - il faut lire des classiques pour être cultivé (au secours !) - et malheureuses qui s'échappent trop souvent des bouches des adultes. Les enfants n'en peuvent plus, ils se sentent transparents, il est temps d'agir et de faire réagir.
Globalement, ce roman n'apporte rien de neuf et c'est même une pitié de devoir toujours répéter l'un des messages qu'il véhicule, comme de devoir batailler contre de vieilles idées préconçues concernant la jeunesse et les livres... tout ça m'épuise. Alors, que retenir ? La couverture est flippante, mais ça fait partie de son charme. L'histoire est folle, complètement folle. Elle ne m'a, toutefois, pas complètement séduite. Cependant, j'espère de tout coeur que le message sera entendu - un enfant a le droit de ne pas aimer lire, ce n'est pas une honte. (Mais pas besoin de se livrer au vandalisme non plus !)

Ceux qui n'aiment pas lire - Rachel Corenblit
Illustrations de Julie Colombet
Rouergue, coll. Zig Zag (2011) - 6€

Petite bulle de fraîcheur avec le roman de Thomas Gornet ! J'ai beaucoup aimé l'histoire de Zouz, qui doit lutter contre sa surchage pondérale, comme l'a dit le docteur. Sa maman lui concocte donc un programme pour chaque mercredi en diversifiant les activités sportives ! L'angoisse. Zouz déteste le sport !
Chaque expérience est pour le lecteur un grand moment d'humour, mais attention, on ne se moque pas non plus ! On devine le calvaire de Zouz, on le partage, on compatit. Et sa mère qui s'entête et s'acharne à trouver LE sport qui lui conviendrait le mieux... c'est désolant pour le garçon. Or, Zouz ne cherche pas à susciter la pitié, il a un don pour l'auto-dérision qui force l'admiration. Et en même temps, il ne cache pas sa détresse. C'est sur cette belle ambiguité qu'il devra composer et tirer profit, en trouvant l'activité du mercredi où il s'épanouira ENFIN !
Ce petit roman est vraiment génial, il est drôle, un peu ironique (dans le bon sens) et donne franchement envie de connaître Zouz pour de vrai. J'ai également beaucoup aimé les illustrations de Clothilde Delacroix !

Mercredi c'est sport - Thomas Gornet
illustrations de Clothilde Delacroix
Rouergue, coll. Zig Zag (2011) - 6,50€ 

28 novembre 2011

Twilight 2.0

Attention, ce qui va suivre risque fortement de vous troubler mais je décline toute responsabilité.

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Qui suis-je ?

- Américaine de dix-sept ans, je débarque avec mon père dans une nouvelle ville en Irlande où, très vite, je fais la connaissance d'une bande de potes dès mon premier jour au lycée ; j'y surprends aussi un type trèèès beau en train de me fixer comme un malade avant de se sauver en courant dès que je m'approche ...

- Cet inconnu s'appelle Adam DeRis et toutes mes nouvelles copines disent de lui que c'est le canon de l'école mais qu'il n'a jamais manifesté le moindre intérêt pour l'une d'elles jusqu'à présent, car la famille DeRis, aux dires des folles rumeurs, est classée inapprochable et le plus sage serait de se tenir à l'écart, parce que c'est comme ça, et oui ça craint ! 

- L'objet de mon obsession a une soeur jumelle, très belle aussi, et très mystérieuse. Et un frère aîné, qui est censé être à l'université, sauf qu'il ne fait que traîner avec sa moto autour de l'école et me surveille d'un air méchant. Je ne suis bien évidemment pas du tout inquiète par cette attitude de rôdeur, à croire que c'est normal, hein.

- Je frôle la mort en tombant d'un bateau, par la faute de ma copine Caitlin, mais heureusement le bel instructeur de service, comme par hasard : Adam, vole à mon secours en plongeant illico. Je ne suis pas aveugle de certaines choses, comme cette lumière qu'il semble faire naître de ses mains, et j'aimerais lui en toucher deux mots, mais il nie tout en bloc et prétend que j'ai rêvé. Ah bon ?

- J'aperçois souvent un type barbu dans les parages, il me fiche les jetons mais je n'en parle à personne. Mon père n'est jamais à la maison, de toute façon. Je vis ma vie comme une adolescente qui a grandi sans sa maman, décédée trop tôt dans un accident de voiture, et qui sait gérer sa vie sans s'attacher à ces petits détails. Je suis une fille ordinaire, du moins je le pensais jusqu'à ma rencontre avec les DeRis. Et puis ma vie, dans ce livre, c'est de percer à jour le fascinant Adam. 

- A la fin du livre, je vous avoue que je suis sur un lit d'hôpital. J'ai vu la mort de près. J'ai découvert le secret d'Adam (non, ce n'est pas un vampire). J'ai aussi appris qui j'étais. Finalement je ne suis pas une fille si ordinaire, mais qui ça intéresse ?! 

- Je suis Megan Rosenberg, l'héroïne de CARRIER OF THE MARK. Une copie de Twilight. En moins bon, moins drôle, avec des personnages sans relief, une trame romanesque plate et niaise, et une mythologie (autre que celle des vampires) presque intéressante mais franchement peu folichonne. Je suis une trilogie aussi, tant qu'à faire ! 

Carrier of the Mark - Leigh Fallon
Published October 2011 by HarperTeen

LUENVOLu en VO - 40 

 

And they're all made out of ticky tacky
And they all look just the same.

18 octobre 2016

Toujours maudit ! de David Safier

Toujours MauditDavid Safier renoue avec le succès en reprenant la même formule qu'à ses débuts, lorsqu'en 2008 il débarquait avec son Maudit Karma, un roman burlesque et déjanté qui traite de la réincarnation non sans humour et ironie.
Cette fois, nous faisons la connaissance de deux acteurs aux parcours diamétralement opposés, Daisy Becker et Marc Barton. Tous deux se rencontrent sur le plateau de tournage du nouveau James Bond et se détestent cordialement. Daisy est débutante dans le métier, elle crève d'envie de décrocher un cachet pour payer ses traites, mais voilà que la superstar Barton plombe tous ses rêves en lui sucrant son rôle. Retour à la case départ
 pour notre comédienne maladroite, qui accomplit l'exploit de zigouiller le chien de Marc et multiplie par dix sa fureur. Résultat, à force de chamailleries et d'amaretto ingurgité à haute dose, le couple envoie la Lamborghini se crasher dans un camion. Clap de fin pour ces deux-là. Adios amigos. 
C'est là que notre histoire s'engage sur les sentiers de la comédie loufoque. Car Daisy et Marc se réveillent dans la peau de petites fourmis au cœur d'un conflit guerrier hyper sanglant. En plus du choc de la réincarnation, la rencontre avec Bouddha et l'affreux constat d'être copains de galère, se pose aussitôt la question du karma et des bons points à récolter pour gravir les échelons dans le processus de la renaissance (et ainsi reconquérir leur forme humaine).
Cette seconde chance est aussi l'occasion pour Daisy et Marc de faire table rase du passé, du moins en théorie, puisque notre duo infernal conjugue un caractère de cochon à un tempérament d'âne bâté et ne cesse de se disputer, en se renvoyant mutuellement la responsabilité 
de leur manque de fortune. Mais un événement inattendu va pourtant les rapprocher : l'idylle naissante entre la femme de Marc et le meilleur ami de Daisy. Et ça, aucun des deux n'est prêt à accepter l'impensable. 
À partir de là, l'histoire nous régale de séquences désopilantes et enchaîne les situations ubuesques avec des personnages de mauvaise foi, qui avancent au hasard de leur destinée, sans totalement se débarrasser de leurs mauvais penchants pour le mensonge, l'individualisme, la rancœur et la jalousie. Le chemin pour redorer leur blason est long, long, long mais source d'anecdotes mordantes et cocasses qui font souvent ricaner ! ^-^
Certes, la recette est éculée mais la lecture offre un formidable moment de lecture à voix haute (pour la version audio lue par Pascale Chemin). C'est convivial, fantasque et délirant, en plus de rappeler les valeurs qui rendent la vie plus belle (amour, courage & lâcher prise), avec aussi une dose de pandas pour se blottir tout contre ! 
Un roman frais et distrayant, à défaut d'être follement original (à moins de n'avoir jamais lu Maudit Karma). 

Traduit de l'allemand par Catherine Barret pour Presses de la Cité

Texte lu par Pascale Chemin pour Audible FR (durée : 7h 51) / Octobre 2016

>> Téléchargement en exclusivité sur Audible.  ©2016 Place des Éditeurs (P)2016 Audible FR

Toujours maudit ! | Livre audio

21 juin 2013

“Grâce à toi les choses se passent mieux aujourd'hui.” (L'été où j'ai appris à voler)

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Sous cette couverture pétillante, où reflète un soupçon de vacances ensoleillées, se cache une histoire qui parlera à la petite adolescente qui est encore en vous. Birdie a treize ans, sa maman vient de lancer une épicerie fine et se saigne les quatre veines pour réussir, elle est veuve depuis dix ans et vit avec sa fille une relation soudée.

Leurs rapports se compliquent avec l'accumulation du boulot, Birdie vient prêter main forte tous les jours et occupe son été en fréquentant les adultes qui travaillent avec elle. Il y a Swoozie, qui fume trop et qui a un cœur d'or, mais surtout Nick, le beau surfeur, pour qui Birdie a un petit béguin. Mais les journées coulent paisiblement et l'ennui s'installe, la solitude aussi.

C'est en croisant Emmett Crane, à l'arrière de l'épicerie, un soir, que Birdie ressent comme un besoin de changement. Tout chez le garçon intrigue l'adolescente, sans hésiter elle va accepter de le revoir et avoir ses petits secrets. Ce n'est pas en signe de protestation contre sa mère, qu'elle accuse d'être une cachotière, c'est vraiment par envie et par besoin. Dans sa tête, les idées se bousculent, Birdie grandit et veut déployer ses ailes.

La deuxième moitié du roman va se révéler étonnamment bouleversante et fait alors apparaître cette histoire autrement que comme un simple rendez-vous de légèreté. Les émotions remontent à la surface et les sujets sensibles sont alors abordés. Il est question de l'absence du père, du double rôle que doit jouer la mère, de l'entrée dans l'adolescence, des rencontres qui symbolisent la promesse d'une main tendue, de la maladie qu'on cherche à effacer, de rituels à accomplir, de sacrifices aussi à apporter...

C'est une jolie petite lecture, qui sait vous prendre par surprise et toucher votre corde sensible. Le résultat est charmant, parfaitement délicat et attentionné.

L'été où j'ai appris à voler, par Dana Reinhardt
La Martinière J. (2013) - traduit par Corinne Julve
illustration de couverture : Hubert Van Rie

24 octobre 2013

Le gardien de phare: Audiolib lu par Jean-Christophe Lebert

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La suite, enfin... Après cette chute terrible sur laquelle se concluait La sirène, il était urgent de retourner à Fjälbacka. La situation est certes poignante, mais pas aussi catastrophique qu'on aurait pu le penser. Mais vraiment, j'ai eu le cœur serré pour ... quelqu'un, pour ce qu'elle traverse, etc. C'est poignant, très dur aussi.

L'intrigue policière va s'intéresser à un crime vache, celui d'un comptable, un type ordinaire, fils unique, choyé par ses parents. Le gars venait de rentrer au pays, il avait été meurtri par une agression à Göteborg et avait souhaité changer de vie. Célibataire, sans histoire, c'était un homme bien sous tous rapports... si ce n'est que cette façade trop lisse interpelle les enquêteurs, qui vont creuser et se balader vers des rivages plutôt moches, aussi. On découvre en parallèle une histoire tragique qui s'est passée sur l'île de Graskar, réputée pour être hantée par des esprits. Cette île abrite un phare et a accueilli, en 1870, un jeune couple qui va sombrer dans la violence et le drame conjugal. De nos jours, une femme et son fils y ont trouvé refuge, semblant fuir un passé sombre, voulant absolument être oubliés et se cacher des autres. Ce sera aussi une intrigue à éclaircir, car ce n'est pas très joyeux non plus.

En somme, ce énième tome (j'ai oublié de compter) est fidèle à l'esprit de la série : il alterne une touche féminine, pleine de sensibilité, avec parfois un peu de superficialité, mais c'est surtout un roman émouvant, qui rapporte toujours avec pudeur et pugnacité des histoires de la vie de tous les jours, des histoires tragiques, des vies malmenées, des destins brisés. On se laisse prendre au jeu avec une facilité déconcertante. A noter, pour moi-même, l'éventualité d'un spin-off avec le couple de policiers venus de Stockholm - Petra et Konrad. Je dis ça, je ne dis rien.

Lecture rigoureuse et sensible de Jean-Christophe Lebert, encore une fois. J'apprécie ce qu'il nous propose, même si j'avais une petite préférence pour l'interprétation d'Eric Herson-Macarel. Et aussi, l'ambiance à Graskar m'a vaguement rappelé le roman de Johan Theorin, L'Echo des morts.

Le gardien de phare, par Camilla Läckberg
Audiolib, septembre 2013 - texte intégral lu par Jean-Christophe Lebert (durée d'écoute : 16 h 14)
Traduit par Lena Grumach pour les éditions Actes Sud, 2013

27 février 2014

Une vérité si délicate, par John le Carré

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Je vous propose une petite partie de poker menteur, avec John le Carré en guise d'arbitre et de maître d'oeuvre. Au centre, nous avons une opération secrète, à Gibraltar, en 2008, avec pour intervenants : des militaires anglais, une poignée de mercenaires, des diplomates, des secrétaires d'état, des conseillers américains et des terroristes potentiels... Bref, vous malaxez tout ça et vous obtenez une affaire qui se finit en eau-de-boudin, autour de laquelle il est formellement interdit d'extrapoler.

Vous vous dites, vous n'avez pas tout compris, et c'est normal. Cette histoire n'est pas très nette, officiellement elle n'a jamais existé, les curieux ont été écartés, les plus naïfs manipulés corps et âme. Sauf qu'elle n'a pas fini de hanter les uns et les autres, trois ans plus tard, elle vient même tenter un jeune secrétaire aux dents longues, désireux de percer ce mystère à jour, de brusquer les conventions, de fouiller les dossiers, de rencontrer les témoins, d'obtenir des aveux, de risquer sa peau, de voir son existence sombrer dans un chaos indescriptible.

Tout ça, tout ça, vous dis-je. N'attendez surtout pas à avoir le tournis pour autant, l'enquête en cours est assez lente, sans grande action, puisqu'on suit le mouvement imposé par l'auteur, à savoir un assemblage pointilleux de tous les acteurs, témoignages et autres révélations de cette affaire. Car l'intrigue est nébuleuse, inquiétante et stressante à souhait, avec la petite pointe d'humour british en sus, c'est toujours appréciable.

Il s'agissait du premier livre de John le Carré que je découvrais, et j'en sors totalement conquise par son style faussement pompeux et démodé, qu'on retrouve aussi chez des auteurs comme Ruth Rendell, P.D. James ou plus récemment Robert Galbraith. Classique et traditionnel, mais délicieusement guindé, un poil caustique, pesant, ahurissant (le microcosme politique tel qu'on l'imagine... pourri jusqu'au trognon !). La fin, par contre, laisse perplexe... 

Réussite totale quant à l'adaptation Audiolib, qui livre une lecture subtile, admirablement maîtrisée pour cette histoire ô combien tirée par les cheveux. Philippe Allard “passe avec brio du récit haletant au registre intime des débats qui déchirent chaque personnage de ce roman sans concession”. On sort de là satisfait. Tout bonnement.

Audiolib, décembre 2013 - texte intégral lu par Philippe Allard (durée d'écoute : 11h 23) - traduit par Isabelle Perrin pour les éditions Seuil.

26 mars 2014

Balefire (t. 2 & 3) : Plume de pierre & Collier d'eau, de Cate Tiernan

Clio et Thais sont des sorcières. Si Clio l'a toujours su et a été élevée dans la sorcellerie, Thais, elle, n'a découvert l'étendue de ses pouvoirs que récemment, après la mort de son père. Alors qu'elle tente de maîtriser ce nouveau don, elle se retrouve au coeur du rite des Treize, dont la puissance pourrait bien changer sa vie et celle de sa soeur à jamais. 

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Voici donc les deux derniers tomes de la série Balefire ! Dans “Plume de pierre”, Clio cherche à convaincre sa soeur de trouver le sortilège d'immortalité, mais Thais refuse. Elles doivent aussi identifier qui cherche à les tuer, sous prétexte que l'une d'elles n'a pas sa place dans le cercle des Treize. Dans “Collier d'eau”, Thais a démasqué l'assassin de son père et réclame sa propre justice. Elle va développer ses pouvoirs en secret, tandis que Clio est attirée par la force obscure de Daedalus.

Très ancrée dans son identité jeunesse, la série a toujours su proposer une charmante intrigue, avec des personnages attachants, un soupçon de mystère et de suspense, tout en exacerbant la fascination du lecteur pour la magie. C'est ce qui m'avait séduite, mais après lecture du dernier tome, je suis assez déconfite par tant de facilités et par le dénouement arrondi aux angles. Pas de rencontre au sommet, un affrontement banal, des solutions hâtives, précipitées, aucun suspense, non, rien... et que dire de tous ces personnages à qui on tourne le dos en les laissant à leur sort, après les avoir accompagnés et avoir partagé leurs tourments, leurs attentes et leurs espoirs  ?! Je ne suis que déception ET frustration !  (Cela me fait penser à la série Dark Elite de Chloe Elite qui se termine de façon aussi évasive et peu satisfaisante.)  C'est agaçant.

Ce dénouement trop vague laisse une empreinte d'inachevé sur cette série, dont la trame romanesque avait pourtant un joli potentiel. C'est fort regrettable. Pour ceux qui souhaiteraient encore surfer sur la vague, il existe aussi la série Wicca chez Hachette jeunesse.

MsK, Janvier & Mars 2014 - traduit par Anne-Sylvie Homassel

5 septembre 2018

Lumière noire (D. D. Warren 8), de Lisa Gardner

Lumière noireUne jeune femme entre dans un bar et commence à boire plusieurs verres en séduisant les hommes de passage. Grisée par l'alcool, elle accepte de suivre un inconnu mais tombe dans un traquenard... dont elle échappe en brûlant le corps de son kidnappeur. La police réalise alors qu'elle fait face à Flora Dane - une survivante ayant passé 472 jours de séquestration auprès de son tortionnaire. Depuis, celle-ci suit une thérapie et traque les prédateurs en faisant sa propre justice. Le commandant D.D. Warren est perplexe et rencontre le docteur Samuel Keynes, victimologue de son état, pour cerner sa personnalité. Peu de temps après, la mère de Flora avertit la police que sa fille a de nouveau disparu. Son appartement est pourtant verrouillé, mais nulle trace de la jeune femme. Le suspense monte d'un cran et l'enquête s'intensifie. Même si elle est en restriction d'activité en raison de sa blessure (cf. À même la peau), D.D. Warren est dopée à l'action et ne se résout pas à demeurer dans son bureau, encore moins à déléguer. Et pendant que l'enquêtrice se débat avec ses soucis, le lecteur est dans la confidence du calvaire que vit Flora Dane... et pire encore, on replonge dans son passé pour découvrir sa relation ambivalente sous l'emprise de son agresseur. Tout ça est très, très perturbant. Non seulement on avance dans l'histoire avec la chair de poule, mais on est assailli par le doute, l'horreur et l'angoisse. Je n'ai pas suivi la série donc je découvre au pif un épisode avec une héroïne récurrente, pas facile pour se familiariser, mais cela reste une bonne pioche et une invitation à fouiller davantage dans les romans de Lisa Gardner. C'est noir, c'est prenant (un peu facile dans la dernière ligne droite) mais ça tient en haleine de bout en bout.

©2016 / 2018 Lisa Gardner, Inc. / Éditions Albin Michel. Traduit par Cécile Deniard (P)2018 Audiolib

 

10 juin 2015

Les Petits bonheurs, Album chanté par Domitille & Amaury

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Comme cette lecture / écoute aura été douce et enchanteresse !

Le duo Domitille & Amaury a puisé dans le patrimoine de la chanson française, de Charles Trenet à Henri Salvador, Eddy Marnay ou André Hornez, pour étourdir un jeune public ignorant et séduire les plus nostalgiques de la bande grâce à des mélodies enjouées et pétillantes remises au goût du jour. Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? - Route Nationale 7 - Une chanson douce - Ballade irlandaise - Du soleil plein la tête... et 5 autres titres constituent le répertoire de cet album plein de fraîcheur et d'enthousiasme.

Vous n'avez pas fini d'accompagner les chanteurs en suivant le texte ou en vous laissant, de temps à autre, distraire par les illustrations d'Olivier Tallec, qui font de cet album un rendez-vous absolument indispensable. Eh oui, messieurs - dames, on applaudit bien fort ! La tournée est en préparation, guettez les dates ! ;-)

Gallimard jeunesse Musique /mai 2015

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♦♦♦♦

Pour toute la tendresse qu'elle me rappelle ♪♫♫♪ ♥

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Le sourire étrange de l'homme poisson
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