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Chez Clarabel
11 mai 2020

Des papillons dans le cœur, de Petra Hülsmann

Des papillons dans le cœurComme pour Un petit grain de sable, le début de roman est agaçant en raison des enfantillages de l'héroïne et de ses sempiternelles prises de bec avec son colocataire. Trop, trop, trop. Mais heureusement l'histoire trouve son rythme et nous entraîne dans une fabuleuse comédie, pleine de bonne humeur et de félicité.

La veille de son anniversaire, Lena perd à la fois son fiancé et son boulot. Elle trouve refuge chez un copain de son frère et noie son chagrin en se roulant sous la couette. Nul n'ose la brusquer, à part son colocataire qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Tant et si bien que Lena va finalement reprendre du poil de la bête. Elle atterrit dans une petite librairie abandonnée par son propriétaire grincheux. Sa nature volubile la pousse également à dépasser ses angoisses, rencontrer du monde, séduire des inconnus et oser une nouvelle relation amoureuse ! Tout ceci sonne assez classique mais est surtout servi avec beaucoup d'humour... cf. le cocktail wasabi-thé vert ou la déclaration finale, vraiment trop drôle !

En bref, ce roman fait un bien fou et divertit sans nulle autre prétention. Super ! 🤩

©2018 L'Archipel. Traduit de l'allemand par Anne-Judith Descombey (P)2018 Audible Studios

  • Lu par : Camille Lamache
  • Durée : 11 h 30
  • Seul point faible, il est vrai, la voix de la lectrice est loupée pour incarner les personnages masculins par exemple... c'était un peu ridicule.

⭐⭐⭐⭐

 

 

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3 juin 2020

Un talent pour le crime, par Andrew Wilson

Un talent pour le crimeTroublée par la tromperie de son mari et très fragile depuis le décès de sa maman, Agatha Christie n'est plus que l'ombre d'elle-même et ne parvient plus à rédiger une ligne pour son nouveau roman - pourtant fort attendu par son éditeur et ses lecteurs.

Elle est ainsi accostée par un médecin qui lui avoue son admiration pour Le meurtre de Roger Ackroyd mais qui souhaite surtout se servir d'elle pour éliminer son épouse ! Prise au piège de son chantage, Agatha n'a plus d'autre choix que de suivre son plan. La fugue savamment étudiée, sous une fausse identité, c'est donc lui !

En parallèle, on suit également l'enquête du pauvre commissaire Kenward et la traque d'une jeune journaliste de vingt ans, Una Crowe, qui resserre son étau autour du fameux docteur Kurs.

Mais le résultat est bien bancal et peu convaincant. Le portrait dressé de la Duchesse du crime est caricatural - les références sont lourdes - et les solutions sont trop commodes pour être crédibles. En bref, c'est maladroit et peu flatteur pour Mrs Christie. Non, vraiment pas.

City éditions, 2019 - Traduit par Benoît Domis

⭐ journée #agatha pour @lemoisanglais

 

 

 

21 septembre 2020

Je suis ton soleil, de Marie Pavlenko

Je suis ton soleilCe n'est sans doute pas le dernier roman à la mode ni le roman de la Rentrée qui sera oublié avant d'avoir eu le temps de dire ouf. C'est bien un roman datant de 2017 avec une couverture dorée comme un soleil.
Il est grand, il est beau et il est un peu gros.
Mais ce sont surtout 460 pages de rires et de bonne humeur.

Voici le meilleur remède au monde pour chasser le blues de la saison. L'antidote ultra-vitaminé qu'on devrait prescrire généreusement. Car ce roman, c'est du bonheur en barre. J'ai savouré chaque instant, j'ai souri, j'ai ri, j'ai soupiré. J'ai fait le plein d'émotions et c'était génial.

Déborah, Jamal et Victor, vraiment vous êtes mes héros. À jamais. 💘

Pour son année de Terminale, Déborah veut tout déchirer : son Bac, ses potes, ses amours, sa famille. Sauf que tout va à vau-l'eau : elle surprend son père avec une autre femme, sa mère file un mauvais coton, sa meilleure amie tombe amoureuse d'une tête d'ampoule, son réseau relationnel se résume à un passionné de mygales et un nouveau venu trop mignon... En bref, les mois à venir promettent monts et merveilleus.

Et c'est carrément exaltant à lire ! Les pages filent à toute vitesse, on s'esclaffe à maintes reprises, on adore cette ambiance joyeuse, mutine et détachée, on suit sans rouspéter cette belle et insouciante jeunesse qui croque la vie à pleines dents (et qui réalise qu'on ne cesse jamais de grandir et d'apprendre). On prend soin des autres, on s'oublie un peu, on bouquine, on collectionne des Cadavres exquis, on avale des pizzas, on marche dans la nuit, on vole des baisers et on chouine un peu.

Rien que pour porter avec classe des bottes-grenouilles, cultiver votre sens de la dérision ou juste pour rencontrer le chien de la honte, je ne peux que vous conseiller ce roman. Ses trésors cachés sont sans limite. Tentez, goûtez... vous ne regrettez pas. Moi j'ai adoré !

Flammarion jeunesse, 2017 ♥ CE ROMAN EST ÉTERNEL ♥

⭐⭐⭐⭐

1 février 2011

Teaser Tuesday #5

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Bloody Valentine est tout simplement une petite friandise. Qu'on se le dise. C'est un trait d'union entre le dernier tome paru (Le Secret de l'Ange) et le prochain, annoncé par Albin Michel comme étant le dernier de la série.

Aucune des 3 histoires courtes n'est particulièrement haletante - dans l'ordre d'apparition, nous avons Oliver, mon petit Oliver chéri, qui doit guérir son mal d'amour et fait la rencontre d'une charmante sorcière, qui deviendra elle-même l'un des personnages de la nouvelle série de Melissa de la Cruz ; puis nous suivons Allegra dans sa folle jeunesse, en prise avec ses doutes, rencontrant un certain Stephen Bendix Chase, pensant à ses liens d'immortalité avec Charles, songeant même à bouleverser son avenir alors qu'une terrible vision lui fait entrapercevoir ce qui l'attend. Et pour finir, rendez-vous à Florence où nos jeunes amoureux en fuite - Jack et Theo - vont préparer leur cérémonie d'union. Malheureusement, les Venator de la vilaine comtesse sont sur les dents, leur journée idyllique est assombrie. D'un autre côté, on retrouve des personnages attachants, comme Bliss.

Bref, c'est tout gentil, tout mignon, parfois un peu cucul la praline. Objectivement, ce n'est pas un indispensable, mais quand on aime... Et puis, cela permet de ronger son frein dans l'attente du prochain tome - Lost in time, prévu pour Octobre 2011 !


Il y a tout de même UN PASSAGE qui m'a fait lever les sourcils. Voici donc :

"Après tous ces rendez-vous galants dans l'appartement secret, on aurait pu croire qu'ils avaient déjà sauté le pas. Mais non, elle était encore chaste. Encore innocente, quoique tout de même pas aussi naïve qu'une jeune vierge se glissant dans le lit nuptial, nerveuse et tremblante. Non. Pas innocente à ce point. Mais elle avait tenu à attendre pour ceci, à attendre d'être prête ; et à présent, elle ne voulait plus attendre."

A PARAÎTRE LE 2 FEVRIER !

Bloody Valentine - Melissa de la Cruz
Albin Michel, coll. Wiz (2011) - 148 pages - 10€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

 

 

4 mai 2011

Gus vs. Greg

Ça sent les vacances d'été dans les librairies ! Voici deux romans pour les juniors qui mêlent l'humour et le divertissement et sonnent le rendez-vous avec leurs héros devenus des copains comme pour de vrai.

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Comment ça commence : C'est sérieux, les vacances. Faut qu'elles soient réussies assez pour qu'on ait bien les forces de repartir pour une année de merdouille. Faut faire un grand nettoyage du cerveau.

Le ton est donné, avec Gus. Les vacances sont et seront phénoménales, sinon ça ne vaudrait pas la peine d'en avoir. Toute la famille roule jusqu'en Bretagne chez le grand-père pour des vacances où la météo fait grise mine, où les algues vertes polluent les plages et interdisent qu'on y pose le petit orteil, mais c'est un rendez-vous imparable car Gus retrouve le cousin Elliot et ensemble ce sont les quatre cent coups assurés. Deux semaines pour s'éclater, rigoler, se moquer des grands ados qui glandouillent, se rincer l'oeil sur la plage et espérer un premier baiser. Puis, direction l'île de beauté. Cela ne ressemble pas à la Bretagne, c'est même très éloigné de ce que Gus a l'habitude de connaître et ça lui plaît aussi, même si son coeur reste à jamais breton...

Le petit Gus ne déçoit pas, il jure toujours comme un charretier, il a des avis sur tout mais confond pas mal les propos entendus dans la bouche des adultes, comme le cou long à la place du colon (!). Son impertinence de gamin intrépide permet aussi à l'auteur de pointer du doigt ce qui dérange (l'immobilier qui pousse comme des champignons et dénature le paysage, la pollution liée aux excréments des porcs dont l'élevage s'intensifie, l'utilisation des kalachnikovs contre les binious pour préserver son chez-soi, et le saucisson d'âne, les bonnes galettes, le vin blanc, le homard... bref c'est qu'on se régale pas mal aussi avec le petit Gus, même si les parties de pêche en Corse sont moins fructueuses.)

Le petit Gus en grandes vacances, par Claudine Desmarteau (Albin Michel, 2011)

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Comment ça commence : Pour moi, les vacances d'été, ce n'est rien de plus que trois mois d'entreprise de démoralisation.

Greg Heffley a une vision très différente des vacances, trois mois à ce régime, ça fait suer ! Cette année, la famille est un peu juste et doit annuler le départ à la mer, ce qui ne bouleverse point notre héros puisqu'il conçoit de rester chez lui, à dormir, jouer sur sa console et regarder la télévision. Or, sa mère ne l'entend pas de cette oreille et le force à sortir - virée à la piscine municipale, avec passage obligatoire devant la douche des hommes (eeerk), obligation de travailler pour rembourser le père de son meilleur copain (trop de smoothies avalés sur son compte !), petite fête d'anniversaire (en comité restreint, ça suffit les invitations loupées), grand projet d'envergure avec un club de lecture (à la durée de vie éphémère), etc. Ce qui est drôle avec Greg, c'est ce ton blasé qui l'accable dès qu'il est confronté à la moindre aventure dans sa petite vie. Ce garçon est paresseux, a un culot monstre et n'est pas très dégourdi. Malgré tout, on adhère à son humour et à sa philosophie de la vie - c'est impayable et on en redemande (le 5ème tome paraîtra en février 2012).

Journal d'un dégonflé : ça fait suer ! par Jeff Kinney (Seuil jeunesse, 2011)

La série a été adaptée au cinéma, voyez la bande-annonce du premier film :

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9 mai 2011

Zarra

Je garde tout ça pour moi bien sûr, ou pour mon journal, je ne veux pas qu'on me prenne pour une timbrée. C'est quand même pas moi la timbrée ici...

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Il fait beau, on en profite à l'ombre des pommiers en fleurs en bouquinant quelques-uns des romans de la collection Neuf de l'Ecole des Loisirs. Nous ne tombons pas toujours sur la perle rare, mais nous rencontrons de chouettes personnages, comme la petite Zarra. (Nous avons également lu le dernier roman d'Audren, Les zinzins de l'assiette, mais nous en attendions plus. C'est un texte qui commence par décrire le bonheur de bien manger et de se faire plaisir autour d'une table, l'ambiance à la maison gagne en euphorie et le bonheur coule à flots. Ils sont quatre garçons à la maison, tous nés de pères différents et qu'ils ne connaissent pas, la mère se dit féministe et refuse de partager son toit, car elle ne veut pas faire la bobonne. Elle est très mauvaise en cuisine et n'a pas envie d'apprendre, même pour faire plaisir à ses fils. Ces derniers décident d'apprendre et testent des recettes faciles en cumulant les gentilles bévues. Puis, l'histoire bascule avec la rencontre d'un nouvel amoureux qui dépose ses valises chez eux et qui se révèle également un très bon cuisinier. Les enfants l'adoptent, puis reprochent à leur mère de saboter sa relation à cause de principes ridicules. C'est à partir de là que nous avons commencé à nous désintéresser de l'histoire qui cumulait les clichés et les principes de précaution. De plus, je n'ai pas trouvé le texte abouti. D'ailleurs cela commence à faire plusieurs romans d'Audren où je commence de moins en moins à m'enflammer. C'est dommage.) L'illustration de couverture est de Gabriel Gay.

Refermons cette parenthèse pour revenir à notre petite Zarra. En fait, il s'agit d'Axelle. Elle a une maman maniaco-dépressive, dont les crises se manifestent soudainement et de façon violente. Ce n'est pas rigolo tous les jours, soit sa mère passe son temps à dormir, soit elle hurle et prétend qu'elle n'aime pas sa fille, qu'elle en a marre de sa vie et qu'elle veut partir, à la rigueur avec son fils, mais pas avec sa fille. Axelle n'a personne à qui se confier, elle n'ose pas en parler à sa meilleure amie et son père est trop souvent absent à cause de son boulot. Alors, Axelle se réfugie dans les rêves et se prend d'admiration pour Fantômette. Comme elle, Axelle devient une justicière de la nuit et propose ses services pour sauver la planète.

Au début, alors que je lisais les premiers chapitres, j'avais un peu de mal à visualiser cette histoire aux mains de jeunes lecteurs de 9-12 ans. Le sujet n'est pas facile, pas courant non plus, les accès de folie de la mère peuvent dérouter, je ne sais pas, j'étais moyennement convaincue. Et puis, il s'est passé une petite étincelle et je n'ai pas pu m'empêcher de sourire et de trouver Axelle forcément sympathique et attachante. Tout n'est pas très crédible, comme les escapades nocturnes d'une gamine de douze ans dans une ville où le crime rôde, et le sujet reste malgré tout survolé, mais il n'empêche... La fin montre aussi que la dépression est une maladie grave et longue à guérir, que personne n'est responsable et qu'il ne faut pas croire les méchancetés entendues ni celles qu'on se chuchote à soi-même (Axelle a souhaité plus d'une fois la mort de sa mère afin de retrouver un équilibre familial). Alors voilà, c'est un portrait de petite fille qui souffre et s'accuse d'être coupable du mal dont souffre sa mère, qui préfère se réfugier dans le rêve et l'imaginaire, et qui va peu à peu prendre confiance en elle et faire face à tout ce qui la ronge. L'humour, heureusement, sauve la mise... car le sujet n'est pas très évident à suggérer aux enfants. (Je ne suis pas sûre non plus qu'ils connaissent tous Fantômette, d'où mon envie de conseiller davantage ce roman aux adultes.)

Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2010. Illustration de couverture : Dorothée de Monfreid. 

19 mai 2011

La magie peut toujours se retourner contre vous.

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Quel étonnant roman, à la fois captivant et dérangeant ! Je ne suis pas sûre d'avoir aimé à la folie, mais je ne peux pas affirmer que j'ai détesté non plus. Il y a un vrai pouvoir d'attraction au-delà des lignes, à travers l'histoire du jeune garçon de seize ans et son parcours où le grotesque rencontre le sordide puis la sorcellerie. Le père du narrateur s'est remarié avec une femme tyrannique, qui l'accuse un jour d'avoir touché sa fille de huit ans. Le garçon ne cherche pas à se défendre et prend la fuite. Il trouve refuge chez le boulanger à deux pas de la maison, et contre toute attente, cet homme le cache dans son fournil et accepte de l'héberger sans aucune explication.

La vie à la boulangerie est étonnante, parfumée, sucrée, onctueuse. Les pâtisseries ravissent les palais des connaisseurs, servies par la charmante vendeuse répondant au doux nom d'Oiseau-Bleu. C'est un autre monde qui s'ouvre au garçon derrière les vitrines, un univers de sorcellerie où l'on commande par internet des gâteaux qui peuvent accomplir vos désirs, vos rêves, vos soifs de vengeance... Le boulanger n'est pas regardant, même s'il a quelques principes et n'hésite pas à hausser le ton lorsque des clientes sont prises de remords.

C'est une bulle dans une vie triste et solitaire, une existence marquée par le suicide de sa mère. Depuis, le garçon s'est renfermé, il souffre de bégaiement et s'est isolé derrière une façade d'indifférence que sa belle-mère cherche à fracasser à force d'autorité oppressive. Et cette affaire d'attouchements sexuels jette un froid, surtout lorsqu'on s'imaginait une histoire aussi veloutée que les préparations du boulanger. A force je ne savais plus sur quel pied danser - d'une part, j'étais enchantée et totalement séduite par le réalisme merveilleux, mais d'autre part j'étais mal à l'aise. Le fond est triste, accablant. L'histoire n'est nullement sucrée, mais amère en bouche. Et pourtant on y croque sans cesse un bout sans grimacer. Autant dire que c'est un roman troublant, mais obsédant.

Les petits pains de la pleine lune - Gu Byeong-mo
Picquier jeunesse (2011) - 194 pages - 17€
traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel

Pour les âmes sensibles, je recommande La boulangerie de la rue des dimanches d'Alexis Galmot.

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Avec un petit charme rétro qui n'est pas pour me déplaire. Vous raffolez de baguette pas trop cuite et de religieuse au chocolat ? Ce livre est pour vous ! On y trouve aussi une fée bleue, une horloge capricieuse, Les Quatre Saisons de Vivaldi et un garçon benêt mais sympathique.

Grasset-jeunesse (2011) par Alexis Galmot & illustrations de Till Charlier

18 juillet 2011

La fiction s'insinue dans la réalité comme des racines qui font craquer le revêtement d'un trottoir.

L'histoire suivante se passe au pensionnat Biriozy, près de Novgorod, où trois camarades de chambrée, Pénélope, Ludmila et Sanouk, suivent leurs études entre ennui et torpeur. C'est alors qu'arrive leur nouveau professeur de littérature, Anton Mordiev, qui leur confie un petit livre qui va tout faire basculer. Les filles décident de se faire la lecture tous les soirs, dans leurs lits, et aussitôt se prennent de passion pour la découverte de la civilisation nénètse, un petit peuple qui vit de l'élevage de rennes au-delà des Monts Oural. Mais cette lecture n'est pas du goût de tous, car la sous-directrice, Olga Petrovna, leur confisque l'ouvrage avant de procéder à des mesures plus radicales. 

En quelques 200 pages et des brouettes, et avec une élégance très appréciable, Anne Bouin a tout saisi de la subtile balance entre le divertissement, la beauté et le charme d'une rencontre. Elle nous livre un roman incroyable, d'une force rare, et qui renoue avec l'art de raconter une histoire. Et ce qui est étonnant, aussi, c'est la richesse de l'intrigue et tout ce qu'il est possible d'impliquer, d'imaginer, de dénoncer. Et puis c'est drôle, l'amitié entre les filles est espiègle, sincère et rafraîchissante, il y a aussi du suspense, beaucoup de poésie, quand Sanouk découvre une petite feuille de bouleau entre les pages du livre, elle ressent, plutôt qu'elle ne comprend, que la lecture de l'ouvrage sera capitale pour elle. Et c'est enfin grandement dépaysant, l'histoire se déroulant en Russie, nous nous baladons alternativement entre les murs du pensionnat austère, dans la très coquette isba bleue de la babouchka de Sanouk, ou sous un tchoum, à se réchauffer sous une peau de renne. Bref, j'ai été totalement sous le charme, plus qu'enchantée par cette première approche, qui se poursuit avec Un été sibérissime.

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Les vacances d'été réservent à nos trois héroïnes, Pénélope, Ludmila et Sanouk, des retrouvailles avec leurs familles respectives, sans se douter qu'une nouvelle fois les aléas de la vie vont les réunir pour se serrer les coudes au nom d'une cause commune. 

Ce deuxième épisode n'a rien perdu de son charme, de sa fraîcheur, de son dépaysement. Les premiers chapitres nous offrent même une impression de nonchalance estivale, mais il ne faudrait pas s'y tromper, car l'histoire reprend ses droits et nous plongeons alors dans un roman qui mélange l'aventure, l'espionnage, la mafia et même les premiers émois amoureux... Sincèrement, c'est toujours aussi beau, doux et élégant. L'ensemble paraît plus dynamique, synchronisé comme un ballet russe qui s'enflamme. On vit au rythme des personnages, de leurs palpitantes aventures, on tremble face aux dangers, on oublie le monde qui nous entoure, on prend fait et cause pour protéger la culture nénètse, et on aime jusqu'aux méchants, qui peuvent se révéler attachants à leur façon. Vraiment, ce fut une lecture chaleureuse, enivrante, simple et parfaitement efficace, et j'ai très envie de retrouver tout ce petit monde le plus vite possible ! 

Petite Feuille Nénètse (Médium, EdL 2009) & Un Eté Sibérissime (Médium, EdL 2011) - Anne Bouin
illustration de couverture : Rascal   smileyc002

24 janvier 2012

“Popularity can be a real headache.”

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Jane se réveille sur un lit d'hôpital sans le moindre souvenir de son accident. Son corps a été retrouvé dans un rosier, une voiture a tenté de l'écraser. Pourquoi, que s'est-il passé la veille au soir ? Jane et ses deux meilleures amies se sont rendues à une party où les choses ont vraisemblablement dégénéré. Le médecin qui s'occupe de Jane pense qu'elle a volontairement enterré ses souvenirs pour ne pas devoir affronter une vérité trop douloureuse, alors commence un long, lent travail de reconstruction. Comme un puzzle dont on assemble les morceaux au petit bonheur la chance. La vie de Jane, populaire, entourée, aimée, choyée, apparaît alors moins glamour et enviée. 
Et très franchement, j'ai beaucoup aimé ! C'est un
 vrai roman à suspense, avec une ambiance à la Gossip Girl (beauté, richesse, amitié et amour en dehors, mais trahison et tromperie en dedans), bref j'étais intriguée, très curieuse, j'ai tourné les pages, j'ai longtemps cru deviner le fin mot de l'histoire, je me suis trompée, mais je n'étais pas loin ! L'auteur fait vraiment planer le doute, on se surprend à remettre en question la sincérité de tous les amis et proches de Jane. Même les nouvelles rencontres, aussi grisantes soient-elles, nous semblent trop belles pour être vraies.
Une lecture redoutable et efficace. 

Hantise, par Michele Jaffe 
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2011. Traduit de l'anglais par Laure Porché. 

12 septembre 2012

“She'd survived the outside. (...) Whatever came next, she would survive it, too.”

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NEVER SKY est un roman que je souhaitais depuis longtemps découvrir, j'anticipais déjà un véritable plaisir de lecture. Hélas, le résultat n'a pas été à la hauteur de mes attentes. Tout d'abord, le début est laborieux. Sans mentir, il ne faut pas moins de 100 pages pour se familiariser avec les lieux, les données technologiques (trop nombreuses), l'apparition de nouveaux personnages, leurs motivations et leurs personnalités, qui ne sont guère brillantes au premier aspect.

L'idée, c'est qu'une partie des Humains vivent dans des Capsules pour se protéger de l'Ether qui flotte dans les Airs. Ce sont les Sédentaires. Aria est la fille d'une éminente scientifique, mais celle-ci a mystérieusement disparu. La jeune fille accepte alors de braver les interdictions en suivant un groupe de copains, dont le fils du Supérieur, mais l'aventure tourne à la catastrophe. Suite à cela, Aria est envoyée en exil.
Elle se retrouve seule, paumée, sur des terres inconnues. Celles des Sauvages. C'est sûr qu'elle ne va pas survivre longtemps, mais voilà qu'elle rencontre Perry, un type aux allures de sauvageon, sans manière et sans charme, il est en pétard car son neveu a été enlevé sous ses yeux, alors il décide de faire alliance avec Aria. Parce qu'il a ramassé son gadget, le Smart Eye, qui pourrait prouver l'innocence de celle-ci, il a promis de le lui rendre si celle-ci le conduit jusqu'à ses Capsules pour sauver le jeune Talon.
L'accord est conclu, mais l'entente est tout sauf cordiale. Aria et Perry représentent deux mondes opposés, avec leurs préjugés, ils doivent ainsi faire preuve de patience, et de tolérance, pour s'accepter et comprendre ce qui les anime. A vrai dire, tout ce passage où ils sont ensemble, dans la nature, à se supporter difficilement et à s'envoyer des noms d'oiseau a été particulièrement savoureux.
Par la suite, ça se complique de nouveau et je n'ai pas manqué de trouver le temps long.

Mon problème, avec ce livre, relève finalement de mes sentiments qui ont oscillé du haut vers le bas, et vice-versa, sans jamais véritablement se fixer. L'intrigue n'est pas inintéressante, les personnages ont du caractère, faisant parfois preuve d'humour, l'attirance entre eux va apparaître, le danger et les révélations font aussi leur tour de force, et pourtant ça coince quelque part.
Je voulais à tout prix aimer ce livre, je pensais que ça pouvait le faire après avoir avalé une bonne partie de l'histoire et bravé mes réticences, mais au moment de tourner la dernière page, c'était comme si j'étais soulagée d'un poids (d'où mon enthousiasme douché !). Je pense que seule la curiosité me poussera à lire la suite, en attendant je demeure confuse et perplexe...

Never Sky, par Veronica Rossi
Nathan, 2012 - traduit par Jean-Noël Chatain

18 septembre 2012

Humour, poésie et cirque ambulant !

Passage en format poche du roman de Jean-Claude Mourlevat, précédemment publié sous le titre : La prodigieuse aventure de Tillmann Ostergrimm.

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Suite à une dispute avec son père, Tillmann Ostergrimm se rend sur la place du village où a lieu la traditionnelle fête du Carnaval. Et là, miracle, le garçon se soulève de terre, sans raison apparente, il peut voler ! Un dénicheur de talents croise son chemin et le pousse à accepter de le suivre : le Cirque de Globus n'attend plus que lui. C'est leur fortune assurée.

Face à ses protestations, Tillmann sera emmené de force. Un long périple l'attend, au cours duquel il fait la rencontre de Lucia, la plus petite femme au monde. Leur arrivée à Globus n'est pas sans heurt non plus, puisque le directeur est un type revêche et tyrannique. Le cirque, lui, ne ressemble à rien du tout. Plus malheureux que jamais, Tillmann comprend qu'il doit s'en échapper.

S'enchaîne alors une autre aventure complètement folle, où l'on appréciera la générosité de Tillmann. Avec ses compagnons d'infortune, il va fonder une troupe de théâtre ambulant et parcourir du pays. Il fera l'expérience de l'amitié, de l'amour, mais aussi de la trahison. Sa maison lui manque de plus en plus. Lui qui refusait d'être tonnelier de père en fils va pleurer de joie sur le chemin du retour, il était trop bête, il a cru que la belle vie était ailleurs.

Ce petit roman, signé J-C Mourlevat, se veut une lecture cocasse et émouvante sur la destinée d'un garçon qui possède soudainement le don de voler (on n'explique pas pourquoi, ni comment, ce n'est pas ce qui compte finalement !). C'est une lecture légère et rigolote, surtout destinée pour les plus jeunes, car ce texte n'a pas la force romanesque du Combat d'hiver ou du Chagrin du roi mort.

Le garçon qui volait, par Jean-Claude Mourlevat
Folio junior, éd. 2012 - couverture : Jean-François Martin
illustrations : Marcelino Truong

27 septembre 2012

♠ Sombre célébration ♠

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Changement de décor pour ce 3ème tome : Lily retourne à Bartley, sa ville natale, pour le mariage de sa soeur Varena. En feuilletant le journal local, elle découvre une vieille histoire de bébé kidnappé, huit ans plus tôt, puis reçoit la visite surprise de Jack Leeds. De nouveau, tout s'écroule autour d'elle : un médecin et son assistante sont retrouvés morts dans leur cabinet, puis une petite dame inoffensive est poignardée dans son jardin. Lily capte tout de suite les premiers signes de panique, la menace devient rampante et elle se sent prise au piège, car elle a compris que cette série d'évènements morbides pouvait ébranler le fragile équilibre familial.

Concernant la relation naissante entre Lily et Jack, c'est du petit lait à boire. Rien n'est simple, mais une chose est sûre : ces deux-là se sont trouvés. Toutefois, point d'empressement, entre le passé de Lily et celui de Jack, les vieux démons sont à la fête et les cicatrices sont encore vives. J'aime beaucoup ce qu'il se passe entre eux : Jack n'est pas un type gentil, il est surtout solide, un peu jaloux et possessif aussi, en plus d'être impulsif. Il faut une personnalité aussi complexe pour s'accorder avec Lily, méfiante et terrorisée par ses sentiments, par ce semblant de retour à la normalité dans son existence qu'elle vouait à la solitude.

J'apprécie de plus en plus cette série, à la tonalité morose du fait du caractère triste de Lily. J'ai juste un souci avec les silences inexpliqués et les visages trop expressifs dont raffole l'auteur (je ne sais pas décoder les messages subliminaux, les intentions ne sont pas claires). L'intrigue criminelle est sordide et dérangeante, on ne se sent jamais très à l'aise à lire tout ça, de plus Charlaine Harris sait gratouiller là où ça fait mal. Du coup, comme pour soulager nos esprits tourmentés, on suit avec placidité l'obsession ménagère de Lily et ses séances d'abdos, en attendant la suite du programme. C'est bon aussi d'apprendre à mieux connaître les parents et la soeur de Lily, je m'attendais à un tableau bien pire, ce qui est loin d'être le cas (parfois c'est même drôle !). Le prochain tome paraîtra en février 2013, je m'en réjouis d'avance !

Sombre Célébration (Lily Bard #3) - Charlaine Harris
J'ai Lu, 2012 - traduit par Tiphaine  Scheuer

8 octobre 2012

Bienvenue, volume 2

bienvenue2Cela fait deux ans que j'attendais la suite des aventures de Bienvenue, une jeune Parisienne qui porte un prénom pour le moins hors du commun. Nous la retrouvons comme si nous l'avions quittée la veille, après son rendez-vous amoureux. N'espérez pas en découvrir davantage, le scénario est peaufiné pour maintenir le doute en permanence. Bon, ce qui ne change pas, c'est que la vie de Bienvenue ressemble à un immeuse capharnaüm. Comme si ses voisins ou ses proches s'étaient mis d'accord pour l'impliquer, bien malgré elle, dans leurs joies et leurs peines.

On commence avec le couple d'indiens qui ne peut pas avoir d'enfants, Jojo qui noie son chagrin d'amour dans l'alcool, Lola et son amant vampire qui ne la lâche plus, sa cousine Olga qui est amoureuse de son cousin, ou son père qui tente de renouer avec elle, alors qu'elle ne se sent pas prête, sans oublier les petits boulots et les rencontres bizarroïdes qu'elle cumule (cette dame avec ses chiens qui a besoin d'un peu de lecture et de compagnie, ou Octave et Alice, les deux bouts de chou, dont le père tient à surprotéger en se réfugiant derrière des décisions hâtives suggérées par une psy...), mais aussi ses cours à la fac et son projet en arts plastiques sous l'oeil intransigeant de son prof pas commode. 

Toutes ces anecdotes mises bout à bout remplissent considérablement les vingt-quatre heures d'une journée de Bienvenue, qui donne tellement de temps et d'énergie aux autres qu'il ne faudrait pas non plus oublier qu'elle aussi a besoin d'une épaule sur laquelle compter. (Heureusement, ça se décante sur la fin !) Cette suite est donc une totale réussite, on reprend ses marques avec facilité, on se passionne pour le quotidien ordinaire et sordide, mais attachant malgré tout, de Bienvenue. On est curieux, captivé, on s'intéresse à la vie des uns et des autres, on s'interroge, parfois on s'inquiète un peu, parce qu'on a vraiment à coeur tout ce qu'on lit et découvre. C'est ça que j'aime dans cette bande dessinée, sa simplicité, sa tendresse, son honnêteté à vouloir partager des petites choses banales. Comme dit Cioran, Il n'est pas d'art vrai sans une forte dose de banalité.

Bienvenue (tome 2) par Marguerite Abouet & Singeon
Gallimard, coll. Bayou, 2012

20 octobre 2012

I've locked my heart I'll keep my feelings there

ladamePar une journée pluvieuse, Harry croise la silhouette frigorifiée de Nell, coincée à l'arrière d'une charrette. Il lui fait cadeau de son chapeau et de sa paire de gants, puis s'en va découvrir le domaine qu'il vient d'acquérir. Sans le savoir, il s'agit de Firmin Court qui appartenait à la mère de Nell, mais que son père a vendu après avoir dilapidé leur fortune pour assouvir sa passion des jeux. Depuis, celui-ci est mort sur le bord d'une route. Nell est orpheline, sans le sou, contrainte de travailler en tant que dame de compagnie.

Harry est sous le charme ! Il propose aussitôt de l'épouser, mais elle refuse. C'est là qu'un premier malentendu s'installe, puisqu'il s'imagine qu'elle ne veut pas se rabaisser à épouser un homme de sa condition (sa mère, simple servante, a été engrossée par son patron), elle est une aristocrate, désargentée, mais aristocrate par le titre ! En fait, Nell n'y songe pas une seconde car son souci est d'un autre ordre : elle est maman d'une petite fille illégitime, qui lui a été enlevée à la naissance, depuis elle se bat pour la retrouver mais veut préserver son secret car elle suppose que jamais un homme ne daignera s'intéresser à son sort avec de tels bagages.

La rencontre entre Harry et Nell est providentielle, d'ailleurs leur romance est purement traditionnelle et privilégie le syndrome de la demoiselle en détresse. Résultat, très peu de passion et de tension amoureuse au programme ! A contrario, c'est l'idylle entre Ethan et Tibby, cf. le premier tome de la série, qui se présente comme une bouffée d'air pur. Mais l'intrigue est ailleurs, et je continue de trouver qu'il manque la petite étincelle pour rendre cette série plus croustillante. Dans un registre romantique, elle est parfaite mais ne correspond pas à mes attentes. Du coup, je donne une chance au prochain tome, avec Rafe, sinon je passe mon tour.

Les Archanges du Diable, tome 2 : La dame de mes tourments, par Anne Gracie
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2012 - traduit par Viviane Ascain

8 novembre 2012

...rien d'autre que des adolescents qui n'avaient pas trouvé mieux que de passer leur puberté en compagnie les uns des autres...

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Triste année de Terminale pour Louise. Alors qu'elle devrait se préparer avec assiduité pour son bac, en prévision de ses nombreux projets, elle n'a strictement plus le goût à rien. Sa meilleure amie, Claire, est à l'hôpital. Malade d'avoir trop maigri, de n'en avoir rien dit et de s'enfermer dans sa bulle de dépression. Cette nouvelle a eu pour effet de faire voler en éclats leur petit groupe d'amis, qui comprenait Baptiste, Tom et elles.

Louise est désormais seule avec son chagrin, sa colère, sa nostalgie et son incompréhension. Baptiste a abdiqué, Tom a fui, seule Louise s'accroche à ses souvenirs. Elle a beaucoup de mal à tourner la page, à avancer. De toute façon, elle se sent incapable. Après avoir vécu une telle histoire d'amour, ensemble, tous les quatre, elle se dit que c'est impossible de vivre sans.

Ce roman est une véritable petite pépite d'émotions, je vous le garantis, sitôt que vous lisez les premières pages, vous n'avez plus envie d'en décrocher. Au départ, un simple coup d'oeil à la couverture (très jolie, au passage), me laissait penser que ce serait une histoire mignonne, pour me changer les idées. Terrible erreur. Finalement j'ai eu le sentiment de replonger quelques années en arrière, à cette époque douce et bénie où l'on ne vit que pour ses potes, notre oxygène à nous, et où on n'imagine pas une seconde que tout ça puisse s'arrêter un jour. Bah si. Petite moue de crispation.

L'histoire est une lente, et longue, immersion au pays du Spleen (le chemin vers la rédemption et la guérison est semé d'embûches !). Malgré tout, l'histoire de Louise nous tient tellement à coeur, avec sa détresse poignante, sa sensibilité à fleur de peau et son désespoir chevillé au corps. Bon sang, que c'est fort, troublant, bouleversant ! Cela vous parle d'une jeunesse éclatante et exaltée, qui s'accroche à ses promesses et qui boit la tasse dès qu'un obstacle se présente. Reste le plus dur, oublier pour mieux s'arracher. Je ne suis pas prête d'oublier cette lecture (une belle écriture, une histoire poignante, des personnages attachants, une amitié qu'on croyait invincible, un amour absolu), j'ai adoré !

Pieds nus dans la nuit, par Marjolaine Jarry
éd. Thierry Magnier, 2012 - illustration de couverture : Agathe Demois

29 novembre 2012

♥ On est sauvages mais on s'aime. (Oui, encore !)

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Je vous présente Grignotin le lapin jaune et Mentalo la grenouille verte. Ce sont deux amis inséparables, qui vivent dans la forêt et partagent des petites aventures ordinaires, trempées dans l'humour. Je serais tout de même bien étonnée si vous ne connaissiez pas encore, car cette série figure parmi mes incontournables et elle vaut vraiment le coup d'oeil.

Esthétiquement, cela se présente comme un roman illustré, avec des dialogues aux couleurs distinctes, rouge pour Grignotin et vert pour Mentalo, ce qui permet aux enfants une lecture aisée et divertissante. C'est d'ailleurs l'une des grandes forces de cette collection, on trouve très peu de texte narratif, un ton vif et enlevé, des animaux aux expressions très marquées (Delphine Bournay nous régale !) et une ligne éditrice qui met à l'honneur l'amitié et l'entraide.

Ce grand livre n'est pas une nouveauté, il rassemble huit histoires déjà parues : Le chapeau, Les justiciers, L'invité, Le correspondant, Le Chinois, La cigale, L'inventaire et Les animaux sauvages. Cette série existe depuis 2006, à ce jour elle est composée de cinq romans. Et très franchement, chaque rendez-vous est incontournable. On trouve tout ce que j'aime dans cette lecture : c'est drôle, décalé et loufoque. Alors, comme c'est une coutume chez l'Ecole de Loisirs de réunir en un volume grand format les meilleurs titres de ses séries à succès, on profite de l'occasion pour faire plaisir à d'autres qui vont découvrir avec bonheur ce duo enchanteur.

Je précise, mais cela plaît à tous les âges ! 

Le Grand livre de Grignotin et Mentalo, par Delphine Bournay (Ecole des Loisirs, novembre 2012)

12 avril 2013

Y a des souvenirs quand on les jette, Qui r'viennent sans faute dans les maux d'tête...

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Lou, quatorze ans, ne connaît pas son grand-père. Ce dernier a été placé dans une maison de retraite, car il ne pouvait plus vivre seul depuis la mort de son épouse, mais ce choix de vie n'était pas de son goût puisqu'il vient de disparaître. Il a pris la route, à 80 ans, et sa fille est sens dessus dessous.

Lou comprend que les réactions intempestives de sa maman sont liées à son enfance délavée de tendresse, puis marquée par son divorce, c'est désormais une femme en colère, qui n'entend pas recevoir une psychanalyse de la part de son adolescente de fille ! Lou serait en pleine crise ? Allons donc, elle décide avec sa copine Najette de prendre la poudre d'escampette, sous couvert de retrouver elles-mêmes le grand-père en vadrouille.

Et le roman de nous proposer un joli portrait croisé des deux bouts de la chaîne : Lou, et ses premières fois, curieuse, soucieuse, pleine d'interrogations, un peu à la découverte de son moi profond, et son grand-père, au crépuscule de sa vie, avec son lot de dernières fois, ses trouilles, son amertume, son refus d'être parqué dans un mouroir et sa ferme intention de choisir où et quand il passera l'arme à gauche.

En chemin, Lou et Najette vont apprendre à se parler et s'apprécier (ce sont leurs mères qui sont copines à la base), mettre à plat des idées reçues, partager leurs rêves, leurs espoirs et leurs histoires de famille aussi. On assiste à la naissance d'une très belle amitié, en plus de percer les travers de l'adolescence, l'heure de tous les drames et autres remises en question permanentes. C'est amené en douceur, finement, sobrement, avec une note de poésie tellement appréciable. Même les interludes avec le grand-père sont extrêmement touchants. Souvent, ça a trouvé un petit écho en moi ...

J'ai terminé mon livre en soupirant bien fort, signe que j'ai passé un très bon moment et qu'il faut désormais que ma fille le partage à son tour !

Une histoire à vieillir debout, par Carole Prieur
Oskar éditeur, 2012 - illustration de couverture : Jérôme Meyer-Bisch

Moi, j'avais le cerveau qui bouillonnait de mille idées. J'avais envie de connaissances ! Oui, tout à coup, allongée sous un bosquet, dans un pull en  laine, j'ai eu une bouffée de vie, une grande bouffée de vie : j'ai tout l'avenir devant moi, à moi de décider ce que je vais en faire ! Quelle liberté tout à coup ! Comment dormir avec cette pulsion-là, avec tous ces possibles qui naissaient en moi ! Il est possible de choisir, il est possible de fuguer, il est possible de se débrouiller seule, il est possible d'aimer ses parents loin d'eux, il est possible d'avoir de bons souvenirs... Ces nouvelles sensations ne pouvaient me pousser qu'à l'insomnie ! Y a urgence à vivre, il faut la bouffer, la vie, il faut en profiter au maximum, donc ne pas dormir, respirer le bon air frais de cette nuit à la belle étoile. Ecouter tous les bruits partout autour. Sentir que chaque partie de son corps est là, prête à bouger, à toucher, à vivre de nouvelles aventures. Mon corps est prêt, je suis prête, je suis en VIE ! Waouh, quelle ivresse !

18 avril 2013

“A Japanese can live on a teaspoonful of rice a day. We were the best breed of worker they had ever hired in their lives.”

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Au début du XXe siècle, des célibataires américains ont choisi, sur catalogue, leurs épouses d'origine japonaise, après avoir échangé quelques lettres et photographies. Ces demoiselles, de tous âges et de tous horizons, ont ainsi tout quitté dans l'espoir d'une vie meilleure, mais la réalité s'est finalement révélée différente. Car toutes ces jeunes filles, avec des rêves débordant des poches, n'ont malheureusement pas trouvé l'amour à leur arrivée. La plupart ont en fait été considérées comme du bétail, de la main d'œuvre docile et bon marché. Et les époux n'étaient pas des banquiers ou de riches négociants en soierie, mais de simples fermiers, logés dans des tentes ou des cabanes.

Amère désillusion pour toutes ces Japonaises, piégées dans un mariage sans âme, sans vie, sans tendresse ! Mais lorsque certaines d'entre elles ont appris à faire contre mauvaise fortune bon cœur, ou su établir une véritable harmonie familiale, elles ont ensuite été frappées par les horreurs de la guerre, l'attaque de Pearl Harbor et les mesures gouvernementales visant à parquer tous les immigrés d'origine japonaise dans des camps, perdus dans les montagnes. Partagées entre la honte, l'incompréhension, l'impuissance et l'amertume, nos héroïnes ont assumé leur nouveau destin sans broncher.

Le récit de Julie Otsuka est foncièrement intéressant, intelligent, poignant et instructif. Par contre, ce que je trouve dommage, même si cela fait partie du choix de l'auteur, c'est d'avoir délibérément parlé à la première personne du pluriel, montrant ainsi qu'il s'agit d'un témoignage collectif, toutes unies dans la même galère. Le problème, c'est que l'ensemble m'est apparu impersonnel, avec une distance établie, sans possibilité de s'attacher à une histoire ou un personnage en particulier. Ce ne sont finalement que des visages anonymes, on a beau ressentir ce que ces jeunes femmes ont pu éprouver dans cette expérience de vie, mais il en découle aussi un sentiment de vide. C'est assez déconcertant.

A la narration, nous avons Irène Jacob, dont le charme et la subtilité confèrent à l'écoute une mélodie gracieuse, aux accents doux et puissants selon les besoins. C'est particulièrement agréable ! Lecture courte, seulement 3h47 ! Dans le même registre, je vous conseille Le fil à recoudre les âmes de Jean-Jacques Greif.

Certaines n'avaient jamais vu la mer, par Julie Otsuka
Audiolib, 2013 / Phébus, 2012 - Traduit par Carine Chichereau
Texte intégral lu par Irène Jacob

PRIX FEMINA ETRANGER 2012

23 avril 2013

"I've been looking for a suitable alternative, but the truth is... there's only you."

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La compétition entre les filles continue, la sélection s'est réduite à seulement six candidates et America figure toujours en tête de liste dans le cœur du prince Maxon. Du moins, c'est ce que l'on croit car très vite il apparaît que le jeune homme est las d'attendre après son élue, qui réclame du temps, toujours du temps. Elle manque de confiance en elle et en Maxon, elle ne sait plus où donner de la tête dès qu'elle revoit Aspen, ce dernier ne lui facilitant pas la mise puisqu'il devient tout sucre, tout miel et se présente comme le parfait amoureux transi.

Aussi, lorsque Maxon ose manifester un soupçon d'intérêt ou une marque d'affection plus poussée envers une autre candidate, America voit rouge et se comporte comme une gourde, en multipliant les frasques et les caprices. Soupirs, soupirs. Sans quoi, nous découvrons enfin le véritable visage du royaume d'Illéa, à travers le journal de son créateur. America a eu connaissance de ce journal, en a lu des extraits et a découvert la vérité. Résultat, elle est encore plus chamboulée et tentée de prendre une décision qui risque bien de nous arracher un battement de cœur !

Ajoutez les attaques répétées de l'ennemi, la pression de la compétition et ses épreuves (nigaudes), la haine non dissimulée du roi en personne, les amitiés fausses, les secrets mis à jour, les éclats de tendresse, les vérités jamais bonnes à dire, l'envie de claquer la porte et de faire la révolution ... Heureusement l'action frétille en fond de cale, sinon ce deuxième tome serait usant, car très centré sur la romance et sa ronde des émotions (et hésitations). Les sautes d'humeur et les changements d'attitude des uns et des autres rendent en effet l'ensemble compliqué, lassant et pénible.

Par contre, le roman se lit toujours aussi vite, l'ambiance générale est séduisante et l'impatience de connaître le dénouement est forcément très grande ! Il faudrait juste que cesse ce ballet des cœurs désaccordés, à la longue on n'y comprend plus rien !!! America, assume tes choix !

L'Elite (La sélection #2) par Kiera Cass
Robert Laffont, coll. R, 2013 - traduit par Madeleine Nasalik

15 mai 2013

"La vie semblait soudain n'être plus faite que de problèmes."

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Malgré mon avis réservé concernant le premier tome (que je trouvais trop jeune, trop lisse et à l'intrigue convenue), j'avais envie de connaître la suite car je la pressentais plus disposée à me plaire. Cette fois, plus de temps perdu à planter le décor et à présenter les personnages, on pouvait entrer dans le vif du sujet et retrouver les jumelles, Clio et Thais. Celles-ci n'ont pas seulement découvert un nouvel héritage familial, elles ont aussi des chagrins d'amour à panser, des sortilèges à lancer, des dangers à déjouer.

A sa façon, Clio est un personnage plus attachant. C'est une chipie, sûre de son charme, qui a toujours baigné dans la magie, mais qui ne se comporte pas non plus comme une garce avec sa sœur, Thais, plus naïve, avec son look de première de la classe, qui fait tomber tous les garçons, en particulier celui pour qui Clio a craqué également. Doit-on présager des rivalités entre sœurs ? Même pas !

Finalement, c'est bien pour ça que j'éprouve un certain plaisir à me plonger dans cette série, pour son esprit bon enfant (et son univers sur la wicca !). Partant du principe qu'elle s'adresse avant tout à un public très jeune, j'accepte donc plus facilement les petits travers et autres défauts pas bien méchants. Toutefois, l'histoire s'enrichit mine de rien de quelques pointes de suspense, de drames amoureux en souffrance, de secrets à couver, d'amis à trahir et d'alliances à rompre sans le moindre remords. C'est presque comme un feuilleton, mais en plus soft.

Petite frustration, tout de même, sur la fin ... que j'espérais plus haletante, plus excitante. C'est loin d'être le cas ! Cate Tiernan a préféré ménager son suspense et avance ses pions avec une placidité déconcertante. Attention à ce que l'ensemble ne tombe pas dans le plan-plan non plus !

Balefire, tome 2 : Cercle de cendres, par Cate Tiernan
Msk, 2013 - Traduit par Anne-Sylvie Homassel

15 mai 2013

►►► La rivière noire ◄◄◄

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Ce tome s'inscrit juste après [[Hypothermie]] et le départ d'Erlendur vers les terres de son enfance. C'est Elinborg que nous suivons donc, à travers une enquête délicate qui met à l'honneur le caractère sensible et très féminin de son personnage. Un homme a été égorgé dans son appartement, mais fait étrange, la victime serait avant tout un prédateur sexuel, ayant coutume de droguer ses cibles avant d'abuser d'elles.
 
Ce livre pourrait faire froid dans le dos, dès lors qu'il révèle les failles de la justice islandaise qui punit très faiblement les auteurs de crimes à caractère sexuel. Finalement, j'ai davantage trouvé une dimension pudique et d'une grande sensibilité au récit. Probablement que le personnage d'Elinborg y est pour quelque chose ! On la découvre dans son rôle de compagne, auprès de Teddi, un mécanicien pépère et attentif, et dans celui de mère, avec des enfants qui grandissent, qui ont leurs secrets, et qu'elle a du mal à comprendre.

C'est donc un tome sans Erlendur qui défend honorablement ses chances, j'aime beaucoup la touche féminine qu'a su apporter Elinborg, comme j'avais également apprécié de mieux découvrir Sigurdur Oli dans [[La Muraille de lave]]. L'histoire traite du sujet douloureux qu'est le viol, et de l'éventualité d'une vengeance personnelle face à l'inertie (ou la trop grande clémence) des hautes instances du pays. Très bonne interprétation de Jean-Marc Delhausse, qui a lu les 4 titres édités chez Audiolib jusqu'à présent. 

La rivière noire, par Arnaldur Indridason
Audiolib / Métailié, 2011 - Traduit par Eric Boury
Texte intégral lu par Jean-Marc Delhausse (durée d'écoute : 9 h 04)

10 juillet 2013

☼☼ La fille qui lisait des romans d'amour ☼☼

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Cassandra est une indécrottable romantique, qui se gave de romans d'amour et imagine son idéal masculin à l'instar des héros de ses lectures. Même en pleine journée, elle est capable de décrocher de la réalité pour se perdre dans ses fantasmes. Il est même parfois un peu surprenant de tomber sur une scène à l'érotisme débridé, sans prévenir, avant de réaliser qu'il s'agit d'un rêve éveillé. Une fois qu'on détermine bien la frontière, on peut se prêter à sourire car ce sont souvent des situations cocasses.

Pour se consoler de sa fraîche rupture sentimentale, Cassandra décide de rejoindre sa meilleure amie Val dans un hôtel de grand standing à San Diego, pour y rencontrer le cousin de celle-ci, Raphaël, au physique d'Apollon et aux manières de gentleman, et aussi Connor, son associé aux répliques sarcastiques mais au doux accent irlandais. Cassandra craque pour le premier, puisqu'il incarne son modèle de perfection, mais se surprend à brûler de désir pour le deuxième, qui n'hésite pas non plus à la titiller, ayant saisi qu'elle possédait un caractère volcanique, bien loin de l'image lisse et polie qu'elle voudrait donner, derrière ses romans à l'eau de rose.

J'ai aimé toutes les brèves interactions qu'il pouvait y avoir entre Cassandra et Connor, il n'y a pas photo, ce potentiel remporte tous les suffrages. A côté, Raphaël fait pâle figure. D'ailleurs l'auteur n'a pas veillé non plus à nous le rendre particulièrement attractif, puisqu'à part un physique avantageux, il est vite assommant et terne et passif, donc bof. L'histoire montre aussi qu'une consommation excessive de romances rend l'héroïne aveugle et butée, elle s'attache à une image et se voile la face, risquant presque de passer à côté du bonheur !

Du coup, le couple se retrouve dans les bras l'un de l'autre un peu précipitamment (le dernier chapitre, et puis hop !). A noter aussi qu'il n'y a point de sensualité au cours de l'histoire, si ce n'est dans les fantasmes de Cassandra. Certes, c'est drôle et insolite, mais un peu lassant aussi, j'avoue, j'ai vite cherché à sauter les passages. Bref, tout ça pour dire que cette lecture n'a pas été désagréable, l'histoire est mignonne mais reste aussi conventionnelle, on se trouve à mi-chemin de la chick-lit, la dérision en moins, et c'est bien dommage. En somme, c'est gentillet, mais pas aussi alléchant que le résumé le supposait.

La fille qui lisait des romans d'amour, par Inara Lavey
Milady, coll. Central Park, 2013 - traduit par Lise Capitan

5 juin 2013

“J'espère que tu changeras le monde, et sache que tu as été le meilleur refuge possible contre la tempête.” (Arsène)

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Arsène, c'est le petit nom que donne le narrateur de l'histoire, Georges, à la jeune fille qui vient d'emménager dans l'appartement en face de celui de ses parents. Et c'est tout un honneur, mes amis, car le garçon porte aux nues le célèbre entraîneur de l'équipe de foot d'Arsenal, monsieur Arsène Wenger himself. Cette fille, donc, est tellement tout, tellement fascinante, c'est carrément un numéro dix, selon lui, qu'elle ne pouvait mériter meilleure distinction.

Pour son entrée en 6ème, les parents de Georges lui ont offert un cadeau utile et intelligent, une paire de jumelles. Lui, le môme, se rince l'œil en balayant le quartier et découvre sa voisine en train d'accrocher des rideaux, la musique à fond, et la maladresse en bandoulière. C'est comme ça qu'il tombe amoureux, Georges. Pour la première fois de sa vie. Il décide alors une tactique d'approche en proposant de balader son gros chien, Nadja, pendant qu'elle vaque à ses petites affaires. La demoiselle est conquise, ce petit bonhomme lui plaît bien.

Mais bon, Arsène est aussi une jeune femme mystérieuse, qu'on cerne à moitié, ou seulement grâce à la perspicacité du libraire, Monsieur Ali, qui a l'œil et veut protéger son petit monde. Parce que la vérité n'est pas belle, mais finalement je m'en moque un peu. Car c'est toute une vie de quartier qui m'a été donné de découvrir et d'apprécier, avec des personnages hauts en couleur et bougrement attachants (à l'exception d'Arsène, dont la personnalité sombre et impénétrable m'a laissée de marbre). En somme, j'ai aimé la forme du récit, une histoire teintée de couleurs et de facéties, mais j'ai hélas été peu sensible au fond et suis souvent demeurée en retrait.

Ce roman est servi par une nouvelle plume, Juliette Arnaud, qui s'est déjà fait connaître pour ses talents de comédienne (Arrête de pleurer Pénélope).

Arsène, par Juliette Arnaud
Casterman, 2012 - illustration & graphisme : Djohr

8 juillet 2013

Dans les bois éternels, de Fred Vargas

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Quel rapport entre deux morts égorgés porte de la Chapelle, un cerf éventré en Normandie, un vol de reliques, une infirmière évadée de prison et le fantôme d'une nonne ? Inutile de trop en dévoiler, car cette lecture se déguste et vaut bien une plongée en apnée ! Ah, retrouver Fred Vargas et son commissaire Adamsberg aura été pour moi purement jubilatoire. Il serait d'ailleurs temps que je m'y remette, je m'en rends compte, cela m'avait manqué. Donc, cette nouvelle enquête est captivante, du début à la fin, on se demande bien où l'auteur nous balade, on croit avoir deviné le dénouement et on tombe avec grandeur dans le panneau. Oui, c'est du bon, du très bon !!!

Thierry Janssen, en lecteur virtuose, nous guide dans ce dédale infernal et nous visse sur notre siège. J'ai franchement beaucoup apprécié mes retrouvailles avec cette série à l'humour froid, mais salvateur. J'ai repris des nouvelles de Camille et de la situation amoureuse de notre commissaire, qui ne s'arrange pas, je n'étais pas surprise un seul instant de la tournure des événements. Fred Vargas, ce n'est pas seulement l'assurance de lire un roman policier intelligent, complexe et bluffant, c'est aussi un style impeccable, un ton qui fait mouche, et la perspective de croiser des figures lunaires, mystérieuses et fascinantes.

Je recommande chaleureusement ! N'hésitez pas à tester la version Audiolib, d'une qualité sans égale, cela vous prendra 12 heures et des pépettes de votre temps ... Pendant les vacances, c'est une paille ! ☺

Dans les bois éternels, par Fred Vargas
Audiolib (2013) - Texte intégral lu par Thierry Janssen / durée d'écoute : 12 h 26

8 juillet 2013

Un requiem allemand - La trilogie berlinoise 3 (Audiolib)

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C'est le dernier chapitre de la Trilogie Berlinoise, l'histoire se passe en 1947 et Berlin panse ses plaies. Bernie est envoyé pour une mission d'espionnage à Vienne. C'est l'heure des règlements de compte, les criminels de guerre sont jugés et sévèrement condamnés, on veut oublier, effacer et avancer. Mais les blessures sont profondes, les épouses monnaient leurs corps contre des médicaments, du parfum, de la nourriture ou de l'argent. Les maris serrent les poings et rangent leur fierté dans leur poche. C'est le temps de l'amertume, et de l'opportunisme... Les anciens bourreaux ont déjà retourné leurs vestes, changé d'identité et pactisé avec les ennemis d'hier. De nouvelles cartes sont à dessiner, pour une autre face du monde qui est encore marquée à vif.

Difficile d'être à l'aise dans un décor aussi apocalyptique et désolant. Bernie, lui, n'a toujours pas su gagner ma sympathie mais c'est un fichu bon détective, qui va tremper dans des combines de politique et de rouerie avec dextérité. C'est bien parce que j'ai aimé le contexte historique de la série que j'ai pu m'attacher à elle, en dépit de mon aversion pour les détails glauques et les descriptions graveleuses (notamment sur les relations entre les hommes et les femmes, c'est un monde très dur, franchement peu glamour !). Ceci dit, c'est une trilogie qui vaut le détour, malgré mes réserves liées au comportement cavaleur de Bernie Gunther.

Un requiem allemand - La trilogie berlinoise 3, par Philip Kerr
Audiolib (2012) / éditions du Masque (2008) - traduit par Gilles Berton
Texte intégral lu par Julien Châtelet  (durée : 9 h 52)

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