Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Chez Clarabel

2 novembre 2009

La plus belle fille du monde ~ Agnès Desarthe

Médium de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 163 pages - 9,00€
illustration de couverture : Sereg

la_plus_belle_fille_du_mondeLa plus belle fille du monde vient de faire son entrée dans la classe de Sandra, quatorze ans, élève de seconde au lycée. Liouba Gogol est éblouissante de beauté, d'intelligence, de simplicité et de gentillesse. Son charisme est dévastateur, la petite bande que forme Sandra et ses amis (deux filles, un garçon) risque de ne pas résister à ce grand bouleversement. Mais en fait, au début, tout semble paisible... Liouba n'est pas une insupportable peste, le danger vient peut-être de là, elle a tout pour elle et elle est irrésistible. Sandra et ses amis n'osent pas reconnaître que cette nouvelle élève leur pose un problème, ou si, ils l'avouent en pointillés, et bien maladroitement. Pire ils se chamaillent bêtement et se lancent des propos vexants. Résultat, le groupe fait bande à part, avec haute trahison puisque l'un d'eux se lie d'amitié avec Liouba et, clash final, Sandra tombe malade et s'absente pendant trois jours. Elle vit mal ce champ libre imposé, c'est une défaite, elle sent que ses amis vont l'abandonner un par un et que Liouba Gogol va creuser son trou dans leur bande.
Quel est le problème, après tout ?
Il faut remonter aux origines de cette amitié pour comprendre les liens sacrés qui les unissent... mais ce qui est sacré ne signifie pas être exclusif non plus.
Avant d'en arriver à une conclusion joyeuse et réconfortante, Sandra - la narratrice de cette histoire - nous emmène dans une haute considération à moitié philosophique sur ce qu'est l'adolescence, l'amitié, les études, l'absence du père, l'écriture aussi. Car Sandra a choisi d'ouvrir son histoire comme un roman en pleine éclosion. La demoiselle rêve d'être écrivain, elle ne connaît ni les règles ni les tournures, et elle s'en moque un peu, aussi nous propose-t-elle un livre ouvert à toutes ses considérations, ses pensées, sa façon d'élaborer son récit, ses digressions (nombreuses !) et son histoire avec la plus belle fille du monde prend peu à peu une forme plaisante et jubilatoire.
Agnès Desarthe est un auteur qui m'enchante, et j'aime particulièrement ses écrits pour la jeunesse. Ce titre ne fait pas exception à la règle, et j'imagine qu'il trouvera écho chez les jeunes de 13 ans et plus.

 

Publicité
Publicité
1 novembre 2009

Le Voleur de magie ~ Sarah Prineas

Gallimard jeunesse, 2009 - 335 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Jean Esch
illustrations : Antonio Javier Caparo

le_voleur_de_magieConnwaer est un garçon des rues et un voleur. En fouillant les poches d'un passant, la chance va peut-être lui sourire puisqu'il vient de mettre la main sur une étrange pierre noire. Hélas, son propriétaire le retrouve mais ne paraît pas en colère. Il s'agit du magicien Nihil et il invite le garçon à le suivre dans une taverne pour casser la croûte. Méfiant mais affamé, Conny accepte et se remplit le ventre. Il apprend alors que c'est un miracle s'il est toujours en vie car cette pierre est en fait une locus magicalicus et qu'il aurait pu mourir simplement en la touchant.
Connwaer n'est pas au bout de ses surprises. Il est engagé par Nihil pour le suivre dans cette étrange demeure, Ataraxie, qui appartient à sa famille depuis des générations et qu'il a été contraint d'abandonner durant les vingt années de son exclusion de la ville de Wellmet.
Son retour s'explique parce que les magistères ont besoin de lui, ils comptent sur lui pour expliquer pourquoi la magie est en train de disparaître, affaiblissant Wellmet qui serait condamnée à mourir si le phénomène ne cesse d'amplifier. Pour cela, Nihil doit acquérir l'approbation de la duchesse Cedra Forestal, qui bien évidemment le déteste, et veiller à ne pas accorder sa confiance à tous les magistères, Connwaer lui-même émet une mise en garde immédiate contre l'un d'eux mais Nihil n'est pas encore prêt à écouter le gamin.
La présence de ce dernier va cependant s'avérer utile et étonnante, car il n'est pas le vulgaire pickpocket qu'on pourrait penser. Ses origines sont mystérieuses, et il démontre, en plus d'une grande intelligence, une certaine réactivité à la magie qui rend perplexe Nihil. Finalement, lui qui rechignait de s'encombrer de ce garçon des rues va le choisir comme apprenti. Mais pour y arriver, Connwaer doit à tout prix trouver sa propre pierre magique (sa locus magicalicus), à moins de retourner croupir dans les sombres quartiers du Crépuscule et tomber sous les coups des sbires de l'Underlord.
C'est un très bon premier roman, écrit par l'américaine Sarah Prinéas, où l'on plonge dans un univers victorien imprégné de magie. Certains détails font implicitement penser à Harry Potter, sans pour autant donner l'illusion d'une copie, cela reste une lecture entraînante et pleine de surprises, servie par une intrigue dynamique, teintée d'humour et d'ironie. Les personnages gagnent à être connus, car s'il s'agit là du premier tome d'une série, le livre trouve une fin en soi mais la richesse des personnages tend à vouloir en savoir plus et découvrir davantage sur le passé de Connwaer ou sur celui de Nihil. 
Le Voleur de magie est à l'origine une trilogie, qui devint une série de quatre volumes, voire plus, compte tenu de son succès international. Le tome 2, publié en mai 2009 aux USA, sortira en France en 2010.
www.sarah-prineas.com

 

31 octobre 2009

Le livre maudit ~ Anne Ferrier & Régine Joséphine

Editions Mic_Mac, coll. Même pas cap', 2009 - 62 pages - 5,50€
illustrations Loïc Méhée

Les deux coupables ont été bien mystérieuses ... Régine Joséphine a dit :

Encore une belle tranche de rigolade avec ma copine Anne Ferrier ! Oui, on s'est bien amusées à écrire cette histoire de Salsifis qui dévore les enfants de l'intérieur à cause de son petit coeur d'artichaut ! Heureusement qu'un copain comme on en fait peu va partir en guerre contre une jolie jeune fille et va s'aventurer dans l'antre de la sorcière !

Quoi ? Elle est pas claire mon histoire ? Mais si !!!  Une maison bizarre et pleine de créatures horribles, un livre dévoreur, des enfants qui se transforment en zombis ! Je vous préviens : coeur sensible s'abstenir ! Si vous osez ouvrir ce livre, prenez garde ! Vous risquez de ne pas en ressortir indemne !

livre_maudit_couv

et Anne Ferrier a surenchéri :

Vous y croiserez, dans le désordre, une sorcière, un libraire, un caïd devenu doux comme un agneau, l'amour (oui oui, Cupidon himself. Enfin, presque), une maison hantée, un grimoire magique et un jeune Eloi fort courageux, ma foi.

 

Quant à la charmante bêbête de la couverture, je ne comprends pas : avec Régine, on avait bien fermé tous les bocaux de l'atelier de la sorcière (vous pensez bien, on ne rigole pas avec ces choses-là), les yeux de loup (excellents contre les problèmes de myopie) cotoyaient les boyaux de souris (pour fabriquer la poudre d'escampette), la poudre de dragon (là, on ne peut pas vous expliquer, c'est top secret) et les oeufs de poule (ah non, ça c'est pour l'omelette, tout bêtement. Notre sorcière manque un chouïa d'organisation).

Bref, le serpent rayé (les plus dangereux) aurait dû rester dans son bocal, mais visiblement, il s'est fait la malle. Il va de soi que nous déclinons toute responsabilité au cas il décide de s'installer chez vous, dans le pot à côté de la farine ou des spaghetti.

Pas besoin d'en rajouter une couche : je l'ai lu, même si ce livre est avant tout destiné à ma fille (or cette demoiselle n'est pas là et ne rentre que dimanche, en attendant il faut bien que je me dévoue pour connaître le contenu de ses lectures, sait-on jamais, ce livre est maudit comme l'affirme son titre !).
Bref, je l'ai donc lu et j'ai beaucoup rigolé. Désolée si ce n'était pas son intention, mais je parie que les chères têtes blondes, brunes, rousses vont frissonner de plaisir car mesdames Anne Ferrier et Régine Joséphine, vous avez commis là un livre absolument charmant et pétillant de malice.
J'ai aimé le personnage aux yeux verts et aux cheveux fous, sa façon de parler et son terrible dilemme, arf c'était bien trouvé, de même quel suspense ! La cave terrifiante avec les bocaux remplis de ... beurk ! l'illusion est parfaite !
Ce roman brasse les codes du genre (sorcière et sorcellerie) mais distille sous couvert une bonne dose de facétie, cette lecture nous apparaît alors terriblement espiègle, drôle et déjantée. Si les auteurs ont prétendu avoir bien ri en l'écrivant, elles ont réussi à communiquer cet enthousiasme à leur lecteur !

Pour en savoir plus, ce livre coûte la bagatelle de 5,50€. N'hésitez pas à l'offrir !

31 octobre 2009

lectures du mois #10

le mois d'octobre déjà terminé !?! .. mais il a filé plus vite que l'éclair, ouah !

alors que nous sommes en train de plonger dans la grisaille automnale, et bientôt hivernale, brrr, il est bon aussi de constater que se réfugier sous la couette et boire des litres de boissons chaudes, en regardant des dvd ou en lisant énormément, nous font passer les journées (et surtout les ouikends) plus vite ! et c'est tant mieux.

en octobre, mois qui nous fait reculer d'une heure (youpi), j'ai donc aimé :

  • 431949234_b79c9d7fa3The Hunger Games, forcément !!!! c'est LA série qu'il faut découvrir !
  • Fièvre noire  [#], de Karen Marie Moning
  • Malo de Lange, fils de voleur  [#] de MAM
  • Le son des couleurs [#] par Jimmy Liao
  • Blanc fantôme  [#] de Laurie Faria Stolarz
  • Comment se débarrasser d'un vampire amoureux [#] de Beth Fantaskey
  • La vie commence [#] de Stefan Casta
  • La princesse et l'assassin [#] de Magnus Nordin
  • Rita et Machin à Paris / La niche / Le pompier de Lilliputia / La mélodie des tuyaux ...
  • Le temps des Marguerite [#] de Vincent Cuvellier

... de belles choses, comme d'habitude !
Je suis une lectrice gâtée.

NB : Il y a un an, je commençais ma plongée dans Breaking Dawn. Et je m'en rappelle comme si c'était hier, incroyable mais vrai !

31 octobre 2009

Le bal des monstres ~ Christophe Loupy

éditions Volpilière, 2009 - 42 pages - 7 euros
illustrations Nicolas Le Tutour

le_bal_des_monstresC'est le soir d'Halloween dans la petite ville de Rumfort. Un bal est donné dans le manoir qui appartient aux parents du meilleur ami de Jack. Ce soir, tous les enfants sont déguisés et organisent entre eux un concours de celui qui sera le plus effrayant. A chaque fois que quelqu'un réussit à faire sursauter l'autre, il reçoit une petite croix dessinée sur la main. Le vainqueur sera déclaré Monstre de la soirée. Jack et ses copains partent en chasse, mais les choses se passent mal pour notre petit héros. En cours de route, il surprend un serveur déguisé en crapaud hideux, mais ce déguisement semble plus vrai que nature. Et pour ne pas manquer, la créature remarque la méfiance du garçon et se met à le pourchasser dans toute la maisonnée. Couloirs labyrinthiques, passages secrets, la course n'en finit plus et la tension monte !
C'est indéniablement un petit roman qui manie avec brio l'humour et la terreur. Pour un lecteur dès 7 ans (la cible visée), l'objectif est atteint. L'histoire est courte, mais intense. Le suspense est assez surprenant, et en plus du mystère l'intrigue nous réserve des instants saisissants. Les personnages sont plutôt stéréotypés mais pas mauvais, mention spéciale pour les créatures baveuses et répugnantes, néanmoins je n'ai pas du tout aimé les illustrations que j'ai trouvées figées et sans charme.

livre reçu par l'opération babelio

babelio

Publicité
Publicité
30 octobre 2009

Fièvre Noire ~ Karen Marie Moning

J'ai Lu semi-poche, 2009 - 410 pages - 12€
traduit de l'anglais (USA) par Cécile Desthuilliers
titre vo : Darkfever

fievre_noireAu commencement, MacKayla est une jeune américaine d'une vingtaine d'années, au physique de poupée barbie, qui mène une existence idyllique et sans nuage. Ses parents sont en croisière, sa soeur aînée est en voyage d'études à Dublin et la demoiselle paresse au bord de la piscine en écoutant son ipod.
Le chapitre suivant, c'est le drame.
La police irlandaise lui apprend l'assassinat d'Alina, probablement livrée aux griffes d'un psychopathe. L'enquête piétine, avant d'être bouclée moins d'un mois après le crime. La famille Lane est dévastée, MacKayla prend aussitôt la décision de partir pour enquêter sur le terrain et découvrir les circonstances affreuses du meurtre de sa soeur.
Alina semble en effet avoir basculé dans des affaires louches, lorsque MacKayla découvre les derniers messages laissés sur son répondeur de téléphone portable, sa soeur lui fait part d'informations obscures et sans queue ni tête. MacKayla fonce bille en tête, débarque dans une ville inconnue, totalement livrée au fog qui lui fait perdre tout sens d'orientation. Et sur place, la jeune femme est horrifiée par ce qu'elle VOIT. Des visions qu'elle seule semble avoir le pouvoir. Une vérité horrible et oppressante qu'elle refuse farouchement de croire.
En chemin, elle fait la connaissance de Jéricho Barrons, libraire et bibliophile, un beau brun ténébreux, macho et goujat, qui lui secoue les puces en lui ordonnant de rentrer au pays, pauvre petite agnelle qu'elle est, à se jeter dans la fosse aux loups affamés.
Et ce n'est pas qu'une image, car la suite promet des révélations toutes plus sordides et mortifiantes les unes que les autres !

Fever est une série qui connaît un gros succès aux USA, et je peux vous assurer que c'est mérité. Fièvre Noire (ou Darkfever), le premier tome, nous fait découvrir des personnages attachants et agaçants à la fois, avec une MacKayla Lane particulièrement superficielle et idiote dans la toute première partie de ce livre, même si on reconnaît en son for intérieur qu'on ne serait probablement pas plus brillante qu'elle dans de pareilles conditions ! Heureusement, son personnage s'étoffe au fil des pages et passe de la blonde bimbo à une créature plus racée et plus mature aussi. Tout n'est pas gagné non plus, cela participe à la légèreté de la lecture et c'est appréciable.
Car Fièvre Noire est une lecture facile, agréable et distrayante, où l'on passe du rose au noir en toute impunité, sans ciller. Karen Marie Moning nous fait en effet pénétrer un monde obscur peuplé de faës et autres créatures délicieuses (ahem, ahem) avec une facilité qui ne nous laisse guère le temps d'être décoiffés ! Personnellement cela me convient tout à fait, car je déteste me triturer les méninges pour comprendre les intentions de l'auteur.
Bref, on ne fait pas que broyer du noir non plus... il y a aussi de la sensualité et un zest d'érotisme, entre MacKayla et le sombre Barrons, par exemple, l'antagonisme est évident, cela provoque des étincelles, les échanges verbaux sont cinglants, mais dans le même temps il y a un truc comme une attirance physique pas bien définie, et là encore, c'est tant mieux car cela va permettre à l'histoire de mieux se développer (on ne peut pas tout avoir sur un plateau non plus, ce serait lassant).
Ah, et il y a aussi un autre personnage (que je ne nommerai pas) et dont la fonction est d'être dotée d'une telle puissance sexuelle qu'il tue toute humaine avec qui il a des relations, à moins qu'il ne décide de la protéger de son érotisme mortel. Hiiiii ! La rencontre m'a bien fait rire, c'est un passage hallucinant et cocasse. Vivement la suite ! 

Hélas, préalablement annoncé en octobre 2009, le tome 2 (Fièvre rouge) sortira finalement en février 2010. Grrrr. Du coup, j'ai commandé Bloodfever en anglais.  :p

> Trillian aussi s'est prise au jeu !

edit du 31/10 :

je viens de trouver sur Only simple things un cliché qui illustre parfaitement l'idée que je me fais de la librairie-refuge de Jéricho Barrons ...

fievre_noire_librairie

(cliquez sur l'image pour voir en plus grand !)

Free Darkfever Download

Darkfever, the first book in Karen Marie Moning's Fever series is now available for free download. Go to Suvudu site for more information.

29 octobre 2009

Hänsel et Gretel (des frères Grimm) ~ illustré par Lorenzo Mattotti

traduit de l'allemand par Jean-Claude Mourlevat
Gallimard jeunesse, 2009 - 52 pages - 17€

hansel_gretelJe ne suis pas folle, folle de contes (Grimm ou Perrault) parce que je leur trouve un côté effrayant et compliqué qui me dépasse. Inutile de décrypter le blocage, je suis une bête curieuse, pas farouche non plus, j'y vais, j'y viens, je boude, je repars, mais j'y reviendrai sans cesse. Pour preuve, cet album Hänsel et Gretel illustré par Lorenzo Mattotti.
Tout de suite, il m'a tapée dans l'oeil.
Il faut le voir en vrai pour le croire. Cet album est superbe, tout noir, avec un peu de blanc, et de belles lettres dorées en couverture. A l'intérieur, c'est la même sobriété : du noir, du blanc. Point.
C'est assez saisissant, voire terrifiant. Et pourtant, c'est très beau. Cet aspect tragique qui imprègne l'esthétique de Mattotti colle à merveille avec la beauté cruelle du conte des frères Grimm.
Vous vous rappellez ces deux enfants, abandonnés dans la forêt par leurs parents, acculés par la famine et donc résignés de livrer le sort de leur progéniture aux créatures de la nuit. Le frère et la soeur vont découvrir une maison faite en pain d'épice, un alléchant guet-apens pour la propriétaire qui est en fait une vilaine sorcière, et qui mijote en secret le sombre dessein de gaver les mômes pour son futur repas !
Brrr.
Autant j'aime l'explosion des couleurs dans les albums, autant j'ai été saisie d'étonnement et de fascination pour ce noir qui dégage davantage une force et moins une sentence qui opprime. C'est assez impressionnant.
Je ne crois pas que cet album va séduire les enfants, mais davantage un lectorat plus mature. On en parle également sur La belle illustration où est évoquée la prochaine exposition à la Galerie Martel à Paris des originaux du livre de Lorenzo Mattotti (du 21 novembre au 9 janvier 2010).
A noter, pour finir, que l'Italie est l'invitée d'honneur du 25° salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil.
Pssst, c'est Jean-Claude Mourlevat qui signe la traduction de l'allemand de ce conte qui fiche la frousse !  ;)

29 octobre 2009

Malo de Lange, fils de voleur ~ Marie-Aude Murail

Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 275 pages - 11,00€
illustration de couverture : Yvan Pommaux

malo_de_langeUn bambin de deux ans, blond aux yeux bleus, orphelin abandonné à l'hospice, est recueilli par deux soeurs, deux vieilles filles qui rêvaient d'une petite fille en parfaite santé, ni trop grande ni trop petite, propre, sage, intelligente, sans croûtes sur la figure. Et c'est comme ça que Malo devient le protégé des demoiselles de Lange. C'est un enfant charmant, intrépide et frondeur, qui n'hésite pas à creuser dans les murs séparant son jardin des voisins pour faire connaissance avec la ravissante Léonie de Bonnechose puis avec La Bouillie, qui n'a pas sa langue dans sa poche et avec laquelle Malo va apprendre l'arguche.
Car malheureusement son bonheur sera de courte durée, un type dénommé Riflard se présente chez les demoiselles de Lange en prétendant être son père. Ni une ni deux il kidnappe le blondinet, le séquestre dans un coffre d'où Malo découvre le sinistre plan de Riflard et sa bande de voleurs. C'est un usurpateur, le chef d'une bande qui pille les riches familles en usant de violence et de vice. Les origines du garçon sont jusqu'alors inconnues, mais elles constituent la pièce maîtresse de toute l'intrigue du roman.
En effet, Malo porte en tatouage dans le dos la marque de la fleur de lys, ou le symbole des criminels. C'est assez pour qu'il se sente impliqué dans un destin à mille lieux de celui offert par les demoiselles de Lange, Malo devient un grinche (= un voleur) et s'entoure de garçonnets aussi perdus que lui. De plus, les rues de Paris renferment d'autres dangers qu'un gamin de son âge aurait tort de sous-estimer, malgré son art pour le déguisement et la comédie, Malo doit prendre gare là où il met les pieds.
Ce délicieux roman, à la mode des feuilletons du 19°siècle, nous fait partager un tourbillon d'émotions et nous plonge au coeur de l'action, aux trousses d'un enfant attachant. Malo de Lange, fils de voleur ? C'est ce que le lecteur brûle de savoir, en attendant la grande révélation dans les toutes dernières pages. 
Ce livre pourra être lu par des lecteurs de la tranche 9-12 ans (et plus). Car c'est un livre qui appartient à la collection Neuf de l'école des loisirs, donc il est parfaitement accessible. L'histoire est essentiellement écrite en argot (ou arguche) qui donne un ton original et bien senti à cette histoire, racontée à la première personne par Malo himself. C'est vraiment bien, drôle et ça ne manque ni de rebondissements ni d'action.

Le mot de l'éditeur : On lit les premières lignes, on s'emballle, et très vite on cavale derrière Malo, ce fils de grinche à la recherche de son daron ! On tremble, on rit, on accepte de bonne grâce les situations rocambolesques et les coincidences en pagaille. On dévore à belles dents un vrai roman d'aventures, trop heureux de le lire d'un trait et pas découpé en feuilleton dans le genre de presse populaire où Malo de Lange aurait eu toute sa place au XIX°siècle.

 

28 octobre 2009

Spooky Week : les choix de miss C. !

au programme, deux romans pour jeunes lecteurs qui aiment rigoler avec des personnages atypiques, qui n'hésitent pas à faire montre d'un joli langage fleuri et dont les aventures sauront dessiner un sourire sur les lèvres ...

Drôles de trolls, Tome 1 : Allez, les trolls ! ~ Alan MacDonald
Mark Beech (Illustrations), Vanessa Rubio (Traduction)

allez_les_trollsUlrik sera-t-il sélectionné dans l'équipe de foot ? Pas sûr, car c'est un troll, plus doué pour la chasse aux chèvres que pour courir derrière un ballon. Les bottes à ventouses dont il est si fier ne valent sans doute pas les crampons de Gérald Fierotin, son détestable voisin humain. Et voilà que M. Troll père menace de lui voler sa place ! Grooaaar ! Bonjour les humains, voici les trolls, sales, rugissants, râleurs... mais tellement attachants.

C'est aussi drôle à lire qu'à regarder ! Les illustrations de Mark Beech nous rendent les trolls plus délirants que jamais. Non ce n'est pas du tout affreux ni dégoûtant, c'est cocasse et déjanté ! La rivalité entre la famille Fierotin et les Trolls est tout bonnement extrordinaire, dans le sens où ce n'est pas méchant mais gentiment moqueur (dans ce tome, par exemple, on s'affronte sur un terrain de foot). Et les illustrations de Mark Beech (cf. The everyday witch, un album jeunesse présenté tout récemment !) ne sont pas sans rappeler l'influence d'un certain Quentin Blake. D'ailleurs, s'il fallait continuer le jeu des comparaisons, j'ai trouvé que le langage imagé des trolls était quelque part équivalent au style du Bon Gros Géant de Roald Dahl ! :) Dans la famille Troll, on se dit des mots doux genre « mon grozaffreux » ou « mon horriblidou » et le papa demande à son fiston « Tu n’as pas brossé tes dents au moins, j’espère ? » avant qu’il s’en aille à l’école.
Ce genre d'humour est pile poil dans les cordes des jeunes lecteurs (dès 7-8 ans, selon le niveau). Pour filles ET garçons !

Folio cadet, 2008 - 140 pages - 5,50€

*-*-*-*-*-*

Panique chez les Bouledogre ~ Jean-François Ménard
Anne Simon (Illustrations)

 

panique_chez_les_bouledogreAh, l'horrible famille ! Pourquoi la jeune et jolie Aurélia fait-elle partie des Bouledogre ces êtres incultes et grossiers qui ne pensent qu'à s'empiffrer de viandre crue ? Si seulement elle pouvait vivre au Milieu des humains ! Un jour, miracle : elle rencontre un garçon beau et raffiné. Pourvu qu'il ne se rende pas compte qu'elle est une ogresse !

Argument de vente : Roméo et Juliette au pays des ogres !
Comment voulez-vous ne pas résister !?!
Et puis, sachant que ce texte était signé Jean-François Ménard, autrement connu pour avoir traduit Harry Potter ou Artemis Fowl, j'étais cuite comme les carottes ! Du coup, curieuse et alléchée, j'ai feuilleté ce livre avant de le confier à ma douce enfant...
Verdict : c'est très, très drôle ! C'est bien huilé pour le jeune public, on trouve des personnages affreux et ignobles, des ogres qui pillent les boucheries et s'empiffrent de viande, des insultes qui volent et de bonnes targnoles pour solde de tout compte... ouah j'étais servie. Les premières pages en mettent plein les mirettes. Pas étonnant que la prude et délicate Aurélia se sente si peu à sa place.
Elle aussi est fille d'ogres, et pourtant sa nature frêle et délicate  ne peut l'imprimer. Elle fait un blocage avec la voracité de sa famille, la viande la dégoûte... bref Aurélia rêve d'une autre vie, elle se perd dans la lecture de ses livres qui lui font croire au prince charmant. A ce propos, ce beau parleur d'Homère n'aurait-il pas les traits du valeureux chevalier ? Serait-ce lui son prétendant ? (La scène de leur première rencontre est parfaitement risible, mais c'est charmant !)
Quelques chapitres plus loin, c'est le clash ! Aurélia qui tentait de dissimuler ses origines découvre que Homère est également un ogre et qu'il appartient au clan rival des Bouledogre, c'est un Croquebourru, et malheureusement leur amour est condamné. L'heure des drames a sonné, mais pas seulement, car chez les ogres, les règlements de compte sont bruyants, bavards et baveux.
C'est donc une agréable découverte pour jeunes lecteurs, un livre qui ne manque pas d'idées et qui est riche en jeux de mots savoureux. C'est d'ailleurs le point commun des deux lectures sélectionnées par la miss, et je trouve qu'elle fait preuve d'originalité et de facétie dans ses choix !

Hors-Piste / Gallimard jeunesse, 2009 - 208 pages - 9,50€

 

 

27 octobre 2009

Les sortilèges du passé ~ Marianne Curley

Folio junior, 2002 - 550 pages - 7,90€
traduit de l'anglais par Valérie Mouriaux
titre vo : Old Magic

 

 

old_magicJ'ai d'abord connu le roman en anglais avant de découvrir qu'il avait été traduit en français et qu'il existait une version en format poche chez folio junior, hélas la couverture est repoussante comme ce n'est pas permis (je vous en fais grâce, par souci de préserver votre sensibilité). Bref, l'histoire sur le papier avait tout pour me séduire et je n'ai pas hésité un instant.

C'est donc l'histoire d'un garçon très, très beau, Jarrod Thornton, qui fait son entrée dans la classe de Kate Warren au lycée d'Ashpeak, une petite ville paumée dans les montagnes. L'arrivée de ce garçon ne passe pas inaperçue, tous les regards sont braqués sur lui, l'apparition semble irréelle, Kate elle-même est subjuguée. C'est une jeune fille différente des autres, avec une beauté atypique, elle a un teint diaphane, des cheveux longs très noirs et des yeux bleus translucides, qui font frissonner son entourage, les quolibets ne manquent pas et Kate est souvent mise à part, rendue invisible et ça lui va très bien puisqu'elle est sorcière, c'est un secret bien sûr, concrètement cela s'explique par des dons qui lui permettent de sentir les émotions des autres, de se glisser dans leur tête pour deviner leurs pensées. Elle tente de cerner le nouvel élève, mais son esprit se ferme. Qui est-il ? Kate sent un pouvoir immense chez Jarrod, dont il ne semble pas avoir connaissance, et très vite ça se vérifie puisque, sous le coup de la colère, le garçon provoque une tempête avec éclair, tornade etc. dans la classe de chimie !
Kate n'hésite pas une seconde et veut lui expliquer l'importance de son don. Elle l'entraîne chez sa grand-mère, également sorcière, et lui parle de magie et de sorcellerie, mais sans se rendre compte de la frayeur de Jarrod. C'est un garçon ultra rationnel, il refuse de la croire, il a le désir de mener une vie normale, d'être accepté au lycée et de faire partie de la bande des branchés, bref il l'envoie balader.
Kate ne va pas renoncer aussi facilement, d'autant plus qu'elle réalise qu'elle est tombée amoureuse de Jarrod et qu'elle ne supporte pas de le voir fréquenter les deux filles les plus populaires de l'école. C'est alors qu'un drame va frapper la famille de Jarrod, et ainsi le garçon va écouter les théories de Kate, selon lesquelles il serait maudit depuis des siècles et devrait effectuer un voyage dans le passé pour anéantir cette malédiction.

La version française aurait besoin d'une relecture et d'une nouvelle traduction pour offrir un texte plus peaufiné (avec moins de coquilles aussi) et plus élégant afin de mettre en valeur cette histoire qui pourrait être passionnante et captivante. C'est un roman qui en a toutes les capacités, même si la première partie est parfois lente et les personnages agaçants (Jarrod s'entête à être lâche et à le revendiquer) tandis que Kate s'obstine dans son rôle de fille solitaire, forte de sa personnalité cachée et qui rêve de partager son univers excentrique.
Un bon point, concernant la construction, c'est l'alternance des points de vue. L'histoire est racontée à la fois par Kate, puis par Jarrod, chapitre après chapitre, ce qui permet de savoir ce que les deux personnages pensent au même moment, et c'est vraiment très bien. L'histoire évite de piétiner, même si la deuxième partie arrive tardivement, avec son voyage dans le temps, sa plongée dans l'Angleterre du 13° siècle, l'affirmation des pouvoirs de Jarrod et sa prise de confiance en lui.
Et bonne nouvelle, ce livre ne s'inscrit dans aucune série ! Il se suffit à lui-même, il est même le premier roman de l'australienne Marianne Curley, auteur d'une trilogie The Guardians of time (pas traduite, à ce jour). C'est un roman qui n'est pas désagréable, mais qui mériterait (pour ceux qui souhaitent le découvrir en français) d'être rafraîchi. Un bon coup de neuf pourrait lui donner une seconde chance d'élargir son lectorat, actuellement friand des histoires d'amour entre lycéens qui possèdent des pouvois paranormaux.

 

Publicité
Publicité
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité