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Chez Clarabel
3 mai 2014

La Princesse des Glaces, de Léonie Bischoff & Olivier Bocquet

Ce weekend, on découvre...

la princesse des glaces

Une adaptation réussie du roman éponyme de Camilla Läckberg, mise en valeur par des illustrations de toute beauté, les paysages suédois font pleurer d'envie, les personnages aussi sont bien imaginés, c'est du petit lait à boire ! Le scénario reprend les grandes lignes de l'enquête, sans en louper une miette : Alex, l'amie d'enfance d'Érica, est retrouvée morte dans sa baignoire. La vie de la jeune femme aurait comporté plusieurs zones d'ombre, que les inspecteurs vont se charger d'éplucher. Le passé aussi refait surface, laissant apparaître une atroce vérité dérangeante et malsaine. De son côté, Érica retrouve son amoureux transi et doit faire le vide dans la maison de ses parents, suite à leur tragique disparition. Ses relations avec sa sœur sont houleuses, mais ceci est une autre histoire...
La série d'Érica Falck connaît ainsi une seconde vie, à souhaiter que les prochains livres seront également adaptés en bande dessinée. Le travail est en effet remarquable, léché, très élégant, avec quelques images frappantes, mais jamais racoleuses. C'est une bonne introduction à un univers qui a su conquérir de nombreux lecteurs (moi, moi !).

Casterman, janvier 2014

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9 mai 2014

Oliver et les îles vagabondes, par Philip Reeve et Sarah McIntyre

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Les parents d'Oliver Crisp sont d'insatiables explorateurs. Aussi, lorsqu'ils rentrent chez eux, à Calmeflot, dans leur maison sur la plage et découvrent une dizaine d'îles dans la baie, qui n'existaient pas auparavant, ils frétillent de joie et repartent aussitôt en mission. Mais ils vont tomber sur un pépin et disparaître mystérieusement. Oliver part alors à leur rescousse et s'aventure sur les flots, à bord de son petit canot pneumatique, sans se douter des rencontres incroyables qui l'attendent !

L'histoire est fabuleuse et très originale, riche d'un univers enchanteur, qui fait croiser une île vagabonde du nom de Falaise, un albatros snobinard, une adorable sirène complètement myope, un vilain agacé de porter un prénom de fille, des algues sarcastiques, des petits singes verts, une île féroce qui chipe les affaires d'autrui pour décrocher le 1er prix au concours des perruques, oui, un concours de perruques pour îles vagabondes... Imaginez le tableau !

Je n'avais pas idée de ce qui m'attendait, mais j'avais déjà totalement craqué pour la couverture (et le nom de Philip Reeve était gage de valeur sûre). Aussi, plus j'avançais dans la lecture, plus je m'enthousiasmais pour ce qu'elle me réservait. C'est agréablement surprenant, la combinaison parfaite d'une aventure farfelue et de personnages déjantés mais attachants. Les illustrations sont aussi un vrai coup de cœur et apportent une touche de charme et de facétie très appréciable. Un roman au grain de folie vraiment attachant !

Seuil jeunesse, mai 2014 ♦ traduit par Raphaële Eschenbrenner

22 avril 2014

Muchachas (1) de Katherine Pancol

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Dans Muchachas, on retrouve Hortense et Gary à New York... puis Joséphine à Londres, et Zoé qui n'en peut plus de vivre loin de son amoureux, obligeant sa mère à un énième sacrifice qui nous fait lever les yeux au ciel. Puis, on découvre Stella, au volant de son camion, et sa maman Léonie, hospitalisée, complètement démolie par son homme, Ray Valenti, la coqueluche de la ville.

Froncements de sourcils, perplexité, je n'étais pas sûre d'adhérer au nouveau programme. Puis, au fil des pages et des chapitres, l'histoire s'est envolée, a continué de livrer ses secrets, ses drames, ses peines. Impossible de demeurer insensible, j'étais au cœur du récit, parmi les personnages, partageant la même histoire. Sensation rare et grisante.

C'est, de plus, amené en douceur, avec tendresse et habileté. Katherine Pancol est réellement douée pour créer ce lien invisible. Certes, le sujet de fond (les violences faites aux femmes) me faisait peur, je redoutais du pathos et trop de misérabilisme. Et finalement, non. On découvre un récit prenant et poignant, traité avec beaucoup de pudeur, sans désinvolture, au contraire, on ressent une sincère empathie. Cela m'a plu, tout simplement.


Pour bien faire, Audiolib a accordé sa confiance à Marie-Eve Dufresne pour l'interprétation, un excellent choix qui a déjà fait ses preuves (cf. la précédente trilogie), on passe ainsi un très bon moment, grâce à une écoute agréable et apaisante, qui nous berce dans ce nouvel univers, désormais familier... J'ai hâte de découvrir la suite.

Audiolib, avril 2014 ♦ texte intégral lu par Marie-Eve Dufresne (durée : 9h 23) ♦ Albin Michel, février 2014

4 juin 2014

Anastasia, de Lois Lowry

Anastasia

L'École des Loisirs a de nouveau pioché dans ses séries fétiches pour remettre l'une d'elles au goût du jour en l'éditant sous grand format. Cette compilation d'Anastasia réunit trois titres de la série : Anastasia Krupnik - Anastasia, demande à ton psy ! - Une carrière de rêve pour Anastasia. Si vous ne connaissiez pas encore l'héroïne de Lois Lowry, n'attendez plus. C'est une lecture savoureuse, un poil trempée dans l'humour sarcastique, qui fait aussi la part belle aux relations familiales conviviales. La jeune fille se révèle fantasque et brillante, elle mène une vie tout à fait ordinaire, racontée avec une telle fraîcheur et un humour dévastateur qu'il serait forcément dommage de passer à côté.

Au départ, Anastasia a dix ans, elle est fille unique, son père est professeur d'université et a publié des petits recueils de poèmes, sa mère est peintre. L'arrivée d'un petit frère ne la met pas en joie, aussi décide-t-elle d'étoffer sa liste des j'aime / j'aime pas au fil d'anecdotes délicieusement saugrenues. Puis, on la découvre trois ans plus tard, en pleine crise d'adolescence. Seul un psy pourrait guérir ses troubles émotionnels selon elle, mais ses parents disent niet. À la place, elle n'a qu'à lire Freud ! Elle trouve finalement une sculpture de son buste dans un vide-grenier et l'installe dans sa chambre pour une thérapie en toute intimité. Elle lui confie aussi les petits pépins qu'elle rencontre avec son projet scientifique sur des hamsters qui se sont sauvés de leur cage et se baladent dans la maison en toute impunité.

Dans la dernière histoire, Anastasia doit rédiger un texte sur sa carrière de rêve, elle hésite entre libraire ... ou mannequin. Elle a choisi de suivre un stage, mais seulement dans le but d'acquérir assurance et confiance. À Boston, elle se fait une nouvelle amie, retrouve un ancien camarade d'école primaire, pénètre dans une librairie de rêve, bref l'aventure est joyeuse, insouciante, toujours ponctuée de détails facétieux. Vous l'avez compris, c'est une lecture débordante de charme, d'humour et d'enthousiasme. À adopter sans retenue.

École des Loisirs, juin 2014 ♦ traduit par Agnès Desarthe ♦ illustration de couvertur : Iris de Moüy

5 juin 2014

Ce si joli trouble, par Cora Carmack

Ce si joli trouble

Bliss traîne dans un bar pour y rencontrer un bel inconnu et se débarrasser de son encombrante virginité (selon sa meilleure amie). Alcoolisée, la demoiselle n'en garde pas moins à l'esprit qu'elle est terrorisée, jusqu'à ce qu'elle tombe nez à nez sur Garrick Taylor, assis seul dans son coin, avec un livre de Shakespeare.
Son cœur s'emballe. Elle flirte ouvertement avec lui, l'emmène chez elle, bascule dans le lit, et puis...

L'histoire prend un détour savoureux, franchement hilarant et incongru, et je m'en suis réjouie car le point de départ n'était pas folichon.
Par la suite, forcément ça se complique : Bliss réalise que Garrick est son nouveau prof de théâtre. Relation strictement interdite, sous peine d'exclusion. Du moins, en théorie car ces deux-là ne vont pas se formaliser et continuer d'agir sans crainte d'être pris la main dans le sac.
Ajoutez un meilleur ami qui révèle ses sentiments, des rapports tendus et conflictuels, un climat lourd, qui exacerbe les jalousies, hi hi.

C'est une romance absolument délicieuse et déculpabilisante, truffée de niaiseries, de clichés et autres situations insolites, mais j'ai envoyé balader mon sens commun et dégusté le tout comme une friandise défendue.
C'était succulent !
Garrick est sexy en diable, c'est tout vu. Bliss est encore une chrysalide, sa trouille de l'autre est l'occasion de glousser et de pimenter la relation.
Ce n'est que sensualité, délire entre étudiants (soirées arrosées et virées en boîte), petit cocon, début sur les planches, épanouissement personnel, confiance en soi... Cela fait un peu fouillis, mais on passe un vrai, bon moment. Sans prise de tête.

La Martinière J. ♦ mai 2014 ♦ traduit par Sophie Passant

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7 février 2014

Ma Terre vue de l'espace, par Yann Arthus-Bertrand

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Un véritable portrait de notre planète qui invite à réfléchir sur le devenir de notre Terre.

Prendre de la hauteur sur les enjeux écologiques, voilà ce que propose ce documentaire. Quinze thèmes essentiels sont abordés et parmi eux, les changements climatiques, la pollution, la désertification ou les problèmes d'alimentation qui en découlent. Les photographies spectaculaires offrent des points de vue satellite et terrestre et permettent de confronter les images dans le temps. Depuis l'espace, nous observons ainsi la nature et les installations de l'Homme pour préserver la vie.

Un beau livre à rabat pour une sensibilisation intelligente et ludique ; une maquette dynamique qui repose sur la force et la juxtaposition des photographies de Yann Arthus-Bertrand et des photographies satellites de la NASA et d'Astrium.

La Martinière J. - coll. GoodPlanet ♦ Février 2014

L’exposition "Ma Terre vue de l’espace",  imaginée à partir de l’ouvrage éponyme qui associe photographies de Yann Arthus-Bertrand et images satellites, se tiendra au Pavillon de l’eau du 7 juin au 30 décembre 2014.

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20 mai 2014

Un auteur, une série & un livre-jeu : Yves Grevet

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H.E.N.R.I est une petite série sympathique, par l'auteur de Méto, qui s'adresse aux lecteurs débutants.
En classe, Manon a un nouveau voisin. Il s'appelle Henri. La maîtresse a dit qu'il venait de très loin. Il plaît bien à Manon, avec son air de venir de la Lune. Mais au fil de la journée, la petite fille se rend compte que le garçon est étrange et qu'il a des pouvoirs extraordinaires. Discrète, Manon va veiller sur son secret, même quand la récré s'éternise, sous le regard ahuri des maîtresses figées sur place, ou quand ils vont tous les deux réussir leurs exercices de maths en battant des records de vitesse.
C'est de plus servi avec de jolies illustrations colorées, qui rendent les personnages encore plus attachants ! Un peu de suspense, du fantastique pour une histoire sans prétention, plantée dans un cadre familier aux jeunes écoliers.

H.E.N.R.I. a les oreilles qui bougent / H.E.N.R.I. a onze doigts, par Yves Grevet et Jess Pauwels  (Nathan, coll. premiers romans, mai 2014)

Productif, Yves Grevet nous propose aussi une étonnante aventure futuriste,  en compagnie de la famille Boyau qui vit en 4014 et va s'offrir un voyage dans le temps en visitant le 21e siècle. La discrétion est de mise, mais avec un père inventeur de génie, une mère historienne, deux presque frères, en fait deux clones malencontreusement sortis de leur sommeil artificiel, et Obeurk le chien aux deux têtes et quatre pattes (et aussi deux paires de fesses), accessoirement doué de parole... l'aventure s'annonce mouvementée pour notre jeune héros de 12 ans, Victor.

Le voyage dans le temps

La particularité de l'ouvrage veut qu'une quarantaine de jeux chemine le cours du récit, ce qui implique une participation accessoire du lecteur (les tests ne sont jamais compliqués et n'handicapent pas le mouvement général si l'on ne souhaite pas y mettre son grain de sel). L'ensemble est correct et divertissant, parfait pour des enfants niveau primaire. Cette lecture pourra accompagner leurs vacances dans la joie et la bonne humeur ! 

Le voyage dans le temps de la famille Boyau de Yves Grevet et Julien Meyer (Syros, mai 2014)

17 juin 2014

Ta vie est belle, par Isabelle Alexis

Ta vie est belle

Catastrophe pour Aurélie ! Virée de son poste de bibliothécaire, elle court se réfugier dans les bras de son fiancé et le découvre en train de batifoler avec une autre. Éplorée, elle décide de quitter sa Bretagne natale pour rejoindre son frère à Paris.
Débarquant à l'improviste, au cœur d'une soirée bien arrosée, elle suscite la naissance d'une supercherie. Sa troublante ressemblance avec la journaliste et écrivain Connie Pinson donne l'idée aux potes de Fred de l'inscrire sur Facebook sous un profil bidon. La bonne vieille blague potache. Sauf que cette fois, des contacts professionnels se tissent, l'opportunité de rencontrer l'étoile montante du tennis français, puis de tomber folle amoureuse du jeune homme coulent de source...
Et Aurélie de tromper vertement son monde.
Là où la lecture devient cocasse, c'est la réapparition soudaine de la vraie Connie Pinson (qui confirme sa réputation de peste abjecte, mais douée d'un humour grinçant). Oui, franchement on sourit de la vague de quiproquos annoncée.
C'est donc la parfaite petite comédie romantique à la française, dont on savoure le ton enjoué, pétillant et les piques sans rancune contre le snobisme du microcosme parisien.
Apprécions aussi que ce sont les personnages féminins qui affichent un caractère trempé et truculent, car notre minet au service renversant fait bien pâle figure dans cet imbroglio sentimental ! Comment craquer pour cet échalas qui porte une casquette à l'envers et qui collectionne les mauvais jugements dans sa vie amoureuse... arf ! Mais on se laisse prendre au filet, on sourit niaisement et on déguste cette lecture très sympathique, à prescrire pour la détente.

J'ai Lu, avril 2014 ♦ illustration de couverture : Madeleine Martin

22 mai 2014

La Sélection, tome 3 : L'Élue, par Kiera Cass

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Trop long, nunuche et creux, ce troisième tome m'a franchement déçue. L'auteur a trop tiré sur la corde, puisé dans un vivier de clichés et autres niaiseries. C'est un livre où il ne se passe quasiment rien, où les personnages sont puérils, inconstants, grotesques. L'histoire tourne en rond, et c'est uniquement dans le dernier chapitre que tout se dégoupille !

Entre America et Maxon, c'est l'éternelle valse d'hésitations. La compétition pour la Sélection est inexistante (on assiste juste à une épreuve), et forcément il faut toujours que l'héroïne tire son épingle du jeu et attire l'attention sur ses bravades. Par contre, j'ai moins considéré la relation avec Aspen comme étant intrusive, car il n'y a plus de séduction entre eux. Mais il semblerait que America soit la dernière au courant !

J'ai frôlé l'ennui, soupiré d'exaspération, jugé l'ensemble bien pauvre et attendu. Les personnages ont manqué de maturité et oublié d'intégrer leur réalité en s'imaginant toujours les héros d'un conte de fées. C'est une fin de série décevante, au romanstisme exarcerbé, mais qui ne fait plus rêver.

Robert Laffont - coll. R ♦ mai 2014 ♦ traduit par Madeleine Nasalik
Découvrez aussi l'avis de Karine (Mon coin lecture)

15 juin 2014

Pêle-Mêle Clarabel #56

Mon chien, de Stephanie Blake / Loulou & Cie, mai 2014

Mon chien

Balthazar, le chien de Sally, n’en fait qu’à sa tête, comme prendre un bain, mettre un slip ou un pull-over, et faire aussi quelques pas de danse. Cette histoire est en fait librement adaptée de la comptine anglaise “Old Mother Hubbard” et le résultat est plutôt charmant. 
Le texte est écrit en rimes et ressemble à une ritournelle dans laquelle on suit une petite fille faire ses courses, de son côté son chien ne vit pas vraiment une vie de chien (il prend un bain, il porte un slip, une ceinture, un top, un short...). Un chien en slip, forcément ça fait rire les enfants ! 
Je n'ai pas été très convaincue par les illustrations de Stephanie Blake (encore une fois), surtout dans les expressions de la fillette. Mais l'album est coloré, chouette, gai, entraînant et rigolo ! Idéal pour les enfants en maternelle et crèche.

 

Au feu Petit Pierre ! par Adrien Albert / L'École des Loisirs, mars 2014

Au feu Petit Pierre

Grand format, 30 x 27, pour cet album d'Adrien Albert... pour qui je ne cache plus mon enthousiasme.

Une fois encore, je me suis régalée à parcourir les pleines pages de cet album formidable, qui nous raconte l'histoire de Petit Pierre et de ses amis : Jars et Orang-outan. Patientant dans leur caserne de pompiers qu'une alarme retentit, ils n'écoutent que leur courage sitôt leur feuille de route (confiée par Maman) en poche. Vite, la ville est la proie des flammes. Orang-outan s'arrête en chemin pour remplir la citerne en pompant l'eau de l'étang, Petit Pierre et Jars eux se rendent sur les lieux.

Et là, couic, un petit coup d'aspirateur superpuissant pour y voir plus clair, on sonne la trompette, on dégaine une lance à eau aussi intrépide qu'un lasso, on court à perdre haleine, on sauve grand-mère et son bocal de poisson rouge et on saute par la fenêtre pour atterrir sur un canapé éjectable, mais très confortable, sans oublier de lancer une fusée pour signifier au pompeur d'eau de cesser ses efforts...

Ah, quelle aventure ! L'imagination s'éclate à chaque coin de page, c'est un pur régal, on sourit tout le temps, parce que l'histoire nous en fait voir de toutes les couleurs. C'est un album génial, inventif et rayonnant, à l'histoire merveilleusement virevoltante ! J'étais aux anges.

 

Sassou de Jean-Charles Sarrazin / l'École des Loisirs, avril 2014

Sassou

C'est la couverture qui m'a donné envie d'ouvrir cet album, et je n'ai pas été déçue. 
Sassou est un petit garçon, rusé et intrépide, qui est surpris par la pluie au moment de se rendre chez son grand-père pour lui porter un pot de miel. Ah, ah. Il se réfugie dans une grotte, mais flûte, elle est déjà occupée par un lion, un léopard et une hyène. Tous trois le dévisagent en se pourléchant les babines. Vite, il lui faut un plan d'action pour sauver sa peau. L'enfant ne se laisse pas déstabiliser, fait preuve de malice et alors, quelle rigolade !

On peut y voir une version - très détournée - du petit Chaperon rouge, version exotique et sauce aigre-douce. Le résultat, lui, est juste excellent : histoire classique, mais humour décalé. Les illustrations aussi en mettent plein les mirettes, avec toutes ces couleurs qui rappellent la savane, l'Afrique, les contrées lointaines... oui, on rêve, on s'évade. Cet album réserve de bien belles surprises !
À conseiller.

18 juin 2014

Décroche-moi la lune, de Sarah Dessen

DÉCROCHE-MOI LA LUNE

Emaline, 17 ans, a toujours connu la même petite vie parfaite à Colby : elle travaille en famille dans l'agence de location saisonnière, sort avec son amoureux du lycée, est entourée par une multitude d'amis et choyée par sa famille. Pourtant, ça ne lui suffit plus. Son prochain départ à l'université, mais aussi sa rencontre avec des vacanciers new-yorkais, lui offriront peut-être ce souffle nouveau qui lui fait défaut. Ivy, réalisatrice stressée, maniaque et épuisante, et son assistant Théo, qui se plie en quatre pour satisfaire ses caprices, sont arrivés à Colby pour tourner un documentaire sur Abe, le propriétaire du Washroom (la laverie qui sert des pâtisseries maison et n'ouvre que la nuit, cf. En route pour l'avenir). Ils viennent extirper de l'oubli son passé d'artiste peintre et bousculer ainsi sa retraite tranquille. Sollicitée pour leur venir en aide, Emaline se sent tiraillée entre son appartenance à une communauté qui se protège jalousement de l'extérieur et son envie de chambouler ses habitudes et son confort pour une autre aventure. L'histoire est certes sans surprise, mais elle réussit son objectif en donnant l'impression au lecteur d'en être partie intégrante et de le bercer de douces illusions. C'est toujours un plaisir de revoir des visages familiers et de se sentir dans un cocon douillet. Par contre, je n'ai pas été touchée par les personnages principaux. Pour moi, Emaline manque de fantaisie, Luke est très décevant et Théo est insupportable (seul Morris tire son épingle du jeu !). Aussi, suit-on leur histoire sans tomber en pâmoison. C'est tout sage, tout propre. Mais un peu ennuyeux. Ce n'est donc pas mon titre préféré, mais ça ne veut pas dire que je regrette de l'avoir lu, car jamais on ne se sent totalement floué avec un roman de Sarah Dessen !

PKJ. ♦ mai 2014 ♦ traduit par Véronique Minder

11 juillet 2014

Muchachas (2) de Katherine Pancol

Muchachas2

Ce deuxième tome est entièrement consacré à la famille Cortès : la liaison tumultueuse entre Hortense et Gary, l'ambition dévorante de la jeune fille, le trouble naissant du garçon pour sa partenaire de musique, les petits soucis de Zoé, son sentimentalisme exacerbé, Joséphine en péril, son amour pour Philippe ébranlé, son amitié avec Shirley compromise... oh purée, là ça m'interpelle, j'ai envie d'en savoir plus, je fronce les sourcils, je peste, je souffle, fichtre alors ! Un peu plus loin, on a aussi droit à un aperçu de Junior, le môme a six ans et c'est toujours un extraterrestre, en gros il me saoule. Autre détail notable, il n'y a point de virée en Bourgogne, la série se recentre sur ses personnages initiaux, l'intrigue positionne ses pions, les électrons libres trouveront ou non leur place (sinon quel intérêt de les catalputer dans notre orbite ?). À ce stade, l'issue demeure pourtant la grande inconnue. Katherine Pancol sème le doute et embobine son lecteur. Et on accepte de jouer le jeu, en souriant. Ce deuxième tome sert essentiellement de transition, on y retrouve avec grand plaisir les personnages du cru, mais en soulignant aussi que le propos s'étiole sur la distance. Beaucoup de digressions, de personnages secondaires qui se dévoilent, des histoires ressassées, des réflexions qui ronronnent... Et l'ambiance générale est mystérieuse, pesante. C'est donc en toute logique qu'on plonge aussitôt dans le troisième tome !

Marie-Eve Dufresne, la lectrice pour Audiolib, interprète avec humour la saga des muchachas. Elle donne vie aux personnages, rend les fortes personnalités, comme Hortense ou Elena, admirables, mais agaçantes les petites natures que sont Zoé, sa mère ou Calypso. Chez K. Pancol, il faut briller et exulter pour susciter la convoitise... le reste, c'est “peanuts ” ! Bien entendu, l'auteur affectionne la deuxième catégorie, à mon grand dam. ;-)

Audiolib, mai 2014 ♦ texte intégral lu par Marie-Eve Dufresne (durée d'écoute : 8h 47)

17 juillet 2014

Muchachas (3) de Katherine Pancol

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Clap de fin pour la saga des Muchachas, mais l'auteur n'a pas dit son dernier mot ! Et effectivement, le lecteur est en droit de réclamer la suite des amours tumultueuses entre Gary et la belle Hortense...
Celle-ci, plus ambitieuse que jamais, voit enfin l'aboutissement de ses projets : lancer sa première collection. Mais son travail l'accapare et elle néglige le reste, sa famille, son amoureux, New York, Paris... bref, elle a soif d'apprendre et de vivre son rêve. Gary, de son côté, exploite à fond sa sensibilité artistique, en compagnie de la douce Calypso, son alter ego en la matière. Cette découverte le trouble... et l'envoûte. Rhaaa, je ne vous raconte pas combien j'étais en pétard contre lui.
Des personnages comme Joséphine, Shirley ou Zoé sont, par contre, complètement survolés, on doit se contenter de quelques bribes de leurs vies, non sans amertume et frustration. En revanche, Léonie et Stella font leur retour en force. Et quel retour ! La mère et la fille vont se parler à cœur ouvert et évoquer le passé, la discussion est virulente, mais bouleversante ! Stella est tour à tour en colère, dépitée et quémandeuse. C'est très émouvant !
La saga se boucle sur une note positive et heureuse. Certes, certains dossiers ont été mis au placard un peu trop rapidement, la fin aussi connaît un dénouement précipité, amené de façon très diplomatique. Malgré tout, j'éprouve une sincère affection pour la série, les personnages, leurs excès et leurs idéaux. C'est un univers familier, dans lequel je me sens à mon aise. J'ai hâte d'y retourner ! En attendant, il me prend l'envie de relire Scarlett, si possible !

Audiolib parfait, avec une Marie-Eve Dufresne dans son rôle de lectrice en chef de la saga ! Ne changez rien, c'est vraiment très agréable de l'écouter. D'une durée d'écoute de 14 heures, le livre audio suit un rythme de croisière confortable. Je n'ai pas vu le temps passer ! Le disque se conclut sur un entretien avec l'auteur, une initiative toujours très appréciable, qui complète la lecture en lui apportant une perspective nouvelle et très enrichissante. 

Audiolib, juillet 2014 ♦ texte intégral lu par Marie-Eve Dufresne (durée d'écoute : 14h 07) 

18 juillet 2014

Comment tomber amoureux... sans tomber, de Susie Morgenstern

Comment tomber amoureux

Samuel est américain, ne parle pas français et doit passer son Bac dans un lycée parisien. Annabelle, brillante élève, se voit proposer de le chaperonner. Une année riche et excitante s'annonce pour notre duo devenu inséparable, mais aussi pour leur famille aux vies bien mouvementées.
Chez Annabelle, son père a mis les voiles car il ne supportait plus que son épouse soit une accro au travail. Pourtant, ces deux-là s'aiment encore et devront trouver un compromis pour recoller leur famille éparse. Marguerite, la grand-mère, est également une boulimique du boulot car elle vise la deuxième étoile pour son restaurant dans le Sud. Fantasque et rêveuse, elle ne réfléchira pas à deux fois lorsque l'amour se présentera sous son nez, en la personne du grand-père de Samuel !
Le garçon, lui, est complètement dingue d'Annabelle, qui le considère comme un véritable ami. Son obsession, c'est sa réussite au Bac. Rester concentrée et butiner quelques grammes de légèreté à dose homéopathique. Sauf que l'amour, c'est une affaire de famille ! Même son jeune frère Anatole va plonger dans la marmite les deux mains devant.
Et qu'est-ce que c'est bon ! Je me suis surprise à bouquiner avec allégresse ce roman léger et charmant, qui papillonne de bonheur à vous parler du sentiment amoureux sous toutes ses coutures, en famille, entre amis ou entre amants. Mais c'est aussi et avant tout une jolie comédie familiale, pétillante et insouciante, avec des personnages attachants, qui sauront vous embarquer dans leur univers.
C'est lisse, quasi parfait et proprement invraisemblable, à réserver donc en lecture idéale pour les vacances. « Je tombe, tu tombes, nous tombons amoureux. C'est bien trouvé ! Il n'y a pas d'amour sans tomber ! Sans planer ! Et c'est tant mieux ! »

Grand Format / L'École des Loisirs @ mars 2014

12 septembre 2013

L'encyclopédie des héros, icônes et autres demi-dieux de Jean-Bernard Pouy, Francis Mizio, Anne Blanchard et Serge Bloch

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Ils s'appellent Ulysse, Blanche Neige, Robin des bois, Arthur, Bilbo ou Superman et sont tous rassemblés en un livre.

Un ouvrage complet et passionnant pour comprendre nos héros, sourire de nous et réfléchir sur le monde ! (eh oui) Cette lecture nous raconte donc les temps forts de la destinée de nos héros en 25 portraits informés et pleins d'humour (l’origine du Père Noël, né de l’imagination d’un professeur new-yorkais de poésie, Clément Moore, rattrapé par la marque coca-cola, ou le jour où Luke Skywalker découvre que Dark Vador n'est autre que son père...).

Petite initiation à l'histoire de la littérature et à l'histoire des arts, l'ouvrage redonne vie au monde de leurs créateurs et au contexte historique qui entoure la naissance de leurs personnages. Pour mieux comprendre les ennemis qu'ils combattent, les valeurs qu'ils incarnent et pourquoi ils sont immortels. (eh oui)

Une lecture PASSIONNANTE, avec des textes ciselés et les illustrations facétieuses de Serge Bloch. La bible de tous passionnés (mais attention, pas seulement pour les héros de Marvel... le brassage des cultures est très large !).

Gallimard jeunesse, novembre 2012


Avec : Gilgamesh, Vénus, Ulysse, Hercule, Antigone, le roi Arthur, fée Mélusine, Robin des Bois, Sinbad le marin, Don Quichotte, d'Artagnan, Zorro, Robinson Crusoé, Blanche Neige, Peter Pan, Superman, Tarzan, Sherlock Holmes, James Bond, Le Père Noël, Bilbo le hobbit - La communauté du Seigneur des Anneaux, Tintin, Harry Potter, Luke Skywalker et Leia, Lieutenant Ripley. 

 

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24 juillet 2014

Le bleu de tes yeux, par Mary Higgins Clark

« Toi, dis à ta mère qu’elle est la prochaine. Puis ce sera ton tour… »
Cela fait désormais cinq ans que le jeune Timmy vit sous la menace du tueur qui a abattu froidement son père devant lui. De son côté, sa mère Laurie, grande productrice télé, lance une nouvelle émission, Suspicion, traitant des plus célèbres cold cases (dossiers non résolus). Le premier épisode revient sur l’affaire du « Gala des lauréates » : vingt ans plus tôt, la mondaine Betsy Powell et son mari organisaient une grande soirée en l’honneur du diplôme de leur fille et de ses trois amies. La nuit même, Betsy meurt étouffée… Réunis pour la première fois depuis le drame, les protagonistes s’apprêtent à reconstituer la scène du crime dans un climat de suspicion générale.

Le bleu de tes yeux

Le début de l'histoire se révèle une agréable suprise, grâce à une construction certes basique mais rudement habile pour allécher le lecteur. Quel est le mystère derrière ce fameux gala des lauréates, et qu'ont les anciennes amies à dissimuler avec autant d'ardeur et de crainte ? C'est plutôt pas mal comme point de départ. On suit ainsi pas à pas chacun des personnages, partageant leurs pensées intimes et leurs secrets les plus inavouables, lesquels sont cependant enrobés dans un voile de suspense bien épais. Principe judicieux, mais long. Au final, l'étonnement du début s'effrite au fil des chapitres lorsqu'on constate combien l'intrigue stagne et repose sur ses acquis. L'auteur brode à l'infini autour des mêmes indices et autres soupçons potentiels, elle n'introduit plus aucun nouvel élément mais accentue un sentiment de redondance (au mieux) ou proche de l'ennui. J'étais tout de même curieuse de connaître la fin... et quelle déception ! Peu de surprise, une action précipitée, aucune crédibilité par-dessus le marché, bouh. Le dénouement est une consternation sans nom. Tout ça pour ça, quoi. Moi qui n'avais plus lu de Mary Higgins Clark depuis ma tendre adolescence, je réalise avec dépit que la recette est éculée et manque de saveur. Trop lisse, pompeux, huilé à merveille. Cela manque d'écueil ! 

Par contre, j'ai beaucoup apprécié la lecture faite par Marcha Van Boven pour Audiolib. L'interprétation est subtile et nous plonge au cœur d'une intrigue qui se veut machiavélique, en brouillant les pistes à travers une multiplication de points de vue et l'ébauche de non-dits. Si la structure du livre m'a franchement peu convaincue, sa mise en scène m'aura véritablement séduite par sa simplicité et son écoute très agréable !

Audiolib, juillet 2014 ♦ Texte intégral lu par Marcha Van Boven (durée d'écoute : 8h 39) ♦ traduit par Anne Damour pour les éditions Albin Michel

17 septembre 2014

Les Royaumes du Nord (1) par Stéphane Melchior & Clément Oubrerie

Adaptation réussie de l'œuvre de Philip Pullman en bande dessinée !

Les Royaumes du Nord

Et pourtant, il en fallait du culot (ou de l'inconscience) pour se coller à cet univers foisonnant, fourmillant de détails, enveloppé dans de longues descriptions littéraires et invitant souvent le lecteur à se façonner sa propre interprétation. De quoi filer les chocottes. Mais Stéphane Melchior et Clément Oubrerie n'ont pas failli et ont retranscrit les émotions du livre, en conservant ses mystères et faux-semblants, à travers une vraie dynamique, enthousiasmante. Le récit est vif, enlevé, emmené par une Lyra intrépide et facétieuse, curieuse du monde extérieur et impatiente de quitter les murs de l'austère Jordan College où elle a reçu une éducation stricte auprès des Érudits.

L'arrivée de la très belle et richissime Mme Coulter va être pour elle l'occasion de découvrir une vie plus excitante (courir les boutiques, porter de jolies toilettes, fréquenter du beau monde, assister à des dîners guindés...). Lyra supporte ce tralala en attendant son heure : sa bienfaitrice a promis de la mener en expédition dans le Nord. Ce territoire secret, peuplé de créatures féroces, où semblent se tramer des phénomènes louches, serait aussi le lieu où son jeune ami Roger, le garçon de cuisine, aurait été conduit après son enlèvement par les Enfourneurs.

Ce 1er volume en bande dessinée n'a finalement adapté qu'un 1/3 du roman (tome 1) de la saga ! Les auteurs n'ont donc négligé aucun détail, mais sans peser sur le rythme de la lecture. L'univers de Pullman trouve ici une exécution magistrale et fabuleuse : ambiance vespérale, personnages troubles et inquiétants, suspense et angoisse rampante... On cultive l'art de la mise en scène en grand apparat. Franchement, c'est passionnant ! J'ai également beaucoup aimé les dessins et la vision qui a été faite de cette série. Il me tarde de lire la suite de l'aventure.

Gallimard, septembre 2014  ♦  Premières pages à feuilleter sur le site

2 septembre 2014

La Patience du diable, de Maxime Chattam

Il est clairement préférable d'avoir lu La Conjuration primitive avant celui-ci.

La Patience du diable

L'histoire nous renvoie auprès de Ludivine Vancker, lieutenant à la Section de Recherche de Paris. La jeune femme est encore fortement traumatisée après les douloureux évènements survenus dix-huit mois plus tôt. Elle a tout tenté pour garder la tête hors de l'eau, même un stage chez le criminologue Richard Mikelis, avec qui elle a appris à cerner la sombre psyché des dangereux sociopathes. Très attachée à son boulot, elle peut s'appuyer sur une équipe solide et efficace, dont Segnon, son socle, sa valeur sûre, qui veille sur elle comme un bon papa gâteau.

Bref, un soir, en région parisienne, l'équipe intervient pour une arrestation de dealers, mais découvre avec horreur qu'ils ne transportent pas de la drogue, mais de la peau humaine ! Une découverte que les inspecteurs ne recoupent pas tout de suite avec la soudaine épidémie de violence qui sévit en France : deux ados qui tirent sur les passagers d'un TGV, des bombes artisanales déposées dans des salles de cinéma, des pistolets à eau remplis d'acide abandonnés dans un centre commercial, un commando suicide dans un restaurant... Le monde est devenu fou !

Mais tout ceci rappelle tristement à Ludivine la sinistre « conjuration primitive », une théorie flippante à laquelle elle avait été confrontée, et qui semble se rejouer sur les mêmes accords, à un seul détail près : l'implication du diable en personne. Hallucinations ou nouveaux préceptes délirants? La gendarmerie est à cran. Le lecteur aussi. Parce qu'on nous assomme de nouveau avec une succession de violence, avec force détails macabres et sanguinolents, et qu'on n'a pas le temps de dire ouf que les faits nous abreuvent, nous étouffent.

C'est la mécanique imparable de M. Chattam, et c'est sombrement efficace. Le livre est peut-être un tout petit peu moins bon que le précédent, avec un goût de réchauffé, mais le résultat est au final infaillible : on ne lâche jamais le morceau et on gobe tout !! La version Audiolib est en cela angoissante à souhait. La réalisation sonore étant quasi inexistante, cela vous fige une ambiance, glaciale et stressante, c'est bluffant. La lecture a de nouveau été confiée à Sylvain Agaësse, qui avait parfaitement réussi à instaurer une tension palpable dans le précédent opus et renouvelle brillamment l'exploit.

On sort de là avec le sentiment d'avoir vu ses cauchemars réveillés et sa paranoïa exacerbée ! Un cocktail de sensations dérangeantes mais tellement grisantes, qui nous fait revenir livre après livre...

Audiolib, juillet 2014 ♦ texte intégral lu par Sylvain Agaësse (durée d'écoute : 14h 45) ♦ éditions Albin Michel, mai 2014

28 juillet 2014

Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 3 : Un mariage au clair de lune, de Tessa Dare

Les demoiselles de Spindle Cove Un mariage au clair de lune de Tessa Dare

Je suis définitivement séduite par cette série, qui continue d'opérer son charme au fil des livres ! Cette fois, nous suivons avec intérêt la relation effervescente entre Kate Taylor et le caporal Thorne. Elle est solaire et rayonnante, lui affiche une humeur sombre et taciturne. Elle est passionnée de musique, il quitte la pièce sitôt qu'elle entame un morceau. Bref, rien ne laissait présager la moindre attirance ou petite promesse de romance entre eux.
Mais suite à son voyage désastreux à Hastings, Kate loupe la diligence de retour et doit son salut à Thorne. Il arbore soudainement la parure du héros fascinant de beauté et doué d'une noblesse de cœur. La jeune femme est encore sous le coup de l'émotion lorsqu'elle débarque à l'auberge et se découvre une famille d'adoption, les Gramercy, trois femmes et un homme qui brandissent sous son nez la preuve de sa filiation.
Kate, qui a passé son enfance dans un orphelinat, est bouleversée par la nouvelle. Elle manque davantage de défaillir lorsque Thorne annonce leurs fiançailles à ces gens qu'il catalogue d'hurluberlus. Sous sa carapace d'ours mal léché, notre caporal est sensible à la détresse de sa dulcinée et craint qu'elle ne s'attache à une famille de substitution par dépit...

Quid des sentiments qui honorent nos tourtereaux ? C'est très, très compliqué. Kate est attendrie par l'âme torturée de Thorne, lequel combat violemment son attirance pour la jeune femme et s'interdit de la séduire mais revient sans cesse vers elle, mû par une pulsion plus forte que tout.
Se noue aussi une intrigue emberlificotée sur le secret des origines de Kate (fille de marquis ou pas ?) et sur le passé tourmenté de Thorne. Sérieusement, j'ai trouvé ça vaudevillesque en diable ... mais pas franchement crédible ni passionnant.
De manière générale, la lecture de ce troisième tome m'aura semblé moins excitante que les rendez-vous précédents. 
Peut-être parce que Thorne n'incarne pas le séducteur impénitent dans toute sa superbe, à moins d'être sensible au charme ténébreux... Mais son côté renfrogné donne néanmoins l'occasion de séquences hilarantes, comme la soirée surprise pour ses fiançailles, les villageois s'en souviendront !

Malgré ces réserves, j'apprécie follement d'être de retour à Spindle Cove, de croiser une galerie de personnages farfelus, de savourer l'humour de la série... Elle reste l'une des plus belles réussites du genre !

J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, mai 2014 ♦ traduit par Julie Guinard

1 décembre 2014

Sukkwan Island, de David Vann

Sukkwan Island

Un père et son fils s'installent dans une cabane en pleine nature, sur une île en Alaska, pour une année en tête à tête. Pêche, chasse, solitude constituent leur lot quotidien. Le garçon de 13 ans sombre vite dans l'amertume, gardant toutefois pour lui ses réflexions acerbes. Il ne veut pas décevoir son père, déjà aux abois, désespéré d'avoir loupé sa vie (carrière en berne et relation amoureuse désastreuse). Le temps passe, et puis ça dérape... Ai-je été surprise par la tournure du récit ? Non. Par contre, j'ai craint le pire pour la suite de l'aventure, soudain beaucoup plus corsée, longue et désespérante. Bref, imbuvable.

Si j'ai été sensible à la mélancolie du début, j'ai complètement sombré dans l'ennui dès la deuxième partie de l'histoire, centrée sur le père. Je n'en pouvais plus de supporter un type aussi lâche ! Brrr... j'avais hâte d'être à la fin. Heureusement la lecture ne durait que 5 heures, portée par l'interprétation toujours vaillante de Thierry Janssen, qui rend encore plus maléfique l'esprit retors du bouquin.

Audiolib, juillet 2010 ♦ texte intégral lu par Thierry Janssen (durée : 5h 36) ♦ traduit par Laura Derajinski pour les éditions Gallmeister

7 novembre 2014

Au secours, Scarlett ! de Maureen Johnson

Suite des aventures de la famille Martin à New York ! 

au secours scarlett

Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, octobre 2014 ♦ traduction de Cécile Dutheil de la Rochère

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La rentrée approche et de nouveaux chamboulements attendent nos héros new-yorkais : Spencer fait ses premiers pas sur scène mais récolte le titre de vedette la plus haïe de la ville, Lola a le cœur brisé et ne veut pas entendre la voix de la raison, Scarlett est forcée de chaperonner une jeune comédienne en herbe, Chelsea Biggs, dont le frère Max la traite avec dédain. Et Éric est de retour en ville et tente de renouer contact, mais la blessure suite à sa goujaterie est toujours à vif. 

C'est un tel bonheur de retrouver la famille Martin et s'immiscer dans leur vie qui tourne essentiellement autour du théâtre et de la comédie. On se sent vite à l'aise dans cette famille, où les notions d'entraide, d'humour et de joie de vie ne sont guère usurpées. En toile de fond, la ville de New York offre un cadre idyllique, à effet magique ! On referme son livre sur une note d'enchantement, c'était frais, pétillant et enthousiasmant, un joli moment de dépaysement aussi.

Anecdote rigolote : le livre est dédicacé aux membres du groupe Abba. « Because they taught us all that we too can be the Dancing Queen. » 

5 novembre 2014

Charles apprenti dragon, par Alex Cousseau et Philippe-Henri Turin

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Cet album réunit deux grands succès: Charles à l’école des dragons  et Charles prisonnier du cyclope
mais ce n’est pas tout...

On trouve en cadeau bonus les Mémoires d'un jeune dragon,  soit quelques pages d'humour écrites et dessinées par Charles, sous forme de poèmes et croquis ravissants, destinées accessoirement à ses parents, mais on ne va pas se gêner pour y jeter un œil ! 

Ce n'est plus une surprise, mais cet album n'en demeure pas moins une pure merveille, éclatante de beauté, de chaleur, d'humour et de facétie. De haut en bas, de gauche à droite, il y a de quoi lire, admirer, rêver, s'enthousiasmer.

L'album perd ici un chouia en centimètres mais conserve toute sa noblesse. De nouveau, il en impose en couleurs, en grâce et en enchantement. L'esthétisme est une perfection absolue.

Mais l'histoire n'est pas en reste : Charles est un jeune dragon, né avec de grandes ailes et des pattes immenses, sur un corps minuscule. Il a aussi une âme de poète et a souffert de sa différence à l'école. Aujourd'hui Charles est un dragon comblé ... en quête de nouveaux amis. Sa potesse la mouche a depuis rendu l'âme. Paix à son esprit. Pour bien faire, Charles pense qu'il faut « investir » sur la durée : une coccinelle ?! Avec une durée de vie d'un an ou deux ? Hmm.

En amitié, cependant, tout est permis. Et Antoinette va lui prouver ! 

C'est adorable, charmant, facétieux et source d'ébahissement constant. Je suis fan. J'adore le ton, les couleurs, les mots de Charles. 

Encore une fois, si vous ne connaissiez pas (quelle erreur), n'hésitez pas ! Cela s'apprécie à tous les âges, foncez, vous ne le regretterez pas. 

Seuil jeunesse, septembre 2014 pour la présente édition

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27 octobre 2014

Le Réveil des créatures, Tome 2 : À la recherche de la plume d'os, de John & Carole E. Barrowman

Tome 1 : Le réveil des Créatures 

A la recherche de la plume d'os Barrowan

Une suite qui ne faiblit pas et rend cette série toujours plus passionnante !  (* Risque de spoilers ! *)

Après avoir appris qu'ils étaient les héritiers de dons hors du commun, en tant que Animare et Gardien, les jumeaux Calder, Matt et Emily, ont trouvé refuge chez leur grand-père Renard, dans son manoir sur l'île d'Auchinmurn (au  large de l'Écosse). Leur mère a disparu et leur père a été enfermé dans un tableau. Le danger n'a jamais été aussi proche, mais Matt et Emily n'ont que douze ans et sont donc naturellement prompts à désobéir et minimiser les conséquences de leurs actes.

En gros, ils trompent la vigilance de leurs hôtes, bravent l'interdiction de dessiner pour retourner dans les peintures, découvrent qu'ils peuvent voyager dans le temps, souvent au péril de leur vie, et détiennent le pouvoir de libérer les monstres enfermés par leurs ancêtres ! Pfiou. C'est rondement, et parfaitement, ficelé. On retrouve aussi le même mode narratif qui avait su m'enthousiasmer dans le 1er tome : un ton vif et entraînant, des chapitres courts, qui défilent à vitesse de l'éclair, un univers qu'on n'a plus besoin de présenter et qui se développe en proposant des tas de rebondissements !

Et c'est franchement PAL-PI-TANT ! L'intrigue tisse aussi des liens étroits entre le passé et le présent, en dévoilant notamment les secrets de la communauté des moines d'Era Mina, au temps du Moyen-Âge. Vikings, moines rebelles, créatures maléfiques, intrusion, complots et vols vont mettre en péril la délicate mission que les frères devaient mener. Enfin bref, il est difficile de se détourner une seconde de cette lecture, qui nous capture entre ses filets et ne nous lâche plus avant la toute dernière ligne. Cliffhanger droit devant ! Vivement le troisième, et dernier, épisode.

Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, Avril 2014 ♦ traduit par Anne Krief (Bone Quill)

3 novembre 2014

Journal d'un chat assassin, de Véronique Deiss

Journal Chat Assassin

Qui mieux que Véronique Deiss pouvait adapter en bande dessinée la série d'Anne Fine (Journal d'un chat assassin) pour laquelle elle illustre déjà les 6 romans existants ? ! Personne, évidemment. C'est elle, la seule, l'unique, experte ès Tuffy, ce gros matou paresseux et menteur, qui rend chèvre tout son petit monde, à commencer par les parents de la petite Ellie. 

Cette bande dessinée de 45 pages reprend toutes les grandes lignes du tome 1 : Tuffy assassine des petits animaux sans défense et dépose ses trophées sur le paillasson de la maison, ce qui offense les âmes sensibles de la famille (cris d'horreur et d'épouvante en cascade). Mais le plus grand drame survient quand sa nouvelle victime n'est autre que le lapin du voisin. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Pour parer à tout conflit, le père d'Ellie met au point une opération commando nocturne (que les chats du quartier, témoins au moment des faits, vont rapporter avec un sens de la dérision absolument divin...). Le résultat est d'une drôlerie ! 

L'esprit de la série, caractérisé par son humour caustique, son héros de mauvaise foi et ses intrigues aux retournements burlesques, trouve ici une exécution fantastique. La mise en scène est diablement redoutable et provoque cet enchaînement de situations improbables combinées à des fous rires. C'est radical. Qu'est-ce qu'on rit...  

Véronique Deiss se fait plaisir et rend une copie sans faute. C'est une franche réussite, à l'enthousiasme communicatif. La bande dessinée complète la lecture de la série des livres ou invite à mieux la découvrir. D'ailleurs, si vous ne connaissiez pas encore (quelle erreur), n'hésitez pas ! Cela s'apprécie à tous les âges, foncez, vous ne le regretterez pas. 

Rue de Sèvres, octobre 2014 ♦ d'après la série écrite par Anne Fine, éditée à l' École des Loisirs 

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11 novembre 2014

Cadavre 19, de Belinda Bauer

Cadavre 19

Patrick, étudiant en anatomie, a choisi cette spécialité pour mieux comprendre la mort. Selon son professeur, les cadavres ne parlent pas mais ont tout à délivrer. En salle d'autopsie, face à un corps anonyme, estampillé Cadavre 19, Patrick et ses camarades épluchent, décortiquent, classent, cataloguent, analysent bout par bout. Leur but étant de découvrir la cause du décès. Et non l'identité du mort. Patrick, lui, en fait une fixation.

Contrairement aux autres étudiants, Patrick a besoin d'éclaircir tout ce qu'il voit, entreprend, entend, découvre. Il est atteint du syndrome d'Asperger. Mais surtout, il n'était qu'un enfant lorsque son père a été fauché par une voiture sous ses yeux. Ce drame continue de le hanter, car il a le sentiment d'avoir été floué sur le pourquoi et le comment. Inutile d'attendre de sa mère le moindre geste de compassion, ancienne alcoolique, elle est toujours autant à côté de la plaque !

Voir Patrick partir à l'université, partager une colocation, prendre son indépendance représente pour elle le début de la normalité. Un poids en moins. Un soupçon de soulagement. Le garçon n'est pas d'un caractère sociable, mais s'adapte à sa façon au mode de vivre de Kim et Jackson. Il ne cache pas que le Cadavre 19 ne cesse de le turlupiner, qu'il est contrarié par ses mystères, d'autant plus qu'il vient de mettre le doigt sur un détail peut-être déterminant pour la suite !

À côté de ça, on suit l'histoire d'un service de réanimation de l'hôpital de Cardiff, où infirmières et corps végétatifs nous livrent des confidences faussement anecdotiques, car de fil en aiguille on devine qu'elles vont compléter un tableau ombrageux. J'ai beaucoup aimé ce principe de constructions par petites briques, ci et là, on vivote, on stocke chaque information avant le tomber du rideau. C'est très réussi.

Le dénouement est, cependant, plutôt précipité. On a un enchaînement de coïncidences, plutôt abrupt. On se sent assommé par la succession des révélations et autres secrets déterrés. Cela manquerait presque de finesse si le reste du roman n'avait été aussi alléchant et parfaitement conduit. Donc, aucun souci. On a une intrigue qui se conclut de façon diabolique, mais efficace. Belinda Bauer a su proposer un roman original, qui s'est distingué par sa structure alambiquée et son « héros » au comportement singulier.

Fleuve Noir, septembre 2014 ♦ traduit par Christine Rimoldy (Rubbernecker)

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