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Chez Clarabel

19 mai 2009

Rose, sainte-nitouche ~ Mary Wesley

L'an dernier, en 2008, les éditions Héloïse d'Ormesson annonçaient leur intention de republier les romans de Mary Wesley, injustement rangés dans des placards et rendus indisponibles sauf sur le marché de l'occasion, en remettant donc au goût du jour La pelouse de camomille (bientôt repris en poche, en juin).
Promesse tenue avec la parution, en 2009, du roman : Rose, sainte-nitouche (je n'aime pas du tout ce titre ! préfèrez l'original : Not that sort of girl).

rose_sainte_nitouche

Rose vient de perdre son époux, Ned Peel. Inutile de perdre son temps à pleurer sur son sort, elle boucle aussitôt ses valises et part se réfugier dans un hôtel pour ressasser les cinquante années écoulées auprès de son défunt mari. Bien sûr, elle avait tout pour être heureuse : la richesse, le confort, la sécurité, l'amour. Et pourtant son coeur battait pour un autre.
Allongée sur son lit, livrée à la solitude, elle se rappelle donc Rose Freeling, une jeune fille naïve, prude et quelconque, qui était venue chez des amis pour jouer au tennis, en fait pour rencontrer d'autres jeunes gens issus de la bonne société. C'est ce jour-là qu'elle croise pour la première fois Mylo Cooper, alors précepteur du fils de famille. Son destin se lie également à Ned Peel, héritier du majestueux domaine de Stepe, et aux jumeaux Thornby, Emily et Nicholas, deux redoutables rapaces aux dents longues.
Poussée par ses parents, snobs et méprisants, Rose se fiance à Ned et renonce à son grand amour. Mais ceci n'est qu'un début, car notre joli monde évolue dans une drôle d'époque. La guerre éclate. Les alliances sont conclues en quatrième vitesse, les séparations se suivent, les secrets naissent, des liaisons dangereuses se nouent.

L'histoire n'est pas très originale et pourrait rappeler la trame aperçue dans La pelouse de camomille. On retrouve un groupe de personnes, des amis, des connaissances, un microcosme de cette société anglaise atypique, bariolée et guindée, les remaniements irréfléchis qu'entraîne la guerre avec ses années de privation, comme un tourbillon qui s'abat sur tous, pressés subitement de vivre et d'aimer, sans le souci de la bienséance. Au centre, Rose a la réputation d'être douce et effacée, pas ce genre de fille à avoir des soucis, à tromper son mari, à butiner allègrement, si ce n'est dans son jardin. Et pourtant...
Mary Wesley nous offre un roman savoureux, qui s'ingurgite avec délectation. Les dialogues sont piquants, le rythme est sans cesse enlevé, avec des scènes à l'humour irrésistible, comme la nuit de noces ou le rendez-vous dans un petit hôtel miteux en bord de mer. C'est espiègle, légèrement insolent et délicieusement ironique. Les personnages ont beaucoup d'allure, ils sont chics, insouciants, arrogants, mondains, baroudeurs, raffinés ou prétentieux. On adore les détester, le couple Thornby en tête.
Mary Wesley se joue des modes et des conventions, elle montre dans ses romans qu'il ne faut jamais juger sur les simples apparences, révélant aussi son attachement pour des personnages immoraux ou qui agissent comme tel. C'est caustique et adorable, « une dragée au poivre » nous annonce-t-on en couverture.

C'est à l'âge de soixante-dix ans que Mary Wesley publie son premier roman, entamant ainsi une carrière aussi féconde que tardive. Elle est décédée en 2002.

extrait :

- J'ai beaucoup d'affection pour toi, Ned, dit-elle tristement.
- Et moi je t'aime.
- J'ai dit beaucoup d'affection, je n'ai pas parlé d'amour.
La voix de Rose se faisait coupante.
- Je t'ai entendue. C'est important d'avoir de l'affection pour la personne qu'on aime. Moi, je t'aime et j'ai de l'affection pour toi, mon chou.
Rose inspira profondément, puis lâcha précipitamment :
- Je sais que c'est idiot, je sais que j'aurais dû te le dire plus tôt, mais je ne supporte pas qu'on m'appelle mon chou, Ned, ça me rend malade.
 

Editions Héloïse d'Ormesson, 2009 - 464 pages - 22€
traduit de l'anglais par Michèle Albaret

Le présent roman a fait l'objet d'une première publication aux éditions Flammarion en 1990.wesley_mary

 

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18 mai 2009

Une (irrésistible) envie de dire oui ~ Meg Cabot

une_envie_de_dire_ouiToujours la même recette gagnante : Heather Wells, ex-lolita star de la pop, ruinée par ses parents, reconvertie dans une vie plus sage et rangée, exit le fiancé volage, désormais notre héroïne fétiche promène son chien, est hébergée par le frère de son ex, a pris quelques kilos superflus, griffonne des textes de chansons en toute discrétion, et gagne sa croûte en travaillant à Fischer Hall où depuis quelques mois les meurtres se suivent et ne se ressemblent pas. La résidence a gagné le titre peu honorable de Dortoir de la Mort, et la réputation se confirme quand Owen Veatch, le nouveau boss, s'effondre en buvant son café. La police est toujours aussi peu efficace, Heather y met son grain de sel, chaperonnée par Cooper Cartwright, son bon samaritain, détective privé de son état, et très, très sexy. Heather a le béguin mais le type a décliné ses avances pour des raisons tordues mais justifiées (cf. le tome 2), du coup notre héroïne vit une autre histoire d'amour... avec Tad, son prof de maths rencontré depuis peu, qui aime le footing et la nourriture bio. Mais cette relation pourrait bien être le déclic pour d'autres révélations, surtout lorsque Tad, affublé d'une horrible queue de cheval blonde, beurk, s'apprête à lui faire sa demande. Quelle demande ?!
Pour l'enquête policière, on repassera. Ce n'est pas ce qui franchement retient l'attention, mais intéressons-nous davantage aux rapports entre Heather et les hommes de sa vie. C'est irrésistible, romantique et craquant. J'ai cru comprendre que ce livre bouclait la série avec Heather Wells comme héroïne, d'un côté c'est dommage, juste au moment où ça décollait enfin chez notre couple fétiche, mais d'un autre côté toutes les bonnes choses ont une fin, il faut savoir dire stop pour éviter de tomber dans les répétitions saoulantes. Et puis on a fait le tour, maintenant on devine l'avenir.
Voici tout à fait le genre de lecture dénuée de matière grise, mais qu'est-ce que ça fait du bien aussi ! A considérer comme une lecture-pansement, ou une lecture pour la détente, pour se faire plaisir, pour Meg Cabot aussi, un auteur dont l'actualité se renouvelle sans cesse, n'hésitez pas : les options ont le champ large ! 
Et ma foi, cette couverture est tout de même délicieusement kitsch !

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 318 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Florence Schneider

Pour retrouver Heather Wells : 

18 mai 2009

Bleu Cauchemar ~ Laurie Faria Stolarz

Côté face, Lucy est une étudiante jolie, intelligente, entourée d'amis, amoureuse en secret du petit copain de sa meilleure amie. Côté pile, Lucy possède un don particulier : elle fait des rêves prémonitoires. En fait, ce sont des cauchemars qui s'accompagnent par des manifestations étranges sur son corps (dans ce premier tome, on découvre par exemple qu'elle fait pipi au lit !). Lucy maîtrise très mal son don, elle se sent aussi responsable de n'avoir pu sauver une jeune fille quelques années plus tôt, parce qu'elle n'avait pas su interpréter ses rêves correctement. Il lui faut donc à tout prix comprendre ce que ses cauchemars tentent de lui expliquer, et sauver sa meilleure amie Drea qui serait en danger de mort.  

bleu_cauchemar

Cela peut paraître bizarre, mais en fait je ne sais pas quoi penser sur ce livre ! J'ai peiné à entrer dans l'histoire, à comprendre tout le schmilblick, à suivre l'héroïne et ses pratiques de magie, à ne pas trop me focaliser sur le détail du pipi au lit, mais l'allusion revient trop souvent pour faire comme si cela ne comptait pas, et franchement ça en devient gênant. 
Sans quoi, le roman se lit sans déplaisir. L'histoire est vraiment flippante et mystérieuse (impossible de deviner l'identité du détraqué). Cela fait penser aux teen-movies avec un groupe de jeunes insouciants, lorqu'un malade cherche à semer la panique, l'héroïne s'improvise enquêtrice prête à sauver le monde tandis que l'ennemi gagne du terrain et que tous paraissent plus suspects les uns que les autres. Ce n'est peut-être pas un hasard si l'auteur saupoudre son récit d'une bonne multitude de références dignes de ce nom.

C'est le premier livre d'une série de quatre tomes - le suivant est déjà annoncé (Blanc Fantôme) grâce à un extrait en fin de roman. Je compte le lire car je suis curieuse de connaître la tournure des événements.

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 315 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

le site de l'auteur : http://www.lauriestolarz.com/

17 mai 2009

Beignets de tomates vertes ~ Fannie Flagg

Je suis comme Evelyn Couch, l'un des personnages de ce savoureux roman, face à ce plaisir de lecture : « il lui suffisait de fermer les yeux et d'écouter la voix de Mrs Threadgoode. Si elle respirait profondément et concentrait son attention, elle parvenait à se projeter dans le petit monde de Whistle Stop. Elle entrait dans le salon de coiffure d'Opal, avait même l'impression de sentir l'eau chaude du shampooing. Puis elle rendait une petite visite à Dot Weems derrière son guichet à la poste, avant d'aller au café retrouver Stump, Ruth et Idgie. Elle commandait à déjeuner, et Wilbur Weems et Grady Kilgore venaient la saluer. Sipsey et Onzell lui adressaient de grands sourires, et elle entendait la musique dans la cuisine. Tout le monde prenait des nouvelles, le soleil brillait toujours et il y avait toujours un lendemain... »

beignets_tomates_vertes

Cela se passe comme ça, dans le roman de Fannie Flagg. On plonge dans le Sud des années 30, en pleine ségrégation raciale et dépression économique, pour atterrir aux années 80, à la maison de retraite de Rose Terrace où Ninny Threadgoode et Evelyn Couch se retrouvent pour parler du bon vieux temps, en mangeant quelques sucreries.
Whistle Stop, Alabama. Cette petite communauté reprend vie, les personnages s'animent devant nos yeux, le café de Ruth et Idgie ouvrent ses portes, on y mange des oeufs aux plat, du gruau de maïs, des petits pains au lait, du bacon, de la saucisse, du jambon à la sauce piquante, du poulet frit, des côtes de porc en sauce, des gombos, des petits navets frits, des patates douces braisées, des haricots blancs et des beignets de tomates vertes.
Je ne vous raconte pas le bonheur de suivre cette brochette d'hommes et de femmes aux vies simples et ordinaires, et pourtant si palpitantes. C'est une vraie histoire qui se dessine sous nos yeux, avec ses drames, ses éclats de rire, ses passions amoureuses. Je dis ça en toute innocence, mais c'est très difficile, à la fin, de leur dire adieu ! C'est comme tourner la page de la gazette hebdomadaire de Dot Weems, avec l'estomac noué, mais on est tellement heureux aussi d'avoir reçu autant d'amour. En plus d'être savoureux, c'est un roman sur la Vie qui vous communique une envie de la croquer à pleines dents.
Ce serait bien si un éditeur le remettait au goût du jour, car ce livre est injustement indisponible (merci fashion!) ou à chiner dans les brocantes.

Editions J'ai Lu, 1992 - 475 pages.
Traduit de l'anglais (USA) par Philippe Rouard

A moi le film, maintenant !!!

16 mai 2009

mangamaniac #3

Five, tome 2 ~ shiori furukawa

Five2Ce deuxième tome confirme la promesse du premier, l'histoire est craquante à suivre, avec cette bande de cinq garçons qui a pris sous son aile la seule élève fille de leur classe réservée aux meilleurs. Hina est surnommée la Princesse, c'est une jeune fille innocente, naïve, pleine de punch. Elle savoure le fait d'être intégrée dans un groupe, d'avoir pour la première fois des amis. L'histoire s'ouvre sur le retour d'une vieille connaissance des Five, Masato. Beau parleur et dragueur, l'individu n'hésite pas à faire du rentre-dedans. Hina mord à l'hameçon et se sent de plus en plus attirée. Peu de temps après, le lycée organise un voyage de quelques jours en comité restreint, et Hina va retrouver un ancien camarade de collège qui lui déclare sa flamme ! La tête de la Princesse va tourner dans tous les sens, et c'est adorable de guetter les réactions de Toshi, avec qui l'amitié amoureuse prend tout son sens !!! L'histoire ne dure hélas qu'une centaine de pages, en effet le tome 2 se conclut avec une histoire courte, sans le moindre rapport avec Five. Cela s'intitule Love... & Peace. C'est mignon aussi, mais légèrement frustrant car l'histoire des Five était arrivé à un point crucial !
Vivement la suite (en juin).

Kana, 2009 / 4,50€

 

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Ma petite maîtresse, tome 4 ~ yuki yoshihara

ma_petite_maitresse4... mais pourquoi je continue de lire cette série ? Ce tome a eu un peu raison de ma patience, je pense d'ailleurs lire la suite par les scans sur le net. 
Ce tome 4 démarre avec l'arrivée du président de la société où travaillent Domoto et Choko. Le type met le grappin sur la jeune fille et la kidnappe. Vont suivre trois jours de folie, car Domoto est arrivé à la rescousse et doit relever le défi... attention, ça frise complètement le ridicule, il s'agit de protéger l'entrejambes de Choko ! Oui, c'est absurde ! Totalement absurde ! De bonne scènes ringardes sont à prévoir, avec moults références aux séries cultes et kitsh des années 70 et 80, avec des références d'otaku à plein nez !
Les rapports entre le garçon et la fille sentent le mauvais goût, c'est malsain, confiné à une hiérarchie à double tranchant, parfois Domoto est un véritable gentleman, et aussitôt il se transforme en type pervers. La demoiselle est faible, prête à tourner de l'oeil à chaque instant, dit non en pensant oui, bref ça me saoule. On parle d'ailleurs beaucoup de "harassement" sexuel (pb de trad. ?), donc bof-bof. Le niveau n'est pas très élevé. Je m'amuse de moins en moins, et je pense lire la suite par scans uniquement.

Soleil manga, 2009 / 6,95€

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My first love, tome 2 ~ kotomi aoki

my_first_love2Takuma et Mayu ont maintenant douze ans et sont entrés au collège. Le garçon a choisi de prendre ses distances pour préserver son amie, il se sait très malade et condamné, il ne veut pas lui infliger davantage de peine et préfère mettre les voiles. Or, il ne se doute pas que Mayu est au courant de ses projets et s'est également inscrite dans le même internat ! Là, la jeune fille fait des étincelles, c'est la première de sa promotion, elle attire toute l'attention et notamment celle du délégué des élèves qui a pris le pari d'en faire sa petite copine. Takuma est encore fragile sur ses appuis, il n'est pas sûr d'avoir renoncé à son amour d'enfance et tique de jalousie devant les convoitises suscitées par la demoiselle. Il reste stoïque, mais un clash s'annonce...
La série suit son rythme, tranquillement mais sûrement. Ce tome 2 est bien en place, j'ai beaucoup aimé l'évolution chez les personnages et cela n'est pas prêt de s'arrêter. Ils ont tous beaucoup de tempérament, c'est loin d'être plan-plan, bref cela me plaît de plus en plus.

Soleil manga, 2009 / 6,95€

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Bus for Spring (Bus de printemps) ~ maki usami

bus_for_springPetite déconfiture avec ce manga, parce que j'ai en fait découvert qu'il s'agissait simplement d'une suite de courtes histoires, sans rapport l'une avec l'autre, si ce n'est le fameux bus que les personnages empruntent, sans se rencontrer entre eux. Chaque histoire est donc indépendante. On y parle à chaque fois d'amour, de rencontres sentimentales, ou de relation fragilisée par l'avenir, le départ ou la séparation. Très bien dessiné, etc. mais moi je préfère une série avec une histoire qui dure, des personnages qu'on suit.
Il s'agit de la même mangaka de la série en deux tomes, Living in a happy world.

Soleil manga, 2009 / 6,95€

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15 mai 2009

mangamaniac #2

A romantic love story ~ kaho miyasaka

a_romantic_love_storyJ'ai adoré ce premier tome, et pourtant l'histoire n'est pas follement originale, mais je ne lis pas des shojô pour avoir LA révélation non plus ! ;) L'histoire est celle d'une jeune fille très timide, qui passe son temps à draguer les garçons sur un jeu virtuel, cela commence par une rupture puis par la rencontre avec un type vraiment moqueur. L'héroïne aura même la surprise de le retrouver dans sa classe, où il continuera de la taquiner, et en même temps il lui lance quelques invitations et autres propositions qui laissent perplexe notre demoiselle. Sans compter que le boyfriend du début remonte à la surface, que les filles de l'école semblent légèrement pestes et jalouses, et que tout ceci promet de belles aventures (sentimentales, on s'entend bien) très drôles et pétillantes.
Cela me convient parfaitement.

Panini Manga, 2009 / 6,95€

 

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Twinkle Stars (Le chant des étoiles) ~ natsuki takaya

twinkle_starsVendu à grand renfort de publicité élogieuse, ce tome 1 m'est d'abord apparu très étrange. L'héroïne a été abandonnée par sa famille et vit avec un lointain cousin qui traîne une réputation de bon à rien fainéant. Le soir de son dix-huitième anniversaire, Sakuya rencontre un type qui s'est invité chez eux sous prétexte qu'il était un ami de l'un ou l'autre, mais ce n'est que le lendemain que Saku et Kana se rendent compte de la supercherie. Par la suite, la jeune fille n'a qu'une envie : retrouver ce Chihiro et poursuivre leur discussion. Ce garçon semble avoir cerné chez elle une sensibilité que son entourage ignore ou ne voit plus. Sakuya le recherche donc dans toute la ville. Toutefois elle risque d'aller au-devant de grandes désillusions. La fin est intéressante, quelques détails ont été mis à jour, l'histoire se met en place tout doucement, après une introduction longuette, où les personnages se cherchent, ont du mal à se définir, etc. J'attends le prochain tome pour mieux juger. Pour l'instant, la promesse a été tenue, mais je m'attendais à une lecture plus renversante.

Delcourt, 2009 /  6,25€

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Koko Debut, tome 5 ~ kazune kawahara

koko_debut5Cinquième tome d'une série dont le scénario semble inlassablement se répéter : le début est poussif, grotesque, avec l'arrivée d'une nouvelle dans l'école de Haruna. Cette fille veut se venger, pour une raison totalement absurde et puérile ! Cela se résoud un peu trop vite, car l'intrigue passe déjà à autre chose quand Haruna décide de jouer l'entremetteuse entre sa meilleure amie Mami et un copain de Yo. Les résultats vont aller à l'inverse des expectatives : le couple fétiche se fâche. Le rôle du garçon nommé Asaoka est plus que douteux, mais la jalousie de Yo est enfin révélée (tout ça pour ça, pfiou !). C'est vraiment bizarre, disons que ça rase carrément les pâquerettes. Haruna est vraiment devenue insupportable, mais le chapitre avec Asaoka la rend absolument hilarante, et Yo apparaît - hélas - de plus en plus transparent. C'est une série qui reste sympathique et drôle, elle n'est certes pas folichonne, un peu plate à la longue, car je pense qu'elle est davantage destinée à un lectorat jeune.

Panini manga, 2009 / 6,80€

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15 mai 2009

Mon violon argenté ~ Aurélien Loncke

Premières phrases :

Je me demande souvent si des musiciens sont en train de jouer dans ce kiosque au centre du parc, pas très loin de chez moi, et si un public vient parfois les écouter. Je me le demande chaque jour, et chaque jour j'ai la déception de retrouver un kiosque vide. Dans un monde parfait, les kiosques à musique devraient être riches d'un bon paquet d'auditeurs. Des auditeurs pas forcément aussi hystériques que dans ces concerts gigantesques à l'intérieur des stades, mais en totale admiration, béats. Des auditeurs un poil sensés qui applaudiraient à tout rompre après chaque morceau, ce qui n'est jamais le cas dans les parcs municipaux, il faut bien le reconnaître. Dans les parcs municipaux, les gens applaudissent très timidement.

mon_violon_argente

Franne a un talent inné pour le violon, hérité probablement par sa mère qui était une violoniste hors pair, mais dont la santé fragile l'a emportée trop tôt. La fillette avait tout juste cinq ans. Dix ans ont passé, Franne vit seule avec son père, dans un village retiré, entouré par la mer et les bateaux. Elle a quinze ans et souhaite intégrer le conservatoire de musique, un désir que lui refuse son père. Et ce, de façon catégorique. L'adolescente se braque, elle se révolte et hausse le ton.
Roman très sensible, tourné sur l'introspection, qui détaille avec justesse les sentiments de la narratrice, entre colère, incompréhension, détresse et remords.
Cela se lit très bien, l'écriture est vraiment belle, les descriptions sur la mer ou la musique sont palpables, on les sent, on les vit, c'est saisissant. Pourtant il m'a manqué un léger quelque chose dans cette histoire, je ne sais pas, je ne pense pas à la fin qui est ouverte et libre à toute interprétation, personnellement j'apprécie ce genre de perspective. Peut-être me suis- je tenue trop à distance des tergiversations de Franne, pas concernée ou pas touchée. Toutefois, la sensation que l'histoire traîne en longueur est aussi une manière de montrer qu'il n'existe guère de solution idéale pour réconcilier tout le monde.
Ce roman a du charme, vraiment. L'écriture d'Aurélien Loncke est de toute beauté, il ne faut pas rester sur ses doutes et ne pas hésiter à en découvrir plus ! 

Ecole des Loisirs, coll. Medium, 2009 - 153 pages - 8,50€

l'avis très enthousiaste d'Aurélie

14 mai 2009

Les arbres pleurent aussi ~ Irène Cohen-Janca

Illustrations de Maurizio Quarello

Dans la cour de la maison 263 Canal de l'Empereur, à Amsterdam, un marronnier est témoin de la vie clandestine d'une jeune fille de 13 ans. Nous sommes en 1942, et Anne vient d'arriver dans la maison après une longue marche sous une pluie battante. Dans son cartable, elle a un cahier qui va devenir son journal intime...

les_arbres_pleurent_aussi

Encore un ouvrage essentiel, qui traite avec pudeur et justesse de l'Holocauste. Inutile de préciser qu'il se destine à tous.
Pour une question d'originalité et de distance, Irène Cohen-Janca a choisi un marronnier pour être le narrateur de cette triste histoire, du moins triste et grise, mais pas pathétique ou misérable. Parce que le marronnier est souvent cité dans le journal d'Anne Frank, il était intéressant d'avoir l'autre versant de l'histoire, celui de l'observateur observé. Des citations du journal sont donc reprises et montrent à leur façon le cycle de la vie, on découvre un arbre dénudé aux branches, puis totalement en fleurs et bourré de feuilles, et revient l'hiver, le froid, le printemps, l'arbre passablement vert et les premiers bourgeons...
Le marronnier raconte la vie des hommes qui jouent à la guerre et décrètent que les juifs ont interdiction d'exister, il soupire face aux hordes de soldats qui embarquent des hommes, des femmes et des enfants, sans grand espoir de retour... Il est témoin impuissant, muet. Pour lui aussi le temps va passer, il a 150 ans et il est malade de l'intérieur. Avant d'être abattu, il veut raconter son histoire, car  « j'ai donné à une petite fille de treize ans, captive comme un oiseau en cage, un peu d'espoir et de beauté. A elle qui, dans sa cachette, rêvait de sentir sur son visage l'air glacé, la chaleur du soleil et la morsure du vent, j'ai donné par mes métamorphoses le spectacle des saisons. »
Le spectacle de la vie.

Rouergue, coll. Varia, 2009 -  40 pages - 14€

d'autres pistes de lecture :

anne_frank_et_les_enfants_de_la_shoah   anne_frank_journal   anne_frank_mon_amie 

 

 

A noter : 

Irène Cohen-Janca a dédicacé son album à Ilan Halimi qui porte le nom d’un arbre et qui a été tué, après 24 jours de tortures,  le 13 février 2006, jour de Tou Bishvat, le Nouvel an des arbres. Sa mère Ruth Halimi en collaboration avec  Emilie Frèche vient de faire paraître un livre au Seuil 24 jours, la vérité sur la mort d’Ilan Halimi.

Alors que le procès de ses assasins s'ouvre le 29 avril et que la semaine du 21 avril est en Israël sous le signe du Yom Hashoah, je dédie à mon tour ce billet à Ilan, à Anne, à Mona, à Hermina et à tous les jeunes gens qui n’ont pu ni vieillir ni donner de bourgeons. Que leur souvenir soit béni.
Source : Kef Israel

13 mai 2009

L'histoire de Clara ~ Vincent Cuvellier

Illustrations de Charles Dutertre

histoire_de_claraClara est un bébé juif né pendant la guerre. Quelques mots qui annoncent la couleur...
La particularité de cette histoire est d'être composée de plusieurs textes qui donnent voix à différents narrateurs, créant ainsi une ambiance nouvelle, chaque histoire s'influençant d'une couleur unique, d'une langue qui n'est jamais la même, entre le ton radoteur d'une vieille dame, la parole espiègle d'une bonne soeur gourmande, l'argot paysan d'un bonhomme dans sa ferme, le babillage insensé d'une sorcière folle etc.
On commence l'histoire par une berceuse, il s'agit de la maman de Clara, elle se cache avec sa famille, grapille quelques heures de bonheur avant l'arrestation. L'enfant est sauvé in extremis, et de fil en aiguille le bébé dans son couffin sera confié entre de bonnes mains. Objectif commun : la protéger des griffes du Mal.
L'histoire rebondit sans cesse, le destin de Clara est sur la corde raide, mais chaque rencontre vaut son instant d'amour, de gloire, de tendresse, de détresse, d'incompréhension, de révolte... Le passage avec le soldat allemand, par exemple, est intéressant (et romanesque) puisque l'homme répète sans cesse « Je croyais pas que je venais faire la guerre à des enfants ». La boucle est bouclée lorsque les dernières notes de l'histoire retentissent sur la berceuse entendue au début...
Avec simplicité, Vincent Cuvellier parvient à nous raconter la guerre, l'injustice et l'ignominie. Pour cela, pas besoin de sortir les violons pour faire pleurer dans les chaumières, il suffit d'un sourire enchanteur et des yeux de bébé qui posent sur le monde un regard rempli d'inquiétude, de reproche et de colère. L'histoire se veut également drôle, et pleine d'espoir. Sans dévoiler la fin, elle nous offre un joli tableau de douceur et de silence. C'est une très belle histoire, un ouvrage qui salue la complicité entre Vincent Cuvellier et l'illustrateur Charles Dutertre, rappellez-vous de La première fois que je suis née ...

Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2009  - 65 pages  -  13,50€

Je n'ai pas d'idée pour l'âge à conseiller, dans mon cas je l'ai lu à voix haute à ma fille, elle a neuf ans, et je pensais qu'elle était encore trop jeune. Je me suis totalement trompée, cette histoire a su la toucher et lui parler, même si elle est encore ignorante sur la thématique de la déportation des juifs. (J'ai trouvé dommage, par exemple, qu'en classe sa maîtresse d'école n'explique pas pourquoi le 8 mai était un jour férié, que signifiait l'armistice, et à quoi cette date correspondait, sans tomber dans le didactique, mais au moins pour informer cette jeune génération.) Il y a beaucoup de texte dans ce livre, avec parfois un vocabulaire ou un ton qui demandent un accompagnement. En quelque sorte l'histoire se présente comme une leçon sans prétention qui pourra interpeller l'enfant, l'inviter à réfléchir et - pourquoi pas ? - poser quelques questions. Je me suis rendue pour la première fois au Mémorial de Caen avec ma fille qui avait 7 ans. C'était un peu jeune. J'ai tenté de lui expliquer la guerre, à travers l'histoire de mes grands-parents, parce qu'il y a des choses incroyables à dire, mais c'est encore neuf et innocent dans sa petite tête... Mais je pense qu'il est bon de proposer des ouvrages sur la guerre et la Shoah, il y a différentes façons d'en parler et c'est un devoir de mémoire. Surtout.

A lire :   l'explication par Vincent Cuvellier lui-même sur la naissance de ce livre 

13 mai 2009

Fascination ~ Stephenie Meyer

Le 1er tome de la saga est disponible en version audio !

fascination

Lu par Maia Baran, une comédienne d'origine russo-polonaise qui vit en Belgique, elle a déjà prêté sa voix au doublage francophone de nombreux films et séries télévisées et d'animation.

Sous format mp3, la durée totale d'écoute est de 12 heures et des poussières, découpée en 34 plages et sur 2 cds.

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Faut-il rappeler l'histoire ? ... pour les quelques-uns qui l'ignorent encore.

Bella, 17 ans, arrive au lycée de Forks où elle rencontre Edward Cullen, un garçon très, très beau mais à l'humeur changeante. La jeune fille est naturellement attirée, même si elle devine chez lui un secret qui le rend inaccessible. La passion est si forte, l'histoire d'amour entre Bella et Edward dépasse les interdits, c'est la rencontre de l'agneau et du lion... avec tous les poncifs du genre (Edward ne parle pas, il roucoule !), mais la puissance romanesque est incomparable !

J'ai testé par curiosité, c'est bon d'être cobaye certains jours, car je ne regrette pas l'expérience. C'était pour moi l'occasion de me replonger dans du Stephenie Meyer, de revivre la première rencontre et de suivre les balbutiements d'une relation (adolescente) naissante. J'en ai profité, dans le bain, dans la voiture, en faisant du repassage... et même ma fille de 9 ans, qui connaît le film, n'a pas boudé son plaisir lorsque l'occasion se présentait.

La lecture par cette comédienne Maia Baran est très agréable, elle nous oblige à suivre son rythme (12 heures) contre un marathon à bout de souffle lorsqu'on plonge son nez dans le livre, surtout la première fois ! (suivez mon regard) Et pour le coup, j'ai ressenti du plaisir, beaucoup de plaisir, pas cette folle excitation qui est devenue une véritable obsession l'an dernier, non j'étais heureuse. L'histoire me plaît toujours autant, son effet sur moi est indescriptible entre l'apaisement, l'exaltation, le rêve et l'agacement. Cependant je ne me sens pas enfermée dans une bulle, au contraire... c'est devenu un réconfort, un cocon.

Le tome 2, Tentation, va sortir en Audiolib début juin.

Audiolib / 2009 -- 21€

« Quand la vie vous fait don d'un rêve, qui dépasse toutes vos espérances, il serait déraisonnable de pleurer sur sa fin. »

***

Quelques extraits :

1_FASCINATION.mp3  (le cours de biologie)
FASCINATION_2.mp3  (révélations d'Edward)
FASCINATION_3.mp3
  (discussion entre Bella et Alice)

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Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
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Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
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