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Chez Clarabel

2 novembre 2008

She's La Belle Et La Bete at the ball

I'll tell you a story but you won't listen, It's about a nightmare steeped in tradition

Paroles de La belle et la bete / Babyshambles

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Depuis des siècles, les mêmes contes sont racontés dans des régions très éloignées les unes des autres. Ces récits connaissent des centaines, voire des milliers de versions qui ont été éclipsées par celles de Perrault ou des frères Grimm, parce que celles-ci ont été imprimées. Ces récits sont toujours très beaux, parfois cruels mais toujours émouvants.

En voici un exemple avec les Histoires de la Belle et la Bête racontées dans le monde :

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On retrouve au sommaire des histoires venues du Japon, de Norvège, de Russie, d'Egypte, du Canada, d'Ecosse et de Bretagne. Il est sans cesse question de couple et d'abnégation. Des filles sont envoyées à des créatures monstrueuses pour tenir une promesse ou parce qu'un foulard a choisi le promis (un bouc, plus précisément !). Ce sont des demoiselles douces et attentionnées, dévouées auprès de leurs familles. Elles ont le sens du sacrifice, acceptent de partager la couche d'un dragon à trois têtes ou d'un ours blanc. Leur sens de l'honneur sera récompensé lorsqu'un beau prince se révélera sous la peau de ces bêtes ou êtres difformes (comme le vieil homme de la marmite). L'amour ainsi triomphe toujours, combattant les préjugés et les apparences physiques peu amènes.

Parmi toutes ces histoires, j'ai une préférence pour le conte norvégien, intitulé si joliment :
A l'est du soleil et à l'ouest de la lune.
C'est l'histoire d'une famille très pauvre qui reçoit la proposition d'un ours blanc. Il souhaite épouser la plus jeune des filles et en échange il offrira toutes les richesses du monde à ces malheureux. La jeune fille s'en va à dos d'ours et rejoint un majestueux château, étincelant d'or et d'argent. Elle est bien traitée et l'ours n'est pas avare en gentillesse et cadeaux. Le soir, pourtant, la jeune fille remarque qu'un homme se glisse dans son lit. Mais il repart avant le lever du jour. C'est un mystère dont elle ne s'ouvre à personne...
S'ennuyant de plus en plus des siens, la jeune fille demande à l'ours de rendre visite à sa famille. Il l'accepte, à une condition : de refuser d'être seule avec sa mère. Cette dernière, curieuse et avide, parvient à faire parler sa fille, qui lui confie son secret. Au moment de repartir, la jeune fille reçoit de sa mère une bougie. Et lorsque le soir venu, l'homme se glisse dans le lit et s'endort, la fille éclaire le visage de celui-ci et découvre un visage de toute beauté.
Las ! trois gouttes de cire tombent sur la chemise de l'homme qui se réveille et crie malheur. Il est prisonnier d'une malédiction, il doit partir aussitôt et épouser la fille de sa belle-mère qui est un troll. Il disparaît donc et la jeune fille pleure toutes les larmes de son corps. Pour le retrouver, il faut qu'elle se rende à l'est du soleil et à l'ouest de la lune... mais le chemin est long, difficile et le garçon est désormais le promis d'une autre.

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Illustrations de Delphine Jacquot

C'est un voyage en lecture que nous proposent les auteurs, avec cette sempiternelle histoire de métamorphose et d'amour, de désir plus fort que la peur, d'interdit, de transgression et de reconquête.

Parfait pour les âmes voyageuses, curieuses et rêveuses...

de Fabienne Morel et Gilles Bizouerne
postface de Nicole Belmont

Syros, coll. Le tour du monde d'un conte / octobre 2008, 96 pages - 15€
dès 7 ans.

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En parlant de conte, n'avez-vous jamais remarqué qu'on ne trouvait jamais d'

autruches dans les contes de fées ! ?

C'est vrai que l'animal à la dégaine niaise et empotée n'en impose pas du tout en parure de chaperon rouge ou de Peau d'âne. C'est ainsi... Le ridicule ne tue pas, fort heureusement, sans quoi la planète serait vite dépeuplée.

Notre autruche aux grandes pattes de gazelle mais aux hanches de matrone ronfle, est coiffée comme un dessous de bras et habillée comme l'as de pique. Elle ne vole pas. Elle ne chante pas. Elle a un caractère de cochon et aucun humour.

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Ce qui n'empêche pas l'Autruche de se marier, de vivre heureuse et d'avoir beaucoup d'enfants.

Très original, délicieusement satirique.

Par Gilles Bachelet

Seuil jeunesse / octobre 2008 - 15€

 

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2 novembre 2008

L'oiseau - émoi ressent ce qu'on sent au fond de soi...

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On ne l'a jamais vue, mais on sait qu'elle est là, au fond, tout au fond de soi : l'âme.

Et au fond de l'âme, il y a un oiseau perché sur un pied, qui ressent ce qu'on sent au fond de soi : c'est l'oiseau-émoi.

Il se morfond de douleur lorsqu'on nous blesse, il sautille et gambille quand on nous aime. Il se roule en boule, muet de tristesse, quand on nous agresse. Il se déploie et emplit l'espace dès qu'on nous embrasse.

« Au fond,
tout au fond de nous
vit l'âme.
Nul ne l'a jamais vue,
mais chacun sait qu'elle y est.
Jamais
personne ne vint au monde
sans elle.
Elle étincelle
dès qu'on naît
et, comme l'air qu'on respire,
jamais ne nous abandonne,
pas même une seconde...
... tant qu'on est. »

L'oiseau est fait de tiroirs bien verrouillés et l'oiseau seul peut ouvrir ses tiroirs. Un tiroir pour chaque sentiment, donc l'oiseau-émoi a beaucoup, beaucoup de tiroirs !

« Des tiroirs
pour rire, pleurer,
désirer, être comblé,
espérer, désespérer,
patienter, s'impatienter,
et puis un pour haïr
et un pour être aimé...
Il y a même
un tiroir pour la paresse
et un, c'est fou,
pour ne rien faire du tout !
Et aussi un tiroir secret
pour nos secrets les plus secrets
qu'on n'ouvre presque jamais.
Et d'autres, encore et encore,
tous les tiroirs
qu'on peut rêver d'avoir ! »

A présent vous avez compris que chacun est différent parce que vit en lui un oiseau différent.

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Ce petit traité des émotions est adapté du best-seller The Soul Bird écrit par la poète israélienne, Michal Snunit. Dans sa version française, les illustrations délicates et raffinées de Martine Delerm évoquent à merveille la vie intérieure.

Sensible, délicat, subtil et précieux.

Seuil jeunesse, Septembre 2008 - 12€

 

 

 

 

 

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1 novembre 2008

La communauté du Sud - 1. Quand le danger rôde - Charlaine Harris

Sookie Stackhouse est serveuse dans un bar de nuit dans la ville de Bon Temps ; il s'y passe des choses peu banales dans le Sud, berceau des vampires, car ces créatures ont désormais quartier libre et fréquentent les humains, s'acoquinent aux mordus et boivent du sang synthétique en libre circulation. Sookie est une jolie blonde célibataire et un peu malheureuse de l'être. Son handicap, comme elle dit, est de savoir lire dans l'esprit des gens. Du coup, pas facile de se lier avec un type dont on devine le fond des pensées, en bien ou en mal.

Alors elle attend son heure, ou plutôt son vampire (toujours selon ses dires!). Son voeu est exaucé avec la venue de... Bill le vampire. Pas très glamour comme prénom, pas très 19ème siècle non plus, d'ailleurs Sookie en pleure de joie. Mais le type lui doit une fière chandelle car il est tombé dans un traquenard tendu par deux trafiquants de sang de vampires (autre précision : ce sang aurait l'effet d'une drogue fort prisée dans les milieux undergrounds) et donc Sookie est intervenue à temps, aidée d'une simple chaîne, pour menacer le couple de vandales.

51HWMX9JP8L__SS500_On connaît la suite de l'histoire sans l'avoir écrite : Sookie tombe amoureuse de Bill et l'idylle va être mise à mal par l'arrivée d'autres vampires qui sont beaucoup moins sympathiques et conciliants que ce cher Bill. Guéguerre, rivalités, soirées orgiaques... A ceci, s'ajoute une autre menace qui plane sur la ville puisqu'une série de crimes donne des cheveux blancs à l'inspecteur Andy Bellefleur. Les victimes sont toutes des femmes et Sookie commence à se sentir menacée. Car parmi les suspects, on compte Bill et Jason, le frère de Sookie... 

J'ai joué le jeu en acceptant de me changer les idées et de découvrir l'univers de Charlaine Harris. Des vampires, encore des vampires, et une histoire d'amour entre une humaine et l'être inaccessible. Je ne m'attarde plus sur la dose d'inventivités prodiguées dans cette série, l'essentiel étant de ne surtout pas se prendre au sérieux mais de proposer un genre qui peut tenir la route. Bon, personnellement je n'ai pas été déçue par cette lecture mais je n'ai pas été transportée non plus. Le logo J'ai Lu Amour & Mystère y est probablement pour quelque chose... On y trouve beaucoup de miel et de sirop parfum eau-de-rose dans toutes ces pages ! Cela peut avoir du bon aussi, mais bof. Je n'ai pas trop goûté la sauce, et surtout - ô drame - je n'ai pas su apprécier les personnages (Bill le vampire, en tête, n'a aucun charisme ! c'est désespérant !). Je suis désolée d'avance de froisser les lectrices qui pensent le contraire...

En fait, je vais partir du principe qu'il s'agit du premier tome et qu'il faut du temps pour que la série prenne son allure de croisière. Ce livre correspond à une mise en place maladroite, ça tatônne encore beaucoup, à l'instar de Sookie qui est sympathique mais un peu idiote aussi. Je crois que dans le même genre Anita Blake est davantage considérée comme une référence, je vais donc m'en faire une petite idée tôt ou tard...  Pour l'heure, je vais rester sur une note sympathique concernant La Communauté du Sud, même si cela n'a pas été le coup de coeur annoncé (dommage Elwing !). Toutefois j'aimerais bien voir la série tv (adaptée par le créateur de Six Feet Under).  plus d'infos ici

J'ai Lu, coll. Amour & Mystère - 315 pages - 6,50 €
traduit de l'américain par Cécile Legrand-Ferronnière

NB : A ce jour, j'ai commencé à regarder les 8 premiers épisodes (série en cours de diffusion) et c'est vraiment trash ! J'hésite à me prononcer, tant je suis à la fois dégoûtée mais happée par cette ambiance. Je déplore juste le besoin de scènes un peu trop crues, surtout dans les épisodes du début, ensuite ça se calme. Par contre, les personnages de Sookie et Bill me tapent sur les nerfs !
A voir : Le générique est démentiel (un aperçu du pilote ici, ensuite c'est devenu celui-ci !)

31 octobre 2008

^ This is Halloween ^

« Foutaise ! Ces personnages ébouriffés perchés sur des balais avec des verrues sur le nez ? Est-ce qu'on ressemble à ça de nos jours ? Est-ce qu'on a envie que tout le monde rie de nous ? Plus personne ne sait qu'on existe, ni à quoi on ressemble. Cette fête d'Halloween est une insulte aux sorcières modernes ! »

 

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Branle-bas de combat chez les sorcières ! Elles sont en colère, remontées contre les humains qui ne les craignent plus. Elle sont devenues un mythe ou une image de pacotille exploitée à l'occasion de la fête d'Halloween. Elles étaient redoutées, maintenant ce sont les humains eux-mêmes qui ont endossé ce rôle effrayant. Les informations déversent leurs exploits en un flot de sang, dévastation, guerre, mort et désolation.

Fille-de-Fer convoque ses camarades et met en place une manifestation de protestation. Une ligue de sorcières en colère, vous connaissez ? Cela fait rire les passants, et cela fait bouillir le sang des sorcières. Leur courroux est terrible. Mais elles réalisent ensuite qu'elles n'optent pas pour la meilleure attaque. Au contraire, il faudrait s'en prendre directement à l'origine du mal et capturer tous les dictateurs, tortionnaires, pédophiles, dealers et autres responsables des horreurs qui font trembler les humains.

Ainsi, plus de concurrence et les sorcières peuvent reprendre leurs attributions : faire peur et être redoutées pour ce qu'elles sont - des sorcières !!!!!!!

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Un conte résolument moderne, qui revisite le mythe de la sorcière.
C'est affreux, raconté avec force détails et descriptions dégoûtantes. Le culot est tout aussi monstrueux (Crabe-Tambouille pète d'indignation tandis que Pustule-Bubon urine un peu d'acide, Chauffe-Conduit et Brûle-Pourpoint montrent leurs fesses aux étoiles!).
Mais le portrait des sorcières est drôle, plein d'invention. L'histoire démontre la violence de notre société et on en vient à regretter les histoires d'antan où seules les bonnes vieilles sorcières terrorisaient la planète entière !

Sorcières en colère
Par Hélène Vignal
Illustrations de Diego Fermin

Ed. du rouergue, coll. ZigZag - 144 pages - 7,50€ 

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Place à un incontournable, maintenant : la Sorcière Camomille !

Lors d'une visite à la librairie, les trois petites soeurs mettent un peu les rayons en vrac avant de découvrir le journal intime de la Sorcière Camomille. Cette dernière apparaît soudain par la magie d'une baguette et les gronde. Il ne faut pas maltraiter les livres. Au lieu de les dénoncer, elle accepte de tout ranger à leur place si les chipies s'engagent à remettre en état son journal.

Ainsi s'ouvre ce journal, comme neuf, qui nous raconte la naissance, le mariage, les vacances et le Noël de la célébrissime Sorcière Camomille.

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C'est une véritable institution, cette Camomille, avec son chapeau pointu, son foulard mauve, ses lunettes, son nez crochu, sa robe noire et son hibou nommé Gros-Yeux ! On ne s'ennuie jamais avec elle. Toutes ses anecdotes frisent le ridicule, mais l'humour est sauf.
Ici, les trois petites soeurs ne sont que les lectrices, de loin, des aventures de notre sorcière et apparaissent en coin de page. Et en fait la couverture de cet album est rose !

Le Journal secret de la Sorcière Camomille, lu par les Trois Petites Soeurs
Par Enric Larreula
Illustrations de Roser Capdevila

Le Sorbier - 165 pages - 12€

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Sortilèges, d'Emily Gravett :

Ou l'histoire d'un crapaud vert qui souhaitait devenir prince charmant.

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Album riche en surprises et autres découpages.
C'est l'histoire d'un conte de fées qu'on prend à rebrousse-poil. Il est souvent dit que tout vilain crapaud cache un beau prince charmant et que le baiser d'une princesse réveille à la vie... oui mais voilà, Emily Gravett a décidé d'ajouter des effets secondaires à la potion magique.
Jolie histoire, étonnante comme toujours.
L'album gagne souvent en curiosité par la magie de l'imagination de son auteur, on n'est jamais à bout des surprises !

Par Emily Gravett

Kaleidoscope / 15€

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Et pour les amateurs du génial Miyazaki : Kiki la petite sorcière !!!

 

 

Vive et pétillante, Kiki est une petite fille de 13 ans qui décide de quitter ses parents pour accomplir sa destinée : devenir sorcière, comme le veut la tradition. Elle s'envole donc avec son chat Jiji pour une sympathique petite ville côtière du sud, où Osono, une gentille boulangère, lui propose un emploi de livreuse...

Voyez ce film comme un poème, tout simplement drôle, beau et touchant !

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« Il avait déjà oublié qu'aujourd'hui, c'était la nuit d'Halloween. A l'origine, cette fête païenne celtique invitait les gens à se tenir sur leurs gardes car, la veille de la Toussaint, fantômes et autres esprits errants revenaient sur Terre régler leurs comptes avec les vivants. Mais désormais, Halloween n'était plus qu'une vaste foire aux monstres et aux dollars. »

in Noir Américain, Armand Cabasson

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30 octobre 2008

Dracula l'héritier - Kate Cary

Septembre 1916. Un lieutenant blessé et complètement délirant arrive à l'hôpital de Purfleet. L'infirmière Mary Seward reconnaît aussitôt John Shaw. Elle se souvient de lui et sa jeune soeur Lily arrivant à Carfax Hall, quelques années auparavant, avec leur gouvernante d'origine roumaine, Antanasia, après la disparition de leurs parents.
Inquiète pour sa santé, Mary s'enhardit à lire le journal intime de John où elle découvre son supplice au coeur des tranchées françaises. Il était sous le commandement du Capitaine Quincey Harker, un type admiré et redouté à la fois. Cet homme errait souvent seul la nuit, pouvait se révéler intraitable mais c'est grâce à son dévouement si John Shaw est aujourd'hui en vie.
Toutefois, Mary éprouve une vive répulsion pour ce capitaine décrit en des termes monstrueux. Lorsqu'elle le rencontre pour la première fois, elle a pour instinct de protéger John et sa soeur. Celle-ci, totalement naïve et innocente, est tombée sous le charme ténébreux de Harker, rentré de France et résidant à Carfax Hall sous l'invitation de la jeune fille.
Avec John, enfin rétabli, Mary va vouloir repousser les fiançailles entre Lily et Quincey. Quand soudain, le couple disparaît...

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A l'instar de la couverture, l'histoire est véritablement opaque et oppressante. C'est effrayant, passionnel, sanguinolent et dramatique.  C'est dans la lignée de Bram Stoker, dont Kate Carry prétend revisiter le grand classique en imaginant une suite... originale et respectueuse. Quincey Harker, le personnage-clef, serait donc l'héritier de Dracula. Il a un plan, de séduction et d'accomplissement de lignée. On le découvre petit à petit, en s'enfonçant dans les couloirs glacials du château de Tepes en Transylvanie.
Et fidèle à sa source d'inspiration, ce récit est raconté par le biais de lettres et d'extraits de journaux.
J'ai beaucoup aimé. L'ambiance est fascinante, elle commence par le côté obscur et dans le paysage cauchemardesque de la guerre, la personnalité ambivalente de Quincey Harker apparaît en filigrane. Et puis, une espèce d'accalmie surgit en la figure de Lily, au charme évanescent. Elle est jeune, pure et candide. La présence de Harker à ses côtés réveille des torrents de désir, elle se sent prisonnière de cette attirance et n'hésite pas à le suivre jusqu'au bout de son aventure. Mais elle ne soupçonne pas un instant la facette cachée de son âme torturée, et à ce propos, j'admire la tournure des événéments lorsque les barricades s'élèvent de toutes parts et étouffent la belle ingénue.
En fait, le sentiment de menace plane de long en large, au cours de ces 300 pages. Et d'un autre côté, c'est incroyablement sensuel et sulfureux. La sexualité est inhérente au rapport d'haine et de fascination. Et plus précisément, l'érotisme. Avec le sang et la mort, ce sont les trois pôles fondateurs du vampirisme, qu'on retrouve dans ce roman (Dracula, L'héritier) publié en jeunesse mais ceci ne doit pas freiner les élans de n'importe quel lecteur au-delà de 14 ans.   
Une suite vient de paraître : Dracula, La rédemption. Faites comme moi : n'attendez plus !

Milan, mars 2008 - 318 pages - 9,50 €
traduit de l'anglais par Emmanuelle Pingault
dès 14 ans

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29 octobre 2008

La vie parfois fait plouf *

* Paroles de Plouf / Les Wriggles

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Attention, petite perle de drôlerie !

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Hamster et ses amis de la forêt s'apprêtent à célébrer l'anniversaire de notre petit animal... qui est épatant ! Imaginez un hamster gourmand et égocentrique, qui gribouille dans son journal des mensonges irrésistibles. Il invite ses amis mais attend d'eux qu'on lui offre des gaufrettes et des noix, sinon pas la peine de venir.

C'est lui le plus beau, c'est lui le meilleur. Il rêve en contemplant les étoiles et cultive son narcissisme. Il ne pense qu'à sa petite personne et à son ventre. Il se goinfre, il ne partage pas, il ment et il est paresseux !

Ses petits amis, aussi, sont fort sympathiques dans leur genre : Hérisson rêve d'être doux et de porter un manteau de mousse, Taupe boit du thé dans son lit et écrit un roman, Escargot rêvasse sur le pourquoi du monde et se demande si la pluie va tomber, Lapin est admiré de tous mais jalousé par Hamster... qui ne l'invite pas à son anniversaire mais découvre sa venue et une surprise de taille : une émouvante chorale, avec danse et chant à tout casser !

Bref, c'est indispensable de se ruer dessus !
Les dessins sont simples, le tout est composé à la manière d'une bande dessinée.
Les textes sont délirants, les personnages croqués à point.
J'ai savouré !

Par Astrid Desbordes
Illustrations de Pauline Martin

Albin Michel Jeunesse, septembre 2008 / 12 €

28 octobre 2008

Cachez-moi ça - Kyril Bonfiglioli

9782702434215_GIl est snob et persifleur, insolent et tricheur, roublard et esthète, gourmet appliqué et insolent fini. C'est un Arsène Lupin sous l'uniforme d'un marchand d'art londonien. Il a volé un Goya au Prado et cherche à le faire passer discrètement en Amérique, en le cachant dans le double plafond de sa Rolls. Mais ses faits et gestes sont épiés, car notre bonhomme est suspecté et harcelé par la police spéciale de Sa Majesté - avec, en tête, Martland au volumineux postérieur !

Charlie Mortdecai - ainsi se nomme notre personnage - est un pendant de Bertram Wooster sous acide. Il se joue de l'idée avec cynisme, il a son Jeeves en la personne de Jock, enfin c'est un anti-Jeeves car il est décrit comme son voyou de service, tant il est grossier, saoûlard et bagarreur (rien à voir avec la copie originale !). Ensemble ils nous offrent une escapade sauvage et décadente, de l'Amérique au Nouveau-Mexique avant de se réfugier en Irlande. 

Publié dans les années 70, ce roman est en fait le premier volet d'une trilogie qui a connu un grand succès en Angleterre. C'est une histoire qui fait penser à un croisement entre Woodehouse et Chandler, c'est écrit avec élégance et ironie, l'action est rebondissante, l'intrigue assez noire et malgré tout il y a une légèreté derrière tout cela, exactement là où l'art et l'alcool ont droit de cité. Vraiment hilarant, un peu étourdissant, mais hélas trop méconnu !

Editions du Masque, octobre 2008 - 286 pages - 6,50 €
traduit de l'anglais par Marie-Caroline Aubert
titre vo : Don't point that thing at me

27 octobre 2008

Le sixième crime - Sébastien Fritsch

 

 

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51frK8baLLL__SS500_Voilà un roman que n'aurait pas boudé le grand Maître Hitchcock, amateur devant l'Eternel des histoires sombres et oppressantes. Et puis, il s'agit d'un huis- clos dans lequel deux personnages se font face, pour ne pas dire qu'ils s'affrontent littéralement. Non pas de coups de poing ou d'empoignades musclées, juste une joute verbale et une fausse galanterie qui fleure bon le grand tralala... d'une hypocrisie patentée !

Cela se passe entre l'écrivain d'une cinquantaine d'années, qui vit reclus dans un petit village de la Drôme provençale, et le flic sans peur ni reproche, venu glaner des infos pour dépatouiller son énigme littéraire, comme il dit. Un criminel en série s'inspire de cinq romans publiés par un auteur obscur, désormais disparu, et qui n'était jamais parvenu à décrocher la timbale mais avait réussi, par sa persévérance et son culot, à se faire connaître du milieu pour ces fichues qualités.

Enfin bref, les livres racontent des histoires glauques où des crimes dégoûtants pullulent à tous les coins de pages. Ce n'est pas folichon mais cela a retenu l'intérêt d'un tordu qui s'inspire de ces ignominies pour les accomplir dans la réalité. Ok, mais pourquoi le policier vient consulter l'ascète ? Il faut compulser les 130 pages pour le savoir (ce serait trop facile !) et supporter la pression imposée par le narrateur (également, le policier) qui force l'écrivain à sortir de sa réserve.

Mais tout ceci ne vous donnera aucune piste, car au final on en sort assez stupéfait par le dénouement. J'ai trouvé que dans l'ensemble l'histoire tenait bien la route et que l'auteur n'était pas avare de son enthousiasme pour nous embarquer dans ses filets. Cependant, qu'on m'excuse d'émettre un bémol, mais j'ai jugé que cela sentait aussi le travail trop bien fait, appliqué et soucieux du détail. Un grain de folie aurait été le bienvenu ! Mais cela ne m'enlève pas cette idée de la tête, selon laquelle Hitchcock aurait pu nous concocter un brillant film noir, car c'est aussi ce qui sort de cette lecture : une idée d'adaptation sur petit ou grand écran...
A méditer.

Editions du Pierregord, avril 2008 - 133 pages - 18€

Merci à l'auteur de m'avoir permis la découverte de son univers,
son blog : http://sebastienfritsch.canalblog.com/

a été lu par florinette

26 octobre 2008

Toute la nuit devant nous - Marcus Malte

 

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61skVFxMBEL__SS500_Par inattention, je n'avais pas remarqué qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles. Donc, lorsque j'ai ouvert les premières pages, totalement emballée par ce que je lisais, je n'avais pas imaginé un seul instant qu'on allait brutalement couper mon élan ! Couic. Il a fallu que je reprenne mes clics et mes clacs et bouge mes fesses de mon fauteuil où j'étais confortablement installée, car il était temps d'aller voir ailleurs.

Autant dire que j'ai été carrément frustrée ! Et un peu dépitée vis-à-vis de moi-même. J'aimais bien cette étrange histoire dans laquelle le narrateur se reportait à une sinistre expérience du temps de ses 11 ans. Il avait été envoyé dans un camp de vacances, avait fait connaissance avec le très énigmatique François et avait pu lui rendre grâce de le tirer de situations douteuses et douloureuses. Mais justement, la façon dont procédait François restait un gros point d'interrogation. Il n'en imposait pas, il était silencieux mais il avait un regard ou posait juste la main sur votre épaule et cela valait toutes les bastons du monde ! C'était vraiment très étrange... le tout dans un cadre fantastique et surréaliste d'un vieux château peuplé de courants d'air et de fantômes !!!

C'était vraiment très bien, j'étais partie pour une petite centaine de pages à ce rythme et mangée à cette sauce, il n'en fut rien ! D'un seul coup, je découvre quatre adolescents qui se sont rebaptisés de noms de fleurs et sont déterminés à lutter contre cette terre irradiée. Résister, foncer, ne pas renoncer... je n'ai pas été totalement convaincue.

Mais j'ai complètement abdiqué avec l'histoire du père à Francis (du foot, des jeunes, la ville de Marseille et un peu de Zidane, forcément...). Je n'étais plus dans le coup, j'étais déçue. Je n'ai pas encore lu Garden of Love de Marcus Malte (je n'y renonce pas) mais j'ai déjà apprécié cette première rencontre. L'auteur montre ici qu'il varie les styles et brasse divers genres, pas du tout enfermé dans un créneau. C'est appréciable... Et lisez donc Le fils de l'étoile, qui vaut son pesant de cacahouètes ! 

Zulma, Octobre 2008 - 126 pages - 15€

26 octobre 2008

^ Blowin' in the wind ^

 

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51yeJk4_2Bi5L__SS500_Petit-Renard vit dans un moulin et aime le son du vent, qui fait Voooonnnnn ! Cela fait tourner les ailes de son moulin et crée une douce musique qu'il ne se lasse pas d'écouter. Un jour, soudain, il se demande d'où vient le vent...  La petite araignée suspendue au bout de son fil n'en sait rien, ni le nuage accroché à la flèche du moulin. Mais le nuage réfléchit avant de répondre : Je voyage grâce à lui, mais je ne sais pas d'où il vient.

Le vent continue de souffler, sans doute fier de son grand mystère. Petit-Renard décide alors de partir à l'aventure. Mais le vent devient terrible, se transforme en tornade. Il faut s'accrocher à la branche d'un arbre pour ne pas être emporté. Petit-Renard ne renonce pas pour autant à trouver la source du vent, il continue. Il renifle, il hume et il repart dans le sens indiqué par le vent. Il marche, marche...

Et puis il tombe dans un trou obscur.

Petit-Renard fait la connaissance d'un lutin qui l'invite à visiter la fabrique du vent. Car ça y est ! le petit renard a trouvé ! Et ce qu'il découvre est enchanteur. Des tuyaux partout, des bulles, des chansons, du parfum, des saisons... c'est magnifique ! Et très ingénieux.

Mais toute bonne chose a une fin, et il faut rentrer chez soi. Epuisé, mais heureux !

Un livre poétique et enchanteur, avec des illustrations d'inspiration japonaise.

Par Chiaki Miyamoto
Gallimard jeunesse, coll. Giboulées / 13 €
Dès 3 ans.

Du même auteur :  Petit fantôme

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