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Chez Clarabel

4 février 2009

C'est pour toi que le rôdeur vient - Adrienne Maria Vrettos

51AE_q5ptcL__SS500_Il y a onze ans, à Pine Mountain, toute la communauté rurale a été marquée par l'enlèvement et la mort d'un petit garçon de cinq ans. Le coupable n'a jamais été arrêté et a longtemps hanté les cauchemars de Dylan et ses camarades, qui l'ont baptisé le Rôdeur. Le temps a passé, mais l'horreur réapparaît quand d'autres enfants sont portés disparus. La police est à cran car elle suppose que le Rôdeur est de retour dans la région. Dylan est terrorisée, mise en première ligne dans cette enquête difficile, car l'adolescente a un secret : elle a des visions des disparus, c'est une medium (comme Alison DuBois, dans la série tv !). Elle tente d'apporter son aide à la police, mais c'est toujours trop tard. C'est un poids qui est lourd à porter, d'autant qu'elle n'en parle à personne, sauf à sa mère issue d'une étrange famille de femmes déjantées. Son père a quitté le foyer depuis longtemps, sans avertir. Et cette absence est aussi douloureuse pour Dylan et sa mère, même si elles n'en parlent jamais. A l'école, Dylan cherche à se fondre dans la masse, en compagnie de ses inséparables copines - Pilar, Thea et MayBe. Arrive une nouvelle élève, Cate. Elle colle Dylan, veut comprendre sa vie et apprend son secret. Aussitôt, une étrange fascination morbide naît chez la jeune fille, qui dérange de plus en plus Dylan. Elle se sent coincée, et Pilar s'éloigne d'elle. C'est alors qu'une nouvelle disparition d'enfant est signalée, et cela plonge les habitants de Pine Mountain dans une angoisse exacerbée.

La fin est étonnante, l'intrigue est tellement bien tendue, décrivant l'univers rural, les habitudes des lycéens, les blagues vachardes et puis les rêves de Dylan, mystérieux et inquiétants, s'éclairant petit à petit. Je n'ai rien vu venir. J'ai été happée par l'histoire, par son ambiance et par la justesse des personnages. Tout est bien cadré, dans ce thriller redoutable qui se passe dans une petite ville américaine, très bien décrite d'ailleurs, on y prend pied. On trouve aussi un peu de surnaturel par les visions médiumniques de Dylan, cela participe intégralement au suspense. C'est prenant, totalement scotchant.
C'est un roman que j'ai eu bien du mal à reposer !

Thierry Magnier, achevé d'imprimer dans un flash, 2009 - 275 pages - 11€
traduit de l'anglais (USA) par Pierre Charras
 

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3 février 2009

Le proscrit - Sadie Jones

51_VDhcpUSL__SS500_Elizabeth Aldridge est une jeune femme moderne. Nous sommes à la fin des années 40. Elle aime les blagues d'un goût douteux, elle boit beaucoup, elle déteste se rendre à l'église et fréquenter les autres épouses de cette bonne société du Surrey. A la place, Elizabeth passe son temps libre avec son fils de 7 ans, Lewis, elle préfère flâner, lire ou discuter avec sa cuisinière, Jane. Avec la fin de la guerre, son mari Gilbert rentre au bercail. L'ambiance change. L'homme entend rétablir la hiérarchie dans son foyer, montrer qu'il est le centre d'intérêt et que son fils doit quitter les jupes de sa mère pour le pensionnat. Trois ans passent, Lewis a dix ans. Sa mère et lui sont toujours inséparables, mais un drame va déchirer cet amour. Lors d'un pique-nique au bord de l'eau, Elizabeth se noie sous les yeux de son fils.

C'est un monde qui s'écroule. Gilbert, qui déjà ne s'accordait pas avec Lewis, le tient pour responsable. Un climat lourd de ressentiment règne à la maison. Et puis Alice fait son entrée, lorsqu'elle se marie avec Gilbert Aldridge, moins d'un an après la mort d'Elizabeth. Lewis, proscrit, s'est déjà isolé dans son chagrin. Il ne laisse pas la moindre chance à la jeune femme de le comprendre, et elle-même se sent incapable de faire le moindre effort. Elle est jeune, totalement naïve aussi. Elle renonce donc très vite à être du moindre secours. « Lewis était pour elle pareil à un oiseau blessé. Et les oiseaux blessés finissaient toujours par mourir. »

Lewis va également s'exclure du groupe des enfants avec lequel il avait coutume de passer toutes ses vacances, il est banni pour un acte de violence que tous condamnent, seule la petite Kit Carmichael cherche à le défendre. Elle sait pourquoi il a agi aussi spontanément, pourquoi il a cassé le nez de cet autre garçon, mais ses cris de protestation sonnent dans le vide. Lewis lui-même préfère le silence, il a trouvé « enfin quelque chose qui le soulagerait » en se mettant à boire. Le garçon a quinze ans, la spirale infernale est lancée. Le début du roman a montré Lewis, âgé de dix-neuf ans, en train de sortir de prison après avoir purgé une peine de deux ans pour l'incendie de l'église de Waterford. Son père lui a mandaté une forte somme d'argent, appelant ainsi à ne pas rentrer à la maison, mais Lewis choisit de revenir.

Ce retour met le feu aux poudres. Dans cette petite communauté régie par les apparences et le conformisme, Lewis, par sa simple présence, met le doigt où ça dérange, débusque les secrets honteux, dénonce les drames où la violence familiale a fait son nid. C'est un personnage remarquable, attachant malgré son caractère taciturne, violent et effrayant. Car il reste le petit garçon blessé, témoin du drame qui a coûté la vie de sa maman. Ok, il s'est renfermé, il ne laisse personne l'approcher ni l'aider, il commet d'énormes erreurs. La vie aussi ne lui a fait aucun cadeau. Heureusement, il y a l'émouvante Kit Carmichael, une jeune fille également au coeur de la tourmente. Depuis son enfance, elle s'est accrochée à Lewis, parce qu'il représentait, à ses yeux, l'héroïsme, la résistance, la bravoure, la plaie à vif. Ce n'est pas un secret pour le lecteur que le père de Kit est un homme violent qui bat sa femme, et plus tard sa fille cadette. Mais à Waterford, on se tait. C'est l'après-guerre, il faut reconstruire et recoller les morceaux fragmentés. C'est difficile, car dans les années 50 la bonne société du Surrey s'accroche à l'illusion de valeurs sûres et irréprochables. Et Lewis est contre l'hypocrisie, on le comprend, il en a été la victime malheureuse.

C'est un premier roman étonnant, émotionnellement fort, mais qui ne cherche pas à vous mettre à plat. On sent le climat lourd, le drame, le manque de la maman, la douleur jamais cicatrisée, l'injustice. Il y a une pointe de nostalgie, derrière le récit, qui est poignante. L'histoire est d'ailleurs racontée en flashback, elle se déploie lentement, elle fait grimper la tension, elle répand la tragédie... or, jamais je n'ai ressenti d'oppression ni d'abattement. Le spleen est efficace, les personnages sont complexes, ce n'est pas une histoire gaie, c'est bel et bien un drame humain, mais bon sang c'est limpide, sensible et juste. J'ai beaucoup aimé. 

Buchet Chastel, 2009 - 377 pages - 23€
traduit de l'anglais par Vincent Hugon
 

« Pourquoi ne peux-tu pas t'entendre avec les autres ? Tu te rends compte à quel point tu es impossible ? »   

 

 

 

 

 

Une bande-annonce a été créée spécialement pour la promo du livre.
C'est intéressant, mais attention aux *spoilers* !

http://www.libella.fr/buchet-chastel/auteurs/jones/video/


Booktrailer - "Le Proscrit", premier roman de Sadie Jones
envoyé par editionslibella

Les droits cinématographiques viennent d'être vendus dans la perspective d'un film par John Madden, le réalisateur de Shakespeare in love.

l'avis de Laurence

2 février 2009

Le Paradoxe du menteur - Martha Grimes

« C'est un homme qui est entré dans un pub et qui me l'a racontée.
- Tu te moques de moi.
- Exactement ce que je lui ai retorqué. Je lui ai dit qu'il me menait en bateau. Bref, le pub se trouve dans la City. C'est l'Old Wine Shades. J'étais là, assis au bar, à broyer du noir, sans raison spéciale...
- Sans raison spéciale de quoi ?
- De broyer du noir.
- Ah. Continue.
- Un homme est entré, manifestement friqué, des vêtements comme les tiens...
- Cette veste pourrie ? dit Melrose, louchant sur son revers.
- ... et il s'est assis près de moi.
Ça fiche les jetons, pour un début, non ?
- Oui, c'est digne de Winnie l'ourson. Continue.
- Et il m'a raconté cette histoire...
»

51H1orhlwUL__SS500_Il y a un an, une femme et son fils se rendent dans le Surrey visiter deux propriétés et disparaissent sans laisser de traces. Seul le chien est revenu, quelques mois après. Depuis, le mari, en état de choc, séjourne dans un hôpital pour grave dépression. Il a contacté la police et des détectives privés, mais rien. Aucune piste. Richard Jury, commissaire à New Scotland Yard, rencontre un homme dans un pub qui lui raconte cette histoire. Cela dure tous les soirs de la semaine. L'individu, Harry Johnson, prétend que c'est une histoire sans fin. Ou une histoire à tiroirs. Chaque rendez-vous rapporte un nouveau chapitre, l'histoire grossit. Cela devient louche, mais Jury veut y croire, contre l'avis de ses proches (son inspecteur associé hypocondriaque, Wiggins, sa charmante voisine, Carole-Anne et même son meilleur ami, Melrose Plant). Il sort d'une enquête difficile, il a été poussé à un congé forcé par son chef, il a donc besoin de se changer les idées.

Et Jury est sérieusement intrigué par cette double disparition, de même il se demande si sa rencontre avec l'homme du pub n'est qu'une pure coincidence. Il va fouiller, c'est obligé. Et pour cela, il est accompagné de son inénarrable compagnon, Melrose Plant, un aristocrate excentrique, qui habite la petite bourgade de Long Pliddleton avec sa tante snob et acariâtre, Agatha. Pour échapper à cette vieille bique, il se rend à Londres, où il apprécie le refuge du Boring's, club très sélect et fermé, réservé uniquement à la gente masculine.

En fait, c'est clairement une ambiance qu'on aime retrouver chez Martha Grimes, au fil des livres publiés. On a l'embarras du choix entre les petits villages anglais, le pub, le manoir du Comte de Caverness, les bureaux de Scotland Yard ou l'appartement de Jury et de sa délicieuse voisine... C'est ainsi un petit monde qu'on retrouve, Richard Jury est un incontournable de la série. Il a la quarantaine, il dégage un charme fou, il est réservé, réfléchi et cultivé. Il n'hésite pas à trouver des métaphores littéraires dans les enquêtes les plus tordues. C'est un homme qui plaît, mais qui n'en profite pas. A ses côtés, Melrose Plant possède une séduction aristocratique, il a du flegme à revendre, il aime bouquiner, boire du bon cognac et paresser dans un fauteuil au coin du feu. Ce n'est pas un homme d'action, mais il ne rechigne pas à s'associer à son meilleur ami pour des situations parfois mouvementées.

A l'instar d'Elizabeth George, Martha Grimes est américaine et écrit avec bluff des romans d'énigme à l'anglaise. Vous ne connaissez pas (encore) ? Les éditions Omnibus viennent de faire paraître un volume regroupant les quatre premières aventures de Richard Jury. A ne pas louper !

A noter : tous les romans de Martha Grimes ont pour titre des noms de pub, en vo. Dommage, la traduction française n'a jamais joué le jeu.

Presses de la Cité, 2009 - 380 pages - 21€
traduit de l'anglais (USA) par Dominique Wattwiller
titre vo : The Old Wine Shades

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Les Enquêtes de l'inspecteur Jury
(qui, en fait, est commissaire...)

51CPNHebtKL__SS500_Le mauvais sujet

Long Piddleton est un charmant village du nord de l'Angleterre. Mais une série de meurtres abominables vient entacher le manteau de neige immaculé de cette bourgade paisible. Des cadavres sont retrouvés dans des positions insolites dans des auberges de campagne aux noms pittoresques et évocateurs. Pour arrêter cette hécatombe, Scotland Yard dépêche sur place l'un de ses meilleurs limiers : Richard Jury, un homme aussi tenace que chevaleresque. De la ténacité, il va lui en falloir pour démasquer le tueur en série parmi une foule de suspects : un aubergiste, un haut fonctionnaire déchu, une jeune poétesse romantique, un pasteur, un auteur de polars, une poule de luxe et bien d'autres. Par bonheur, Jury trouvera un précieux allié en la personne de Melrose Plant, châtelain dilettante que la nature a pourvu d'un cerveau fort efficace.

L'énigme de Rackmoor

Tout le monde vous le dira, il ne se passe jamais rien à Rackmoor. Que pourrait-il d'ailleurs bien se passer dans un petit village du Yorkshire accroché au flanc d'une falaise, battu par les vents et perdu dans le brouillard... Or, un jour, on retrouve le corps ensanglanté d'une inconnue. Une inconnue qui - vous diront certaines personnes bien informées - pourrait être Dillys March, la pupille du riche sir Titus Craël. Disparue depuis quinze ans, quelques langues venimeuses ajouteront qu'elle serait venue pour réclamer sa part d'héritage. Ce qui est troublant, c'est que la moitié des habitants de Rackmoor ne reconnaissent pas Dillys. Pupille ou usurpatrice ? Une affaire complexe dont triomphera l'inspecteur Jury de Scotland Yard au terme d'une plongée dans le passé obscur de la petite ville.

Le collier miraculeux

Une violoniste est sauvagement assassinée dans le métro de Londres. Elle était originaire d'un village répondant au nom charmant de Littlebourne. Or un chien vient de découvrir une drôle de friandise dans le bois voisin : un doigt humain ! Richard Jury et Melrose Plant vont arpenter les couloirs du tube londonien et les abords de la ténébreuse forêt de Horndean. Et les suspects les plus hétéroclites se présentent à eux : un couple de hobereaux d'un snobisme odieux, une vieille ornithologue revêche, une veuve habitant un manoir glacial et une petite sauvageonne qui sait dompter les chevaux les plus rétifs... mais pas le duo le plus flegmatique du Yard !

Le vilain petit canard

Stratford sur Avon, ville natale de Shakespeare et villégiature préférée du discret commissaire Jury, voit défiler à la belle saison des hordes touristiques accablantes. On aurait presque pu se réjouir, cette année-là, de découvrir des cadavres d'Américains faisant partie d'un voyage organisé. Mais des corps sauvagement mutilés, bien dans la tradition insulaire inaugurée par Jack l'Eventreur, font tout de même un peu désordre dans le décor pastoral des rives de l'Avon. Avec son ami Melrose Plant, douzième comte de Caverness, aussi titré qu'instruit des splendeurs du théâtre élisabéthain, le commissaire Jury va démonter le mécanisme d'une monstrueuse vengeance.

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--) C'est excellent ! C'est plus qu'un simple roman policier, même si l'intrigue sur ce plan est bien ficelée, c'est avant tout pour les petits riens autour que j'apprécie cette série. Les personnages sont beaux, touchants, humains. Ils aiment, sont trompés, ont le cafard, et nouent aussi des liens extraordinaires d'amitié. L'ambiance à Long Piddleton aussi vaut le coup d'oeil, ça donne envie tout ça... C'est british, en plus. Je fonds complètement !

Omnibus, 2009 - 26€

1 février 2009

These fragile flames for innocence can't be lost *

Un coeur brisé - Jacqueline Wilson

61nf_4S6JnL__SS500_Prudence King, quatorze ans, et sa soeur Grace, onze ans, subissent la loi rigide de leur père qui leur interdit d'aller à l'école. Mais lorsque celui-ci tombe malade et entre à l'hôpital, la vie à la maison va changer. Seule, la maman panique de recevoir une nouvelle lettre menaçante de l'inspecteur et préfère anticiper en inscrivant ses filles à l'école du quartier. Prudence est excitée par cette perspective, même si elle pressent que leur adaptation risque d'être difficile. Sa soeur et elle ne sont pas du tout à la mode, elles portent des tenues excentriques, non pas pour se démarquer mais parce que la famille manque d'argent. Prudence se sent l'âme d'une Jane Eyre, avec son éducation sévère, retirée du monde des autres adolescents. Elle va tomber amoureuse de son M. Rochester en la personne de Rax, le professeur d'arts plastiques. Amour impossible ? Logiquement. Cependant, l'homme se sent attiré par la jeune fille, également douée pour le dessin. Une connivence naît entre eux. Il va devenir son ami et son confident, et elle va être la baby-sitter de ses enfants (car l'homme est marié !). Mais cela ne l'empêche pas de craquer pour l'adolescente, de répondre à ses baisers. C'est franchement déconcertant. Prudence n'a que quatorze ans, elle a vécu dans une bulle et lisait en cachette des magazines de son âge pour en savoir plus sur ce qu'on lui refusait de connaître. La situation dégénère vite, selon moi. Prudence commet des erreurs, par inconscience. Elle a acheté des dessous en satin noir, pensant que c'était couru chez les filles de son âge. Elle découvrira qu'elle est à côté de la plaque. Trop mûre, trop rebelle, trop décalée ? Prudence King est un mystère. Elle a imaginé un monde trop romanesque, la réalité est plus amère. D'ailleurs, la jeune fille ne parviendra pas à s'intégrer dans son école. Elle avait déjà pris conscience qu'elle étouffait sous le joug familial, elle comprend maintenant qu'il faut davantage s'affirmer pour se fondre dans une société ni toute blanche ni toute noire, juste réelle. La fin de l'innocence, en somme.
C'est un roman d'émancipation où flotte un sentiment de malaise. J'ai moyennement aimé.
(A noter que c'est un gros succès chez les ados ! Je peux comprendre pourquoi.)

A partir de 13 ans.

Folio junior, 2008 - 303 pages - 7,50€
traduit de l'anglais par Anne Krief
Illustrations : Anne Simon

Les avis de Francesca et Aurélie (Suspends ton vol)

* lyrics from Innocence maintened, by Jewel

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Combien tu paries ?  -  Pete Johnson

9782070610235Pour tromper leur ennui, Harvey et son ami George aiment se lancer des paris, ou (pour faire moins gamin) « des défis ». Au départ, c'est plutôt bon enfant : des gags lourdingues avec pour cible leurs professeurs. Ce n'est jamais méchant, juste pour rire. Le truc, c'est de ne pas se prendre au sérieux. Et puis généralement les prix à remporter sont aussi commodes (se payer une bonne glace, par exemple). Grisés par leurs succès, Harvey et George fondent une association, « le Club de la Chance », et l'ouvrent à de nouveaux membres. C'est un triomphe. Tout roule à merveille, l'école est prise par la fièvre du jeu. Puis un garçon de l'équipe propose de recevoir de l'argent au lieu des glaces. Harvey est d'accord, mais George se fâche et quitte la direction. Les ennuis s'enchaînent, quand la cagnotte de 180 £ est dérobée dans le casier de l'adolescent. Harvey va encore une fois être mal influencé par Jonny, le jeune espoir de foot et aussi l'élève le plus populaire du collège, en acceptant de mettre en scène un cambriolage chez ses parents. Damned ! Harvey est dans une sacrée galère.

Ecrit sous la forme d'un journal intime, ce roman de Pete Johnson donne la parole à un collègien de 4ème particulièrement doué pour les inventions et les ruses. Ce n'est pas un livre qui encourage les enfants à parier, mais plutôt une pantalonnade. Harvey, le protagoniste, a pour ambition d'améliorer la qualité de la vie au collège. Ni plus, ni moins. Le reste, autour, n'est qu'une farce à prendre sans condescendance. Les péripéties rapportées sont hilarantes, le jeune garçon n'est pas un crétin fini et ses copains sont de bons bougres (comme qu'on aimerait tant voir dans les écoles de nos enfants !). Aucune méchanceté, de l'amitié pour serrer les coudes, et même le voleur fait son mea culpa. Vraiment rien de bien mauvais... à confier sans sourciller à vos loupiots. 

Folio junior, 2009 - 220 pages - 5,90€
traduit de l'anglais par Stéphane Carn
Illustrations de Henri Fellner 

31 janvier 2009

lectures du mois #1

Je lis beaucoup, je présente quotidiennement des nouvelles lectures, mais que reste-t-il de tout ça ? Petit bilan.

En janvier, j'ai aimé :

  • 51NsY_2BJlUqL__SS500_Tatiana sous les toits, de Gisèle Bienne51_2BKkgfaKsL__SS500_
  • L'église des pas perdus, de Rosamund Haden
  • La couleur de la peur, de Malorie Blackman
  • Le courage du papillon, de Norma Fox Mazer
  • Une femme sans qualités, de Virginie Mouzat
  • Au rebond, de JP Blondel41GA78F1cYL__SS500_
  • Un mètre quatre, d'Anne de Rancourt
  • Les aventures de Djerik, de Natalia Noussinova
  • Pendant le reste du voyage, j'ai tiré sur les Indiens, de Fabio Geda
  • Au bon roman, de Laurence Cossé
  • Le temps des miracles, d'Anne Laure Bondoux
  • Les vampires de Manhattan & Les sang-bleu, de Melissa de la Cruz
  • Monsieur Madone, de Maïté Bernard

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30 janvier 2009

Bande originale ultime !

Sur une idée de Mamzelle Poupée.

Le principe : Il s'agit de donner à un moment de sa vie une chanson, en imaginant qu'il s'agit d'un film.

6

Générique : Clara, Benjamin Biolay
Naissance : St Germain, Vanessa Paradis
Le réveil : J'aime dormir, Felipecha
Un jour normal : M'faut des dimanches, Alexandra Roos
La villeParis, Camille
Printemps : Le temps des noyaux, Marie Cherrier
Eté : Una notte a Napoli, Pink Martini
Automne : A la faveur de l'automne, Tété
Hiver : A winters sky, The pipettes
Tomber amoureux :
Open your heart, Lavender Diamond
Être amoureux :
Pourtant, Vanessa Paradis
Se marier : Aujourd'hui on se marie, La Grande Sophie
Jalousie : Jalouse, Mademoiselle K
Se quitter : La dolce vita, Zazie
Se réconcilier : My mistakes were made for you, The last shadow puppets
Une longue nuit seul (e): Décrocher les étoiles, Keren Ann
CassureTon pull-over, La Grande Sophie
Pétage de plomb : Say aha, Santogold
En conduisant : Power trip ballad, Maria Mena
Sur la plage : The sun, the sea, The verve
Une pensée profondeI'm no angel, Dido
Tout va mieux : Anyone else but you, The moldy peaches
Crépuscule : Twilight zone, Cocosuma
La nuitLa nuit je mens, Alain Bashung
A l'aube : Demain, Berry
DanseDancing with Madonna, Arthur H
Retomber en enfance : Petite Candy, Les wriggles
Regrets : Almost lover, A fine frenzy
EspoirD'autres ailes, Rose
Mélancolie : Dans 150 ans, Raphael 
Nostalgie : Back in time, Au revoir Simone
La mort : Dernier rendez-vous, Sammy Decoster
Générique de fin : Beautiful, The sweet vandals

A qui le tour ?

BookomatonGaëlle,  Reno *Kidélire*

30 janvier 2009

L'immédiat - Marie Delos

Pourquoi Anne a choisi de quitter Bruxelles pour Séville ? Parce que c'est un peu loin. Cette jeune femme, professeur de FLE, est une mél41ltWnouMVL__SS500_omane obsédée par le deuxième concerto de Prokofiev. Un jour, une de ses collègues lui apprend qu'elle joue du piano. Cette nouvelle la mortifie. En effet, cela lui rappelle sa trahison secrète : n'avoir pas interprété Prokofiev avant ses vingt-deux ans. A la place, elle s'est fourvoyée dans l'enseignement. Il lui faut impérativement rompre le cours et récupérer dignement le retard sonore accumulé, « avant que les démons qui avaient recueilli ma promesse ne revinssent me traquer ». Elle quitte tout, s'enferme dans son attique pour réécrire toute la partition, à l'aide d'un clavier en carton. Entre-temps elle reçoit la visite d'un nouveau colocataire, Horacio, un Amérindien qui cherche dans toute la ville une gitane danseuse de flamenco.

Ces deux-là ont en point commun d'attendre et de chercher ce point invisible vers lequel ils tendent désespérément la main. Toute l'histoire s'inscrit au rythme de la musique, reproduisant ainsi un tempo saccadé, enlevé ou poussif. Anne est une jeune femme difficile à cerner, très agaçante aussi. Elle fuit beaucoup, elle s'accroche à une vieille promesse, elle jalouse sa collègue, elle est aussi dédaigneuse. Elle est franchement insupportable. C'est dommage de savoir le roman pendu à ses basques, cela rend la lecture parfois pénible et irritante. Toutefois, pour ce qui se révèle un premier roman, "L'immédiat" de Marie Delos est absolument remarquable. La langue est impeccable, classique et lyrique. Elle se met au service des angoisses de son héroïne, avec les défauts qu'on connaît, mais plantée dans un décor truffé de charme et nimbé de mystère. Séville, magnifique ! 

Seuil, 2009 - 140 pages - 16€

 

 

29 janvier 2009

Monsieur Madone - Maïté Bernard

41GA78F1cYL__SS500_Cinq ans après, Clémentine, reporter photographe, revient dans le quartier de Monsieur Madone. C'était l'homme de sa vie, son grand amour. Il s'est tué et la jeune femme n'a jamais pu surmonter son chagrin. Elle retrouve aujourd'hui la famille de son amant, fait une promenade dans le parc de Versailles en compagnie du jeune frère et tous les deux, sous leur parapluie, parlent du deuil, de la douleur, du spleen et du vide. Attention ! Ce n'est pas un roman triste ni mélancolique, c'est au contraire une histoire attendrissante autour d'une femme inconsolable, dont le corps trahit les émotions et les blessures mal cicatrisées, et également autour d'une famille incroyable, belle, à tel point qu'on aimerait qu'elle nous adopte. Et puis ça parle d'amour, qu'on perd, qu'on trouve, qu'on gagne et qu'on reconquiert. Je ne voudrais pas en dévoiler davantage, ne cherchez pas non plus à trop apprendre sur ce livre, allez plutôt vers lui et laissez-vous porter. La plume de Maïté Bernard, qui m'avait été révélée avec Et toujours en été, possède une sensiblité et une justesse qui me touchent. Je classe ce roman parmi mes préférés de cette rentrée de janvier et Maïté Bernard peut prétendre à une suite royale dans mon petit panthéon d'auteur fétiche.

Le Passage, 2009 - 148 pages - 14€

 

Qu'est-ce qu'un Monsieur Madone ?
« Monsieur Madone serait mignon ou carrément beau, mais ce n'est pas là que résiderait son pouvoir. Monsieur Madone serait conscient de plaire et tranquillement sûr de lui. Monsieur Madone saurait regarder une femme dans les yeux sans forcément se demander comment la convaincre. Monsieur Madone aurait vécu, il aurait été blessé, aurait parfois perdu, mais il ne haïrait personne. Monsieur Madone serait discret. Ce serait un homme qui ne parlerait pas que de lui, qui écouterait et ne retiendrait pas forcément tout, surtout les détails si importants pour une femme. En effet, Monsieur Madone ne serait pas parfait et n'attendrait pas que les femmes le soient, il ne les idéaliserait pas. Monsieur Madone serait viril. Viril mais pas prédateur. Viril mais il n'exsuderait pas le sexe. Voilà pourquoi, quand on serait enfin dans ses bras et qu'on découvrirait qu'il aime "ça", ce serait un émerveillement. »

28 janvier 2009

Wiiiiiiiiissssss ! Titiiiiiiiiiii !

Nina Titi - Brigitte Smadja

9782211091558Nina est une Titi. Elle est haute comme une noix de coco. Elle a le don de l'imagination, du rêve et du chant. Comme tous les Titis. En fait, ce sont ses parents qui souhaiteraient la voir comme ça. Car Nina se sent plus l'âme d'une Wiss, comme son ami Arthur. Elle aime la voltige, grimper dans les arbres, faire des sauts. Au début ses parents ne comprennent pas, sa mère chipote, son père se gratte derrière l'oreille. Tous deux conspirent, préparent une surprise. De son côté, Nina veut s'entraîner pour accomplir l'exploit de grimper jusqu'à la cime du Géantissime et y planter son drapeau. Toute seule, ce ne sera pas facile. En plus Nina a le coeur qui palpite, prêt à exploser. Mais à deux, on est plus fort ? Arthur choisit de lui tendre la main pour aider son amie et devenir les héros de la forêt. 

C'est bien mignon, tout ça.
Sur le moment, avec l'histoire des petits peuples qui vivent dans la forêt, j'ai instinctivement pensé à Tobie Lolness. C'est fugace. Car l'histoire de Nina Titi fait plus appel à la solidarité, à l'amitié et à l'entraide. Le seul but pour l'héroïne est de démontrer à ses parents son courage et la possibilité d'être autre chose que ce qu'on attend d'elle.
Absolument charmant. Plein de fraîcheur. De belles illustrations, aussi (d'Alan Mets).
A conseiller pour vos enfants, qui lisent tout seuls. Ou pour la lecture orale.

Ecole des Loisirs, coll. Mouche, 2008 - 62 pages - 7€
Texte de Brigitte Smadja - Illustrations d'Alan Mets.

 

 

 

*********

 

Le grand voyage de Minusman - Nathalie Brisac

9782211093545Dommage pour nous, nous ne savions pas que Minusman était le jeune héros d'aventures à suivre. Nous ne le découvrons qu'avec Le Grand voyage de Minusman, avec le sentiment d'être passées à côté de quelque chose.

A la base, Isaac est un garçon qui rêve la nuit de se transformer en Minusman,  « le petit qui gagne contre les grands ». Il vit des histoires palpitantes, incroyables et pleines de rebondissements. Il est déjà venu en aide à Yapa Plujuste, sorcière très laide mais très gentille, et à Kouik Mériadec, l'un de ses camarades issu d'un pays en guerre qui vit en France sans papier. Cette fois-ci, il va partir sur une nouvelle planète, Mask 1, où la population a pour particularité de porter un masque. Les rencontres sur cette planète ne sont pas géniales, au début la princesse lui fait les yeux doux mais très vite les autres enfants se montrent vilains et blessants. Minusman, avec son masque de Zorro, perd de la prestance et l'admiration de sa belle. C'est décevant et triste.

Heureusement il rencontre Père Poubelle, un homme au masque très laid qui vit seul dans une maison isolée. Minusman va lui proposer de l'accompagner et de rentrer sur terre. L'homme hésite, mais l'enfant lui donne ce conseil : « Sur notre Terre, ceux qui s'aiment enlèvent leurs masques, c'est bien mieux comme ça ». Une petite phrase à méditer.

Nous ne connaissons pas bien la série, comme nous la découvrons par hasard, c'est ennuyeux. Mais elle promet monts et merveilles grâce à l'écriture charmeuse de Nathalie Brisac, aux illustrations de Magali Bonniol... mais surtout grâce à son petit héros attachant, fragile et rêveur. Un bon exemple pour les bambins. A conseiller.

Ecole des loisirs, coll. Mouche, 2008 - 48 pages - 6,50€
Texte de Nathalie Brisac - Illustrations de Magali Bonniol

Les autres titres :Minusman (2006) ; Minusman et les 100 papiers (2007)

Le site de l'auteur : http://www.nathaliebrisac.com/

28 janvier 2009

A vos risques et périls - Pascale Maret

51dhocQ5DWL__SS500_Six jeunes gens ont répondu à l'annonce d'un nouveau jeu de télé-réalité, « à vos risques et périls ». Ils partent sur une île déserte, avec leur baluchon, et doivent subir des épreuves pour remporter le pactole. Mais le programme tv connaît un gros bouleversement lorsque des rebelles prennent en otage les candidats. Ce qui passait, au démarrage, pour un roman sauce Koh-Lanta a finalement pris une autre tournure, plus politique (mais pas rébarbative). C'est comme une coupure dans le roman. Avant cela, l'auteur offre une critique réussie des nouveaux programmes à succès que sont les émissions de télé-réalité. Cela n'a rien à voir avec le coup de bâton, c'est plus subtil car l'auteur pigmente son texte de beaucoup d'humour pour décrire l'appât du gain, l'hypocrisie et les calculs. Les traits des personnages sont grossis exprès, on trouve la fille trop grosse, la cruche blonde et jolie, la black sans peur ni reproche, l'aristo coincé, le beur de cité et le pote sportif. L'histoire est racontée par différents narrateurs, ce qui casse un peu la vision globale. Du coup, on lit ce roman d'une traite, on l'apprécie à sa juste valeur même s'il reste trop souvent en surface. J'aurais préféré une fin moins lisse par exemple, mais pour le reste je trouve que le roman offre de bonnes pistes de lecture aux jeunes lecteurs qui auront tout loisir de déduire ce qu'ils veulent après avoir tourné la dernière page. J'ai bien aimé, c'est sûr. J'avais vraiment l'impression de lire du Koh Lanta ! Tout y est, les sourires en façade, la crispation à venir et les gueulantes au tournant. L'humanité dans toute sa splendeur !
La couverture est déjà un indice.

Thierry Magnier (achevé d'imprimer en prime time), 2007 - 174 pages - 8,50€

les avis de Gaëlle et de Stephie

Danièle Grolier, de la librairie La Courte Échelle n'a pas du tout aimé

Cf. de la plume à l'oreille, qui reprend l'avis d'une classe de 4ème

 

 

 

 

 

 

 

A vos risques et périls, de Pascale Maret

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