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Chez Clarabel

17 décembre 2010

Les super-héros n'ont pas le vertige

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Depuis sa petite enfance, Maurice a la conviction d'être un super-héros et sa voisine, Mme Polenta, ne lui dira pas le contraire. Hélas, dans la vie, ses proches restent aveugles : ses parents vivent dans leur bulle (ils ne comprennent même pas les mots de l'institutrice) et sa petite soeur est une plaie ambulante (son jeu Sorcière-Sorcière n'a nulle autre utilité que de tester la patience !). A l'école, Maurice se montre discret, jusqu'à l'arrivée du nouvel élève, Jupiter. Car aussitôt Maurice a le sentiment que ce garçon vient exprès de croiser sa route pour révéler ses fonctions cachées.

Bon, la mission est délicate : d'abord il y a Juliette Baccara, auprès de laquelle Maurice perd tous ses moyens. C'est bien simple, dès qu'elle est dans les parages, sa langue lui colle au palais. La timidité le cloue sur place. Comment venir au secours de Jupiter, nouvelle cible des trois brutes de l'école, et surtout comment se sauver lui-même quand il devient la tête de turc attitrée parce que son moi profond s'est prononcé trop bruyamment (et de façon trop agressive, selon la maîtresse) ? Comble de tout, Jupiter a osé confier qu'il trouvait Juliette particulièrement mignonne. Argh, c'est la crise ! La vie d'un super-héros n'est vraiment, vraiment pas facile. Mais Maurice s'est juré de briser la malédiction qui pèse sur sa famille (oui, je sais, on n'y comprend plus rien), il croit en ses rêves, il croit en ses chances et il croit en son potentiel, même Mme Polenta a foi en lui et donne les meilleurs conseils au monde. Pourvu qu'il ne soit pas trop tard !

J'ai été étonnée par ce roman, qui débute dans un grand tourbillon d'humour, et qui glisse doucement dans une certaine gravité inopinée. La lecture est jolie, elle traite de la timidité avec sérieux et détachement. Par contre je me sens perplexe face à l'évolution de l'histoire : il y a un passage triste (était-il utile ?), les parents me sont apparus trop à côté de la plaque, je n'ai pas cerné leur rôle, en fait l'histoire part un peu dans tous les sens, et pas toujours pour un bien. Je m'avoue déconcertée par cette lecture, où règne une sensation de légèreté quelque peu maladroite. J'ai même ressenti du soulagement à la fin. C'est la première fois qu'un roman de Colas Gutman me laisse aussi songeuse (moi qui ne jure que par lui, c'est un auteur talentueux, lisez La vie avant moi par exemple, cela avait été un vrai coup de coeur !). Bon, allez... on fera comme si. Vivement le prochain !

Les super-héros n'ont pas le vertige - Colas Gutman
Neuf de l'Ecole des Loisirs (2010) - 95 pages - 8,50€
illustration de couverture : Marc Boutavant

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17 décembre 2010

La vie, c'est pas du gâteau, Jake, comme chacun sait. Mais le gâteau reste du gâteau.

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Avoir lu récemment Les trois premières notes de Siobhan Parkinson a été une bonne chose, et une moins bonne. Soit, cela m'a donné envie de continuer à découvrir l'univers de cet auteur, et franchement le doute n'est plus possible, j'aime beaucoup son style (que je trouve peut-être davantage destiné à un adulte). Par contre, Le rire de Stella est un peu trop semblable à ce que j'ai déjà lu. L'histoire de Jake est proche de celle de Mags, dans sa structure et dans l'esprit. Du coup, je n'avais plus l'effet de surprise, c'est un peu dommage.
L'histoire ? Jake a onze ans, il aime le foot et les poissons, il n'aime pas les filles ni les bébés. Manque de bol, le voilà promu grand frère d'une petite Marguerite, surnommée Daisy. Ses parents ont cru bon de ne pas lui en parler, il est face au fait accompli, bonjour le manque de délicatesse. Comment voulez-vous qu'il digère tout ça ?!
Peu après cette nouvelle, il rencontre Stella, qui n'habite pas très loin de chez lui et qui est toujours accompagnée de ses petites soeurs. Pourquoi colle-t-elle Jake ? Comment se fait-il qu'elle semble si bien le connaître ? Malgré ses doutes (c'est une fille et elle est bizarre), il prend de plus en plus plaisir à être en sa compagnie. C'est encore trop tôt pour parler d'amitié, ce qu'il y a entre eux est fragile, mais nous n'en sommes pas loin. Et puis, le drame arrive. Paf. C'est moche, et quelque peu disproportionné. Pourquoi infliger un tel poids à un chouette gamin ? Car non seulement Jake est bouleversé, mais il pense aussi qu'il est entièrement coupable de ce qui est arrivé.
Heureusement tout se termine bien. Mention spéciale à Mrs Kennedy, une mamie gâteau exemplaire. Elle connaît toutes les réponses, elle donne des ailes aux envies, elle encourage les rêves pour devenir grand et elle écoute beaucoup. C'est une femme rare et précieuse ! Et on en a bien besoin, la vie n'est pas toujours drôle pour Jake, et ce roman se révèle à la fois tendre, léger, touchant, grave et perturbant. J'avais envie de l'aimer, mais... il me rappellait trop un autre, et puis Mags m'était davantage attachante (pas que Jake me laisse indifférente non plus, mais ce môme est terriblement sérieux pour son âge, il grandit, ce n'est pas simple, surtout quand ça se complique et quand tout tourbillonne autour de lui). Bref, c'est un livre triste, doux et dur, avec une fin apaisante. Tout un programme.

Le rire de Stella - Siobhan Parkinson
Neuf de l'Ecole des Loisirs (2009) - 196 pages - 10€
traduit de l'anglais par Dominique Kugler
illustration de couverture : Aude Picault 

16 décembre 2010

Le Mont des Brumes - Livre 2 : L'Île de Faravole ~ Susan Schade & Jon Buller

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Il s'agit de la suite des Voyages de Théodore. L'aventure continue, après avoir percé le mystère du Mont des Brumes, nos amis ont décidé de reprendre du service et de naviguer vers de nouvelles péripéties. A bord, donc, on retrouve Théodore l'écureuil, Ferdinand le porc-épic, Olive l'ourse, Brun le lézard et même Oscar, l'humain microscopique.
Si tout ceci peut vous paraître bien abscons, les lecteurs enchantés du premier tome se frottent les mains en se réjouissant d'avance du plaisir qui les attend. Car oui c'est toujours aussi bien, ce deuxième tome ne déçoit pas,  il n'est pas programmé pour plaire à un lectorat particulier, à partir du moment où on a un soupçon de curiosité et une passion pour les histoires à rebondissements, c'est banco.
Un chapitre sur l'autre, le roman laisse la place à des pages de bande dessinée qui complètent harmonieusement cet univers. Cela permet ainsi aux plus jeunes lecteurs de s'y intéresser, car la lecture n'est pas pénible, les 200 pages et des brouettes sont avalées sans aucune difficulté.
Quant à l'histoire, je n'ai pas le sentiment qu'elle s'enlise ou se répète. Soit, nos héros intrépides repartent pour un périple - cette fois, sur les flots - qui les fait revenir à leur point de départ - la sinistre Cité des ruines, avant un détour par la Forêt Sauvage, là où a vécu Théodore.
C'est donc un deuxième tome sous le signe des retrouvailles. C'est divertissant, avec des animaux comme acteurs principaux de cette aventure qui ne manque ni d'intérêt ni d'intelligence. L'histoire rappelle, sans paraître donneuse de leçon, qu'il faut prendre soin de la planète et éviter de répéter les mêmes erreurs. L'intrigue tient la route : que sont devenus les humains ? percera-t-on le mystère de Faravole ? et qu'advientra-t-il de nos amis après cette série de rebondissements, source de sensations fortes et de belles émotions qui font battre le coeur ? Bref, c'est une série qui ne cesse de marquer des points !
Si tout va bien, le troisième et dernier tome paraîtra l'an prochain.

IMG_1262L'Île de Faravole - Susan Schade & Jon Buller
Bayard jeunesse (2010) - 240 pages - 14,50€
traduit de l'anglais (USA) par Sidonie Van Den Dries

Avec des extraits tirés du Secret de la Licorne d'Hergé et de la chanson La Mer de Charles Trenet !
Si ce n'est pas rock-n-roll ! ...

16 décembre 2010

Avis de concours !

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Le forum La Mare aux Mots, site dédié à la culture pour la jeunesse, organise un concours pour la fin d'année. Vous souhaitez gagner un cadeau surprise ? Le principe est simple, il suffit de partager votre coup de coeur de l'année 2010 et/ou de parler le plus possible du concours autour de vous.

Bonne chance à tous ! Et bravo Alexandra pour son dévouement. Un clic sur la bannière pour en savoir plus ... ;)

15 décembre 2010

"avec des étincelles rouges tourbillonnant dans ma tête"

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Mags, c'est une petite fille comme je les aime dans les livres, à douze ans elle observe le monde avec un aplomb remarquable, elle n'est pas bête, bien au contraire, et elle n'aime pas qu'on la prenne pour une idiote. Comme souvent, pour mieux se protéger, Mags est grincheuse, sarcastique et se vexe très facilement.

Ses rapports avec sa maman, par exemple, ne sont pas au beau fixe. Depuis le décès du père, elles sont venues vivre dans une maison à l'orée de la forêt, où Mags court s'y réfugier pour gambader et creuser des terriers. Elle y fait la rencontre d'un oiseau violoniste, Gillian, que Mags ne cesse de nommer Miranda, parce qu'elle trouve que cela lui colle mieux. Elle trouve aussi que Gillian a une petite tête de gerbille et un talent étourdissant en matière de musique. Dès qu'elle l'entend jouer du violon, Mags décolle. Elle ferme les yeux, imagine des danseuses de flamenco, et ça tourbillonne et donne des frissons.

Gillian a également un problème : elle veut passer des auditions dans une école reconnue en Angleterre, elle a besoin d'argent pour s'y rendre, sa mère Zelda prétend qu'ils n'ont plus un rond, et son père a disparu de la circulation. Mags décide alors de fourrer son nez dans leurs histoires de famille, mais gare au couac !

Tout cela est écrit de manière pertinente, comme s'il s'agissait du texte de Mags elle-même puisqu'elle prétend écrire son propre roman. C'est aussi drôle et émouvant, la fin surtout m'a serré la gorge, parce que la petite Mags est bougrement attachante, et parce qu'on a vite compris qu'elle cachait sa tristesse, son manque de père et qu'elle faisait un peu exprès d'être en brouille avec sa mère pour ne pas avoir à avouer son chagrin. Et même quand ça part dans tous les sens avec Gillian, on a encore une fois envie de l'aider, de se dire flûte, c'est pas de bol. C'est une mêle-tout attentive et précieuse, une fillette sensible, mais qui refuse de passer pour faible. J'ai beaucoup aimé son côté sauvageon, sa grosse voix un peu rauque, sa maladresse et son désir de bien faire. C'est vraiment touchant, avec une légère touche poétique. C'est une jolie lecture, vraiment.

Les trois premières notes - Siobhan Parkinson
Neuf de l'Ecole des Loisirs (2010) - 238 pages - 11,00€
traduit de l'anglais (Irlande) par Dominique Kugler
illustration de couverture : Stephanie Blake
 

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15 décembre 2010

Efface ton nom abolis ton âge supprime tes lieux déracine ce que tu sembles

C'est bon, ça ! Mercredi, c'est musique. Juste pour vous signaler qu'un très beau coffret de monsieur -M- est disponible et ravira vos yeux et vos oreilles. Oh yeah.

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C'est comme si j'y étais à nouveau ... c'était il y a 8 mois ! *-*

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Matthieu Chedid et sa guitare, c'est tout un poème... ♥

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en direct de la scène : Mister-Mystère

(il s'agit donc de l'édition limitée des saisons de passage, disque-livre-souvenir de la tournée 2009-2010 du génialissime -M-, c'est crobien !)

@ photographies, logos et réalisation graphique : Yann Orban

14 décembre 2010

(...) tout le monde put entendre leurs rires tourbillonner dans le vent.

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Voilà un chouette petit roman ! C'est l'histoire de Kenny, un lapin, qui passe son temps à lire et à rêver. Il se sent toutefois bien seul car ses copains ne le comprennent pas. Aussi, lorsqu'il fait la connaissance de Grahame, le dragon qui vient d'échouer sur les terres de son père, Kenny va d'abord paniquer, si l'on croit les histoires racontées dans le bestiaire prêté par son ami le libraire, et pourtant ce ne sont que des sornettes !
Grahame n'est pas un dragon conventionnel, il aime lire, réciter de la poésie et adore la crème brûlée. Oui, il crache du feu, mais ce n'est pas sa faute, c'est à la suite d'un accident, lors d'une sieste, il est tombé dans un cratère et a aspiré des flammes et de la fumée, depuis ça lui chatouille la gorge, surtout quand il est nerveux. Bref, Kenny et Grahame deviennent inséparables, et même les parents du lapin s'attache au dragon, après avoir compris qu'il était inoffensif.
Mais dans le village, ça gronde et le roi appelle son meilleur chasseur pour éliminer la bête. Kenny découvre alors avec horreur qu'il s'agit de son vieil ami Georges, qui coulait une retraite tranquille en tant que libraire. Kenny doit donc trouver le meilleur compromis possible pour apaiser les doutes et les craintes injustifiés, et comme c'est un garçon intelligent, la solution existe, il n'y a aucun doute.
Cette histoire est le fruit du travail soigné de l'un des créateurs des Chroniques de Spiderwick. C'est une très jolie réussite, les illustrations sont ravissantes, la portée de l'histoire fait sourire. Cela combat les préjugés et met à l'honneur l'amitié et le pouvoir des mots. C'est une petite bulle de douceur, à mettre entre toutes les mains (surtout celles des enfants). On sort de ce livre avec un sentiment de bonheur garanti, un sourire béat collé aux lèvres.
J'ai été totalement charmée.

Kenny & le Dragon - écrit et illustré par Tony DiTerlizzi
Pocket jeunesse (2010) - 150 pages - 11,95€
traduit de l'anglais (USA) par Florence Budon

14 décembre 2010

Demain sera un beau jour. Je te remercie du fond du coeur, Emily...

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C'est le traditionnel rendez-vous de Noël, Anne Perry nous propose pour 2010 l'histoire d'Emily Radley, la belle-soeur de Thomas Pitt, expédiée en rase campagne au chevet d'une tante mourante, et ce à la veille des fêtes qu'elle envisageait de passer en famille. Contrainte et forcée, essentiellement par charité d'âme, Emily débarque donc dans le Connemara, dans un petit village paisible, où chacun semble sur la retenue, pour une raison qu'Emily peine à comprendre. Un soir de tempête, un navire fait naufrage et un jeune homme est retrouvé sur la plage. C'est la petite goutte qui fait déborder le vase. Simple observatrice, Emily constate que l'arrivée de Daniel, totalement amnésique, bouleverse les habitants. Quelques années auparavant, le même incident était déjà survenu. Le retour du naufragé semble réveiller les vieux démons, et en discutant avec sa tante, Emily comprend les rééls motifs de sa venue en Irlande.

Dans l'ensemble, l'action est classique et l'enquête purement factuelle. On sait que cette collection s'inscrit davantage dans un rituel, néanmoins j'ai toujours plaisir à y souscrire. Cette fois, le cadre irlandais est magnifique, de prime abord hostile et sauvage, les secrets ont fait leur nid chez les habitants de ce village traumatisé par un drame du passé. Et Emily va plutôt bien tirer son épingle du jeu, se rapprochant de sa tante qu'elle ne connaissait pas du tout, renouant ainsi avec ses propres histoires familiales, et découvrant aussi qu'elle manquait de confiance en elle et en son couple. Cette escapade irlandaise aura permis à tout un chacun de faire la paix avec ses fantômes. Ce n'est, certes, pas révolutionnaire mais ça se lit avec plaisir. Et puis la couverture est de toute beauté.

La révélation de Noël - Anne Perry
Editions 10-18, coll. Grands Détectives (2010) - 184 pages - 10€
traduit de l'anglais par Pascale Haas

11 décembre 2010

"I punched to line. "Yes? What?"

J'ai fait une orgie de tomes 1, j'ai tant d'objectif de séries à découvrir qu'il était temps de faire un peu de ménage...

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Kitty Norville est une déesse de la radio, son émission sur les créatures fantastiques est en train de connaître un succès inattendu, ce qui va aussi provoquer pas mal de changements dans sa petite vie. Kitty a été attaquée par un loup-garou quelques années auparavant et porte ce secret comme un poids mort. Elle a beaucoup de mal à accepter son sort, à se plier aux règles de la meute, d'ailleurs mettons les choses au point : si Patricia Briggs et Mercy Thompson offrent une vision virile et dominante, dans les limites d'un certain civisme, Carrie Vaughn a opté pour un point de vue différent. D'abord, aucun coming-out. Loup-garous et vampires vivent dans l'ombre, ils ne s'entendent pas et détestent les brebis galeuses. C'est plutôt rude et violent, je n'ai pas trop aimé. Les rapports sont bruts et sans concession, et quand on n'a pas trop l'habitude, c'est franchement déconcertant.

Bref, l'émission à succès de Kitty est très mal perçue par ses comparses, l'Alpha lui demande même de tout arrêter, pour son bien et pour celui de son espèce. La jeune femme refuse, elle propose alors de lui verser son salaire en échange de pouvoir continuer. Et ce n'est qu'un début... J'ai eu vraiment pitié pour Kitty, c'est une paumée qui a encore bien du mal à accepter le loup qui est en elle, elle a très peu d'amis et se sent étrangère au sein de la meute. Son émission lui donne le sentiment d'exister, même s'il faut pour cela attirer trop d'attention, au risque de déplaire ou de courir de graves dangers. Et ça ne manque pas : il existe désormais un contrat sur sa tête, ce qui la conduit à rencontrer Cormac, le chasseur de lycanthropes. Vouiiii, je vous vois venir. Il est sexy, le Cormac ? Euh... difficile à dire (il a une moustache ! vous le croyez, vous ? je n'aime pas les types à moustache ! désolée). Comme j'ai terriblement envie de vibrer pour le mâle au charme mystérieux et inquiétant, je vais m'emballer. Juste un frémissement d'emballement, en fait. Le problème, c'est que la série ne veut pas donner dans le glamour. C'est un tort, nous sommes bien d'accord ? Aussi, même si je trouve la petite aventure de Kitty Norville intéressante, elle n'est pas non plus terriblement excitante (dans le sens secrètement désiré).

Par contre, bon point pour les émissions de radio de Kitty, qui sont drôles, vives et assez pétillantes, donnant plus de punch à l'héroïne - oui, clairement c'est son créneau et ce job est fait pour elle, ce serait dommage de l'en priver ! Ses premiers coups de fil avec Cormac m'ont bien faire rire. C'est dommage ce qu'il existe au sein de la meute, ces rapports de force un peu trop cash... Cela influence la personnalité de Kitty, la montrant trop vulnérable et déprimée, du coup même l'ambiance du roman prend un sérieux coup de blues. Bof, il me manque la petite étincelle pour aller plus loin.

Existe en VF : Kitty et les ondes de la nuit - Carrie Vaughn

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La série de Rachel Vincent n'a pas suscité de plus vif intérêt. C'est l'histoire de Faythe, une petite vingtaine d'années, étudiante à l'université et ... werecat (là, au moins ça change un peu). Cependant, même si elle a choisi de vivre en marge de sa tribu et de sa famille, elle se rend vite compte que toute liberté ou idée d'indépendance lui est passablement refusée. Du fait de son sexe et de son statut, elle est particulièrement vulnérable. D'autres jeunes femmes werecats ont récemment été enlevées, elle-même vient tout juste d'essuyer une tentative de kidnapping, et c'est alors que réapparaît Marc, le bras droit de son père.

Marc a accessoirement été son amant dans le passé, elle n'est pas enchantée de le revoir, car cela signifie qu'elle a ordre de rentrer à la maison. Elle va tenter de protester, elle va même s'entêter à vouloir prouver qu'elle est capable de s'assumer comme une grande et que les strays (ces werecats qui vivent comme des marginaux) ne lui font pas peur. Non, non, ça ne l'inquiète pas qu'une fille de sa connaissance a été retrouvée torturée et violée et qu'elle est probablement la prochaine sur la liste. Faythe est capricieuse et bornée, à ce stade c'est pénible. (Ha, ha ! La gourde se fera bien avoir par l'ennemi d'ailleurs, je ne spoile pas, c'est censé donner du piment à l'intrigue.)

Le problème, c'est qu'il manque le petit truc qui fait swoush. Et puis je n'aime pas les personnages, ils m'ennuient et ils ne possèdent pas cette flamme nécessaire dans ce genre de lecture (à propos, le couple doit gérer leurs retrouvailles glaciales et effacer les plaies du passé, sauf que l'attitude de Faythe rend l'affaire difficile ; elle sait s'y prendre pour épuiser nos réserves de patience !). Le rythme du roman est également long, trop long.  Bref, je n'ai pas du tout accroché. Comme d'habitude j'ai cherché les spoilers de la série, elle se boucle en 6 tomes et a recours au vieux piège du triangle amoureux dans sa forme la plus vicieuse et classique. Raison de plus, pour moi, de fuir cette série !

Existe en VF : Les griffes de la nuit - Rachel Vincent

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Happy Hour at Casa Dracula est en fait un pur produit de chick lit à la sauce paranormale. Nous avons Milagro de Los Santos, une jeune femme d'origine mexicaine, à qui la vie n'a jamais fait de cadeau. Elle collectionne les petits boulots, vit dans un appartement qui grouille de rats, elle est fâchée avec sa mère et ne parvient pas à faire publier son livre. A part cela, Mil conserve son esprit et son humour malgré le lot d'épreuves qui jalonne son existence.

Lors d'une soirée littéraire, elle tombe nez à nez avec son ex, Sebastian Beckett-Whiterspoon, devenu un auteur à succès et un snobinard arrogant. Ils se querellent quasi aussitôt. De colère, elle accepte de suivre un bel inconnu jusqu'à sa chambre d'hôtel où, par un incontrôlable instinct, le couple échange un baiser passionné, mais aussi un peu de sang (l'un des deux s'est écorché la bouche). Pendant les jours qui vont suivre, Mil se sent complètement groggy, elle revoit également Sebastian qui va la kidnapper et lui annoncer une nouvelle terrible.

Mil a été contaminée par un vampire, ledit Oswald Grant et sa famille seraient activement recherchés par une organisation secrète qui lutte contre les espèces démoniaques (de purs activistes complètement allumés, en fait !) et la jeune femme pourrait servir de pièce maîtresse pour faciliter leur arrestation. La seconde d'après, elle est enlevée par Gabriel, un rouquin dont elle a récemment fait la connaissance, et conduite au ranch de la famille Grant. Vous imaginez l'angoisse ?! Milagro est au bord de la panique, mais elle gère. En fait, les Grant se défendent d'être des vampires, ils souffrent d'un dérèglement génétique (les rendant plus sensibles à la lumière du jour et les contraignant à se nourrir exclusivement avec des aliments de couleur écarlate, non ils ne boivent pas de sang). L'incident entre Oswald et Mil est un cas exceptionnel, car la jeune femme n'aurait pas dû survivre !

A partir de là, la vie de notre héroïne prend des tours et des détours inattendus ! C'est très léger et plutôt drôle. Ce n'est franchement pas le genre de bouquin qu'on cataloguera comme inoubliable, toutefois ça ne fait pas de mal d'en lire de temps en temps. La narratrice est une nana pleine de punch, qui contourne les situations désespérantes grâce à son aplomb et son humour. A côté, Oswald, le potentiel masculin, fait pâle figure. Par contre, j'ai beaucoup aimé sa famille - la grand-mère Edna, en tête ! - et la vie au ranch avec les cowboys en toile de fond. Hmm. (Ce 1er tome est déjà suivi de 3 titres, ** spoilers ** Milagro va se fiancer avec Oswald et rompre avec lui pour les beaux yeux d'un autre vampire, sauf qu'elle s'en mordra les doigts, sera victime d'un incident et tombera amnésique, ce qui peut-être lui permettra de se réconcilier avec son ex !) Voili voilà.

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Passons maintenant à une bombe ... Gentlemen prefer Succubi, de Jill Myles. La couverture, déjà, tout un poème... ahem, et l'histoire n'en est pas moins étonnante. Jackie Brighton, vingt-sept ans, guide dans un musée, un physique passe-partout et une vie toute propre, lisse et sans saveur, est complètement déprimée d'avoir loupé une promotion. Après une nuit d'ivresse, elle se réveille à poil à l'arrière d'un Dumpster et se souvient vaguement d'être tombée dans les bras d'un apollon rencontré dans un bar. Ohmygod. Jackie est sous le choc, mais ce qu'elle va apprendre en recroisant son amant, Noah, dans la rue n'est qu'un modeste avant-goût de ce qui l'attend. En gros, Jackie a été mordue par un vampire, a couché avec un ange déchu et est désormais un succube ! Oh yeah.

La transformation est en cours, la jeune femme a les sens en éveil, les yeux d'un bleu vif, signe que son *Itch* a besoin d'être chatouillé, physiquement sa poitrine a doublé de volume, son corps la démange, son besoin de sexe la tiraille, et à part Noah, elle ne connaît personne d'autre vers qui se tourner - notre Apollon s'exécutera à merveille pour satisfaire ses besoins, ne reculant devant rien, quitte à se réfugier dans le confessionnal d'une église pour répondre au plus pressant ! C'est sans compter les retrouvailles avec son vamp agresseur - Zane, aussi bouillant et sexy que son concurrent. Et vas-y que je m'éclate, à droite et à gauche, copieusement et goulûment, arf. Certes, il y a un soupçon d'intrigue entre deux hautes considérations sexuelles et bassement existentielles, mais je n'en retiens rien du tout. Franchement, je me demande d'où m'est venue mon envie de lire ce roman, est-ce à cause du titre ? Ou parce que je voulais parfaire mon vocabulaire érotique ? Ha ! ha ! je me demande moi-même ce qui me passe par la tête... Mais au moins, je me suis bien amusée.

 

Je commence à saturer, il est temps que je change de registre !

LireEnVo

 

Je booste mon challenge Lire en VO !!!
- 42 ! Oh yeah.

 

11 décembre 2010

Pêle-Mêle Clarabel #15

Attention, elle est de retour ... nous annonce Gwendoline Raisson sur son blog.

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Les sports d'hiver, c'est froid, il faut se couvrir de plusieurs couches de vêtements, il ne faut pas oublier ses skis, il faut manger comme des ogres pour prendre des forces avant de dévaler les pistes, il faudrait aussi éviter de se perdre mais ce serait anecdotique. En bref, le ski : ma mère adore ça ! Elle aime aussi la campagne, la nature, s'éloigner du stress de la ville et de la pollution. Elle aime respirer le bon air campagnard (celui du crottin de vaches), marcher pieds nus au milieu des pissenlits, se reposer à l'ombre d'un vieux châtaignier, sauf que ...

les moustiques, les fourmis volantes, les grenouilles, tout ce qui pique, tout ce qui rampe, tout ce qui grouille, ça la panique, ça la hante, ça lui fiche la trouille.

Le portrait de 'ma mère' est absolument hilarant. Non, on ne se moque pas. On constate, c'est différent. Et très franchement, ça se passe de commentaires car tout est là, sous notre nez, le garçon ne fait que raconter les formidables contradictions de sa mère en vacances, c'est tout simplement confondant et exquis.

Ma mère en vacances, Gwendoline Raisson & Magali Bardos, L'école des Loisirs, coll. Off-Pastel (2010).

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(EdL, coll. Pastel, 2010)

La Grande Ourse s'est fait la malle, les étoiles ont filé en douce, le soleil s'est mis en grève et la planète boude et refuse de tourner sur elle-même. Quelle pagaille ! Les humains sont déboussolés et mettent tout en oeuvre pour renvoyer la Grande Ourse à son service. Oui, mais non. L'ourse continue de prendre du bon temps, elle découvre le désert et discute avec un voyageur en déroute. Elle était leur repère dans le ciel, leur meilleure boussole, et sans elle ils sont des milliers de voyageurs à errer comme des âmes en peine. Une grosse tempête se met alors à souffler pour remettre tout le monde à sa place. La Grande Ourse, en passant, a emporté un gros stock de sable dont elle choisit de s'alléger un peu tous les soirs, afin de permettre aux enfants de dormir et faire de beaux rêves.

L'histoire est de Carl Norac (j'ai apprécié son habileté à suggérer l'origine du marchand de sable), les illustrations de Kitty Crowther (bizarre, j'ai eu un peu de mal à retrouver sa patte), bref j'ai été séduite. Oui, c'est le terme... (pas conquise). C'est le sentiment aussi que m'inspire l'album de Céline Sorin et Célia Chauffrey, Hibiscus.

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Les illustrations sont de toute beauté et se mettent au service de l'histoire de façon admirable. On y rencontre un kangourou qui observe avec envie ses copines avoir des bébés alors qu'elle reste désespérement seule et le ventre vide. A bien y regarder, Hibiscus a quelque chose de différent, elle est à part et c'est ce qui la rend unique, tente de lui expliquer sa mère. Son secret lui sera alors révélé, ce qui lui permettra de se sentir mieux dans sa peau et de vivre une histoire d'amour qui ne ressemblera à aucune autre.

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Un joli texte, d'une grande sensibilité, qui évoque la différence, l'adoption et l'épanouissement. Une lecture pétrie de douceur et d'émotion. A contempler, à chuchoter, à méditer.

(Pastel, 2010)

Et pour finir, cette note musicale d'Agnes Obel qui touche à la grâce :

 

L'album entier fait résonner cette simplicité désarmante, j'aime beaucoup.

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