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Chez Clarabel

3 juin 2009

Le chagrin du roi mort ~ Jean-Claude Mourlevat

Il n'y a pas de romans pour la jeunesse, juste de la littérature pour tous.

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Le roman de Jean-Claude Mourlevat est une belle claque, une leçon de maître. On y pénètre comme dans un conte, c'est l'histoire de deux frères élevés comme des jumeaux, l'un d'eux va être enlevé. Nous sommes à Petite Terre, une île où on y trouve que des livres et de la neige. Pas besoin de chercher sur une carte, ni de situer dans le temps, c'est une histoire qui pourrait se passer ici ou ailleurs, une histoire qui n'a pas d'âge. Elle te touche, là, maintenant, et c'est le principal.

Je conseille à tous ceux qui auront l'occasion de lire ce roman de ne pas aller à la pêche aux informations, de faire confiance à l'auteur exceptionnel qu'est Jean-Claude Mourlevat (rappellez-vous, Le combat d'hiver, c'était lui aussi !!!) et de pénétrer dans ce livre en acceptant de suivre le guide.

Les 200 premières pages se lisent d'une traite, elles vous transportent à Petite Terre où le roi vient de mourir. Suivra alors une folle chevauchée où il sera question de séparation, de fraternité, d'amitié et de conquête. Les personnages sont attachants et semblent tout droit sortis de royaumes imaginaires et enchanteurs - un nain maniaque qui part à l'aventure avec son violon à l'épaule, une vieille sorcière qui mange les têtes de rat ou une femme aux yeux de louve qui vit pour l'amour exclusif d'un homme.

Je pense d'ailleurs que toute la première partie est la plus belle, la plus envoûtante. La deuxième aussi est captivante, elle reprend les thèmes chers à l'auteur, que sont la guerre, la dramaturgie, l'absolutisme, le sacrifice, la rédemption. Je vous défie de sortir de ce roman en ne ressentant pas ce petit serrement au creux du ventre, cette frustration de ne plus en être et de quitter cette terre peuplée de personnalités inoubliables.

C'est un grand, un vrai roman. Une merveille.

Gallimard jeunesse, 2009 - 405 pages - 16€

*****

Extrait

Mme Holm avait une habitude bien innocente : certains soirs, elle se laissait enfermer dans la bibliothèque royale de Petite Terre. Comme elle était l'âme de ce lieu, en tout cas l'employée la plus ancienne et la plus irréprochable, on lui avait accordé ce privilège. Peu de personnes le savaient.
Le gardien en chef, qui était le dernier à s'en aller, fermait une à une toutes les portes d'accès et laissait derrière lui la petite dame toute seule dans l'immense bâtiment.
Elle pouvait alors circuler à sa guise et profiter des livres qu'elle aimait. Elle se rendait dans une salle qu'on appelait « l'infirmerie » et dont elle possédait la clé. Il s'agissait d'un local dans lequel on entreposait les livres en attente d'être restaurés. Sa préférence allait aux enluminures. Elle pouvait rester penchée longtemps sur une seule page, à admirer les couleurs éclatantes et la minutie des dessins. Ou bien elle s'asseyait et lisait une saga, dans le silence absolu, sauf le bruissement des pages, et il lui semblait que l'auteur s'adressait à elle, en confidence, par-delà les siècles.
Y avait-il quelque part dans le monde un endroit où se trouvaient rassemblés plus de précieux volumes qu'ici ? Elle en doutait. Être seule au milieu de ces trésors l'emplissait de bonheur et de fierté.

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3 juin 2009

Blues Bayou ~ Benjamin Lacombe

illustré par Daniela Cytryn

Amy et James ont coutume de sécher la messe dominicale pour pouvoir se retrouver et s'échapper à bord d'une barque dans le bayou. Cela donne lieu à l'exploration d'un univers délicieusement dangereux mais fascinant.

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Amy et James sont deux enfants dont seule la couleur de peau sépare. Nous sommes dans l'Amérique profonde des années 30, la peur de l'autre est partout. Les enfants eux-mêmes évoquent la maison de l'ogre dont les pilotis peints en rouge rappellent le sang des victimes qu'il dévore.

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Ce jour-là, leur escapade manque de virer au drame et les deux enfants doivent la vie sauve à un vieil  homme barbu qui va leur ouvrir les portes de la tanière de l'ogre. Ce n'est bien évidemment pas un piège, Amy et James seront d'ailleurs ravis par ce qu'ils vont découvrir !

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C'est un monde enchanté et enchanteur, qui swingue et qui danse, qui chante et qui groove, dans lequel on se berce aux doux sons des mots qu'on se mumure à soi-même ... bayou, mangrove, palétuvier, jaguarondi, jazz et blues. C'est aussi une histoire d'amitié et de découverte de l'autre, de confiance et de tolérance, avec pour idée globale que la musique adoucit les moeurs, qu'elle doit (ou devrait) réconcilier tout le monde. C'est vraiment très beau.

Pour vous en convaincre, Daniela Cytryn vous propose sa playlist colorée, qui donne envie de bouger du popotin !

 

 

d'autres avis : Estelle C. ; Gaelle ; Emmyne

et présentation par Benjamin Lacombe, l'auteur de cette histoire : http://benjaminlacombe.hautetfort.com/archive/2009/03/06/blues-bayou-news.html

Milan jeunesse, 2009 - 40 pages - 13,50€

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Les illustrations présentées sont des photographies personnelles, merci de ne pas reproduire. De même je m'excuse auprès des auteurs d'avoir pris cette liberté, n'hésitez pas à me contacter si cela vous dérange.

Et mon illustration fétiche...

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**********

Daniela Cytryn a également illustré hina_et_le_prince (un conte de Tahiti)

2 juin 2009

Les Sang d'Argent ~ Melissa de la Cruz

après les Vampires de Manhattan, et les Sang-Bleu ...

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Cette série est un plaisir coupable, dont voici le troisième tome (très attendu) dans lequel longtemps j'ai ressenti un semblant de statu-quo avant la traditionnelle avalanche de révélations dans les toutes dernières pages du livre. C'est en effet assez long, il ne se passe pas grand-chose, du moins rien de neuf, à part le retour de Dylan, et encore c'est succinct, plus la liaison entre Theodora et Jack, mais pas de quoi renverser les foules. Et pour ma part, je préfère de très loin le personnage d'Oliver... Mimi Force se révèle toujours aussi garce et agaçante, elle a déjà digéré son procès en Italie et concentre ses efforts pour célébrer officiellement la cérémonie du lien avec son âme soeur. Bliss devient un personnage intéressant, sa récente découverte d'une photographie de sa véritable mère pourrait bien chambouler le damier des vieilles dynasties établies. Sur ce plan, hélas, la révélation se fera encore attendre... Dans les toutes dernières pages, l'action prend un brusque tournant. Le conclave au complet s'est déplacé de Manhattan pour Rio, ce qui déplaît fortement au grand-père de Theodora, récemment élu nouveau Rex (au détriment de Charles Force), car il pressent un drame imminent. Inutile de cacher que c'est tout à fait justifié ! 
Ce qui ne cesse de me surprendre dans cette série, c'est que rien ne semble déjà décidé à l'avance, que toute l'intrigue peut être retournée à chaque instant et qu'il serait bien présomptueux d'affirmer quelle sera l'issue (du combat ou des choix amoureux), surtout après la fin de ce tome 3. Et je ne m'en lasse pas, je suis d'ailleurs impatiente de lire le prochain tome (à paraître à l'automne pour les USA), mais en même temps je découvre que l'auteur n'a pas encore fixé le nombre de tomes pour sa série !!! Trop de plaisir à l'écrire, trop d'idées pour la grossir... ça promet.

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 295 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

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parce que cette Etreinte d'Egon Schiele se glisse dans l'histoire.... bah oui !

(et pourtant je trouve que le série manque cruellement de sensualité !!!!)

MESSAGE PERSO :::  bon anniversaire à toi, ma frangine... et tu vois, ce livre t'attend ! vi, toi !  :-D

1 juin 2009

Le monde attend derrière la porte ~ Pascale Maret

le_monde_attendLa famille de Sarah, quatorze ans, appartient à la communauté des chrétiens rigoristes, régie par le Tuteur et des ministres autoproclamés de Dieu. Cette vie totalement fermée au monde extérieur commence à peser sur le moral de l'adolescente. Celle-ci s'interroge sur le fait de se marier à 18 ans et d'avoir obligatoirement six enfants, de porter un foulard sur la tête, des jupes longues et des pulls qui couvrent les bras, de ne pas avoir le droit d'écouter la musique ni de regarder la télé, de ne pas lire, de ne pas parler aux garçons, d'accepter un coca ou un bonbon de la part d'un insensé qui vit dans le monde en oubliant les vraies valeurs. Sarah prend peu à peu conscience des notions comme la liberté et le choix. En elle, gronde une violente rage d'émancipation. Hélas, elle va se cogner contre un mur quasi impossible à escalader, et encore moins à renverser.
J'ai été totalement happée par l'histoire de Sarah et par sa volonté d'affranchissement, sa soif d'indépendance, ses questions pertinentes et ses tâtonnements pour parvenir à savoir ce qu'elle veut, ce qu'elle doit faire, même si cela implique d'autres sacrifices. A un moment, son frère lui donne cette très belle réplique, pleine de sens : « Tu vois, on est comme des loups qui sont pris dans le piège et qui préfèrent s'arracher la patte plutôt que de rester coincés. Ça fait mal, mais après on sera libres. »
C'est un texte intelligent et nécessaire, qu'il faut lire pour ne pas ignorer l'aveuglement et les dogmatismes toujours persistants, qui enferment plutôt qu'ils n'ouvrent au monde. Il existera toujours des portes à ouvrir ou fermer, des seuils à franchir, la liberté est parfois chèrement payée, il est possible de boîter pour la vie ensuite, mais c'est tellement précieux de disposer du libre arbitre, de pouvoir assouvir ses désirs sans aucune emprise, juste selon sa volonté.
Ce roman de Pascale Maret se révèle pratiquement indispensable à découvrir. C'est un sujet tellement fort, tellement captivant qu'il vous laissera plus d'une fois bouche bée.

achevé d'imprimer (sans parjure) pour les éditions thierry magnier, 2009
195 pages /  8.50€

A rapprocher avec :  Trop de chance, le roman écrit par Hélène Vignal (rouergue, 2007)

Pascale Maret est également l'auteur de A vos risques et périls (thierry magnier, 2007)

31 mai 2009

A l'angle du renard ~ Fabienne Juhel

A_langle_du_renardJ'ai été soufflée par ce roman, parce qu'il a su me plaire et en même temps me déranger. La narration à la première personne donne un aperçu immédiat de la personnalité d'Arsène Le Rigoleur, qui porte décidément mal son nom, car c'est le genre à ne pas apprécier qu'on se foute du monde. C'est difficile au début de le cerner, on suit son manège, il scrute la famille d'en face qui vient d'emménager, il sympathise avec la petite fille de cinq ans, malgré la franche méfiance de la mère, le ballet des tractations peut commencer, et pourquoi vient-elle, et qu'est-ce que vous pouvez cacher, à quarante ans, seul dans votre ferme... Arsène ne lâche rien, il apprécie la compagnie de la fillette mais il est davantage fasciné par son grand frère, un rouquin, de trois ans son aîné, du style sauvage et fouineur, prêt à faire le mal pour attirer l'attention. Un drôle de jeu commence, avec en toile de fond les souvenirs familiaux, qui vont et viennent comme des vagues. On sent le secret, on se questionne sur ce François qui revient dans la bouche du narrateur, on découvre chez Arsène une violence, deux mains solides qui ne tremblent jamais au moment de rendre justice, c'est intense, étonnant, bizarrement envoûtant. Il est bon d'arriver au bout du récit, de trouver la sortie et de respirer un bon coup. Car l'atmosphère s'alourdit au fil des pages, les propos d'Arsène sont enfermés dans un kaléidoscope d'émotions, de sensations, de couleurs et d'odeurs. Son parler est campagnard, rude et revêche, mais le propos reflète la bestialité. La dramatisation enfle. Et puis que sont les renards ? que font-ils ? pourquoi viennent-ils sans craindre l'homme ? Ce sont autant de détails curieux et inouïs qui se produisent, ou alimentent cette intrigue pas banale, malcommode, qui peut plaire ou déplaire, mais ne peut laisser indifférent.

la brune / au rouergue, 2009 - 235 pages - 17€

extrait :

C'est que des mots, j'en ai plein ma mémoire. Comme des cailloux dans une carrière. Parce que quand on est môme, on apprend à se taire et à écouter. Et à ronger son frein.

Logo_Prix_Landerneau

d'autres avis :::  Papillon , Sylire, Cathulu et Katell (toutes séduites) / Lily (également pressée d'en finir)

Fabienne Juhel est également l'auteur de Les bois dormants (rouergue, 2007) et La verticale de la lune (Zulma, 2005)

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31 mai 2009

lectures du mois #5

en mai, fais ce qu'il te plaît, j'ai aimé ...

29 mai 2009

Celle que j'aime ~ Audren

tout commence à la cantine, avec un rêve qui se brise par la faute de saucisses...

Petit à petit, les bruits autour de moi se sont assourdis. Je n'entendais plus rien qu'un grondement semblable à celui de la soufflerie d'un parking. Je me noyais dans la panique, je respirais à peine, j'étouffais même. La nouvelle m'avait démolli, déboussolé, pétrifié. Mon pauvre cerveau, dur comme un fossile, ne fonctionnait plus du tout.

le drame de paul est d'apprendre que son amoureuse lison est végétarienne, son drame s'explique parce qu'il est fils de charcutiers et les deux données, ensemble, sont parfaitement incompatibles...

Mais elle, en quelques mots, venait de démolir mon rêve. Maintenant je devais choisir : Lison ou la charcuterie. Un choix douloureux, impossible.
Lison était intelligente et si jolie ! Mais la charcuterie, c'était ma vie, mon bonheur, mon envie !

comment résoudre ce problème insoluble ? paul est effondré, il décide de rayer la belle lison de sa vie, du jour au lendemain il l'ignore et ne lui parle plus, bien évidemment la petite copine a beaucoup de peine car elle ne comprend pas ce brusque changement de comportement. la solution viendrait-elle sur ce constat, simple et efficace :

Je venais de réaliser que s'aimer ne signifiait pas forcément se ressembler.

ce n'est pas grave si lison ne deviendra pas une charcutière, paul sait qu'à deux ils réinventeront le monde... sans viande ! ;o)

Un délicieux petit roman servi par la plume facétieuse d'Audren et par les illustrations "chatoyantes" de Stephanie Blake, à apprécier pour les plus jeunes, dès 6 ans.

celle_que_jaime

Mouche de l'école des loisirs, 2009 - 47 pages - 6,50€

29 mai 2009

Grignotin et Mentalo présentent... ~ Delphine Bournay

voici déjà le quatrième volume d'une série très, très agréable à découvrir. il n'est pas utile de les lire dans l'ordre, toutefois une fois qu'on a goûté on ne peut pas s'empêcher de tout croquer ! 

grignotin_mentalo_presentent

les personnages principaux sont donc grignotin, le lièvre (ou lapin ?) jaune, et mentalo, la grenouille verte. ce sont de très grands amis, ils sont inséparables, ils s'amusent beaucoup, notamment à jouer la comédie, parfois ils se fâchent mais ça ne dure jamais longtemps. dans ce numéro, mentalo est exaspéré par l'insouciance de grignotin. alors qu'il aimerait de l'aide pour planter les légumes du jardin, il remarque que grignotin préfère se prélasser au soleil. mentalo crie son ras le bol et tourne les talons, il a déjà sa petite idée derrière la tête.

après trois jours à bouder chacun dans son coin, grignotin et mentalo se retrouvent et s'enthousiasment à l'idée d'interpréter la cigale et la fourmi de jean de la fontaine. en deux, trois mots mentalo raconte l'histoire et la morale, mais grignotin est choqué. comment est-ce possible ? et l'entraide ? et l'amitié qu'on se jure croix de bois croix de fer ? car un ami c'est sacré et ça ne vous abandonne jamais... mentalo n'est pas d'accord, c'est pêché de trahir la pièce d'un auteur, sans compter qu'il cherche à exploiter la fable de la fontaine pour manifester son propre mécontentement, alors grignotin jette l'éponge et se retire de la distribution. heureusement l'esprit de la fontaine (comprenez, un grand masque d'imitation africaine qui surgit derrière un arbre !) intervient pour réconcilier nos deux petits amis, et suggère d'arrondir les angles.

la préparation du spectacle leur donne une belle idée : inviter en guest star jean de la fontaine ! c'est tout à fait possible, il suffit de jeter un coup d'oeil dans les pages vertes, d'y trouver un jean-claude fontaine, car oui ça y ressemble donc c'est forcément lui ! ;o)  je ne vous raconte pas la tête de leur ami cerf quand il apprend la nouvelle ! ! ! c'est désopilant !

mais tout le livre s'inscrit dans cette tendance, une succession de situations inattendues, rigolotes et facétieuses, l'amitié est à la fête, on ressent toute la connivence entre chaque personnage, et attendez-vous à une brochette de personnages secondaires qui valent le coup d'oeil ! l'originalité aussi dans cette série réside dans sa présentation : bien entendu il y a beaucoup d'illustrations, dans des tons essentiellement pastel, c'est très coloré, salué par un trait fin, simple et frais, on pourrait ensuite beaucoup penser à une bd (ou à un roman graphique) grâce à l'écriture cursive, il n'y a pas de bulles comme dans une bd, par contre il y a une couleur distincte pour chaque parole selon le personnage... tout ceci n'est pas facile à décrire, voilà pourquoi c'est mille fois mieux de le découvrir soi-même !!!

Mouche de l'école des loisirs, 2009 - 108 pages - 9,50€

existe aussi : grignotin et mentalo / grignotin des bois et mentalo de la vega / le correspondant de grignotin et mentalo

*****

bienvenue parmi les personnages fétiches de la maison, au même titre que Pomelo, Rita et Machin, l'inspecteur Lapou, Apolline et M. Munroe, Bogueugueu, Oscar et Arabella, la fée Coquillette et Zoé tout court ...

28 mai 2009

des oiseaux, des albums

c'est beau comme ça...

La môme aux oiseaux, elle,
ne me connaissait pas.

Mais déjà je la savais ma soeur,
ma pente,
mon miel,
ma semblable
et mon autre.

IMGP6441

A force de l'écouter s'écouter longuement
fouiller en elle
à force de la voir arracher un oiseau de son poing
comme on arrache un diamant de sa gangue,
de la sentir étudier cet oiseau,
chercher à le comprendre,
lui parler,
lui sourire
ou lui tirer la langue
et le lâcher ensuite,
j'ai compris.

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Je crois que chaque oiseau était un peu d'elle-même.
Une humeur profonde.
La môme du jour.

Ses états d'âme et de plumes.

IMGP6447

Depuis le sol,
la môme vous dévisage et s'envisage.

Pour mieux se voir
elle se regarde de loin, d'en bas,
et sous d'autres couleurs.

Volez soucis,
volez bonheurs.

Libre comme l'air, dans l'air, en l'air,
La môme est libre, aussi, quand vous êtes en haut !

-- extraits de La môme aux oiseaux --

texte de Henri Meunier
illustrations de Régis Lejonc
avec la participation d'Antoine Lejonc

** encore merci la Gre ! **
tu t'en doutes, nous avons énormément aimé !
"des loups dans les murs" aussi... mais c'est particulier, il faut qu'on en parle, mais à part et plus tard... ;)

 

 

 

 

*****

et une autre histoire avec des oiseaux...

 

 

 

la_lettre_des_oiseaux

La lettre des oiseaux, texte d'Agnès Bertron-Martin
Illustrations d'Aurélie Blanz

Album Nathan, 2009

*****

 

 

 

IMGP6448

Dans le joli village de Petrovna, Vania le facteur est un jour amené à remettre une lettre dans cette mystérieuse maison isolée qui l'effraie. Ce courrier va bousculer son univers.

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c'est donc l'histoire d'un facteur heureux, il aime distribuer les lettres à ses amis les villageois et un jour il lui vient l'idée d'avoir sa propre boîte aux lettres pour recevoir, peut-être, une lettre rien que pour lui... les jours passent, sa besace reste vide, sauf une fois... il découvre un oiseau blessé qui protège farouchement une enveloppe jaunie et fripée destinée à la résidente de la vieille isba, une maison maudite, envahie par les ronces, et forcément abandonnée ; toutefois notre vaillant facteur décide de s'y rendre et rencontre en chemin des embûches inimaginables, mais il s'accroche parce que...

Vania était un bon facteur et il savait,
lui qui n'avait jamais reçu de lettre de toute sa vie,
le bonheur que ça devait être d'en recevoir une !

 

Encore un très bel album, avec des illustrations d'une grande beauté, qui sont composées comme des tableaux et qui suivent le fil des saisons. C'est aussi une histoire qui nous parle d'amour, de courage et de recherche du bonheur. Qu'espériez-vous d'autres ?

*****

 

 

NB : Les illustrations présentes dans ce billet sont des clichés personnels, merci de ne pas les reproduire... je m'excuse également auprès des auteurs pour cette liberté, n'hésitez pas à vous manifester si cela vous ennuie.

27 mai 2009

La Maison du magicien ~ Mary Hooper

L'histoire se passe dans l'Angleterre d'Elizabeth Ière, alors que Lucy, une jeune gantière, rêve des belles toilettes et de la prestance des nobles dames, en vénérant la reine et la vie à la cour. Or Lucy n'appartient pas à ce beau monde, sa famille trime pour joindre les deux bouts, le père dépense le peu d'argent récolté dans l'alcool. Un jour, après une énième dispute soldée par les coups et les menaces, Lucy choisit de partir. Elle suit la Tamise pour gagner Londres et finit par s'arrêter aux abords du palais de Richmond. Elle croise deux fillettes et leur singe en train de jouer dans la boue et vient à leur secours quand l'une d'elles manque de s'embourber jusqu'à la taille. Suite à cela, Lucy est accueillie dans la Maison Noire, une habitation à l'aspect rébarbatif qui correspond parfaitement à son nom, avec un toit de chaume envahi par la mousse, des murs goudronnés et de minuscules fenêtres poussiéreuses. Cette maison appartient au Dr Dee, qui est le magicien et conseiller personnel de la reine.   

Lucy est engagée comme nourrice et trouve vite ses marques dans cette demeure immense, qui n'a pourtant plus l'étoffe d'antan. L'argent manque, la femme du magicien est alitée après un accouchement douloureux, et le Dr Dee ne quitte jamais sa lugubre bibliothèque. Un soir, Lucy s'y faufile, piquée par sa curiosité maladive et se sauve en courant, pensant être tombée dans l'antre de Satan ! Peu après, la jeune fille a vent d'étranges histoires qui sont rapportées sur le compte du fameux magicien. Est-il un charlatan, ou un être doté d'un vrai pouvoir ? Fait-il apparaître les esprits, converse-t-il avec les anges ? 
La reine en personne lui fait confiance, son arrivée à Mortlake est annoncée, avec dans son sillage des rumeurs de complot contre sa royale personne.

maison_du_magicien

Magie et mascarade sont au coeur de ce passionnant roman, dont la configuration historique, plus que soignée, est admirablement reproduite. L'auteur apporte des notes de précision en fin de roman, pour expliquer le contexte et l'importance des personnages rencontrés dans cette fiction (le docteur Dee, par exemple, a bel et bien existé). A l'instar de La messagère de l'au-delà, le précédent roman de Mary Hooper, La Maison du magicien procure une sensation d'immersion totale et immédiate. C'est par la voix de Lucy qu'on suit l'intrigue, de telle sorte qu'il nous est impossible de deviner la suite, impossible aussi d'emprunter un autre chemin que celui suggéré par la jeune fille. On vit l'histoire à son rythme, c'est prenant et saisissant. Et c'est instantané, on se surprend à tourner les pages à une vitesse, c'est vraiment très agréable.

L'histoire est racontée de façon limpide, vue à travers la sensibilité de la narratrice et héroïne. Lucy est une jeune fille attachante, portée par une curiosité qui frise l'indécence (ou l'inconvenance). Il lui faudra du culot, en plus du courage, pour démêler les fils de l'imbroglio auquel elle sera, malgré elle, associée. Cette aventure pleine de suspense s'enrichit également d'une touche romanesque, car notre demoiselle fera une rencontre charmante, avec un jeune homme intrépide auquel la lieront bientôt de tendres sentiments.
Seule la suite nous en dévoilera plus. Ce roman est en fait le premier titre d'une trilogie qui m'enchante à l'avance !
Et la couverture est encore plus belle en vrai.

Gallimard jeunesse, 2009 - 285 pages - 12€
traduit de l'anglais par Bee Formentelli

A lire aussi du même auteur : La messagère de l'au-delà (Panama, 2008) 

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