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Chez Clarabel
22 avril 2010

Comme il sied à toute jeune femme bien éduquée...

Enola_Holmes_Tome_5Quel est le point commun entre la guerre de Crimée, Florence Nightingale et Mrs Tupper ? Enola Holmes, bien entendu. Il s'agit déjà de l'avant-dernier tome de la série, ça sent la fin, moi je vous le dis... D'abord c'est un roman plus court que les précédents, seulement 190 pages, avec une intrigue policière intéressante mais un poil moins excitante que dans les dernières aventures. Ceci dit, je demeure incontestablement sous le charme, cette série possède un grand nombre de qualités, elle est bien écrite, de fort bon goût, et même les couvertures françaises, illustrées par Raphaël Gauthey, soulignent le charme et l'élégance de la série d'Enola Holmes !

Nous en sommes donc au cinquième volume, les présentations n'ont plus cure, Enola vit seule à Londres depuis la disparition de sa mère et ne veut pas tomber entre les mains de ses frères, qui souhaitent l'enfermer dans un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille. Nous n'avons toujours aucune nouvelle de lady Eudoria, d'où une certaine surprise de ma part car j'imaginais que l'auteur allait procéder à un virage en douceur pour nous ramener vers l'élément déclencheur de la série (disparition de la maman = émancipation de la jeune fille de quinze ans = début de carrière d'apprentie détective). Hélas non. Aucune trace. Toujours rien. Le calme plat. Oh, peut-être un babillage de ladies surpris par le plus grand des hasards, c'en est même trop beau pour être vrai. Mais niet. Même la correspondance par petites annonces en langage codé s'est évaporée depuis belle lurette ! C'est peut-être là mon microscopique sentiment de manque.

Dans L'énigme du message perdu, Enola cherche à aider sa logeuse, la vieille Mrs Tupper. Celle-ci a reçu d'étranges menaces via un billet anonyme. Quelques jours après, Mrs Tupper est kidnappée, sa maison mise à sac. Enola Holmes prend cette affaire criminelle très à coeur, pourquoi s'en prendre à une veuve sans le sou, dont la seule richesse semble être une robe de crinoline en soie bleu de Prusse. D'ailleurs, n'est-ce pas un vêtement trop chic pour une femme comme Mrs Tupper ? Il faut alors fouiller le passé de la dame, chercher à rencontrer la célèbre Florence Nightingale et recroiser Sherlock avant de prendre la fuite. Et tout ça en moins de 200 pages ! (Oui, c'est trop peu. Trop court.) Faible lueur d'espoir dans les dernières pages. Notre grand détective comprendrait-il que le bonheur de sa petite soeur n'est pas à ranger dans une case pour convenir à la tradition de l'époque (Londres, 1889) ? Attendons le dénouement dans The Case of the Gypsy Goodbye (sortie US : mai 2010 - sortie française, dans un an ?).
Argh.

Les enquêtes d'Enola Holmes : L'Enigme du message perdu ~ Nancy Springer
Nathan, 2010 - 190 pages - 14,20€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
illustration couverture : Raphaël Gauthey

 

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7 septembre 2010

En poche ! #31

Ker Violette de Karine Fougeray avait été  pour moi un GROS COUP DE COEUR (éditions Delphine Montalant, 2008).

Le roman est enfin en poche !

ker_violette  10 heures du matin. Du kir-champagne dans une bolée de cidre. Au fond d'un bar breton, ils sont deux face à face. Lui, c'est Félix, marin, pêcheur, artiste. Elle, c'est Clara. Elle n'est pas d'ici. Plus d'ici. Un homme qui peint des rascasses et une fille qui cherche son cheval...  Clara ne pense qu'à cela, ne rêve que de cela. Retrouver Prince. Refaire le chemin. C'était il y a longtemps mais rien n'est oublié. D'abord : aller voir Martreux, le maréchal-ferrant sourd-muet. Lui, saura. Et ensuite ? La vie, la mer. L'Irlande, une vieille pension bretonne, des lettres d'amours, des histoires de marins et l'odeur du varech... Parce que, parfois, la vie se cabre, à 36 ans, Clara n'a plus que son cheval en tête. Pour se remettre en selle...

=) C'est un roman qui parle d'amour, mais vraiment un amour mirifique, hors du commun, qui dure depuis des lustres. C'est un feeling, une émotion pure et instantanée, un électrochoc, le genre qui file une décharge sitôt qu'on se frôle... C'est l'histoire d'une tristesse, d'un abandon, d'un deuil, d'un chagrin. C'est aussi un énorme silence, un poids qui dure et qui s'encroûte avec les années. C'est une rencontre éblouissante, deux âmes qui s'unissent, une communion, un déchirement. Dans ce livre, aussi, on respire l'air de la mer, on boit beaucoup de champagne, on sent l'eau de cologne de Guerlain, une odeur surannée de violette. La mer, encore, on la maudit, on l'admire, on court après, on s'y baigne nue. On la traite de tricheuse, de menteuse, de mante religieuse. Mais la mer n'est pas tout. La mer, ou la mère ?

Pocket (septembre 2010) - 5,90€ 
NB : La couverture originale était mille fois plus jolie !

Encore un COUP DE COEUR, mais dans un registre tout à fait différent : Darling Jim de Christian Mork.

Darling_Jim    Il est arrivé un jour à Castletownbere, Irlande. Tout en lui respirait la force, la beauté. Le bruit de sa moto l'annonçait de loin. Et personne en ville, depuis, n'a oublié Jim. Darling Jim. Le raconteur d'histoires, l'amant merveilleux : les hommes l'admiraient, les femmes l'adoraient. On écoutait sans se lasser sa vieille légende celtique, toujours la même : celle du loup qui, devant sa proie, hésite. Aimer. Ou dévorer. Sombre et sauvage histoire qui décidera de celle des soeurs Walsh. Tombés dans les mains d'un innocent facteur, leurs journaux intimes révéleront tout le bruit, la fureur, l'horreur d'une passion perverse. Des cadavres, des haines et des vengeances de femmes rendues folles par un faux prophète, un loup, déguisé en brebis, l'irrésistible, l'inoubliable, l'impitoyable Jim...

C'est un roman qui nous promène d'un chemin à un autre, sans jamais nous perdre, le narrateur veille et nous pousse gentiment vers le sentier qu'il souhaite nous voir emprunter. Et ça fonctionne plutôt bien, on mord à l'hameçon. Une fois ouvert ce livre, on ne peut plus le refermer ! Et l'écriture est sensuelle, brillante, étourdissante. C'est un livre à plusieurs facettes, qui vous raconte une histoire d'amour, de danger et de tristesse. Une histoire qui donne la chair de poule. Une histoire un brin fantastique, avec des contes et légendes qu'on imagine se raconter au coin du feu ou avec une lampe de poche sous une tente ! Pour frémir de plaisir.

Pocket (juin 2010) - 7,30€


12 avril 2010

Personne ne revient des Enfers.

Jack_Perdu_et_le_royaume_des_ombres_de_Katherine_MashNe serait-ce point une couverture illustrée par Benjamin Lacombe ? Si, si.
Est-ce sa faute si j'ai voulu découvrir ce roman ? Oui, un peu. Beaucoup.
Et j'aime quand le hasard se révèle si profitable car j'ai beaucoup apprécié Jack Perdu et le royaume des ombres.
C'est l'histoire d'un garçon de quatorze ans, Jack, qui vit avec son père à New Haven sur le site de l'université de Yale, où son père enseigne l'archéologie. Sa mère est décédée huit ans plus tôt, alors qu'elle était à New York et qu'un échafaudage s'est écroulé sur elle. Son absence pèse beaucoup à la maison, d'autant plus que c'est un sujet inabordable. Son père est trop triste d'y repenser et ne veut plus en entendre parler. Soit.
Un jour qu'il se promène le nez plongé dans Ovide, car Jack est un passionné de lettres classiques, il ne voit pas la voiture au moment de traverser et se fait renverser avec un beau vol plané. Le garçon s'en sort sans un bleu, mais son père préfère l'envoyer chez un médecin à New York pour plus de sécurité.
Le docteur Lyons le trouve en pleine forme, se contente de le prendre en photo avec un vieux Polaroid, merci, au revoir. Retour à la case Grand Central où son train l'attend. C'est alors que Jack fait la connaissance d'une écolière qui se prénomme Euri. Elle l'invite à le suivre, lui proposant de visiter les sous-sols de la gare. Jack accepte.

A ce stade, cinquante pages ont déjà été lues. C'est le feu vert pour aller encore plus loin, pour découvrir ce qui attend Jack au-delà du quai soixante et un. Le royaume des ombres, on s'en doute. Mais quel est-il ? J'ai envie de laisser le doute flotter. Envie de vous livrer à la totale inconnue - comme moi, au départ. Envie de vous inviter à prendre la corde et de suivre le chemin. N'ayez aucune crainte, la plongée sera sans douleur, juste excitante et pleine d'enchantement. Car au bout du tunnel, la découverte est riche, vraiment étonnante, avec ses théâtres, ses bars, ses bibliothèques et ses clubs des poètes disparus. Règne aussi un soupçon d'interdit et de menace - Cerbère, le chien à trois têtes, et son Gourdin de maître sont toujours dans les parages pour mettre la main sur les resquilleurs. Car, Jack a pénétré un monde censé être invisible aux yeux des mortels. Ce sont les Enfers de New-York. Pourquoi, comment. C'est énorme à expliquer. Une seule chose compte : Jack a enfreint les lois du royaume souterrain dans le seul but de retrouver sa mère, Anastasia.

C'est un roman vraiment passionnant, qui revisite l'histoire d'Orphée et Eurydice, en s'appuyant sur d'autres anecdotes issues de la mythologie grecque, en plus de quelques emprunts à la poésie (John Donne, Emily Dickinson, Dylan Thomas et même Tennessee Williams). Ce fut une plaisante et enthousiasmante découverte, qu'illustre à merveille la couverture de Benjamin Lacombe.

Une suite a été publiée en 2009 (sortie USA) : The Twilight Prisoner. Une traduction française est-elle envisagée ?

Jack Perdu et le royaume des ombres ~ Katherine Marsh
Albin Michel, coll. Wiz (2008) - 250 pages - 12€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau

A partir de 14-15 ans.

 

25 octobre 2010

Azilis : L'Epée de la Liberté

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Gros coup de coeur pour ce roman !
Il y a tout ce qu'on peut souhaiter rêver : l'aventure, l'amour, l'héroïsme, la trahison, la mort, la beauté, la magie, la folie, et j'en passe. C'est un premier tome annonciateur d'une trilogie passionnante, riche et intelligente ! Franchement, n'hésitez pas à vous faire plaisir et à découvrir ce pur moment de bonheur romanesque.

Nous sommes en Gaule, Azilis est fille de notable, elle est belle, riche, intelligente. Depuis son enfance, elle a bénéficié d'une éducation libre, coupée du reste du monde, élevée dans un cocon, par un père érudit et une mère que la mort viendra frapper trop tôt. Dès lors, la jeune fille perdra peu à peu ses repères, se sentira seule et préfèrera s'isoler en chevauchant les routes de campagne en compagnie de son esclave, Kian, ou à apprendre l'art de la guérison auprès de l'Ancienne de la forêt, Rhiannon.

De nouveaux bouleversements sont attendus, anticipés par le retour d'Aneurin, le cousin barde, qui revient de son long périple qui l'avait conduit jusqu'à Constantinople. Il est animé d'une flamme qui est proche de la folie, prétend posséder une épée taillée pour un Roi, Kaledvour, l'épée capable de faire saigner le vent. Azilis est fascinée, totalement admirative, boit ses paroles, tombe amoureuse, refuse l'autorité de son frère aîné qui veut la marier à un de ses amis proches, préfère prendre en main son destin, au prix de toutes les peines, tous les risques, mais l'aventure se mérite !

L'histoire est captivante, pas un temps mort n'est constaté, les personnages sont de toute beauté, on s'attache beaucoup à cet univers créé avec talent par Valérie Guinot. Je suis totalement sous le charme, absolument conquise, la suite n'attend plus que moi !

Un petit extrait, au hasard ...

Des larmes surgirent sans qu'elle puisse les arrêter.
Il la serra doucement, caressant ses cheveux. Ses doigts glissèrent le long de sa joue, descendirent dans son cou. Elle frissonna, s'abandonnant à sa tendresse. La douleur s'estompait, remplacée par une douceur étrange qui l'envahissait tout entière, coupait sa respiration. Elle ne pouvait détacher ses yeux de ce regard qui la fixait avec une telle intensité. Il avait le souffle court et elle sentait son coeur battre contre sa poitrine. Ils restèrent ainsi un long moment, comme en équilibre au bord d'un gouffre. Puis Kian plongea. D'un mouvement rapide, il la coucha sur le sol et l'embrassa.
C'était la seconde fois qu'un homme embrassait Azilis et ce baiser-là n'avait rien à voir avec le premier. Les lèvres chaudes de Kian ne provoquèrent en elle aucun dégoût. Au contraire. Sans se l'avouer, elle les avait attendues, espérées. Et ce baiser, le poids de Kian sur son corps, éveillaient en elle des sensations intenses que ses nerfs épuisés exaspéraient encore.
Elle ne résista pas quand les mains de Kian glissèrent sur elle, épousant ses courbes, faisant naître des frissons qui hérissaient sa peau. Elle s'abandonna aux émotions qui l'emportaient, bloquant l'accès à sa raison. Seuls existaient ces baisers, ces caresses, le sang qui battait dans ses veines à une vitesse folle.

Merci encore Anne, Alya & Bladelor !!!

Azilis, tome 1 : L'épée de la liberté - Valérie Guinot
Rageot (2007) - 426 pages - 16€
couverture : Stéphanie Hans

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6 novembre 2010

Cathy's Ring ~ Sean Stewart & Jordan Weisman

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C'est le dernier livre de la série, après Cathy's Book et Cathy's Key. Cathy possède l'arme fatale : le sérum qui rendrait la mortalité aux immortels, et devient ainsi la tête à abattre. L'Ancêtre Lu envoie des tueurs à ses trousses, la jeune fille flippe lorsqu'elle découvre des cadavres sous sa fenêtre, et ne se doute pas de l'identité de son mystérieux garde du corps. (La découverte ne cessera de l'étonner !) Après plusieurs pages de flottement, Cathy, complètement paumée, choisit de quitter la ville pour protéger ses proches, mais sa bande de potes intervient à temps pour lui taper sur la main. Ensemble, ils montent un plan d'attaque pour affronter des criminels suréquipés et surentraînés. Et surtout, tenir en échec l'Ancêtre Lu, un vieux dingue qui tue tout ce qui bouge.

Côté coeur, Cathy n'est pas mieux lotie, elle est partagée entre Denny et Victor. Mais s'agit-il d'une simple attirance pour le frère de sa jumelle diabolique (Jewel) ou d'une échappatoire, puisque toute relation avec Victor est passablement impossible !? Heureusement l'histoire ne s'appesantit pas en atermoiements amoureux. Il y a plus sérieux à résoudre, même si l'action est plutôt lente, l'histoire piétine et se boucle en un dénouement facile et un poil complaisant. (Mais heureux aussi, donc je suis contente.)

Globalement, j'ai trouvé que le livre manquait de peps, mais je n'ai pas été déçue non plus. Cette série a su révéler une héroïne avec beaucoup d'humour et un vilain caractère de fonceuse irréfléchie, j'aime beaucoup Cathy, son histoire a été attachante et parfois inattendue, dans l'ensemble elle a bien su mener sa barque, même quand ça partait dans tous les sens. Quant à l'emballage cadeau, en fait un accessoire de marketing sans grande utilité, je trouve ça joli (la couverture noire cartonnée) mais j'ai passé l'âge de jouer avec les documents en bonus.

Cathy's Ring ~ Sean Stewart & Jordan Weisman
illustrations de Cathy Brigg
Bayard jeunesse, 2010 - 196 pages - 15,90€
traduit de l'anglais (USA) par Pascale Jusforgues

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6 octobre 2010

Pêle-Mêle Clarabel #9

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Jacotte, j'adore ! c'est encore un coup de coeur rangé dans la case des enfants mais en fait tout le monde peut le lire (et même devrait le lire, y'en a marre des barrières !). Cette petite fille est vraiment poilante, elle va révolutionner la planète avec ses réparties, et c'est génial car pas franchement cucul la praline, loin de là !

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(vous pouvez cliquer sur les images pour voir en plus grand)

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Jacotte, c'est : un zeste d'effronterie, deux couettes orange, des parents qui s'entendent trop bien (arnaque !), un petit frère à qui on peut faire n'importe quoi, des légumes qui ne poussent pas (arnaque !) un amoureux qui s'appelle... Perceval, une culotte qui rentre dans les fesses (arnaque !) et une sacrée répartie ! Jacotte, c'est une petite fille Unique... comme toutes les autres ! (il s'agit de la 4° de couverture, pas de mon commentaire, mais je pense la même chose mot pour mot)

Jacotte : 60 histoires à lire seul(e) ou accompagné(e) de Géraldine Collet et Estelle Billon-Spagnol (hélium, 2010)

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** le nouvel album de Benjamin Chaud ** hip hip ** danse de la joie **

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Chaussette n'est plus le compagnon de jeu préféré du petit garçon : c'est un petit lapin trop gros, trop mou, trop nul en foot et en bagarre.

« Surtout, je ne peux pas continuer à avoir un lapin comme meilleur copain : je ne suis plus un bébé. »

Il faut donc s'en débarrasser. Adieu Chaussette ! (C'est horriiible, n'est-ce pas ? Mais les enfants sont cruels, je ne vous apprends rien. ) Bref, l'enfant et le lapin se rendent dans la forêt. Tout en marchant, le garçon soliloque, comme pour justifier son acte. Il prend soin de mettre de la distance pour éviter que l'animal retrouve son chemin, lui montre le bienfait de la vie sauvage, mais Chaussette ne bouge pas d'une oreille.

« Je lui dis va-t'en, Chaussette, tu es libre, mais il ne bouge pas.
Il me regarde avec ses petits yeux de princesse pour essayer de m'attendrir.
Il me fait le coup chaque fois qu'il veut que je m'occupe de lui. »

L'heure est grave : c'est beaucoup plus difficile d'abandonner Chaussette. Alors le petit garçon décide de l'attacher à un arbre, puis de partir en courant. Sans se retourner. Mais en même temps, l'angoisse lui noue l'estomac. De soudaines pensées lui martèlent la tête, la réalité de son geste lui revient comme un boomerang. Et il retourne sur ses pas, mais Chaussette a disparu ! ...

Alors, on pourra lire ce qu'on veut entre les lignes de cette histoire (s'arracher de son doudou, choisir de grandir, avoir de nouveaux amis, etc.) mais personnellement je vais me contenter d'admirer le travail de Benjamin Chaud avec un grand sourire aux lèvres car j'ai vraiment BEAUCOUP aimé ! C'est drôle et attachant, la bouille du lapin est absolument craquante, les répliques du garçon m'ont souvent fait rire, et sonnent comme des grelots :

« Ses grandes oreilles flipeflapent dans le vent. »

Adieu Chaussette de Benjamin Chaud (hélium, 2010)

Sur ce, je m'en vais lire le nouvel album de LA FEE COQUILLETTE !!!

3 décembre 2010

La Comtesse, en veux-tu, en voilà

C'est tout nouveau, c'est tout beau, le texte ne change pas, Les Malheurs de Sophie sont et resteront, plus besoin de présenter l'espiègle petite fille (à laquelle je pense toujours en me rappelant la chanson de Chantal Goya, et les poissons rouges joliment découpés, le thé au sable et le sucre remplacé par la craie, que de souvenirs !), grâce à cette édition du Seuil les illustrations de Sophie de La Villefromoit vous repoudrent tout ça d'un voile de candeur, de douceur et de bonheur !

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En voici un aperçu :

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Et pour poursuivre sur cette même voie, voici une autre récente édition des Petites Filles Modèles, illustrée par Magali Clavelet aux éditions du Tourbillon (2009), encore une fois, une très belle réussite !

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je sais ... on passe sa vie à guérir de son enfance ! ^-^

 

3 décembre 2010

Alice au Pays des Merveilles #2

2010 a été l'année Alice au Pays des Merveilles, et pour boucler ce périple littéraire, voici l'oeuvre magistrale de Rébecca Dautremer (Gautier Languereau, 2010) :

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Ma fille n'en revenait pas, oui c'est beau, oui c'est grand, oui le texte est copieux, écrit en tout petit, oui tu risques d'en avoir pour deux mois à tout lire, mais ses yeux étaient émerveillés.

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Ce que j'aime chez cette Alice, ce sont ses tâches de rousseur sur le nez. Autre détail : Alice est brune, car Rébecca Dautremer s'est inspirée de la véritable petite fille (Alice Liddell) à l'origine de l'histoire. Il n'y a pas à dire, cet album est magnifique. Pourtant, il ne se destine pas à tout le monde, les lecteurs les plus jeunes s'y perdront probablement, comme je le soulignais, et comme l'a remarqué ma fille de dix ans, le texte (adapté par Sophie Koechlin) n'est pas négligeable, la lecture prendra du temps, car le résultat vaut la peine, et les douze chapitres doivent se mériter. Prêt(s) pour une descente chez Messieurs les Lapins ? ...

Dernière chose, l'oeuvre de Lewis Carroll est aussi très gourmande, voici pour vos papilles :

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La Petite Cuisine d'Alice aux Pays des Merveilles (éditions du Chêne, 2006) : 80 recettes originales inspirées des différents épisodes des deux romans de Lewis Carroll ! Boissons de toutes les couleurs, gâteaux en tous genres, champignons mystérieux et goûters endiablés, la gourmandise se décline en une mise en scène directement inspirée de l'univers fantasmagorique d'Alice. Le tout est simplement réalisé et facile à concocter, les ingrédients principaux étant quelques grains de folie et une bonne dose de fantaisie.   

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10 décembre 2010

A Chicagoland Vampires Novel #1 : Some Girls Bite

 

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Je viens à peine de terminer mon livre que j'ai déjà envie d'y retourner, c'était tellement drôle, sexy et addictif. Un vrai plaisir coupable. Bien évidemment c'est une histoire sur les vampires, mais c'est surtout l'histoire de Merit, une jeune femme de 27 ans, qui se réveille vampire après avoir été agressée la nuit en traversant le campus. Elle n'est pas du tout contente (être une vamp, quelle plaie !), pas motivée par tout ce que cela implique, à commencer par rentrer dans le moule, en prêtant serment au Lord Master de la Maison Cadogan à laquelle elle appartient. Cela ne l'enchante absolument pas, mais elle n'a pas le choix. A part devenir une marginale pour l'éternité.

Autre sujet qui exacerbe son mécontentement : Ethan Sullivan. Le Grand Manitou. C'est auprès de lui que Merit doit désormais répondre de ses actes, jurer loyauté et dévouement, devenir une disciple appliquée et obéissante. C'est lui qui a fait d'elle une vampire, et en toute logique elle lui en veut. Elle refuse d'entendre qu'il lui a sauvé la vie, ce qu'elle voit, c'est un macho manipulateur, avec des principes datant du XIXème siècle, ce qui colle moyennement avec le tempérament rebelle et indépendant de la jeune femme. Alors, évidemment, entre eux c'est le clash. Tout de suite, ils s'affrontent, s'envoient des noms d'oiseaux, ne baissent jamais la garde et se replient dans leur fierté. C'est jouissif. Sans compter qu'ils sont bien entendu attirés l'un par l'autre, Ethan lui a même fait la proposition de devenir sa Concubine, au grand dam de Merit, et pour le plus grand bonheur du lecteur. (Qu'est-ce que c'était bien !!!)

Autour de ça, il y a aussi une histoire de meurtres et de tueur en série. Des jeunes femmes sont assassinées, chaque scène de crime porte la trace d'une Maison vampirique. La situation est tendue, Ethan doit maintenir la paix et donc démasquer rapidement le coupable. A bien y regarder, cette partie de l'intrigue pourrait paraître anecdotique, alors que c'est tout le contraire. Cela marque le début de la série, car l'histoire se met doucement en place, c'est d'ailleurs le seul tort que je trouve à ce livre. Il est parfois long, parce qu'il doit introduire un univers et des personnages, cela demande du temps et de la patience (moi, clairement ce que je veux, c'est Merit + Ethan, c'est chaud brûlant entre eux et puis voilà). Je pense que la suite va s'avérer plus percutante, et encore plus déjantée, sexy et drôle. On voit apparaître les futurs conflits et les animosités entre les clans (vampires, mais aussi changeurs, faes ou nymphes, ça pourrait ressembler à Mercy Thompson, mais la touche est plus légère). 

En attendant, je me délecte en relisant certaines scènes. Il y a vraiment de très bons passages, la relation entre Merit et Ethan n'est pas sans me rappeller celle qui existe entre Curran et Kate Daniels (la série d'Ilona Andrews). Il y a de l'humour, du sarcasme, de l'action et de la tension sexuelle. Non, bien sûr ce n'est pas que ça non plus (obsédée, moi ?!), la série tente de créer un univers riche et prometteur, qui ne demande qu'à déployer ses ailes et je trouve ça plutôt réussi. La galerie des personnages est également haute en couleurs, il n'y a pas que Merit et Ethan (really obsessed ?!), non il y a aussi Morgan, Catcher, Jeff... et Mallory, la meilleure amie de Merit, une jeune femme délicieuse qui ignorait jusqu'à présent qu'elle était une sorcière ! Je vous assure, la série ne demande qu'à se développer, et moi, forcément, je suis cliente. (A suivre : Friday Night Bites).

A Chicagoland Vampires Novel #1 - Some Girls Bite ~ Chloe Neill
(New American Library, 2009)

LireEnVochallenge Lire en VO - 38

15 octobre 2010

Hex Hall #1

hex_hallEnfin un roman qui ne se prend pas au sérieux ! Cela fait du bien de lire quelque chose de frais, tout en surfant sur la vague, mais disons que c'est un régal de trouver un roman qui a pris le parti d'être drôle, de jouer avec le genre et les codes, de doter l'héroïne d'un humour savoureusement sarcastique et de la farcir d'une aventure qui ne sort pas des sentiers battus, certes, mais qui demeure intéressante du début à la fin.

L'histoire, donc. Sophie Mercer est une sorcière, par son père. Elle ne le connaît pas, sa mère et elle ont voyagé de ville en ville, en subvenant à leurs besoins, fuyant dès que cela sentait le roussi, car il ne fallait pas attirer l'attention sur la particularité de Sophie (les humains détestent ce qui sort de l'ordinaire). Mais Sophie est une sorcière maladroite, qui commet imprudence sur imprudence, et qui se voit donc expédiée à Hex Hall (ou le Manoir d'Hécate), un établissement réservé aux jeunes gens de son espèce.

Or, contrairement à ses comparses, Sophie n'a qu'une connaissance minime de ses pouvoirs, et très vite elle se ridiculise ou s'attire les foudres des trois déesses de l'école, sous prétexte qu'elle n'a pas souhaité rejoindre leur clan ou parce qu'elle s'amourache du petit copain de l'une d'elles. Vu sous cet aspect, le roman ne casse pas des briques et la trame sent un peu le réchauffé. Ceci dit, il ne faut surtout pas s'attacher aux apparences.

Car en fait, le roman est drôle ! Il est divertissant, il nous embarque à droite et à gauche, il est joyeux et ça fait du bien. L'héroïne n'est pas une oie blanche qui se pâme devant le bellâtre, elle est pétillante, elle possède le charme, l'intelligence, la répartie et une bonne dose d'ironie. Et il lui en faut, c'est tout de même elle l'héroïne, donc tout tourne autour d'elle, le bon, le mauvais, le beau, le laid...

Mine de rien, l'intrigue nous réserve des tours et détours qui savent tenir la dragée haute. Et la fin, pour ainsi dire, ouvre les portes vers l'inconnu, toutes voiles au vent, la suite promet de nous réserver d'autres agréables surprises, j'espère. Pour l'heure, ce premier tome a su me combler, au-delà de toutes les attentes !

Hex Hall - Rachel Hawkins
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz (2010) - 300 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Raphaële Eschenbrenner

28 octobre 2010

Azilis : La Nuit de l'Enchanteur

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Quelques 370 pages plus tard, je repose le livre et je me sens complètement vide. La faute à cette fin qui me fend le coeur, qui me laisse lourde, malheureuse, déchirée et impuissante. Valérie Guinot est elle-même une enchanteresse, elle possède le don de nous envoûter par les mots, et croyez-moi, c'est une arme précieuse et redoutable !

Ce deuxième livre s'ouvre donc, et contre toute attente, sur la fuite de Ninian, le frère d'Azilis, qui s'échappe de son monastère, accusé de vol et de crime. Pendant une centaine de pages, nous en apprenons plus sur lui, et surtout sur son extrême sensibilité, le fait d'avoir été le jumeau d'une soeur exceptionnelle et vénérée par tous, de n'avoir jamais su trouver sa place ni d'avoir eu le sentiment d'être compris par les siens. Ninian a cherché un refuge, pensant le trouver dans la religion, mais le garçon s'est leurré.

Azilis, de son côté, mène une vie heureuse et épanouie auprès de Kian, à Ynis-Witrin. Arturus et ses compagnons y font une brève escale, essentiellement par amitié, même si cela va entraîner des complications et de violents remous. Paralysé par une entorse, le dux est contraint de prolonger son séjour à la villa, tandis que Caius et Kian rallient les armées pour reprendre la cité de Portus Adurni récemment assaillie par les Saxons. Myrddin en profite pour se rapprocher d'Azilis, renouvellant sa proposition de lui enseigner ses secrets. Cela sent le piège, la manipulation, la magie... Malgré elle, la jeune femme est ensorcelée, et ce qui ne devait surtout pas arriver arrivera. C'est triiiiste !!!

Cette série est superbe, belle, captivante, elle possède un charme fou, son pouvoir de séduction est implacable, à tel point que vous ressentez ce que les personnages éprouvent - colère, amertume, ivresse, fascination, chagrin et j'en passe. De plus, si vous ne l'aviez pas encore relevé, il y a une histoire cachée derrière l'épopée d'Azilis, une romance où s'enlace une légende, radieuse et invicible. Je pressens une issue qui me laissera un grand vide au ventre...

Encore un extrait ?

Les lèvres du barde ne se posèrent pas sur ses lèvres, comme elle s'y attendait, mais à la naissance de son cou. Sa bouche glissa lentement jusqu'au lobe de son oreille, qu'il mordilla, puis le long de sa mâchoire pour se poser enfin sur sa bouche qu'il effleura à peine.
La peau d'Azilis était parcourue de frissons.
" Cette grotte est glacée, se dit-elle en serrant contre elle les pans de son manteau. Je vais attraper... "
Sa pensée s'arrêta net lorsque Myrddin l'embrassa réellement. Il tenait son visage entre ses mains, à genoux devant elle, sans la serrer contre lui. Pourtant, le contact de sa bouche sur la sienne avait réveillé le sentiment de fusion entre leurs êtres qu'elle avait éprouvé quand ils chevauchaient le vent.
Le coeur d'Azilis s'affola, son souffle devint plus rapide et moins profond, elle s'accrocha aux bras de Myrddin pour ne pas chanceler.
Ce fut quand il cessa de l'embrasser qu'elle s'aperçut que ses mains n'enserraient plus son visage mais sa taille. Il relâcha son étreinte et termina comme il avait débuté, en laissant glisser ses lèvres du coin de sa bouche à la base de son cou.
- Merci, dit-il dans un souffle. Ce baiser mérite tous les sacrifices.

Azilis, tome 2 : La Nuit de l'Enchanteur - Valérie Guinot
Rageot (2009) - 380 pages - 15€
couverture : Stéphanie Hans

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19 novembre 2010

Il était une fois ...

La beauté du jour : 

IMG_0891 véritable objet d'art et/ou de collection !

C'est sublime ! Chaque page vous en met plein la vue.

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Et c'est lui - Benjamin Lacombe - le coupable !!!

benjamin_lacombe (j'adore ce cliché)

Il était une fois ... est un album qui ne se raconte pas, qui ne se décrit pas non plus. C'est beau, tout simplement. C'est un voyage à travers le pays des contes, l'extraordinaire Pays des Merveilles, comme il est coutume de le nommer. Je me sens toute chamallow devant ce travail, c'est sublime.

A la fin de l'ouvrage, se trouve la lecture par Jean Perrot. Il a des mots étonnants et vrais sur cet album (lui, au moins, a su les trouver, pff, moi je sèche !). Et bien évidemment, il a su épingler le génie de ce projet, Benjamin L., autrement dit : un romantique de notre temps et dandy à ses heures ...

Tout est vrai : Le conte, dans la vie, est une parole, mais dans l'illustration, c'est un regard tendu vers le lecteur. (...) On voit comment l'architecture de l'album construit avec vivacité le sens de la lecture. Eveilleur des fantasmes qu'il met en branle, le pop-up est un appel à l'inconscient. (...) L'album, c'est un fait, est un grand spectacle.

Laissez, je suis amoureuse ...  smiley_amour_clin_d_oeil

Il était une fois...
Un pop-up imaginé et illustré par Benjamin Lacombe
Design et réalisation des volumes : José Pons
Postface de Jean Perrot
Seuil jeunesse (2010) - 25 euros.

11 janvier 2011

Stop playing verbal games with me, madam, or I shall go out into that ballroom, find your mother, and bring her here.

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Autant l'avouer tout de suite, je me suis clairement régalée en lisant ce livre. Miss Alexia Tarabotti est décrite comme une vieille fille sans charme, au physique qui rappelle trop ses origines italiennes, et qui ne répond nullement aux critères victoriens de l'époque. Par contre, la demoiselle possède érudition, intelligence, indépendance et force de caractère. Cela fait désordre, mais c'est le cadet de ses soucis. Autre détail la concernant, Alexia ne possède pas d'âme, c'est une "preternatural", ce qui signifie qu'elle est capable par un simple toucher d'annuler les facultés surnaturelles des autres créatures (vampires, loups-garous etc.). Oui, tout ce joli petit monde vit parmi les humains, leur intégration a eu lieu des siècles auparavant, il n'est pas rare d'en croiser jusqu'aux sphères de la haute société. La reine a d'ailleurs créé un Bureau spécial pour les affaires de ce genre, et l'Alpha de Woolsey Castle, Lord Maccon, est un agent redoutable.

Ah ! Lord Maccon... Je ne vous cache pas qu'il est un personnage au potentiel fort affirmé. Son caractère de cochon se marie à merveille avec le tempérament volcanique de Miss Tarabotti. Depuis qu'ils se connaissent, ces deux-là ne font que se disputer et s'agacer mutuellement. En fait, leur badinage incessant marque aussi le début d'une idylle, pimentée et fougueuse. Du fait de leur orgueil respectif, ils se protègent contre leur attirance, et qu'est-ce que c'est bon ! C'est drôle, c'est sexy, c'est irrésistible.

A côté, il y a un semblant d'intrigue qui se met en place. Tout commence lors d'une soirée mondaine. Alexia est agressée par un vampire qu'elle tue maladroitement. C'est le début de ses ennuis. Il lui faut rendre des comptes, rencontrer la reine des vampires, comprendre qu'elle est mouillée jusqu'au cou dans cette histoire qui fait apparaître la disparition de vamps et de garous solitaires. Le bureau de l'Alpha n'était pas encore au courant et se charge d'enquêter aussitôt sur ces faits étranges.

Avec ce premier tome, Gail Carriger nous fait cadeau d'un univers qui flirte entre les genres (urban fantasy, romance historique et steampunk). J'ai trouvé l'ensemble très intéressant, sensuel, spirituel et exquis. Les personnages possèdent beaucoup de charme, Lord Maccon et Alexia en tête, mais également les figures secondaires comme le Professeur Lyall, le Beta de la meute, ou Floote, le majordome de Miss Tarabotti, mais aussi Lord Akeldama, un vampire excentrique qui s'est pris d'affection pour la jeune femme, ou miss Ivy Hisselpenny, sa meilleure amie qui porte des chapeaux affreux. Enfin bref, j'ai adoré et je suis déjà prête pour dévorer la suite - Changeless & Blameless (tomes 2 et 3 déjà parus).   

Soulless (The Parasol Protectorate #1) - Gail Carriger
Orbit, 2009.

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A paraître en VF le 12 janvier 2011 !

21 janvier 2011

Pêle-Mêle Clarabel #19

Parce qu'il est écrit en dédicace ... à Eddy Mitchell (et la dernière séance), mon coeur fait boum ! Je suis une enfant de la télé du mardi soir avec l'ami Eddy. Je suis une enfant qui a grandi en savourant les westerns (et qui, plus tard, a appris en long, en large et en travers tous les secrets des guerres indiennes et ce n'était pas beau et elle en aurait presque eu honte de son ignorance de petite fille). Mais en attendant c'est encore l'enfant nostalgique, avec le coeur qui bat fort, qui ouvre avec ravissement l'album de Françoise de Guibert et Ronan Badel.

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Billy le môme, par Françoise de Guibert & illustrations de Ronan Badel (éd. thierry magnier, 2011)

 

 

Laissez place à Billy le môme sur son cheval au triple galop ! Ce ne sont pas les indiens, les éleveurs et leurs troupeaux, le taureau en furie, les joueurs mal léchés, les bandits des grands chemins ou même la délicieuse miss Carter éperdue d'amour qui mettront un terme à sa chevauchée sauvage. Pourquoi un tel empressement ?! La réponse est tout simplement gourmande et exquise ! J'ai adoré. Adoré aussi cette ambiance fidèle au western, pour laquelle je suis totalement sous le charme, sans compter que l'histoire est vraiment très drôle, les illustrations ne manquent pas de ces petits détails croustillants et qui font pousser des soupirs. Enfin bref, je suis conquise !

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De haut en bas, par Betty Bone (éd. thierry magnier, 2010)

Une fillette et son chien se promènent dans la rue et se rendent au parc où les attend leur copain Nino. En fait cet album est un véritable exercice de haute-voltige : ce n'est pas une histoire qui est racontée, non ce sont trois versions d'une même promenade en automne, selon ce que l'on souhaite découvrir, le haut ou le bas, et même le milieu (chaque image est découpée en trois parties horizontales, l'effet est saisissant !). Ajoutez la palette de couleurs de Betty Bone et vous serez comblés !

 

 

18 février 2011

You rock my world

Mon livre de chevet, actuellement et pour un bon bout de temps :

Miscellanees3

Une histoire du rock émaillée d’anecdotes, de rumeurs, de légendes urbaines et d’une masse
d’informations étonnantes, incroyables, scandaleuses ou franchement drôles...

Et parce que ce ne sont pas toujours des informations utiles et qui révolutionneront le monde, je les apprécie davantage et les savoure, toutes pétries de pertinence et d'humour qu'elle puissent être. Je lis plusieurs pages par soir, ce livre ne me quitte plus, je l'ai également prêté à l'homme de la maison qui déteste lire mais qui aime le rock. Non, tu n'apprendras rien mais c'est rigolo. Comme les prénoms qu'il faut défendre quand on entre au CP (Zowie Bowie, Fifi Trixibelle, Misty Kyd et j'en passe). Ou pourquoi Plastic Bertrand ? (Certaines vérités sont bonnes à entendre !) Les noms des groupes les plus énervants, ou rigolos, ceux à coucher dehors aussi. Les plus grandes reprises, les chansons pour chaque jour de la semaine, ou les vingt chansons à écouter tout seul en pleurant dans sa bière... Il y a aussi des pages intéressantes, sur The Beatles, Kurt Cobain, sur le rock de la côte Ouest des USA (des années 70), sur les groupes constitués de frères et soeurs, les scopitones ou les solos de guitares cultes.

Enfin bref, je n'ai pas fini d'en faire le tour et j'en découvre à chaque coin de page. Et j'aime BEAUCOUP ! Il y en a franchement pour tous les goûts, notamment pour ceux qui veulent (un peu) en savoir plus, tout en sachant que l'essentiel se trouve (souvent) ailleurs, et en particulier dans les titres, les idées et l'humour des trois adeptes du rock - Perrin, Rey & Verlant... merci pour ces miscellanées !

Les Miscellanées du rock - Jean Eric Perrin, Jérôme Rey & Gilles Verlant
Points (2011) - 298 pages - 7,00€

et le rockeur qui fait battre mon coeur...

 

8 février 2011

Life first.

IMG_2375Si je n'en étais pas déjà convaincue, cette lecture confirmerait que je suis définitivement convertie et accro à la dystopie ! Birthmarked a su me prendre dans ses filets, m'interroger, me toucher, me révolter et m'émouvoir. J'en étais à me demander si je ne devenais pas sadique à la fin, à subir toujours la même rengaine, et à endurer encore cette fichue frustration parce qu'il faudra patienter pour connaître la suite !

Birthmarked nous plonge dans une ambiance sombre, poussiéreuse, amère et inquiétante. C'est l'histoire de Gaia Stone, seize ans. Elle a suivi l'exemple de sa mère en devenant sage-femme. A son tour, elle aide les femmes à accoucher et prend leurs bébés pour les confier à l'Enclave. C'est son devoir. Elle est jeune et déjà mature pour son âge, pourtant elle ne remet pas en question le principe du bien et du mal. Elle a deux frères aînés qui vivent derrière les murs, au coeur de la cité plus riche et prospère, loin de Wharfton où vit la population plus modeste. Sa mère lui a appris à tatouer chaque bébé en leur mémoire, tout en offrant une tasse de thé aux parturientes. Et ainsi va la vie.

Puis, un soir, en rentrant chez elle, Gaia découvre le Sergent Grey venu lui annoncer l'arrestation de ses parents. Ils seraient suspectés de trahison, la jeune fille tente de défendre leur honneur et refuse de se plier à l'interrogatoire. Ses soucis ne font que commencer, mais qu'importe, il est temps d'agir et Gaia décide de franchir clandestinement le Mur.

La suite de l'histoire ne cesse de surprendre, de secouer, de terrifier et d'abasourdir. C'est lourd, c'est fort mais c'est bon. Il y a à la fois un calme apparent et un suspense tendu au cordeau, l'action ne manque pas, de plus il n'est pas rare de tomber sur des rebondissements au détour d'une page. L'auteur a su cultiver une tension permanente, c'est captivant.

Gaia elle-même est une héroïne attachante, qui manque totalement de confiance en elle. Une cicatrice mange une partie de son visage, depuis toujours elle a enduré les réflexions, les regards et les moqueries. Elle se sent monstrueuse, aussi elle s'est réfugiée dans son travail, solitaire et malheureuse, pour ne plus y penser. Espoir vain. En débarquant au coeur de l'Enclave, elle attire aussitôt l'attention. Son physique, d'abord. Et aussi ses choix de vie et de survie. Gaia Stone devient une héroïne, à l'image d'une Katniss Everdeen, car sans le savoir, sans le vouloir, elle va représenter l'espoir et devenir un symbole d'insoumission.

J'ai aimé aussi la romance, pudique et balbutiante, qui naît au fil des chapitres. Pour une fois, le coup de foudre ne s'impose pas. Les deux personnages sont face à face, ils ne se comprennent pas et parfois se déçoivent, toutefois le lien existe, se tisse doucement mais sûrement. D'ailleurs, les dernières pages nous renvoient cruellement à nos foyers, en nous plombant le coeur. Quelle déchirure. A quand la suite ? (November 2011 : Prized.)

Birthmarked - Caragh O'Brien
Published March 2010 by Roaring Brook Press

 

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A PARAÎTRE EN VF LE 11 FEVRIER 2011 !

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13 février 2011

That seems to be the theme of our lives... wishing we could turn back time and make different choices.

Il s'agir de la suite de Leaving Paradise.
(Oui, je sais : la couverture est décevante, c'est mielleux, inutile, berk.)

IMG_2470Oh, ce joli épilogue ! Qu'est-ce que c'était mignon ! J'avais des papillons dans le ventre.
Mais avant cela, l'histoire est compliquée. Caleb et Maggie ont toujours des sentiments l'un pour l'autre, ils se cherchent et jouent un jeu dangereux, je t'aime, je te veux, pourtant tu m'as trahie(e), menti(e), trompé(e), il faut passer à autre chose. Le voulons-nous vraiment ? Bref, à ce régime-là, j'ai trouvé que c'était frustrant, long, répétitif. Et pourtant, ça reste touchant, poignant et ça le fait.

Après son départ de Paradise, Caleb a échoué dans un squat de dealers à Chicago, s'est fait embarquer lors d'une intervention de la police et est de nouveau menacé de retourner en prison. A la place, on l'envoie pour quatre semaines dans un programme d'intervention dans les écoles avec d'autres victimes de la route. Leur but : raconter leur histoire, partager leur sinistre expérience. Or, parmi les six jeunes inscrits à ce programme, se trouve Maggie. Leurs retrouvailles ont un goût amer. Elle affirme être totalement indifférente à sa présence, elle veut aller au bout de son ambition pour effacer l'accident de sa mémoire, parce qu'elle a repris du poil de la bête et veut avancer. Caleb n'a pas l'intention de la contredire, il va dans son sens, il la brusque, ne l'épargne pas et il est parfois sans pitié.

Pourtant, entre eux, rien n'est mort, dès qu'ils sont en présence l'un de l'autre, ça palpite, ça s'attire, ça s'embrasse, ça s'enlace et plus. Ce sont constamment des hauts et des bas, et j'avoue que c'est aussi fatigant. Plus d'une fois, on a envie de les voir jouer cartes sur table, de s'affranchir de leurs mensonges et de mettre de côté ces précautions inutiles qu'ils prennent, pensant protéger l'autre. Leur histoire est complexe, agaçante parce que tellement empruntée et inutile.

Néanmoins, sur près de 300 pages, on a le coeur en vrille. Et puis c'est beaucoup plus sexy que dans le premier livre. Pardonnez l'image, mais Caleb est un dur au coeur tendre. Le voir craquer pour Maggie, la blesser à dessein pour qu'elle se détache de lui, pour l'aider à tourner la page, c'était juste irrésistible, même si ça peut sembler cruel et pervers.
Un bon deuxième livre donc, une suite qui réconcilie les coeurs broyés, qui renoue avec les drames et les mises au point, enfin les vérités voient le jour, ça se tasse, ça réconforte, ouf ça fait du bien.

Return to Paradise - Simone Elkeles
Published September 2010 by Flux 

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15 mars 2011

A comme Association - Pierre Bottero & Erik L'Homme

IMG_3019L'Association est une agence secrète, dont le but est de maintenir en permanence l'équilibre parfait entre les Normaux (les humains) et les Anormaux (vampires, trolls, garous etc.), et pour ce faire, cette tâche revient aux Paranormaux (personnes dotées de dons particuliers).

Ombe, dix-huit ans, est stagiaire au sein de l'Association et fournit un travail remarquable. Elle est - presque - incassable. Une vraie dure à cuire, dans le fond et la forme. Ombe, avec son look de rebelle, jolie blonde, au volant de sa moto, ne craint rien ni personne. Elle excelle dans l'action, et réfléchit ensuite. Elle n'est pas particulièrement douée en magie, ce qui la pénalise parfois lorsqu'elle doit gérer des dossiers épineux. Heureusement, le jeune Jasper, quinze ans, petit génie en langues anciennes et en magie, lui vient souvent en aide.

Dans ce roman, centré essentiellement sur l'introduction des personnages et de l'univers, nous avons donc droit à des combats, de la magie, quelques affaires pas bien méchantes, et l'ouverture vers d'autres aventures encore plus palpitantes... J'ai, en fait, été très agréablement surprise par cette lecture, j'ai d'ailleurs lu le livre en quelques heures. J'ai apprécié l'humour du récit, le rythme effréné, la personnalité fougueuse d'Ombe et ses répliques qui font mouche. Pierre Bottero s'était régalé en créant ce nouveau monde, et le plaisir est perceptible, donc partagé. Je suis déjà plongée dans la suite, en espérant très fort qu'on en apprenne davantage sur les deux héros, car pour l'instant cela reste encore en surface.

Les limites obscures de la magie - Pierre Bottero
Gallimard jeunesse / Rageot éditeur (2010) - 186 pages - 9,90€

IMG_3021Autre tome d'introduction, cette fois écrit par Erik L'Homme, La Pâle Lumière des Ténèbres met en scène Jasper, quinze ans, un physique dégingandé, adolescent maladroit et emprunté, totalement fasciné par la superbe Ombe, il excelle dans la magie, parle couramment l'Elfique et démontrera ses capacités exceptionnelles en tenant tête à un vampire, une guilde de magiciens et un démon !

En seulement 150 pages, le décor est planté, l'Association confie à ses stagiaires surdoués des missions jugées gentilles, et qui en fin de compte tournent à la catastrophe. Jasper doit s'introduire chez les vampires et découvrir qui est à la tête d'un trafic de drogue, et dans quel but. De la discrétion, lui somme son supérieur, Walter - sous le regard froid et impassible de mademoiselle Rose, la secrétaire. Je gage que ces deux personnages secondaires prendront davantage d'importance, chaque scène les concernant est plutôt risible - même constat avec le Sphinx, le gardien du temple (en fait, l'arsenal où les agents viennent regonfler leur besace). Oui, ça fait très James Bond et c'est sûr que l'action ne manque pas du tout. L'agent 007 peut pâlir de jalousie !

Bref, la personnalité du héros est franchement attachante, Jasper est drôle, irrésistible, cultive l'art de l'ironie et l'auto-dérision avec beaucoup d'intelligence. Maintenant, les présentations n'ont plus cure, il est temps de passer au cap supérieur, avec cette même énergie et cette fraîcheur qui rendent la découverte de cette série absolument réjouissante !

La pâle lumière des ténèbres - Erik L'Homme
Gallimard jeunesse / Rageot éditeur (2010) - 154 pages - 9,90€

le site : http://www.acommeassociation-leslivres.com/

8 avril 2011

Lutter contre les frelons

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Je n'ai fait qu'une bouchée de ce petit roman, il était délicieux mais trop court, j'en voulais encore ! Fleur a quinze ans et une maman qui ne tourne pas rond. Celle-ci pousse sa fille à partir et se détacher, mais ce n'est pas facile. Jusqu'au jour où elle ne la reconnaît plus... et là c'est le drame. Fleur décide donc de partir avec ses potes sur leur bateau pour un demi tour du monde. Neuf mois d'errance et de navigation, de coeur qui bat et qui hésite, neuf mois pour grandir, loin de maman.
C'est tellement beau, bien écrit, doux, tendre, ça fait des galipettes et des boucles dans tous les sens, ça vous dresse un portrait de petite fille forcée de grandir trop vite, une ado impuissante et déboussolée, avec une enclume dans le ventre, parce que c'est douloureux, et frustrant, de voir sa maman pelotonnée sur son lit d'hôpital, sans énergie, sans ressource, sans étincelle. Et même le portrait de la maman est juste et touchant, elle est dingue et complètement allumée, c'est vrai, mais c'est une maman et moi je ne résiste pas. J'ai aimé leur tandem, j'ai souvent souri et même éclaté de rire en découvrant leurs petites philosophies de la vie (relever sa jupe et pisser, lutter contre les frelons, sentir le souffle du vent et alors fermer les yeux...).
Enfin bon, j'ai été attendrie par l'histoire de Fleur, pas facile et pas rigolote tous les jours, mais je n'ai jamais ressenti la moindre tristesse. Au contraire, tout est vif et éclatant, ça donne même des ailes. J'ai notamment relu plusieurs fois le dernier chapitre où Fleur apprend à faire du vélo avec sa mère, et c'est tellement ça : pousser son enfant à quitter le nid, lâcher la main de sa mère pour grandir. Même si ça fait peur. (Et moi je swoushe !)
Le livre nous fait également partager leur belle aventure sur la mer, et c'est comme si on faisait partie du lot. Fleur a trouvé sa nouvelle famille, Fredo le capitaine cordon-bleu, le couple modèle Marie et Matthieu (et leur bébé Lou), le Vampire doux comme un agneau et Tristan le phare solide - et au milieu, la petite Fleur en éclosion.
Je me sentais tellement bien parmi la bande, à voyager, rêver, manger des boulettes et du couscous, déprimer sous le ciel gris, jouer aux cartes, passer les écluses, scruter l'horizon. 110 pages, non vraiment, ce n'était pas assez. L'ambiance est délicieusement douillette qu'on ne voudrait jamais la quitter. 

Lâcher sa main - Séverine Vidal (Grasset jeunesse, coll. Lampe de poche, 2011 - 112 pages - 7,50€)
illustration de couverture : Sandrine Kao

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J'ai aussitôt mis la main sur un autre roman de Séverine Vidal, parce que j'étais encore totalement sous le charme de l'histoire de Fleur. (Et j'ai bien fait - j'adore !!! Je veux lire tous ses romans maintenant. Mode groupie off.) Cette fois, il est question d'une petite fille et de son papa dont elle découvre l'existence dix ans après. Et c'est sa tante qui lui raconte le secret de sa maman, comment elle s'est sentie trahie et malheureuse après son départ, comment elle a cru bien faire en protégeant son bébé et comment sa colère aujourd'hui l'étouffe et l'empêche d'ôter ses oeillères. Ce n'est cependant pas facile pour la fillette, car Ava a besoin de connaître son papa mais n'ose pas en parler avec sa mère. Alors, grâce à la complicité de sa tante, elle prend contact avec lui, écrit un petit mot maladroit, attend, reçoit sa réponse - une belle lettre dégoulinante d'amour et de tendresse.
Les retrouvailles auront lieu mais elles doivent rester secrètes. Ava ne veut pas décevoir sa mère, ni la blesser. D'un autre côté, cela lui permet de gérer seule cette parenthèse, de se familiariser avec la nouvelle vie de son père (rencontrer sa nouvelle femme et ses demi-frère et demi-soeur). Elle s'étonne elle-même de ne pas être jalouse, de ne pas en vouloir à ses parents, de ne pas trop regretter, non plus, le temps perdu. Elle sait qu'elle pourra désormais rattraper tout ça. Du moins, l'espère-t-elle.
Les vacances approchent et Ava a terriblement envie de partir trois semaines avec son père. Jusqu'à présent, elle avait jonglé entre les mensonges et les absences de sa mère (fatiguée, débordée par son travail). Elle sait que toute vérité n'est pas bonne à entendre - tant pis, elle se lance. Elle prépare alors une petite surprise pour sa maman, toujours aidée de sa tante et de son père.
Et je dois dire que j'avais la boule au ventre quand celle-ci est sortie de son boulot, s'est assise sur le trottoir, complètement choquée, avant de s'enfuir. Il y avait de quoi être bouleversée !!! Mais heureusement c'est un roman intelligent et sensible, qui offre une vision idyllique et conciliante de la séparation et du partage, c'est une vraie petite réussite - 70 pages de bonheur, de petites habitudes à prendre et de limites à dépasser parce que c'est beau l'amour !
Et une petite fille qui doit son prénom à Ava Gardner et qui raffole des quinze dernières minutes des films ne pouvait qu'être une héroïne attachante et exceptionnelle - vive la Méthode Ava !

Comment j'ai connu papa - Séverine Vidal (Rouergue, coll. Dacodac, 2010 - 74 pages - 6,50€)

le blog de l'auteur : http://severinevidal.blogspot.com/

2 mai 2011

Un auteur : Yann Coridian

Yann Coridian est apparu sur la scène littéraire en 2010 et a déjà publié 3 romans chez l'école des loisirs (à paraître bientôt, un texte dans le recueil s'intitulant : Mon royaume est un cheval aux côtés de Susie Morgenstern, Christian Oster et Brigitte Smadja). La rencontre a eu lieu au détour d'une lecture, et aussitôt mon coeur a fait des bonds idiots pour me signaler que j'étais grillée, car totalement sous le charme !

Cela a débuté avec Le grand petit déjeuner (un père et son fils partagent un tête-tête attendrissant autour de la table du petit déj' où s'entassent du fromage, des yaourts, des oeufs brouillés, du chorizo, du café et du lait chocolaté), l'ambiance est délicieuse, chaleureuse, intimiste et les illustrations de Gabriel Gay ont accentué cette impression de bulle. J'en suis sortie heureuse, mais vraiment heureuse. Pour bien faire, j'ai donc mis la main sur les deux précédents titres de l'auteur, à commencer par Le jour où mon papa a perdu son papa. J'avais repoussé sa lecture, je ne me sentais pas le courage, j'ai eu raison, c'est beau et triste et sensible, bref ça met la tête à l'envers et le coeur au bord des lèvres, mais c'est raconté avec humour et tendresse aussi donc ça fait du bien. Puis, est venu Mon idiot de beau-père, un texte beaucoup plus drôle et foufou. La mère d'Adam a un nouvel amoureux dans sa vie, un breton répondant au prénom de Loïc (ça rime avec colique). Ce type est un peu dingue, à vrai dire. Lorsque sa mère doit s'absenter pour son travail, elle confie son fils à ce beau-père mystérieux. La cohabitation n'est pas du goût du garçon de neuf ans, qui veut montrer que c'est lui le chef de la maison, mais c'est exactement l'inverse qu'il va se passer. Adam devient témoin et complice de la facétie de cet homme, nous offrant une lecture plus que sympathique ! Une vraie bouffée d'air frais.

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Le jour où papa a perdu son papa, Neuf de l'école des loisirs, 2010 (illustration de couverture : Adrien Albert) ; Mon idiot de beau-père, Neuf de l'école des loisirs, 2010 (illustration de couv: Adrien Albert) ; Le grand petit déjeuner, Mouche de l'école des loisirs, 2011 (illustrations de Gabriel Gay).

4 septembre 2011

The Duke and I (Bridgerton #1) - Julia Quinn

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Simon Basset fête son retour à Londres en s'affichant aux petites sauteries organisées par la bonne société où toutes les mères mettent en pâture leur progéniture et se pressent autour des prétendants (dans l'espoir d'un bon mariage, cela va sans dire). Et c'est dans des circonstances plutôt mouvementées qu'il rencontre Daphné Bridgerton (en train de coller son poing en pleine face d'un admirateur trop insistant). Les deux se plaisent mais réalisent avec horreur qu'ils se connaissent (en fait, Simon est le meilleur ami d'Anthony, le frère aîné de Daphné) et donc toute idée de marivaudage leur est strictement interdite. Cela dit, face à la pression sociale, le couple met au point un plan tiré par les cheveux, selon lequel ils ne se quittent plus d'une semelle, font semblant d'être entichés l'un de l'autre avant de s'offrir une rupture nette et officielle qui ouvrira ainsi la porte à d'autres admirateurs pour Daphné et la liberté pour le jeune duc (celui-ci refuse absolument de se marier). Daphné et Simon entretiennent l'illusion à merveille, tant et si bien qu'ils finissent par tomber dans le piège tendu par Cupidon. Quelle terrible erreur ! 

Rien à ajouter sur cette première partie qui donne le sourire jusqu'aux oreilles ! Le couple est sensationnel. Contrairement à la plupart des héroïnes de romance, Daphné Bridgerton n'est pas une cruche qui minaude en jouant l'oie blanche (sauf exception, lors de son entretien avec sa mère où il est question de l'intimité conjugale... huhu). Simon est un homme séduisant et très attirant, mais son arrogance masque une blessure profonde. L'auteur a probablement voulu draper le héros d'un voile de mystère, en vérité cela s'est avéré chiant et redondant, heureusement que ça devient plus marrant dans la toute dernière partie, la plus croustillante. 

Parce qu'il faut bien admettre aussi que la tension sexuelle n'est pas flagrante pendant les 3/4 du roman, à la place cela ressemble plus à du badinage amoureux, entretenu avec esprit et facétie (même si l'attirance entre Simon et Daphné est bel et bien réelle). Et c'est donc en bout de course que ça s'éclate enfin et à fond ! Les relations du couple sont explosives, avec une soirée d'ivresse... ma foi... la lectrice jugera par elle-même. Ce premier tome de la saga est donc bon, il remplit avec brio toutes les exigences du cahier des charges, même si Simon marmonne trop dans sa barbe, au lieu d'envoyer au diable le passé. Ce tome sert également à présenter la fameuse tribu des Bridgerton, non mais quelle troupe tumultueuse ! J'ai souvent trouvé leurs manières pénibles et envahissantes, j'espère que ça va se tasser par la suite. En attendant, tout ceci se déguste en gloussant sans retenue, avec mention spéciale aux petites notes de la très mystérieuse lady Whistledown (j'ai une petite idée sur son identité, il faut que je vérifie ça...).

The Duke and I (Bridgerton #1) - Julia Quinn
Published January 2000 by Avon 
disponible en VF sous le titre Daphné et le duc (J'ai Lu, coll. Aventures & Passion) 

LUENVOLu en VO - 33

21 septembre 2011

Can I turn into a bat and fly home now ?

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Sarah Dearly, en trois mots : mignonne, mais stupide. 
Suite à un rencard loupé, et arrangé par sa meilleure amie, Sarah découvre que son soupirant est un vampire qui vient de la transformer. Elle est effrayée et doit sa vie sauve à une bande de tueurs qui troue la peau de son créateur. Au secours, elle est la prochaine sur la liste ! Elle croise alors un bon Samaritain, un vrai, qui décide de soulager ses crampes d'estomac en la nourrissant. 
Il s'agit de Thierry de Bennicoeur, le maître vampire le plus puissant de la ville. Mais le type est taciturne, déprimé et dégoûté de la vie. Sans l'intervention de Sarah, il aurait probablement fait le grand plongeon. 
Ces deux-là vont donc conclure un pacte, selon lequel ils doivent se prêter main forte. Or, les évènements vont se précipiter à une allure folle, et souvent Sarah y trempe un doigt de pied avec toute l'insouciance de son jeune âge et de sa bêtise légendaire ! Cette fille est sotte, mais vraiment sotte. Ou naïve, et croyant sincèrement en la bonté des hommes. Tss. 
Il est donc écrit qu'elle ferait une autre rencontre décisive, au cours de cette folle semaine. Il s'appelle Quinn, c'est un charmant ... tueur de vampires ! Le pauvre n'a pas fini de regretter d'avoir croisé le chemin de notre ravissante idiote. 
Non mais franchement, c'est une manie chez Sarah de mettre les pieds dans le plat et de se fourrer toujours dans les mauvais plans. A sa décharge, elle n'écoute pas, n'en fait qu'à sa tête, elle est aveugle, bornée et ne possède aucun discernement. C'est usant ! Certes, à la longue, on finit par s'habituer et c'est aussi grâce à sa maladresse que l'intrigue connaît ses soubresauts déjantés. 
Toutefois, dans le même genre, je préfère nettement la personnalité de Betsy Taylor (cf. la série de MaryJanice Davidson). 
Immortality Bites est une série sympathique et divertissante, où certains passages sont vraiment drôles et où parfois l'attitude de l'héroïne appelle au meurtre (même sa meilleure amie, non merci, je ne peux pas l'encadrer !). J'ignore encore si je m'astreins au même régime pour les 4 prochains tomes (série bouclée, au passage). Parce que c'est charmant et rigolo, malgré tout. C'est juste l'overdose des bêtises de Sarah qu'il faudra canaliser...

Bitten & Smitten (Immortality Bites #1) - Michelle Rowen
Published November 2008 by Grand Central Publishing . DISPONIBLE EN VF.

LUENVOLu en VO - 36

10 octobre 2011

Pour le prince Emil ! Pour les Maudits ! Pour la Dame Grenouille !

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Suite et fin des aventures d'Eva, adolescente du XXIe siècle qui, au cours d'un voyage scolaire, a fait une mauvaise chute et s'est réveillée au Moyen-Âge. Au lieu de s'apitoyer sur son sort, Eva a pris le parti de venir en aide au jeune prince Emil, dont le fief venait d'être volé par un tyran sanguinaire. 
Nous avions laissé notre couple au terme d'une échappée folle, le moral dans les chaussettes, mais en compagnie de la troupe des Maudits, désormais les nouveaux sujets du prince déchu. Ensemble, ils vont devoir affronter des troupes de soldats surentraînés et suréquipés, qu'à cela ne tienne ! Eva est convaincue de la réussite de ses projets (elle a intérêt, de là dépend son retour auprès de sa famille).
Accessoirement, elle s'est bigrement attachée à Emil, son prince charmant, qui le lui rend bien. Le couple est adorable, pas trop démonstratif, mais juste ce qu'il faut pour scotcher un sourire béat au visage. 
Mais nous avons un royaume à sauver ! La bagatelle viendra plus tard (ou entre les lignes, c'est bien aussi). L'arrivée soudaine de Mikusch - que seuls les lecteurs du 1er tome reconnaîtront - plonge Eva dans un désarroi profond. Les aiguilles de l'horloge ont entamé leur ronde infernale, le temps est compté et les ennuis ne font que s'accumuler (entre autres, le fléau de la suette...). 
Dans ce deuxième tome, Eva va également chercher à comprendre ses liens avec l'Araignée (pourquoi a-t-elle été choisie, à quoi se limite son rôle, que se passe-t-il si elle décide de ne pas l'écouter), elle continuera aussi à comptabiliser ses erreurs (une vingtaine !) mais à chaque jour suffit sa peine. 
L'aventure se poursuit donc, entre les rires et les larmes, et plonge le lecteur dans un ravissement perpétuel. Il y a à peu près tout ce qu'il faut pour enchanter tout le monde dans ce livre : des personnages de divers horizons, des personnalités fortes et attachantes, une nouvelle famille qui se construit et des liens indestructibles que l'héroïne aura bien du mal à défaire le moment venu, des batailles et des chevauchées éprouvantes, des défis et des plans, des actes de bravoure, des éclats de voix, des répliques sarcastiques, des battements de coeur, des déclarations virevoltantes... sans compter le final de l'histoire qui m'est apparu tout à fait satisfaisant. Je remercie l'auteur, Lenia Major, d'avoir su teinter d'espoir et d'angoisse mes heures de lecture ! Définitivement, Le Prince des Maudits aura été une fantastique découverte (en deux tomes, le compte est bon !). 

Le Prince des Maudits, tome 2 : Emil le Clairvoyant, par Lenia Major
Editions Balivernes, 2011 - 335 pages - 17€
illustration de couverture : Marc Simonetti 

21 octobre 2011

(...) il me restait de toute cette aventure en Bretagne une incroyable impression d'irréalité.

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De retour au pays, après leur périple breton, Isabelle et Max pensent reprendre une vie normale mais les événements et les révélations sur la nature de la jeune fille ont fragilisé les relations entre frère et soeur. Max, surtout, est fuyant. Il a trouvé un petit boulot, a repris les cours et vient de rencontrer Alicia, une beauté blonde d'origine argentine, une danseuse de tango, sensuelle et sulfureuse... Cette passion lui fait tourner la tête ! A la maison, l'ambiance est électrique, les parents imposent des règles, le garçon claque la porte. Au milieu, Isabelle se sent paumée et veut aider son grand escogriffe de frère. 
Aussi, lorsque celui-ci l'appelle à l'aide, elle accourt sans réfléchir. Alicia est malade, elle est fièvreuse, Isabelle a recours à son don de consoleuse pour l'apaiser. En remerciement, la copine de Max lui offre un bouquet de fleurs ... empoisonnées ! Trop, c'est trop. Isabelle et Max se fâchent. Comprenant que son frère est envoûté, Isabelle cherche à cerner les secrets de son amoureuse... trop belle, trop mystérieuse. 

Ce deuxième tome allait déterminer si, oui ou non, j'avais eu du flair en appréciant le précédent volume. La plume est toujours aussi belle, l'auteur parvient à créer un vrai roman à l'atmosphère hypnotisante, et ce parfum des fleurs, qui envahissent l'appartement d'Alicia, en plus des danses de tango, font véritablement tourner les sens. Oui, le charme latin est très présent, c'est sensuel et en même temps dangereux.
Toutefois, je n'y ai pas retrouvé le même attrait qu'avait su générer l'aura du manoir de Bellotte. En fait, j'ai trouvé ce deuxième tome moins cohérent, puisque l'intrigue est centrée sur Max, on a souvent l'impression de faire du surplace à suivre les observations d'Isabelle, qui ne comprend pas, ne ressent pas, ne perçoit pas les évènements de la même façon. Elle pense agir pour le bien de son frère, ou elle boude et ne décide d'intervenir qu'au moment opportun, du coup l'action est plus lente. 
Même si je parais moins enthousiate avec ce deuxième roman, je conserve un attachement profond pour la série, riche d'une ambiance qui ne cesse de se renouveller au fil des tomes. Le résumé du prochain épisode apparaît encore plus exotique et palpitant en voyages et découvertes ! 

Chroniques d'une sorcière d'aujourd'hui : 2. Alicia - Angèle Delaunois
Editions Michel Quintin (2011) - 228 pages - 14,50€
illustration de la page couverture : Magali Villeneuve 

25 octobre 2011

Teaser Tuesday #29

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L'histoire formidable d'une famille de hamsters qui doit quitter son nid devenu trop petit pour découvrir le monde... et trouver son nouveau chez soi. Folles aventures en perspective, avec des cascades, des rencontres à faire dresser les poils et autres grands dangers qu'il m'est difficile de raconter ... sous peine d'effrayer le lectorat.
Encore une chouette lecture portant la signature de Viviane Schwarz ! 

Bien mieux qu'une maison par Alexis Deacon & Viviane Schwarz
Pastel de l'Ecole des Loisirs, 2011. 

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