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Chez Clarabel

19 mars 2010

I'm Into Something Good

Cela commence par la voie des anges :

Quarante hommes en blanc étaient couchés sur le pavé.
On croyait voir un champ de neige. Les hirondelles frôlaient les corps en sifflant. Ils étaient des milliers à regarder ce spectacle. Notre-Dame de Paris étendait son ombre sur la foule assemblée.
Soudain, tout autour, la ville parut se recueillir.
Vango avait le front contre la pierre. Il écoutait sa propre respiration. Il pensait à la vie qui l'avait conduit ici. Pour une fois, il n'avait pas peur.
Il pensait à la mer, au vent salé, à quelques voix, quelques visages, aux larmes chaudes de celle qui l'avait élevé.
La pluie tombait maintenant sur le parvis mais Vango n'en savait rien. Allongé par terre au milieu de ses compagnons, il ne regardait pas fleurir l'un après l'autre les parapluies.

Un zest de paranoïa ...

Le dernier petit miracle, c'était elle. La diversion idéale. Elle s'était retrouvée enfumée comme un hareng dans son grand appartement du premier étage.
Weber avait les yeux remplis d'étoiles. Il connaissait toutes ses chansons.
Il faut savoir que Raimundo Weber était un moine capucin de Perpignan qu'on avait laissé prendre sa retraite à la capitale et qui jouait du fox-trot la nuit sur l'orgue de la chapelle. Il mesurait à peine un mètre cinquante-cinq mais avait des mains de deux octaves chacune.
Il se cambra, détacha sa robe de chambre et la fit tourner autour de lui comme un torero. Il portait un pyjama à carreaux. Il fit un pas vers la chanteuse, puis un autre, puis encore un autre, comme s'il l'invitait pour un tango de rue. Il finit par s'incliner, ce qui, vu sa taille, le mettait au ras du pavé. Puis, d'une nouvelle passe de corrida avec sa robe de chambre, il recouvrit les épaules nues de la belle.
- Permettez-moi, mademoiselle. Avec toute mon admiration.
Nina Bienvenue souriait.

Tandis que, de l'autre côté du brouillard ...

Mademoiselle était une magicienne de la cuisine.
Sur son petit fourneau de pierre, au bord de cette île perdue en Méditerranée, elle faisait chaque jour des merveilles qui auraient fait pleurer les gastronomes des plus grandes capitales. Au fond de ses poêles profondes, les légumes faisaient une danse ensorcelante dans des sauces dont l'odeur montait à la tête et à l'âme. Une simple tartine de thym devenait un tapis volant. Les gratins vous tiraient des larmes alors que vous n'aviez pas encore passé le pas de la porte. Et les soufflés... Mon Dieu. Les soufflés seraient allés se coller au plafond tant ils étaient légers, volatils, immatériels. Mais Vango se jetait dessus avant qu'ils s'évaporent.
Mademoiselle préparait des soupes et des feuilletés impossibles. Elle faisait lever à la main des mousses aux parfums interdits. Elle servait le poisson dans des jus noirs au goût d'herbes inconnues qu'elle trouvait entre les pierres.

Ah ! Zefiro...

La conversation qui suivit entre ces deux hommes d'église dut faire atrocement rougir leurs anges gardiens.
- J'ai trouvé votre reine, dit le frère cuisinier.
- Ma reine...
Zefiro poussa soigneusement la porte.
- Vraiment ? Vous avez ma reine ?
- Je crois que je l'ai trouvée, padre.
Zefiro posa la main contre le mur. Il semblait perdre l'équilibre.
- Vous croyez ? est-ce que vous croyez seulement ?
Le cuisinier balbutia en triturant ses lunettes déjà bien abîmées :
- Je crois...
- Il ne suffit pas de croire ! dit Zefiro.
Dans la bouche d'un homme qui avait choisi le métier de croire, cette phrase était un dérapage. Zefiro s'en rendit compte. Il tenta de se calmer avant que, dans son dos, son ange gardien n'implose.
- Vous comprenez, frère Marco..., continua-t-il.
Ils parlaient presque à voix basse.
- Je cherche ma reine depuis si longtemps...
- Je comprends, padre. C'est pourquoi je vous en parle. Je crois... Je pense qu'elle peut être parmi nous dans quelques jours si vous le voulez.
Cette fois, Zefiro devint tout pâle. Il souriait.
- Dans quelques jours... Ma reine, mon Dieu ! Ma reine !
- Il y a une condition.
- Ah ?
- Vous devez laisser partir le petit.
Zefiro regarda fixement le père Marco et sa tête de singe malicieux.
- Le petit ?
- Oui, le petit Vango. Dès aujourd'hui.
Zefiro fit semblant de consentir un gros effort. En réalité, il était prêt à tout.
- C'est du chantage ?
- A peu près.
- D'accord. Qu'il parte.
- Et puis... Vous le laisserez revenir.
La padre Zefiro avait sursauté.
- Quoi ? Vous êtes fou ?
- Pas de Vango, pas de reine.
- Vous êtes fou, fratello ?
- Je ne suis pas fou. C'est Vango qui sait où elle se trouve. C'est lui qui la ramènera.
A ce point de la conversation entre les deux moines, il n'y aurait eu qu'un seul moyen de relever leurs anges gardiens, scandalisés, évanouis sur le sol, l'auréole en bataille.
Il n'y aurait eu qu'à leur donner ces quelques explications.

extraits de Vango, le nouveau roman de Timothée de Fombelle.

vango

et c'est un vrai régal !

 

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18 mars 2010

Les histoires d'amour, c'est un jeu, rien qu'un jeu.

Qu'est-ce que j'aime les couvertures de la collection Black Moon !

baiser_de_langeDernier né de l'écurie, Le Baiser de l'Ange (Kissed by an Angel) a été publié cinq ans après la sortie du film Ghost. Pourquoi je vous raconte tout ça, mais parce qu'il me semble que le film a été la principale source d'inspiration de l'auteur ! Plus d'une fois, je m'y suis revue : Sam et Molly, leur grand amour, la mort, lui qui devient fantôme et communique avec une médium un peu barrée, sa mission est d'aider sa dulcinée car elle court un grave danger. Et blablabla.  Normal d'être un chouia surprise lorsque, à la place de Sam et Molly, vous prenez Tristan et Ivy. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont amoureux et un accident les sépare. Cette fois, pas de fantôme à l'horizon mais un ange. Avouons que c'était couru d'avance, tant l'histoire répète la passion ô combien envahissante d'Ivy pour les anges !

L'histoire n'est donc nullement originale mais le roman s'avère tendre et touchant, ce qui n'a pas manqué de me plaire. A vrai dire, ce premier tome flirte avec des scènes légères et drôles pour nous raconter une romance adolescente, on ne tombe pas à la renverse mais c'est joli. Ce qui m'apparaît davantage captivant se trouve dans le mystère que soulève Tristan sur son accident. Un voile sombre était déjà apparu - le jour de l'anniversaire du jeune Philip - plaçant le lecteur dans la délicate posture de dévisager tous les personnages de façon suspecte.

Voilà qui m'interpelle assez pour vouloir connaître la suite... La parution des deux tomes suivants est rapprochée : juin et octobre 2010.  Sachez aussi que l'édition originale a rassemblé les trois romans (Kissed by an Angel / The Power of Love / Soulmates) en un seul volume.

Le Baiser de l'Ange ~ Elizabeth Chandler
Hachette, coll. Black Moon, 2010 - 230 pages - 14€
traduit de l'anglais (USA) Catherine Guillet

 

 

18 mars 2010

Exclusive: First look at the cover of Cassandra Clare's next novel, Clockwork Angel

Mode *étoiles dans les yeux*

Clockwork-Angel

Clockwork Angel is the first book in Clare’s new fantasy trilogy, “The Infernal Devices”.

In the new series, Clare brings us back to this Shadowhunter-Downworlder universe—and back in time to Victorian-era England. Infernal Devices revolves around Tessa Gray, an orphan who heads to London in search of her disappeared brother and falls deeper and deeper into an alternate magical reality. Along the way she finds two good friends in Jem and Will (who graces the new cover), and also crosses paths with some familiar names and faces from the Mortal Instruments saga.

covert art designed by cliff nielsen

source : EW.com

Can readers new to Cassandra Clare pick up Clockwork Angel without reading “The Mortal Instruments” series first?

Absolutely. Because Tessa, when she comes to London and falls into this world, it’s going to be new to her. You’re going to be seeing it for the first time, again, because you’re seeing it through her eyes. It’s its own entity.

pour mémo : parution 7 septembre 2010.

17 mars 2010

Sous sa rudesse se cachait un monceau de tendresse.

Le_mariage_de_Madame_EdouardMadame Edouard possède un miroir magique, capable de révéler la véritable nature de ceux qui s'y observe. Parce qu'elle se sent un peu seule et mélancolique, Madame Edouard a envie de trouver un mari et passe une petite annonce. Les prétendants ne manquent pas, ils défilent un par un dans son boudoir et passent le test du miroir. Hélas, leurs intentions cachées sont toutes mises à jour : la jalousie du tigre, l'obstination de la mule, la paresse de la couleuvre, la rouerie du renard etc. Madame Edouard est dépitée. Trouver l'homme de sa vie n'est pas chose aisée et sa solitude en devient plus vive. Et par-dessus le marché, son voisin, le Père Poulard, vient rouspéter à sa porte car il y a trop de boucan du fait du défilé des soupirants.

La beauté que voilà ! Cet album m'enchante, parce qu'il est illustré par Muriel Kerba (ça dit peu et tout à la fois), parce que cette élégance et cette poésie se marient (!) à merveille avec le texte de Bernard Villiot. C'est drôle, écrit en rimes, joliment tourné et jamais niais.

... le temps passant, le printemps aidant, le vieux rouspéteur fit une croix sur sa mauvaise humeur. Mille et un cadeaux et autant de petits égards éclipsèrent la mélancolie de Madame Edouard. Et quelques mois plus tard, dans le grand registre des mariages, ...

Un album coloré, joyeux et optimiste, avec une pointe de fantaisie, des rimes rigolotes, de l'amour et de la tendresse, bref j'ai été touchée et plus que ravie !

Existe aussi Le miroir de Madame Edouard.

Le Mariage de Madame Edouard ~ Bernard Villiot / Muriel Kerba
Gautier Languereau, 2009 - 14€

challenge Je lis des albums - 17

challenge2jelisaussidesalbums

16 mars 2010

Colère noire, bonsoir !

Encore une histoire de CHOSE qui apparaît par miracle et dont on ne comprend pas tout de suite l'existence ... je pense aux albums de Michel Gavin, C'est un monde, et de Jean Gourounas, La tache attaque. Donc, une histoire de chose noire, grouillante, pleine d'énergie, qui vibre et s'excite, qui happe tout ce qui se trouve sur son passage, même la médecine, l'armée ou les chasseurs de démons sont impuissants face à cette chose. Une chose capable d'aspirer la planète, la galaxie et que sais-je encore ?
Un remède existe : la douce parole d'une maman et un baiser qui vole.

colere_noire_bonsoirLe lecteur adulte aura vite compris ce que cache le propos de l'histoire (la colère, et pas n'importe laquelle, la colère noire, s'il vous plaît !). Et même si l'histoire nous parle d'un enfant qui pique sa crise parce qu'il est temps d'aller au lit, là j'évente une partie du suspense, oups désolée, mais c'est juste pour vous encourager à découvrir cet album car j'ai trouvé qu'il pouvait être lu sous plusieurs degrés, qu'on soit un adulte ou un enfant, après tout qui n'a pas connu une colère noire dans sa vie ? Levez la main. Pour aborder ce thème, l'auteur Richard Marnier s'est entouré d'effets de style et a dosé son intrigue d'une bonne louche de suspense, c'est un brin exaltant, surtout si on part dans des délires où l'intensité atteint un stade insupportable. La colère, dans tous ses états, moi je ne vous dis que ça, c'est puissant, c'est angoissant et finalement, comme un ballon de baudruche, lorsque ça se dégonfle, le cri est strident mais ça soulage quand c'est terminé. Et ça peut prêter à sourire.

Gaëtan Dorémus aux illustrations, oui toujours lui ! ... je plaide coupable.

Colère noire, bonsoir ! ~ Richard Marnier / Gaëtan Dorémus
Seuil jeunesse, 2010 - 13,50€

challenge Je lis des albums - 16

challenge2jelisaussidesalbums

 

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16 mars 2010

Un garçon fasciné par les multiplexeurs d'accès DSL serait forcément repéré.

Un garçon collectionnant des cartes de sport, non.

evil_geniusCadel Piggott, sept ans, est un esprit brillant. Frappé d'interdiction de toucher, ou même d'approcher, le moindre ordinateur, pour cause de piratage, il doit consulter un psy, Thaddeus Roth, pour l'aider à se sevrer et à guérir de son addiction informatique. Hélas, ce docteur se révèle être le bras droit de Phineas Darkkon, un type actuellement en prison, qui prétend être son véritable père. C'est beaucoup pour un seul bonhomme. Néanmoins, Cadel est tout émoustillé car, pour la première fois, il se sent traité à part et presque comme un adulte. Il tombe facilement sous l'influence de son psy, qui l'encourage à passer encore plus de temps sur l'ordinateur et à mentir à ses parents adoptifs (deux guignols grotesques et caricaturaux). Cadel rejoint ainsi de son plein gré la Force Obscure. Le procédé est sournois, diabolique mais remarquable.

En grandissant,  Cadel développe ses talents et n'hésite pas à les tester (il brouille les circulations et les systèmes, il se venge sur ses établissements scolaires, ses profs ou ses camarades avec lesquels il ne s'entend pas), il agit petit mais ses actes ont des conséquences de plus en plus importantes, pas bien méchantes, Cadel est un hacker dont le but est d'embêter le monde, sans réellement lui nuire. De plus, il est encouragé par Roth et Darkkon, qui lui fournissent du matériel dernier cri, mais on se doute que rien n'est purement gratuit ou innocent, pas juste le fruit d'un zest de fierté paternelle, il y a de l'intérêt caché ou je ne m'y connais pas ! Et c'est ainsi qu'il finit par intégrer l'Institut Axis, une école fondée par son père où il est de bon ton de déroger aux règles et d'agir pour le mal. Et là, Cadel n'est plus sûr de lui et encore moins sûr d'avoir fait les bons choix.

J'étais curieuse de lire ce roman, sa couverture et son résumé me semblaient captivants. Au final, je suis assez déconcertée. De par l'épaisseur du livre (500 pages), l'histoire peine à maintenir une constance pour intéresser le lecteur, c'est long et plutôt lent. Et même si certains passages me rappelaient Artemis Fowl ou Alex Rider, Cadel Piggott ne possède pas la même étoffe - à mon goût.  Le roman ne manque pas d'humour, ni d'action pour décrire ce génie du mal. Il fait aussi preuve d'une démonstration habile de la manipulation mentale, de l'espionnage et du contre-espionnage, de l'infiltration, de la duperie, du bon et du mauvais, bref il y a matière à passionner les jeunes amateurs de technologies nouvelles, avides de sensations. (Un simple coup d'oeil au programme de l'institut Axis vous donne une idée de l'ambiance ! C'est pervers et diabolique, tout en restant parfaitement moral à la fin.)

Premier tome d'une trilogie qui se poursuit avec Genius Squad et The Genius Wars.

dès 13-14 ans.

Evil Genius ~ Catherine Jinks
MsK (Le Masque), 2010 - 500 pages - 16€
traduit de l'anglais (Australie) par Karine Suhard-Guié

15 mars 2010

Pour une certaine catégorie de jeunes New-Yorkaises, toute chose doit toujours être à sa place.

Avant-dernier volume de la tétralogie d'Anna Godbersen !

tricheuses

Tricheuses nous promet encore de belles pages de descriptions pleines de glamour et de poncifs délicieux, les visages en forme de coeur, la peau d'albâtre, la beauté de l'éphèbe, les boucles sauvages, la bouche pulpeuse, le cou long et gracile comme celui d'un cygne, les toilettes vaporeuses, les mines jamais chiffonnées, des beautés innocentes ou volcaniques, je suis cliente et je n'ai pas honte !

Ce troisième tome est encore l'occasion de renouer avec nos mufles, nos garces et nos agnelles en détresse préférés. A l'instar des chroniques du Joyeux Dandy, richement alimentées par les péripéties de cette bonne société new-yorkaise, l'histoire se devait d'opérer un tournant à la hauteur de nos attentes (rappellons-nous la fin du précédent livre, Rumeurs, explosif et inattendu !).

Sur ce, et avec une petite pointe de frustration, nous nous voyons quitter les riches quartiers de New-York pour le clinquant de Palm Beach en Floride. L'intérêt, s'il en est, est de se demander si Diana et Henry ont encore une chance de renouer ensemble, ou si ce n'est pas trop demander à la pétillante Penelope de faire place à sa rivale. On se doute de la réponse. Entre en scène Grayson Hayes, le grand frère, qui est un joueur invétéré, dépense plus d'argent qu'il n'en possède, n'a aucun scrupule et séduit à tour de bras. Il a bien l'intention de ne faire qu'une bouchée de la cadette des Holland, frottons-nous les mains.

Dans ce tome 3, Henry Schoomaker m'est apparu un vulgaire pantin. Il est décevant, plat, sans bagou, sans volonté. Il n'est que la pâle copie de lui-même. Il pourrait tenir la main d'Elizabeth, laquelle devient un personnage qui n'a plus aucune utilité, à mon sens. Ce que l'auteur lui réserve m'a d'ailleurs fait sourire, un peu froncé les sourcils, j'ai des doutes, j'attends la suite... mon cerveau échafaude déjà des plans tordus !

J'ai été moins tenue en haleine par ce troisième tome de la série, peut-être parce que le précédent avait été absolument renversant (quel final, ohlala). Ceci dit, j'ai eu mon lot d'agacements et de palpitations, n'imaginez pas le contraire, je frétille de joie dès que j'apprends qu'un nouveau tome est disponible, le quatrième et dernier livre - Splendor - est même déjà sorti en anglais. Hmm, sourire tentateur. Regard songeur.

Une question pour ceux qui vont le lire : que pensez-vous du chapitre 47 ?  En ce qui me concerne, il me fait penser à Autant en emporte le vent ! Cette fin, oh cette fin ! ...

Tricheuses ~ Anna Godbersen
Albin Michel, 2010 - 430 pages - 17€
traduit de l'anglais (USA) par Alice Seelow
titre vo : Envy

Psst, Mélanie es-tu au courant pour ceci :

Bright Young Things is the first in an epic four-book series about three teenage girls finding their way in the glittering metropolis of New York City and the glamorous mansions of Long Island.
It’s 1929 and Letty Larkspur and Cordelia Grey have escaped their small Midwestern town to chase big dreams and even bigger secrets. In New York, they meet Astrid Donal, a flapper who has everything she could ever want, except for the one thing Letty and Cordelia have to offer—true friendship.
Set in the dizzying summer before the market crash, against the vast lawns of the East End and on the blindingly lit stages of Broadway, the three girls will find romance, intrigue, and adventure.
Just as The Luxe books brought the Gilded Age to readers of Gossip Girl, Bright Young Things will bring the Jazz Age to bestselling author Anna Godbersen’s devoted fans and to new readers alike.

26 October 2010

14 mars 2010

poème à sang-froid (*)

L'avertissement est donné dès la première page : j'aime pas les poèmes d'amour ni ceux qui dégoulinent de sentiments

mon_coeur_a_des_dentsLe reste, ce sera bizarre aussi
avec des mots qu'on comprend pas et des phrases en petits morceaux sans point sans virgule parce que la grammaire on s'en fout et puis zut la poésie c'est pas parler comme tous les jours

les rimes ?
y en aura pas c'est pas du rap c'est pas du slam c'est un truc à moi je l'ai dans les doigts dans la voix et j'éclate ma tête pour l'écrire mon poème
trois bouts de ficelle vieux papiers et un morceau de fil de fer
je le bricole avec ce que je ramasse
dans mes poubelles
c'est pas un poème
à mettre en vitrine
pas un poème
à réciter chanter expliquer

Ce livre, qui veut s'adresser aux adolescents en premier lieu, se révèle une ébouriffante découverte pour tout lecteur ! Il ne respecte pas les codes, il détonne, dérange, désordonne. Il fait du bien, il donne l'effet d'un coup direct dans la face, il met k-o avec bonheur, il fait remuer la tête, le corps, les bras, les jambes, les pieds... et le ventre aussi est tout retourné. On y évoque la vie, l'amour et la violence avec une exactitude qui met à plat, qui abat les cartes. Tricher n'est pas jouer, on l'a bien compris. Bernard Friot, l'auteur illustre des Histoires pressées, renouvelle le genre de la poésie avec un lyrisme d'une vitalité et d'une modernité cinglantes. Je dis, bravo !

j'enroule un fil
autour de tes doigts tes mains tes bras
un fil barbe à papa
je t'encoconne d'un amour un peu écoeurant
je te croquerai avant qu'il soit longtemps
mon sucre doux mon rond bonbon

mais tu souris
et je fonds c'est moi ton prisonnier
liens de sang et de sel
larmes et nuits de soleil
je suis le repos de l'ogresse
dévore-moi dévore-moi
je ferme les yeux et j'attends
la marque de tes dents

pourvu oh pourvu
que je sois à ton goût

L'esthétisme du livre est également un travail à lui tout seul : ce sont des ronds, des boucles, des gribouillages, des interdictions de gribouiller, des sauts de puce, des ratures, des apartés, des cadres noirs, des parcours fléchés, des (faux) dessins numérotés, des devinettes, des indices, des liens, des détours ... Un vrai plan- drague !

l'ouvrage se consulte sur ce site - à feuilleter et à écouter.

Mon coeur a des dents ~ Bernard Friot
Milan, coll. Macadam, 2009 - 156 pages - 9€
création graphique et illustrations : Bruno Douin

(*) poème à sang-froid
regarder la vérité en face
il n'y a rien à dire
ça n'empêche pas d'écrire
je ne fais pas de littérature
enfin ça dépend
comment on l'entend

13 mars 2010

Certaines cicatrices ne guérissent jamais ...

Patience, patience... Le dernier tome de la série C'était Nous datait d'octobre 2008, des rumeurs couraient sur la mangaka, elle était malade, donc la série était à l'abandon, ce n'était pas sûr que le lecteur sache la suite, argh ! triple argh !

c_etait_nous_soleil_13Et puis, miracle. Le tome 13 est enfin arrivé ! J'ai cru rêver, j'ai pensé à une hallucination, j'ai vérifié qu'il ne s'agissait pas d'une entourloupe (un fanbook était sorti entre-temps). Non, non. Ce n'est pas un mirage, c'est donc bel et bien la suite des amours compliquées entre Nanami et Yano. Servez-vous du tag pour remonter le fil de l'histoire, parce que c'est à la fois long, complexe, superbe, émouvant et vraiment touchant.

L'histoire a commencé sur des amours adolescentes, elle se poursuit à l'âge adulte. Elle montre que les blessures sont toujours vives et que les cicatrices ne guérissent jamais. En apparence, on pourrait croire Nanami heureuse et comblée, auprès de Takeushi, mais lorsque celui-ci demande Nanami en mariage, elle se rebiffe. Yano a été retrouvé, il vit dans la même ville, pourquoi n'a-t-il jamais donné de nouvelles ? Nanami refuse de le revoir, mais c'est plus fort qu'elle... Il faut qu'elle sache. Les souvenirs ne s'effacent pas, il suffit de fermer les yeux et un flot d'émotions revient. C'est bouleversant, la mangaka a su insuffler, en plus de la poésie, beaucoup d'authenticité aux sentiments des personnages. On en a le coeur gros, le ventre noué. C'est très, très beau même si c'est triste.

Il reste encore trop de points de suspension, des silences, des faits inexpliqués. Pourquoi Yano se sent-il lié à l'autre fille, quel rôle joue-t-elle, pourquoi pense-t-elle qu'il la déteste ? Et quels sont ses sentiments pour Nanami ? Lui qui parlait d'éternité... C'est terrible, vraiment déchirant. On sort de cette lecture en se sentant encore plus démuni et impuissant. Trop de questions trottent dans la tête. J'ai envie de savoir. Car, pour l'instant, rien, absolument rien, ne laisse présager une fin heureuse ou un brin optimiste. Le doute est entier, le brouillard encore plus épais, ce tome 13 n'a pas fini de nous perdre !

Ce qu'en dit la critique de Manga News : Mais quelle bêtise ne faisons-nous pas là en lisant ce tome! Car Yuuki Obata ne fait qu'assombrir nos idées, elle nous laisse dans l'incompréhension, le doute et la confusion les plus désagréables qu'ils soient. L'amour, aveugle, se prolonge parfois beaucoup plus longtemps que l'on aimerait. La lutte contre les sentiments ne sert ici plus rien, elle n'est plus d'aucune utilité, et l'héroïne, indécise, l'a tout de même compris.

(...) Malgré le fait qu'il y ait déjà une dizaine de tomes dernière nous, nous restons plongé dans l'histoire, comme au premier tome, même davantage. Le texte, beau, presque poétique, nous fait vibrer, frissonner, et parfois pleurer. Les personnages, leurs gestes, regards et pensées nous pénètrent totalement, nous submergent d'émotions.

...Vivre coûte que coûte, mais aussi, s'abandonner à son cœur, l'écouter, pour enfin se mettre à courir comme un enfant vers sa passion et son envie incontrôlables...

C'était Nous ! tome 13 ~  Yuuki Obata
Soleil Manga, 2010 - 6,95€

 

13 mars 2010

Bookaholism

bookaholicBookaholism follows the same six signs of a shopaholic, understandably, but only applies to books:

1. You spend more when you're emotional. (ie, "Freaking people piss me off. I'm gonna go buy an apocalyptic book and watch them die!")

2. Your spending habits result in added stress: (ie, "Holy shit, my tbr bookshelf is up to 400 now. Oops.")

3. You're a compulsive spender (ie, "Oh hey Poison Study, lookin' cute." ie, "Oh hey, Before I Fall, lookin' cute." ie, "Oh hey, Cracked Up To Be, lookin' cute." etc, etc.)

4. You can't live without plastic. (ie, "Hey, I have a Borders Rewards card! It'll be fine! I can get free books out of this...!")

5. You're constantly making excuses. (ie, "Well, I'm just helping the publishing business, really. It's a tough economy. I'm such a nice person.")

6. You've tried to control your spending in the past. (ie, "Okay, I'll only buy paperbacks, I promise. But maybe just this ONE hardcover...")

If you've agreed with one or more of these statements, you're a bookaholic, too. Keep on keepin' on.

 

=) entire room says, "Hello !"



Whew. I feel better now.

source : The Page Flipper

Pour ceux qui ne comprennent pas un mot d'anglais, voici une traduction approximative via google traduction ICI (oui le résultat me fait franchement sourire !)

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Sauveur & fils
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Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
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Amours et autres enchantements
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